Randonnées, le retour !

Samedi, retour à la randonnée. Je retrouve mon club, mes amis pour une nouvelle sortie, la première depuis le 1er mai… Inquiétude sur ma forme, sur l’état de mon genou qui m’a longtemps fait souffrir, surtout qu’au programme du jour s’annonçait 1200 m de dénivelé, pour 15 kilomètres de marche, mais bon, j’avais surtout envie de changer d’air, de retrouver cette passion mise en sommeil par changement de vie et d’envies, envie de se tester aussi, de se dépasser peut-être aussi… Petit effectif, petits groupes pour cette randonnée en ligne, ce que j’affectionne le plus car c’est un des privilèges de s’y rendre en bus et de faire des choses que nous ne pourrons pas refaire à titre individuel. Grosse chaleur aussi, mais une grande partie de la randonnée était en sous-bois, ombre salvatrice et petit air des sommet pour essayer de refroidir les mécaniques.

Rapidement, je me suis retrouvé en tête, à marcher avec les plus rapides, avec la surprise de sentir ce corps y être à l’aise… Certes légèrement allégé de différents surplus, l’esprit libre, la volonté aussi d’aller visiter les limites de ma vie… Oh ! Pas de façon idiote et inconsidéré, tester sa mortalité dans des courses rapides à rouler à fond de train sur des rubans bitumés, ou à se lancer dans le vide pour voir si la fin de ma vie est ici plutôt que là, non, juste dans le sport, l’effort, sentir son cœur battre dans une poitrine devenue trop étroite pas l’effort, ou encore sentir sa propre pression artérielle marteler les tympans comme pour les rompre et jaillir hors de ce corps en surchauffe… Envie de tester les limites, de voir jusqu’ou je peux aller avec ce corps finalement pas trop usé, se dépasser, se défouler, utiliser le sport comme le moyen de se vider, de se défaire des bulles d’air usées, de nettoyer ses artères et ses neurones, de le pousser à se vider pour mieux se remplir d’air neuf. Tout au long de ma vie, le sport pour moi est un régulateur. Jamais dans la recherche de performance, toujours dans l’évacuation d’énergie qui sinon aurait fini par sortir dans une explosion violente, verbale, inutile et cruelle, surtout parfaitement imbécile. Cette vie-là, je la sens bien en arrière, presque oubliée, enfin, pas complètement car il est important de la garder en mémoire pour mieux en rire aujourd’hui, pour mieux en apprécier aujourd’hui la maîtrise.

Dans le sport j’ai toujours été moyen, du genre à pratiquer sans chercher à se dépasser. Aujourd’hui, c’est le sentiment inverse que j’ai eu. Marcher non pour marcher, mais pour gravir ces sommets, toujours devant, toujours volontaires, sans réveiller aucune douleur de protestation de mon corps, et en découvrant au contraire, des sensations nouvelles, une capacité à se dépasser, à marcher au-delà de limites que je pensais bien définies. Le cœur à tout rompre, le corps en chaleur, j’ai parcouru l’intégralité du parcours, dans sa dimension la plus grande, la plus complète, avec ce plaisir infini de l’avoir fait. Certes, les bases diététiques de ma vie ont aussi changé, ce qui non seulement allège le corps et l’esprit, mais deviennent une nouvelle façon d’organiser son existence. Exit aussi les excès durant ces randonnées, point d’alcool, point de charcuteries, retour aux bases saines… Aucune inquiétude, cela ne prive de rien, simplement cela opère une autre vision de soi, de la vie, de ce qui est bon pour soi et pour les autres, car cela rejaillit forcement sur le mental et le moral, et donc, sur les relations avec les autres. Retour à la vie ! Pari réussi, je suis assez fier de ma journée, et, à l’heure ou j’écris ses lignes, les crampes dorment ailleurs que dans mon corps, la fatigue des muscles n’est pas très importante, le sommeil ne gagne pas sur l’éveil…

La phase reconstruction est commencée, la vie nouvelle s’installe progressivement et chasse la grisaille qui servait de costume à ma vieille vie. Nouveaux rapports avec les gens aussi, bonnes surprises dans la facilité à discuter, dialoguer, échanger, exister…

Un esprit sain dans un corps sain, l’opération est en marche, la greffe a pris, encore quelques temps et le printemps fera jaillir de nouvelles boutures… Ce printemps qui est peut-être pour demain…

Rentrée

Voici venu le temps de la rentrée des classes, si ce n’est pas encore d’un point de vue scolaire, j’allais dire d’un point de vie scolaire, c’est au moins et depuis quelques temps déjà, d’un point de vue commercial. Et c’est là que la machine mercantile se met en marche. Nos boites aux lettres croulent sous les catalogues et autres prospectus publicitaires vantant tel ou tel produit, en relation plus ou moins directe avec le monde des écoles…

Que voulez-vous, dans cette époque spécifique ou l’on sait que les ménages vont dépenser pour acheter les fournitures, la corruption organisée est bien en place, prête à tenter la chair faible de nos porte-monnaie et autres cartes de crédits. D’ailleurs, même les organismes de crédit s’y mettent et incitent à la noyade financière de plus en plus de ménages déjà bien endettés… Paradoxe de notre société, il est impossible de souscrire un prêt classique si l’endettement dépasse les 30%, alors que les crédits revolving ne s’occupent pas du taux d’endettement des souscripteurs… Quand on sait la puissante mécanique de ce type de crédit ou l’on rembourse avant tout les intérêts, soigneusement affichés au mois et non en taux annuel pour ne pas effaroucher les futures victimes, sans jamais ou presque rembourser la somme empruntées. Résultat : le coût final s’avère très élevé et donc forcément rentable pour ces sociétés, le client lui, est pris de plus en plus à la gorge, et contracte d’autres prêts dans toute la légalité de ce qui, auprès d’une banque classique, aurait été illégal… Chercher l’erreur ! Aucun gouvernement, aucun politique ne dénonce ce système…

A côté de cela, les marchands du temple des nouvelles technologies se délectent du versement prochain de la prime de rentrée scolaire, qui a la bonne idée d’être versée en numéraire et non en bons d’achat exclusivement dédiés à l’usage scolaire… Ainsi, les familles voyant poindre cette manne inespérée, peuvent s’équiper en écran plat, lecteur DVD et autres amplificateur home cinéma… Certes, ce n’est peut-être pas la majorité, mais il suffit de voir les cartons d’emballage entassés au tri collectif, pour mesurer cette étonnante coïncidence. Bien sûr, regarder de superbes documentaires avec une super qualité peut aider les élèves, je n’en doute pas, mais tout de même, avouez qu’il vaudrait mieux rembourser les cantines scolaires, distribuer des bons d’achat pour fournitures scolaires ou pour des vêtements destinés aux élèves que verser cette somme directement aux familles…

En attendant, nous voilà en plein tourbillon commercial, les modes sont en place et bien suggérées, on se doit d’acheter un cartable de telle marque plutôt que de telle autre, on paye plus cher un stylo aux couleurs acidulées d’une star de football ou de dessin animé, sans se soucier d’en connaître la qualité pour sa fonction première, l’écriture… Nostalgie et décalage par rapport à mes jeunes années ? C’est certain… Je revois les préparatifs d’avant rentrée, les affaires qui avaient servi jusqu’en juin, étalées sur la table, répertoriées, analysées, classées en « bonne pour le service » ou en « bonne pour la poubelle », la liste des courses ainsi mises à jour pour coller au plus juste du besoin réel et respecter le budget familial qui, quoique on en pense, était déjà plus que tendu en ces années d’avant Internet, abonnement des cellulaires ou autres canal plus… Le cartable aussi passait à l’inventaire… Patiemment recousu par un père dûment formé aux techniques de cordonnerie, il servait encore une année de plus, dans cette époque ou être à la mode n’était pas encore une maladie infantile…

Doit-on regretter ? Regretter quoi ? Que nous n’ayons pas eu ce luxe hautement non indispensable ? Que nous n’ayons plus ces réflexes de bases d’économies familiales ? Certes il faut vivre avec son temps, dans son temps, mais cela n’empêche une certaine nostalgie et surtout, des souvenirs bien agréables de ces rentées scolaires, de ces moments familiaux entre vacances et retour au monde studieux…

