Vive la vie !

Les jours rallongent, le temps libre diminue, place donc à la vie, la vrai, réelle et non virtuelle, telle qu’elle mérite d’être vécue, pleinement et à cent pour cent. Grande opération nettoyage donc ces derniers temps, fermeture des comptes, vidage de tout ce qui actif hier n’était plus que passif et désormais mort. Il faut laisser les morts reposer ne paix dit-on, on parle même de repos éternel, soit, en dehors de faire de l’humour noir, ce qui est mort n’était que choses réelles alimentant du virtuel, images et textes, proses et prises, point de proses éprises, cela relève du privé et non du public tant tout un chacun connait désormais le mode de fonctionnement de certaines face de bouc, encline à s’octroyer les droits des textes et des mots dits, des images comme des vidéos et d’alimenter la sphère des banques mondiales d’images, de sons, de mots, à des fins spéculatives. Exit tout cela, en premier lieu parce qu’après des mois d’utilisation, on s’aperçoit qu’on passe du temps à cliquer sur des icones plus ou moins connes, je parle du symbole et non des personnes associées, que le dialogue s’opère au haut débit d’une phrase par jour si votre interlocuteur habite à l’autre bout de la planète, voire à l’autre bout du couloir s’il a simplement des horaires ou des habitudes différentes des vôtres. Le temps passé devant l’écran est du temps perdu pour la conversation, l’échange, pire, la rencontre. Car là est la dérive de notre siècle, chaque jour se crée de nouvelles façons de communiquer, chaque jour un brique de plus s’empile dans le mur de l’incompréhension, nous murant dans la réalité de nos silences, nous bloquant chaque jour un peu plus dans la virtualité d’un échange.

Le besoin personnel de vivre au dehors, de parcourir mon monde, de goûter à d’autres plaisirs bien réels, m’a donc décidé à franchir le pas et défaire mes liens Ethernet et non eternels, quand bien même je serais en wifi, nettoyer et vider la moelle avant d’abandonner l’os creux, laisser dériver la « world compagny » sans s’en soucier plus. Surprise ce matin de lire dans la presse qu’une vaste opération était lancée pour quitter Facebook en ce jour ! Bigre, moi qui n’en ai parlé à personne, voilà-t-il pas que mes murs auraient des oreilles, ou bien serait-ce que déjà je manque à cette planète ? Non, n’ayez crainte, mes chevilles vont bien, mon ego aussi et moi par-dessus tout ! D’ailleurs, n’allez pas parler de surmoi, je surnage à peine dans ces flots, laisser-moi voguer à la dérive opposée des dérives actuelles, le temps est doux le soir de profiter de l’extérieur, jardinage, bricolage, grillades tout n’est que bonne humeur, certes, il n’y a plus partage avec l’autre bout de la planète, mais je préfère la réalité des mes amitiés réelles et présentes à la présence d’un liste réelle de liens virtuels fut-elle à croissance exponentielle. Libre. Heureux. Vivant. Réel. Que demander de mieux ? Je ne dénigre pas le virtuel, j’y ai rencontré de vrais amitiés, j’y ai fait de très belles rencontres, simplement je suis lassé du taux d’encrassement quasi exponentiel qui s’y dépose, de ce qui désormais est le fond de commerce d’un marketing pointu qui sait vendre le même miroir aux alouettes sous différents nom de site ou de miroir. Il y a dans tout ces sites de belles personnes mais elles sont de plus en plus enfouies sous tant de décombres de vies, de non remises en causes, d’absence de réflexion, d’oubli de soi, qu’il devient difficile de les trouver, pire, lorsqu’enfin on y débusque la bonne personne, on doute de sa réalité. Le virtuel a ce ci de puissant qu’il en détruit le réel. Soit, détruisons le virtuel et abreuvons-nous de réel ! Les accès sont clos, le bar est ouvert, jus de fruits compris, l’abus d’alcool étant dangereux pour la santé, l’abus de convivialité non !

La vie n’est jamais que ce qu’on en fait, chacun navigue au travers des courants qu’il souhaite, parfois même à contre courant, il suffit de savoir se comporter en capitaine, de tenir fermement la barre pour garder le cap, mais surtout, ne jamais oublier qu’on n’a jamais qu’une vie, que savoir s’accorder du temps et s’occuper de soi reste le luxe le plus enrichissant sans lequel on passe au travers des espoirs pour plonger dans l’abime des regrets. Les dérivatifs quels qu’ils soient ne sont que des dérivatifs, ils empêchent de prendre la voie directe, d’en affronter les difficultés, de combattre et de vaincre les conflits dont elle nous nourrit parfois. Fuir les conflits n’est pas la meilleure des choses, savoir les déjouer est bien mieux, cela galvanise, renforce et nous aide à aller toujours plus loin, toujours plus haut, en étant toujours plus fort. Il faut savoir se risquer à perdre pour gagner, acceptons cela et ne boudons pas notre plaisir de nous chouchouter, de nous voir grandir et dépasser les étapes d’hier. Hier, nous regardions au-delà du réel sur nos petits écrans….. Aujourd’hui, c’est le dos à l’écran que je regarde au-delà de mon réel. Voir loin c’est être prêt pour mieux vivre, alors bienvenu chez moi, prenez plutôt la peine de me téléphoner, mes services sont en dérangements, et même complètement désorganisés pour accéder jusqu’à moi…. La liberté n’a que le prix du premier pas, marcher sur les chemins de la liberté est une bien belle rando … à double sens, mais serais-je autrement sinon ? Portez-vous bien et choyez-vous dirais-je, pour cela, soyez-vous ! A bientôt donc, en vrai……

L'avez-vous fait?

Retour à la vie active, j’ai failli dire normale, comme s’il y avait une normalité dans un mode de vie que nous menons simplement par dépit de n’être point rentier, d’ailleurs, c’est quoi la norme ? Est-ce la quantité qui fait la norme ? La majorité a-t-elle toujours raison ? J’aurai tendance à dire que cela dépend…. Dépend de quoi ? Ben, si j’en fait partie ou pas bien sûr ! Mais revenons à nous moutons, plutôt, à notre réalité et même si le corps est ici, les pensées voyagent vers cet endroit si attaché à mon cœur et à ma mémoire de tous temps, cet endroit de nature entre terre et océan, ces forêts ou se mélangent les pins, les chênes qu’ils soient lièges ou pédonculés, cers arbousiers, ces fougères et tant d’autres espèces encore, cette plage ou j’ai tout fait, (et non pas cette plage ou j’étouffais, il faut bien ponctuer d’humour ces quelques mots lâchés pour conter cela !). Rectificatif, je n’y ai pas tout fait, non mais, je lis dans vos yeux égrillards que vous lisez entre les lignes des choses qui ne sont point, du moins pas de mon ressort, mais après tout, si vous lisez cela c’est peut-être bien un bout de vérité qui traine sur le papier, datant d’on ne sait quand, venant d’on ne sait où, pas de ma prose puisque vous ne le lisez entre mes lignes….. Donc, sur cette plage, je n’ai pas pratiqué ce à quoi vous pensez….

D’ailleurs, avez-vous vous-même pratiqué la chose en de pareil endroit? Je sais bien que parfois l’endroit vaut l’envers, je sais bien que parfois la pratique met dans un état de manque lorsqu’elle n’est pas pratiquée (respirez, relisez calmement si vous avez lâché au virage, lire doit rester un plaisir, tout comme bien des choses d’ailleurs) Il ya donc l’endroit, sublime et unique, il y a donc l’envers, qui à entendre bien du monde vaut le détour, encore que si le détour est trop grand entre l’endroit et l’envers je me demande si cela vaut la peine de faire le chemin, il y a le manque induit par l’absence de pratique, rajoutons le soleil, l’océan et ses saveurs si uniques, tiens, un « s » à unique, je trouve cela amusant….. Mais reprenons ! Donc, le soleil, l’océan, la plage, le manque….. Une ambiance détendue, des tenues légères, allez allez, je suis sûr que vous avez déjà craqué…. Non ? Avouez ! Il n’y a pas de mal à se faire du bien, la période quasi estivale s’y prête bien, que cela dure un jour, un week-end, les vacances d’été, il est si bon de relâcher la machine, profiter de se retrouver en bonne compagnie pour sentir ce besoin irrésistible et croissant en soi, cette attirance et cette envie de tirer.

