Encore quelques jours

Encore quelques jours, encore quelques heures,

Dans une année qui s’éteint, une année qui se meurt

Une année qui fut symbole d’espoirs tout neufs,

Une année qui sonna bien fort son 2009,


Une année qui fut bien riche sur tout plein de plan,

Une année d’apprentissage encore un nouvel an,

Une année encore et toujours, d’avancées

Les plus spectaculaires ne sont pas passées


Une année qui a rapidement glissée

Voilà qu’à son trépas verglacée

Sonnent bien des espoirs, s’enterre bien des larmes

Les sourires de demain seront les plus fortes des armes


Des caps sont passés, des chapitres clos

Des leçons apprises, des espoirs éclos,

Quelques mots ici pour simplement vous dire

Que de 2009, il ne faut rien regretter sans rire


De jolis souvenirs, des joies des rires

Celle-ci sont passées, d’autres arrivent

Les plus belles, les plus fortes,

Que les jours à venir apportent


Alors, profitons pleinement de l’instant présent

Demain au pied du sapin déposant les présents

Un geste, un sourire, un témoignage vivant

Quelques mots griffonnés au gré des vents


Et si l’on veut l’année qui vient être belle

N’attendons pas le sapin, n’attendons pas Noël

Pour dire aux siens combien on les aime

Pour offrir sans retour un sourire même


Le bonheur si simple d’être heureux et de partager

Sans attente, sans retour ce soleil sans danger

Dont les rayons irradient les cœurs les plus durs

Percent les cuirasses épaisses à coups sûrs


La lumière du cœur brille même dans les heures les plus sombres

Savoir la partager, enrichit bien plus qu’elle ne génère d’ombres

Et bien loin d’appauvrir elle enrichit pleinement

Raison de plus d’offrir sans retenue ce présent


Et si nous profitions de ces fêtes annuelles

Pour transformer cela en fêtes habituelles

Plaisir d’offrir, un mot, un geste, un sourire

Sans attendre de voir l’année mourir


A vous tous, je souhaite de très belles fêtes

Clôturez bien cette année, la date s’y prête

Prenons rendez-vous pour l’an qui s’avance

Le moment des vœux sera alors venu, pas avant


Le seul excès à avoir sera de vivre, de profiter, d’être

Sans fard, sans armures, et surtout sans paraitre

Bas les masques, soyons-nous, pour une fois sincère

Gain de temps, de vie, d’envies, tricher à quoi ça sert ?

Retour aux sources

Retour aux sources, mes sources, chose essentielle afin de liquider les démons des passés, de toute façon, les démons sont dépassés, plus trop de modes et c’est tant mieux, car, sans vouloir m’attirer les foudres célestes, j’avoue que vivre avec eux est tout de même infernal. Retour aux sources, mes sources, chose essentielle afin de liquider les démons des passés, de toute façon, les démons sont dépassés, plus trop de modes et c’est tant mieux, car, sans vouloir m’attirer les foudres célestes, j’avoue que vivre avec eux est tout de même infernal. Balayons donc le feu de l’enfer, puisons aux sources pour en éteindre les flammes, laissons ce consumer ce qui ne fut que feu de pailles, laissons descendre les cendres en températures pour les ensevelir dans les méandres des souvenirs. Retour aux sources donc, aux passions comme aux envies. Loin d’être un repli, une envie de renaissance, car on ne rejoue jamais la même pièce, on ne peut pas repartir dans l’espace temps pour aller corriger ce dont on s’aperçoit aujourd’hui. Au contraire, on se pose, on réfléchit, on analyse, on en tire des leçons, on en construit des plans de batailles pour que la prochaine étape ne soit plus la même, pour connaitre enfin le bonheur d’être soi pleinement. L’échéancier en place trace un part belle aux bilans en tout genre, aux inventaires et aux fermetures pour travaux. Période propice ou non, l’heure est venue de tirer le portrait de l’homme véritable dans sa véritable vie. Que de mots lourds de sous-entendus et de malentendus….. Rien à cacher, rien à dévoiler de ce qui est déjà, tromper son monde n’est ni devise, ni pratique, sans jeu de mots sur ce dernier mot ! A quoi bon vouloir être quelqu’un d’autre que soi ? Perte de temps pour soi comme pour les autres, on ne vit libre qu’en étant libéré, on ne peut aimer qu’en s’aimant soi, le miroir de la vie n’attire que les alouettes ressemblantes.

Phase existentielle de l’existence, phase tout bénéfice pour aujourd’hui comme demain, nettoyage en profondeur, bien sûr, pas au point d’y retrouver une virginité, juste de décaper les couches de crasses accumulées, de mettre à nu la matière qui fait de tout être un être vivant à part entière. Et la part est entière comme l’homme est entier, ni bon ni mauvais, juste entre ces deux mondes, de toute façon, tout étant relatif depuis que mis en lumière par ce brave Albert, chacun est libre de penser ce qui est bon comme ce qui est mauvais, histoire avouons-le de compliquer la tâche, mais, comme nous ne vivons pas pour le regard des autres mais pour nous, l’essentiel est acquis, et même pour ma part, à moi. L’erreur est humaine et non pas humain, les démons dépassés, à quels seins donc se vouer ? Tout ceci ne peut-être que sain, à chacun d’y réfléchir en son sein, car chacun est maitre de son seing, autres formes de signatures fort usitées des actes notariés ces doux spécimens dont le vocable n’a pas évolué au fil des années, des siècles et des millénaires même, nonobstant les visites imposées pratiquées au fil des ventes et autres actes de la vie soit disant courante. Ne vous ne déplaise, ce n’est pas en chantant la javanaise que cela fut écrit, ni que cela fut cri, rien ne sert de crier il faut hurler à point. Il est ainsi de la langue parlée, elle module en volume comme en intonation, elle joue du débit bien mieux que n’importe quel texte, et sait aussi s’appuyer sur l’expression des expressions multiples du faciès et même du corps. L’écrit est écrit mais point mort. Il traduit des idées, ne les argumente pas par d’autres tonalités, il est brut, livré tel que, avec la pensée de l’auteur, pas forcément comprise par qui ne sait ce que l’auteur traduit en son for intérieure. Cela n’empêche pas toutefois de penser à l’auteur, cela dit. Enfin, cela écrit plutôt, car vous dire ce que je pense, ou plutôt, vous écrire ce que je dis que je pense serait un raccourci qui nécessiterait des développements bien plus à conduire en mode vocal qu’ici même par la prose, sous peine de manquer de place, d’encre et de temps, car le débit des mots écrits est parfois bien plus lent que le débit de l’oral. L’homme vit, et vit bien sa nouvelle existence. Très bien même. Les murs au nouveau décor, le nouveau décor des murs, ambiance décontractée, attentive sans être en attente, un retour aux sources d’une vie comme le calme après la tempête, comme la plage retrouvant ses marques, son domaine après l’assaut des vagues océanes.

Eveil et conscience. Retour à la normale si les choses ont une norme, comme s’il fallait obéir encore une fois à une vision globale des choses, répondre à un modèle de pensée, fondre dans la masse anonyme pensée par des soi-disant bien pensant, perdre toute personnalité et tomber dans l’anonymat de la foule des anonymes, très peu pour moi. Aucune rébellion, juste une existence en tant qu’être, un être sans avoir, un être tout simplement. La vie n’est jamais un long fleuve tranquille, peuplée de remous, de tourbillons, d’eaux mortes parfois aussi, elle ne suit pas un cours précis, elle sait en déborder, envahir les berges et même changer de cours. Comme l’eau, nous avons en nous la force de changer le cours de notre vie, de fluctuer le volume de se la faire belle ou pas. Libre à chacun de faire ce dont il a envie, mais libre aussi à chacun de ne pas avoir envie de la vie de l’autre. Mieux vaut l’action que la passivité, le mouvement que l’arrêt et la stagnation. Alors, bougeons, pour être, et pour être soi.