Vivre ses envies

Un petit tour de rollers ? Encore ? C’est vrai que nous sommes mardi, et qu’hier soir j’ai goûté, usé et abusé de ces soirées rollers, ou en plus des exercices physiques, des cours magistraux dans une ambiance conviviale, se tissent des liens, s’échangent des regards puis des mots, naissent d’autres choses qui parfois meurent aussitôt ou mourront demain, qui parfois s’installent dans des vies écorchées. Plaisirs des échanges, des discussions, plaisir d’être vivant tout simplement. Toujours le même attrait, sportif et ludique, des courses rapides sur le pavé toulousain. Toujours la même envie d’aller plus loin, la même joie de sentir la forme revenir, d’avoir envie d’aller plus loin, de donner le maximum et d’en faire plus, toujours plus. Activité physique ou ludique suivant la pratique, l’agilité à rouler ainsi surélevé, activité bonne enfant, ou chacun évolue sans tenir compte de son âge, de sa maîtrise, de sa vie. Nivellement par les roues, convivialité de cette atmosphère détendue qui tranche avec les phases de nos vies. On s’y retrouve, on parle, on roule, on bosse le virage décalé ou le freinage en T, on apprend, on tombe, on se relève dans un éclat de rire et on repart…

Combien sont-elles agréables ces pauses de la vie, ces moments de répits dans nos emplois du temps chargés, combien cela devient indispensable d’aller se détendre, se défouler, apprendre et rigoler un soir par semaine au moins… Récréation de nos vies, il est amusant de mesurer tout ces destins croisés dans une soirée. Chacun arrive avec sa vie, ses soucis, ses emmerdes, chacun y prend un plaisir différent, parle ou non, discute ou observe. Il y a les chasseurs ou les chasseuses, qui arrivent et scrutent les évolutions plus ou moins gracieuses des patineuses ou des patineurs, c’est selon, il y a les couples déjà formés, arrivant ensemble ou se retrouvant là, il y a ceux qui y mettent les pieds pour la première fois et observent ces gens hilares et semblant proches… C’est plaisant à observer ces manèges, de rouler en notant tel ou tel comportement, toujours mon instinct de chercheur en sociologie, analysant les oiseaux de proie, scrutant de leur regard perçant, fondant sur leur proie et posant leur griffe dans un discours d’approche… Il y a les amitiés scellées autour de je ne sais quel pacte, les amours anciennes se croisant en regard de défiance ou lueur d’envie, les envies de prise de contact étouffées par la timidité, les joyeux lurons comme les affreux jojos, les rolleristes venant pratiquer le roller et rien d’autre… Mini représentation de la société, parcours virevoltant d’individus aux recherches et aux attentes diverses, mais par dessus tout, le jeu, ou plutôt les jeux…

Vous donner envie de pratiquer le roller ? Non, cela reste personnel, en terme de choix, d’envie, de volonté. J’ai découvert cette activité et ce groupe il y a un peu plus d’un an, après quelques mois d’arrêt, j’y retourne avec plaisir et envie, sorte de drogue indispensable au bon fonctionnement de ma vie. Dire que cela aura les mêmes effets sur d’autres serait un pas que je ne saurais franchir, nous sommes tous des individus différents et bien plus différents que nos similitudes veulent bien parfois le cacher. Le tout est d’être soi, d’avoir envie de roller ou de danse, de peinture ou de musique, de se retrouver dans un groupe, de partager, d’échanger en toute convivialité.
Alors, à chacun sa voie, à chacun ses envies, soyons libres d’en discuter et de vivre ses envies et ses passions, l’essentiel est de vivre ses passions, de s’en donner le temps, les moyens et l’occasion. De superbes structures existent un peu partout, dans les villes, les communes, et même sur le net. Servons-nous en pour y trouver ce petit truc qui nous fait avancer, plutôt que plus tard regretter de ne pas avoir fait ce qu’on aurait aimer faire…

Plusieurs vies dans une vie

Une vie c’est quoi au juste ? Une succession d’étapes, d’épreuves ou nous devons faire nos preuves ? Comment fait-on le bilan d’une vie, de sa vie ? Ma vie… Qu’est-elle ? Et d’ailleurs, qui s’en soucie ? Pourquoi faudrait-il s’en soucier d’ailleurs ? Ma vie a commencé par une froide soirée d’hiver, une fin de semaine dans l’anonymat d’une clinique, au cœur de la plus belle ville du monde, ma ville, Toulouse. Première bouffée d’air, premier cri, n’en déduisez pas trop vite que je suis un raleur, ça, ça sera pour plus tard ! Non, plutôt que de focaliser sur mon premier cri, remémorez-vous le vôtre ! Première bouffée d’air qui emplit et vous brûle vos petits poumons, branchies transformées à la hâte, passage du monde reptilien aquatique au mode mammifère terrestre. De l’air qui chasse l’eau, cela a tout de même l’art de vous faire crier, d’ailleurs, si vous ne criez pas tout de suite on vous frappe pour vous faire crier… Allez comprendre. De cette période là, nous n’en gardons pas de souvenirs, pour preuve, lorsque nos poumons se remplissent d’eau, nous crions aussi sous la brûlure… Il n’y a donc pas de machine arrière possible, premier signe que dans nos vies, nous n’avons qu’un mode qui est en avant toute. Bon, passons sur ce cri, de toute façon, j’ai eu beau interrogé mes parents, personne ne se souvient si j’avais déjà mon accent… Ah, l’accent, cette gamme d’intonations chantantes qui illumine le discours, ponctue les phrases pas forcement ou le discours le voudrait, allume les sourires sur les visages et détend l’atmosphère en un large rayon de soleil… Méridional, oui, d’ici, de mon beau midi toulousain. Pur produit garanti sans conservateur ajouté, sans colorant autre que le soleil et quelques bons produits d’ici…

Un peu timide et réservé, du moins au premier abord, discret au point de trop souvent s’effacer et de ne point vouloir briller en première place, laissant cet honneur à d’autres. Qualité que j’ai toujours conservée, bon nombre de camarades de mes vies scolaires pourraient en témoigner, je ne les ai pas embêtés à tenter de leur prendre la première place. Elève moyen, bon, d’accord, moyen plus tout de même ! Parcours scolaire presque d’un trait, avec une petite affection déclarée pour la classe de 4e ou j’ai cru bon de refaire un tour histoire de bien mesurer l’étendue du programme, ou j’avais du passer un peu vite la première année… Bagarreur ? Non. Séducteur ? Non, enfin, ce n’est pas à moi de dire, mais bon, j’étais assez joliment entouré, aussi loin qu’il m’en souvienne… Bosseur ? Disons que durant les premières années de ma scolarité, je relevais une force de ma fainéantise qui l’aidait bien : ma mémoire quasi infaillible. Pas de récitation apprise et toujours des ‘A’… Il suffisait qu’un autre élève récite devant moi les rimes élégantes pour qu’à mon tour venu, je déclame avec la sûreté de longues heures passées à apprendre, le texte aussi vite enregistré… Jusqu’au jour ou mon tour vint…en premier… Premier couac et première compréhension que ce monde d’adulte est fourbe et cruel… Pourquoi moi ? Première injustice… Après des explications familiales légèrement cuisantes, nous mîmes au point une méthode infaillible, consistant à lire et réciter le texte à la maison… Comme j’avais (déjà ?) un goût prononcé pour le jeu et le temps libre, en un ou deux passages, les devoirs étaient faits et bien faits…

