A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer?

A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer ?

Pourquoi cette phrase m’est-elle ainsi arrivée ? Symbolisme de notre vie trépidante ou nous galopons vers des objectifs toujours plus hauts, toujours plus forts ? Vision de notre détachement de notre terre nourricière ? Raisonnement au plus juste de notre société ou tout est mesuré ? Beauté et parfum, n’est ce point trop pour une fleur ?
Toujours est-il que cette phrase, tel un flash, est arrivée dans ma tête je ne sais pourquoi… Des phrases, des mots, il m’en arrive parfois plusieurs comme ça, aussitôt apparues, aussitôt disparues, me faisant parfois songer à me promener avec un carnet où les noter, ou bien alors un dictaphone… Mais celle-là est restée, allez donc savoir pourquoi ! Phrase orpheline, je l’ai retenue, je l’ai gardée en moi pour la retranscrire. Magie des mots, beautés des images suggérées, et quelque part tellement vraie, cette phrase je vous la livre. Elle résume nos vies.

Nous nous battons toutes leurs durées pour parvenir à retranscrire une beauté, une réussite, mais au fond, quelle saveur ? A quoi nous sert une réussite sociale si elle n’est pas à partager ? A quoi servent des biens matériels rutilants sans personne avec qui les partager ? La mise en avant de soi, la course au succès nous enferment un peu plus chaque jour dans notre égoïsme, bloquons par la même notre communication. Celui qui n’a rien à perdre, a tout à gagner. Mais celui qui possède, se replie sur son bien sa richesse et passe à côté de bien des trésors. Il ne suffit pas de chercher, il faut encore vouloir trouver, prendre la peine de découvrir, aller au contact, favoriser la discussion, être à l’écoute sans juger sur ses propres valeurs. On ne voit bien qu’avec le cœur. Laissons donc parler et surtout entendre notre cœur. Oublions nos propres valeurs, ne les considérons pas comme étant les références à atteindre mais comme notre point de départ pour aller vers l’autre. Faire le chemin ensemble, ce n’est pas partir ensemble de chez soi, mais chacun de chez soi se rendant vers l’autre. Oublions les a priori, apprenons à aimer découvrir, connaître, reconnaître. Il n’y a d’enrichissements que dans le partage des différences, pas dans l’abolition.

Aujourd’hui, nous nous isolons dans notre confort, notre vie trop rapide et trop prenante. Apprenons à lever le pied, prévoir des pauses, négocions le virage. Qui veut aller loin ménage sa monture. Qui veut aller loin dans le bonheur, ménager des pauses, des ouvertures à l’autre. Cet autre qui autrefois était un bonheur de côtoyer, cet autre qui aujourd’hui est devenu une peur. Prenons la peine de respirer la rose tant que son parfum exhale. Sachons la cueillir le jour venu. « Carpe diem » disait Horace. Expression malheureusement bien mal comprise et bien galvaudée. Comme bien d’autres termes… Epicurien par exemple. Pourquoi s’obstine-t-on à y voir une recherche de l’excès de plaisir quand il s’agit simplement d’un délicat équilibre entre positif et négatif, entre joie et souffrance, traduisant plus la tempérance et l’équilibre que la débauche ?

A notre ère de communication et de mise à disposition du savoir pour tous, il est si simple d’ouvrir un dictionnaire, une encyclopédie ou de lancer un moteur de recherche sur le sujet. Il est devenu si simple de comprendre, de savoir, pourtant tant de personnes continuent encore à deviner le sens qui les intéresse et à mal juger l’utilisation de ces termes. Paradoxe de notre siècle, nous nous comprenons moins bien alors que nous avons tous les moyens accessibles pour bien se comprendre.
Doit-on appauvrir le langage et le vocabulaire pour satisfaire le nombre ? Je ne crois pas et ne le souhaite pas. A quoi ressemblerait une rose à trois pétales ? Enrichissons-nous de la multiplicité, apprenons encore et encore, nous ne saurons jamais tout.

A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer ?

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