L'âne et le boeuf

Hiver. Il est à l’heure ou presque, né des couches de ces derniers jours blancs, les langes de verglas et de poudreuses étaient bien là et nous bien las de les rencontrer déjà…. Soit. L’hiver est là, fier et droit comme « i » vert, bien sur, elle était facile celle-là mais je ne pouvais pas la laisser passer pour autant. Autan, le fier autan, ce brave vent que bravent bien des cornes et autres objets, quand ce n’est point de personnes dont il s’agit. On parle bien de vent à décorner les bœufs, n’est-ce –pas ? Sachant qu’un bœuf est avant toute chose un taureau émasculé, sachant que selon la vindicte populaire, un homme trompé pour ne pas dire cocu, se voit paré de cornes, doit-on par simple raccourci prétendre qu’un bœuf possède des cornes qu’il doit aux adultères de sa compagne ? Je ne le crois pas, et à vrai dire, cela serait plutôt vache. Le vent d’ici, je le connais plutôt bien. Il est fier, puissant, il souffle et travaille les esprits les plus dérangés, ce qui le fait surnommé le « vent des fous », il soulève la poussière de ma terre sèche, il emporte les seaux de plastiques quand ce n’est pas la table de jardin qui se met à jouer au cerf-volant, aucun piège là-dedans, fusse pour des cerveaux lents, il fit craquer les ailes des moulins de mon pays maternel mais en aucun cas je ne l’ai vu décorner un bœuf. Soit était-ce parce que le bœuf n’est pas l’homme de la situation, soit parce qu’après tout, les cornes des bœufs sont plus solidement fixées que ma table de jardin. Aurais-je mal compris les propos entendus ? Serait-ce un vent à décorner les veufs ? Image sibylline peut-être, mais un veuf n’ayant plus de femme, à quoi en porter encore les cornes ? D’ailleurs, confidence pour confidence, je n’ai jamais du fréquenter de cocu car je n’ai jamais vu d’homme à corne, tout au plus des représentations du diable, mais celui-ci, vu l’enfer qu’il fait vivre à sa compagne, il ne serait que justice et pas justice de dieu, qu’elle s’en aille, sa femme je parle, essayez au moins de suivre, je disais donc qu’il serait quelque part justice que sa femme aille chercher le septième ciel en d’autres cieux. Oh ! Ne voyez pas là un conseil, juste un avis personnel qui n’engage que moi, et moi qui ne connait pas cette personne là ni son diable de mari. Mais retournons à nos moutons, ou plutôt à nos bœufs, qu’ils aillent par deux, puisque les deux font la paire, ne soyons pas vache avec eux, la cruelle étape qui les fit passer de taureau à bœuf suffit à leur peine, riez et souriez, ayez juste une pensée émue pour ces jeunes suppliciés qui furent castra après avoir été castré, plaisir de l’oreille, celle des autres, absence de plaisir pour eux, d’abord par abandon du personnel, ce membre de l’équipe qui s’emploie et s’active à bouter le plaisir en des lieux différents, ensuite par travail assidu pour tirer des cordes vocales le son cristallin tant attendu par leurs maitres fouetteur. La verge de branchage a remplacé la verge, l’opération n’étant pas si scientifique que cela, le succès peu souvent au rendez-vous, d’ailleurs, avez-vous entendu miauler un bœuf ? L’homme est un âne qui croit savoir….

Un âne ? Mais c’est une injuste comparaison envers le baudet que d’y faire ressembler les plus stupides de nos concitoyens, car lorsqu’on veut bien se donner la peine d’apprendre, l’âne n’est pas si âne que cela, il n’est pas plus têtu qu’on ne le croit, il peut avoir son caractère, certes, mais tout comme son maitre. D’ailleurs, lequel est le plus têtu ? Celui qui ordonne, ou celui qui ne fait pas ce qui est attendu ? Ce duo de choc et qui ne manque pas de charme est assez bien représenté dans la société humaine. Il est des paires de maitres et d’élèves tout le long de nos existences. Ne me faite pas écrire ce que je n’ai pas pensé, je ne pensais pas aux uniformes kaki, à peine aux souvenirs scolaires, et je pense à souriant qu’on affuble du bonnet d’âne celui qui n’est pas pour autant le plus digne représentant de l’image populaire de l’âne. Animal à part entière qui peut se targuer d’avoir trois descendances, l’ânon bien sûr, le mulet aussi et aussi le bardot. Contrairement à son compère de cette période de Noël le bœuf, il n’est pas nécessaire d’être émasculé pour être âne, et même si cela advint, il ne change pas de nom pour autant…. Tout au plus on croit pouvoir l’appeler hongre, j’aurais pu écrire « hongrois l’a pelé » mais ce genre d’humour à l’écrit ne le fait pas tout à fait. L’âne est un animal très intelligent, dont l’intelligence remplace souvent celle du mettre en évitant ainsi d’obéir à un ordre pour revenir plus rapidement à la position de départ et donc ainsi, limiter sa fatigue. Serait-ce donc un animal fainéant ? Pas du tout, c’est un animal de bât, vu le travail qu’il abat, et là ou le bat blesse, il est parfaitement exploité pour cela. J’ai vu des ânes soit disant dressés, alors qu’ils avaient bien leurs quatre fers aux sols fort intelligemment débarder du bois dans des endroits périlleux où le tracteur n’aurait pu être d’un grand secours, et ce, malgré toute l’intelligence de l’homme.

Je ne sais le vent qui soufflait à l’époque sur Bethléem, je ne pense pas que cela fut l’autan, pourtant l’âne et le bœuf durent s’abriter et s’enquirent d’une étable où crécher. Le vent qui souffle, froid et puissant en ces soirs d’hiver, conduisit un couple de voyageur à venir s’abriter en cette étable paumée, serrant par le fond nos compères précités. Que faisait-il sur la route en ces soirs d’hivers ? Pourquoi voir quitter l’autoroute ? Fuyait-il le diable, tiens, je l’avais oublié, ou, je lavais, oublié, mais que diable, peu importe les raisons, qu’ils fuient ou qu’ils y aillent au diable, il fait froid, il fait nuit, le vent souffle et la petite dame est à l’agonie, le terme échoit bientôt, et bientôt ils seront trois, enfin, cela le seront-ils plus tard, les échographies n’étaient pas encore nées, elles. Certains esprits chagrins ou coquins prétendent que des jumeaux furent, tout comme d’autres assurent que les rois mages furent quatre, théorie des nombres, théories du complot déjà et encore. De ce couple de voyageurs, on en a fait toute une histoire qui plus de deux mille ans après éclipse encore celle de l’âne et du bœuf, simplement voués aux seconds rôles. C’est aussi cela que je voulais relater, et, si d’aventure des crèches vous voyez, ayez une pensée pour le bœuf, l’âne et le vent qui un soir d’hiver poussa tout ce petit monde à s’abriter dans un coin d’étable, pas de quoi en faire un conte, non, tout juste à célébrer dans les temps qui suivirent, cette étrange nuit, ce soir de Noël où nous faisons un bœuf, passons pour des ânes d’offrir ces cadeaux non désirés alors qu’en ce temps-là les rois mages, livreurs de luxe apportaient des présents symboliques et non commandés.