Vint des étapes plus compliquées de la scolarité. Je quittais, contraint et forcé de suivre mes parents, mon école, mes écoles serrées autour de ma place, mon quartier, ma maison, mon pays pour l’étranger, ce terrible étranger, distant d’au moins quinze kilomètres, qui plus est, au moment de redevenir petit dans ce monde inconnu, par cette magie qu’exerce le monde enseignant, j’étais grand en mon pays, me voici tout petit en pays inconnu. La sixième. Drôle d’endroit, drôle de rythme, drôle de vie, pas forcément drôle… Histoire de bien tout chambouler, nouvelle maison, nouveau terrain de jeux, nouvelle vie dans ce nouveau décor. Adaptation au monde des grands, course aux nouveaux professeurs, course aux changements de salles, autre dimension de cette usine à enseigner, et on prend le train du collège, enchaînant les stations, évitant de s’égarer en gare, gare aux horaires, gare aux cours, gare aux cartables, gare au gorille ! (celle-là était facile et, fan de Georges Brassens, je ne pouvais y résister…). C’est aussi l’âge des boums, des rendez-vous, des fleurettes à compter, l’âges des illusions et des désillusions, quoique avec le recul, c’était surtout l’âge des premières désillusions et la classe préparatoire à la suite de ma vie… De là, nouveau saut dans l’inconnu du monde lycéen, grosse structure industrielle, rythme plus soutenu,, enchaînement des cours et des disciplines techniques, parcours gratifié de diplômes, et préparatoire à la vie professionnelle. Les années code et conduite, puis l’indépendance automobile, les sorties, les virées dans le Gers proche et protecteur, puisqu’on sort librement sans y retrouver la population du lycée ou autres sourires déjà croisés… Années d’expériences, d’amourettes, de passions, de ruptures, de peines de cœurs, éducation sentimentale aux saveurs amères, apprentissage de la vie adulte, là ou certain traverse le chemin sans encombre et rencontrent à cette période, celle qui de leur double deviendra leur moitié, j’ai du prendre des chemins de traverses, sorte de raccourci vers l’improbable, sentiers perdus dans la montagne de la vie, qui mènent à rien si ce n’est des fois au précipice…

Le boulot, et là aussi, l’apprentissage d’un monde bien différent de celui décrit durant la scolarité sensée nous enseigner et nous préparer à notre vie d’adulte et futur actif. Les projets, à deux, puis à un, puis à deux, puis à un, sorte de comptine routinière et usante des historiettes défilant dans un désert affectif, certaines ont eut de belles et de très belles couleurs avant de se clore dans une indifférence notoire, d’autres ont changé de couleur, pris un autre ton, garder un certain éclat, même si… D’autres ont jailli, puissante et belle, trop belle peut-être, au point d’exploser dans un délire de sens d’où ne reste que des cendres… D’autres ne sont plus, n’ont peut-être jamais réellement été, certaines ont conduit à flirter de trop près avec le précipice, avec l’envie d’y plonger à tombeau ouvert. Chacune a écrit sa page, ses lignes dans le livre de ma vie, chacune à évoluer suivant son propre chemin, laisser sa place après un temps d’errance et de renaissance à une autre, différente, si ce n’est en sa conclusion…

Le compteur du temps défile et à défiler, le chiffre ou plutôt le nombre est là, bien affiché, et le bilan est là lui aussi, bien dressé, balance déséquilibrée ou le plateau négatif est tout de même plus lourd que le positif. Pourtant, aucune raison de paniquer, de chercher le réconfort en dehors du sentier, de plonger au fond d’un abîme semblant refléter des lueurs de paradis, miroir aux alouettes bien tentant dans la faiblesse et à l’heure ou il est si facile d’abandonner le combat. Non, l’heure est au bilan, à la volonté de changement, avec un éventail de possibilité, un périmètre très ouvert d’éventualité, qui couvre du domaine professionnel au domaine géographique, dans des positions diamétralement opposées, parfois même très éloignées. Est-ce là une sorte de fuite ? Oui, peut-être, même si j’y vois plutôt une façon de se reconstruire. Quitter la place et construire ailleurs, vendre ici, acheter là… Tout est possible et bien des cases s’ouvrent aujourd’hui dans ma tête. Côté cœur ? Mystère et boule de gomme… De toute façon, il faut laisser saigner suffisamment longtemps avant de cautériser sous peine d’infection… Côté moral et mental, disons que ça va, une sorte de sérénité, une envie d’avancer, de sortir de cette vieille peau, oublier les combats contre les moulins à vent, devenir légèrement plus égoïste, penser à soi, un tout petit peu plus, ne plus vouloir à tout prix imposer sa vision du monde, mais laisser les autres faire ce qu’ils leur semblent bon, même si je sais que ce n’est pas là la meilleure façon… ça se gère et ça s’apprend, je m’y emploie tous les jours. Du coup, et bien le détachement s’opère, la pression et le stress s’envolent, plus l’envie de râler, de discuter des heures pour prouver quoique ce soit, et surtout, ne plus devoir jurer pour être entendu… Repartir sur ces nouvelles bases, et découvrir une nouvelle facette de la vie, de ma vie, forcement la plus belle, la plus longue et la plus définitive, car j’avoue en avoir un peu beaucoup assez des changements…

Vivant

Et voilà, le cap des 10000 lecteurs est passé. Pour l’anecdote, c’est samedi matin que le compteur a tourné, affichant le nombre tout rond de 10000 à la connexion d’un anonyme lecteur… Me connectant juste après, j’ai vu le 10001 s’afficher… Petit moment de fierté pour ce blog, mon blog sans prétention, recueil de modestes écrits, traités intraitables de sujets non traités, histoires et déboires, textes simples, délires, et autres tentatives de poésie… Petit plaisir simple, joie simple d’une vie simple ou presque… Petit éclat de lumière dans des heures parfois ténébreuses, mais la vie est là, bien là, et reprend toujours le dessus. 10000 lecteurs en un peu plus d’un an, c’est assez sympathique !

Alors ? Quelle sera la suite ? Voyons, voyons… Que pourrais-je dévoiler ? Y aura-t-il une suite ? Des suites ? Des suites de mots qui composent les phrases, des suites de phrases qui composent les textes, des suites de textes qui composent le blog, tout est à faire de suite, quand à le faire de suite, là, il n’y a qu’un pas que je franchirais pas, car ce n’est pas le pas qui compte, mais la main, à moins de considérer que j’écrive comme un pied, ce qui est parfaitement possible, mais, comme je n’ai aucune prétention dans mes écrits, cela n’est qu’affaire de jugement personnel et ne me trouble pas… Le tout pour écrire est d’avoir l’inspiration nécessaire, l’envie d’écrire et le temps… Il y a longtemps que je ne me suis installé en terrasse de café, stylo et cahier à proximité pour laisser noircir les pages au gré des passants, au gré des vagues aussi sur mon bord d’océan. D’autres fois, c’est assis sur le sable d’une plage sauvage, dans ces doux moments de recueillement, loin d’être des replis sur soi dont il faut à tout pris communiquer la teneur de la pensée à des fins d’analyse psychologiquement décodable, non, plutôt des ces moments d’introspection, de ces pauses dans une vie trop rythmée par un tempo pas toujours voulu, de ces respirations physiques et psychiques, nécessaire à la bonne oxygénation du cœur et du cerveau, du moins chez un sujet tel que moi. Je me languis de ces retrouvailles avec l’océan, avec ces odeurs iodées, avec ce sable ni fin, ni grossier, avec ce paysage d’abandon et désert si près de l’agitation urbaine. Bientôt, viendra ce temps-là, bientôt à l’écart du monde, à l’écart de l’agitation, à l’écart de la vie trop palpitante de ces temps-ci, j’irai m’asseoir sur la grève et je laisserai voguer mes pensées au gré des flots chargés d’écume et, qui sait, les pages se rempliront…

Respiration nécessaire pour oxygénation et régénération, congés annuels, je prendrai congés du blog un petit bout de temps. Nouvelle vie, nouveau départ, tout cela viendra après, les choses se mettront en place naturellement, logiquement, presque instinctivement. La vie trouve toujours sa place. On a coutume de dire que l’eau c’est la vie, et bien, la vie vient de l’eau, et comme elle, se faufile partout, dans la moindre interstice, contournant le grain de sable qui un temps freine son cours pour ensuite le faire disparaître en le désagrégeant. La vie est comme ça, elle contourne les grains de sables, finit par les désagréger et les faire disparaître pour poursuivre son cours, son long cours. J’ai cette vision du temps ou enfant j’étais chargé par mes parents d’arroser le jardin à la raie. Le tuyau d’eau glissé dans une jambe de pantalon pour ne pas raviner la terre meuble, envoyait son jet puissant dans la rigole creusée entre les plantes potagères. Parfois, une motte de terre venait briser le cours rapide de l’eau, le freinait, puis à force d’être imbibée, se désagrégeait et libérait d’un seul coup la force contenue en amont. C’est cette image que j’ai de nos vies. Un flux qui coule limpide jusqu’à l’obstacle à son cours, un obstacle plus ou moins rapidement digéré pour poursuivre le cours, son cours, à la différence que contrairement à la rigole creusée, la vie circule comme bon lui semble, ou plutôt selon le chemin qu’on lui trace, et non selon un tracé déjà gravé dans un destin dont on ne ferait que relire les lignes écrites à l’avance. Soyons nous même et traçons notre vie, écartons les grains de sable et laissons couler la vie que nous avons dans nos veines, vivons notre vie sans attendre un quelconque destin, le destin, nous l’avons entre nos mains et nous seuls en avons la clé. Rien n’est jamais écrit à l’avance, la vie est notre bien le plus précieux, notre richesse dont nous sommes les seuls à maîtriser le cours. Alors, en avant marche, cessons d’être attentiste et prenons notre destin en main. Le seul destin qui soit écrit s’appelle une biographie. Elle est souvent posthume, alors ne comptons pas lire la notre, écrivons-là !

