Redevenir humain

On passe nos vies à s’occuper des autres, à s’occuper de l’autre et on se réveille un matin avec la gueule de bois… Il n’y a pas de solutions, il n’y a pas de méthodes, il n’y a que des parcours de vie, des philosophies de vies, des envies de vies, rien, ni personne ne peut juger ce qui est mieux, ce qui est pire, pour qui que ce soit. Personnellement, j’ai longtemps cru, j’ai aimé, j’ai donné aussi, pas mal, sans que cela soit beaucoup trop, et je ne regrette rien, juste qu’avoir mal au crane et se retrouver seul même en couple n’est pas la meilleure façon de se lever le matin. Se lever seul, en étant seul, n’est pas non plus la meilleure des façons, mais c’est ainsi, une phase de vie parmi tant d’autres, que serions-nous sans nos périodes dites de réflexions ? D’ailleurs, que réfléchi-on ? Nous ne sommes pas des miroirs mais des êtres vivants, dotés de sens, il suffirait peut-être de les éveiller ? Mais nous restons aveugles, et nous restons sourds, nous sommes muets et ne percevons plus rien. Pourtant, il n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, il n’y a pas pire que le silence, et les coïncidences de nos vies, les rêves, éveillés ou endormis, ne sont pas anodins mais nous avons décidé d’en sourire au mieux, sans jamais prendre le temps de les comprendre, de les apprendre, de les entendre. Oublions le sensationnel, le bien-pensant, retrouvons-nous dans notre plus profonde primitivité, celle de l’homme, cette pate à modeler toute chaude et toute malléable sortie dur ventre de la mère, ce bloc pur et lisse, non encore déformé par les coups de poings, par les pétrissages plus savants de notre éducation, de nos éducations, par nos premières heures dans ce monde, par nos premières années dans ce monde, par ces énergies reçues ou non en temps et en heure, le combat s’est installé dans ces instants-là, habitués que nous étions à recevoir par ce cordon de vie et le tempo et les énergies de notre mère. Patatras, tout s’arrête, on quitte notre vie amniotique, notre vie liquide pour notre vie aérienne, terrestre et en plus de ce grand stress voilà que varie les énergies reçues. Changement de partition, changement de rythme, changement de registre, nous voilà appeler à devenir des humains et notre bloc se modèle, on en dresse les contours, on en restreint les formes, on bloque la pensée par ces notions de bien et de mal clairement définies pour que rien ne vienne ébranler le pouvoir, celui d’un maitre, celui d’une religion, celui des grands. L’enfant ne sera que sujet, la loi du bien et du mal est tranchée, établie et non discutable.

Mais puisque nous sommes animé de raison, raisonnons, apprenons, retrouvons la forme de notre bloc initial, celui d’avant les restrictions et les contraintes, celui de l’être vivant qui pour grandir, s’épanouir à besoin des éléments, celui qui puise sa force dans les énergies de notre monde, ce monde si vaste qu’il ne peut s’arrêter à la terre. Que serions-nous sans les étoiles, sans la lune, sans le soleil, sans les planètes, sans l’infini ? Une parcelle de vie parmi l’immensité, et cette parcelle de vie se voit contrainte par d’autres parcelles de vie, ni plus grande, ni plus grosse, il faut tout ramener à la taille de notre univers, car comme le disait fort à propos Montaigne : « Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul. Ni dieu, ni maitre clamaient les anarchistes du 19e siècle, un prélude à une prise de conscience ? Peut-être, si elle n’eut été aveuglée par une soif de contre pouvoir et d’expression par la violence. A choisir, je préférerais Liberté, Egalité, Fraternité, non par choix républicain, quoique la république est étymologiquement la « res publica », c'est-à-dire, la chose publique, mais plutôt par association de ces mots, des idées véhiculées, un mode de vie, libre, égal des autres, fraternel.

Libre. Libre de penser, libre de réfléchir, libre de douter, libre de croire et de non croire, libre de parler, d’écrire, de discuter, de partager, d’échanger, libre d’exister dans toutes les dimensions de l’humanité, dans toutes ces composantes, biologiques, énergétiques, intellectuelles, sensorielles. C’est un trésor inestimable que nous possédons et dont nous n’osons pas nous servir, simplement parce que trop de tyrans, trop de pouvoirs, trop de dominateurs, trop de religieux ont construit des limites à notre liberté. En fermant le champ de nos pensées par les cadres définis du bien et du mal, rien ne peut aller à l’origine réelle des choses, la pensée ne voyage plus que dans un cadre scientifique ou divin.

Egalité. Egalité, parce que nous sommes tous égaux, constitués des mes parcelles d’énergie, des mêmes cellules, d’un même sang, ce n’est ni le physique, ni le statut social qui peuvent modifier cela, l’égalité demeure et garder cela en tête permet de relativiser bien des situations c'est-à-dire les remettre dans ce contexte d’égalité et les mettre à plat pour les analyser froidement en toute objectivité, ce qui n’est pas un refus des organisations hiérarchiques ou politiques, juste sortir d’un cadre pouvant être oppressant et donc bloquant toute liberté de réflexion ce qui fausserait l’analyse.

Fraternité. Fraternité parce que la clé de notre humanité et de son devenir passe par des relations vraies, sincères, une aide mutuelle, une solidarité, un partage, des échanges, tout ce qui démontre que l’union fait la force. Une aide, une raison de vivre, il est temps de briser l’individualisme qui ne s’est que trop propagé dans la société, ce qui ne veut pas dire de supprimer l’individu, ni son identité.