Vous n’y aviez pas songer un seul instant ? Je n’en crois rien, cela reste tout de même un des sports favoris de notre pays, de l’été encore plus et à vrai dire, il n’y a rien de choquant à cela, si ce n’est peut-être le choc des boules entre elles ou contre le cochonnet…. Pensiez-vous à autre chose que de jouer aux boules, pratiquer la pétanque, la lyonnaise, ou simplement rigoler entre amis ? Et bien voilà, cela, sur ma plage, je ne l’ai jamais fait, d’ailleurs, le terrain s’y prête fort peu, si ce n’est avec des boules en plastique, souvenirs colorés de l’enfance…. Tiens, c’est vrai, je l’ai fait ! Vous voyez, je vous disais bien que sur cette plage, j’ai tout fait !

Ou presque…..

Mais, j’ai encore la vie devant moi, l’envie avec moi, il n’est pas de concours, il n’y a pas de liste de choses à faire, juste vivre, prendre le temps surtout de savourer chaque instant de la vie, quel qu’il soit, car même si l’instant parait triste au premier abord, il devient leçon de vie pour les instants à venir….

Le jour où le soleil ne s'est pas couché

En cette fin de journée, qui est aussi la fin d'un long week-end, allez donc savoir pourquoi parfois les choses se cumulent ainsi, tandis que la côte se vide de son sang dans le défilé rapide des voitures plus brillantes les unes que les autres, ce sang mélangé de tant d'origine, de tant de provenance, de tant de vies venues passés ici cette période de presque été, bref, tandis que chacun s'en retourne vers son domicile principal dans un mouvement unitaire qui sait à lui seul construire les bouchons de nos routes, je profite de mon contre courant pour aller voir ce soleil encore aujourd'hui si ardent se coucher sur les flots assagis de l'océan. Appareil photo emporté, je marche le long de cette piste connue et reconnue, en songeant au week-end passé, aux choses faites, aux êtres chers à mon cœur qui sont quelque part sur un bout de route ou déjà bien arrivés, sans que je le sache, non pour le savoir en soi mais par affection, ces sentiments qui font qu'on aimerait que tout aille au mieux pour tous ces personnages qui peuplent nos vies dans le cercle intime et premier. Dans les mêmes pas, les idées fourmillent, de textes, de mots qui se dessinent et se délient pour former d'autres sons qui sonnent d'autres mots, des pensées personnelles, car même une pensée impersonnelle est avant tout personnelle, puisque ici de neurones qui sauf erreur nous ont tout de même personnelles. Et puis, j'imaginais déjà, ce soleil se coucher sur l'océan dans cette si belle lumière entre orange et rouge, entre lumière saturée et ombre profonde, révélant l'ocre si particulier de ce sable si particulier, je me demandai comment ce nouvel appareil photographique allait saisir tout cela, comment serait le résultat de cette douce alchimie entre nature, œil humain, prise de décision pour paramétrer l'outil photographique puis déclencher la prise de de vue, fixer dans l'objectif cette fraction de seconde dans un processus qui s'accélère sur la fin. J'imaginais aussi tout simplement ce spectacle vu plusieurs fois mais toujours différent, à l'acteur unique, dans une trajectoire unique et sans cesse répétée, il entame sa lente descente depuis son apogée, semble ne plus bouger avant d'approcher de ce point qu'on nomme l'horizon, où le ciel s'unit à l'océan, dans un ligne légèrement courbe trahissant l'embonpoint de la terre, et là, les lumières changent, les couleurs explosent et exultent dans la gamme des oranges les plus profonds et les plus vifs, et là, la vitesse s'accélère comme si l'astre fatigué était pressé de se coucher là bas, derrière l'océan, tout au bout du monde, hors de portée de nos regards fixés ici. Combien de fois suis-je venu ici? Combien de coucher de soleil sur ma plage déserte, ce bout de nature perdue dans la nature sauvage d'une côte parfaitement déserte, naturelle, hors d'atteinte du béton et des immeubles dévastateurs de paysages? Les pensées voyagent, mais, sont-elles faites pour autre chose que voyager, ou plutôt, faire voyager?

Voilà le bout de la piste, le commencement du sable, même s'il est omniprésent ici, que l'on creuse pour les fondations d'une maison en centre ville, ou bien, plus naturel ici, ou la terre disparaît sous les flots nourriciers de l'océan. Voici la zone ou les pieds se libèrent de leur costume étroit, bon, pour ce coup-ci, la détente prévalant, ce ne sont que mes claquettes laissant libre aération à mes doigts de pieds que je n'ai jamais réussi à mettre en éventail bien longtemps. Le sable est chaud, doux, mouvant sous les pas, épousant les formes creuses de mes pieds, de sa texture si particulière, ni raffinée et fine comme en d'autres plages d'autres mers, ni grossier et trop proche du gravier comme en d'autres endroits de bord maritime. La végétation typique des dunes est bien installée, plutôt riche cette année, signe de réussite des travaux des hommes qui plantent et replantent dans l'espoir de voir enfin les racines s'étendre, tisser une toile qui saura retenir le sable malgré les vents trop forts. Il y a ces chardons plats et larges, gris verts comme beaucoup des plantes de sable, il y a ses graminées dont on orne si souvent les parcs et jardins désormais et qui de leurs feuillages graciles ondulent sou le gré d'Eole. Il y a la dune si pourtant toujours éprouvante pour les mollets lorsqu'il s'agit de se hisser pour s'en aller voir les flots. Je ne descendrai pas aujourd'hui au ras de l'eau, je préfère me poser sur le sommet, près d'une crête argentée, promontoire jonché de traces humaines, bouts d'arbres ballotés par les flots au point de les blanchir et de les user si régulièrement, bouts de plastiques issus de bouteilles et autres flacons jetés dans des décharges espagnoles, portés par les courants, déposés par les marées puis soufflés par les vents, triste constat que l'homme habite encore la planète terre, triste rappel que si tout est bien biodégradable, cela ne se mesure pas dans le même espace temps que la vie d'un humain. Assis là sur le sable, et non assis las, je ne suis pas fatigué de mon week-end, bien au contraire, entre sport et aventure, entre découverte et bricolage, entre marche et vtt, entre footing et balade j'ai usé mon temps, tester la machine dans ses rouages multiples, pousser le cœur à battre à fond, non par l'émerveillement d'une douce ensorceleuse mais par des courses contre le temps que l'on veut bien se fixer, dans un rythme dont on règle seul la cadence, à la recherche du point d'arrêt, non pas l'arrêt du muscle central, rien ne presse, mais l'arrêt par fatigue trop forte à endurer. Mais la machine va bien, peut-être même mieux qu'elle n'a jamais été, je ne suis pas médecin mais je connais tout de même mon corps, et les successions de courses d'un jour à l'autre, encore aujourd'hui en vtt dans le sable des pistes forestières, en poussant le jeu par la prise de vitesse et la gestion des dérapages qui du coup deviennent contrôlés me rassurent et me prépare à ce qui sera un défi futur, un besoin personnel d'atteindre un point là-haut, quelque part dans la montagne, une programmation non encore programmée, on appelle cela un projet, car c'est désormais comme cela que je vis, désynchroniser du ruban du temps, sans agenda ouvert qui impose de manger à sept heures, de poser ses congés en juillet d'un samedi à un autre samedi..... Je vis et je suis, je suis comme je n'ai jamais été, victoire sur l'inconscience qui m'empêchait de prendre conscience de ce que la vie est, de ce que la vie vaut, du temps qui passe et qu'il faut aider à passer plutôt de le combattre comme un ennemi héréditaire. Je suis donc là sur ma dune à attendre la lune, d'ailleurs la voilà dans son croissant grossissant, à attendre que le soleil se couche pour mitrailler sa chute et espérer le cliché qui fera la photo qu'on aime à partager.