En avant la musique !

Soirée musicale hier soir. Par une belle soirée d’été, dans un parc agréable et frais, un concert était donné. Musiques sud-américaines jouées par un orchestre plutôt cuivré, voilà qui sonnait bien dans cette fin de journée copieusement ensoleillée. Hélas, les sonorités épicées n’ont pu faire oublier le manque de rythme, que dommage… Soirée sociologique ou le public clairsemé se groupait sur les pelouses offertes, alangui à même le sol ou le séant posé sur des chaises offertes… Ambiance détendue et bon enfant, chacun discute et se raconte, d’autres se rencontrent, discussions parfois sonores pas forcement en accord avec les notes s’envolant mollement du kiosque à musique, nous sommes loin des ambiances de concert dans le Zénith surchauffé ou les décibels trop poussés empêchent les discussions ou encore, loin du calme feutré des opéras ou autres salles acoustiques… Autre mal de notre époque, les nuages nauséabonds de fumées aux odeurs plus ou moins prononcées… Voilà, le décor est planté, vous êtes assis sur l’herbe ou sur une chaise en plastique, face à un kiosque à musique ou jouent 8 musiciens tout de blanc vêtu, la sono mollassonne poussant faiblement ses watts dans ce jardin ouvert en plein cœur de la sous préfecture. Les accents sud-américains donnent des fourmis aux jambes, et déjà quelques-uns uns et quelques-unes s’essayent à accrocher leurs devoirs de salsa aux rythmes faiblards joués.

Car voilà, depuis quelques années déjà, une salsaïte aiguë a envahi la France et les dispensaires ne se dispensent plus de dispenser des cours aux salseurs et salseuses de tout poil venus apprendre à compter la cadence et poser le pas dans une géographie savamment distillée. Après les années rock, voici venues les années salsa… Au diable l’écrevisse, la danse n’est plus un art tribal ou le corps exprime son ressenti aux ondes musicales reçues et perçues, il est de bon ton maintenant de décliner ses leçons durement apprises comme on récitait autrefois une fable à laquelle nous n’avions même pas consacré le temps de la lecture et surtout, de la lecture acquise, c’est à dire, comprendre ce qui est dit, savoir pourquoi cela est dit et pourquoi on le dit ainsi… Est-ce là une facette de notre monde se voulant trop parfait qui fait que désormais on ne peut danser que si on a appris ses gammes et patiemment révisé ? Ou est la créativité ? Dans la reproduction attentive de gestes savamment dosés ? Dans une chorégraphie bien orchestrée, alors que dans le même temps, il est de bon ton de se moquer des cours de la « star academy » ? Comprenez bien, je ne rejette pas cela, puisque la majorité y trouve son bonheur, et il suffit de lire les CV reçus ou les fiches des sites divers, pour mesurer combien la salsa est devenue incontournable… Non, de mon œil d’extra terrestre observant le genre humain, je suis plutôt amusé de ces phénomènes de mode… Il y a eu la génération rock, il y a celle de la salsa, les danses de salon reviennent tambour battant, ça c’est pour nous, les vieux… Les jeunes ne sont pas en restent et s’inventent leur propre totem. La tektonik a débarqué pour fédérer cette génération. Nous restons toujours à la recherche de mode, comme si nous ne pouvions exister que dans l’anonymat de la multitude. Faire partie d’un groupe, d’une bande, s’identifier aux autres plutôt que de porter et d’assumer sa propre personnalité. Le clan, l’identification du groupe, se reconnaître perdu dans le nombre. Nouvelle forme d’uniforme quand dans un même temps, il est de bon ton de rejeter l’uniforme de se vouloir différent. Paradoxe de notre monde, oubli d’être soi pour devenir à l’image de l’autre. Fraternisation par la danse, décodage des pas déjà connus par l’autre…

J’ai un peu de mal avec cet alignement d’expression, ce refus de personnalité exprimé dans la volonté de disparaître dans cette foule bougeant du même pas. J’ai un peu de mal dans la disparition de ces bals et des ces boites ou nous nous trémoussions sans autres soucis que de s’amuser dans le rythme soufflé par les haut-parleurs… Autre temps, autres mœurs… Il paraît que la mode est cyclique, alors attendons que la roue tourne, régalons-nous des sons toniques et ensoleillés, des chorégraphies offertes multipliées par le jeu de miroir de chaque individu, et puis, respirons, vivons, apprécions la vie même si nous n’en comprenons pas toujours les formes et le sens…

De bas en haut...

A contre courant, je navigue sur les flots de la vie. Tantôt clairs, tantôt opaques, ils me portent ou m’emportent, c’est selon. Vivre pour vivre n’est pas l’absolue nécessité, non, loin de là. Nous traversons tous des périodes variées dans nos vies, des hauts et des bas, montagnes russes de notre existence, et sans cela, nous ne serions pas ce que nous sommes. Doit-on ne retenir qu’une partie de ce parcours chaotique ? Les hauts n’existent que par rapport aux bas, et les bas ne font que mettre un peu plus en valeur les hauts. Bien sûr, on rêve tous d’un parcours linéaire, toujours vers le haut, jamais de bas, jamais de débat et peuplé d’ébats… Mais la ligne droite n’est-elle pas le signe de la monotonie ? Suis-je donc le seul à penser cela ? Les longues autoroutes m’ennuient, les périphériques rectilignes ou du moins, aux courbes bien trop effilées et gainées de glissières tendues à l’extrême, me fatiguent, encore plus depuis que des ronds de cuirs enfermés dans leurs bureaux climatisés en ont décidé la limite mortelle du 90 km/h. Paradoxe de notre société : Nos voitures sont plus sécurisées, plus puissantes d’année en année alors que dans le même temps, nos possibilités d’utiliser ces jouets s’éteignent…

