Economie de marché

Il était une fois une société florissante qui construisant de bons produits, devint même leader du marché mondial. Ses ventes sauvaient même plus que régulièrement le commerce mondial du pays. Peut-être un peu grisée, cette belle société fut privatisée, de nouveaux dirigeants arrivèrent et des projets pharaoniques furent mis en route. Entreprise de rêve, bercée de rêve, alimentant les rêves… Action florissante, plus-value, stocks-options… Les occupations des dirigeants furent plus boursières que réalisation des objectifs et respect des plannings… Le beau produit tant attendu connu des soucis, des retards… Avant que cela ne s’ébruite, vite, des liquidités… Valse à trois temps, vente, enrichissement, communication… Lendemain de cuite : Retards à rattraper, corrections à effectuer et caisse vide ou plutôt caisse moins remplie que prévue suite aux retards…

Vite, on serre les cordons de la bourse, enfin, non ceux des salariés et de l’entreprise. On prévoit, on gère, on restreint, des économies à grande échelle dans la société. On planifie la suppression de personnel tandis qu’en même temps, les produits étant tout de même bons, le marché redémarre, les ventes fleurissent, atteignent des records. Logique économique d’une société privatisé : réduire les coûts pour favoriser l’action et l’actionnaire. Logique industrielle : produire plus avec moins de monde… Comment ? Pression maximale, cadences infernales, ça passe… jusqu’à la limite de la casse…

L’action ne décolle pas ? Qu’à cela ne tienne, réduisons encore les coûts, réduisons la structure, rajoutons la pression sur les responsables d’activité, élaguons des cols blancs, réactivons la guerre cols blancs – cols bleus… Ah oui, j’oubliais ! Les produits sont trop gros (pour l’instant) pour être délocalisés… Joie de la stratégie, des postes sont publiés comment étant potentiellement supprimables… Et oui, nous communiquons de mieux en mieux, l’art est de rendre le discours opaque…


Donc, les postes sont supprimables, pour ne pas dire supprimés, pas les gens dit-on… Logique ? Bien sur aux yeux d’une société aux multiples ramifications : il suffit de déplacer les gens tels des objets, d’un panier vers un autre… D’une ville vers une autre, d’un pays vers un autre, d’un continent vers un autre. Si cela ne plait, pas, démission de la personne et donc départ volontaire : point d’indemnité, économies donc… C’est donc cela notre monde, plus boursier qu’industriel : tout est matière première : les métaux comme les hommes.
Dur, dur d’apprendre simplement un matin que son poste est supprimé… Dur, dur de vivre cela dans une entreprise ou tous les signaux sont au vert, ou nous croulons sous le travail et les heures… Des semaines de 35 heures qui en font entre 50 à 60 en réalité, sans paiement d’heures supplémentaires bien sur, les contrats au forfait étant là pour ça…
Triste réalité économique, et d’un point de vue personnel, une année 2007 de plus en plus sombre…

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