Mais voilà que la brume envahit l'horizon, cette brume qu'on nomme entrée maritime, voilant le soleil, rafraichissant d'un seul coup l'épiderme et noyant tout espoir de beau cliché. Je tente tout de même, l'écran me renvoie de pales lueurs d'un jour qui se meurt, alors je range l'appareil, je contemple ce spectacle qui même s'il est différent du spectacle attendu, reste un spectacle magique. Alors je songe et me vient un message de tout cela : on calcule trop souvent les choses plutôt que les vivre vraiment. On visualise en nos têtes le résultat d'action plutôt qu'on ne vit le moment de l'action, on se projette trop souvent dans un avenir qu'on imagine le plus radieux possible, plutôt que de vivre pleinement l'instant présent.... On est trop souvent en position d'attente, une attente d'une chose merveilleuse et on oublie de vivre, on oubli que le plaisir n'est pas d'attendre mais de vivre en attendant, qu'il suffit parfois d'un grain de sable pour enrayer la mécanique céleste, mais à vrai dire, cela ne l'enraye pas, cela la dévie de sa trajectoire première, et si le but n'est pas le but fixé, le but surtout imaginer, il est quand même un but, atteint plutôt qu'à atteindre, un nouveau point de départ dont on doit tenir compte pour sa nouvelle trajectoire. En randonnée, on appelle cela une erreur volontaire, dans la vie, c'est trop souvent amorce de déception. Pourquoi être déçu? Il est au contraire très rassurant que les choses gardent un côté imprévisible, il est tout de même très enrichissant que rien ne soit défini comme on se l'imagine. Sortons de ce mode d'attente et vivons pleinement chaque instant, prenons comme un cadeau du ciel cette nouvelle issue, réalisons-nous au travers de tout cela... Ce qui compte par dessus-tout, c'est d'être en vie, c'est d'être envieux de demain, qu'on soit ici ou ailleurs, chaque jour apporte son trésor pour qui sait le voir et le cueillir.... Ce soir, le jour ne s'est pas couché, ou plutôt, il ne s'est pas couché de la manière attendue, et c'est là la leçon : n'attendons rien des autres, rien de précis, prenons ce qu'ils nous donnent, les plus beaux cadeaux sont les cadeaux non attendus.....

400

400. Quatre cents, quatre sang, quatre sans, quatre sens, qu'importe l'écriture, il y a toujours matière à foncer, à vivre, à raconter ce qui est, ce qui fut, le stylo reste l'outil magique qui éveille les sens en se mettant en quatre pour de jongleries en jongleries les sons de mots sonnent la douce mélodie des jours heureux qui peuplent nos existences bien plus souvent qu'on veut bien se l'avouer.

Quatre cents, parce que quatre cents textes dorment ici, plus ou moins drôles, plus ou moins personnels, plus ou moins émouvants. Un sélection de textes aussi car d'autres dorment ailleurs, dans des cahiers, dans des neurones, dans des poubelles aussi. Volontairement ou non. Après avoir vécu ou non. La vie est une succession de choix, et même, une succession de vies! Quatre cents textes sur un blog, au-delà de la magie qu'on accorde aux nombres ronds, ronds et tout ronds, au-delà du côté carré que représente le chiffre quatre et ses quatre angles dessinés il y a bien lointain par les marchands arabes, quatre cent textes se sont empilés en graduant les couleurs d'un arc en ciel de vie, d'un bleu sombre presque nuit à une palette de joyeuses couleurs chaudes et ô combien positives. Bien sûr, le parcours de l'homme n'est pas une progression à la linéarité constante, il y a toujours des replats, des baisses de forme, des phases de spleen, mais elles sont de plus en plus courtes, de plus en plus rares, de moins en moins profondes et n'appelle pas à des choix radicaux comme il fut il y a presque quatre cent textes de cela.

Quatre sang, comme l'addition sanguine d'une famille, celle dans laquelle j'ai grandi, celle dans laquelle j'ai appris, certes, pas tout, mais les bases, celles qui donnent l'envie d'apprendre, l'envie d'avoir envie. Le sang des origines, qu'il soit né de ces terres ventées et surchauffées d'un Lauragais qui dessinent ses paysages dans des successions de croupes arrondies et alanguies, offerte à l'astre divin, hérissant ses sommets de moulins désormais éventés appartenant à une époque ou faire de l'écologie n'était que naturel et surtout, un choix rendu premier par absence d'autres choix; le sang des origines plus lointaines, qu'il soit né d'autres reliefs d'un autre bout de France, mâtiné de déplacements liés aux conflits mondiaux et à la recherche d'emploi dans des époques où cela ne s'appelait pas encore mobilité. Le sang aussi que l'on se fait, et là est l'essentiel car on ne vit pas que de ses racines, on vit de ce qu'on bâtit, de la façon dont on se construit. On se fait parfois du mauvais sang, c'est surtout qu'on y accorde plus d'importance qu'au bon sang dont on irrigue ses veines. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Non, ce ne sont pas mes cinq dernières minutes, ou alors, c'est bien involontaire, toute ressemblance avec des situations ayant existantes ne seraient que fortuites et presque involontaires si nous n'avions pas un inconscient qui parfois demande la parole. La parole est aux inconscients! D'accord, mais vu le nombre, pas ici..... Mon bon sang à des parfums d'iodes, de montagnes, de rocailles, de maquis, de flores abondantes et parfumées, de contrées distantes et diverses car c'est bien la diversité qui construit la richesse....

Quatre sans, comme les quatre clubs sans l'étoile qui orne à chaque fois le maillot rouge et noir, comme hier les aviateurs ajoutaient sur la carlingue de leur avion un symbole à chaque combat victorieux. Les dieux du stade ne sont pas ceux qu'on croit et il n'y a, il n'y aura jamais qu'un seul Stade, celui qui écrit depuis pratiquement le début de l'autre siècle, l'histoire du rugby en lettre de sang, le sang rouge qui bouillonnent dans les veines, le rouge de la vierge, l'autre nom d'alors, ce nom porté par les aficionados d'un vieux stade de bois à la piste d'athlétisme cendrée, une enceinte détruite pour des aménagements routiers, le rouge associé au noir pour que ces deux couleurs portent haut une ville, un sport, un pays. C'est ce stade là et nul autre qui écrit en lettre capitole tout autant que capitale l'histoire et les valeurs qui sont les notre, n'en déplaisent aux marchands de spectacles, aux buveurs de paillettes, aux miroirs aux alouettes. Le Stade Toulousain, avant toute chose, honneur et félicitation au maitre de l'Europe et du championnat, dans ce sport qui fascine par ses règles propres et par la correction qu'il impose. Un sport de voyous pratiqué par des gentlemen, là ou le football n'est que sport de gentlemen pratiqué par des voyous. Sur le pré comme en dehors.... Combien je regrette de n'avoir pas pratiqué dès ma plus tendre enfance et combien j'eus été fier d'avoir un fils apprenant les bases de la vie dans l'ovalité d'un ballon et la convivialité soudée autour....

Quatre sens, juste pour la rime, parce que c'est bien de six qu'il s'agit, je l'ai toujours pensé et toujours su, n'en déplaisent aux trop assistés de notre monde moderne qui ne comptent les sens que jusqu'à cinq. Quatre sens à choisir parmi six? Je refuse le choix et je prends le tout, tout comme je prends ce que la vie me donne, non par passéisme, car je provoque aussi d'autres choix, mais parce que refuser ce qu'on vous offre c'est n'accorder que peu de valeur à celui qui vous l'offre et passer à côté du sens de la vie. La vie a-t-elle un sens? Oui, et même plusieurs! D'ailleurs, je n'en ai pas encore fait le tour mais il est vrai que je n'en suis qu'à l'aube.... Il est vrai que je sors d'un long sommeil, sans rien à rattraper, on ne rattrape jamais les choses, on les comprends, on en intègre le sens et on avance sur sa route ensoleillé ou étoilée, qu'importe l'éclairage, unique ou multiple, la vie n'est vie que dans la multiplicité de ses facettes, la richesse de ses expériences, de quoi avoir matière à texte, matière à écrire, mais par dessus tout, matière à vivre !

Alors, un blog au compteur à quatre cents, un jour de mai, jour de fête personnelle d'ailleurs même si la Pentecôte a supplée la Saint Didier cette année, un jour de soleil en bordure du monde, là ou le sable aux reflets rougeâtres disparaît sous les rouleaux d'écumes, un moment hors du temps dans des temps qui ne sont jamais que ce qu'on en fait....

