Interview d'Emile, ou interview des 1000 ?

Décidément la série des chiffres, ou plutôt des nombres ronds continue ! Voilà maintenant que la barre des 1000 lecteurs vient d’être atteinte sur mon blog ! Quel succès ! Non je plaisante, mais je plaisanterais aussi si je disais n’en avoir cure ! Je vous livre à présent l’interview donnée ce jour à un célèbre journaliste…

Bonjour Didier, pouvez-vous nous expliquer comment est né ce un blog ?
Un beau jour, ou peut-être une nuit, prés d’un lac, je m’étais endormi, quand soudain… Euh, non, ça, ça fait un peu trop connu, nous couperons au montage…. Donc disais-je, un beau jour, ou peut-être une nuit, j’ai reçu une invitation pour m’inscrire à un site que nous nommerons mym, puisque de toutes façons, beaucoup le connaissent. Je venais de rompre d’avec mon amie, et dans ses périodes ou le cœur chavire entres deux eaux quand il ne coule pas à pic, j’ai appris à apprécier ce site. Chaque personne s’inscrit, met une photo, peut afficher une galerie de photos même, et puis, elle a la possibilité d’écrire un texte, un article… J’ai donc commencé à écrire. Cela devait être en juin, début juin. Puis un jour, mes textes, comme d’autres textes d’autres personnes, ont disparu du site, perdus, effacés. J’ai donc eu l’idée, bonne ou mauvaise, je ne sais, de créer ce blog pour y recenser tous mes écrits, bien pâles parfois, mes textes sans prétention.

Avez-vous toujours eu la passion de l’écriture ?
Et bien bizarrement, oui et non. Non, dans l’apprentissage, phase pour moi expérimentale et douloureuse, peuplée de mauvaise note, en combat avec une institutrice qui voulait que je délaisse ma main habile au profit d’une droite plutôt modérée. Et puis, récemment, des fouilles archéologiques dans mes placards ont exhumé des bouts de papier griffonnés de phrases, de rimes légères et malhabiles, de mots touchants parfois de naïveté. N’étant pas équipé pour faire une datation au carbone 14, je ne saurais donc dater précisément ces écrits. Disons que je situe cela autour des fameuses années 80. La passion est venue progressivement, et d’ailleurs, l’écriture eut ces derniers mois une fonction utilitaire, une fonction salvatrice même et en même temps, une ouverture d’esprit sur le monde, une thérapie douce aussi, qui m’aide à grandir dans cette vie.

Justement, vous parlez de thérapie, qu’est ce que l’écriture vous apporte ?
D’abord le plaisir retrouvé des mots, la joie de jongler, de jouer avec les sons, les mots, les lettres, la redécouverte d’un vocabulaire, d’une grammaire, de règles, et, derrière la syntaxe, tout un tas d’idées, de conceptions de la vie, de souvenirs et d’émotions qui peu à peu se libèrent et m’aide un peu plus chaque jour à évacuer une part de moi pour laisser la place à ce qui est un vrai moi en moi. Emois et moi, émois en moi en fait. Sans vouloir comparer l’écriture à une drogue, je reconnais une certaine dépendance toute fois et j’aime avoir à portée de main (gauche !) du papier et un crayon pour noter une idée, une pensée, qui toujours terminent dans un texte, un semblant de poème, un acrostiche, comme ça, tout simple, livré ainsi, tout nu. Chaque texte est né d’un jet, écriture d’un seul trait, alignement de lettres, de mots, de phrases, sans à coup, sans trop de ratures, sans retour en arrière, sans remise en forme, bref, du texte 100% naturel !

Mais pourquoi avoir choisi le blog ?
Le blog, pour stocker ces pages de textes et permettre à d’autres de les lire, les commenter aussi. La suite du partage, des échanges déjà mis en route sur mym. Un moyen simple et moderne de tracer ces quelques mots et que chacun soit libre d’y aller, de lire, d’aimer ou non, de commenter, trop rarement hélas ! Et puis, après, on y prend goût, et cela devient une habitude plaisante que d’aller y rajouter un texte, de se livrer un peu plus peut-être, de raconter des choses pas si enfouies que cela en soi. A travers ce blog, je partage mes émotions, mes souvenirs aussi et mes visions de ce monde. Depuis sa création, les textes se sont enchaînés dans tous les sens du terme : chaque texte est un maillon de ma vie. Les premiers ont démarré dans des tonalité de gris, puis cela a viré au noir un soir, et peu à peu la couleur revient, la couleur revit, l’arc en ciel comme palette, la couleur transparaît derrière chaque mot.

Pourquoi cette évolution ?
Un dégradé de teintes qui correspond aussi à ma vie, mon ressenti, forcement. Des périodes grises, des coups de blues, des envies noires, des éclaircies, et surtout par-dessus tout une grande et belle embellie. Lorsque j'écris, même si j'exhume des souvenirs, l’émotion est celle du moment, la couleur celle du cœur, je ne triche jamais avec mes écrits, ni dans ma vie. A quoi bon s’inventer des vies, des attitudes ? A tricher avec les autres, on triche d’abord avec soi même et on finit par ne plus s’aimer. Dans toute relation, il y a d’abord la relation qu’on a avec soi. Etre soi-même, être en paix, en amour avec soi, c’est la meilleure chose pour aller vers l’autre, et lorsqu’on a la joie, le bonheur infini d’avoir rencontré l’autre, cet autre qui vibre à votre unisson, ce double qui est votre moitié, être soi-même est la seule façon de bâtir du concret, du long, du très long terme.


Pour terminer, comment vous définiriez-vous ?
Difficile question et je vous remercie de me la poser ! Et bien, je dirais que je suis un extra-terrestre tant parfois je me sens étranger à certains comportements, certaines façon d’aborder ou plutôt de non aborder les vrais problèmes, de préférer passer son temps, son énergie à faire du mal, à critiquer négativement, à démolir sans jamais construire et finalement à s’enfermer dans des costumes étanches à toutes émotions, tout partage, tout échange, tout plaisir. Ensuite, je dirais que je suis un jongleur de sons, de mots, de phrases, et que je prends du plaisir à exercer cela, du moins, à essayer de le faire ! Tout comme mes textes, je suis et je reste sans prétention. Enfin, je me sens, je suis aujourd’hui vivant, humain, dans le sens le plus noble, celui de l’humanité, et ce qui est la clé de voûte de tout cela, je suis heureux ! Heureux d’être là aujourd’hui après avoir connu le bas-fond de ma vie, heureux d’être né de nouveau, d’avoir vécu et de vivre, heureux d’avoir enfin trouvé ou retrouvé ma raison de vivre, celle qui rythme mes heures, mes minutes, mes secondes, muse belle toujours présente dans chaque instant de ma vie, muse réelle qui apporte les couleurs à ma vie
.

Voilà, l’interview est bouclée, le clap de fin a résonné et ces mots sont enregistrés… Rassurez-vous, je ne suis ni mythomane, ni célèbre, ni envie de l’être. Exercice de style à l’occasion du passage d’Emile, passage des 1000 lecteurs du blog. Encore l’occasion de manier le second degré d’un humour toujours présent, et l’occasion d’encore écrire ! Ne cherchez pas dans la presse, à la télé ou à la radio, il y a tant de malheurs dans notre monde pour que cette célébration passe sous silence… Et d’ailleurs, ce n’est pas plus mal !

Confiance

Qu’est ce que la confiance ? Quand est-ce qu’une relation de confiance s’établit vraiment ? Difficile à dire, tellement les cas sont nombreux et différents. Cela dépend également du vécu des personnes, de la relation, du type de relation bien sûr, du caractère, de la confiance… Non, là, c’est trop facile ! Comment estime-t-on avoir confiance dans l’autre ? Je dirais qu’en toute première chose vient son propre caractère. Es-t-on du style confiant ou méfiant ? Voilà bien qui aide tout de même à donner sa confiance ! Bien sûr, on peut avoir été confiant une partie de sa vie, et usé, abusé par d’autres, on devient méfiant, et il devient difficile d’établir la confiance.

« Chat échaudé craint l’eau froide » dit le proverbe. Les choses négatives sont toujours les plus tenaces, et il faut beaucoup de bonnes choses pour effacer une mauvaise. L’humain serait donc rancunier ? A des degrés variables, oui, bien sûr, mais l’expérience de chacun est aussi constituée des échecs subis et de la façon dont on en est sorti. Et parfois, les séquelles restent hélas trop présentes pour facilement croire de nouveau en l’humain, fut-il cet être adorable avec qui on se remet à espérer au bonheur. Tout cela est bien normal et n’est point blâmable, bien au contraire, tant notre société et encore peuplée de personne peu digne de foi.

Alors ? Doit-on hésiter longtemps ? Doit-on se murer dans une méfiance absolue ? Non, bien sûr, il y a un juste milieu ! Ni trop, ni trop peu, savoir qui nous sommes, savoir qui est l’autre, apprendre à lire avec le cœur, remuscler notre sixième sens bien chétif dans nos vies actuelles, et surtout, ne jamais désespérer, garder foi en l’humain, et, même si hélas, ce n’est pas la majorité, savoir qu’il y a encore sur terre des gens biens, des personnes, hommes et femmes dignes de foi, en qui nous pouvons avoir confiance. Apprenons simplement par des actions simples, des petites choses de nos vies, à tester cette confiance, à la développer surtout. Car c’est une chose rare, pourtant bien agréable à partager et c’est aussi un trésor véritable. Jusqu’ou va la confiance ? Confiance immesurée, confiance illimitée ? Quand on arrive à cela, il est clair que c’est un confort absolu, un aboutissement dans la relation qui, loin d’être une fin, établit un fonctionnement riche et enrichissant.


Bien sûr, la confiance s’entretient, se gagne et se perd. Comme toutes vraies valeurs de notre vie, elle se mérite, mais elle vaut le coup d’être vécue et représente un bonheur absolu. Cela mérite bien quelques efforts de part et d’autres, non ?

Gestion

Gestion des hommes, gestion des choses. Notre monde est devenu gestionnaire. Pour tout et en tout. Hier encore, un nouvel exemple en foot. Mon équipe, Toulouse, recevait Caen pour la coupe de la ligue. Compétition de trop dans un calendrier démentiel ou les matchs s’enchaînent tous les trois jours, avec même deux matchs séparés d’à peine quarante cinq heures. Des joueurs expérimentés mais fatigués, des jeunes joueurs qui resteront d’éternels espoirs puisque jamais sur le terrain et des matchs à enjeu qui sont mal négociés. On gère.

D’abord, on démarre le match en gérant un zéro – zéro, puis, si on a l’occasion de marquer un but, on gère le un – zéro. Voilà l’équation du football moderne. Ah oui ! J’oubliais ! Pour marquer un but, on doit désormais rentrer balle au pied dans les buts adverses ! Plus de tirs lointains, plus de « hourra » football, tant pis pour le pauvre spectacle offert, tant pis pour les supporters. Seule erreur, ce football ennuyeux n’est réservé qu’à une élite, évoluant en ligue un ou à notre équipe nationale. Les équipes venant de ligue 2, les promus, ceux qui continuent à jouer au jeu basique, le même que nous jouions enfants, dans nos cours d’école ou encore dans nos clubs de village, les promus donc, eux, continuent d’appliquer les règles de bases : pour gagner, il faut marquer plus de but que de buts encaissés, pour cela, il faut tenter sa chance, de loin comme de prés, enfin, il faut jouer, marquer et ne pas gérer.

Constat amer, lendemain de cuite, qu’il m’est douloureux d’en voir le résultat : Caen, qui a joué à dix pendant plus d’une heure, Caen promu cette année en ligue un dont il essuie les plâtres et qui est bon dernier de notre championnat, Caen enfin, qui jouait à l’extérieur, Caen a appliqué les règles, et Toulouse ses travers : Du beau jeu mais stérile, des joueurs usés devenus sans saveurs sur le terrain, et surtout, une gestion du jeu qui entraîne forcément un résultat minable, une élimination directe dès le premier tour de la compétition. J’ai honte de perdre ainsi, sans la manière, sans combat, j’ai honte de voir des joueurs creux et fatigués sur le terrain, une équipe sans âme développant un jeu stéréotypé, longues transversales, courses inutiles, dribbles personnels, passes dans le vide et peu de tirs, peu d’envie, de gnaque, d’esprit de la gagne. Ce qu’a fait Toulouse hier soir est honteux pour notre foot mais n’est hélas que le reflet de notre époque moderne. Nous gérons ! Sans combat, sans envie, sans passion, gestion du temps, des hommes, gestion au coup par coup, plus de stratégie à long terme, plus de prévision à court terme, gestion moderne, gestion du moindre effort.

