Vivez!

Quel regard porter sur le monde, notre monde ? Qu’est devenu ce monde que l’on croyait connaitre ?

Tout va si vite, tout semble n’être plus que mode, tout s’accélère, tout se perd. Constat amer ? Non, constat amusé, constat désabusé, mais au fond, que pouvons-nous y faire ? La machine semble s’emballer, et si ce semblant n’était pas un semblant ? Et si la terre accélérait elle aussi son développement, se mettait à ruer dans les brancards, tsunami, tremblements de terre, mode vibratoire changeant sa fréquence pour devenir selon la sensibilité de chacun soit rassurant, presque confortable, soit irritant, dérangeant, presque insupportable. Car au fond, on avance tous avec nos convictions, notre sensibilité, nos envies et c’est bien cela qui forme la richesse de l’humanité, non ? Nous ne sommes qu’une union de gens uniques, n’ayons pas peur de garder cette unicité, de là naissent les dialogues, les constructions, les oppositions bénéfiques, tout comme la taille en facettes multiples donnent plus bel éclat aux diamants. L’année qui vient de naitre apportera son lot de vibrations et de ces vibrations naitront les sentiments, les ressentiments, les émotions sur la grande échelle qu’on connait, perçues de façon individuelle, parce que nous ne sommes qu’individu, acceptons cela, ne cherchons pas à rentrer dans le moule d’une forme de majorité simplement mise en lumière par nos modes de désinformations classique. Pourquoi vouloir se fondre dans le paysage, pourquoi vouloir disparaitre dans le masse ? Nous ne naissons pas pour ressembler à un modèle, encore moins pour rentrer dans un moule, suivre une mode ou disparaitre dans l’anonymat des foules. Nous naissons pour être et pour être soi. Assumons-nous tels que nous sommes, individu avec sa propre sensibilité, ses propres goûts, ses propres passions, avec ses envies et sa volonté de faire ou non, mais soyons nous-mêmes avant tout.

Vous aimez écrire ? Alors écrivez !

Vous aimez rire ? Alors riez !

Vous aimez danser ? Alors dansez !

C’est cela la vie, votre vie est à vous. Pourquoi suivre des modes que les médias matraquent à longueurs d’ondes ? Personne ne vous regarde, personne ne vous juge, personne n’est apte à vous juger. Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous vraiment ? Vous êtes-vous posé la question ? Au départ, tout être nait de l’union physique de deux êtres, puis il grandit entre deux cordes qui sont tenues et tendues, plus ou moins, par ses parents, qu’ils soient ses géniteurs ou non, puis la scolarisation, puis la société, puis le monde du travail s’en viennent tisser le corset qui serre et étreint, qui étouffe et bouffe la vraie personnalité de cet être vivant. Faux confort, inconfort de n’être plus soi-même mais celui qu’on voudrait que l’on soit, la réaction à cela se mesure dans les échecs à construire sa vie affective, tout juste parce qu’on oublie qu’on peut être soi. Vous aimez peindre ? Peignez ! Et puis ? Le résultat n’est pas à la hauteur de vos attentes ? Oubliez vos attentes, libérez-vous de ce culte de la perfection que l’enfance vous a appris à prendre histoire de finir de détruire votre confiance en vous. C’est quoi un beau tableau ? C’est quoi un beau texte ? Est-ce la reconnaissance de cet état par le nombre qui donne la note ? NON ! Vous êtes tous, nous sommes tous des créateurs , la différence entre tous, c’est que certains osent et d’autres non, c’est que certains n’ont pas confiance en eux et d’autres un peu plus et rien n’est rédhibitoire, pire, tout est réversible. Pire ? Oui, pire, parce que je ne peux perdre mon humour habituel, pire parce qu’il faut parfois provoquer les neurones pour que germent les idées, parce qu’il faut parfois biner la terre pour que naissent les graines semées trop profond. Il ne suffit pas d’arroser, ni d’avoir de la chaleur, il faut aussi avoir un terrain favorable, souple, séparé de sa croute étouffante, celle qui résulte des carcans et des carcans qui l’ont tassée, étouffée et fait disparaitre, le terreau est devenu pierre.

Quel mal y-a-t-il à essayer ? Briser votre écorce, défaites vos liens, pire, réalisez que vous n’en avez pas ! Une vieille histoire indienne raconte comment on apprivoise un éléphant. On le capture tout petit, et on glisse à une de ses pattes un cercle d’acier, puis ce cercle est attaché par une chaine à un pieu ou bien un arbre. Quelques temps après, on détache la chaine, et puis encore quelques temps et on enlève le cercle. L’animal a mémorisé cette patte qui le retient dans ses envies de partir, de courir, de quitter l’endroit et cette simple croyance suffit à lui faire croire qu’il est encore attaché. Nous sommes tous des éléphants, et nous croyons tous en nos croyances savamment distillées depuis notre plus tendre enfance. Il est temps d’agiter nos pattes, de réaliser qu’aucun fil ne nous retient et combien nous sommes libre. Libre d’être nous-mêmes, enfin nous-mêmes.

Vous aimez dessiner ? alors dessinez !

Vous aimez vivre ? Alors vivez !

