humeur joyeuse

Humeur joyeuse en ce jour d’automne si particulier. Particulier pourquoi ? Tout d’abord, parce qu’il n’y a rien à fêter, mis à part le fait qu’il s’agisse d’un jour sans rien à fêter ce qui en soit mériterait d’être fêter, mais, si nous fêtons cela, alors la fête tomberait à l’eau du fait que la raison première de faire la fête ne serait plus….. Bigre ! Décidément, les choses changent vite de nos jours, à peine le temps de lancer les invitations à la fête que voici que celle-ci tombe à l’eau, ce qui semble un comble, vu le beau temps du jour…. Et puis, d’abord, doit-on avoir une raison spéciale pour être joyeux ? Doit-on avoir une raison de faire la fête pour faire la fête ? Ras le bol des contraintes, des fausses nécessités d’enchainer des situations, ce sont-là des chaines inutiles qui bloquent et contraignent nos vies, nous les font gaspiller quand dans le même temps on omets la fragile durée, l’absence de relativisme face au bonheur de vivre, d’être bien et en bonne santé. Vivre est un trésor qu’il faut non pas enfermer dans un écrin serti au fond d’un coffre sombre et enchâssé dans l’épais mur des soi-disant conventions, vivre est un emploi à plein temps un véritable CDI qui monopolise notre énergie, dans le seul vrai temps plein qui puisse être. Sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre, hiver comme été, je vous passe l’automne et le printemps, les jours de pluies comme les jours de beau, c’est ainsi que chemine la vie. Emploi autonome, chacun est libre d’en faire ce que bon lui semble, de s’y plaire comme de s’y déplaire, d’y rire ou d’y pleurer, de se la faciliter comme de se la pourrir, la seule limite qui devrait être, serait alors de ne se pourrir que la sienne, mais là, la gangrène a parfois du mal à se satisfaire d’une vie seule et se permet de joyeusement contaminer les vies autour. Allez donc comprendre pourquoi les maladies se transforment en épidémies, en pandémies même pour coller un peu à l’actualité terroriste actuelle, pourquoi ce besoin de déverser le mal être sur les autres, comme si cela se partageait à plusieurs comme pour mieux le morceler, permettant par-là même de le mieux digérer, oubliant ainsi d’avancer dans je ne sais quelle folie destructrice. Est-ce là la folie des hommes de vouloir dans une quête folle anéantir l’autre plutôt que d’aspirer à quitter la camisole pour mieux rentrer dans le costume de la vie ?

Si la vie n’est qu’un jeu d’échecs, que va faire le roi si la reine se fait prendre par les fous au détour des deux tours ? Avouez que ce n’est pas très cavalier, il y a des fois ou nous ne sommes que des pions. La reine au centre de l’arène, loin de la corrida, plus proche des courses landaises, voilà qui devient vache. L’amour vache ? Plutôt que de bovin je préfère les bons vins, et, quand le vin est tiré, il faut le boire ! Plutôt que tourner en bourrique, approchons un peu de la barrique, festoyons ensemble pour fêter ce qui n’est pas festif, sachons apprécier l’instant, partageons ce qui n’est pas à partager, vivons, heureux et libre, loin de toutes folies, célébrons ainsi la vie retrouvée, les joies simples de la goutte de rosée perlant au bout du matin, les rires entendus, les rires provoqués, les rires émis, les rires dans leurs ensembles mais, bien plus encore, les rires qui éclatent, ensembles ou non, l’étincelante santé qui ne demande qu’à vivre et poursuivre l’aventure de ce fantastique voyage de la vie. Buvons, peu importe le breuvage, eau pure ou troublée de je ne sais quel anis, eau, matière chimique donnant du liant à de volatiles éthyles que nous serions contraints d’humer sans cette présence liquide, buvons donc, dans toute la modération qui convient, à la politique et correcte bienséance, comme au respect de la vie, la notre comme celle d’autrui, lorsque nous devons utiliser ces armes puissantes à quatre roues qui hantent encore trop dangereusement les voies anodines de retours familiaux comme de déplacements laborieux. Buvons, mais, a-t-on besoin de boire pour être heureux ? Trinquons au thé comme au café, le lieu comme la boisson, trinquons au jus de fruit comme à l’eau sans que cela tombe à l’eau ni que cela soit pris de haut, il n’y a pas de supériorité dans l’humanité, que des semblants d’égo mal placé, des faux égaux à dresser les ergots devant tant d’iniquité. Profitons de la vie, vivons fier sans être orgueilleux, jouissons du bonheur d’être ici et maintenant, ayons ce grain de folie sans le confondre avec la vendange d’amères grappes, on ne nait pas humain, on le devient, par le jeu des amitiés vraies, on l’entretient, on le cultive, et surtout, on l’exulte. Vive les amis, vive la vie, vive le gris matin qui prépare la chaude après midi, vive le sentiment puissant d’accomplissement, la réalité de se réaliser dans le présent sans hypothéquer le futur, sans attendre d’être là où nous ne serons jamais.