L’image de note monde est celle de ce numéro de cirque, ou les assiettes tournent au bout d’une tige souple : Nous courrons sans cesse pour redonner un impulsion à la tige de l’assiette qui ralentit puis nous repartons à l’opposé recommencer sur une autre tige… Voilà ! Gestionnaire d’homme, non pas en prévisionnel, en devinant, en planifiant les étapes, non, en se contentant d’aller agiter la tige pour tenter de relancer l’assiette défaillante. Prenons garde à cela, il n’est plus très loin le temps ou l’assiette, ou les assiettes prendront le pas sur l’agitateur. Il n’est plus loin le temps ou l’agitateur sera agité, déstabilisé et se brisera, seul ou au milieu de ses assiettes. Nous sommes tous tour à tour, agitateur ou assiette, dans nos milieux professionnels ou familiaux. Prenons y garde et sachons lever la tête, regarder au loin, regarder au-delà du bout de notre nez ! Le temps se devine au loin.
Prenons le temps d’analyser, de prévoir, d’adapter, de s’adapter. Cessons de fonctionner en urgence, cessons de gérer à brève échéance. Nous ne sommes que des mauvais gestionnaires de l’urgence, adaptons-nous, gérons sur du long terme, jouons, marquons des buts, faisons-nous plaisir ! Cela portera forcement ses fruits. Cela nous évitera de jouer cent vingt minutes quand quatre vingt dix suffisent pour sortir vainqueur. Trente minutes de repos, ou plutôt de non fatigue inutile, ça compte dans un planning démentiel. Mais, ça, c’est une autre gestion !

Complainte du mouton

Depuis tant d’années déjà
Depuis tant de temps, las
A brouter sans joie la prairie
A grimper plus haut par ici

Vertes prairies à brouter ondoyantes
Vallées du bas l’hiver accueillantes
Estives du haut dès les beaux jours
Ciel étoilé pour témoin, toujours

Autrefois, le berger nous gardait
Autrefois, le berger nous rentrait
Autrefois, il n’était pas ouvrier
Autrefois, nous étions parqués

Un beau jour, était-ce vraiment drôle ?
Un jour, dirons-nous, vint une idée folle !
Décision parisienne, décision ministérielle
Dans ces lointaines montagnes plurielles

Il s’amenuise l’emblème, le symbole
L’ours, le moussu, l’espèce s’étiole
Et bien ! Lâchons-en donc des nouveaux !
Moi, dans ces paysages, je trouve ça beau !

Parcourons le continent, l’Europe !
Allons chercher des ourses et hop !
Nos mâles pyrénéens se chargeront
De renouveler et créer la population

Et voilà comment un jour, plutôt un soir
Dans un petit village, on lâcha l’espoir
De repeupler la race oursine, dans le noir
Erreur ou inconscience de trop y croire

C’était oublier qu’il y avait aussi
Dans ces belles montagnes ici
Des berges, des troupeaux et oui !
Qui avaient chassé l’ours d’ici !

A décider sans venir débattre
Voilà bien la parisienne erreur
Les hommes ici vont se battre
Et chasser du pays l’envahisseur

Nos nuits devinrent moins calmes
Parfois des cris, parfois des larmes
Certaines de nos sœurs égorgées
D’autres encore, par la peur tuées

Bien sûr, l’ours n’est pas le seul coupable
La montagne ainsi focalisée, c’est regrettable
Du monde sur les sentiers, trop fréquentés
Des chiens lâchés à vouloir avec nous jouer

Nos troupeaux décimèrent, cible facile
Dans nos prairies vides et tranquilles
Le berger travaille aujourd’hui en bas
Obliger de gagner sa vie en usine en bas

A compter nos cadavres, à être armés
Un jour Melba la première, fut tuée
Puis vint le tour de Ziva, pas assez
Encore d’autres morts chez les ursidés

Bilan de l’opération ? Médiatique ?
Mauvaise préparation, Catastrophique ?
Des ours sont nés des ours importés
Des peurs sont nées de ces ours nés

Animal emblématique d’une époque révolue
Animal sympathique, sous forme de peluche velue
Retour en arrière, alors que la vie évolue
La marche arrière n’est jamais absolue

Aujourd’hui des patous sont venus nous veiller
Leur voix grave résonnent les nuits étoilées
Nos sommeils de leurs chants entrecoupés
Tandis que pour dormir les gens dans la vallée
Nous comptent, un à un, jusqu’au dernier !

Age

Notion équivoque que l’âge. On a l’âge de ses artères dit-on. Personnellement, pour ne pas avoir visiter mes artères, je ne saurais dire quel âge j’ai. Enfin, je sais quel âge mon état civil me donne, bien que cette notion soit variable et d’ailleurs, ne cesse d’augmenter de jour en jour, mais au ressenti, quel âge ai-je ? Difficile à dire.

Si j’interroge mon cerveau, la confusion est totale. Non pas dans mon cerveau, rangez vos sourires, mais dans l’évaluation de mon âge. J’ai ou du moins, je commence à acquérir une certaine expérience de la vie qui me classerait dans une certaine catégorie d’âge dirons-nous, mais je me sens parfois bien plus jeune que cela. Je sais tout est subjectif ! Je suis tour à tour, jeune parmi des plus vieux et vieux pour des plus jeunes… Comme disait Georges Brassens, « le temps ne fait rien à l’affaire… » . Voilà donc mon cerveau, peu fiable pour déterminer mon âge…

Si j’interroge mon corps, là aussi, nous dirons que c’est à géométrie variable ! Encore la pêche quelques fois, d’autres fois moins hélas, des craquements qui apparaissent, des usures, bref, tout un tas de réjouissantes réjouissances qui s’annoncent. Comme disait un collègue, « l’âge, c’est quand les raideurs se déplacent ! » C’est peut-être vrai, je ne sais pas et ne souhaite pas encore savoir, même si la pharmacopée s’enrichit chaque jour de produits miracles… Certes, il y a aussi quelques manifestations externes… Il me semble que mon pelage s’éclaircit. Serait-ce les premiers froids ? Je n’ai pas souvenance d’avoir connu cela l’automne dernier… Promis, juré, je ne me suis pas fait décolorer, et puis même si j’avais eu cette idée saugrenue, je n’aurai pas fait un poil sur…. Euh, bon, je n’ai pas compté ! En attendant, je blanchis, c’est ainsi… Donc, mon corps lui aussi balance entre deux âges !

Si j’interroge mes émotions, là aussi, nous abordons un domaine étrange ou les barrières qui nous semblaient bien fixes volent en éclat. Au gré d’émotions récentes, de discutions, d’envies, voilà qu’apparaît la sensation étrange d’être adolescent. « Quand on aime, on a toujours vingt ans ! » Chantait Jean-Pierre Ferland, peut-être, du moins, sans vouloir vous attrister, au début ! Quoique qu’il soit aussi charmant de voir des amours grisonnantes… Mais, quand on démarre une relation, quand on commence un nouvel amour, ce n’est pas vingt ans, mais quinze qui sonnent dans notre cœur. Sensation étrange et exquise des amours adolescentes, d’insouciance, de liberté, de pouvoir passer ainsi indéfiniment du temps, le temps, avec l’autre… Et puis, la vie, ses étapes, ses chagrins, ses joies, nous emporte sans cesse entre émoi de jeune débutant, chagrin d’enfant et maîtrise des émotions acquises avec l’âge. Bon, et bien, l’émotion aussi se débine au lieu de m’aider à statuer sur l’âge du sujet !

Je comprends mieux pourquoi, nous sommes étiquetés, fichés dès la naissance, catégorisés, répertoriés, appelés par tranche de date de naissance, par durée de vie. S’il n’en était pas ainsi, comme serions-nous l’âge que nous avons ? Alors, à quoi bon s’arrêter à une notion administrative ? A quoi bon se créer des frontières temporelles ? Puisque nous oscillons sans cesse entre deux âges, continuons de naviguer entre deux eaux et laissons opérer les connections sensorielles et sensuelles, l’important n’est-il pas de communiquer et de partager ?


Au fait, quel âge avez-vous ?

Avantages

Voilà ! L’automne s’installe fidèle au calendrier. Bon, faut dire que l’été n’a pas brillé par sa chaude présence non plus. Les congés sont presque oubliés, le rythme est soutenu, le boulot bien présent, de quoi ne plus voir passer le temps jusqu’au prochain arrêt. Noël dans trois mois. Période spéciale, diversement appréciée suivant l’âge et suivant le vécu. Période qui ne laisse pas indifférent non plus. Déjà les listes de cadeaux sont sorties. Choix important ! Cafetière électrique ou grille pain ? Vestige antique d’une entreprise qui se voulait proche de ses employés, aujourd’hui, cela me porte à sourire… Que de débauche de moyens, d’énergie, à proposer des articles, à gérer des listes, des commandes, des stocks, une distribution, à subir les réclamations de mauvais coucheurs permanents, pour au final recueillir quoi ? Le monde évolue, l’entreprise change, traverse des difficultés menaçant nos emplois et en même temps, on continue à proposer de choisir entre cafetière électrique, grille pain ou armagnac…

Paradoxe de notre monde. En faisant partie d’une grande entreprise, nous bénéficions de réductions chez pas mal de sociétés de la région. Pourquoi fait-on bénéficier de réduction des gens qui ont un salaire assuré et non des chômeurs, des salariés en situation précaire ? C’est bien connu, on ne prête qu’aux riches ! Voilà donc le badge fièrement avancé pour profiter de dix pour cent de remise, pour avoir le meilleur prix… Sentiment de reconnaissance d’un statut social, être différent, être mieux que le voisin, sentiment de supériorité quand dans un même temps on critique sa boite ! Hum !, Il y a beaucoup à écrire sur le caractère humain. Pourquoi les prix ne sont pas réduits pour tout le monde ? Quand cessera-t-on d’avoir des passe-droits dans notre société ? Notre devise républicaine, n’est-elle pas, Liberté, Egalité, Fraternité ? Je sais, je fais partie du lot et je profite de remises, mais cela ne m’empêche pas de me demander pourquoi. Ce qui nous fait avancer, c’est notre remise en cause. Nous ne sommes pas des robots ou des trains glissant sur des rails.

Trop de choses, trop de choix fait par la majorité, par des leaders, trop de gens suivant comme des moutons l’opinion émise, hélas. Devons-nous perdre notre identité pour mieux se fondre dans le troupeau ? Non, je ne le crois pas et d’ailleurs, je ne le veux pas. Je ne renie rien, j’essaie de vivre en adulte, de réfléchir à ce qui est notre vie, à évoluer dans un espace maîtrisé et connu, du moins, pensé et réfléchi. Cela ne veut pas dire que je doute, cela ne veut pas dire que je m’oppose à tout, loin de là, mais au moins, je cherche à comprendre, j’aiguise ma curiosité aux choix dictés, aux solutions proposées, aux discussions offertes, car là est notre richesse, notre vraie possibilité de grandir, la diversité des rapports, les différences de cultures, le fonctionnement de l’être humain, autant de points à savoir comprendre, à savoir apprécier. N’hésitons pas à aller vers l’autre sans attendre qu’il fasse le premier pas, n’hésitons pas à chercher une information, à rebondir sur une autre, à emmagasiner des savoirs, à forcer notre nature humaine pour s’humaniser davantage. Partons à la découverte, n’attendons plus !