Les seize coups de minuit

Allez donc savoir pourquoi il est des nuits qui laissent plus de souvenirs que d'autres, une sorte d'état entre rêve et réalité, de ces heures exquises dont on ne sait pourquoi elles prennent ce sens-là, sans savoir le sens qu'elles donneront à demain puisque demain est toujours un autre jour, sans savoir si ce sens si particulier est un sens si sensiblement particulier ou si c'est ce sens si particulier qui fait de sens-ci un sentiment plus particulier. Entre rêve et réalité, frontière étrange entre conscience et inconscient, équilibre de soi par la phase de communication qui s'établit entre le moi et soi dans ce qui n'est qu'un abandon à soi. Les heures défilent et sonnent sans qu'on sache vraiment combien de temps s'égraine, le chapelet des heures n'ayant rien à voir avec un chat nu, quel en serait l'intérêt? Autant laisser sa langue au minou, allez donc savoir de quoi il en retourne.... Se retourner est-il un retour vers le passé ou un changement d'attitude, un volte face, une prise de position ou une position prise? La douce lumière qui règne certaines nuits éclaire de son obscurité bien plus de choses que le plus brillant des soleils ne saurait mettre en exergue. Plaisir subtil et non limité, d'ailleurs, à quoi bon se fixer des limites, à quoi bon se fixer des contraintes, il est si bon de s'abandonner et d'abandonner cela à nos belles journées. La magie de la nuit réside dans cette régénération de l'âme et du corps qui, au travers des phases d'abandon, permet d'ouvrir chaque points d'énergie, qu'on les nomme d'un nom ou d'un autre, pour les décrasser des choses mauvaises accumulées et les recharger de choses nouvelles et énergisantes. Parfois, ces phases-là mettent à plat, ce qui fait qu'on a du mal à y associer l'idée d'énergie rechargée, pourtant cela est bien réel. Le repos de l'âme n'est pas nécessairement le repos du corps, et même si durant notre parcours terrestre les deux sont étroitement chevillés, cela ne veut pas dire qu'il y ait un parcours identiques et des phases identiques. Le corps peut souffrir sans que l'âme souffre, l'âme peut-être vide sans que le corps ne soit à plat. Chacun d'entre nous à son propre fonctionnement, je dirais même, ses propres fonctionnements. A chacun ses nuits, certaines brillent plus que d'autres, fusse par l'absence, facile, mais les plus brillantes restent des phares qui illuminent les neurones du présent comme du passé. Répétition, multiplicité, qu'importe le nombre de coup que la pendule sonne, le plus important est l'heure qu'il se fait. Il y a aucun plaisir à atteindre un sommet, établir un record si le plaisir n'est pas de mise durant l'ascension, durant les phases présentes qui amènent cela. Dans notre monde à la recherche sans cesse de performance et de sensationnel, on oublie trop souvent le vécu pour s'en tenir aux résumés purement statistiques. Entre deux résultats d'évaluations, peut-on traduire le parcours, la teneur, le plaisir pris et ressenti? Non, certainement pas. Il est des coups sonnés qui sonnent bien plus creux que d'autres, il est des heures plus creuses que d'autres, alors, cessons de comparer et de s'extasier devant ce qui fut, vivons ce qui est.

Décompte ou compte à rebours, chaque seconde qui glisse fait glisser vers la fin, bientôt sonnera donc le coup final, résonnera le gong pour clore ce qui fut avant d'être ce qui est. Aucun échappatoire en cela, restons-en zen, personne n'a dit que la fin est proche, d'ailleurs, la fin de quoi? Celle des haricots? Il en naitra d'autres, pour d'autres récoltes, pour d'autres repas.... La vie est un chaine ou chaque maillon fermé est fermé sur un autre, chacun d'eux représente une forme oblongue, un cylindre clos, un cycle dont on sort pour plonger dans un autre. Bien sur la fin est souvent traduite par un sentiment de tristesse, peut-être tout simplement parce qu'induit par la peur d'attaquer le cycle suivant, la peur de la remise en question, la peur d'aller de l'avant. Nous avons toujours un frein à l'avancement, une peur du changement alors qu'il est nécessaire, salutaire et gratifiant. Les chenilles quittent ainsi leurs vies terrestres et défiolatrices pour contempler le monde de plus haut, voler au gré des vents et s'en venir visiter les plus belles des fleurs. Aimeriez-vous rester toute votre vie une chenille? Non, alors accepter le changement et allez de l'avant! Soyez-vous, ouvrez-vous au monde, oubliez les records d'hier pour vivre ce d'aujourd'hui. Et même s'ils sont moindre en valeur, ils seront bien plus beaux parce que présent. On ne vit pas de souvenirs mais d'avenir. La route est là, devant nous, et même s'il faut se faufiler au départ, s'il faut tailler quelques ronces qui cherchent à entraver la progression, chaque coup de sécateur donné, chaque ronces abattues est une ouverture vers demain, un déblocage de sa propre progression. Les ronces du parcours sont comme la chrysalide du papillon, des entraves d'un passé dont il faut se débarrasser pour aller de l'avant, se métamorphoser et vivre pleinement sa nouvelle vie. Oui, cela coûte, oui la peur d'un avenir plus radieux pèsent sur les choix, oui, rester dans sa zone de confort est chose facile. Il faut se faire violence, parfois même avoir recours à des passeurs, ces êtres étranges sortis de l'ombre on ne sait plus comment, on ne sait pas toujours pourquoi, mais qui s'avèrent être de la trempe de ces berges de montagnes qui hier, par leurs connaissances des sentiers transfrontaliers, ont permis de faire éclore en des nouvelles vies tant de victimes des ignominies dont seul l'Homme à puissance créatrice. Passeurs de frontières, qu'elles soient frontières terrestres ou bien frontières de l'âme, qu'ils soient personnages réels ou bien appelés à la rescousse d'un monde qui n'est peut être pas si irréel que cela, anges, archanges, elfes, fées, ou autres martiens, l'important n'est pas dans ce qu'ils sont mais dans ce qu'ils apportent, non pas dans ce qu'ils font mais dans ce qu'ils nous permettent de faire, car la clé véritable est là, ce n'est pas l'autre qui fait, mais soi, ce n'est pas la main tendue qui lance le mouvement mais bel et bien de tendre la sienne vers celle-ci car cela traduit bien l'envie d'avancer, ce qui vous l'avez compris reste le plus important. Alors amis, anges, créatrices divines, personnages vivants, défunts ou virtuels, quelle que soit l'aide apportée elle ne peut naitre que dans le berceau d'un cerveau acquis au changement, c'est sûr alors, cessons d'en avoir peur et mettons tout en œuvre pour le vivre pleinement et assurer ainsi sa réussite.