Humeur joyeuse, humeur tranquille, ciel bleu à jamais. Océan de quiétude, ivresse des profondeurs, les pensées voyagent bien au-delà des mots, l’esprit se détend dans ses lointaines promenades, il plane et profite des ascendants pour survoler le monde, les modes, les gens, se détachant de la marée humaine des têtes blondes ou plus foncées, fondu enchainée de chevelures noyées où disparaissent bien des médiocrités dans la masse uniforme de ce qui n’est plus que fond de décor. L’horizon est ailleurs, l’aspiration brutale, l’inspiration forte et la respiration bienfaitrice, ailleurs n’est pas forcement si ailleurs que cela. Parfois on cherche loin des réponses à de fausses questions, parfois, on cherche au loin ce que nos yeux ne voient que trop bien une fois la mise au point effectuée. Les réponses ne viennent aux questions que lorsqu’on cesse de se poser les questions. L’humanité ne vient que lorsqu’on cesse d’imaginer l’humain. Le rêve n’existe que lorsqu’on cesse de rêver pour cueillir le réel plutôt que d’espérer ce qui sera toujours irréel. Humeur libre et vagabonde, humain détaché, je respire et je vis, je suis comme je suis. Humain ou martien ? Là, est une autre question, et les questions, là, ce n’est pas d’actualité. Vivons, vivez. Tout simplement. Essayez juste comme ça, pour voir….

Grisaille


Retour de la pluie, bienfaisante, apaisante, irritante, c’est selon…. Il pleut sur des sols si secs que la nature ne peut qu’apprécier ce juste retour de la vie. Jusqu’à présent, seule la rosée nocturne ne venait abreuver ces brins d’herbes jaunies par tant de chaleur. Il pleut sur des jours de pause que l’on aimerait passer encore dehors, l’habitude est prise, bien ancrée, de s’en aller respirer l’air extérieur, qu’ils fussent loin ou du jardin, mais là, voilà ti pas que la pluie a scellé les fenêtres, donné des envies de flambées aux lueurs incandescentes, ravivé la torpeur qui soudain fige les muscles, repoussent quasiment sans appel la soif de sports….. Oubliés les sculptages de corps à coup de kilomètre couru ou nagé, exhibés les pulls déformés mais ô combien confortables, que voulez-vous, les jours raccourcissent, les tenues rallongent comme les thermomètres descendent, c’est le principe des vases communiquant, principe inverse de celui qui vint en début d’été….. Eté, bel été, puissante saison, quand tu viens, tu rallonges les jours, fait grimper le mercure et raccourcit les tenues, quand tu pars, tu raccourcis les jours, fais chuter les températures et allongent les tenues ! Quel effet, quels effets, de modes et de temps, saison multiple et adulée, tu arrives, tu chauffes, tu réchauffes bien plus que les cœurs avant de t’en aller te fondre en un automne qui cette année pleure à grosses gouttes, un trop plein de larmes accumulées par tant de jours de sécheresse. Bien sûr, il ne faut pas borner le regard aux cieux trop gris et trop bas. Bien sûr, au-delà des nuages le ciel reste bleu et pur, le soleil luit et l’eau est source de vie. Bien sûr il est bon de se retrouver dans sa maison, de se laisser aller au repos après tant d’agitation, mais les envies d’hier ne s’effacent pas aussi facilement, les besoins de mouvement de s’étouffent pas en un claquement de doigts, et, comme toute période de transition, il est difficile de la traverser. Après le temps des cigales, voici venu celui des fourmis. Le bois sec stocké précédemment va bientôt crépiter dans la cheminée, les projets intérieurs vont sortir des cartons tandis que ceux d’extérieurs n’auront pas été encore clôturés. Ainsi va la course de l’homme moderne, on court toujours après le vent, après des envies, après des projets, et l’horloge tourne, et les étapes s’enchainent….