Je ne fais pas l’apologie de la vitesse, loin de là, même si j’ai eu goûté aux joies qui peuvent être mortelles et hautement répréhensibles, de la recherche des limites de mes bolides, non, mais en dehors de la limite pour la limite, il conviendrait que les règles soient adaptées aux contextes. La densité du trafic, le type de revêtement, la largeur des voies, les accès, la météo, sont autant de facteurs qui devraient être pris en compte. J’ajouterais aussi, l’expérience du conducteur, l’âge du véhicule et son état, ainsi que l’intégration et la logique dans le réseau. Sur notre belle région toulousaine, le périphérique ou plutôt, les périphériques sont limités à 90 Km/h. Soit. Au nom de la pollution, cette mesure a été prise d’abord durant la période estivale, puis, comme dans beaucoup de ville, appliquée à l’année. Notre réseau routier local, comporte deux périphériques ceinturant la ville, eux-mêmes raccordés et raccordant des autoroutes limitées à 130 Km/h, mais bon, un péage sépare les deux types de voies, et des rocades qui elles, bizarrement, sont restées à 110 km/h… Ou est la logique dans tout cela ? Pollue-t-on moins sur ces rocades là en roulant à 110 plutôt que sur le périphérique à 90 ? Comment peut-on relier aussi simplement une voie à 110 à une voie, d’un même aspect, d’une même qualité de revêtement, qui elle, est limitée à 90 ? Mesdames et messieurs les touristes, les distraits, les perdus dans la lecture des panneaux, merci de bien vouloir verser vos dons au grand racket étatique ; Souriez pour la photo, nos appareils automatiques ou autres véhicules banalisés vous traquent et vous flashent avant que vous ne réagissiez…
Des effets sur la pollution ? Je n’ai pas vu d’étude sur le sujet… Par contre, les tours de bureaux continuent de se construire, toute de verre vêtues, au lieu d’être toute de vert vêtues, ce qui ferait par exemple, que les murs végétaux les habillant, brûleraient la pollution sur son lieu de production, et climatiseraient les bureaux ainsi protégés… Il es aussi vrai que dans le même temps que les vitesses baissent, les consommations et la pollution de nos véhicules diminuent. Des mesures écologiques ? Croyez-vous que brûler de l’huile de friture suppriment les polluants rejetés dans l’air ? Une combustion reste une combustion, et depuis ce cher Lavoisier, le principe est le même : Rien ne se perd, tout se transforme, et si un moteur à un rendement inférieur à 80% avec le carburant pour lequel il a été longuement étudié, croyez-vous que d’y rajouter de la poudre de perlimpinpin va vous faire gagner les 20% perdus ? Allez, ouvrez les yeux et réagissez avec tout le bon sens qui sied à notre espèce et que nous ne savons déployer que lorsque nous sommes poussés dans nos derniers retranchements… Cessons de croire les bonimenteurs, et gardons les pieds sur terre. Quittons le long ruban rectiligne pour redécouvrir les quartiers, les villages, retrouvons la vie qu’il y a malgré tout sur cette planète. Sachons apprécier ces moments-là, meilleure médecine contre les coups de blues consécutifs aux redescentes parfois vertigineuses que la vie nous réservent. Regardons en bas, pour mesurer combien il existe, hélas, des conditions autrement plus basses que la notre, sachons relever la tête pour viser le sommet et repartir à l’ascension de ces pics de nos vies. N’ayons pas peur de flâner en chemin, construire et se reconstruire prend du temps. Rien ne sert de brûler les étapes, construire sans fondations ou avec des fondations trop faibles revient à démolir ou à regarder se dégrader l’ouvrage au fil du temps… Griller ces étapes nécessaires, revient à précipiter la chute au lieu de l’atténuer. Avoir la richesse de prendre son temps, dans notre époque folle de course aux temps, c’est sans commune mesure, c’est aussi un investissement à long terme qui évitera le crash… A chaque jour, chaque heure, chaque seconde, nous construisons notre vie, nous choisissons notre parcours. Arrivé à l’intersection des routes, il convient de souffler un peu, regarder la boussole et se servir de notre instinct, ce bon vieux 6e sens que nos sociétés policés ont su sacrifier aux profits de doctrines et autres croyances manipulatoires. Redevenons nous-mêmes, là est la seule clé de nos vies. Entres bas et hauts, je marche, à contre courant. Voyage en aparté aux travers de tourbillons sporadiques, j’avance, pas à pas, et j’ai foi en demain…

Du haut de la dune...

Ombre et lumière, toujours ces choses en oppositions qui se complètent pourtant et qui même se complémentent pour exister, car l’une n’existe pas sans l’autre. A l’heure ou la mode est de maximiser les points communs pour atteindre soit disant l’harmonie, nous oublions de regarder la nature qui depuis des milliers d’années nous montre la voie. Tout résonne et fonctionne autour de la dualité. La nuit répond au jour, le clair à l’obscur, la vie à la mort, toutes ces choses aussi différentes, opposées, que complémentaires et même imbriquées, comme l’ont si bien représenté nos amis asiatiques dans leur symbole du Yin et du Yang.

Et si nous avions tout faux ? Croire que pour réussir sa vie, il faut chercher son double plutôt que son complément ? Croire qu’il faut à tout prix que les autres soient à notre image pour que les relations fonctionnent ? De la différence naît la discussion, génératrice d’échanges, source de progression, pour l’un comme pour l’autre. Choisir la facilité et le confort de la ressemblance, est certes reposant et réconfortant pour un départ mais laisse plus de place au surplace qu’à la progression. A contrario, chercher la parfaite opposition, la dissonance la plus grande, ne facilitera pas le début ni peut-être même la suite de la relation. Ou se situe donc la voie à suivre ? Difficile à dire et aucun manuel, aucune étude ne vienne argumenter, peser tel ou tel choix. Il n’y a pas de juste milieu, simplement une étendue à parcourir, et, comme lorsque nous gravissons la dune de sable, le chemin tracé par les pas des autres s’efface sous le sable ruisselant, nous montrant par là même, que plutôt que de vouloir suivre à tout prix les traces des autres, il convient d’ouvrir sa propre voie, de gravir la pente mouvante en posant nos pas là ou nous ressentons de devoir les poser. Chacun sa voie, cette voie qui couper d’autres voies, faisant là pour quelques mètres, quelques longueurs, une voie commune ou les pas sont parallèles, se dissocient puis s’associent de nouveau, le temps que chacun retrouve la voie qui convient à son rythme, à son pas. Est-ce si grave ces quelques pas s’éloignant de nos pas, du moment qu’ils finissent par se rallier, sous l’inflexion de l’un ou de l’autre, parce qu’à moment donné nous n’avons pas le même rythme, le même souffle, la même vision du chemin à parcourir ? L’essentiel est le but à atteindre et surtout le but atteint. Peu importe le chemin parcouru, entre le point de départ et le point d’arrivée, je peux même dire le point de vue, puisque le but premier était de gravir la dune… De ce point de vue là, l’essentiel et d’y être ensemble, et même si nos regards scrutent différemment le paysage dans ses trois dimensions, le but fixé est atteint et c’est là une belle chose.

En se retournant, on devine nos pas sur le sable, ces deux chemins à peines creusés, sillons tendre qui ne demandent qu’à s’effacer et disparaître sous la brise légère et la coulée de sable. Ces deux chemins prennent des courbes différentes, se rejoignent, s’unissent, se séparent, s’éloignent pour recommencer inlassablement cet entrelacs de pas là et même de pas las, parce qu’à gravir la dune, plus on monte, plus les pas deviennent las. Je me souviens de la dune de Pyla et là, je dois bien avouer que mes pas étaient las, de gravir ces derniers mètres là, tout en haut de Pyla… Mais je m’éloigne du sujet, normal, puisque j’ai pris de la hauteur, tout là haut, en haut de Pyla… Justement, en parlant de hauteur, ces chemins zigzaguant différemment, nous les voyons là, parce que nous sommes tout près, mais si nous prenons un peu de hauteur, si nous nous éloignons un peu et cessons d’être terre à terre, si nous survolons les débats ou plutôt les pas, tel un oiseau, un vautour guettant l’épuisement des marcheurs affrontant par ces chaleurs caniculaires l’immense tas de sable qui s’enfonce à chacun de nos pas, ces traces, qui tout à l’heure nous semblaient désunies, ces traces se rapprochent au fur et à mesure que l’on s’élève pour finir par ne plus être perceptibles ni percevables, le lien disparaît, seuls restent visibles les zones de départ et celle d’arrivée. Et si comme l’oiseau, vautour ou moineau, nous prenons du recul sur nos itinéraires, si au lieu au lieu d’être comme la fourmi qui se fait toute un montagne d’un simple écart entre deux pas creusés dans le sable, ou même si au lieu d’être comme nous sommes, des humains, ces êtres si supérieurs et si exceptionnels qu’on se demande pourquoi le créateur à laisser vivre d’autres espèces, si nous nous élevions de ces grains de sable qui recouvrent le chemin pour ne plus voir qu’un point de départ et un point d’arrivée, alors notre vision de la vie en serait tout autre que celle qu’on veut bien se donner. A qui bon toujours chercher le grain de sable et enrayer la machine ? A quoi bon vouloir à tout prix mettre nos pas dans ceux de quelqu’un d’autres ? A quoi bon surtout vouloir que l’autre marche dans nos pas ou du moins dans notre trace ? L’essentiel est bien de gravir ensemble la montagne, d’atteindre ensemble le sommet, de se retrouver là-haut, tout là-haut pour contempler le point de vue. Enfin, c’est bien là mon point de vue ! De plus, assis là-haut, nous pourrons disserter des écarts de parcours, dialoguer des choix qui ont fait prendre tel ou tel repli du terrain, s’enrichir de la stratégie de l’autre, comprendre ses choix sans les contraindre, non pour se les appliquer, sauf pour l’envie de les tester ou parce qu’on est convaincu par les explications, encore moins pour imposer les siens, simplement parce que de la différence naît le dialogue et du dialogue naît l’enrichissement…

Alors ? Pourquoi continuer à chercher la similitude ? Pourquoi vouloir à tout prix gommer les différences ? Vous n’en êtes pas convaincu ? Ce n’est pas grave, là n’est pas mon but. Profitez-en quand même pour aller gravir la dune du Pyla. Je vous assure le point de vue est superbe, surtout au coucher du soleil…

Vive le sport !