Soyez vous-mêmes, c’est là votre plus beau cadeau.

pensée

Est-ce par manque de confiance en soi que la société actuelle tend à tout vouloir étiqueter, cartographier, classifier ? Serait-ce la fin du monde proche qui nécessite cette approche mormone, comme si le grand créateur de l’univers avait commandé de recevoir tout ce fatras de population dans des wagons savamment triés, classés, ordonnées ? Image qui fait frissonner et parcours la moelle épinière, mais à l’heure où d’aucuns diffusent une exécrable pensée révisionniste, il serait bon de rappeler les travers de notre histoire. A l’heure où le monde politique focalise sur les tensions turques à propos du génocide des arméniens, il serait bon de se rappeler combien d’opposants nos ancêtres ont massacré, parce qu’ils étaient juifs, parce qu’ils étaient protestants, parce qu’ils étaient cathares et parce que nous étions catholiques et qu’en bon chrétien, le commandement « tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens » devint justification divine à accaparation des richesses. Religion, ambition, politique, autant de tête d’un même serpent qui aveugle, enserre, étouffe et commande. Des religions qui prêchent l’amour et qui se développent dans la haine, convertir ou tuer, et même si les tables de la loi comportent en un cinquième commandement « tu ne tueras point » les petits caractères du contrat divin devaient être du genre « sauf ceux qui ne sont pas de ta religion » pour en être ainsi bafoué.

Comme beaucoup, je dois à ma famille, à mes racines, à mon éducation mon parcours religieux et forcement avec lui, parce que vivant dans un état laïque aux fondations chrétiennes, des bases de morales et des formes de pensées bien serrées dans ces carcans religieux. Comme beaucoup, aujourd’hui l’esprit s’apaise et trouve sa route dans les philosophies orientales. Je dis bien philosophie et non religion, car c’est la part que je prends aujourd’hui dans les lectures, tout comme c’est l’approche historique qui m’intéresse dans les livres anciens dont le best-seller reste la bible. Je n’ai pas besoin de me convertir, ni même de m’encarter dans tel ou tel courant, libre penseur je suis, homme libre je suis et je fuis la pensée unique, l’absence de débat, la théorie du nombre, l’imposition par la majorité, nul homme n’est maitre absolu. Je n’ai pas l’intention d’opposer à des textes publiés, des démonstrations point par point de leur salubrité, je n’ai pas envie de construire la force d’opposition de toute actualité parce que chacune d’entre elle, repose sur un fond de vérité, fusse-t-elle celle de son auteur. On ne grandit pas en s’opposant aux autres mais en trouvant sa voie. One vit pas pour plaire aux autres mais pour se plaire à soi, la plus belle des rencontres que l’on peut faire dans sa vie, c’est se rencontrer soi. Que nous aillons besoin de Dieu ou pas, de Dieux ou pas, mais au fond, Dieu n’est-il pas cette part de soi que nous avons peur d’affronter et de regarder dans le blanc des yeux ? Et si Dieu n’était qu’un miroir qui permet de regarder au loin simplement parce que notre presbytie nous empêche de bien voir de près ? Presbytie, presbytère, le jongleur de mots que je suis ne peut s’empêcher de sourire à cette proximité linguistique. Sommes-nous donc si presbyte pour avoir besoin d’un miroir à focaliser afin d’inspecter notre propre être ?

De tout temps l’homme a eu recours à cet adversaire invisible pour exprimer sa colère, y concentrer ses énergies, ses peurs, ses prières, ses ressentiments. Parfois même, il fut nécessaire d’affronter une armée de divinité, dieu de la pluie ou dieu du soleil, dieu des vents, dieu du commerce…. Que voulez-vous, les récoltes n’étaient pas en phase avec la météo et l’homme ne pouvait pas en être coupable, n’est-ce-pas ? Alors on prie pour avoir beau temps, puis on prie pour avoir la pluie, puis on prie pour avoir du vent qui séchera la terre, puis on prie pour vendre la récolte…. Facile, simple et efficace, il suffit après cela de s’en aller travailler les champs le cœur léger puisqu’on sait qu’il fera beau, qu’il va pleuvoir ou bien venter…. Un peu de bon sens, un peu d’observation, le calendrier des champs respecte celui de dame nature, avoir foi en soi, avoir confiance en soi et être soi, là sont les vraies sources d’énergies. Il n’y a nul sacrifice à faire, il n’y a nulle peur dans l’autre à combattre, quelle que soit la couleur de peau de cet autre, ses opinions, ses richesses. D’ailleurs, en tout début de chrétienté, ce début qu’on célèbre par la nuit de Noël, n’est-il pas question d’une naissance d’un petit enfant juif dans une étable ? Et, quelques jours plus tard, n’est ce pas quatre princes arabes qui se mirent en chemin pour apporter leurs offrandes ? Quatre ? Oui, l’histoire ne s’attarde pas à celui qui s’est perdu ou qui peut-être à renoncer, aurait-il eu une vision prophétique des futurs croisades venant massacrer son peuple ? Le sang est notre liquide de vie, le notre, celui qui coule en nos veines, ce n’est pas la vue du sang de nos « adversaires » qui nous fera vivre mieux. La pensée est un long fleuve capricieux, elle a besoin que l’on en conduise le cours, que l’on entretienne ses berges, que l’on en extrait les déchets.

entre euphorie et pessimisme

Entre euphorie et pessimisme, tel est notre début d’année. Des hauteurs de neiges dignes d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, des beaux ciels bleu à donner envie de s’en aller vadrouiller plutôt que rester enfermés à d’obscures besognes, ça c’est pour le côté sympa et plaisant des choses. Des embouteillages à n’en plus finir dans tous les coins et recoins de la grande agglomération, des conduites d’excités alternant pression forte sur l’accélérateur puis sur le frein, surement myope puisque contraint de rouler dans votre pare choc, des solidarités solitaires, forme suprême de l’égoïsme, le règne de l’individu est désormais poussé au paroxysme : rien ne va ! On a quitté le « rien ne va plus » pour le « rien ne va ».