On ne vit pas aujourd’hui par accident, chaque pierre posée repose sur la pierre précédente, même si parfois il a fallu un bon coup de marteau pour la positionner, même si parfois il faut une bonne couche de ciment pour en gommer les rugosités. Rien n’arrive par accident, rien n’existe par hasard. Tout est imbriqué pour former le grand livre de notre vie. Demain succédera à aujourd’hui comme aujourd’hui succède à hier, c’est la juste normalité des choses, et non de faire vivre hier dans aujourd’hui, encore moins dans demain. Les coups de marteau sont nécessaires pour aplanir les arrêtes et poursuivre l’édification, ils prennent parfois du temps, car, dans le cours de nos vies, un pierre en place ne s’ôte pas pour la remplacer par une plus apte à l’avancement. On compose avec, on redresse les choses, on laisse le temps éroder les saillies pour que les étapes suivantes s’y posent sans encombrent. On ne vit qu’une fois, c’est peut-être dommage, c’est peut-être tant mieux, de toute façon, c’est ainsi. Certains cherchent le petit grain de folie qui manque à leur vie, d’autres effectuent de véritables vendanges, c’est ainsi. Il est bon de vivre certaines expériences, il est bon de savoir aplanir les angles pour construire la suite. Il est des étés plus brûlant que d’autres, il est des automnes plus lumineux que leurs prédécesseurs. La pluie dès lors est remplie d’allégresse, elle déverse la vie dans les veines asséchées, elle clame la joie dans l’éclat de verdure qui réapparaissent de-ci, de–là, illuminant nos paysages tant brûlés. La vie. Le feu et l’eau. Le feu sur l’eau, comme un phare guidant les navires vers lui, comme une lumière qui luit jusqu’au bout de la nuit, image omniprésente de ce point focal focalisant les regards perdus dans l’immensité sans repère, ce point qui nait, faible éclat, pale lueur, puis lumière éclatante au fur et à mesure qu’on approche de la côte. Lueur du foyer sous le déluge des cieux, flammes dansante qui réchauffent et assèchent à l’abri de l’ondée, éléments opposés et opposables, éléments nécessaires comme tous les éléments, d’ailleurs, comme pour tout élément, on ne peut vivre sans, on compose avec.

Dernier jour d’été. Demain, l’automne sera affiché. Comme il est parfois moqueur, il ne manquera pas de se parer de ses plus beaux rayons pour montrer que l’été n’est pas seul à pouvoir chauffer. Le temps d’arriver, le temps de s’installer, le temps de parader, et, si ses nuits sont courtes ce n’est que pour mieux les partager. Repli stratégique, après les récoltes viennent les temps festifs, la chaleur du foyer n’est pas meilleur endroit pour se retrouver. Ce n’est pourtant pas prétexte à se recroqueviller, non, juste trouver la nouvelle respiration, opérer la mue saisonnière avant de repartir profiter des joies offertes dans chaque éclat de pluie.

en bas de l'échelle

Se retrouver en bas de l’échelle permet de relativiser de bien des choses, surtout si la façon de s’y retrouver s’avère brutale… Comme il est bien souvent en tout texte du vécu, voici comment celui-ci fut amené. Par une belle journée d’été, (et oui, nous sommes encore en été) donc, par une belle journée d’été disais-je, de ces jours de septembre ou l’ardeur solaire cuit encore l’herbe qui commençait à peine à rire de verdeur, grande opération de changement de tuiles du toit du garage, opération complexe du fait de l’installation récente des panneaux solaires photovoltaïques. La complexité venant de l’étroitesse des bandes à couvrir, qui plus en est en bordure de toiture, au ras de cette surface sombre, lisse et brillante qu’il ne faut point utiliser comme appui. La première étape étant d’enlever les vieilles tuiles relevait d’une folle course d’un toit à l’autre pour ôter d’un côté, poser en attente de descente les tuiles fortement abimées de l’autre avant de les récupérer sur le dos pour les descendre par une échelle, la fameuse échelle précédemment citée. La seconde étape, consista à poser de nouveaux liteaux, les tuiles neuves n’ayant pas, curieux hasard des marchands de matériaux, la même taille que celle à remplacer. Décapage des voliges sous-tuiles, dépose à coup de burin des amas de ciment qui tentèrent de coller la première rangée de tuiles, liteaux neufs, surépaisseur de liteaux pour que les tuiles enchâssent agréablement à l’œil les panneaux photovoltaïques, pose des tuiles neuves montées à dos d’homme par le chemin inverse de la descente des vieilles tuiles, vissage de ces dernières voilà qui, au long d’une journée ou le soleil croissait au rythme du mercure dans le thermomètre, enrichissait le toit d’un bel écrin de vermeil, pratiquement assorti au bronzage des bras dénudés et inversement proportionnel à l’état de fraicheur musculaire. Bref, d’un côté le toit se paraît de ses nouveaux atouts, de l’autre les jambes tressaillaient sous les montées et descentes d’échelle, sur la course sur les toits autour pour porter un outil, un liteau, des tuiles ou autres matériels.