Au grand concours des médailles, nous voilà désormais rassurés, enfin, disons que le nombre atteint reste acceptable, même si encore une fois nous courons de désillusion en désillusion, la faute aux blessures, qu’elles soient physiques ou psychiques, voire même d’amour propre, la faute à pas de chance, la faute aux autres qui font tout pour être trop fort et en tout cas, bien plus fort que nous. C’est comme ça, c’est ainsi, le sport français brille par des coups de génies, des éclats personnels quand il ne brille pas par son absence. Pourquoi ? Je n’ai pas la prétention d’y répondre. D’un point de vue organisation, nous n’évoluons pas dans la même catégorie que bien des pays. Il n’y a pas en France de culte du sport qui fait ou qui ferait que plus d’heures du temps scolaire soit imparties aux disciplines sportives, comme il n’y a pas durant les maigres heures d’éducation physique et sportive égarées dans les programmes scolaires, des présentations sous forme d’atelier de tous les sports. Il est facile de faire jouer les enfants à des sports collectifs, il est beaucoup moins évident de leur expliquer la technique du triple saut, la tactique d’une course à la voile ou bien même, le jet d’un javelot.

Il faut être autodidacte ou bien, affilié à un sport, dont on hérite comme d’autre hérite de la pharmacie familiale ou bien de l’étude notariale… Certes, les aléas géographiques et climatiques décident de la pratique du ski plutôt que de la voile, mais est-ce là suffisant ? En dehors de la performance sportive, en dehors de la formation de futurs athlètes, il y a l’aspect culturel, monter et former des jeunes élèves à toutes les disciplines sportives, leur ouvrira aussi le chemin de la vie. La connaissance permet de choisir sa voie, les démonstrations de sports individuels aideraient ceux qui se sentent rejetés du groupe à découvrir le moyen de s’exprimer, de progresser dans la réalisation de challenges personnels. Bien sur, pour cela, il faut du temps et des moyens, mais il ne faudrait pas oublier, que c’est là, la future génération que nous formons. Il y a pour moi des étapes essentielles à l’éducation des enfants, des missions véritables qui relèvent de l’état, de la responsabilité de l’état. Chaque enfant scolarisé devrait apprendre à nager et au terme de sa scolarité, savoir nager, c’est avant tout une question de vie et de survie. Il y a encore trop de noyade au bilan de chaque été, pour s’en inquiéter et prendre à bras le corps le problème à la base. Vous voyez, nous sommes loin des records ou des médailles, mais avouez que c’est tout de même plus sécurisant de savoir que chaque enfant sait nager, plutôt que de savoir qu’il connaît par cœur les formules des relations trigonométriques. Je ne dis pas qu’il faille nager au détriment des mathématiques, le dis simplement qu’il y a dès l’enfance des passages obligés, d’évidentes évidences à mettre en place, et que cela dépasse largement le cadre scolaire pour irradier sur la vie de tous nos futurs concitoyens.

Certes, derrière chaque enfant ne se cache pas un athlète, ni même un amoureux du sport. Certes, en dépit du fronton de nos mairies, nous ne sommes pas tous égaux, nous restons libres d’adhérer ou non, mais en gommant ces différences nous enrichirons notre fraternité. Tout est question de budget, il suffit d’injecter les moyens là où nous en avons besoin. Investir sur l’avenir, n’est-il pas la chose la plus normale qu’il soit ? Au travers de cela, en revoyant aussi les rythmes scolaires pour y ménager des récréations sportives, nous enrichirons notre potentiel de futurs athlètes, nous susciterons des vocations et alors, nous pourrons dire que nous avons mis tout en place pour bien figurer dans la représentation mondiale. Ce n’est pas en investissant dans l’encadrement des adultes que nous compenserons la faible implication des enfants. Sachons remettre la charrue derrière les bœufs, et attelons-nous au travail. Avant de revendiquer l’organisation des jeux olympiques en France, préparons dès aujourd’hui nos athlètes de demain. Et puis, par de là l’espoir de médaille, c’est tout de même un beau cadeau à faire à nos chères têtes blondes, que de leur remettre ce passeport de santé qu’est le sport.

Sportez-vous bien !

En route!

15 août, fin de vacances ou début c’est selon. Le temps gris et frais n’incite pas au départ et signerait plutôt une fin d’été, de cet été 2008 qui même s’il a aligné les belles journées, n’a pas affolé le mercure, nous a toujours gratifié de nuits suffisamment fraîches pour bien dormir. Un temps idéal pour bosser, un temps moins idéal pour les loisirs de baignade et autre rôtisserie de bord de mer… Le temps, sujet de bien de conversation et de bien de contre verse, éternel débat entre satisfait et non satisfait, le temps, véritable pilote de notre moral. Quoi qu’il en soit, les congés approchent, sont là, et il sera temps de s’évader vers d’autres horizons, d’autres lumières, d’autres lieux pour souffler et recharger les accus après cette année laborieuse. Que voulez-vous, le travail est un exercice bien fatigant, et il est bien agréable de pouvoir s’en échapper de temps en temps, pour souffler, pour vivre d’autres choses, d’autres rythmes. Variation des rythmes, changements d’endroit, les années sont ainsi martelées par ces périodes opposées et complémentaires, périodes peuplées et troublées d’euphories diverses, riches en émotion et en sensation.

15 août, date climatique, tant on a coutume de dire qu’après ce 15 août, le temps reste au beau ou s’enfonce dans le mauvais, jusqu’à ces belles journées de l’arrière saison qui nous arrivent sans attendre l’été de la Saint Martin. Et c’est vrai que j’aime à retourner entre montagne et océan dans cette période ou le calme est revenu, la population se retrouve dans ses villes et ses routes désertées du flot de vacanciers. Le bord de mer voit les boutiques fermer les unes après les autres, repli commercial autour des villes réellement vivantes, les volets des maisons de vacances sont clos pour 11 mois de sommeil et c’est là la tristesse de ces lieux devenus inhabités, ces riches demeures ne servant qu’un mois par an, bordant des coins superbes du paysage local. Faire le tour du lac d’Hossegor en septembre ou octobre, relève du parcours d’un train fantôme. Que de belles demeures tape-à-l’œil fermées, désertées, inanimées au point de donner la chair de poule et de se sentir vraiment à l’écart du reste du monde. Tout ce littoral est soit déserté soit surpeuplé, il n’y a pas de demi-mesure. Qu’importe, entre ces deux extrêmes, je préfère le calme de l’arrière saison, celle ou les routes permettent de circuler à l’envie, d’aller découvrir en vélo, à pied ou en Méhari ces endroits trop impossibles et trop englués l’été.