Sourire toujours, essayez juste comme cela d’offrir de la myrrhe, de l’or et de l’encens à nos chères têtes blondes avides de jeux électroniques et autres informatiques….. ça devrait les faire rire, je suis sûr, mais de grâce, ne citez pas vos sources, assumez le plaisir d’apporter du plaisir par le seul sourire arraché, bien plus important que le sourire acheté…. L’hiver est là et bien là, le temps des festivités approche, le temps aussi de regarder en son cœur les belles images que l’année n’a pas voulu prendre le temps d’y voir. Le temps aussi de penser, de rêver et de dépenser pour chaque être cher de son cœur, ces êtres aimés et quand on aime, on ne compte pas….. Je ne conterais donc pas plus loin….

Neige

Clin d’œil de la météo, magie blanche, voilà qu’en ce matin de nouvelle vie tout est gommé, les choses remises à blanc, comme un page nouvelle, une page blanche qui offre sa virginité à la plume toute neuve de cette nouvelle vie. Très joli décor, nettement moins côté route, car les froides températures ont préparé le nid douillet au verglas, recouvert d’une fine pellicule de poudre blanche dont l’effet délirant se décline en deux conséquences radicalement opposées : Soit elle endort dans une panique paralysante le conducteur, ce ui par effet boule de neige, c’est le cas de le dire, paralyse à son tour tout le trafic, soit elle réveille des envies de glisses, de belles images de rallyes, à des conducteurs qui confondent voitures réelles et jeux vidéos, jouent du volant, de l’accélérateur et des freins jusqu’au game over pour eux, mais aussi hélas, pour de malheureuses victimes repartant avec des dommages collatéraux, mais aussi, hélas encore, pour le décor, la voirie et le trafic qui s’en trouve paralyser. L’inconscience de uns ne faisant pas forcement prendre conscience aux autres, voilà encore un effet boule de neige, tiens donc, ce qui me fait donc penser par un subtil raccourci, que la neige sur la route provoque des effets boules de neige….

Au travers de tout cela, il m’aura donc fallu plus de trois heures et demi pour parcourir dix sept kilomètres, ce qui ramener au kilo de CO2 rejeté par kilomètre, a du faire du mal à la planète. Moralité, si la neige vient blanchir ta route, reste sous ta couette et ainsi, rien ne rejette…..

Allez, elle fond vite, mais la magie de la neige, c’est tout de même d’offrir avec moins d’un centimètre un joyeux bordel. Avouez un peu qu’un seul centimètre dans un bordel c’est risible ! On dit que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, celle-ci n’a pas forcement fait rire, et, à voir les têtes de constipés dans les voitures ce matin, je ne suis pas sûr d’une épidémie de gastro dans les jours prochains, ce qui n’est pas plus mal, tant la gastro, c’est chiant…. Opération sourire, mesure de la patience en cours de bouchons, relaxation, merci les leçons de sophrologie, la meilleure arme reste le sourire et le pire c’est qu’il est contagieux !

Alors, souriez, détendez vous et réalisez un peu que vous ne pouvez rien contre les éléments, la neige, le froid, la glace, ni même les cons, alors, à quoi bon se perdre en volonté de changer le monde ? Si le monde ne vous convient pas, si l’autre ne te convient pas, change d’autre, ou change toi, mais ne compte jamais sur l’autre pour changer. Cela ne dépend que de sa propre volonté…..

Dernier jour

Dernier jour, on solde. Balayer les impairs, place à la parité, la double parité, changement attendu pour l’instant magique ou même la pendule se remet à zéro, parfois même certaines, par pures facéties sans doutes, affiche un cinglant douze sur douze, superposition ostentatoire du temps, heures, minutes, secondes, bien alignées, droites comme des « i » au tableau noir de la classe du temps où ce fameux tableau noir était bel et bien noir, ni vert ni blanc, de cette époque où la poussière de craie volait vers des bronches qui ne connaissaient pas encore les allergies, odeur d’éponge humide et honneur d’effacer le tableau au moment des récréations, ces bol d’air qui enveloppaient les strates d’études et de découvertes. Les « i » de mon cahier étaient eux bien plus sauvages, pas du tout alignés, d’un trait mal assuré et bien peu régulier. Maladresse de l’apprentissage, ou plutôt, instinct de créativité, bien loin d’un alignement froid et rigide façon « garde à vous » et rigueur militaire. Non pas antimilitaire, ni antimilitariste, ne pas aimer n’est pas forcément être contre, il faut de tout pour faire un monde, j’ai compris bien plus tard ce que cette étape de la vie des hommes pouvait apporter, j’ai compris très vite, que je pouvais m’en passer, juste avant qu’ils comprennent qu’ils pouvaient très bien se passer de moi. Une sorte de gentlemen agreement en somme…. Mais bon, revenons à nos horloges, histoire de remettre les pendules à l’heure. Point de passage à l’heure d’été ou plutôt d’hiver, vu le froid quasi polaire livré ces derniers temps, mais à bien y regarder, il est un peu de cela tout de même. Un basculement dans un autre espace temps, une bascule vers le beau temps, un changement de cap qui clôture des années passées à attendre des choses qui ne sont jamais venues, à en vivre d’autres sur tout l’éventail des émotions que la palette humaine peut comporter, à croire en des bonheurs qui ne furent que chimères. Dérisions et rires désormais, ce n’est pas du temps perdu, non, loin s’en faut, ce fut du temps passé à construire ce qui n’est visible qu’au temps présent. Le passé creuse les fondations d’aujourd’hui, tout comme aujourd’hui pose la première pierre de demain. L’impair se termine, il va disparaitre, tout comme on enlève et on range l’imper une fois l’orage traversé, place aux belles tenues, voici que vient le soleil.

Soleil. Brillant, fort et généreux, il irradie déjà de ses premiers rayons le corps encore froid de tant d’hivers, il insuffle la force, la joie, il provoque la contraction de ces si jolis muscles de la langue française, les zygomatiques. Sourire, oui, sourire à la vie, la voir enfin telle qu’elle est, belle, radieuse, surprenante, rayonnante, offrant l’occasion de s’y perfectionner, libre à chacun d’y faire son chemin, à son rythme, au gré de ses envies. « Chacun sa route, chacun son chemin, passe le message à ton voisin » disait la chanson. Tellement vrai. On n’existe pas par les autres, ni à travers eux, on existe par soi et pour soi, loin d’être égoïste, la démarche est même plutôt altruiste car elle offre aux autres, une vraie personne, entière, en paix avec soi-même, se connaissant et s’aimant, usant de l’être et non du paraitre, et non une image aux reflets changeants, prête à plaire, à coller aux attentes de l’autre, prête à se fondre dans la vie de l’autre en oubliant sa propre personnalité. Bilan d’une première partie de vie, au moment de la bascule vers deux chiffres alignés, je dirais même deux fois le chiffre fétiche, rajoutant encore plus à la symbolique du changement positif, avec aussi ce côté très carré du chiffre 4, un côté clair qui peut paraitre froid peut-être, mais nous revoilà dans du paraitre et non de l’être, peut-être…. Jugement, le vieil ennemi. Juger avant de connaitre, se nourrir de préjugés, jeu cruel de bien des mondes, raccourci qui évite de connaitre ce qui est vraiment. Je me fous de ce que je parais, je ne suis que ce que je suis, et même, je préfère le réserver à une seule étoile plutôt que vouloir briller au firmament à y perdre mon âme. Quelques heures encore pour fêter ce cap, enfin atteint, cette délivrance dans l’ivresse dune soif de vie, d’envies, qui ne doit pas être mal comprise, ce n’est pas un abandon à la débauche, ça serait même plutôt une embauche, du pur cdi qui viendra le moment venu, pas de l’intérim ou des cdd à renouvellements multiples et variés. Honnis soit qui mal y pense, homme je suis, homme je reste, homme par le côté humain de l’homme, pas simplement par le côté chromosomique qui détermine d’un coup de « y » la mâle attitude. Je ne renie pas cela non plus, juste le subtil équilibre entre les deux faces trop souvent isolées, l’envie d’abandon mais sans la vision trop souvent associée de la multiplicité. Soleil, il fait beau, déjà et demain sera encore plus éclatant.