Par ces trois clés là, l’humanité prendra enfin conscience de ses limites, bien plus lointaines que les limites théoriques et théologiquement instituées. Par ce chemin-là, la prise de conscience ouvrira enfin les yeux sur notre place, notre interaction sur notre planète, nos vies, nos destins sont puissamment liés. Je reste persuadé que l’élément clé qui brise notre élan est la communication. On a trop poussé l’individu, on a trop cultivé l’élitisme pour qu’au final plus rien ne soit partagé, la compétition est tellement ancrée dans les gènes, la règle du diviser pour régner tellement usité que le système clanique s’est constitué avant de se morceler en un individualisme, coupant toute forme de communication. Rétablissons le dialogue, transmettons les informations, gardons l’esprit critique et cessons de croire le dernier qui a parlé. Internet est une formidable outils de communications mais lorsqu’on parcours les forums, on s’aperçoit bien vite que trop de messages sont écrits par des personnes qui ne savent pas de quoi ils parlent, le danger est partout, la désinformation se cache parmi l’information, et le produit le plus utilisé dans nos médias reste le masquage. Tel un prestidigitateur qui appelle nos regards de la main gauche pour que la main droite fasse disparaitre l’objet, nous sommes manipulés par les sujets mis en avant plan, permettant de ne plus focaliser sur ce qui nous atteint réellement.

J’ai foi en demain et en l’être humain. L’ère de la conscience s’installe, regardons ce qui se passe sur le continent africain, dans la péninsule arabe, les chaines se brisent, la liberté enfermera l’oppression mais n’oublions pas qu’il est plusieurs forme d’oppression…..

Sous le sens

Un rapide coup d’œil dans les dictionnaires et voilà le sens des mots qui reprend corps et le sens de notre compréhension retrouve le bon sens, ça tombe sous le sens. Exemple actuel, le mot virtuel dont on use et on abuse, nos vies ont pris un tel tournant technologique qu’on en oublie la réalité des choses. Ainsi, virtuel n’est pas opposé à réel mais à actuel, il est vrai qu’un échange virtuel peut devenir réel, de même que la réalité est qu’aujourd’hui nos vies virtuelles sont bien présentes. Un peu trop pour ma part, c’est là mon ressenti, et les jours rallongeant, le soleil aidant, l’envie de moments vrais dans un cadre vrai, des échanges en cinq dimensions, des partages bien actuels m’attirent bien plus que de vider un compte de messagerie de ces innombrables images, chaines maléfiques, pensées positives ou autres rigolades légèrement élimées. Le printemps est là, le nettoyage qu’il y sied aussi, alors place à la gomme et à la corbeille, voilà que se meurent ces comptes, ces adresses, ces messages trop vides, trop abscons, trop cons, voilà que se vide ce qui est devenu le sang du grand ordinateur central qui régit nos vies, place à la vie, la vraie, celle du temps ou nous savions ce qu’était un brin d’herbe, celle des balades, promenades, courses, ou même simplement celles ou nous posions notre cul sur un banc ou dans l’herbe pour prendre le temps de voir ce qui n’est devenu aujourd’hui que trop invisible. Retournons chercher nos forces auprès de notre nature nourricière, oublions ces mots, ces images, construisons les nôtres, tissons nos liens sans clic et sans reproche, sans malice, et surtout sans vice.

Il ne sert à rien de s’extasier devant les reportages fussent-ils en 3D, sur ces lointaines contrées, sur ces peuples coupés du reste du monde et qui ont su ou plutôt, qui ont pu préserver ce qui était notre autrefois, l’autrefois bien avant les carcans des enseignements, les enfermements psychologiques patienter conditionner par les morales judéo-chrétienne, par la cupidité des puissants d’alors, l’ignorance du peuple permet de mieux gouverner. Nous étions pareils avant, nous pouvons redevenir pareil, retrouver nos fondamentaux et nettoyer nos mentaux. Ce n’est pas simple, mais non impossible. On ne gravit pas les sommets d’un seul pas mais par une succession de petits pas, de découragements parfois, de fluctuation d’énergies, mais on repart toujours, dans un sens ou dans l’autre et la volonté guide toujours. On ne force personne à avancer, mais chacun peut prendre la décision d’évoluer, dans un sens comme dans l’autre, c’est là une des constantes de nos vies, celle dont nous avons le moins conscience : nous sommes acteur de notre vie, décideur de notre vie, et plutôt que de geindre à ce qui n’est pas, faisons en sorte d’aller vers ce qu’on veut. Les pires des contraintes sont celles qu’on se fixe soi. On se bloque tout seul dans nos pensées, on s’interdit soi-même d’avancer. Pourquoi ? Par peur, non pas une peur apprise par sa propre expérience, comme l’enfant qui touche la flamme et en retient la douloureuse leçon, mais par une peur instruite, par tous les rouages destructeurs qu’on appelle improprement instruction et enseignement, ces étapes qui prenne de la matière première de tout premier ordre et commence par lui ôter toute perspective de création par engendrement de peurs imbéciles, de non accès au paradis ou autres sortilèges judéo chrétiens, trouvant en toute chose une explication froide, scientifique ou divine. A force de se faire servir la soupe, on en oublie de la préparer soi-même. Les sens diminuent, ne deviennent plus que cinq. Le cerveau se meurt de ne courir que dans une petite cour formatée, l’énergie s’étiole et ne peu plus alimenter le corps, la vie.

Il est temps d’ouvrir les yeux, de remettre en cause tous ces principes vieillots de presque deux mille ans, de s’ouvrir au monde et de bien vouloir apprendre, de prendre le temps aussi de se poser et d’observer le monde dans lequel nous vivons. Nouvelle ère ? Peut-être, celle de la conscience j’espère. La vie est dans la vie, pas dans les pseudos vies de pseudos personnages. Le virtuel est une porte à condition de l’ouvrir pour en sortir.

Belle journée, il fait beau, profitons-en.