Pour améliorer tout cela, l’époque est électorale avec sa farandole de phrase assassine et surtout, le jeu favori qui consiste à sortir les phrases de leurs contextes, sans quoi, bien sûr il serait plus compliquée de leur faire dire ce qu’on veut bien leur faire dire. Voilà qui ne vole pas haut ! Et moi dans tout cela ? Et bien entre les deux, les neiges des sommets s’en viennent titiller d’anciennes passions, de quoi se remettre à réviser le pieu matériel : la bonne odeur de fart qui grise les narines pas encore gelées, le lèche-vitrine cathodique pour repérer où en est le matériel et le vestimentaire. Oui, j’ai comme des envies de glisses sauvages, de grandes descentes et de sommets esseulés à visiter. Et puis, je reste à l’affut de mes rétroviseurs parce que je tiens aussi à mes pare chocs, qu’ils soient anciens ou modernes, je hais cette agressivité routière qui devient légion. La politique ? C’est une belle chose, fort comparable au football dont on dit qu’il est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous. Oh non, je n’ai pas dit que nos politiques sont des voyous, non, tout de même, n’exagérons pas, je ne les ai pas vu jouer au football…. Le débat vole bas, mais, au fond, la faute à qui ? Au public qui ne s’extasie que devant des coups bas ? Aux humoristes qui à force de caricaturer ont finit par faire oublier qu’au départ de la caricature il y a des personnages « normaux » ? Aux politiques qui se sont trop éloignés de la réalité du terrain au point de creuser un fossé entre eux et leur électorat ? Vaste sujet, source de débat, chacun avancera selon son propre jugé vers une voie plutôt qu’une autre, la course aux voies avant la course aux voix. Quoi qu’il en soit, je n’ai entendu aucun de ces énarques avancer sur un projet en court, moyen et long terme, mais il est vrai que nos institutions ont conduit à cela en plaçant les candidats devant un mandant de cinq ans et donc un plan sur cinq ans pour garantir avant toute chose leur succès, qualifié par leur réélection plutôt que la mise en place d’une stratégie long terme dont il faudrait qu’un éventuel successeur en conduise la suite.

Un pays en crise, c’est comme une budget familial en crise, ce n’est pas en se serrant la ceinture sur un mois qu’on retrouve la sérénité pour les mois suivants, sinon c’est qu’il y a accident de parcours et non crise. Aujourd’hui l’économie nationale, européenne et mondiale est suffisamment ébranlée pour qu’elle nécessite des décisions et des mesures mises en place sur de longues années. Nos états sont comme le Titanic, long et lent à la manœuvre. Voir l’iceberg est bien, tourner la barre au plus tôt est mieux. Nous sommes un pays, état de l’Europe mais qu’est l’Europe ? L’Europe n’est rien aujourd’hui à part collégiale, une classe sans professeur qu’un élève essaie de surveiller lorsque vient son tour tout en mettant le chahut lorsqu’un de ses condisciples le remplace. Que manque-t-il à l’Europe ? D’être l’Europe, tout simplement. De créer les Etats-Unis d’Europe, avec sa gouvernance, ses règles de fonctionnement, identiques d’un état à l’autre, ses taxes, ses impôts, identiques d’un état à l’autre, sa monnaie, comment ça on l’a déjà ? En êtes-vous sûr ? Quel est le périmètre de l’Europe ? Géographique ? Politique ? Prêt à s’étendre ? Vers où ? Maghreb ? Turquie ? Royaume-Uni ? Suisse ? Comment peut-on expliquer qu’on soit européen quand il suffit de passer une frontière pour faire ses courses ou son plein moins cher ? Comment peut-on faire des économies si en même temps on finance la crise grecque sans contrepartie possible ? Comment peut-on être nationaliste quand aujourd’hui plus rien n’est le fruit d’une seule nation ? Comment peut-on tolérer que vingt ans après le traité de Maastricht et la constitution de la communauté européenne, rien ne soit mis en place pour uniformiser les diplômes et les études parmi les pays membres ?

Questions, questions, questions, ….. Toujours et encore, mais sans intérêt, quel serait l’intérêt de poser des questions ? Toutes ces petites guerres d’égos égoïstes mal relayées par des journalistes et éditorialistes en mal de pamphlet ne font qu’éloigner le quidam de deux centres d’intérêt : le monde dans lequel il vit et les moyens dont il dispose pour y vivre mieux, en s’exprimant et en exprimant un choix. L’année 2012 sera riche en élections, les élections présidentielles du 22 avril et du 6 mai, puis les élections législatives du 10 et 17 juin. Quatre jours pour s’exprimer et exprimer par ses voies la voix d’un peuple souvent pris de haut par des êtres trop hauts et presque hautains. Mais n’oubliez pas, si grand que vous soyez, c’est toujours le petit caillou sous la semelle qui dérange vos pas. Soyons ce petit caillou, devenons scrupules pour ces politiques qui veulent n’avancer que pour eux.