Eclatant, s’éclater, vivre et profiter de la vie. Comprendre que rien n’est jamais acquis, mais aussi qu’on ne change pas les autres, on change soi. Lâcher prise, oublier, libérer et se libérer pour vivre et surtout, mieux vivre. Détachement absolu, mode zen actif, comprendre aussi que les émotions nous sont propres, que nos ressentis ne sont qu’écho à notre personnalité. Une joie, une colère n’est que personnelle, elles ne sont pas dues à la personnalité de l’autre, mais à la façon dont on les reçoit et on les analyse, dans notre propre cadre, nos propres références. Intégrer cela, c’est se donner l’envie de changer cela, et surtout, de ne pas renvoyer sa propre agression vers l’autre. Il en faut du temps pour grandir, c’est clair, chacun son rythme, chacun sa vie, chacun son chemin….. Passe le message à ton voisin, tes amis, tes connaissances plutôt encore que ce mot-là est aussi galvaudé que le mot « ami ». Que connait-on vraiment de l’autre ? A-t-on pris la peine de vouloir le connaitre ? Dans les mots « amie », « aime », ce sont les mêmes lettres, c’est le même sens, pour un même combat, celui de la vie.

plume

Il y a longtemps que je n’ai pas trempé la plume dans l’encrier, longtemps que je ne me suis pas étendu sur le papier, pour de véritables belles choses. Bien sûr, il est des papiers plus glacés que d’autres, au point de vous en glacer les sens et le sang. Sang froid, c’est clair, il le faut toujours pour garder la tête froide, sortir de l’impasse, redresser la tête et reprendre le voyage. Parfois l’envie de jeter l’encre, et très sûrement une envie de jeter l’ancre, de profiter du mouillage d’un port, de laisser mes voiles jouer aux bons plaisirs des vents. Si les vents sont multiples et changeants, ils restent tous dessinés sur la même rose. Dessins ou desseins ? Une jolie rose, de jolis desseins, desseins jolis ou des seins jolis ? Humeur badine, humour en goguette, puissent les vents souffler pour chasser alors les tourments, les crises, la monotonie, les envies de routines, pour varier les bonheurs et attiser la braise de ce joli foyer…. Plume légère qui vole aux vents, plume légère tenue de main ferme, légère ne voulant pas dire volage, pour peu que la main qui l’empoigne soit perspicace et efficace, ferme et habile, sachant user de doigté et de douceur, sachant distiller le plaisir au compte-goutte, œuvrer pour y faire naitre le plaisir des sens, la quintessence suprême, aller et venir, sachant la dresser, une plume c’est si fragile et à la fois si fort, un rien suffit à lui faire dresser le poil, un rien suffit à l’apaiser, un rien, non, deux riens, en fait ! Comprenne qui pourra…. Un deal comme un autre ? Oh ! Deal n’est peut-être pas le mot qui convient, plus qu’un mot, non ?

Plume libertine qui va et vient sur les papiers couchés de la vie, plume subtile pour qui sait s’y attarder, plume incomprise et non prise pour beaucoup, plume légère par la perte de gravité. Les mots sont des sons d’émotion qui sonnent et donnent le ton aux couleurs de nos vies. On peut être d’ici ou d’ailleurs, on ne connait jamais la véritable couleur de l’autre, sauf si on accepte de s’en donner le temps et de prendre le temps d’en avoir envie. Course démoniaque, enchainement des événements, un jour ici, l’autre plus-là, un temps de travail avant de savourer le temps des congés, des libertés, le temps de s’évader, d’aller gouter aux plaisirs de l’onde, d’aller toucher les étoiles, juste une suffit. Prose avant la pause, comme quoi, la pause, évoque bien le manque d’air…. Ebullition neuronique, il est temps que l’année se termine, non pas que l’on bulle, plutôt l’envie d’autres bulles face aux vagues, point de vague à l’âme, ni de terrain vague, un paysage vaguement offert, déserté, ouvert aux étoiles comme aux cœur, l’onde grondera de plaisir étouffant par cela les mots offerts à demi-mots. Voler au-dessus des flots, survoler des paysages sans cesse changeant, s’enivrer d’écume comme de cette fine mousse légère qui ourle le sommet de flutes tintant sur le sable, savourer le moment enfin présent, délirer dans le seul mode qui compte, le réel, le vrai. Epreuve de vérité. Et preuves de vérité, l’envie d’être en vie, l’envie d’avancer la course du temps, l’envie d’être à demain comme demain sera l’envie d’être hors du temps, sans cesse en décalage face au grand sablier, c’est pourtant sur le sable que bien installés, la brise légère portera les chants des mouettes, la lumière défaillante d’une nuit sans lune enveloppera le soir de douces intimités.

Rêve. Songes laissant songeur, parfum enivrant de réels bonheurs vécus dans toute la virtualité du sommeil, il n’y a pas de raison de bouder son plaisir, la vie est suffisamment imprévisible, capricieuse aussi, pour ne point attendre qu’elle montre le chemin. C’est à nous et à nous seul de nous mettre en route, de faire notre chemin pour espérer être sur la bonne voie. La réussite n’est qu’au-delà de la tentative, ni avant, ni sans. Le hasard n’existe que si on se hasarde à la provoquer. Propos provocateurs ? Que nenni ! Juste un résumé des épisodes précédents, et l’envie des épisodes suivant sans que cela soit épisodique ni même suite à épisodes….. Envie de tremper ma plume dans un bel encrier, envie d’ancrer ma vie dans une seule envie, envie de vivre et de profiter librement, ce qui n’est pas forcément vivre libre dans un certain sens, on peut être et avoir été, on peut vouloir bien plus qu’un été pour réchauffer une vie à venir, l’avenir est demain, le passé lointain. Message à glisser dans une bouteille, bouteille jetée à l’océan de la vie, ce sera pour ma part, une bouteille en verre solide, celui-là même qui sait si bien emprisonner ces fines bulles de vie et d’envies, ce verre si épais qui retient le bouchon bien aidé toutefois par la fine muselière…. Un bruit sec et détonnant, et voilà la vie qui jaillit, le flot d’écume qui vit, la pétillance qui sait faire briller le regard, la vie qui sort du froid cercueil, fut-il de verre, l’essentiel est dans l’air, dans le vent, dans le temps, d’être vivant…..