Au cœur de l’après-midi, par plus de 30 degrés et par autant de manque de fraicheur physique, je m’occupai à grimper et descendre l’échelle pour descendre les vieilles tuiles fortement effritées, d’une main et de mollets fermes. Soudain, par je ne sais quelle opération, ou plutôt, par je sais trop comment cela c’est produit, l’échelle se mit à descendre sans moi…. Oh ! Quelques fractions de ce temps qui nous parait si précieux et qu’on gaspille si inutilement tout au long de notre vie, car par la magie de ce brave Newton, l’attraction terrestre se révéla fort attractive, et, à peine le temps de songer à m’agripper à la gouttière, je me retrouvai à plat sur le sol, dans un vacarme de tuiles brisées me faisant croire sur l’instant que le toit entier avait dévalé dans ma chute. Un peu vexé, beaucoup endolori, je me relevai prestement pour m’en aller entamer une danse anti courbature dans le jardin attenant. Le temps aussi de regarder les dégâts : Le bracelet métallique de ma montre s’est brisé en morceaux, non sans avoir au passage tailladé les chairs qui laissaient s’écouler un sang rouge clair, des bouts de tuiles au cours de leurs vols rapides sont venus dessiner de jolies virgules rouges sur mes bras, le coude n’ayant que peu apprécier sa rencontre brutale avec le ciment de la terrasse laissait lui aussi jaillir ses larmes de sang, tandis que la cuisse se révéla douloureuse dans ces quelques pas sur la terre ferme. Revenu sur le lieu du crime, car on revient toujours sur le lieu du crime, je contemplai la traitresse dans sa position horizontale, un barreau plié sous le choc de mon corps reçu, des bouts de tuiles éparpillés de-ci, de-là, et j’analysais les choses.

Tout d’abord, principe élémentaire de physique appliquée, on ne dépasse jamais un certain angle entre le pied de l’échelle et le sol, sous peine que les forces s’exerçant sur le pied ne le poussent à s’éloigner du mur, or, c’est bien connu, c’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur ! En d’autres termes, pour avoir mis trop de pied à mon échelle, j’ai chu, mais chut ! Ne le répétez pas ! En prenant appui sur le haut de l’échelle pour saisir les tuiles vieilles posées sur le toit, j’ai fait basculer mon échelle support par un bras de levier dont l’éloignement de mes cours de physiques de ma scolarité m’empêche de vous décrire en des valeurs plus exactement techniques….

Ensuite, une échelle à plat, ce n’est pas beau et parfaitement inutile.

Ensuite, je me félicite d’avoir garder mes jambes couvertes de ce solide pantalon sans quoi j’aurai vu perler mes gouttes de rouge rosée le long du parcours des éclats de terres cuites. Instinct de conservation ?

Pour conclure, bien au-delà des maux et de ces quelques mots, la conscience soudaine que j’aurai pu vivre-là mes derniers instants, par la mauvaise réception ou je ne sais quel objet contondant, j’aurai pu quitter, par un bel après-midi d’été, au seuil de ma maison, la vie, ou, au pire, voir pire, mais là n’est pas le débat, ma mobilité. Certains y verront en ces dernières phrases une mauvaise nouvelle, désolé de les y décevoir, d’autres, y souriront à la bonne chute de cette chute. Pour ma part, je sais que depuis ce jour-là, je songe entre ces trois alternatives : vivant et mobile, vivant mais cloué, mort…. De ce songe-là, je relativise bien des choses, bien des broutilles auxquelles on accorde que bien trop d’importance. Toutes ces bêtises qui font qu’on se gâche le sang, tous ces éclats de tuiles dont le sort n’est que d’être jeté au sol, dont l’unique vocation est d’être piétiné pour avancer sur le chemin ainsi empierré. Trop de temps perdu à vouloir redresser chaque tort, trop de temps perdu à vouloir polir chaque éclat pour en faire une belle dispute, une raison de s’attarder et de fuir la progression. Quelques jours ont passé. Les cicatrices rappellent le cuisant souvenir. Les bleus au violet pur tracent cette folle embardée. Mais le plus fort reste la mémoire, ces instants de vol en apesanteur si rapide mais tellement présent, ce temps volé au temps, cette vie arrachée à la vie, ce défi à la mort dont on sort doublement vainqueur : vivant, sans trop de séquelles (oui je sais, j’avais déjà le compte avant !), le regard brillant et souriant sur la ligne d’horizon. Je ne sais de quoi demain sera fait, mais je sais que demain sera là et que c’est moi qui en ferais mon lendemain.