Ecriture

Ecriture. Exercice ou besoin ? En tout cas, l’écriture m’a permis d’exorciser des peurs, des douleurs, des émotions trop grandes pour moi, et puis, au fil des lignes, le crayon a usé de son âme pour mieux écrire, pour mieux décrire le contenu de la mienne. Ecriture hésitante, écriture haletante, écriture défoulante, écriture comme un jeu, écriture toujours limpide et fluide, pratiquement sans rature, des textes jaillis d’un même jet. Je me revois sur les bancs de l’école à peiner, toute langue dehors, écolier en blouse grise, lunette sur le nez, à essayer de dessiner ces lettres, ces pleins, ces déliées si jolis au tableau, si moches entre ces deux lignes. Ma main gauche d’ailleurs les effaçait, ou plutôt les recouvrait de fils d’encre, comme pour mieux cacher ces gribouillis illisibles. Bon, j’avoue, ce n’était pas là ma meilleure matière, de ce temps là ou nous avions des notes en écriture… Ah ! Si j’avais su en ce temps là, le plaisir futur que je prendrai à aligner les voyelles et les consonnes, à jouer sur les mots, à jongler avec les sons, à me prendre parfois pour un semblant d’écrivain… Modestie, quand tu nous tiens !

D’aussi loin que ma mémoire aille, je me souviens avoir toujours griffonner des petits textes, des poèmes qui sont pour la plupart restés anonymes, au fond d’un cahier, au coin d’une page, au gré d’une envie… Beaucoup ont d’ailleurs pris le vent du large, l’appel de la poubelle, ou encore finis en autodafé dans la cheminée… Hasard des déménagements, hasard des rangements, j’ai retrouvé hier un petit texte, presque un poème, ire tracée sur le papier contre l’introduction parisienne de l’ours dans mes chères Pyrénées… Touchant et drôle de lire cette diatribe adolescente… Un jour, promis, je vous en ferai profiter ! (N’oubliez pas cependant de joindre vos coordonnées ainsi qu’une enveloppe et un timbre, j’en ferais bon usage comme disait le père Alphonse Allais !)

En attendant, le stylo a remplacé la plume (depuis fort longtemps déjà, gaucherie oblige !) Et même le clavier remplace souvent le stylo… Mais les idées arrivent, le cœur se vide ou génère des textes comme si un trop plein de pages l’étouffait. Des pages, des longs métrages ou des courts métrages, c’est selon, des poèmes à deux sous, des acrostiches parfois, des textes pas toujours creux, des bouts de moi souvent et toujours. Textes à venir, textes déjà écrits, textes parus, textes regroupés dans l’intimité du blog, textes d’actualités ou textes résumés de vies antérieures, textes colorés même si fut un temps la grisaille demeura, textes encore et encore. Toujours du plaisir à écrire, toujours des envies d’écriture même si parfois certains jours, le répertoire reste vide.

Exercice de style ? Pas vraiment ou alors inconsciemment, style personnel pour des textes personnels, du vécu toujours, des envies de meilleurs lendemains des pensées humanistes, une seule religion : l’être humain et être humain ! Peu d’héros, personnage atypique ou au contraire lambda, personne ordinaire dans une vie somme toute ordinaire, des étapes belles, d’autres moins, comme nous tous, des bouts de chemins, parfois des impasses, des voies sans issues d’ou on revient changé, métamorphosé, heureux d’avoir croiser des traces, des exemples de cette belle humanité tant recherchée et presque idéalisée, des rencontres, des moments partagées, a jouer, à discuter, autour d’un verre, autour d’un café, à faire du roller, à marcher… Des étapes nouvelles dans une vie finalement pas si moche que cela, une grande et belle surprise, il est donc des sentiments encore inconnus ? Une force d’avancer, une envie de franchir des étapes, une nouvelle vie…

Voilà bien des raisons encore et encore, d’écrire et de décrire, du moins, ce qui peut être décrit, car encore et toujours je cherche mes mots, certains sont plats et creux en regard des sentiments à décrire, certains paraissent fades et usés en regard des choses ressenties mais à défaut de mots meilleurs je continue à les user, à les dire, car, plus mauvais que la mauvaise utilisation des mots est l’absence de dire, d’écrire ces mots là. Je sais à présent bien des choses, sur moi, sur la vie, sur ce que parfois peut cacher l’inconnue, sur les risques de passer à côté sur l’idéal qui parfois devient bien réel. Je sais et j’écris, mais je sais aussi être lecteur. Commentaires ou textes, bouts de textes, simples messages, j’en serai ravi…


Alors, à vos plumes, stylos ou claviers !

Bon anniversaire maman

Bon anniversaire Maman.

Pourquoi donc cette pudeur qui nous envahit soudain au cours de notre passage à l’âge soi-disant adulte ? Les émotions sont-elles réservées à l’enfance ?

On grandit dans l’amour de ses parents, on sait dire « maman je t’aime ! », on fait des jolis dessins, des colliers de nouilles, des tableaux à faire pâlir d’envie Picasso lui-même, et puis voilà que nous rentrons dans le tunnel de l’adolescence, que nous y laissons cette fraîche spontanéité, ce regard attendri, cette amour qu’on ose déclarer à ces êtres si chers sans qui nous ne serions.


L’homme est dur, insensible, il ne pleure plus, il est un homme !


Etrange éducation, étrange blindage qui fait de notre société une société inhumaine. A oublier de dire ses sentiments, à jouer les durs, certaines blessures ne se referment jamais, certains caps de notre vie d’adulte handicapé dans ses sentiments ne se franchiront jamais ou alors, dans la douleur. Devons-nous attendre le temps des regrets et des souvenirs ?

Devons-nous attendre nos dernières heures pour se poser, voir défiler sa vie et dire « j’aimais mes parents » ?


Pourquoi garder en nous ce trésor immense, cet amour déclaré qui fait en fait le plus beau des cadeaux ?


Maman je t’aime, avec toute la tendresse de mon regard d’enfant, l’enfant que je serai toujours à tes yeux, cet enfant, ce fils, ce petit, comme tu dis. Savoir pourquoi je t’aime relève bien plus que du challenge. Je t’aime pour plein de raisons bien sûr ! Tu m’as porté, mis au monde, élevé, éduqué, aidé, aimé, et même si parfois enfant on ne comprend pas tout, je sais aujourd’hui pourquoi, je mesure aujourd’hui comment, à quel prix, quels sacrifices ont été consentis, quels pincements au cœur tu as eu parfois. Je comprends mieux aussi certaines rigueurs bien dures à avaler en ce temps là mais qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je vous sais encore aujourd’hui, toi et papa, proches de moi, inquiet parfois, heureux ou très heureux, au gré des épisodes de ma vie. Attendrie par des mots, des passions, des amours à peine évoqués, toujours cette maudite pudeur qui nous enferme dans un carcan de faux-semblants.

Maman je t’aime, avec toute la passion et la reconnaissance de mon regard d’adulte, avec toute la compréhension que malheureusement seul l’âge peut apporter, avec toute l’infinie douceur qui ne rattrapera jamais celle dont tu as toujours fait preuve, avec de la buée plein les yeux lorsque je songe aux images de notre passé, aux bonheurs simples de la vie familiale, aux injustices perçues alors et finalement tellement justes, bref, à nous, notre famille, nos amis, notre sphère naviguant parfois en eaux troubles, mais toujours sereine, toujours solidaire, toujours aimante, toute entière tournée vers le bonheur familial, celui qui aide à vaincre bien des vicissitudes, bien des étapes heureuses ou moins heureuses.

Maman je t’aime, pour toi, mère fidèle d’enfants infidèles, mère tendresse dont on ne s’aperçoit pas qu’on la blesse, mère courage, mère solide dans la vie de tous, sachant être présente sans être envahissante, sachant attendre le retour au bercail, sachant deviner bien des chagrins sans que nous en parlions, sachant motiver sa petite troupe, sachant enfin être là lorsque la main se tend à peine, lorsque blessé par la vie et ses virages douloureux, après une étape de repli, on ouvre enfin les yeux et le cœur.

Maman je t’aime, et je te souhaite en ce jour un bon anniversaire. Tu es loin de nous aujourd’hui, vacances océanes, les premières de l’année, repos salutaire, marches odorantes sous les frondes de pins, moments tranquilles, moments de calme et de réflexion loin de la maisonnée où tu nous manques à tous. Profites en bien et salue l'océan de ma part, dis-lui bien que j'arrive bientôt le voir.





Bon anniversaire maman !

A nos flammes

Dimanche en pluie, dimanche en repli. Un soleil qui pleure, un ciel qui s’aigrit et vide son trop plein de larmes sur cette journée déjà sans charme. Solitude du dimanche, arrêt sur image, opération ménage, retour à la maison, préparation à vivre en intérieur. Déjà le jardin semble se mettre en boule, même les herbes dites mauvaises, ralentissent leur envahissement. Les couleurs deviennent ternes, sans joies, comme pour mieux préparer l’explosion de teintes automnales. La pluie est froide et drue, assez pour ne pas tenter l’affrontement, et puis, il y a tant et tant à faire dedans. Retrouver ses marques, rentrer les ficus de leurs vacances ensoleillées, les nuits sont désormais bien longues et bien fraîches. Opération cafard ? Non, pas du tout, simple changement d’épisode, la vie est belle, la vie sera toujours belle, et c’est à nous et à nous seul de la mener, d’en faire la plus belle des vies, d’en faire notre vie.

Cessons de croire à une main céleste qui nous guide et nous fait avancer, telle une marionnette tenue par ses fils. Nous ne sommes pas de bois, nous sommes des animaux intelligents ou supposés tel, possédant un cœur, une âme, des envies et surtout des émotions. Sachons nous en servir, sachons d’abord nous connaître pour ensuite mieux aller vers l’autre, c’est cela la communication. A celui ou celle qui croit que communiquer c’est savoir ne pas être timide, c’est savoir aller vers l’autre et discuter, il se trompe. Dialoguer, discuter, c’est être deux, tour à tour émetteur et récepteur, ne pas parler pour parler, ça trop de monde sait hélas le faire, mais bel et bien, savoir écouter, ne pas juger, ne pas partir avec des a priori, écouter avec son cœur, être actif dans la discussion, ne pas chercher, ne pas calculer ce que l’on va dire le coup d’après. La discussion n’est pas un combat ou une partie d’échec. On ne calcule pas le tour suivant. Simplement être soi, cesser de se réfugier dans des rôles, derrières des fausses identités, s’inventer des vies, des épisodes qui seront de toute façon démasqués lorsque la relation s’installera et alors là, cruelle désillusion et perte d’une confiance qui jamais ne reviendra entière.

Trop de gens ici ou là, forum, chat, réunions, soirées, s’inventent des vies, des personnages, des envies, des fonctionnements. A quoi bon ? Si vraiment ce sont ces vies là qui vous attirent, foncez, prenez-les, vivez-les plutôt que de les raconter ! Il y a trop de choses non vécues qui finissent par peser un jour, l’accomplissement de soi commence par là, et c’est aussi ainsi qu’on établit la confiance en soi, qu’on allume une flamme à l’intérieur de soi, une lumière de plus en plus puissante qui captera alors bien des personnes autour. Autant de choses qui paraissent simples à écrire et à dire, autant de choses pas si dures à mettre en place, pas si complexes à faire et qui donneraient à l’humanité sa réelle humanité, qui aideraient à mieux vivre, à mieux exprimer, à mieux vivre sans ses désirs refoulés. Peut-être qu’un jour on enseignera cela dès le plus jeune âge, peut-être qu’un jour, on allumera la flamme dès la plus tendre enfance. Aujourd’hui, l’expérience de la vie, de plusieurs vies parfois, parfois quelques guides, spirituels ou autres, formateurs, quelques lectures, souvent des échecs, font réaliser cela. Tard, mais jamais trop tard, croyez-moi. Car il n’est jamais trop tard de vivre en paix avec soi-même, de regagner l’estime de soi, de sentir cette énergie douce et brûlante en nous, cette force de vivre et d’aller vers les autres, de grandir dans l’autre et avec l’autre, de profiter enfin pleinement de cette vie présente.

Alors, si vous rallumez cette flamme en vous, si vous sentez cette douce chaleur, cette envie de vie, de partage, de communion à vivre et à communiquer, alors ce jour là, aucune pluie, aucunes grisaille, aucune barrière, aucune distance ne pourront vous arrêter, et la vie, votre vie sera réellement bien vécu. Bonne flamme à tous, c’est dimanche et je vis.