Le temps fuit

Le temps fuit, il parcourt les jours, les semaines et les mois, il compte les années et voilà….Quelques jours encore, quelques dates essentielles pour beaucoup, dérisoires pour d’autres, vive la liberté ! Liberté des mots, des pensées, des idées, liberté de vie, de choix, de choix de vie, liberté j’aurais pu écrire ton nom si Paul Eluard n’était pas passé avant et si une de mes nombreuses maitresses n’eut usé de sa plume et de son pouvoir pour nous inculquer ces quelques vers qui trainent encore dans quelques neurones poussiéreuses de ma mémoire. Poussiéreuse ? Est-ce pour cela qu’on parle de cellule grise ? Le gris est-il une couleur d’ailleurs ? Je crois plutôt qu’il s’agit d’un ni-oui, ni-non, un genre de consensus et d’absence de décision entre le noir et le blanc, positions trop tranchées, actuelle mode de l’indécision. Gris, c’est bien, ça va avec tout. Gris c’est clair que c’est un bon choix, surtout en foncé…. De quoi enfoncer les portes ouvertes du non-choix….. Le blanc est gai et lumineux, le noir est sombre est mystérieux, les deux sont couleurs de deuil suivant les pays…. Comme quoi, le choix de l’un n’est pas systématiquement le choix de l’autre et ce n’est pas pour cela que tout le monde choisit le gris ! Bon, c’est vrai, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais bon, là encore, je ne suis pas d’accord…. Pourquoi se priver de discussion ? Pourquoi refuser le débat, l’expression de chacun est source d’enrichissement, elle n’est pas ordre de modifier ses choix, car nous possédons tous notre propre personnalité, nos propres sensibilités, et c’est cela qui fait que nous sommes nous tout d’abord, mais discuter, recevoir des avis même contraires, permet de s’enrichir, de réaliser la pertinence des options prises, et souvent, en sortant du cadre dans lequel on s’enferme trop souvent, on prend du recul et on voit mieux la cohérence de l’ensemble. Cela permet alors d’affiner, de réajuster, de se sentir aussi plus maitre de ses choix. Aïe ! Voilà que pointe l’ambigüité…. Plus maitre de ses choix, veut-il dire, que nous ne pilotons plus nos choix ou qu’au contraire, nous augmentons notre maitrise dans nos choix ? Et oui, cerveau de gaucher en ébullition, jongleur de mots et de sens, c’est lui, c’est bien lui, en lettres et en mots, nouvel épisode, le retour, les mots toujours oui, mais après les maux !

Chapitres clos, remise à zéro, et ça démarre…. Exit hier, place à aujourd’hui, terroir de demain et de lendemains.

Bon, histoire de bien vouloir éclaircir le passé et satisfaire votre curiosité, je retourne fouiller la prose ci-dessus…. OUI, j’ai eu de nombreuses maitresses, j’avoue ! Cela a commencé tôt, très tôt, je fus précoce, j’en ai usé au moins une par an, parfois plus, depuis mon entrée dans la vie active, celle plutôt classe qui m’amena à fréquenter ces charmantes personnes dès ma maternelle en fait. Jamais de maitre, comme quoi, il est des principes qui durent, que des maitresses, que des bonheurs, si ce n’est durant la classe, ce fut après, non, esprits mal placés, pas après les cours, non, plutôt dans la vie qui suivit cette époque studieuse, celle de ce fameux monde du travail où l’on mesure avec tendresse combien les années scolaires furent aisées, douces et tranquilles…. Des maitresses oui, car en ce temps-là, rangez vos mouchoirs, elles s’appelaient maitresses et n’étaient pas encore professeurs des écoles, terme fade et technologique dénué de logique. Nous vivons une époque peuplée de balayeur, de femme de ménage, d’ouvrier, d’oculiste, et autres métiers disparus, enfin, non, pas disparus, juste rebadgés sous des appellations plus dans le ton d’une époque où l’on se découvrit la fibre technologique, l’esprit moderne, la mode moderne, celle-là même qui aujourd’hui classe les styles d’alors dans des chiffres anglicisés, les sixties, les seventies…. Mode. Eternel recommencement parait-il. Allez donc demander à votre ophtalmologiste s’il veut redevenir oculiste ? La technicienne de surface veut-elle redevenir femme de ménage ? Peu importe les noms qu’on donne aux métiers, aux choses, l’essentiel est le regard qu’on y porte, l’affection liée. Je garde un souvenir ému de toutes mes maitresses sans exception, celles de ce temps-là…. Autres temps, autres mœurs, on grandit, on vieillit même parait-il, on change, on évolue, le vocable d’hier ne porte plus le même sens, pourrais-je parler de maitresse actuellement sans voir une soudaine brillance aux fonds des yeux, un sourire qui se dessine et une attente forte de l’évocation des souvenirs ?

Pas de soucis, on peut en parler, librement, sans ambages, à quoi serviraient les détours ? Et même, à quoi servirait d’évoquer un passé fut-il récent ? Il est des goûts, comme des couleurs, certains paraissent de bons tons, d’autres dissonants, tout peut être discuté, jugé, apprécié ou rejeté, la seule chose qui compte est ce qu’on fait du discours, non pour faire naitre des fantômes, mais plutôt pour avancer et construire demain. Lorsqu’on évoque le passé, il est des choses égarées en chemin qui fausse l’histoire, il est aussi une vision faite avec le regard d’aujourd’hui, celui qui a muri, celui qui s’est transformé depuis ce temps-là. Dès lors, puisqu’il y a vision erronée, puisque le regard porté est devenu flou, rangeons cela aux oubliettes du souvenir, concentrons-nous sur aujourd’hui, et si le discours se cherche une voie, qu’il aille parler de la pluie, du beau temps, de la neige, des loisirs, des envies, des passions, des personnages d’aujourd’hui, des séjours à venir, l’évocation de cela ne peut afficher que le sourire qu’il sied, l’avenir qu’on prévoit ne peut-être que radieux. Un nom, un prénom, une rue, une date, un lieu, dix mille envies, une vie qui commence, une seule évocation : demain.

Mes maitresses ? Oh, mais vous êtes casse-pied ! Merveilleuses femmes d’un passé révolu et scolaire, c’est avec elle que j’ai appris qu’on pouvait apprendre, se tromper, analyser pourquoi et comment, faire un nouvel essai, et se féliciter de la réussite. L’échec construit et fait grandir. Se tromper, s’autoriser à se tromper, c’est se donner le droit de grandir. Grandir, et changer de classe…. Grandir et changer de maitresse…. On en quitte une, on en prend une autre. Cela dure un temps, le temps des études, l’apprentissage de la vie. Les cahiers sont rangés, un seul est accessible, celui des écrits, celui des mots dits qui ne sont plus maudits aujourd’hui. Les livres sont devenus des amis, ils voyagent entre deux aires, l’étagère et le chevet, certains entre deux ères, histoires de l’Histoire, lues aujourd’hui, d’autres encore entre deux airs, celui plus vicié d’ici, surtout comparé à ma grande bouffée d’air océanique. Les maux ont laissé la place aux mots, il a fallu du temps, des leçons, des réflexions, des doutes, des erreurs, des échecs, des succès, surtout ! Il est un temps nouveau, le temps d’aujourd’hui, celui où le temps cesse de fuir….

Jeu de plaisir

Le soleil brille encore et toujours, sans retenu. Ce matin, la première gelée avait blanchi le décor, les rayons puissants faisaient naitre de la poussière d’étoiles dans ce paysage figé, bien plus fort que celle distillée par MSN. Un régal de se lever tôt et d’aller profiter de ces souries du ciel, avant d’aller gouter à d’autres sourires en d’autres lieux encore désertés. Réveil matinal, voiture à dégivrer, soleil éclatant, dehors et dedans, c’est donc le cœur léger que sur les routes je suis parti. Etrange muscle que le cœur qu’on prend trop souvent pour un organe, ce qui doit quand même l’attrister, au point d’en avoir le cœur gros. Muscle donc, à géométrie variable, tantôt gros, tantôt léger, sans se perdre dans des régimes, il est le siège des sentiments pour le commun des mortels, je dis cela car je ne connais pas d’immortels en fait, mais bon, cela étant dit, le siège des sentiments bien que représenter ici, n’est qu’affaire de neurones, même si cela donne des papillons dans l’estomac…. Bigre ! Le cœur et l’estomac ? De quoi en avoir des hauts le cœur, des crampes à l’estomac, au point qu’il parte se cacher dans les talons, ce qui compliquera la tâche d’avoir le pied léger…. Si je résume, une histoire de cœur, ça vous prend tout le corps, ce qui n’est pas plus mal, je me verrais mal en pièces détachées, tant qu’à faire restons entier ! Entier, dans toute la mesure et la démesure de ce mot, car même si cela ne plait pas à tout le monde (suivez mon regard) être entier permet d’exprimer les choses directement, du producteur au consommateur, sans magouilles, sans transformations d’idées, de sens, sans cosmétiques ajoutés, ça passe ou ça casse…. Franchise des actes comme des mots, franchise des maux aussi, ligne blanche franchie, on ne peut rêver meilleure vie que celle où on est soi. Même dans une société où l’art du paraitre est plus important que d’être, lard ou pas lard, être soi permet déjà de faire la plus belle des rencontres : soi. Se plait-on ? Ça, c’est autre chose, certains n’arriveront jamais à se plaire, d’autres resteront des inconditionnels de l’exigence la plus puissante au point de toujours se déplaire. Ils feraient mieux de changer de partenaire ! Véritable duo qui tourne en duel, one ne peut avancer qu’en étant en paix avec soi. S’accorder le droit à l’erreur est de bonne guerre, un principe de base, une manière de se comprendre, de s’autoriser à perdre, mais surtout de gagner son estime.