Vivre à contre courant, profiter du calme revenu, de la tranquillité des lieux, de la disponibilité des commerçants, échanger, discuter, s’aérer, découvrir, vivre un autre rythme que celui effréné de la vie professionnelle, sous perpétuelles tensions, que ce soit la recherche de la performance ou bien la recherche du meilleur parcours le matin, pour éviter les bouchons incontournables de notre belle ville surchargée et surpeuplée. Combien j’aimerais que le dieu loto veuille bien accéder à ma requête dûment valider en son autel monétaire afin de tourner définitivement la page de ce monde industriel et de plus en plus assommant ! Ce ne sont pas les projets qui manquent, les envies d’ailleurs non plus, ça serait plutôt le difficile choix de vivre ici ou là, il y a tellement d’endroits qui me siéent, tellement de vies à vivre, d’envie de les vivre, de tout larguer et partir loin et près à la fois, tellement d’envie de tourner la page, les pages, et même de changer de livre, d’achever ainsi celui-ci pour en entreprendre un autre, sans qu’il soit une suite, sans qu’il soit lié au précèdent. Au jeu de l’écriture, il est si aisé d’avancer, de reculer, de combler les vides des feuilles vierges et pales, de vider l’encrier en le faisant boire par le papier couché à coup de plume, à coup de phrase, à coup de mots faisant résonner les maux… Des envies, des lassitudes, résultat des vicissitudes de la vie, de ma vie. En d’autre temps j’aurai pu avoir envie de laisser là ma vie, de clore le chapitre par un point final et définitif. Aujourd’hui, la pensée est toute autre, les envies sont les mêmes, celles du changement, mais les méthodes perçues sont largement différentes, car, si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie ! Alors vivons, rompons le cours de nos vies pour de nouveaux départs, de nouvelles voies, de nouvelles vies, et là seule est la vérité. Laissons-nous l’occasion de vivre autre chose en d’autres lieux, d’autres vies en quelque sorte. Et puis, personne ne peut communiquer de l’existence d’une vie après la vie, alors, pourquoi vouloir griller celle-ci ? Laissons-là aller jusqu’au bout du terme défini par le grand ordonnateur céleste, et profitons de rompre ces monotonies pour changer de tons, changer de gamme et vivre autre chose, chercher le mieux, toujours, chercher ce mieux qui nous convient mieux, c’est là la quête.

En route !

Roulez !

La suite du retour… Nouvelle soirée rollers, toujours du monde et du beau monde. Des anciens et des nouveaux, des gens de tout âge, de tout niveau, débutant ou largement confirmé, venant là pour se détendre les roulettes, profiter des belles fins de journées de ce mois d’août qui a revêtu son costume gris un peu tôt me semble-t-il. Peu importe le temps, du moment qu’il reste sec pour éviter les glissades difficiles à contrôler, c’est toujours la bonne ambiance qui y règne, l’entraide aussi. Ici on roule ou on essaie de rouler, sans être jugé, sans être critiqué. Ici on apprend à freiner, à maîtriser les courbes, franchir les trottoirs sur notre parking d’entraînement, avant d’aller se mettre en configuration réelle lors des parcours débutant et/ou confirmé. C’est si bon d’aller ainsi se dépenser, se défouler, vider le corps et la tête des toxines qui pourraient s’y accumuler sans que nous n’y fassions attention. Exercices sympathiques, tant sur le plan de la gestion de ces objets étranges qui ont parfois tendance à se dérober sous nos pieds, que sur le plan de la communication, de la discussion, avec comme souvent dans la vie son lot de surprise. Bien sûr, les congés sont là, et ma petite bande me manque. Vivement la rentrée que je les retrouve !

Me croirez-vous si je vous dis qu’hier, j’ai même eu une discussion passionnante et passionnée sur mes jouets préférés, mes belles 2cv et Méhari ? Et pourtant… Que voulez-vous, entre passionnés c’est si simple d’échanger sur nos passions communes, de comparer le comparable de chacun, et même, à quelques jours prés, ce eut été l’occasion pour moi de récupérer un bon stock de pièces en tout genre, qui faut de place ont dû rejoindre des casses et autres récupérations métalliques en urgence… C’est ainsi. En dehors du matériel, il reste la passion partagée et surtout à partager la passion, ce que bien sûr, nous ne manquerons pas de faire ! Rendez-vous est pris… Retour aux rollers, même si la discussion a quelque peu perturbé le roulement tranquille d’une belle soirée d’été. Toujours le même charme de la découverte de la ville sous les feux colorés, traversée de quartiers sur huit roues, réactions variées des passants ou des consommateurs établis en terrasse, des bravos, des encouragements, de la stupeur… Il faut dire, qu’hier, le thème était aux îles : colliers de fleurs, chemises bariolées, un groupe ainsi coloré et joyeux débarquant dans les rues de la ville, ça a tout de même de quoi susciter la réaction. Rien à voir avec un club de sport aux athlètes également vêtus d’un même uniforme, se déplaçant dans le silence des roulements et des respirations, non, nous, c’est plutôt l’inverse, la convivialité, la joie et la couleur de la vie, et ça, c’est bien normal, la vie est bien trop courte pour rouler triste ! Et puis, tout cela représente tout de même bien les vacances, l’été, l’ouverture de la soupape lâchant son jet joyeux pour oxygéner la journée et bien débuter la semaine.

Allier sport et bonne humeur est tout de même une bien belle chose. Le côté ludique du roller, du moins, lorsqu’on en a acquis l’aisance et un minimum de maîtrise, apporte encore plus de détente, en nous ramenant à nos jeux d’enfants. Nous sommes tous de grands enfants, quoi qu’on en dise, et quoi qu’on s’en défende. Nos parcours entiers restent dictées par ces années d’apprentissage, qui, sans le savoir, façonne les années qui suivront. Retrouver le jeu et les plaisirs de l’enfance, simplement en patinant, en défiant les lois de l’équilibre, en oubliant que nos corps n’ont plus 10 ans, en évacuant toute cette armure de fausses raisons qui aujourd’hui nous contraint que de trop dans nos choix et notre progression.

Rouler, non pas pour rouler, non, rouler pour avancer. Cela peut paraître une évidence, mais ce n’est pas si évident que cela. Question de sens, et en matière de sens, il faut aussi déjouer les interdits. Voilà que tout cela nous plonge dans le code, alors que justement, il serait bon de décoder tout cela, d’échapper aux codes et aux clichés… Allez, roulez !

ça roule...

Retour aux sorties rollers hier soir, et, malgré la période estivale, ce fut une centaine de personne présentes pour cette activité alliant à la fois ludisme et sport. Bien sûr, les mois d’été permettent aux gens de venir avec les enfants, et hier, le thème de la soirée était aux jeux d’eau et autres jets d’eau. Bon nombre de pistolet et autre bazooka à eau furent de sortie pour des plaisirs humides, bienvenus par les chaleurs actuelles. J’avais laissé de côté ce moment ludique de la semaine, pour tellement de raisons mais aussi par manque de temps pour concilier toutes ces choses qui viennent enrichir un emploi du temps… C’est toujours bizarre de retourner ainsi à des activités que vous avez quittés il y a un certain temps, d’y débarquer en cherchant des marques effacées par le temps, d’y chercher des visages familiers, des repères du passé. Point de Mikado, les vacances et les destins ayant œuvrés, place à de nouveaux visages, de nouvelles personnes, avec toujours quelques piliers de l’activité qui vous saluent avec plaisir, viennent discuter avec vous de cette interruption dans la longue série des sorties…

Après quelques tours de mise en jambes, quelques discussions et quelques présentations, voici venu le temps de la ballade, d’abord celle des débutants, 35 minutes de parcours urbain tranquille, pour se remettre les genoux en ligne, puis, après avoir reconduit les débutants au point de départ, voilà la grande boucle, 1h45 de montées, descentes, freinages, accélérations, le tout ponctué d’éclats de rire, de jet de pistolets à eau, d’arrêt pour remplissage des réservoirs dans les fontaines toulousaines… Quel bonheur de parcourir la ville, ma ville, déserte en cette douce soirée du mois d’août, de découvrir à huit roues les ruelles tranquilles de la ville assoupie puis de plonger dans la nouvelle artère piétonne de la rue Alsace-Lorraine, d’y retrouver la foule nonchalante, colorée et joyeuse, d’y rouler de bon cœur en sachant qu’ici désormais l’automobile est absente. Moment de bonne humeur, de convivialité, activité sportive mais surtout ludique, c’est si bon de vivre ces moments-là, de visiter ma ville avec un autre regard, une autre vision sur ces murs connus basculant dans la nuit sous le jour déclinant à la recherche d’un peu de fraîcheur. Retour par le bord du fleuve, la belle Garonne, coulant paisiblement sous les ponts éclairés d’une lumière à chacun différente, ruban scintillant de vert, de rouge, de blanc et de mauve, traversant la ville, la coupant en deux, la reliant par ces pointillés colorés…