Sourires du jour

C’est quand même marrant l’économie ! Je lis ce matin dans la presse que FIAT augmente sa part dans CHRYSLER, la portant à 58 ,5%, donc actionnaire majoritaire. Oui, je sais, rien de marrant là-dedans, des chiffres, des pourcentages, des actions, des jeux de bourses, sans prothèses PIP, mais là, je m’écarte, si je puis dire….. donc, qu’y a-t-il de marrant à cette prise de contrôle de CHRYSLER par FIAT ? Juste l’histoire…. Ma passion de l’automobile, enfin, une de mes passions, tournant autour de quelques marques fétiches, dû à mes possessions qui n’ont pourtant rien de diabolique, plus d’opportunisme et moyens, ma passion disais-je démarra quelque temps avant mon permis par une SIMCA 1100 de 1973, et oui, ça ne nous rajeunit pas, et nous voilà bien dans ce fameux temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, surtout que les 1100, onze-cent comme on les appelait à l’époque ne sont devenues qu’épaves et destructions au fil des primes à la casse et de l’engouement du marché pour la nouveauté, le toujours mieux, toujours plus moderne, conséquence aussi de ces années de corrosion qui les vouèrent à la destruction. Ma SIMCA 1100 donc, de 1973 donc, était de type EE, c'est-à-dire un ersatz d’économie consistant à monter dans la caisse d’une SIMCA 1100 le moteur de la plus célèbre SIMCA 1000 fort de ses 944cm3 de cylindrée et de ses 45CV. Véhicule bien vitré, bien pratique de par son hayon, un intérieur rouge du plus bel effet et un coloris blanc TACOMA pour la carrosserie. Cette automobile appartenait à ma sœur, son moteur était bien fatigué, ainsi fut prise par décret paternel que j’approuvais sur le champ, de garder cette voiture en lui remplaçant le moteur par un d’occasion acheté dans une casse automobile. Heureux temps que ce temps-là ! La course aux pièces, le moteur, puis de mois en mois, d’année en année, les sièges avec appuie-tête intégral, un must à l’époque, les jantes alu, le becquet de la TI, les compteurs, et reprise des faisceaux électriques et rajouts d’options, un temps où on achetait un truc à la casse pour deux ou trois de démonté, un temps où l’on escaladait des monceaux de voitures pour démonter, trouver, acheter. Un temps aussi qui fut celui de mes premières armes mécaniques, des leçons paternelles, aux essais en vrai, ce n’était plus une SIMCA 1100 mais MA SIMCA 1100, toutes options, que je connaissais sur le moindre boulon, et comme je dis encore souvent, si quelqu’un avait démonté un seul des boulons et me l’apportait, je serais aller le remettre les yeux fermés. Bien sûr, les postes radio cassette avec FM stéréo, amplificateur de son et installation 4x20 watts, dont nous étions fiers et qui ferait rire les jeunes conducteurs bricoleurs actuels. Et puis, les virées, à 5 ou 6, à deux ou en solo, au soleil ou sur la neige…. Quelle époque ! Pas d’airbag, pas de ceinture à l’arrière, pas d’ABS, pas d’emmerdes comme disent les deuchistes.

Souvenirs, souvenirs…. Mais je m’éloigne, enfin, pas tout à fait ! SIMCA ? Ma soif de connaissance m’a fait m’intéresser à la marque, et là, j’appris que SIMCA était l’acronyme de Société Industrielle de Mécanique et Construction Automobile, une société fondée par un italien désireux d’assembler des voitures FIAT sous licence pour le marché français. La première sera la FIAT 500 dite topolino, celles des années trente, non pas le célèbre pot de yaourt, qui deviendra la première SIMCA et donc la SIMCA 5 (cherchez l’erreur !). S’en suivit quelques numéros connus au moins des spécialistes, SIMCA 5, SIMCA 6, SIMCA 8, SIMCA 9 puis des noms comme Aronde, qui est le vieux nom de l’hirondelle en français, l’hirondelle étant le logo choisi par SIMCA. Puis des cylindrée 1000, 1100, 1200S, 1300, 1500, et des variantes du tout 1301, 1501, 1307, 1308, 1309… Mais ces derniers modèles sont nés après le rachat de SIMCA par CHRYSLER. Et voilà ce qui me fait sourire aujourd’hui, à la fin des années soixante-dix CHRYSLER rachetait une filiale ou presque de FIAT et aujourd’hui, FIAT rachète CHRYSLER, c’est cela l’économie.

Pour terminer l’histoire, SIMCA avait racheté FORD France, car FORD aussi avait des filiales hors de ses états unis natal, une seule survit en Europe aujourd’hui, FORD allemande dont sont issus les modèles actuels, et oui, on ne roule pas américain mais allemand en FORD. Côté France, il y eu fusion avec MATHIS qui fabriqua des MATFORD, puis disparu dans SIMCA dont la célèbre usine de POISSY en région parisienne. Entre temps , SIMCA avait acquis TALBOT puis, CHRYSLER en difficulté revendit le tout à PEUGEOT qui considérant que l’auréole de TALBOT devait briller plus que celle de SIMCA substitua le nom de la marque, déstabilisa le public avant de cesser toute production sous ce label là, recyclant très vite deux modèles qui étaient encore dans les cartons : Le projet de remplacement de la SIMCA HORIZON devint ainsi PEUGEOT 309, d’où le trou dans la nomenclature sochalienne, puis un projet de SIMCA 1100 coupé dont les dessins auraient donné la 205. Aujourd’hui ? Exit TALBOT, exit SIMCA mais l’usine de POISSY produit les CITROEN c3 et DS3, les PEUGEOT 207 et 208 à venir très bientôt. Tiens ? Rouler en c3, DS3, 207 ou 208 serait un semblant de rouler en SIMCA ? Joli clin d’œil de l’histoire en plus de ce sourire de l’actualité. Ah les passions, les voitures, l’histoire…faut-il dire que j’aime ?