Avoir de l’estime pour le principal personnage de sa vie est la base essentielle pour se développer, s’autoriser à rie de soi, a chercher le rire de l’autre, car, si le rire est le propre de l’homme il n’est agréable que s’il est partagé. On peut rire de soi, mais pas tout seul. Imaginer un peu, vous marcher dans la rue et soudain, vous croisez un type qui rigole tout seul. Quelle va être votre réaction ? soyez sincère, vous n’allez pas dire, il est de bonne humeur, ou encore, il se marre avec lui, ce mec est un marrant, non, vous n’allez voir dans ce rire exprimé en pur égoïsme qu’un grain de folie échappé d’un épi voire même tombé du sac de grains que vous vîtes devant vous. On ne peut donc pas rire tout seul sans passer pour fou ! Remarquez, je m’en fous ! Je suis fou, sûrement, mais être fou c’est déjà accepter sa folie, se moquer de soi et se permettre d’en rire. C’est fou non ? Rions donc, mais de grâce, permettez-vous de partager ces rires, d’aller même chercher au fond des corps les plus empreints de grisaille, cette écume des beaux jours qui sommeille et déraille, perturbe le fonctionnement de la machine humaine, arrachons déjà un sourire, laissons parler les douces plaisanteries, une réplique, une boutade, le temps d’un passage en caisse, d’un paquet cadeau (il parait que c’est la période, Noël ou anniversaire oblige….), un sourire qui se dessine, un rire qui suit, c’est autant de stress qui s’enfuit, c’est aussi et surtout, le plus beau des cadeaux, la plus simple des tendresses à offrir, ça ne coute rien mais cela enrichit beaucoup. Un contre pied envoyé à la face de la morosité. Je teste pour vous, et croyez-moi, on peut arriver transparent et soudain devenir plus visible que les anonymes qui font le chemin inverse. Si certains brillent de par leur personnalité, d’autres brillent par leur absence, fussent-ils présent. Un jeu nouveau que je lance, le cumul des sourires. Essayez d’aller d’inverser le sens des lèvres sur des visages fermés. Rien à perdre, tout à gagner ! Et si vous ne faites pas plaisir sur le moment, vous ferez plaisir en partant, comme quoi, à ce jeu-là on gagne à tous les coups, sans mauvaise compréhension sur le coup, et si tous les coups sont permis, mieux vaut chercher et user ceux qui font rire, question d’envie, question de pratique, ce n’est pas si dur en soi que de jouer à ce jeu-ci. Sans compter un autre gain non négligeable : votre compteur de bonne humeur s’en trouvera rempli, vos envies de mieux grimperont par là-même, ce qui au fond, revient à vous occuper de vous par le simple fait d’aller illuminer des visages inconnus.

Faire d’une pierre deux coups n’est-ce pas une belle chose ? Dans une société qui court en permanence après le temps, se donner le temps de faire rire, finit par un gain de temps dans la quête ultime de sa propre recherche. Effet boomerang, à vouloir faire rire les autres, on rit soi ! Bon, vous avez compris, ce n’est pas un plaisir solitaire, sous peine de déstabiliser les autres, non, c’est une quête importante mais le plus beau c’est quelle t’enrichit toi-là qui quête. Le plaisir par le jeu, le jeu du plaisir, simple et efficace, comme toujours…..

De retour....

La plus belle des nouvelles qu’il soit, la fin d’un combat, un combat qui aura vécu presque tout 2009, du 17 février jour de la connaissance des hostilités, au 10 décembre, jour de victoire éclatante. La maladie qui aura guidé bien des vies dans le vrai chemin de lumière durant cette année, en montrant par le pire des exemples, la fragilité de la vie, la faiblesse de son cours, prêt à rompre à tout moment, l’abnégation d’un personnel soignant aux sourires non feints, à la gentillesse non pas légendaire mais bel et bien réelle, aux leçons apprises à chaque visite, à chaque tourment, à chaque mauvais résultat, à chaque angoisse, tout a concouru à rendre la victoire superbe, à clore de façon des plus triomphales un vilain chapitre d’une vie, entourés de tant d’autres vies. Oui, c’est fini, la maladie est vaincue, la greffe fonctionnelle et hautement installée, comme un étendard fièrement dressé sur le sommet de tant de souffrances. Un ami, un frère, un des doigts de la main, toujours présent, dans les joies d’antan, dans les heures grises, perdues et éperdues de l’an passé, un complice, un prince du pince sans rire dont nous sommes quelques représentants, qui offre par cette annonce une des plus belles joies qu’il soit donné de vivre cette année-ci. Une éternité que ce 2009, une victoire, qui vient allumer le flambeau de 2010, montrer la voie à la vérité, à la vie vraie, aux combats gagnés, aux bonheurs affichés, il est temps de les vivre, non mais !

Et voilà comment la journée grise et maussade se pare soudain d’un soleil éclatant, d’un jaune orangé qui vient effacer les ombres d’une vie, qui montre la voie à l’énergie, qui insuffle la pêche, donne l’envie de renverser les montagnes, d’aller cueillir en des terres lointaines des bonheurs inassouvis. Alors, vivons, aimons, aimons vivre, ne négligeons pas les rires et les sourires, respirons l’air neuf, soufflons l’air vicié des temps passés, la joie de la victoire explose dans des bulles fines le long des parois cristallines, le feu brûle en nous, à quoi bon vouloir le laisser s’éteindre ? Qu’il dévore les vieux cahiers de fiel, de terne, de cernes, de gris, de spleen, aigris et amers, place à la vie. Rire, chanter si on en a envie, et même sans en avoir envie, respirer fort à s’en brûler les poumons, et croire enfin en demain. La croyance guide les pas, l’envie dévore la vie. Bonne humeur, pleurs de joies, vive la vie !

Le ciel est bleu, il rayonne un soleil d’automne qui ne se lasse pas d’éclairer nos toits, bon, le mien étant couvert de dalles sombres et solaires, mieux vaut qu’il en soit ainsi, il n’y a pas de petits profits. Alors, si la vie est là, pourquoi s’inquiéter de demain ? Demain brillera plus fort qu’aujourd’hui, car demain se construit aujourd’hui. La lumière est belle, et le sera encore plus demain. Que vivent nos envies, que vivent nos amis, que la fête ne soit pas liée au calendrier, qu’elle soit entière, sans ambages, sans calcul, sans hésitation, fêtons la vie, et l’art d’être en vie. Pas facile dites-vous ? Et vous croyez qu’il est plus facile de faire la gueule ? de se compliquer la vie, de se laisser croire qu’il n’y a pas d’autre issue ? Allons, un peu de bon sens ! Qu’est ce que nos richesses si ce n’est celles du cœur ? A quoi sert de traverser les océans si nous ne savons pas apprécier déjà le moment présent ici même ? Nous sommes les acteurs de nos vies, nous seuls décidons du parcours, du chemin, des kilomètres, du trajet, de la vitesse à laquelle nous évoluons. Les autres ne sont pas synchrones avec nous ? et alors ? Qui détient la vérité ? Eux ? Nous ? Personne. Chacun détient sa vérité. Elle plait ou non, elle est partagée ou non, elle existe et mérite d’être respectée, comprise un tant soit peu, pas juger, pas critiquer. Nous sommes tous des électrons libres de la planète, un jour ici, l’autre ailleurs, fusion, fission, explosion, la matière reste vivante, et l’homme à du cœur. Dans certains jeux, il vaut mieux avoir du pique ou se tenir à carreau pour rafler le trèfle, à chacun ses couleurs, ses choix, ses stratégies, la mienne est désormais d’être. Être ou ne pas être, là est la question, soit, mais être soi, est la seule chose qui compte, le contraire est hors de question. Nous avons nos atouts dans nos mains, sachons en disposer et les poser sciemment….