Voyages en bus

Voyage en bus. Départ au petit matin pour un week-end de randonnées. Moment spécial entre individualité et collectifs, sourires, mots échangés, rires, plaisir d’être, être là, détente, loisir, plaisirs. Ma place dans le bus, au fond, banquette surélevée, visibilité maximale, voir, ne pas être étouffé par le dossier de devant, profiter d’un champ visuel sans limite ou presque. Peut-être les mêmes raisons qui me faisaient quitter la trace, sortir parfois des pistes et prendre de l’altitude, voir d’en haut les autres, le monde, les paysages, lorsque j’allais au ski. La même chose en randonnées, lorsque de deux sentiers je prends celui qui s’élève. Voir d’en haut comme l’oiseau qui plane sur les plaines scrutant la vie terrestre. Voir et s’isoler, plaisir solitaire de la contemplation. En écrivant cela je repense à mes années d’enfance, mes courses solitaires dans mes montagnes, que ce soit lors de ces week-ends où parents et amis œuvraient à retaper la vieille ferme, vaisseau de pierre accroché à ma mémoire, racinée dans mon cœur, tant de durs labeurs, non mécanisés, du béton à la pelle à même la route, des pierres à deux livres par kilo comme disait mon père, des efforts non comptés par les adultes, du travail des adultes non réalisés par l’enfant que j’étais. Moi, mon travail d’alors consistait à parcourir le vaste monde qui allait au moins jusqu’au champ d’à côté, de voir vivre et de m’intéresser aux faits et gestes des autochtones, les écouter parler puis converser avec eux, découvrir des mots d’un patois presque semblable à celui familial. Est-ce de là qu’est né mon instinct de sociologue ? Petit à petit les limites se sont espacées, peut-être dans le même temps que mes pas m’éloignaient des pierres usées de la maison déjà centenaire. Est-ce-là qu’est née ma passion de la randonnée ? Mes pensées voyagent sur ces terres ariégeoises, mes terres ariégeoises, écrin d’enfance et de liberté, courses digne des plus grands explorateurs, ivresse des découvertes. Le bus traverse les vignes des corbières scindées en deux par ce long ruban d’asphalte presque rectiligne. Des paysages tant aimés aussi, plus tard, lorsque j’ai aimé vraiment et entièrement, dans une dimension première une belle étrangère à mon monde d’alors, une douce personne qui a su me faire découvrir combien ces austères paysages que le regard trop pressé des touristes trop pressés ne voit que comme alignement de vigne, arides collines alors que ce décor recèle tant de trésor. Heureux qui sait voir, prendre la peine de voir, de vouloir apprendre, comprendre, découvrir, s’enrichir. Au-delà des racines familiales, il ya les radicelles qui ont poussées, qui sont venues tisser une toile de sourire, de plaisir, par et pour des lieux, des choses découvertes, comprises et apprises. Rencontre de deux espaces temps : mes souvenirs d’enfance se télescopent aux souvenirs d’avant-hier, mes montagnes ariégeoises viennent s’associer à la montagne Alaric. Aucune nostalgie, profusions de souvenirs. S’y ajoutent de belles images plus récentes, un village, des vieilles pierres, la nature, le relief, une cascade en but de balade, la découverte d’un coin d’Aveyron en d’autres plaisirs. Je n’oublie pas non plus mon cœur océan, celui de mes premières vacances, camping, caravane, populaire et convivial, puis les retrouvailles, à l’âge où ont poussé les yeux d’adultes. Mon regard vient de croiser un bouquet d’oliviers chers à mon cœur, un coin de décor que je retrouve avec plaisir, des rires en tête, joies agraires entre amis, bières appréciées et grillades au feu de cheminée dans un autre vaisseau de pierre, sans jeu de mot autre qu’un affectueux clin d’œil à maitre Pierre…. L’esprit voyage, de pierres en Ariège en pierres en corbières, de pierres en Aveyron aux rochers couvert d’écumes de mon bel océan.

Je suis de partout et de nulle part. Citoyen du monde, terrestre extra-terrestre, voilà que le bus profile la Clape dans son pare brise, autre montagne de souvenirs. Mes jeunes années. Des samedis à la mer familiaux, dont la jeunesse de mes neurones ont perdu la trace, trahi pas quelques photos noir et blanc dans un album haut en couleur. Je suis né en noir et blanc, cela semble dérisoire aujourd’hui, j’y pense en évoquant mon album photo, le noir et blanc était notre couleur, photos, télévisions, monde archaïque aux regards actuels mais notre monde, mon monde. Je quitte la nature pour la technologie. Mon baladeur me remplit les oreilles du dernier album de Grand Corps Malade, Enfant de la ville. Aux sons des mots choisis je réalise qu’au-delà du côté rural et très nature des pas décrits ici, je suis moi aussi un enfant de la ville. Souvenirs de mes grands-parents vivant en immeuble d’un temps ou on ne disait pas HLM, encore moins quartier défavorisé, une époque où la ville, ma ville avait dimension humaine, et où l’humanité était plus humaine. Mes racines sont donc là. Urbaines et rurales, Urbi et Orbi, ma ville et tout plein de satellites autours. J’aime cela, découvrir, partager, faire partager, et, chose nouvelle, j’aime ma vie même si parfois encore j’y cherche un sens. Les chevaliers cathares sont debout à l’horizon, les paroles de la chanson de Francis Cabrel résonnent dans ma tête. Bages, la nautique, Narbonne, virage vers l’est, Béziers plutôt que Perpignan, combien de coup de volant ai-je donné ici ?

Le sens de ma vie. N’a accompli sa vie que celui qui a planté un arbre, fait un enfant et construit sa maison dit la maxime. J’ai planté bien des arbres, tout comme je me suis bien planté…. J’ai acheté une maison plutôt que d’en dresser les murs, j’ai vu grandir bien des enfants, des miens sur des missions d’intérim, colonies, vies de couples, puis la chair de la sœur de ma chair, petit bout qui pousse depuis déjà quinze ans…. Mes choix de vies ont dicté les choix de la vie. Je mesure, j’intègre et j’accepte cela, je m’apaise aussi et surtout de quelques regrets désormais eternels. Une paix acquises après des années de luttes contre le plus grand ennemi que l’on n’a jamais : soi-même. Je ne sais plus s’il faut dire de guerre lasse ou las de guerres. Combats futils et inutiles, combats contre des moulins à vent, des personnes qui ne changent pas, qui ne changeront pas, des discours dont on connait par cœur les réponses, cela fait froid dans le dos autant de prévisibilité, aucune envie de maintenir cela, couple ou autres amicales relations, l’échange nait de la diversité, de l’inattendu…..

Quelques jours de randonnées dans la Gard, une coupure, une bouffée d’oxygène, découverte de terres inconnues, avec tout de même une forte similitude dans les paysages avec mes paysages D’Alaric, même flore, même ruralité, si ce n’est des maisons plus cossues, donnant une décor moins austère….. Mais cela, je vous le conterai plus tard……

Le gris du ciel

En prélude à ce texte, je précise qu’il ne date pas d’hier mais plutôt d’avant-hier…. Un morceau extrait du cahier des bribes tracées à l’encre bleue, quelques lignes par feutre et non par faute, sur un cahier jamais assez usé ni usité, en des lieux enchanteurs qui savent apaiser mon âme même lorsque la paix y a enfin élue domicile…..

Ce matin le temps s’est mis au gris, du gris sonnant la révolte du temps sur les tempes grisonnantes d’une vie frissonnante. Ce matin, le ciel est d’eau, cette eau de vie nécessaire à nourrir les vies, rendre ce vert craquant aux décors asséchés par les brulures des jours précédents. Une sorte d’été au printemps, une sorte de chaleur sur ma pointe de terre, comme un peu de piment venu enflammer la recette des jours. Pause océane, à l’abri du temps, à l’abri du monde, à l’abri de la vie, à l’abri des vies. Le monde tourne, et moi, électron libre, je tourne avec lui, par force, sans le vouloir, ni sans vouloir lui échapper. Les nouvelles sont bonnes, du moins, elles me font bien sourire. Un éternuement de la terre et voilà les plus brillantes des technologies humaines clouées au logis. Un volcan tousse en Islande, les avions restent au sol en métropole et chez nos voisins du monde. Belle leçon de réalisme à l’heure où Avatar inonde le marché commercial des DVD et autres blue Ray, la terre est maitresse chez elle. Elle ne tremble pas, elle se secoue, elle vrombit, elle tousse, elle grogne et s’ébroue comme une bête cherchant à se débarrasser de ses désagréables parasites. L’Homme.

Vivre à l’instant, gouter aux joies des paysages plutôt que des pseudos conquêtes de l’Homme, le plus grand architecte reste celui de l’univers. Infos sans infos, vitrines sur le monde éteintes, plaisir d’être dans ma bulle à l’abri de la furie d’images inutiles. Isolement aussi du fléau de notre XXIe siècle. Chaque période de notre histoire a connu ses fléaux. Qu’ils furent pestes, choléra, guerres ou holocauste. Nous avons été dotées de grippes : aviaires, porcines, mexicaine, H1N1, asiatique, A, B, ….. Mais notre plus grand fléau, celui qui conduit à l’isolement, à la perte des sens, de la conscience, qui inhibe les sens vrais et existe les fantasmes, c’est bien le virtuel. Qu’elles que soient les atteintes, le résultat reste le même : une virtualité qui déforme de trop la vérité, au travers du prisme de l’écran. Fausse informations en totale liberté de circulation, fausses séductions en totale désillusions, fausses relations en totale collection. Catalogue sur le monde, objet de convoitise à cliquer de-ci, de-là, bâtir sur des rêves une réalité, croire au miroir avant de croiser le vrai, société moribonde de ses jugements, combien sont allés s’extasier devant Avatar, combien en ont compris le sens caché ? Leçons et messages à répétition, valeurs des relations, amicales, amoureuses, respect de la planète, des êtres, utilisation des ressources, combat déséquilibrés mais basculant du côté des envies les plus fortes. Combien éblouis du message écolo continuent malgré tout à pourrir cette planète-ci ? Les ballades ont repris, les sentiers ont déjà leur lot de papiers, de plastiques, toutes ces traces humaines si utiles en ces terrains-là…. L’écologie n’est pas un mouvement récupérateur, mais un respect de soi, des autres, de son chez soi où que l’on soit. L’humanité n’est pas une utopie, mais un respect de soi, des autres, une réalité.