Retour sur le blog

Retour sur le blog, comme ça par plaisir, par envie aussi d’expliquer comment tout ceci fonctionne, après avoir expliqué comment tout ceci est né. D’abord le décor, souvent une tasse de café fumante à côté, parfois du thé, presque toujours ma bouteille, jolie bouteille dont je ne peux me passer. Buveur ? Oui, j’avoue, une à deux bouteilles par jour, de ce liquide blanc qui s’en va irradier mes cellules, déliés mes sens et donner du cœur à l’ouvrage. Boire m’est vital, et tant pis si d’illustres auteurs puisaient leurs vers dans leurs verres à vin ou bien encore s’en allaient chercher leurs inspirations auprès de la fée verte, belle absinthe de sinistre réputation, moi c’est plutôt d’un joli château que vient mon cru, peut-être pas de ces fières bâtisses aux façades géométriques pour ne point briser l’alignement des ceps de vignes plantés devant, à moins que cela ne soit l’inverse, la géométrie des vignes nécessaire pour faire écho aux façades rigidement architecturées ? Un vieux mal français, les fameux jardins à la française prolongeant l’austère symétrie de nos royaux châteaux. Pas étonnant que je préfère les jardins à l’anglaise, les calages à un tiers-deux tiers plutôt que la parfaite symétrie trop froide et trop imbécile. Regardez un peu votre prochaine assiette lorsque vous irez au restaurant, l’organisation se dresse à l’impair et non en un pair froid. Mais je m’écarte du sujet, alors, refermons la grille du domaine, quittons les vignes et regardons là-bas le haut château d’eau d’où mes crus préférés sont issus, car c’est bien de l’eau, sous sa forme la plus basique, à peine H2o, qui m’abreuve et m’irrigue.

Vient ensuite l’aspect matériel, variable selon les époques, les endroits, les moments où se commettent ces choses qui s’empilent. Il y a le mode nomade, en vadrouille, le plus proche des méthodes de toujours, du papier de l’encre, un stylo. Le papier peut voler, le cahier retient mieux les pages, tout comme le stylo retient mieux l’encre et sa bille qui n’est pas de clown aide à moins me colorier mes doigts de gaucher lorsqu’ils repassent par dessus les mots à peine tracés. Le papier est presque toujours blanc, de ce blanc qui évolue sur plusieurs teintes selon qu’il est plus ou moins recyclé, selon aussi qu’il est plus ou moins occupé à se dorer la pilule au soleil. L’encre est souvent bleu, parce que j’aime bien écrire en bleu, parce que je n’ai pas encore l’âge des écrits trop sérieux à mettre noir sur blanc. Il y a le mode posé, plus confortable, assis, rarement couché, par les joies de l’électronique, le pc qu’il soit fixe ou portable devient support et outil. La page blanche s’ouvre sous Word, on ne peut plus connu. Mais que fait la police ? Et bien elle s’installe en Verdana, hauteur 10, les marges deviennent étroites, la page de format A4 dévoile un grand rectangle blanc qui n’a rien à voir avec le rectangle blanc de mon enfance, et là aussi, je parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Décidément, j’écris en vieux mais contre tous. Ah, ce rectangle blanc ! Symbole d’un temps ou voir un bout de sein, une fesse était digne de réserver cela à l’adulte et de l’indiquer par ce symbole hautement traductible y compris en noir et blanc. En ce temps-là, même les chansons de maitre Georges Brassens étaient dignes de censure. Mais aujourd’hui ? aujourd’hui sans limite, la société se cherche, on peut même afficher un homme nu derrière des enfants dans le grand catalogue de la redoute, le moindre produit à vanter nécessite un corps nu pour faire passer le message, et bien des textes sont plus insultants que la plus crue des œuvres de tonton Georges. Mais revenons à ma prose, le rectangle blanc ne m’impressionne pas, j’ai de toute façon plus de dix huit ans. Le but du jeu, car écrire est un jeu pour moi, le but du jeu donc est de rédiger une prose dont la taille ou le volume, c’est selon, sera délimité par ce fameux carré rectangulairement blanc, un peu comme dans notre religion régionale, celle de l’ovalie, on reste sur le pré sans sortir des limites mais attention, pour vaincre il faut y développer du jeu, occuper l’espace, passer par les ailes, cadrer et déborder juste ce qu’il faut. Autrement écrit, il faut remplir la page, dans le laps de temps le plus court, et si on a droit à l’essai, la copie n’est pas revisitée, elle est livrée telle quelle, brute de fonderie. Mais ce défi à la page est le même sur cahier, sur feuille volante même, la seule différence alors revient qu’il faut le retranscrire au clavier, avec la tentation de revisiter une phrase, un mot, des mots, rarement un paragraphe.

Voilà donc, l’étape première, celle de la rédaction. Les idées fusent d’elles-mêmes, parfois elles posent des congés, des RTT, aussi ces jours-là les pages restent vierges et le blog orphelin, quand ce n’est pas l’auteur qui s’en va vaquer à d’autres occupations. Vient ensuite la publication, très facile, un copier-coller depuis Word, une remise en forme selon la forme voulue et décidée pour le blog, et puis un appui sur le bouton « publication » et voilà ces quelques mots rangés sur les étagères d’un blog, lui-même rangé sur les étagères d’autres blogs. Voilà comment sans intermédiaire, les mots glissent d’un clavier à un écran, puis à d’autres écrans, anonymes ou moins anonymes, anonymat voulu, publication gratuite sans descendance laissant le loisir d’exprimer par commentaire ou par message privé ce qu’il est, ressenti, lu, perçu, ou bien simplement message personnel. Le courrier des lecteurs n’est pas générateur d’emploi, l’écrit se raconte aussi à l’oral.