La ronde des saisons

Ben voilà donc un de ces tristes week-ends qui annoncent l’automne. Certes, pas la belle facette de l’automne, celle riche en couleurs, celle aux senteurs de feu de cheminées et de marrons grillés, non, le côté griset humide, tristounet, celui ou les choses ne sont pas encore tout à fait en place, la maison encore déployée sur l’extérieur, les affaires encore à bouger, et l’hésitation entre tenues légères pour les après-midi encore brûlantes et les tenues plus habillées pour les matinées et les soirées aux premières morsures d’une fraîcheur toute ravie de revenir nous titiller. Un jardin ou déjà les feuilles jaunissent et tombent, une pluie fine et légère qui colle à nos pas ces feuilles sans vie. Des arbres se dénudent déjà, d’autres révèlent leur parure automnale, d’autres éclairent le jardin de fruits éclatants que hélas, les oiseaux repèrent de loin…

Je me souviens des mes angoisses scolaires devant les récitations que nous n’appelions pas encore des dissertations et encore moins des essais philosophiques, je me souviens de ces sujets toujours difficiles : « Racontez votre saison préférée et pourquoi ? » Comment choisir une saison par rapport aux trois autres ? Moi qui vivais dehors, moi qui étais du grand air, toujours courir, pédaler, jouer dans le jardin, dans la nature, les quatre saisons étaient déjà mes amies.

L’automne nous apporte tellement d’émotions, de couleurs, de senteurs, de parfums acres, de bouffées de chaleur étouffantes révélées par des morsures plus vives du froid, des envies de chaleur dans la maisonnée le soir, des pâtisseries odorantes en ces fins d’après midi, de ces envies de chocolat chaud, puis plus tard, de ce thé odorant, apportant un peu d’énergie, beaucoup de plaisir, qui plus est lorsqu’il est partagé. Aujourd’hui l’automne est la saison des résolutions d’après vacances, du rangement, des sorties enviées à la moindre éclaircie, des promenades en 2cv, un peu moins en Méhari, des randonnées plus tranquilles, des découvertes des départements alentours, des campagnes environnantes, des vendanges aussi, des champignons bientôt, du brame du cerf à écouter au crépuscule, des châtaignes, du bord de mer vidé de ses vacanciers ou les rouleaux grappillent un peu plus chaque jour le sable déserté. C’est aussi le moment de repenser l’espace, préparer la maison pour les jours douillets de l’hiver, rentrer et toiletter les plantes, changer le décor. J’aime l’automne, pour la ressource, pour ces petits plaisirs de vie qu’il nous apportent en nous forçant aussi à nous emmitoufler un peu, il nous force aussi à nous regarder un peu, faire une pause, réfléchir à soi, devenir un tout petit peu égoïste juste le temps de faire sa propre inspection. Regard sur soi pour mieux aller vers l’autre. J’aime l’automne c’est ainsi.

L’hiver nous apporte des vents nouveaux venus de loin, des vents d’abord rafraîchissant, puis de plus en plus mordant, de plus en plus glaciaux. La luie devient froide, la neige arrive, d’abord les reliefs, parfois elle descend dans la plaine histoire de mettre un peu de panique pour les parents et des sourires aux lèvres gercées des enfants. L’hiver nous habille dans ces gros pulls de laine longuement tricotés devant la télé ou la cheminée, ces jolis pulls confortables mis au rancard par nos polaires plus légères et tout aussi chaude. Les gros volets de bois bien vite fermés, la maison se replie sur elle-même, le feu crépite dans la cheminée, la cuisine devient un lieu central de la maison ou les plats mijotent, glougloutent sur le fourneau. Des envies de sucres, de gaufres, des bons plats ravigotant, mais aussi, des envies d’aller affronter la neige, chausser les raquettes, découvrir dans la bonne humeur de notre groupe, les paysages ou le manteau blanc à gommé les défauts. Cristaux de glace accrochés aux branches, blanc éclatant, traces de vie dans la poudreuse immaculée, repas et rires partagés au sommet, parfois, brouillard enveloppant, tempête de neige, blizzard nous transformant en aventuriers égarés dans les glaces lointaines. Bol de soupe fumant, douche chaude, soirée à se prélasser devant la cheminée, voilà bien mes hivers. Et puis, l’hiver, c’est Noël, mon anniversaire, les cadeaux, les attentions, le repli de tout ce petit monde dans la chaumière. Tout compte fait, j’aime l’hiver !

Le printemps arrive en fanfare, chassant l’hiver par de jolis coups de chaleur, de soleil plus présent, de fleurs éclatantes, de gazouillis d’oiseaux. Les jours rallongent, la nature s’exprime, un peu trop parfois, au point de devoir sortir la cisaille, les sécateurs, la tondeuse, ramener la végétation à de justes proportions, travailler la terre encore engourdi de son sommeil hivernal, ramener à la vie le bassin, les parterres de fleurs ou pointent déjà tulipes et narcisses, jonquilles et crocus. Le temps arrive de songer peinture, oh ! Non pas de tableaux, mais plutôt clôture et portail, travaux extérieurs, envie de bouger peut-être ? Le vélo est là, les rollers, la marche, la randonnée après les raquettes, le retour en bord de mer, et chaque jour un peu plus, surveiller la progression des arbres, de la vigne, des plantes, toute cette énergie foliaire, toute cette verdure craquante de fragilité. Le temps du nettoyage, de changer les vases de place, de séparer, replanter, organiser, redessiner ce paysage ornemental, ourler de plantes les abords domestiques. Le temps d’une énergie nouvelle, d’envie d’extérieur, envie de rencontre, envie de respirer. Le temps de remettre en marche mes bolides peu utilisés durant l’hiver, le temps des visites dans ces jardineries ou tout est merveille, ou tout est envie. Voilà que reviennent les envies de déjeuner extérieur, les envies de grillades, les instants de bonheurs collectifs. C’est vrai, tout à fait vrai, j’aime le printemps !

L’été arrive, tout doucement, la plus fougueuse des saisons, la plus attendue aussi. Annonciatrice de vacances, de plaisirs, de chaleurs diverses. C’est aussi la plus canaille des saisons car elle sait jouer sur la gamme entière des températures et des conditions climatiques. Neige en juillet, comme canicule en septembre, elle sait faire et comment ! Regardez, cette année encore, elle a brillé par son absence, puis d’un seul coup, quelques jours de canicule à vous mettre par terre. Cet aussi le temps de la pause, le temps de la plage, enfin, pour ceux qui aime la foule, le temps du farniente, le temps ou la maison se vide sur l’extérieur. Le jardin hésite entre repli sur soi ou jaunir et flétrir, les arrosages essaient de limiter la casse en attendant que les nuits veuillent bien prendre le relais en alimentant en rosée les pieds de nos chères plantations. Le temps de rouler décapoté, Méhari toute nue ou 2cv déshabillée, le temps de rouler paisible, de retrouver enfin des temps de circulation digne de ce nom, les bouchons ayant eux aussi la bonne idée d’aller en vacances, d’ailleurs, comme ils vont tous au même endroit, les voilà bien content de se retrouver en bord de mer ! Et puis, c’est le temps de la remise au sport, de pédaler, marcher, griller, soit sa propre chair, soit la chair animale sur la grille du barbecue ou mieux, sur la tôle brûlante de la plancha. Retour au poisson, aux menus légers, au rosé bien frais, à ces instants délicieux ou le temps parfois s’arrête. Décidément, j’aime l’été !

Me voilà bien embêté pour choisir ma saison préférée ! Mais, cela ne m’étonne point, car en fait, ce que j’aime par-dessus tout, c’est la vie et ses courbes sinueuses, ses virages en épingles, ses tunnels plus ou moins long, ses ralentisseurs et aussi ses longues portions d’autoroutes, bref, toutes ces choses anodines qui ne sont là que pour mieux apprécier les instants de bonheur noyés entre. La vie est une suite de bonheur et de pauses, la vie déroule son cours au fil des saisons, tantôt câline, tantôt piquante, parfois limite insupportable, mais bon, c’est la vie ! Alors, comment se limiter à une seule de ces facettes ? L’important c’est de vivre, de goûter à chaque petit bonheur, partager également chaque douleur, chaque émotion gagne à être partagée et d’ailleurs, c’est le meilleur moyen de les traverser, non ?

Des flèches et des papillons

Alors, comment l’histoire a démarré…
Je vais essayer de raconter cela, mais ça doit transparaître dans mes textes déjà...

Voilà, un soir très noir, sur le net, il a allumé une chandelle à la flamme bien vacillante. Hasard du net, inconnues d'un soir ou personnes avec qui il avait déjà échangé, ils furent plusieurs ce soir là, à essayer de maintenir, de ranimer, de réveiller et de faire grandir la flamme... Parmi ceux là, est une amie, d'abord lointaine, puis, au fil des écrits, de plus en plus proche, tellement ils s'aperçûrent que leurs vies étaient similaires, identiques, des copies l'une de l'autre… Ils avaient vécu les mêmes choses, ils avaient traversé les mêmes épreuves, ils avaient des goûts proches voire identiques... Des détails troublants tant ils se reconnaissaient dans la vie de l’autre, des détails amusants, émouvants, difficile de rester insensibles…

Ils devaient être trop proche car un jour, de ces cieux olympiens dorés
Il veillait tel un berger surveillant son troupeau de jeunes gens esseulés
Cupidon les remarqua. Il devint pourpre, sûrement en colère, vexé,
Outré qu'un amour de lui ne naisse, quel affront ! Avouez que c'est osé !
Le voilà tout tremblant décochant une flèche maligne pour les séparer...
En vain! Peine perdue ! La flèche a ricoché et les deux coeurs percés...

Voilà, l'histoire, en toute vérité...
Il faut toujours se méfier des flèches !
Je vous assure !

Cette prose est dédiée à quelque uns.
Les flèches il faut ranger, et ne plus y toucher !

Rangeons les flèches, suivons les papillons…
C’est si beau un joli papillon volant gaiement vers un bonheur, vers le bonheur, fut-il loin !

Du moins, pas à portée de flèche !

A bonne entendeuse...

... bonsoir !

L'union fait la force

Dure semaine qui se termine en ce vendredi, triste anniversaire d’une douloureuse explosion, d’une blessure à ma ville, à notre région. Des victimes, des blessures graves ou moins graves, visibles ou moins visibles. Dans toutes les catastrophes, les victimes sont dénombrées, comptage des décès et des blessés, mais la gravité d’une blessure n’est pas évaluée de même que les blessures de l’âme, les chocs ressenties, les dégâts non physiques… Pourtant, même s’il n’y a pas de blessures physiques, les coups au moral, les atteintes psychiques sont parfois bien plus difficiles et plus longues à soigner. D’ailleurs, comme personne ne les voit, personne ne s’en soucie.

Monde moderne ne sachant plus regarder que la partie visible de l’iceberg, monde pressé qui s’en va au plus court, au plus rapide, monde égoïste ne voulant plus donner de son temps précieux pour panser des blessures qui demandent des soins pourtant simples. Donner du temps, savoir écouter, se mettre à portée de l’autre, comprendre en faisant abstraction de son propre vécu, écouter sans juger, apprécier l’autre, dialoguer…Voilà pourtant une trousse de secours bien simple pour qui veut bien en user. Nos formations modernes sont là pour nous apprendre à communiquer, à savoir écouter, être en écoute active, pour désormais apprécier le ressenti des situations, brefs, à former nos dirigeants de demain en leur inculquant des principes d’humanité. Est-il encore temps ? Je l’espère fortement, et surtout, j’espère que ces formations là, que ces principes là, descendent au pus tôt dans les programmes scolaires, plutôt que dans les formations professionnelles de dirigeant de plus de quarante ans. Que de temps perdu ! Que de mauvaises postures prises ! Que de blessures faites ! Est-il vraiment plus facile d’être blessant que réconfortant ? Pourquoi développer cet instinct de supériorité et toujours chercher à écraser l’autre ? Quand comprendra-t-on que ce qui fait la force, c’est l’union ? Quand saura-t-on que des mêmes principes s’appliquent au travail mais aussi dans la famille, dans son couple ou avec ses amis ? Quand réalisera-t-on que les blessures morales se font aussi dans nos cercles privilégiés ?

