Denombre des chiffres

J’avais envie de me fixer un thème d’écriture et ma passion des chiffres m’a amené à construire un plan autour des chiffres… D’ou les quelques textes qui suivent…

1 : nous n’avons qu’une vie !

Belle philosophie que cette philosophie là. Certes bien détourné par ceux qui se cachant derrière cette formule justifient leur fuite en avant.
De quoi est-on sur au juste ?
Une seule vie ? Plusieurs vies ?
Sont-elles liées ?
En a-t-on des souvenirs ?
Des unes vers les autres ?

Pour ma part, j’aime à penser que nous avons plusieurs vie, et que les coïncidences d’une vie sont les reflets des épisodes de vies passées. Je suis persuadé que nous passons notre existence (qui est pour moi le cumul de nos vies) à chercher notre complément, notre autre nous-même, notre jumeau céleste. Au fil des vies, nous le rencontrons, comme ami, parent, enfant pour enfin se retrouver et fusionner dans une vie qui sera celle de plénitude. Concept personnel bien sur, et dont je ne cherche nullement à convaincre quiconque, mais conviction profonde…
Donc pour moi, nous n’avons pas qu’une vie ! Thèse et anti thèse, bon alors, pour un premier chiffre (le 1 en plus !) Ça commence fort !
Le un ou l’as ? Le hun hélas ! Aurait pu écrire Alphonse Allais (peut-être l’a-t-il fait ?), un de mes maîtres à penser et à rire… Bon encore une fois mes jeux de mots me reprennent…
Le chiffre 1, symbole de début, obsession des compétiteurs de tout genre, de tout poil. Être le premier, éducation de l’excellence qui depuis tout petit nous pousse, nous formate pour être le meilleur en attendant de naître le meilleur… Rassurez-vous des cerveaux y travaillent déjà, pour le bien de l’humanité… paraît-il…

1, chiffre unique, comme les 9 autres d’ailleurs, ce qui en diminue l’unicité. Diminuer l’unicité du un, tiens voilà une approche philosophique… 1 pour ce premier texte de la série, 1 en tête de série, 1 puis un autre à venir, et d’autres encore à suivre…


2 : chiffre pair, passe et manque

Un titre de casino pour un texte se referant à la vie. Être 2, vivre à 2, un temps qui passe et un manque de toi… Telle pourrait être la définition de ma vie. Encore aurais-je aimé ajouter : « être père » (oui, je sais, encore un jeu de mot !). Mais la vie passe, le temps fuit et tu t’enfuis… Pensées brumeuses, envie de nouveaux lendemains, envies de tendresses, de câlins, d’échanges vrais, toutes ces choses merveilleuses qu’on ne fait bien qu’à deux, toutes ces choses douces qui me font t’aimer, toutes ces choses agréables qui me manquent trop désormais.
2, symbole du couple, de la vie, harmonie corporelle ou nos corps sont bâtis autour de cette symétrie : 2 bras, 2 jambes, 2 yeux… Base de la dualité, base d’une relation, être 2 pour ne faire plus qu’un. 2 nombre amer lorsque les 2 se séparent. 2 nombre magique lorsque la fusion complice se forme et se prolonge.
En cela le 2 aussi est unique. Donc moins unique ?

Duo : musique ou chansons, mélange de voix, d’instruments, harmonies vocales et instrumentales, sensation troublante là aussi de ne faire plus qu’un…

2 aussi comme deux roues, première de nos mobilités, quoique nous démarrions à 4 roues ! Souvenirs émus de mes premiers tours de roues, des kilomètres avalés sans s’en douter, joie du vélo reçu au pied du sapin de noël, compagnon de jeu, moyen de locomotion au temps du collège, lâchement abandonné pour la mobylette (la vrai, pas un cyclomoteur) autre deux roues apprécié et aimé, apprentissage de la bricole et du moteur à explosion…


