1er août

1er Août. Comme j’aime cette date, symbole d’été, de vacances, cette date tant attendu qui annonçait notre départ en vacances. La caravane prête depuis quelques jours, les derniers achats, les valises qu’on prépare, toute cette agitation sentant bon l’air chaud et les odeurs d’huile solaire. La caravane. Le camping, voilà bien des moments de vies que j’ai adorées. Il faut dire qu’enfant, nous n’avons l’insouciance de l’âge et, les choses matérielles, en dehors des parties de vaisselle, ne nous préoccupent pas. Et puis, il faut bien reconnaître que les temps ont changé. La clientèle aussi. Il y avait beaucoup plus d’entraide, de sourire, de gentillesse et surtout de propreté et de respect qu’en nos temps présents.

Après des années d’interruption, je reviens dans le même camping. Certes le confort des mobil homes n’est en rien comparable avec l’austère caravane, mais c’est toute une vie qui a changé. L’impression que l’été venu, on se lâche, que le camping autorise une vie sans gêne et surtout sans ce soucier de la communauté. Ayant la chance d’y passer du temps entre mars et novembre, je vois bien l’évolution durant cette période. Bien sur, l’été, le camping est complet et donc, plus de monde, plus de bruit, plus d’agitation. Mais cela existait aussi par le passé. Est-ce que les gens se comportent comme cela chez eux ? Certainement, ce ne peut pas être possible autrement.
L’humanité et ses mystères. Soif d’ouverture, de rencontre, et incapable d’échanger trois mots. Soucieux du respect de la planète et des économies d’énergie mais les robinets restent ouvert, les papiers au sol, les déchets non triés malgré les containers mis à disposition. Dernier progrès en date, les mobil homes sont équipés de climatisation… On vient chercher la chaleur pourtant, non ?

Il en est de même dans notre architecture moderne : Immeubles de bureaux entièrement vitrés avec, bien sur, des climatisations puissantes pour pouvoir y rester… J’ai visité il y a quelques temps, Ortillopitz, une maison basque de Sare, remise dans son état du XVIIe siècle. Visite riche d’enseignement. Autrefois, ou le chauffage était difficile, on calculait les dimensions des ouvertures, leur implantation sur les façades, on tournait la maison par rapport au soleil et aux vents… Si nous ramenions cette efficacité sur nos constructions modernes, combien d’énergie économiserait-on ? Je ne parle là qu’architecture, rapport de la construction dans son environnement. Bien sur aujourd’hui nos volumes habitables sont plus vastes, mais sont-ils plus utiles ? Si vous passez dans ce joli pays que j’aime, n’hésitez pas à aller visiter.

Nous tournons souvent le dos au passé. Pourtant, plutôt que de tout rejeter, pourquoi ne pas chercher à comprendre et améliorer le bon sens de nos aînés ? L’évolution de l’homme est ainsi faite qu’on pense toujours être meilleur que la génération précédente. Nous nous émouvons des constructions incas, mayas, égyptiennes, parce que dans nos esprits modernes nous sommes supérieurs, nous avons des techniques qu’ils ne pouvaient avoir. Les constructeurs de châteaux, les bâtisseurs de cathédrales, même l’humble maçon de la ferme familiale a soulevé des blocs, ajusté des pierres pour bâtir ces murs si droits si perpendiculaires. Avait-il des grues, un marchand de matériaux, une commande en trois exemplaires pour y parvenir ? J’aime à regarder ces bâtiments résistant à l’outrage du temps. Comprendre l’assemblage de toutes ces pierres, cet appareillage qui donne à lui seul la magie et la force de l’édifice.

1er Août. Chaleur enfin, le vent se lève, fort et puissant. Orages d’août à venir ? Peut-être. Céleste spectacle aux zébrures électriques que j’aimais à admirer depuis ma grange de pierre. Solide et protectrice, vaisseau dans la tempête, bâtie en 1870, elle a résisté au temps. Qu’en sera-t-il de ma maison moderne ? Rendez-vous dans cent ans pour le voir et le dire. D’ici là, passez une bonne journée. Les premières belles journées d’été. Cette année, nous l’avons bien mérité !

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