Je sors d’un tunnel, d’une nuit d’ennuis, un coma pas très artificiel, une vie sans artifices qui a gommé bien des couleurs au fil des heures, dont j’ai vécu la noirceur de l’intérieur. Je vois en jaune, en orange, en rouge tendre et non agressif, je frotte mes yeux à la vie que j’avais laissé pour morte il y a quelques temps, en plongeant dans des abimes peuplées de sirènes, mais, comme chacun sait, les sirènes ne sont pas femme, plutôt poisson, plutôt poison qui plongent nos sens dans des non sens, gomment nos vies pour les avaler, nous font oublier que seule la vie à un sens, la vie, la vraie, la notre, celle qui possède les amitiés, les loisirs, les passions, les lieus, les soifs et les faims. Au sortir du naufrage, ce n’est que plongée inversé, éjecté des fosses abyssales, laissons les sirènes au sein de l’onde, fuyons vers l’air, envolons-nous vers le bleu pur de l’azur. L’air brûle les poumons, comme la première de nos gorgées d’oxygène, celle qui nous a tous fait pousser notre premier cri de nouveau-né, l’appel de la vie, loin du liquide amniotique, notre élément reste l’air, respirons-le à plein poumons. Nouveau-né je suis, l’air me brûle comme je brûle d’envies, je crie non pas ma rage, mais ma faim de vivre, vivre enfin ma vie. Prenez garde, me voici de retour ! Il y a si longtemps que j’erre aux fonds des profondeurs de l’humanité, il fait si bon de retrouver le monde, mon monde, le vrai !

D'ailleurs

Retour au stylo bille, et puis zut, j’avoue, c’est plutôt le clavier pour ce coup-ci…. Allez, ne soyez pas déçu, à bas les clichés du papier, du stylo, même si j’aime encore en user, surtout en vadrouille, au bord de mon vieil ami l’océan ou près d’un cimetière à souvenirs, l’essentiel c’est de transcrire les idées, de jouer des mots et des sons de jongler, d’être soi, point. Point, mais pas point final, il ne faut pas exagérer ! Mes écrits vous ennuient ? Une petite touche en haut, une croix blanche sur fond rouge et hop, je disparais. Non, ce n’est pas la Suisse, juste un symbole sur l’écran pour dire croix, et voilà, tout s’éteint. D’ailleurs, j’aime beaucoup la suisse, les suisses aussi d’ailleurs, grands et petits, surtout les petits suisses d’ailleurs. Et comme on peut lire, la Suisse est un ailleurs bien agréable pour qui à les moyens d’y disparaitre et les moyens à y faire disparaitre….. Bon, soyons fair-play, je ne vais pas abuser ni m’aider de la main gauche moi qui suis gaucher tout de même, un peu de respect, j’aime bien ce joli pays de montagnes, mais il manque l’océan, mon océan, d’ailleurs, j’aime bien les suisses, les savoyards, plutôt les savoyardes d’ailleurs, les pyrénéens, plutôt les pyrénéennes d’ailleurs (sauf ceux au chocolat noir !), les basques, les baskets, les landes et les landaises, les bretonnes plus que les bretons, les normandes en panne d’armoire, mais là je m’égare dans le grand nord, celui qui démarre à Montauban…. Curiosité géographique bien mal enseigné dans les manuels scolaires, le nord de la France démarre donc à Montauban, tout le monde sur Toulouse sait cela. Sur Toulouse oui, mais au-delà ? Là, je ne sais pas…. Ou si peu…. J’ai des amis Montalbanais, et même Montalbanaise, fusse de profession, ce qui parfois m’incite à explorer ce fameux cercle quasi polaire, où d’ailleurs, pas même un ours blanc ne se risque, c’est vous dire si la fin est proche…. Il parait qu’il y a une vie au-dessus de ce cercle-là, soit. A lire cela, vous avez bien compris que sudiste je suis, sudiste je reste. Loin de nos amis (et il faut le dire vite) américains, le sud d’ici n’est pas pour l’esclavage, celui des autres, comme le sien. Les traditions existent, le repos aussi. La sieste est une noble invention dont il faut savoir faire perdurer le secret. Tout s’entretient. Je suis d’ici et non d’ailleurs. D’ailleurs, à quoi bon être d’ailleurs ? La terre des mes aïeux est une terre ocre, qui vole au vent léger du Lauragais, ce même vent qui sait détacher les voiles des moulins, ou soulever les jupes des filles. Comme je n’ai pas l’âme d’un don Quichotte, je préfère la seconde version. Oh ! Je n’ai pas non plus l’âme d’un Casanova, mais avouez que dans ce cas, ce n’est pas l’âme qui compte en premier..... Ce Lauragais, aux douces cambrures, aux jolies courbes qui façonnent l’horizon, retient le regard, durcit les caractères et sait insuffler la facilité de respirer, la faconde et l’envie de parler d’un verbe haut et chantant. Ce Lauragais qui borde ma ville, celle où je suis née, la plus belle du monde, mais cela, rien ne sert de le dire, sous peine d’invasion de touristes, bien mieux logés sur Paris la froide capitale.

Chauvin ? Que nenni. D’ici je suis, ici je vis, et si cela vous en déplais, changer donc de lecture, allez reposer vos yeux sur d’autres écrans moins cathodiques, oubliez d’ici les cathares éplorés qui criaient leur absurdes fois sous les regards moqueurs des inquisiteurs à la foi tout aussi peu recommandable. Alors, quelle foi avoir ? Celle de la vie, celle en soi. Avoir foi en soi, se connaitre et se faire confiance est le meilleur des raccourcis pour atteindre la vraie vie, le bonheur absolu, d’être soi et enfin soi. On nait tous avec un handicap, celui de ne pas se faire confiance, celui de refuser d’ouvrir les yeux et le cœur à l’humain que nous sommes, l’humain qui nous serons, si tant est que nous le voulons bien. Prenons conscience ce cela et cessons de vouloir poser nos pas dans ceux de quelqu’un d’autres, et n’en déplaise aux grincheux qui ne croient qu’en une espèce d’idée de dieu absolu et d’amour, celui-là même qui laisse crever des animaux d’humain sous peine de discours différents, sous peine de coutumes différentes, il n’y a pas d’intermédiaire qui pus est virtuel, pour semer l’amour, récolter des sourires ou tant d’autres belles choses. Si en plus de croire en ces virtualités là, vous avez perdu l’habitude de communiquer, de parler ou d’écrire, sous prétexte d’amour, de foi en d’autres personnes, en un couple soi disant divin, ne changez rien, gardez vos plaisir, soyez vous, enfermez-vous dans l’absolue prison d’une relation toujours plus brillante de l’intérieur, mais gare à la rupture des barreaux, à l’explosion de la geôle car ce jour-là s’il vient, vos amis d’hier seront envolés à jamais…. Quelques mots, un coup de fil, des pensées, une carte, une attention, c’est si facile, si désuet, si apprécié…. Volez, volez loin d’ici, la terre d’ici s’échappe elle-même au vent qui souffle. Comme cette terre, ce qui vole, n’est pas la matière, juste la poussière légère, celle trop insuffisante pour nourrir le grain, juste bon à colorer les paysages, les objets inutiles du décor, juste bonne à piquer les yeux, à montrer par là même que tout ce qui vole n’est que flatterie, que tout ce qui brille n’est pas or. Et l’or, quel est il dans tout ça ? A-t-on besoin d’or pour vivre ?