Belle journée à vous, il est si agréable de vivre et de jouir du temps présent….

Ouvrons la cage!

Le temps qui passe ne laisse que peu de traces si on ne sait agrandir les sillons du savoir, enrichir l’expérience, cueillir le meilleur de chaque instant. Septembre. Rentrée ou plutôt, rentrées. Pluriel nécessaire en rapport aux différentes portes franchies, au cumul de ces étapes qui font que nous sommes chacun des individus et non des anonymes noyés dans la masse. Peu de chose sont acquises, les certitudes tombent toujours un jour où l’autre. D’ailleurs, le pouvoir des certitudes ne réside t-il pas dans l’incertitude ? Comment peut on avancer sans se remettre en cause, sans tout remettre en cause ? Quête perpétuelle de l’homme qui avance, la soif de savoir, la faim de voir restent les atouts qui nous assurent d’être vivants. Hier est mort, demain est irréel, aujourd’hui est présent. Aujourd’hui est pourtant le demain d’hier, l’irréalité d’hier se retrouve dépassée par la réalité du temps présent. Respirer, humer cet air frais et nourricier, irradier d’oxygène nos cellules pour quitter la prison de notre inconscient, pour s’offrir un voyage aux milles saveurs dans le temps présent sans se soucier de ce que sera demain, de ce que sera tout à l’heure. Vivre, comprendre, accepter, être, se réaliser. Combien de chemin faut-il accomplir pour s’accomplir ? Combien de rencontres doit-on faire pour comprendre qui on est ? A-t-on besoin en permanence du regard des autres pour nous voir tel que nous sommes ? Je pense donc je suis disait Descartes, mais, la pensée suffit-elle ? Beaucoup focalise sur la pensée négative comme pour l’exorciser. A trop regarder le fossé, on atterrit dedans. Le regard guide les pas, montre la voie et, s’il balaye l’horizon, donne l’élan pour s’y rendre. Ne pas avoir peur de regarder loin, ne pas avoir peur de ranger ses erreurs au rayon des souvenirs, accepter qui on est, s’aimer et avancer, tel est le credo et surtout, le mal nécessaire pour s’ouvrir au monde.

Le bilan de la vie, le bilan des huit premiers mois de l’année, le bilan de l’été, le bilan pour ranger et trier ses actions et ses inactions, pour classer et ordonner ses pensées, façon de refaire son cartable avant d’attaquer la rentrée des classes, de nos classes, de nos étapes de vies, professionnelles comme sentimentales, il est toujours temps d’être et de voir qui nous fûmes et qui nous serons. De tout cela, découlera des choses, des actions qui pourront passer aux yeux de certains comme de l’inaction, de tout cela sortira des décisions, brutales ou douces, amères, cruelles, peut-être, mais il y a des amarres à larguer, il y a des vagues dont on ne doit pas avoir peur, le large attend, et l’envol se fera. Le silence est, le silence sera peut-être. Aujourd’hui part en écrit, mais que sera demain ? Paroles éphémères, mots alignés, quelque part sur le blog, ici, gravé. Mais demain ? Les envies d’ailleurs sont là, les envies d’autres regards aussi, la fin bientôt s’écrira je le sens bien. A quoi bon chercher autre part ce que l’horizon pointe déjà ? Peut-on avancer sans se jeter dans l’inexpérience, sans prendre de risques ? Je ne crois pas.

Alors, si ces mots-ci sont les derniers ici, c’est ainsi. Est-ce là une fin ? Je n’en sais trop rien. Aucune pensée négative, aucune envie suicidaire, bien au contraire. Avancer, grandir, disparaître d’un côté du globe pour apparaître ailleurs. Les prisons les plus solides ne sont pas celles qu’on croit, ni celles qu’on bâties du béton le plus résistant. Nous construisons nous-même nos cages, et nous oublions que de trop que nous seuls en possédons la clé….. Il est bientôt venu le temps d’ouvrir la porte et de laisser s’envoler l’oiseau….

Portez-vous bien !