Pourtant, pour avoir vécu ces formations, je vous affirme qu’il n’y a rien de compliquer. Il suffit de savoir écouter son cœur, de ne pas vouloir marquer notre sensibilité, sixième sens de notre personne, il suffit de vouloir comprendre l’autre, aimer l’autre, sortir de cette enveloppe charnelle trop étroite et dialoguer, non pour passer le temps, non pour passer le pin ou le sel à table, non, dialoguer, discuter de choses personnelles ou non, de soi, de l’autre, savoir écouter, réfléchir et comprendre, oser dire. Qui a donc mis cette chape de plomb sur nos vies ? Pourquoi rester dans ces modèles étouffant et regretter le jour ou il est trop tard pour corriger, pour comprendre ? Etrange animal que l’homme. Doué d’une intelligence dont il n’a pas le mode d’emploi, dont il a perdu le mode d’emploi. L’intelligence, ce n’est pas résoudre les problèmes compliqués, c’est aussi et surtout de savoir vivre, de savoir aimer, de savoir se situer dans ce monde peuplé de semblable, dans cette vie qui n’est pas une guerre, mais qui est que ce que nous en faisons.

Essayons au moins d’écouter, de deviner les peurs de l’autres, ces troubles, ces soucis, de savoir interpréter un changement d’attitudes, une brusque râlerie cache parfois tout simplement un mal être, un appel au secours, une main tendue. A ne pas vouloir comprendre, à ne pas savoir tendre la main, on risque de perdre peut-être à jamais, un ami, un frère, un mari, un collègue. Mais, plus important que la perte de l’autre, c’est soi-même qu’on appauvrit. Savoir écouter, savoir aider, savoir comprendre, c’est aussi se comprendre, s’écouter, gagner sa propre confiance, récupérer une énergie forte qui nous fait avancer. L’union fait la force. Encore faut-il avoir envie de s’unir.

Voyage en apesanteur

Rendez-vous galactique, promenade sidérale, courses à travers les étoiles, ainsi je vogue. Au gré du vent solaire, ma voile se gonfle et me fait naviguer en de bien étranges couloirs, évitant des trous noirs, jouant à cache-cache avec les planètes, admirant au passage les étoiles filantes parfois de prés, voyageur perdu dans l’espace, le vrai, le grand, je vais ainsi dans mon frêle vaisseau. Petit martien en bord du système solaire, porté ainsi de planètes en planètes, Vénus, Mars ou bien Terre, à chaque fois, je voyage, j’erre… Silencieux, j’observe, je vois, je vis, je contemple, je note mes impressions des ces planètes si proches et si lointaines, de cette opposition sans cesse renouvelée, de ces planètes et de leur population, des errements des uns, des fuites des autres, de ces incompréhensions si fortes et si difficiles à comprendre parfois.

Vénus et Mars, vénusiennes et martiens, peuples si proches, si cousins, si voisins et pourtant si différents, si compliqués venant régler leurs différends sur Terre, venant espérer une suite et des lendemains mais sans jamais concéder le moindre pouce de terrain. Normal lorsqu’on choisit une planète voisine pour venir en découdre. Certes, les planètes d’origine sont différentes, le voyage pour avoir les pieds sur terre peut-être long, mais les deux se retrouvent en terre inconnue, les deux ne doivent donc pas être en pays conquis, les deux doivent donc être prêts à mettre leur moyens en commun et ainsi avancer, exister dans l’unité du couple et non dans une dualité d’être unique. Aujourd’hui notre monde est ainsi, on vit, on grandit on se construit dans une vision égoïste, un égocentrisme culturel et factuel, une envie de modeler l’autre à son image et non bâtir réellement une relation à deux. Ainsi, nous nous enfermons dans notre prison singulière, nous créons des carcans personnels qui ont pour effet de rejeter l’autre plutôt que de l’associer. Et oui, associés, et non opposés, tel est le deal.

Alors, que cherchons-nous vraiment ? Etre comme les autres ? Avoir un conjoint pour satisfaire un modèle social ou avons-nous réellement envie d’association ? Quand je côtoie le monde virtuel des chasseurs et chasseuses du Net, je doute de cela. Et pourtant ? Croyez-vous possible de modeler l’autre à son image ? Croyez-vous à un monde ou l’on change de conjoint comme un simple objet de mode ? Trop peu pour moi, je ne me reconnais pas là dedans. C’est vrai que je suis martien et non terrien, c’est vrai qu’il m’est dur d’imaginer une colocation plutôt qu’une fusion familiale, c’est vrai que je n’ai pas envie de plaisirs solitaires mais bel et bien construit. Heureusement, si les voies célestes sont parfois impénétrables, il arrive parfois qu’une étoile brille bien plus fort que les autres, bien plus chaud que les autres, il arrive qu’un soir une étoile, belle étoile, jette un éclat de vie dans un ciel bien noir, il arrive ainsi qu’un soir, le vaisseau dévie vers cette lumière amie. Il arrive qu’un soir, il fasse bien moins froid que les soirs précédents. Il arrive qu’un soir, les envies de fusion, les envies de passions renaissent à jamais. Il arrive qu’un soir, un et un ne fassent pas deux, un et un deviennent un.

Algèbre des cieux, éveil des sens, ivresses des hauteurs, plus rien ne brille mieux que cette douce étoile dans ces jours et ces nuits d’été. Voyageur infatigable, martien en exil de mondes si différents, il jette l’ancre aux portes d’une étoile si douce, si belle, si merveilleuse, si complémentaire, si ressemblante, si fusionnelle, qu’avec elle il vit, tout simplement.

Fin d'été

L’été n’en finit plus de nous gratifier de ces belles journées bleues et ensoleillées, les mêmes que nous n’avons pas eues cet été… Certes, elles sont plus courtes, certes, nous travaillons, mais quel bonheur de voir ce ciel bleu, quel plaisir de rouler encore en 2cv capote roulée, quelle joie de jardiner encore en ne sachant pas vraiment si l’été s’en vient, si l’été s’en va… Depuis ce matin pourtant, voilà les frimas de l’automne, les premières températures un peu fraîches du matin, la transition naturelle entre été et automne. Les jours moins longs, la baisse des températures du soir et du matin, tout cela engendrera bientôt la mélancolie des soirées longues et vides, des moments frais et solitaires… Ce week-end opération préparation automnale : taille des lavandes, désherbage des rosiers, ramonage des cheminées, voilà qui est fait.

Lundi soir, l’orage, un bel orage, tournant, grondant, roulant ses nuages comme on roule un pétard, allumant des zébrures dans ce ciel de nuit, déversant des flots d’eau sur les routes devenues des ruisseaux, noyant tout espoir de sortie. Pourtant, j’ai bravé ce temps, j’ai rejoins mes amis de rollers. Ambiance vide et triste, une trentaine seulement à oser braver la pluie qui menace pour rouler en groupe. Un joli clin d’œil dans cette soirée fraîche, Célestine la belle 2cv abandonnée depuis 6 semaines retrouvait enfin son propriétaire. Grâce à la solidarité deuchiste, grâce à mes amis du forum 2cv, la voilà retrouvée. Hélas, des vandales avaient eu le temps, sûrement ce week-end ou se déroulait le match de rugby, de grimper et sauter sur son capot, abîmant irrémédiablement ce dernier. Enfin, l’essentiel est sauvé, et malheureusement, notre monde est ainsi fait que des hordes sans gêne abîme, casse, vandalise, les biens des autres ou de la communauté en toute impunité.

Nous voilà donc par cette semaine à profiter de belles journées, à sentir les griffures du froid essayaient ses dents d’été sur notre peau encore un peu halée. Allez, point de regret, la vie est ainsi, les saisons succèdent aux saisons, chacune apportant ses plaisirs, l’automne et les champignons. Bientôt les courses forestières, les joies des promenades en sous-bois, la découverte des bolets, la traque des cèpes. Bientôt le brame des cerfs. Combien j’aime entendre ce chant d’amour si prenant, si poignant quand vient le crépuscule dans mes montagnes belles. Instants plaisirs là aussi, instants de nature, mère et nourricière, qui nous rappelle simplement à la vie, à tous ces petits bonheurs quotidiens, rendez-vous discrets pour qui sait les prendre et les apprécier.

Un jour c’est certain, je ferais partager cela, ces frissons qui nous parcourent l’échine quand le chant du rut survient dans la nuit tombante. Grondement du cerf, craquement des branches, étoiles à la lumière glaciale, voilà encore une belle facette de mes montagnes adorées. Un soir ainsi, prendra fin l’été. Et oui, magie de la nature qui fait se retirer le héros manqué de cet été. Qu’il parte se reposer et surtout, qu’il nous revienne en pleine forme dès l’été prochain, car là, je sais, que nous en profiterons pleinement.

Ne jamais désesperer

Et oui, la vie est cyclique, même si nous avons parfois l’impression qu’elle déroule son long fleuve tranquille au milieu des écueils et des troncs d’arbres, même si son eau devient parfois bien boueuse et nauséabonde, même si tout cela arrive en même temps au point que nous songeons à la quitter, le temps d’une vision d’une grève accueillante, elle sait aussi s’apaiser, s’éclaircir, ralentir son cours et couler paisible dans des paysages magnifiques. La roue tourne, je vous l’assure. Bien sur les passages bas de nos cycles, de notre vie, sont toujours difficiles à traverser au point de parfois vouloir les court-circuiter, bien sur, les successives successions d’échecs, malheurs et autres troubles de nos vies malmenées nous poussent parfois vers une sortie entrevue comme un paradis dans notre enfer devenu quotidien, mais enfin, la roue finit toujours par tourner et alors, vous vivez des bonheurs, des moments jamais aperçus, jamais tutoyés auparavant. Croyez-moi, ces instants-là méritent bien de s’accrocher même dans les troubles les plus violents, et si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie !

Je connais trop les moments d’angoisse qui deviennent un moment de résignation, je découvre encore un peu plus chaque jour la lumière intense qui irradie mes journées et mes nuits pour pouvoir témoigner de cela, pour pouvoir vous dire qu’il ne faut en aucun cas renoncer à ces jours arc-en-ciel sous prétexte d’orage et de pluie à un instant de notre vie. Qu’avons nous à gagner à quitter ce monde ? Découvrir le néant ? Cessons de rêver un instant. Personne ne revient, personne n’est revenu pour témoigner d’un monde meilleur, d’un monde ailleurs. Alors, s’il vous plait, laissez moi témoigner d’un monde meilleur ici bas, de ces arcs-en-ciel colorant chaque goutte de rosée, de ces instants privés dont on se croit priver. Laissez-moi vous raconter ces moments magnifiques qui ponctuent ma vie, ces lumières bleutées, rose, rouge, jaune et bien d’autres couleurs, plus intenses à chaque minute, plus irradiantes, plus énergisantes à chaque instant que j’ai bien failli louper. Quel dommage cela aurait-il été !

Si votre cœur est gris, si votre cœur grogne et devient sombre, pensez à cela, et n’hésitez pas à parler, confier, raconter, écrire. Soulagez ainsi votre cœur, venez quérir le réconfort annonciateur silencieux de tant de bonheurs. De ma tristesse sont nés des textes, d’abord gris, d’abord éteints mais ils m’ont fait connaître tant de soutien que je ne leur en veux pas. Ils m’ont aidé à traverser ce désert froid et vide, cette nuit sans étoiles, cette aurore boréale pour gagner en lumière, pour gagner en sagesse, pour aujourd’hui à mon tour guider, aider à passer sur l’autre rive, celle de la vie. Vous savez, la mort, cette vieille dame un peu folle, un peu hystérique qui parfois fauche sans discernement, à la volée, à la mitraille, la mort peut bien attendre, elle fait ses courses tous les jours et n’a donc pas besoin de vous ! La vie, oui. La vie, ou vous serez bien surpris du nouveau départ, des couleurs que parfois elle peut prendre, des ces moments si beaux, si intenses qu’elle vous réserve. Car, elle vous en réserve, soyez-en sûr !