Quand comprendra-t-on qu’on doit aimer les gens pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils font ? L’attrait, dans la réalité, vient d’un physique, une attitude, une façon d’être, un réalité en trois dimensions, pas un cv où les mots prennent le sens qu’on leur donne, qu’on en lit, où l’écart de référentiel fait qu’on comprend ce que l’autre n’a pas écrit…. Rien ne remplacera jamais cette connexion faite sans attente de résultat, cette envie de connaitre l’inconnue plutôt que de connaitre qui se cache derrière une description. On peut au cours d’un dialogue aider à faire percevoir les choses, être présent, participer à l’évolution, mais ce ne sont pas ces étapes-là que doivent cacher l’être humain présent derrière. Il est un combat qu’on a peine à mener, surtout au sortir de vies empilées sans réels apports. A trop panser ses blessures on oublie de penser au-delà, on craint avant d’affronter, on ne prend plus le risque de perdre, du coup, on fuit celui de gagner. Sur les chemins du virtuel, on croise aussi ceux qui ont peur de ne pas gagner, ceux qui dévorent vos vies avant de les connaitre, qui plantent leurs crocs dans vos chairs et vous pompent la moelle de votre existence. Subtil équilibre à trouver entre ces « trop » et ces « pas assez ». Subtil déséquilibre entre peur d’avancer et peur de stagner. Peut-on être sans avoir été ? Porte-t-on toujours le poids de l’existence ? La gomme est bien plus difficile à manier que le crayon, mais elle est nécessaire. C’est aussi là un des manque de notre cerveau, il n’y a pas de bouton de remise à zéro. On oublie trop souvent de faire des paliers, de prendre des pauses, de ces pauses qu’on appelle pause d’intégration. Il faut savoir souffler, digérer, intégrer, apprendre pour avancer. La pause est nécessaire à l’avancement. La pause est le seul moment où on se rencontre soi, vraiment. La plus belle des rencontres, c’est bien celle-là.

Le gris du ciel est magique, il réveille les verts de ce printemps offert, il révèle les couleurs qu’hier encore le soleil écrasait de trop de lumière. Le gris du ciel nous fait percevoir que la vie est un cycle, de bleu et de gris, qu’il faut profiter des deux, car c’est par ces deux éclairages que se construit la vision complète de notre monde. On aime le soleil par rapport à la pluie. On aime le gris, roulant, menaçant, par rapport aux éclaircies qui lui succéderont. Toujours. Il est bien des rimes à toujours….

Mais où sont passées les tomates d'antan?

Dans une période mouvementée d’un point de vue climatologique, chacun y va de sa petite interprétation du temps et de ces fameux saints de glace dont il convient de respecter l’orthographe, un saint est un saint, soyons sains et sachons à quel saint se vouer, ne cherchons pas prétexte à se glacer les sens ni à réchauffer de féminine présence…. Point de grivoiserie là-dedans, tout de même, gardons cela pour plus tard peut-être, lorsqu’il fera un temps de couette par exemple. Donc, voici ce que j’ai glané sur le site officiel de la météorologie nationale :

« Les Saints de glace sont au nombre de trois : Saint Mamert (11 mai), Saint Pancrace (12 mai) et Saint Servais (13 mai). Selon la tradition populaire, ils ont la réputation d'apporter le froid et la gelée, signature d'un ultime sursaut de l’hiver : « Les Saints Servais, Pancrace et Mamert : à eux trois, un petit hiver». Dans les croyances populaires, une fois cette période passée, le gel ne serait plus à craindre. La plupart des calendriers mentionnent actuellement d'autres saints à souhaiter ces jours-là : Estelle, Achille et Rolande. Le changement date de 1960, l'Église catholique romaine ayant décidé de « remplacer » ces fameux 3 saints associés aux inquiétudes des jardiniers. «

J’ajouterai un dicton facile et connu : « jusqu’à la sainte Denise, l’hiver en fait à sa guise » La sainte Denise étant le 15 mai, voilà un moyen simple et rapide mémoriser la période qui peut être fatale aux plantations trop tôt effectuées. Ces diables de gelées viennent grillées non pas de leur froide morsure, mais plus souvent du dégel rapide au soleil matinal de ces premiers jours de beau temps, des plantes trop fragiles produites par notre belle société de consommation. Regardons en effet les lois du commerce : Il faut vendre et pour cela mettre à disposition de l’acheteur ce qu’il souhaite trouver, et pire, inciter l’acheteur à acheter des choses dont il n’a pas besoin ou encore, qu’il n’est pas l’heure de trouver. Ainsi, on mange du raisin ou des fraises en toute saison, et on plante des tomates et des plantes aromatiques de plus en plus tôt, puisque, pour vendre, il faut aussi proposer à la vente ces plantes synonymes de soleil et de chaleur, bien avant ses concurrents. L’autre soir, je suis tombé sur un reportage qui expliquait le désespoir des chercheurs face aux plants de tomates : Imaginez un peu, ces braves chercheurs (on ferait peut être mieux de les appeler trouveurs ?) n’arrivent pas à trafiquer les gènes de cette solanacées pour la transformer en arbre qui puissent produire tout au long de l’année, et ne pas avoir un cycle de vie tel que nous lui connaissons, c'est-à-dire de ne vivre qu’entre ces deux équinoxes et surtout, hors gel…. Le goût ? Ah non, ça ce n’est pas l’objet de l’étude ! La culture nécessite des fruits à chair ferme et tenue dans une peau épaisse résistant aux différentes opérations de manutention entre la cueillette verte et les cageots de murissement avant d’atteindre les étals des marchands puis enfin, la table du consommateur. Société active, technocratique, ou l’hybridation a inculqué qu’une plante achetée ne donnait pas de graine apte à la reproduction. On combat l’OGM alors qu’il existe depuis plus de trente ans, le tout premier étant le soja, et les utilisations de cette plante sont aussi varié et inattendue que nous en consommons de l’OGM dans la moindre douceur chocolatée par exemple….. Bref, le climat commande les hommes et au lieu de jouer les éternels insatisfaits nous ferions mieux de vivre en osmose avec notre planète. Nous avons eu très chaud, fin avril avant de connaitre un nouveau coup de froid, ce fameux coup de froid, de pluies, de grosses vagues et autres tourments saisonniers qui font penser à ces fameux saints de glace…. Alors, patience et respect du temps, respect des plantes et des plantations. Rien ne sert de courir, il faut partir à point disait la tortue au lièvre de ce brave La Fontaine. Cessons donc de croire que planter tôt revient à récolter tôt. Les plantes ont besoin de chaleur, de lumière, d’aliment et d’eau pour croitre certes, mais encore plus pour se reproduire par le biais de graines contenues dans leurs fruits. Patience, encore quelques jours à attendre pour planter ces jolis pieds de tomates issus du semis familial. Il y a là des variétés anciennes dont voici la quatrième génération à profiter des saveurs gustatives de ces fruits, des graines savamment récoltés au crépuscule de la vie de la plante pour dès l’aube suivante faire naitre le précieux semis. Une graine, une plantule, un plant, un pied, des fruits, des graines…. Voilà le cycle de la vie sans hybridation dévastatrice et castratrice. De bien jolis fruits que j’aime à cueillir par des belles journées pour les consommer aussitôt, gouteux et riches en vitamines charnus et à la peau point trop épaisse, d’un temps où les manipulations restaient limitées…..

Un coup de froid, de la pluie, le retour de l’hiver et voilà les envies de soleil de salade de tomates, de fraicheur et de tentations….. Un appelle de la chair et de la bonne chère…. Bien sûr, il va falloir attendre encore, mais l’attente fait partie du plaisir, non ?