3 : trio, tierce, tierce, trois

Début de la famille. 1 couple plus un enfant. Prolongement de la fusion, naissance d’une nouvelle envie, centré davantage sur sa famille, celle qu’on créé, distendant parfois d’autres liens familiaux ou amicaux, quand ce n’est pas les liens du couple initial qui explosent. 3, podium des compétitions, classement scolaire et autres, base des jeux de pari, trouver le premier, le second, les 3 premiers… Tiercé, jeu prisé, « opium du peuple de France » disait Renaud dans une de ces chansons. Je me souviens enfant de ces bars pmu, de ces tickets me paraissant illisibles, de cette pince spéciale à encocher le ticket… De ces rêves de gains, du copain du voisin à un ami qui avait touché le tiercé dans l’ordre… Joies fanés d’une enfance heureuse et insouciante…

Trio musical. Mes premiers accents jazzy. Posé à même le parquet, ce vieil électrophone au plateau voilé, au diamant usé passant des disques fatigués aux craquements significatifs. Ampli à lampes enveloppant le son d’harmonies chaudes et désormais désuètes dans une pièce aux dimensions encore respectables. Plus tard, je découvris le chant et appris à chanter à la tierce, accrochant ma voix aux voix amies, superposition des voix, lignes mélodiques, arrangements, alchimie des sons, restitution sonore ou l’on cherche cette voix dont on ne connaît que le son intérieur…

Trois roues : mon tricycle ! En fer, avec benne basculante, s’il vous plait. Siège en tôle, rouge aux roues blanches… Ah là là ! que j’en ai fait des tours de roues dans ma cour, des chantiers improvisés, des courses au jardin pour ramener les légumes… Mobilité absolue, rigolade assurée pour moi bien sur et mes parents attendris.

Trois encore, trilogie, trois couleurs, tricolore, 3 x 8 : les horaires de travail, le monde actif, les chaînes, le monde ouvrier… Trépied, la stabilité par excellence : 3 pieds seront toujours stables, 4 pieds et voilà l’instabilité, la cale à mettre sous le pied de l’armoire, de la table, c’est toujours pour un pied, les trois autres sont stables. Une table stable… Je repense à mon professeur de mécanique, nous expliquant les bienfaits des systèmes triangulés dans le monde industriel, l’équilibre des forces, nous apprenant à les voir dans les ouvrages métalliques : pont, échafaudage, tour Eiffel, charpentes métalliques…
Trois c’est la stabilité donc. Voilà donc un critère d’unicité…

Trois, triangle, trigonométrie. Souvenirs mathématiques, période inconfortable ou l’on regrette le temps de 1515, Marignan et de hiboux, choux, genoux, cailloux…


4 : de quatre pattes à quatre roues

Evolution de l’homme, on naît, on évolue à quatre pattes avant de se dresser en bon homo erectus puis on connaît les joies des tricycles, bicyclettes avec une étape stabilisatrice à quatre roues, puis les deux roues motorisés et enfin les quatre roues motorisés : nos belles autos, nos fiertés, nos passions, symbole de liberté, de puissance, de supériorité.

Quatre, chiffre carré, rigide, droit. Quadrilatère et ses règles obscures, ses lois, ses définitions à apprendre. Carré, racine carré, autres joies de collégien… Magie des nombres, magie du nombre…

Quatre heures ! L’heure du goûter ! Comment l’oublier ? Nutella, confitures maison, tartines beurrées recouvertes de chocolat en poudre… Chocolat chaud l’hiver, verre de menthe l’été… Qu’ils étaient agréables et attendus ces goûter de l’enfance…

Quatre à quatre, la vitesse avec laquelle nous parcourons notre vie. Course effrénée du temps, erreurs de valeurs, choix de vie déments…

Quatre quarts, parfums d’antan, parfum d’enfance, odeur chaude et pâtissière de la cuisine, samedi après-midi à préparer le gâteau du dimanche…

Quatre roues motrices et comportements associés, rouleurs flambeurs dans leurs montres d’acier, écumeur de trottoir et de boulevard, pollueurs de sentiers lors de nos randonnées. Trop peu souvent utilitaire réel, trop souvent moyen d’afficher ou de chercher une respectabilité… Désolé si je blesse, ce n’est que ma pensée.