Alors, quel que soit le mal subi, le mal rongeant, le mal dérangeant, pensez à cela, n’oubliez jamais que notre vie est notre plus grande richesse, que notre monde recèle aussi des trésors, des amis, des amours, des joies aussi et surtout ! Ne faite pas un geste regrettable que vous risquer de regretter. Et puis, le chemin ne se fait jamais seul, sachez tendre la main, l’oreille, sachez lire, sachez écrire, sachez répondre, dialoguer, partager à l’autre en détresse même si c’est un inconnu. De ces instants là naissent des sentiments si intenses que là aussi, nous avons des trésors.

Enfin, n’oublions jamais que les échecs nous font progresser, que les difficultés de notre vie nous rendent plus fort même après nous avoir ébranler. Chaque coup reçu renforce notre solidité, chaque bûche en travers de notre route enflammera bientôt un feu de joie dont la lumière et la chaleur illumineront bien plus que notre vie. Et puis après tout, essayez donc de vivre, qu’avez-vous donc à y perdre ?

Monde monétaire

Une semaine déjà que je suis rentré. Déjà le rythme soutenu est de retour, des échéances qui approchent, des retards qui s’accumulent et toujours des choses qui ne se mettent pas en place. Formation sur quinze jours. Apprendre, écouter, assister à des présentations passe partout, des nouvelles théories déconnectées du terrain, visions coûteuses de la société idéale celle que nous aurons lorsque nous gérerons des robots ou des lobotomisés à la place des femmes et des hommes qui sont pourtant la richesse de notre monde. Combien de temps encore à supporter ces inepties ? Enfin me voilà otage d’une salle de classe. Aujourd’hui pour couronner le tout, notre formatrice est en retard… Voilà ! Un matin qui a démarré sous pression, peur d’arriver en retard, coincé dans les embouteillages matinaux pour au final attendre… Excellente philosophie : prise de risque inutile du matin pour au final arrivée en avance…

Une pierre de plus à l’édifice branlant de la décadente, celle du juste à temps… Etre à là juste à temps. Fragile équilibre, course contre la montre d’un univers à la dérive. Précepte industriel visant à diminuer les stocks, cette gangrène se répand dans notre société de consommation mais aussi dans nos sociétés de service. Nous ne calculons plus les effectifs avec les valeurs de pointe mais avec les valeurs moyennes. Bientôt, le consommateur achètera son bon de commande, grâce à cet argent le magasin passera commande, le fabricant achètera le matériau et lancera la fabrication. Nous serons donc livrés bien après payés. Evolution commerciale.

Nos aïeux achetaient comptant, nous vivons à crédit et bientôt le crédit sera financé à crédit. Dieu monétaire, serpent vert sifflant sur le monde de ses adorateurs. Tous les jours un besoin se créé, un matraquage publicitaire aide à l’imposer. Chaque jour nos finances plongent un peu plus. Monde économique ou les chiffres sont ronds pour les augmentations : Avez-vous remarqué que tout augmente par 10%... Tout. Sauf nos salaires hélas… Même le carburant devient millésimé : un contenu de cuve suit les variations du cours du pétrole, alors qu’il a été acheté à un certain prix. Enfin, cela est vrai que pour les hausses. Pour les baisses, il y a attente d’une nouvelle livraison. Chaque modèle de voiture est remplacé par un modèle soit disant équivalent mais plus grand et plus cher. Course à l’équipement, à l’armement, orgueil humain devenu manne financière. Tous les jours un peu plus, le fossé se creuse entre une classe aisée devenue très riches même et une classe populaire devenue bien endettée. Même la classe moyenne, autrefois trait d’union entre les deux est désormais happée par le gouffre des dettes.

Combien de temps cette vie à crédit durera-t-elle ? Nous rallongeons la durée de nos crédits au point de bientôt transmettre ceux-ci à nos enfants en même temps, si ce n’est à la place de nos biens. A quand le retour à des valeurs plus essentielles, plus réelles de nos vies ? Peut-être un jour ? Le jour ou notre humanité se réveillera ou le jour ou l’humanité tentera vainement de se relever de orgueil brisé ?

Sincèrement, je n’ose espérer cette dernière éventualité.

100 !

Le centième ! Voilà ! 100 textes écrits, bon, pas toujours de même niveau, certains courts, simples acrostiches, d’autres plus longs, parfois gris, même noir, oui, bon, je sais, c’est ainsi, ainsi va ma vie. Un lien entre tous ces textes, ils sont tous de moi, et d’ailleurs chacun est né assez rapidement, certains même ont rapidement envahi le papier au point de le saturer. Des idées qui ont jailli dans ma tête pas si écervelée que cela, des textes personnel sauf un… Exception poétique suggérée par la muse...

Belle muse qui amuse mes mots,
Muse belle, muse lierre,
Muselière de mes maux,
Muse lierre qui envahit ma vie,
Muse accrochée aux pierres de ma vie,
Pierres liées, soudées par le lierre de ma mie…

Un texte sidéral et sidérant ou l’inverse ? Un texte. Des mots. Des phrases…

Des traces de l’histoire,
Des traces de l’Histoire,
Des traces d’une histoire,
Des traces d’histoires,
Anciennes et nouvelles,
Mais les événements d’hier

Sont aussi partie de ceux d’aujourd’hui
Et les événements d’aujourd’hui

S
ont partis de ceux d’hier.

Prose ou vers, vers sans prétention d’ailleurs, tout comme ma prose, des textes sans prétention dit la publicité ! C’est tellement vrai ! Je suis comme je suis.

Un jour, une vague a bouleversé ma vie,
Un jour, cette vague a renversé mon encrier
Et les petites taches d’encre ont roulé sur la feuille.
Elles se sont mises à danser, des farandoles,
Des rondes et des déliées,
Elles ont formé timidement des lettres,
Les lettres solitaires et apeurées
Ont formé des mots
Et ces mots à leur tour se sont associés !
Phrase solitaire, phrases solidaires
Paragraphe joyeux ou en colère
Ainsi le texte, mes textes sont nés…


Des amis sont venus, ont lu, certains ont apprécié, certains ont commenté brisant là une timidité, certains sont revenus et… reviennent encore. Certains m’appellent, certains m’en parlent, aiment à me lire et me poussent à écrire encore. Si vous saviez le plaisir que j’ai à vous lire, à vous entendre ! Aucune vanité là dedans, aucune gloire, ça serait mal me connaître. Plaisir tout d’abord d’écrire, raconter, vider une mémoire, tracer ces mots pour évacuer d’autres maux, vider son cœur pour mieux y accueillir une muse aimée, une muse aimante, une amie amusante… Encore et toujours, jongleur des mots, jongleur des sons, j’aime à regarder ces lettres se ranger sur le papier, ces mots s’aligner, ses phrases s’imbriquer, ces paragraphes s’associer, ces pages se remplir, ces textes se faire, toujours en peu de temps, exercice toujours agréable pour moi !

Certains de mes textes sont drôles, du moins j’espère, d’autres amers, d’autres corrosifs, chacun a su tracé une émotion et en faire jaillir plusieurs autres. Un texte, noir certes, mais encore et toujours bien réel, un texte, (j’allais dire mortel ! Humour noir…) Un texte, a agité les écrans de bien d’internautes, au point de me valoir d’être aujourd’hui en vie et d’ailleurs bien vivant ! Période de ma vie, tu vois, ce n’était qu’un au revoir ! Je suis là et j’écris, je suis là et je vis. Au rythme des mots et des phrases, me voilà bientôt auteur de slam… Paroles éphémères, paroles salutaires, textes de vie, textes d’envie.

Cent textes.

Je ne suis pas sans texte ! Auteur à cent sous mais pas auteur à cent pour cent, j’écris. Centième texte. Centième. Bizarre ! ça veut dire une série de cent, mais aussi cent fois plus petit ! Dois-je comprendre que la barre est à dix mille ? Et bien ! J’ai pas fini d’écrire ! Vite, du papier, de l’encre et ma plume ! Certains jours, plusieurs textes naissent, certains jours ils restent au chaud dans ma tête, certains jours, je les écris au calme assis à mon bureau, d’autre fois c’est à la terrasse d’un bar… Un bar beau pour des bobards ! Non, jamais de bobard, que des mots vrais, des mots personnels tirés du langage collectif, des mots à moi, des mots émoi, des mots… Certains écrits ont le parfum de l’océan, d’autres de chambres d’hôtel, certains du lit…

Tous ces textes vient, tous ces textes sont des petits bouts de moi, mes enfants. Sachez les aimer, gardez les ou regardez les, moi, je les connais, je les ai vécus, enfantés, je les vois, je les lis et je les relis, cahier virtuel d’un vieil écolier, cahier ouvert, cahier partagé, cahier à toi, à moi, à nous, cahier offert…


Alors, s’il vous plait, n’hésitez plus, la marge est là qui vous tend sa place pour y glisser quelques lettres, quelques mots, quelques phrases…


Laissez-vous tenter !

Vélo

Voilà. 99 textes sont nés. Déjà. Que le texte passe !
Et si … non, pas le dernier…. Et si !
Le dernier des dizaines, le dernier texte avant la centaine !

Ou irais-je sans mon bloc, mon stylo ? Ah si ! En vélo !

Gaucher?

Gaucher ? Particularité ou exception ?
Ambidextre ? Particularité ou exception ?
Un choix ? Oui peut-être mais très naturel
Celui que pour moi fit dame nature est réel
Hourra ! J’aurais certainement fait pareillement
Et oui ! Etre gaucher me va comme un gant !

Ravi d’être ainsi, je le resterai éternellement

Particularité ou Exception?

« Sur terre peu de gens sont parfait, les autres sont droitiers » Ainsi trône au mur du bureau d’un collègue cette phrase tellement véridique. Vous ne trouvez pas ? Hum, laissez-moi deviner, vous êtes droitier ! Ah, je le savais ! Bon, mauvaise nouvelle pour vous, vous appartenez à une majorité de la population. Ainsi noyez dans la masse du monde, votre qualité est donc d’avoir le pouce à gauche !
Bizarrerie du corps humain : la main droite à le pouce à gauche, et la main gauche à le pouce à droite… C’est ainsi, mais bon, revenons à nos moutons ou plutôt nos mains. Nous serions entre 8 et 15 % de la population à faire usage de notre gaucherie. Vous, vous l’aurez compris, je suis gaucher !


Loin d’entrer dans une polémique ou une explication clinique de cet état de fait, je peux même me targuer d’être une gaucher parfait ou un parfait gaucher, puisque je le suis de la tête aux pieds. Ce particularisme, comme tous les particularismes d’ailleurs, étant considéré comme un signe ou une menace par la majorité, qui, si vous avez bien suivi, est droitière, au fil de l’histoire, le bien fut représenté par la droite et le mal par la gauche. Discours politique simple qui permet de s’attirer le soutien de la majorité ! Ainsi, on siège à la droite du père, on va tout droit, on est adroit ou maladroit… Etre gauche signifie être maladroit, dans ses racines latines, gauche vient de « sinister » qui a donné sinistre… Aucune relation entre le fait d’âtre gaucher et d’être maladroit, je vous l’assure ! D’ailleurs bien des guitaristes réputés sont gauchers, bien des sportifs de haut niveaux sont gauchers et… je suis gaucher ! Non, il a été bien plus simple pour une écrasante majorité de dénigrer cette particularité et, réflexe hélas non révolu de peur de ce qui est différent, attribuer des images négatives à une minorité. Minorité d’ailleurs qui doit vivre et utiliser des objets non adaptés à sa particularité.
Combien de temps le monde de l’ergonomie a t-il attendu pour penser à cette minorité ?
Combien de gauchers contrariés ?
Pourquoi tant de discrimination au cours de l’histoire ?

Je me rappelle qu’enfant, une lettre de mon pédiatre à la directrice d’école fut nécessaire pour me laisser user de ma main naturelle… Je suis gaucher, et fier de l’être !
Gaucher et non gauche.
Gaucher et non sinistre, du moins, j’espère !