Alors voilà

Alors voilà, c’est l’histoire d’un blog né de mots, né de maux aussi, né de moi surtout. Ce blog-ci est là depuis quelques années déjà, il a succédé à des cahiers, souvent bleus, souvent grand formats et petits carreaux, des cahiers plein de mots écrits à l’encre bleue, des pages qui se noircissent de bleu, avouez tout de même que ça à de la gueule, non ? Ecrire est une passion, comme d’autres passions, comme d’autres ont la passion de la danse, des mots croisés, des mots fléchés, des maux aussi, mais on appelle cela danseurs ou bien cruciverbistes, ou bien encore hypocondriaques. Passion d’écrire… Non, pas écrivain, juste une passion-loisir et non un acte de convertir du papier en monnaie. De l’écriture à la presse il n’est qu’un pas que d’aucun s’empresse de franchir, mais…la presse est-elle l’outil qui sert à éditer les livres ou bien encore ce moyen d’expression écrit qui sert l’écriture du chroniqueur comme du journaliste ? Loin de moi tout cela, écrire est depuis longtemps une passion, un art graphique, mal compris à mes débuts, peut-être bien parce que l’acuité visuelle de ma vieille maitresse déchiffrait mal les sens dessinés bien plus que calligraphiés. Aucune pensée salace là-dedans, je suis d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, et même si le lilas de Montmartre n’a pas connu mes jeunes années courant dans la montagne, mais tout de même, en ce temps-là, avoir une maitresse était plutôt considéré comme normal et j’ai longtemps abusé de ce privilège, enfin, pas longtemps mais tout le temps, dès mon internement dans ces établissements spécialisés qu’on nomme encore école. Qui sait, peut-être qu’un jour nous aurons des universités du premier âge, ou bien encore des lycées du premier degré, ces diantre de hauts fonctionnaires ont l’imagination fertile dès qu’il s’agit de perdre les larrons. Hauts fonctionnaires ? Simple définition pour préciser qu’ils exercent en haut lieu, c'est-à-dire dans ce qu’on instruit comme étant la capitale, c'est-à-dire Paris, donc là-haut, tout en haut de chez nous, bien au-delà de notre limite nord bien connue : Montauban.

Oui, je suis du sud-ouest et même de sa capitale, la seule, l’unique : Toulouse. Ces quand même bizarre ces règles qui donne pour capitale Paris, alors que chacun sait que c’est Toulouse la capitale. Bon, il est vrai que d’autres capitales de pays voisins existent, Cahors pour le pays du Lot, Montauban pour le nord, et même pire, il est des pays comme l’Ariège qui ont plusieurs capitales : Foix, Saint Girons, Lavelanet, d’autres comme l’Aude se découpe en Quillan, Carcassonne ou Narbonne, tandis que le Tarn hésite entre Albi, Gaillac, Castres, Graulhet et même Rabastens, il y a de quoi y perdre son latin. Ici c’est l’oc, la langue d’oc, l’Occitanie dans toute sa splendeur. Les comtes de Toulouse, (vous voyez bien que là est la capitale !) avaient dressé le contour du pays occitan d’Océan à Italie, de l’Espagne à la Loire, pour vous dire qu’ils n’avaient pas peur de braver les grands froids du grand nord, quand bien même les pneus neiges n’étaient pas encore nés. Autant le dire, le vrai dieu ici c’est l’Autan et non Eole. Non, ici il n’y a jamais de vent, juste l’Autan qui révise ses gammes, balaye les rues des poussières perdues, chasse la pollution et forge le caractère des plantations trop frêles. Aimant à parfois se reposer, ce sont ses compères d’ouest ou bien pire, du nord qui s’en viennent souffler. Un jour sans vent ? Oui, c’est parce que l’Autan souffle aujourd’hui. Pays de moulins, pays de cocagne, ici sont mes racines, ici sont mes terrains de jeux premiers avant que dans la longue lignée des comtes toulousains je n’aille parcourir les corbières, défier le dieu Alaric ou bien encore le vieux Barberousse si ce n’est aller voir le bout de notre terre en ses embruns océaniques. Autres passions. Et oui, pourquoi ne devrait-on avoir qu’une seule passion puisque nous n’avons qu’une seule vie, autant varier les plaisirs, se passionner sans s’enfermer dans le fanatisme, gouter sans excès, et mieux, faire partager tous ces grains de raisins qui donnent le vin de la vie. Touche à tout plutôt que bon à rien, surtout pas bon aryen, éclectique est le mot que je préfère, et si l’écrit est pâle, le verbe est haut, la voix chante des accents rocailleux, parce qu’ici coule un fleuve, né frêle ruisseau au milieu des rochers, gardant son impétuosité et ses colères soudaines, emportant les neiges, les pluies, les boues de nos chères Pyrénées. Difficile de mettre de l’accent par écrit, l’Occitanie n’est pas basque ou corse ni encore bretonne pour s’en aller doubler les panneaux routiers de doubles appellations, ici la langue s’apprend dans les fermes, dans la famille et de façon plus guindé dans des cours du soir où l’on a intellectualisé le patois pour en faire naitre l’occitan.

Alors voilà, c’est l’histoire d’un blog, d’un homme, de mille et une facettes composées chacune de mille et une recettes, de mille et unes façons, de mille et une leçons. Alors voilà, ce blog est là, comme ça, sans prétention, juste pour le plaisir d’écrire, juste pour le plaisir d’une petite passion, et si mes maitresses pouvaient encore lire cela, au moins elles pourraient aujourd’hui mieux me déchiffrer….

c’est quand qu’on va où ?