La vraie richesse, n’est-elle pas celle du cœur ?

Saint Nicolas

Je ne comprends pas pourquoi on parle de grand nettoyage de printemps, où alors, je ne sais pas attendre ? Le grand nettoyage est lancé, pratiquement bouclé, et tout y est passé, objets, déco, messages,adresses, numéros, liens, rappels d’hier, d’avant-hier, tout s’efface et disparait, enfin, dès que messieurs les éboueurs voudront bien enlever ces résidus de poudre. Celui qui a dit que l’histoire était un éternel recommencement est une imbécile heureux, car il oublie qu’on détient toujours le pouvoir des choses, des actions, et des pensées. L’histoire est en marche, oui, mais pas en marche arrière, car même s’il faut parfois savoir prendre du recul, l’important est demain, et puis les demain de demain. A chacun ses utopies, à chacun sa vie, la mienne commence ici et aujourd’hui. Saint Nicolas est là, il apporte les cadeaux aux enfants, il affiche le fameux J+100 tant attendu par quelqu’un vers qui mes pensées vont en cet instant. Il emporte les vieux habits, les vieux souvenirs, il délivre la vie de ces pesantes chaines qui empêchent d’avancer sereinement. Alors, ok, tant qu’à faire, il n’a qu’à emporter le spleen qui va avec et livrer enfin toutes les bonnes choses rêvées.

Joyeuse Saint Nicolas à tous !



J'ai longtemps cru...

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Si nous rations le premier tour,

Il existait toujours un second tour

Pas de raison de s’inquiéter.

J’ai longtemps cru que parce que la terre était ronde,

Tout allait bien et ne pouvait que tourner rond,

Les joies qui disparaissaient, reviendront,

Pas de raison donc de s’affoler.

J’ai longtemps cru que parce que la terre était ronde,

Tous les êtres perdus de vue un jour,

Ceux-là mêmes seraient là toujours,

Pas de raison de galoper aujourd’hui.

J’ai longtemps cru que parce que la terre était ronde,

Les mots que la pudeur empêche de sortir un jour,

Trouveront écho le lendemain, amitiés ou amours,

Pas de raison de se bousculer.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Les choses resteraient en place, immuables,

Jamais perturbées par aucun grain de sable,

Pas de raison de pleinement en profiter.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

L’amour du jour serait l’amour de demain,

Les tempêtes traversées, auraient une fin,

Pas de raison de les éviter.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Il n’y avait pas de raison de penser au lendemain,

Il n’y avait pas de raison de connaître une fin,

Pas de raison de se poser des questions.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Les autres étaient tous là pour moi présent,

Si ce n’est aujourd’hui, ce sera au moment,

Pas de raison d’être là pour eux.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Tout était en place, pour toujours et à jamais

Qu’importe les humeurs et le temps, non mais !

Pas de raison de se bouger.

J’ai longtemps cru que parce la terre était ronde,

Il n’y avait jamais de fin, juste des suites

Que les sentiments évoluaient sans fuites,

Pas de raison de perdre à ces jeux.

Et puis un jour, une fin, un réveil, une lumière, j’ai compris ceci :

Mais si la terre tourne, mais les jours succèdent aux nuits,

Ou plutôt, car ce n’est qu’un par un, si le jour succède à la nuit

Tout comme la nuit succède au jour, immuable toujours,

L’être humain n’est pas de la même matière, il court

L’instant présent fuit en permanence, sans jamais revenir

Il emporte avec lui les acteurs qu’on ne sait pas retenir

Que même si la terre est ronde, et même si elle tourne rond,

Les actes, les choses, les êtres ne tournent pas forcement rond,

Que rien n’est jamais acquis et qu’il faut se battre à fond,

Que les mots dits ne sont plus à dire, sous peine d’être maudits,

Car vient le temps du trop tard, on ne peut plus les dire

Que le vécu d’aujourd’hui ne sera pas le vécu de demain,

Qu’une histoire a un début, et surtout une fin,

Que la vie n’est pas attendre un hypothétique retour,

Si la terre tourne, nous nous avançons, toujours.

Certes il est des chemins qui se croisent, des aléas de la vie,

Mais on les rencontre en chemin, on ne les attend pas assis.

Le passé forge le présent par ses coups de maillets

Le présent construit le creuset où coulera l’avenir

Dans des heures sombres, dans des temps guillerets

L’envie toujours forte de vivre et de s’en sortir

On regarde souvent dans une vitrine, un objet convoité

On se dit : je reviendrai plus tard me l’acheter

Et puis on revient, et la vitrine est vie, l’objet… envolé

Et l’on repart, amer, aigri, car on ne revit pas le passé

J’ai longtemps cru que parce que la terre était ronde,

J’ai longtemps cru qu’il suffisait d’attendre

Pour voir une deuxième chance arriver, pour voir une étoile revenir

Aujourd’hui je sais que même si la terre est ronde

Les gens qui sont dessus ne tournent pas en rond

Aujourd’hui je sais qu’il faut profiter du moment présent

Ne plus attendre

Je vis

Et je sais aussi que les rêves ne sont pas la réalité

Et je sais aussi que la réalité n’est pas un rêve

La réalité est tout simplement ce qu’on en fait

Mes nuits son peuplées d’insomnies

Mais ce ne sont pas pour autant des ennemies

Les insomnies sont des choses utiles à l’éveil

Pour aider à comprendre ce qu’est le sommeil

Pour aider à réaliser l’absence de sommeil

Pour tirer la sonnette d’alarme

Pour dire attention, tu ne dors plus, attention

Aujourd’hui je sais certaines choses que je ne savais pas hier

Car l’être humain progresse, sans cesse

Du moins, je l’espère…

Car il serait inhumain de ne plus progresser

Aujourd’hui est plus beau qu’hier

Demain le sera encore plus

Et si la vie est faite de jours et de nuits

Et si la vie est faite de soleil et d’ombre

Les images que j’ai de demain ne sont que soleil éclatant

Elles ne sont qu’envie d’aller vers l’avenir gaiement

Puiser l’énergie, vivre tout simplement

Aujourd’hui je sais que l’occasion qu’on ne saisit pas ne se reproduit pas

Aujourd’hui je sais que le fruit qu’on ne cueille pas ne se cueillera plus jamais

Aujourd’hui je sais, qu’il ne faut pas attendre

Aujourd’hui je sais….

ça peut paraître prétentieux, dans un recueil de textes sans prétention

Mais pas du tout,

Ce que je sais aujourd’hui, je devais le savoir hier,

Je refusais simplement de vouloir le voir

La vie est un manège qui tourne sans cesse mais d’où descendent les gens

Chaque tour, chaque jour, des gens montent et descendent à pas lents

Et on reste accroché à un cheval de bois, sans s’apercevoir des absents

Des êtres d’un passé, disparus du présent

Mais le manège est plein de nouveaux sourires

Et la vie est là, vivons-là sans coup férir

Retenons d’hier les leçons

Mais surtout

Aujourd’hui, vivons !