Bien sur, au jeu de l’écriture, cette main frottant l’encre humide dans la classe d’une maîtresse contrariée de n’avoir point le droit de me contrarier, me valut quelques mauvaises notes en écriture…

Mais qu’importe, autre temps, autres mœurs, aujourd’hui toléré, respecté même et surtout l’industrie qui en tire profit : Ciseaux, outils en tout genre, gadgets aussi, parfois vendu à des prix exorbitants… Il y a toujours quelques difficultés dans la vie quotidienne : Lorsque je prends le métro, il faut introduire son ticket à droite et passer à gauche… Résultat, j’ai tendance à ouvrir le portillon d’un couloir et de me retrouver bloquer devant le mauvais. Mais bon, les statistiques sont là pour défendre nos amis droitiers. Voyez, je suis tolérant ! Je tolère même les droitiers !

Seul gaucher de ma famille j’ai grandi dans un monde de droitier, laissant parfois des bouts de doigts à utiliser un tranchant pour droitier, attrapant des ampoules avec le sécateur familial, inversant mes couverts à table pour coller à mon fonctionnement naturel. Du fond de ma mémoire, je suis gaucher depuis au moins le moment ou ma main (la gauche d’ailleurs !) a saisi mon premier objet… Personne de ma famille ne s’en rappelle, tellement occupé à observer cette merveille que j’étais déjà. N’ayant crainte, mes chevilles ne gonflent pas… J’ai grandi ainsi, jouant au foot de mon pied gauche, écrivant, apprenant, comptant sur mes dix doigts (voyez, je sollicite aussi ma main droite !), visant de mon œil gauche, une vie de gaucher, en marge du monde ? Et oui, c’est vrai que dans mes cahiers la marge était à gauche !

Les progrès technologiques sont là, le clavier remplace le stylo, ma main droite autrefois sous employée vient prêter main forte à mes doigts gauches usés… Ambidextre du clavier ! Tiens, Ambidextre, veut dire qui a deux mains droites ! Et bien, me voilà bien arrivé avec deux mains droites !

Amis gauchers, je vous adresse ce texte, non point un texte revendicateur ou guerrier, simples mots écrits sur le papier, simples graffitis de ma main gauche ressaisis sur mon clavier à deux mains… A demain, ou nous serons qui sait majoritaire ! Euh, pourquoi pas ? Ou plutôt pourquoi ? A quoi bon se fondre dans la majorité ? A quoi bon être droitier plutôt que gaucher ? Mes mains fonctionnent relativement bien, même si parfois j’en espérerais un meilleur travail, mes pieds me portent, marchent, avancent, pédalent à tour de bras (et non, je ne suis pas contorsionniste !), mes yeux voient clair, enfin, j’espère ! , non je vous assure, je vis bien ma condition de gaucher, j’assume ma minorité, je ne la fuirais pour rien au monde d’ailleurs, et après tout, gaucher ou droitier, peu importe, la vie est un tel trésor qui nous faut sans cesse l’entretenir, le chérir, le partager.

Amis droitiers, ne n’est pas grave. Un jour vous aussi, vous serez gaucher. Un bras droit en écharpe, une main droite prise, et vous voilà bien gauche… Pas facile de jouer les gauchers sans y être entraîné !

Ce texte, simple texte, pour d’un trait de sourire, vous dire que nous, gauchers, vivons bien cela, d’ailleurs sans nous en cacher ! N’y voyons en aucun cas un quelconque handicap. D’ailleurs, qu’est ce qu’un handicap et qui porte le handicap ? Celui qui est diminué d’un sens ou d’une mobilité ou celui qui voit le handicap dans la personne en face de lui ?

Hum, à méditer ! Je profite là de ces quelques mots pour simplement dire que nous sommes tous des êtres vivants sur une planète d’un système solaire. Aucune différence ne doit devenir un frein à la discussion, aux échanges. Ni couleur de peau, ni difficulté physique ou psychique, ni perte de sens ou de mobilité. Echanger c’est aussi aller vers l’autre, tendre la main, aider, partager, dialoguer…. Etre humain. Encore et encore. Ne soyons pas handicapés de nos vies, de nos sentiments, vivons en être libres et égaux, l’égalité n’est pas à sens unique. La liberté non plus. Etre libre, c’est aussi être respectueux des autres, égaux ne veut dire ni inférieur ni supérieur. Humain. Etre humain. Naître humain, grandir et le rester, ou… le redevenir. Allez, rien n’est perdu pour celui qui en a la volonté.

Monde agonisant ou réalisant ses erreurs

Six années déjà que ces images déchirantes, vues et revues en boucle, ont hanté ma mémoire. Six années à ne toujours pas comprendre la lâcheté des hommes au nom d’un dieu, au non d’une religion, au nom d’un idéal qui ne peut être que tragique. Images reçues bouleversantes, images percutantes, troublantes, visions apocalyptiques d’un combat déloyal, d’un massacre gratuit de vies innocentes. C’était le 11 septembre. Dix jours après, ma ville était secouée dans une violence soudaine, une explosion terrible, AZF mourrait. La tête encore pleine d’images, de sons, d’horreurs, les premières pensées qui nous vinrent furent celles d’attentats. Où ? Contre qui ? Cette folie ne cessera-t-elle jamais ? Des cicatrices profondes dans ma ville, dans nos vies, des proches blessés, des dégâts matériels, des vies brisés, des nuits agitées, oui, c’est cela AZF. Catastrophe industrielle, il subsistera toujours un doute eu regard des événements antérieurs.

Terre policée, violence gratuite, hommes fous, serviles, fanatismes dangereux quel que soit l’idéologie ou l’idéal soit disant défendu, la terre a du souci à se faire concernant son évolution, à moins que ce ne soit là les prémices d’une fin de cycle, peut-être la fin de notre espèce même… L’homme, le plus dangereux des animaux, le seul capable de mettre à mal son écosystème et ses semblables. Attentats sanglants et sanguinaires, destruction de la vie sous quelles formes que ce soit.

La nature en premier : Forêts arrachées, irrigations démentielles, non prise en compte du climat et des zones géographiques pour les choix de culture, on consomme, on détruit en toute impunité, pillant la planète, usant et abusant de ressources qui ne sont pas inépuisables… Progrès techniques ? C’est sûr. Autrefois nous ne disposions pas de pompes puissantes, pas de rampes d’irrigation gigantesques, donc ne pillions pas cette ressource et nous tenions compte de notre région, de notre climat pour cultiver telle ou telle plante. Nous n’avions pas toujours l’eau courante à la maison, et nous partions nettoyer les petits ruisseaux, entretenir les cours d’eaux, nettoyer les puits pour disposer d’une eau fraîche et limpide à portée de seaux ou autres brocs. Notre habitat était modeste car il fallait trouver les matériaux pour le construire mais aussi le moyen de le chauffer. D’ailleurs, son orientation par rapport à notre astre solaire était étudié, de même que la taille et la position de ses ouvertures. Plus d’énergie solaire donc, plus de réflexion, d’intégration dans le paysage, et surtout, beaucoup moins d’impact sur la planète. Aujourd’hui, nous construisons des cathédrales de verre, architecturalement belle, terriblement coûteuse à chauffer l’hiver et à rafraîchir l’été… Ou est le progrès ? Dans le montant de la facture énergétique associée et dans les dégâts causés à la terre ? Très certainement ! Vivons-nous mieux dans nos vies égoïstes et dans 200m², les enfants à la crèche, les parents en maison de retraite ? Autrefois, la maison était l’âme de la famille. On y comptait parfois quatre générations vivant dans le même espace, les anciens s’occupant des jeunes et les jeunes s’occupant des anciens. Les revenus étaient peut-être moindres mais ils n’étaient pas dilapidés dans de coûteuses crèches ou maison de retraite. Les traditions orales, les transmissions familiales demeuraient. Autres temps, autres mœurs dit-on. Bien sûr tout n’était pas idyllique, mais tout n’était pas non plus horrible. Quand on voit les sourires d’hier et nos visages fermés d’aujourd’hui, nous pouvant aussi mesurer ce progrès.

La vie aussi : Tout au long de l’histoire, l’homme a su montrer sa violence et sa haine envers ses semblables. Tout a été bon comme prétexte pour se déchaîner sur ses semblables ; Ethnies, races, religions, cultures, pensées autant de raison pour rabrouer, violenter, massacrer d’autres hommes, femmes ou enfants. L’Histoire saigne encore de ces massacres. Saint Barthélemy ou holocauste, massacre des innocents ou massacres ethniques, exil ou déportation, guerres saintes ou conquérantes, inquisition ou attentats, sans cesse des épisodes horribles, quelles que soient les armes ou les époques… Aujourd’hui encore, la violence irradie nos vies. Violences verbales ou physiques dans certains quartiers, voire hélas même dans les stades. Pour une couleur de maillot différente, on crie, on hurle, on injurie sans tenir compte que dans le public se trouvent aussi pas mal de jeunes ou de très jeunes. Pourquoi oublier que pour faire un match, il faut deux équipes ? Pourquoi conspuer l’adversaire et déifier les siens ? Des voitures brûlent, mais pour quelle raison ? Sans cesse une agressivité, un enfermement dans un comportement destructeur. On casse les vitrines, les abris bus, on agresse, on régresse.

Combien de temps tiendra l’espèce humaine ?
Combien de temps avant de réagir enfin positivement ?

Bien sûr tout n’est pas noir ou plutôt rouge sang. Bien sûr il y a des cités coquettes, fleuries, des quartiers ou l’on vit paisible, des gens respectueux de leur environnement, des gens tolérants et humains. Humain. Paradoxe suprême, l’humain doit apprendre à redevenir humain et l’humain doit apprendre à redevenir terrien. Savoir que nous ne sommes que de passage sur cette terre, que nos enfants devront y vivre, y grandir et s’y humaniser encore plus que nous. L’espèce humaine est au tournant de sa vie. Savoir s’adapter, évoluer, vivre en harmonie dans son monde, avec ses semblables, là est son devenir. Ecoutons un peu l’air du temps, sachons grandir en harmonie avec la Terre. Cessons de vouloir une herbe verte et tendre en des endroits surchauffés, cessons de vouloir cultiver des oranges prés des glaces du pôle, apprenons à planter les espèces de notre contrée. Limitons nos besoins de chauffage, de climatisation par des matériaux et des plans de maison adaptés, limitons nos déplacements motorisés au strict nécessaire, redécouvrons un peu le plaisir de faire du sport, de marcher, de pédaler, de respirer.

Apprenons à fermer nos portes, nos fenêtres, nos lumières, nos robinets, apprenons à ouvrir nos cœurs, nos yeux, nos envies de savoir de connaissances, apprenons tout simplement à redevenir un hôte respectueux de cette planète. Sachons respecter les idées, les visions des autres, soyons tolérants et compréhensif pour être mieux compris. Le bonheur, la passion, le plaisir naît de l’échange, des échanges. Construisons-nous dans cette mixité, dans nos différences.
Humain.
Soyons humain.
Essayons du moins !