Petit aparté personnel au cœur de l’impersonnel. Pourquoi ? Parce qu’à la lumière des dernières étapes de la vie, parce qu’à tenter d’ouvrir les yeux et de bien vouloir voir, je réalise combien les miroirs sont parfois déformants, et combien on ne peut percevoir l’image perçue par l’autre que lorsqu’on accepte de la percevoir. Percevoir et non prendre, car comme toute image, le parcours de l’œil à sa traduction électrique au cœur de notre cerveau passe par une multitude de filtres, de transcodeurs, de décodeurs, de peurs aussi, n’oublions rien. Alors oui, on est soi mais on est perçu peut-être autrement, et puis on interprète autrement, et la somme de ces peut-être fait que la différence nait. Interprétation ou erreur d’interprétation, même combat, on s’écarte du sujet, on s’éloigne, on part vers l’inconnu, et comme on a peur de l’inconnu, on prend peur au lieu de se poser, de chercher à comprendre, à voir, à savoir pourquoi on renvoie cette image. Le premier réflexe devant l’incompréhension est le rejet. Alors on rejette, ou bien, parce qu’on ne veut pas blesser, parce qu’on ne sait pas dire non, on se rejette, enfin, on s’exclut, on s’isole, et on se dit que non, on n’est pas comme eux, non, impossible d’être de ces êtres là, impossible de faire partie de cette humanité, non, on ne peut être que martien, extra terrestre à la dérive, perdu loin de son monde et parcourant cette terre, à la recherche de soi, à la recherche de l’autre, travail de sociologue qui observe et note sans se poser, sans comprendre qui il est.

Mais voilà, pas si simple, on ne choisit pas de s’exclure, pas plus qu’on ne fuit ses peurs. Non, on est là, humain avant tout, dans toute la dimension de son humanité, avec la force de ses faiblesses, la correction de ses erreurs, la première des corrections consistant à les reconnaitre, à les comprendre, à en faire une force par la leçon ainsi apprise. Mea culpa ! Je ne suis pas martien, ni même extra terrestre ! Même si j’aime l’océan profondément, ce n’est pas dans ses profondeurs que je l’aime mais dans le plaisir qu’il me procure, les énergies qu’il me donne, mes deux pieds enfoncés dans le sable, ce sable d’un ocre particulier que je sais reconnaitre de loin, ce sable qui n’est que ces fragments qui séparent la terre de l’océan, et puis même, l’océan recouvre la terre, je suis terrien. Non, je ne suis pas que terrien, car la terre ne serait rien sans les étoiles, sans le ciel, sans les nuages, sans le soleil, sans la lune. Je suis vivant. Un être vivant. Et non, je ne suis pas perdu, et oui, j’entends les remarques, les retours, et oui, j’apprends, papillon tout neuf sorti de sa chrysalide, j’observe toujours, soit, mais je m’observe aussi. Je vis. Sans attente. Attendre c’est bloquer ses pensées sur un seul point de la carte, ne regarder que cette porte qui peut-être ne s’ouvrira jamais en oubliant de voir qui tape à la fenêtre, en oubliant d’évoluer et de grandir dans toutes les dimensions du vivant, ces dimensions qui vont bien au-delà des dimensions géométriques, et même si nous autres pauvres occidentaux avons perdu toute mesure de ces dimensions non mesurables, il est encore quelques chamans modernes qui gardent leurs sens en éveil et qui j’en suis sûr éveilleront le monde bientôt.

Oui, je réalise combien en m’excluant de la vie vraie j’ai perdu de vraies occasions. C’est ainsi, c’est fait. Regret ? Oui, mais à quoi bon ? Le passé ne se rejoue pas, il appartient au passé. Aujourd’hui est autre, demain sera. Désolé pour les fenêtres non ouvertes, désolé pour la mauvaise vision, les routes croisées se recroiseront si elles doivent se recroiser, notre destin nous appartient, mais il n’y a jamais de coïncidences, juste des rencontres opportunes qui viennent nous aider à franchir un palier, à trouver la réponse à une question que parfois nous nous poserons bien plus tard. C’est marrant non d’avoir la réponse avant la question ? Enfin moi je trouve, surtout lorsque la question tombe et qu’on se dit : « drôle de incidence, justement l’autrefois on m’en a parlé ». Donc, 2012, nouvelle année, nouveau départ ? Non, une suite, même si la vie n’est plus la même, et puis, vive la vie, vive l’humanité, vive la richesse de notre monde, celui de nos êtres tout en oubliant les avoirs. Désolé pour les incompréhensions générées, la soucoupe est partie, les martiens existent-ils ? En tout cas, moi je sais qui je suis, et ça c’est le plus important. Les joies simples d’une vie sont aussi simple que ces pages de convivialité que nous écrivons lors des vraies rencontre, lors des vraies échanges, les moyens modernes nous ont gavés de méthodes et d’outils de communication dits modernes, ils n’ont fait qu’amplifier l’incommunication, ils n’ont conduit qu’à notre isolement. Arrêtons la machine, sortons respirer, une marche sous le soleil tout comme sous la pluie apporte bien plus de plaisirs que des messages mal compris. Et puis, la nature, les bêtes, les traces, les êtres n’ont pas de clavier pour vous communiquer leurs émotions, pour apaiser vos états d’âmes. Et puis, marcher, parcourir, visiter, discuter c’est quand mieux en vrai, dans la vraie vie, non ?