Au delà des mots


La vie réserve toujours ses pauses, celles nécessaires pour intégrer de chaque jour les leçons, comprendre le pourquoi du comment, réaliser l'architecture quasi parfaite de ce que nous nommons hasard, qui fait qu'un jour se trouve sur notre route une personne, la personne qui apporte la pierre à l'édifice, grain de sable, cailloux, pierre de taille ou bien bloc immense, tout est important dans l'appareillage pour construire la muraille solide et forte qui construit notre tour de Babel. Un moment de doute, un phase de spleen, les pensées voyagent, volent et se posent, au creux d'une épaule, dans le son d'une voix, le réconfort vient de quelques mots, un regard, une attention, de l'attention qu'à ce moment-là, le hasard vous donne sous la forme d'un être, matériel ou non, virtuel ou réel, rencontre magique, unique ou renouvelée, des liens parfois se tissent, d'autres s'éclaircissent, l'aide vient d'une aide amie, parfois juste parler permet d'ordonner soi-même ses propres idées, ses propres pensées, la discussion complice n'est qu'une façon confortable d'exprimer ses pensées sans les travestir de séduction puisque l'enjeu n'est pas là.

Parfois, ce n'est pas une oreille amie, par manque d'ami, ou plus simplement, par pudeur, par absence de savoir se livrer, et là, ce peut être un lieu ami, un coin secret, un endroit où l'on se sent bien, où les pensées voyagent dans des vols brouillons pour peu à peu se former, s'aligner, danser comme un cerf-volant au gré des vents.... On a tous des endroits aimés, qu'ils soient des coins de son chez soi, que ce soit par l'intermédiaire de photos, ou encore dans des lieux dont on ne sait pourquoi la magie est là mais dont on sait le bienfait d'y venir, d'y être, de s'y poser, mais mieux encore, de s'y retrouver..... Chacun ses coins, chacun ses endroits, les miens sont peu nombreux, mais ils sont. Attaches sentimentales ou racines profondes, coup de cœur rencontrés au hasard de la vie, coup de cœur contre coup de blues, des pauses hors du monde et hors du temps le temps de fuir le monde et de poser les choses qui de leurs vols désordonnés désordonnent nos vies. Méditation, réflexion, relaxation, ce n'est pas l'appellation qui compte mais l'action, tout comme la victoire à l'issue du match importe plus que le nom du buteur, le résultat repose sur le collectif, notre propre collectif, celui de nos idées, de nos vécus, de nos envies, de nos passions, de nos attentes. Apprendre à libérer ses pensées, à les formaliser dans des mots qui cassent les maux, ces maux qui trop souvent cachent les mots, l'expression libère, express son, même si par timidité les sons restent personnels et intérieurs, mais ce qui compte le plus, c'est la spontanéité, libérez les idées sans chercher à les formuler dans le bon ordre, d'ailleurs, quel ordre est le bon?

Savoir écouter n'est pas savoir parler, surtout quand il s'agit de parler de soi. On abuse trop souvent des mots timidité et pudeur, parfois c'est la vie, les successions de vies qui ont entouré le corps, le cœur, le cerveau de lourdes chaines aux multiples cadenas dont la patience seule sait trouver les clés, la patience et l'envie, l'envie et le désir, ballet ou parade séductrice pour apprivoiser et déjouer l'attention mal attentionnée qui bloque la libération, l'envol de maux par l'expression orale entendue et partagée. Savoir déjouer la garde, tromper la vigilance, pour extraire les trop rares mots qui bloquent encore trop les mots enfermés. Rien n'est enfermé à jamais, il suffit d'un je ne sais quoi pour que la porte s'entrouvre et finisse par exploser sous la fureur des flots trop longtemps contenus. Ce moment-là est une réelle jouissance, une libération, et on mesure la gravité de la vie qui seule a su tisser sa toile, enserrer les pensées dans un coffre pas si fort qu'il faut arriver à forcer, soi de par soi-même, soi par l'aide amie d'amis.

Parfois, l'ami est là, sous la forme d'un stylo, d'un cahier, ou d'un écran, d'un clavier. Les mots dessinent des phrases, les phrases s'imaginent en texte, en prose née de pauses, en vers d'idées en vrac et presque à l'envers, peu importe, il suffit d'aller au bout de l'expression, il suffit de savoir se poser dans ses endroits secrets et personnels, de se retrouver dans un contexte intime et d'oublier qu'il faut s'oublier pour arriver à oublier mais au delà de l'oubli le plus important et de vivre, de savoir nettoyer ces traces anciennes de passé dépassés, de penser aujourd'hui pour mieux vivre le présent et y poser les fondations d'un avenir encore plus fort, encore plus grand. L'aspiration des sommets peut donner le vertige, faire perdre le sens des réalités, un mal des montagnes à ne soigner que par des pauses d'intégration, ces pauses au bord du monde, au milieu des éléments, entre air, terre, eau et feu, peut-on vivre sans ces quatre et indissociables unités unies pour former le tout de la vie?

comme une évidence

Comme une évidence, chaque jour vécu devient un jour de mieux, comme un aspiration positive qui fait décoller la vie, un aspiration continue, régulière, sans heurt, une progression bien au-delà des rêves, bien au-delà des espérances, une aspiration certes dévoreuse d’inspiration pour l’heure. D’ailleurs, l’heure est plus à la respiration, gouter un peu plus à chaque fois cet air neuf, sentir non pas la différence car pour cela il faudrait intérioriser les airs du passé pour s’en servir de référence, et ces airs-là sont viciés, non, respirer comme si jamais les poumons n’avaient respiré, voir comme si jamais les yeux n’avaient vu, apprendre ce qu’on n’a jamais appris, sentir ce qu’on a jamais senti, réaliser combien le monde est beau, combien la vie est puissante dès lors qu’on sait y poser le regard qui convient. Nouvelle attitude, nouvelle vie, nouveau départ mais les choses deviennent si faciles, si évidentes qu’on a parfois du mal à comprendre pourquoi cela arrive aujourd’hui plutôt qu’hier, pourquoi être passé à côté de tout cela, hier, avant-hier, et les jours qui ont précédé les jours. Il n’est pas question de renaissance, non, il est une naissance, une vie qui commence, au sortir d’un long enfermement, au sortir de trop d’impasses, de choix mauvais et de fausses joies. Mais tout n’est pas si mal que cela dans le passé, et même, rien ne fut mauvais. Chaque chose, qu’on puisse l’analyser bonne comme mauvaise, est une bonne chose, une source d’enseignement, sur soi, sur l’autre, sur la vie, sur le sens qu’on donne à sa vie. Chaque étape n’est jamais qu’une étape, chaque douleur n’est jamais qu’une leçon reçue, tout est prétexte à évolution, dès lors qu’on sache et qu’on veuille comprendre pour évoluer. La sagesse des anciens est prolixe en courtes sentences : « on ne change pas les autres, on change soi….. », « vouloir c’est pouvoir… », tant de maximes, de proverbes, de citations, tant d’exemples, de lecture mais pourtant l’esprit ne sait voir qu’avec ses yeux bien ouvert.

Pourquoi un jour les yeux s’ouvrent et savent enfin voir ? Je ne sais pas la cause, mais je mesure avec un plein bonheur les conséquences. On peut croire en la vie, en des dieux plus ou moins odieux, en des anges ou autres figures ailées, sans parler de figures zélées, on peut croire en des amulettes tout comme la petite fille d’Andersen a cru en ses allumettes, on peut être superstitieux et se bercer de superstitions, mais au-delà de toutes ces croyances extérieures auxquelles on aime se raccrocher, la plus belle des croyances à avoir, c’est la croyance en soi. Sur qui donc peut-on mieux compter que sur soi-même ? Voilà bien le seul être qui accompagne notre vie tout au long de la route, quels qu’en soient les méandres, ce n’est pas là un dieu dont on ne comprend pas qu’il puisse emporter dans sa furie tant d’innocentes victimes, ce n’est pas une entité spirituelle qui soudain ne répond plus lorsqu’on la sonne, ce n’est plus un esprit errant entre trépas et au-delà qui veille sur notre vie, l’empêchant d’accomplir son chemin, c’est soi. Voilà bien ce qui fait peur, se retrouver face à soi, sans fard, sans pudeur, se voir tel qu’on est, voyage de l’intérieur, s’accepter et faire de soi son meilleur ami, ensemble relever les défis, tel est le sens de notre vie. Aucun prêche d’égoïsme, mais il faut d’abord être soi pour rencontre l’autre. Il faut savoir s’écouter, s’apprendre, s’entendre, se redonner confiance. Rentrer dans sa propre vie, habiter son propre corps, le physique comme le psychique, c’est un sentiment unique de légèreté, de confort absolu, un envie qui danse comme une évidence dans l’esprit reposé de ne plus vivre tant de guerres lasses. Tomber amoureux, non pas d’une autre, fuite futile qui ne fait que repousser un peu plus loin la terrible échéance du réveil sonnant, non, tomber amoureux de la plus belle personne qu’il soit, soi. S’aimer soi, tel qu’on est, se consacrer à sa vie, se concentrer sur sa vie, c’est bâtir nos propres briques, pas de celles qui murent et enferment, non, de celles qui construisent la place où bientôt se croiseront dans des bonheurs partagés des destins croisés.