5 : cinq heures

Cinq heures, la cloche qui sonne, la fin de la journée scolaire, le retour à la maison.
Cinq heures donc, la cloche, la sortie de classe, le long couloir sombre, la grande porte de bois ouverte par la directrice et dehors les mamans attendant leurs enfants…

Cinq, nombre aimé pour sa table de multiplication mais aussi pour ces pièces de cinq francs, somme fabuleuse perçue parfois et qui donnait accès à des trésors colorés… Cinq comme les doigts de la main, c’est si beau une main, deux mains qui se rejoignent et s’emmêlent, demain…

Cinq comme les paroles de la chanson « il est cinq heures, Paris s’éveille… » Mais je doute fort que cette icône de mode se lève si tôt !
Paris sous l’orage : Paris : il tonne… Diable ! encore un jeu de mot laid !
Comprenne qui pourra !


6 : 6e sens, 6eme

6e sens. Je suis persuadé que l’homme en dispose, mais par trop de fainéantise, par trop de confort ce sens s’est émoussé et a disparu. Je suis persuadé que les peuplades les plus reculées de notre monde ont encore ce sens en éveil. Je suis persuadé que certains d’entre nous arrivent encore à le réactiver, à le réveiller, à l’utiliser, parfois sans le savoir, parfois sans s’en rendre compte. Utopie ? Et puis après ? Pourquoi pas ?

6eme. Aïe. Année de rupture. Passage douloureux de l’enfance…

7 : Les 7 péchés capitaux ou capiteux

Sept comme les 7 nains, les 7 jours de la semaine, les 7 péché que la religion a su créer pour rendre l’homme craintif, peureux et donc soumis à l’autorité divine ou supposé divine… Quelques recherches sur le sujet aidant, mes cours de catéchisme sont loin et j’avoue réviser peu le sujet, j’ai retrouvé sur la toile les définitions suivantes (source Wikipédia).
Bon au passage, ils ont même cité les démons associés et les vertus opposables :

la paresse, démon : Belphégor, vertu opposée : L’ardeur
l'orgueil, démon : Lucifer, vertu opposée : humilité
la gourmandise, démon : Belzébuth, vertu opposée : modération
la luxure, démon : Asmodée, vertu : chasteté
l'avarice, démon : Mammon, vertu : générosité
la colère, démon : Satan, vertu : joie
l'envie, démon : Léviathan, vertu : charité

Tout cela a bien sur inspiré la littérature mais aussi le …. 7e art ! Encore un 7 ?
C’est étonnant ou sept étonnant ?

Sept heures, du matin ou du soir, moments fatidiques qui rythment notre vie.

Sept merveilles du monde : qu’en reste-t-il ? Ce monde barge, ce monde fou qui ne sait ou il va, qui brûle son passé sans construire son avenir…

Sept familles, jeu enfantin, pratiqué même en voiture lors des voyages de vacances, sous l’auvent en camping ou autour de la table familiale… Bon, ok, j’avoue ! Seul jeu de carte dont j’ai compris les règles !


8 : un infini dressé ?

Le 8. Rond et lisse, reposant, réconfortant, symbole de bonheur pour les Asiatiques et pour moi symbole d’un infini dressé. Je préfère cette image plutôt qu’un infini en travers de la route, bloquant impromptu la route vers un avenir qu’on espère souriant.Huit heures, du matin ou du soir, autre ponctuation des journées. 8 heures, comme la durée du travail, le résultat d’un combat gagné : la semaine des 40 heures ! Mes journées de lycées, rigides, inflexibles : 8 heures de cours : 4 le matin, 4 l’après-midi.Huit, la longueur du mot binaire, l’octet, qui au cœur du processeur circule transite se calcule se tri se classe et font qu’aujourd’hui nos informations, nos loisirs, notre vie s’active, se cherche, s’exécute, d’un bout à l’autre de la planète.


9 mois, 9 ans…

Le voilà le dernier des chiffres !

9, tout neuf ! Le temps de construire, une vie, un enfant. 9 mois, non pas à attendre mais à vivre, découvrir, apprendre. 9 ans, un bail, pas si long que ça dans notre situation, n’est-ce pas ? Comme une fin de cycle, un passage entrevu vers la dizaine supérieure.Supérieure en quoi d’ailleurs ? Neuf ans qu'on se connaît, 9 mois qu'on ne connaîtra pas, du moins pas ensemble.

Peut-être toi? Sans moi, et moi jamais...

regrets éternels

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