11 septembre

Onze septembre, en cette date tragique
Barbarie humaine, arrogante Amérique
Barbarie humaine, deux mots si opposés
Une terreur lointaine et des destins brisés
Des images à jamais gravées dans nos têtes
Des images à jamais haïes d’une lâche défaite

Une puissance mondiale blessée
Frappée par ses propres jouets
Impuissance mondiale, tous défait
Par ce terrible mal, hélas si enraciné
Tristes poussières de vie et de ciment
Linceuls gris recouvrant les innocents

Ne jamais oublier que par ce ciel dément
Dans l’absurdité de ce monde agonisant
Voilà que la toute puissante Amérique
Chef de guerre de ce monde chaotique
Toujours à combattre en dehors du pays
Blessée dans ses frontières, quel mépris

Imposer ses règles, ses dollars ne suffit pas
Touchée, blessée, meurtrie, atteinte chez soi
Enquête vite menée grâce à toutes les écoutes
Trop nombreuse à analyser et avoir le doute
Le vers était dans le fruit, perfide tromperie
Laxisme d’une société banalisée qui périt

Peut-on encore croire à l’homme ?
Un amen, un Salam, un Shalom ?
Egaux dans une différente mixité
Egaux dans des carcans de préjugés
Image tragique, gestes héroïques
Jeu d’échec aux impacts tragiques

Métal en fusion, ciment en poussière
Le monde entier blessé par le verre
Simples mots couchés sur le papier
Simples mots pour ne pas oublier
Le monde est fou, le monde entier
Continue de se diviser, se fanatiser

Dieux êtres de bonté, de générosité
Dieux odieux, qu’on ose à peine citer
Des combats absurdes, c’est à vous
De les mener et non à vos gourous
Battez-vous dans votre olympe céleste
Cessez de jouer avec nos vies, lestes

Cessez de vous cachez derrière des prophètes
Hommes fragiles, entre vous, ici la paix faites
Enfants, retenez cela et n’oubliez jamais
Ces dates tragiques, soyez fort et aimez
Ne laissez jamais vos cœurs envahir
Par une haine, la mort en martyr


Car si les tours un jour se relèvent
Jamais les vies, elles ne reprennent
Car si les armes continuent encore
Nous compterons encore les morts
Jamais le monde dans un silence d’or
Ne pourra voir grandir ses enfants, or

La paix, les différences sont nos vraies richesses
Bien plus importantes que de simples promesses
Seul rempart dans ce monde de fous, un seul idéal
A conquérir, à chérir, pour ne pas devenir un vassal
Etres libres, unis dans une discussion authentique

Loin de ce onze septembre, de cette date tragique

Lundi, rentrée des classes

Et ça repart pour un tour ! Quel bonheur, quel plaisir de retrouver son bureau, ses collègues, tous ces gens aux petits soins pour moi…. Bon, ok, j’en fais peut-être trop, non ? De toute façon, no stress ! La rentrée est une étape utile dans la vie des vacanciers, non ? Sans elle, pas de vacances à prévoir, espérer, préparer, pas de jolis catalogues aux photographies magnifiques à décortiquer, pas d’étude minutieuse du calendrier à la recherche de jours de congés bien planqués derrière un week-end, pas de course à celui qui pose ses vacances en premier… Bref, quelle triste vie de bureau ! J’aime bien cette rentrée, comme les précédentes d’ailleurs, bref, comme toutes les rentrées, mais celle là à un goût bien particulier… Certes, il faut se remettre dans le bain, plus celui de la piscine hélas, mais celui de tous ces chers collègues et leur bonjour amical, leurs questions sur mes vacances dont ils n’attendent même pas les réponses, les joies de croiser tous ces amis du matin et du soir dans les ronds-points saturés, le plaisir d’oublier la boite à vitesse et rouler en première, la satisfaction de faire la queue au self, pour le plateau puis pour trouver enfin un endroit ou se poser…

Bon, ok, il y a bien des choses qui me chiffonnent… Qui a supprimé la sieste ? Pourquoi je pars en réunion cet après-midi au lieu d’aller faire un tour de roller, de vélo, voir même de plonger dans les eaux chaudes (enfin, tièdes quoi !) de l’océan ? Pourquoi ma messagerie regorge de messages réclamant ceci ou cela ? Tiens, aucune carte postale… Je suis coincé dedans derrière mon pc, et dehors, le ciel est bleu, la brise légère… Certes, les costumes cravates ont remplacé les jolies baigneuses passant devant ma fenêtre. Certes, mes collègues me semblent plus pales que mes collègues d’hier. Bizarre tout cela… Enfin, j’aime trop la rentrée, surtout à cette époque ou j’arrive détendu dans une foule plutôt speedée… Que n’ai je encore de choses à lire, à découvrir et rassurez vous, pas que des comiques… Bon, je sens que je ne vais pas faire de vieux os ici aujourd’hui, je dois m’habituer doucement à ce traitement, ne pas dépasser les doses prescrites, ne pas risquer l’overdose ou l’allergie… Tout changement brutal est risqué, allons-y doucement ! Il fait si beau dehors !

Allez, courage, plus que quelques heures, plus que quelques jours, plus que quelques semaines et les vacances seront là… Ben quoi ? C’est comme ça, c’est même obligatoire !

Vive la rentrée, multiplions-les ! Vivent les rentrées !
Quel plaisir de vous retrouvez !

Retour

Ambiance retour. Bon, ok, comme d’habitude, rien n’est prêt. Les sacs sont à faire, des tas de choses à ranger mais je ne suis pas pressé. Personne ne m’attend. Enfin, pas là ou je rentre. Hélas. Ce matin, le ciel est bleu, la brise légère, la nuit a été fraîche comme pour mieux inciter au retour, et là, le soleil caresse doucement ma peau, ma page se remplit sûrement. Encore et encore des choses à écrire. Encore et encore des idées, des pensées, qui traversent mon esprit. Septembre. Retour au calme. Ecrire sans être dérangé, écrire sans le tourbillon incessant des entrées du samedi.

Location d’été, camping, samedi rouge sur les routes et à l’accueil. Pas aujourd’hui. Des départs oui, mais peu d’arrivée. J’ai l’impression d’être hors du temps, hors saison presque en regard de la fraîcheur présente. La nature reprend ses droits dans le calme matin. Les oiseaux se risquent jusqu’à ma table, essayant de trouver les miettes de mon petit déjeuner suffisantes à leurs pitances. L’automne s’annonce dans la chute des glands. Bruits métalliques sur les toits des mobilhomes ou des voitures. Les locations ferment leurs portes, stockent les tables et les chaises, nettoient une dernière fois avant de bâcher. Aucune tristesse, c’est là le cycle naturel du temps et du calendrier. Moi qui suis résident, je vis ici régulièrement du printemps à l’automne. Je goûte intensément de ces périodes dites creuses au point d’être un peu perdu lorsque l’agitation estivale est là. Là, j’ai l’impression de me retrouver enfin chez moi, entre gens du pays. De routes moins encombrées, des commerces plus calmes, bien sûr des rideaux baissés, mais loin d’être triste comme dans une simple cité balnéaire, cela marque le cycle des saisons, le retour à un fonctionnement normal, la fin d’une surchauffe, retour au calme, c’est sûr.

Rentrée. Bon, ok, j’ai toujours les boules de partir d’ici, même si j’aime conduire, même si je sais que ce départ n’est pas définitif, même si d’autres obligations imposent ce retour… Bagages à faire, ménage de fermeture, rangements des vélos, chaises et table, assurer un prochain retour en organisant le contenu des placards… Organiser, s’organiser, gérer… Encore et toujours. Seul cette fois, pour la première fois depuis longtemps. Mais bon, ainsi va la vie, enfin, paraît-il, car si j’ai abusé de la solitude dans ma jeunesse, je pensais avoir rompu définitivement avec elle. Maîtresse insidieuse et trop entreprenante qui profite de la moindre brèche pour revenir s’installer avec sa cohorte de joyeuseté à elle. Plus pour moi. Je ne supporte plus cette maîtresse perfide, même si parfois cela fait du bien de se retrouver face à soi. De toute façon, la rentrée est là, le retour parmi les miens, les collègues, les amis, virtuels ou réels, la maison vide aussi qu’il va falloir se réapproprier, préparer l’automne, ramoner les cheminées, abriter les plantes, en profiter pour faire quelques rangements, ressortir quelques vieux projets de travaux, des transformations, à chiffrer, à mettre au point, étudier le financement, prévoir, gérer, organiser. Toujours et encore. Des bricolages en plan, mes autos à terminer, un train tant attendu à installer, que des choses bien réelles mises de côté pour du virtuel… Rando. Aussi. Enfin, je marque le pas (un comble pour de la rando !). Ce n’est pas la rando que je repousse, mais une saturation d’un club, de gens à qui nous avons trop donné sans jamais penser à reprendre notre respiration. Sur le terrain bien sûr, mais aussi en coulisse, au sein du bureau. Mais bon, au fond de moi, j’aime trop cela pour cesser définitivement. D’ailleurs, si je n’avais pas oublié mes chaussures, je serais en train de gravir la Rhune en ce moment… Chaque chose en son temps. Cet été roller et vélo pour garder la pêche, entretenir la forme. Bilan bientôt pour (j’espère !) mesurer des progrès enfin.

Que ce matin est calme ! Les oiseaux s’en donnent à cœur joie, les gens ont déserté les allées du camping pour aller saturer les autoroutes du retour au bercail. Population grisonnante ou jeunes parents à poussette, voilà le camping de septembre. Les plaques minéralogiques se résument aux départements limitrophes, le pays se replie sur ses enfants. Le soleil parti en vacances une bonne partie de l’été revient lui aussi et les volutes de chaleur sont déjà visibles sur les toits de tôle. Je me sens lézard, chauffant mon sang glacé à ces rayons doux et non encore brûlant. Je réalise que je n’ai pas plongé dans l’eau verte de l’océan cette année. Peut-être cet après-midi, sinon on fera mieux l’an prochain ! Ou en octobre ? Après tout, je reviens dans moins d’un mois, respiration nécessaire à ma vie, et puis, octobre est pour moi la plus belle période pour profiter de la région landaise ou du pays basque. Certes, les jours sont courts, mais tellement intenses en couleurs, en richesse, les gens sont plus détendus, plus accueillant, le temps idéal pour marcher, pédaler, visiter, traîner, rêvasser… Et les routes sont désertes ! Moins d’un mois à reprendre le collier, découvrir une nouvelle organisation, peut-être de nouvelles fonctions. Sentir la pression d’un bilan approchant et comme toujours, un réveil tardif face à des objectifs connus depuis janvier.

Je me sens prêt à devenir rentier, déserter enfin ce monde de chiffres, de pression, de bouchons du matin, de bouchons du soir, des journées de douze heures, de semaines de trente cinq heures en trois jours, de ras le bol et de saturation quasi permanente. Je suis encore trop jeune pour être retraité, mais le moment me semble opportun pour devenir rentier. Des activités, des projets, encore suffisamment d’énergie pour en profiter et une possibilité de tourner beaucoup de pages d’un seul coup… Depuis le temps que je cotise au dieu loto, il serait juste que ma patience et ma fidélité soient enfin récompensées. Enfin, cela reste du domaine du rêve, mais bon, qu’il sache que je suis prêt, plus que jamais.

Le soleil approche de son zénith, la tonnelle me gratifie de son ombre trop fraîche pour mon sang de lézard. Je cherche la pierre chaude ou je pourrais me chauffer, me laisser irradier par l’astre - roi qui règne sur toutes nos planètes : la Terre comme Vénus ou Mars… Quelque soit notre planète d’origine, nous nous tournons toujours devant ce dieu solaire, source de lumière et de vie. Etrange sensation que de se sentir différent, ne pas comprendre, ne plus comprendre ses contemporains, ces terriens aux réactions si imprévisibles ou parfois trop prévisibles, sensation d’une civilisation sur le déclin, peuple d’insoumis soumis aux règles d’un dieu monétaire, s’enfermant dans un égoïsme dangereux pour eux mais aussi pour l’avenir de leur descendance. Etre perdu sur cette Terre, j’erre et j’espère. Un réveil, le mien ou le leur. Réveil ou rappel sur ma planète d’origine ? Pensées galactiques du bord de la Terre, instant seul, au soleil. Une vie nouvelle sans celle qui est devenue ex, sans celle qui habite désormais mon cœur et bien plus même, sans mes proches revenus chez eux. Pensées solitaires au bord de la mer, soleil de septembre, écrits défouloir, regard éteint sur une fin d’été. Bientôt lâcher le stylo pour reprendre le cours de la vie. Courses solitaire. Dernières achats, puis charger l’auto des premières affaires, ranger, déranger, mettre et remettre.

Encore des idées, encore des pensées, des envies d’écriture, des envies de raconter, de tracer. Simple témoignage venu d’ailleurs. Des points essentiels ou non, besoin d’exprimer, de s’exprimer, de vider un trop plein, purger une tête trop encombrée pour mieux repartir, presque à zéro. Que de choses vécues en peu de temps. Que de choses étonnantes, surprenantes, contradictoires mêmes. Une sortie de route qui me donne l’impression de déboucher sur une impasse, mais non, des ronds-points successifs et en final, une voie royale à rester sans voix. Bien sûr, le chemin est encore long et peuplé de dos d’ânes, de trous et autres pièges mais l’impression d’avoir enclenché le pilotage automatique, impression rassurante que rien ne peut dévier la trajectoire, impression impressionnante d’arriver enfin après des kilomètres de chemins variés. Impression sereine que là est désormais mon autoroute à jamais. Quelle que soit la durée du trajet, je sais le but du voyage, et, loin de générer une impatience, cela motive encore plus à être patient et prudent sur ce long chemin.