Alors, c’est quand qu’on va où ? (Juste pour reprendre un titre de monsieur Renaud Séchan dont je reste fan)

A l’époque des résolutions, à chacun les siennes, non ?

hiver

Hiver, i vert, plutôt sans vert, ou bien sang vert ? L’hiver sans vert, l’automne a déshabillé la nature après l’avoir parée de ses plus beaux atouts, il habille, il reprend, il brûle, il noie de ses pleurs avant de rugir en frimas pour défier l’hiver, le seul, froid, droit comme un I qui remet tout le monde à égalité, drapant les paysages d’un linceul étincelant, noyant les contours, arrondissant les angles, l’hiver est médiateur, il masque les différences, il colorie les paysages, il durcit jusqu’à l’eau, cette eau vive si riante, si limpide, si maitresse du cours de sa vie, ne voila-t-il pas qu’elle trouve ne l’hiver son maitre absolu ? Cascade de glace ou simples stalactites, carapace de glace bientôt recouverte de neige masquant ainsi le trésor de vie, l’hiver sait effacer les traces et changer la cartographie des lieux les plus connus. Et nous, pauvres hères, promeneurs errant dans ces vastes étendues immaculées, nous, modestes randonneurs gravissant les lieux de nos pas espacés par la taille de nos raquettes, nous cherchons des yeux les repères que nos cartes dessinées en plein été nous montrent : le trait bleu d’un ruisseau, les courbes d’un relief, mais ici, tout est blanc.

Blanc ? Oui, pas sans blanc, pas de semblant ni de sang blanc, une couche fine et légère que la patte d’un oiseau a à peine enfoncé, empreintes temporelles qui rappelle les moulages de plâtre des jeunes années scolaires, sauf que là, le plâtre ne figera jamais, le creux des doigts graciles à peine marqués seront tout à l’heure noyés de neiges fraiches ou bien encore, noyés de neige fondante et ainsi gommés à jamais, tout comme les pas sur le sable que la vague fait disparaitre. Mais cette trace fragile, est un bonheur fugace, une joie simple, un retour vers l’enfance, dans ces courses au long cours qui me menaient au moins à cinquante mètres de la maison familiale sise sur un contrefort de Pyrénées, la vieille luge en bois tirée par une ficelle de lieuse ayant gardée ses douces odeurs de fenaison, chargée des trésors que seuls les enfants peuvent comprendre, tapis en rémission d’une vie où il fut tapis, boite en fer blanc qui su abriter des ces délices sucrés qui régalent petits et grands mais dont la noble tâche du jour est de garde intacte la carte au trésor, quelques billes et un vieux briquet que mon père devait encore surement chercher…. Oh ! J’étais trappeur perdu dans le grand ouest canadien, David Crockett sans sa coiffe, mais il est vrai que j’avais moi un bonnet bien plus beau, tricoté des mains grand-maternelles avec son pompon de laine chamarrée, mais nos montagnes à vaches valaient bien plus de danger que les images noir et blanc télédiffusées. Ma carabine à bouchon fièrement portée en bandoulière, je traquais les bêtes qui, pas si bêtes, se cachaient fort bien puisque qu’aussi loin que je me souvienne, je suis toujours rentré bredouille, les doigts gourds et les pieds humides, bien vite réconforté d’un bol de lait chocolaté et de belles tartines de ces miches de pain du temps où les boulangers mettaient la main à la pâte. Mais revenons à nos moutons, comment ça, il n’y en a pas ? Et bien si ! Il y en a, de jolis moutons tout blanc, et forcément, blanc sur blanc, comment allez-vous les voir ? Observez ! Ne soyez pas pressés, étourdissez-vous de ces crissement de neige qui se tasse sous nos pas, regardez au sol les creux et les bosses, véritable cache-cache de dame nature. Une pierre, une touffe d’herbe, tout comme une simple feuille morte, la neige tombe et recouvre le tout, mais la chaleur du sol, la chaleur des rayons solaires vont thermoformer ces traits de nature dans la blanche copie.

Heureux hiver qui rend blanche copie sans être conspué ! Loin de lui l’angoisse de la page blanche, pire, c’est pour lui un devoir accompli ! Nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne ! Peintres, écrivains, gribouilleur ou jongleur de mots et de couleurs, l’important pour nous est bien de colorier la page vierge, tandis que l’hiver lui se fait joie de tout blanchir et engloutir. Œuvre temporelle, magie du temps, comment verrais-je la course du lièvre autrement mieux que dans la lecture des traces de ses pattes regroupées et en sauts espacés ? Comment aurais-je appris les différents ongulés qui peuplent mes montagnes si ce n’est par leurs pointures et le nombre de leurs sabots ? Comment aurai-je appris à lire un paysage dans ses traits les plus caractéristiques, fussent-ils lointains, sans cette candeur qui nous rappelle à chaque hiver notre innocence première, celle d’où l’on vient, celle d’avant les savoirs, celle par qui on apprend aussi que tout est temporel, que rien n’est jamais acquis d’avance et que la plus blanche des pages n’est jamais qu’un prélude à l’écrit, une piste pour une plume ou bien encore un pinceau. Loin d’être froid, l’hiver réchauffe le cœur et éveille l’esprit, comme s’il fallait ainsi nous rappeler combien les choses prennent tout leur sens lorsqu’elles deviennent invisibles, comme s’il fallait l’absence pour mieux en mesurer la présence. Hiver, tu es là, enfin presque, les frimas sont long à s’installer, mais je sais déjà ma joie de te retrouver pour aller lire en toi les traces de vies sauvages, lien vers cette mère nature et sa grande famille dont oublie trop souvent la richesse toute proche.