Des mots résonnent dans ma tête vidée par ces moments de doux bonheur, les mots d’un homme, d’un poète d’ici, les mots de Monsieur Nougaro. Les paroles de ces chansons rebondissent sur les murs chauffés à blanc, ces mêmes mots qui glissent sur les vaguelettes du fleuve, rides plissées du clapotis de l’eau, venant à peine troubler la quiétude de l’onde. Des mots sur l’onde, à défaut des mots sur les ondes, car aujourd’hui, il est plutôt rare d’entre le poète chanter dans le transistor… Autres temps, autres mœurs, autres poésies, nouveau monde et nouvelles rimes, raptitudes alanguies au son d’un sampling parfois rageur, souvent vendicatif, de temps en temps l’hommage aux anciens résonnent et sonnent, car nous ne construisons jamais que sur les bases de notre passé. Du Jazz à la Java, du bel canto au Tango, du rock à la pop, du rap au slam, tout est prétexte à texte… Dans ces moments là de répit de la vie, quand la tête se vide et libère la place aux idées, les mots jaillissent des profondeurs des tiroirs cérébraux, rebondissent sur le cortex au repos pour rappeler à ma mémoire, ces auteurs du passé, ces verbes du présent, ces mots enchaînés qui se déchaînent et cherchent leur sens sur le pavé de ma ville, sur ces murs brûlants, sur ce bout de vie échappé de l’air du temps, sur une vie somme toute bien anodine et bien anonyme.

Le tout n’est pas de naître pour n’être que vivant et présent, non, le tout étant d’être pour être soi et en paix avec soi. Vivant, car c’est bien là la seule richesse que nous avons tout au long de notre vie, soi, car c’est en étant soi qu’on avance, sans personnage à jouer, sans paraître, sans fard, sans masque, avançons ainsi dans la vie. Qu’attendre de plus dans la vie, si ce n’est de vivre ? A trop chercher le graal, à trop croire aux chimères, à trop vouloir façonner les autres à notre vision, on se brûle les mains et l’âme. Pétrir la glaise pour façonner la statuette d’argile, comme enfant nous modelions nos personnages imaginaires dans nos bâtonnets de pâte à modeler, cela peut-être jubilatoire et créatif, mais le résultat ne sera admiré que dans l’immobilité de l’œuvre ainsi fixé. Les êtres vivants sont par définition vivant et non immobiles. S’il se laisse pétrir un jour, ils reprennent leurs formes peu après. Pourquoi ne pas les prendre comme ils sont plutôt que de vouloir les transformer à l’image que nous avons d’eux ? Entre deux jardins, un aux arbres taillés et pétrifiés dans des silhouettes mathématiques et celui ou seule la nature a œuvré, tissé les branches et étoffé les silhouettes, je préfère désormais la sculpture naturelle, cette douce impression de chose évidente dessinée par le climat et l’espace dévolu. J’ai toujours été admiratif de ces arbres que l’on trouve parfois, isolé au milieu de l’étendu déserte. J’en connais un ou j’aimais poser mon regard lors de mes ballades vététistes. Géant chevelu au milieu de la prairie sommitale, souvent terme d’une virée montagnarde. J’adore ce doux contraste entre prairie sans fin et arbre solitaire planté dessus. Certes, comme beaucoup, j’ai un jardin, j’use et j’abuse du sécateur, je dessine à grand coup de taille mûrement réfléchie la forme des mes fruitiers en mal de fruit. Pourtant, ce ne sont pas à ces arbres que je rêve, mais à mon vieux chêne solitaire élevé aux vents libres de mes chères pyrénées.
Est-ce donc là le poids de l’existence, la vie qui avance, le vécu qui dicte le chemin à vivre ? Je ne sais pas, et je ne prétends pas avoir atteint là la sagesse, peut-être tout simplement abordé cette autre partie de ma vie par un chemin différent, une sorte de paix intérieure qui m’aide à avancer, à reconstruire ou peut-être plus subtilement, à retrouver celui que je suis et non celui que j’étais. Etre soi et en paix avec soi, premier pas vers les autres, car ce n’est pas là un repli sur soi, un enfermement autiste, non, c’est bien cette envie d’être bien, à l’aise, pour évoluer parmi le monde, prendre les gens comme ils sont et non comme on voudrait qu’ils soient et être pris tel qu’on est, tel qu’on naît, et non tel qu’on devrait être. On ne redresse plus un vieil arbre que diable !

Et voilà le mois d'août...

Et voilà le mois d’août, le huitième mois de cette année 2008, 08-08 et bientôt, 08-08-08. Hasard des chiffres alignés sur un calendrier défilant à vitesse grand V. Symbole de prospérité pour nos amis chinois qui ouvriront les jeux le 8.08.08 à 8 heures 08… Superstition quand tu nous tient ! Bien sûr, nous allons assister à une vague record de mariage le 8 août, couples anonymes à la recherche des meilleurs auspices pour une hypothétique union… Divorceront-ils le 9.09.09 ? Tiendront-ils jusque là ?

Magie des chiffres qui tient à bien peu de chose… Notre année zéro, est-elle bien l’année zéro ?

D’après des recherches historiques, le Christ, ne serait pas né en zéro, mais en –5 ou –7, ce qui voudrait dire que ne serions pas en 2008 après Jésus Christ mais en 2013 ou 2015…

Notre calendrier est le résultat des calendriers égyptiens, juliens puis grégorien, ce dernier datant de 1582, résultant de choix arbitraire, imposé par la toute puissance de l’Eglise, démarrant l’année en plein hiver et non, comme les Egyptiens pleins de bon sens, par le printemps, départ de cycle de la vie pour la nature.

Pour résumer, notre huitième mois, est le huitième du calendrier grégorien, ce qui prouve par-là même, que nos amis asiatiques, malgré leur religion, basent leurs superstitions sur un calendrier chrétien au calcul et au point de départ arbitraire… En se referant aux seuls horoscopes chinois, le début de l’année se situe entre janvier et février… Août serait donc le 6e mois….

Allez donc comprendre ! Entre superstition et rationnel, il y a deux mondes…au moins !
Se raccrocher aux chiffres bien alignés sur notre horloge cosmique n’est que l’expression de vouloir croire à une force occulte qui se réveillerait ce jour-là…

8.8.8,
9.9.9,
10.10.10,
11.11.11,
12.12.12,

allez, encore 5 cas avant le prochain siècle…

Et pourquoi pas le 07.08.09, le 08.09.10, le 09.10.11, le 10.11.12 ou le 11.12.13 ?

Magie des chiffres, ronde des nombres, amusement encore une fois des choses bien alignés, bien établies, recherche de la rigueur et de l’unité, conquête de l’ordre. Alors, marchez au pas : 1-2, 1-2, 1-2…. Demi-tour droite ! Rompez !

Ma seule symbolique de ce mois d’août, ce sont les congés si attendus, après cette année laborieuse, cette grande messe des jeux olympiques, pour la première fois en Chine, avec tout le contexte politico culturel qui s’y rajoute, et qui va éclabousser notre audiovisuel au point de démocratiser un peu plus le baladeur mp3 pour les non-adeptes du sport à outrance. Cela dit, les jeux, c’est aussi l’occasion de voir des sports pour le moins inconnu, voire incongru… A titre personnel, je n’ai jamais compris qu’à l’issue d’une épreuve de dressage, on récompense le cavalier d’une médaille et non le véritable athlète, le noble animal interdit de podium… Sourire !

Allez, sportez-vous bien, bonnes vacances ou bonne rentrée, c’est selon. Tiens, c’est marrant, on prend des vacances au pluriel et on rentre au singulier… Comme quoi, on vacance à plusieurs et on rentre seul ? Remarquez, cela explique les bouchons, quoique les retours aussi sont laborieux… Voilà encore une énigme à creuser… Pour un autre texte, sûrement…