Doux rêves dites-vous ? Peut-être à vos yeux qui ne goutent encore qu’à l’ombre. Encore, car je souhaite à chacun de connaitre la lumière, sa lumière, non pas la mienne, je ne suis pas un phare pour attirer les papillons, je ne suis que mon propre phare, le faisceau lumineux y est trop personnel pour le partager. Partager la connaissance, oui. Aider celui qui veut être aider, oui, pour peu qu’il veuille apprendre et qu’il ait envie de grandir, de voler de ses propres ailes car je ne suis pas un bâton de pèlerin, juste l’envie de partager mes connaissances, dans des sens variés du termes, élargir le cercle, apprendre moi aussi auprès des autres, poursuivre l’enrichissement commencé, suggéré la voie sans emboiter le pas, sentiment très troublant de n’avoir pas le droit de faire le chemin en entier, mais d’avoir la mission d’aider, d’apporter ce qui manque pour que l’envol opère. Un ange protecteur, un épaule, une voix, une bouée dans l’immensité des emmerdes traversées, un rayon de pensée à la bibliothèque de vies, chacun à son rôle, sa vie, sa destinée à accomplir, il suffit de ne pas confondre destinée et destin, de ne jamais croire que tout arrive en claquant des doigts, que demain sera meilleur s’i on refuse de changer la couleur de nos murs intérieurs. La joie appelle la joie, le positif attire le positif, le bien être apporte le bien être. Apprendre à respirer, à mesurer quelles sont nos vraies priorités, quel est notre rôle, notre but à accomplir, ici, dans cette vie, se sentir très utile, mesurer l’attrait soudain de la vie, cet attrait qui empêche la vie de sombrer, même si la lumière devient plus grise, l’espoir plus brumeux, les coup de spleens deviennent moins nombreux mais surtout, ils ne sont que coucher de soleil sur une vie, une pause pour contempler les vagues à l’âme, les voir rouler, gronder, se déchainer et couvrir d’écumes le sable doré, mais surtout, les voir repartir penaudes, se faire briser par leur propres sœurs, le voir disparaitre dans les flots, et peu à peu, entendre la musique bienfaitrice de ces éléments qui grondent et s’apaisent dans un cycle immuable, comparer cela à nos propres battements de cœur, focaliser sur son cœur, l’entendre se gonfler, cogner et se relâcher, puis sans cesse refaire les mêmes enchainements, inondant de vie nos artères, pompant les déchets de nos veines durcies. Le cœur bat, le corps s’apaise, partir de l’océan et de ses rouleaux impétueux pour retourner à soi, plonger en son for intérieur pour y puiser l’énergie vitale du cycle régulier de notre organe majeur. Respirer, cesser de penser au-delà de vous. Laissez-vous envahir par le bien être et surtout, intégrez cela et prenant votre temps pour en profiter. Testez cela, vous verrez bien !

Muguet

Pourquoi avoir choisi comme fleur de bonheur une fleur chargée de choses qui clochent ? Ce joli brin de muguet chargé de clochettes reçu en ce 1er mai me titille les sens. Est-ce l’essence d’un texte, je ne sais pas, mais avouez tout de même que quelque chose cloche donc dans cela. Muguet, plante saisonnière qui se met donc à clocher en mai, si possible le 1er, telle une manifestation bien réglée, loin de se défiler, elle se met à embaumer l’air printanier d’un parfum léger, faisant oublier par sa fragrance légère les cloches accrochées à son brin. Notez aussi, qu’en dehors du jardin où les brins éclosent à dates irrégulières pour cause de réchauffements climatiques ou saisonniers, les brins offerts nés sous serres ont du mal à offrir à vos papilles olfactives de quoi embaumer l’air. Bon, ok, certains autres parfums de synthèses s’en chargent, merci les bombes en aérosols ou autres gels odorants. Lilly of the valley, dit la bombe, celle qui vaporise cette fugace fragrance en des endroits plus ou moins confinés, non pas cette bombe de Lilly dont je vous conterai l’existence en d’autres soirées. Il n’est pas si tard, donc….. Quoi ? non, n’insistez pas, je ne raconterai rien pour l’heure au sujet de Lilly, fut-elle de la vallée, reprenez donc vos esprits un brin et revenons au sujet et non pas aux moutons, car ces diables d’animaux paissent aussi bien la fleur que le brin, l’herbe que l’ivraie, le muguet comme l’ortie. Il suffit qu’une image s’en vienne titiller votre imaginaire pour que de suite les pensées les plus frivoles s’en viennent éveiller vos sens et oublier le sens premier des lignes ci-dessus. Pourquoi ? Vous voyez bien que dès qu’on parle muguet tout se met à clocher ! Donc une fleur légère et éphémère, blanche et discrète, au parfum subtil vient annoncer des souhaits de bonheur dans la pale lueur d’un 1er mai…. Lueur humide même cette année, un joyeux jour de randonnée, comme quoi marcher peut être plaisir même par mauvais temps, et même avec quelque chose qui cloche…. Cela dit, question cloches…. No comment. La plus grosse des cloches s’appelant le bourdon, que penser dès lors du vol léger et …bourdonnant du bourdon venant butiner les fines cloches du brin de muguet ? Dans la famille cloche, je voudrais la reine…. Mais si la reine entre dans l’arène que devient le bourdon ? Sauf si la reine est bourdon alors-là, je dois avouer que si ma mémoire est bonne la reine ne travaille pas, il y a les ouvrières pour cela…. Oui mais voilà, nous sommes le 1er mai, les ouvriers sont dans la rue occupés à manifester et la reine manifeste son embarras de n’avoir point d’ouvrières qui travaillent dare-dare, ou plutôt, dard-dard, afin de combler les cellules à la géométrie parfaite de ces substances improprement appelée gelée royale…. Comme quoi, cela n’a rien d’humain de bosser à ne savoir quand se poser pour que le fruit du labeur soit siglé d’un autre nom. Il en est donc ainsi, des abeilles, des bourdons, comme des loirs, sauf ceux qui dorment peut-être, les hommes ne sont que pale copieurs, et la rue s’emplit de cortèges colorés pour s’en aller faire la fête au travail dès que la cloche sonne.

Mais où veut-il en venir ? Mais, nulle part, d’ailleurs vient-on de quelque part lorsqu’on arrive de je ne sais où ? Un texte en forme de point d’interrogation, un point de départ en forme de clochette pour sonner l’éveil des consciences, vous souhaiter tout le bonheur pour que les jours arrivant deviennent à chaque fois plus doux, plus forts et plus merveilleux, pour espérer que l’homme comprenne enfin sa place, son rôle, ses devoirs envers notre monde, nos implications et nos impacts. Quelques lignes parce qu’en ce début de moi, quelques mots, une image, tout cela porté par les ondes sont venus éclairés une journée grise, un ciel de pluie, une accordance entre l’extérieur et l’intérieur, une phase entre l’eau d’ici et l’au-delà, une phase sans déphasage, un spleen de mise qui n’avait pas lieu d’être, mais qu’une simple fleur a su aider à s’envoler ailleurs….. Merci de cela, la route est belle, ce ne sont pas les graviers qui empêchent la progression, la raison d’avancer gagne toujours…. Joyeux mai !