6 mois

6 mois écoulés déjà en cette année, encore 18 mois avant la fin de ce monde selon les prophètes américains gorgés de dollars en forme de pellicule, une sorte de premier quart temps avant le game over. Et après ? Après le monde sera ou ne sera pas, mais au fond, cela doit-il guider notre vie actuelle ? Doit-on tout quitter et se mettre à prier pour le salut de notre âme et sauver celles de tous les damnés de la terre ? Doit-on tout vendre et vivre de nos richesses avant la fin annoncée ? Doit-on craindre qu’au fond, tout cela n’arrive pas ? Pauvres mayas, innocentes victimes des supers productions hollywoodiennes. Ils ont prévu la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Arrêt sur image le 20.12.2012. C’est joli non comme miroir aux alouettes, deux nombres en miroir, 20.12 et 2012. Il est vrai qu’on ne pouvait attendre le 21.12 2112, c’est aujourd’hui et maintenant que le dollar est nécessaire et la crédulité maximale. Imaginons que non, ce n’est pas la fin du monde mais plutôt, la fin d’un ère, celle d’un commerce à tout va, celle de la crédulité maximale, et que naisse (enfin), l’ère de la conscience, celle de l’humanité, que vont devenir tous ces marchands du temple, ces bonimenteurs très menteurs qui frappent fort et assassinent notre réalité pour mieux nous vendre leurs rêves à prix d’or ? Il y a peu, un reportage sur la lucarne 16/9e allumée : voilà que le journaliste dévoile comment ces peu scrupuleux personnages vendent des casseroles après s’être faits épinglés dans le commerce de faux fromages A.O.C. sortant tout droit du frigo du grand groupe distributeur pour les commerçants, celui dont le nom fleure bon les transports en commun souterrains. Ils achètent du fromage à 2 euros le kilo pour le revendre en tant que produits fermiers à 30 euros le kilo, en expliquant au journaliste qu’il faut frapper fort, assommer le client et surtout ne pas revenir : un bon client est un client qui ne revient pas ! Grecs et romains avaient pris même dieu pour les commerçants et les voleurs, mais là, j’avoue que le terme « commerçants » me dérange fortement. Donc, après amende, négligeable pour eux, imaginer le taux des marges, les voilà de retour dans la casserole en inox de France, sauvegarde de l’emploi national, puisque les cartons chinois les ayant emballées à leurs sorties d’usines sont restés à l’entrepôt français. On offre une pendule, trois mouchoirs, deux serviettes des couteaux de laguiole qui, s’ils pouvaient parler parleraient mandarin aussi, on dénigre les non acheteurs pour frapper les clients directement aux porte monnaies et autres chéquiers. Autant j’ai toujours admiré les vrais camelots qui vendent de la camelote moyennant démonstrations dignes des meilleurs spectacles burlesques, autant ces arnaqueurs professionnels méritent non pas de vendre de l’inox mais de finir en tôle.

La toile est un vaste piège à ions, un piège à cons aussi, et l’époque crédule poussée au paroxysme. Ouvrons les yeux, gardons notre esprit critique et soyons critique. On subi que de trop, même et surtout, dans nos univers professionnels où la créativité, la remise en cause des choses établies ont disparues du paysage, magie d’un lavage de cerveau, d’une lobotomisation de masse, de frustrations répétées, l’heure est au gouvernement par asservissement et privation. « Ailleurs c’est pire, surtout, ne changez pas, on n’est pas si mal, regardez un peu nos succès, nos méthodes, tout ce qui fait notre richesse d’entreprise » tels sont les discours des dirigeants, mais merde, à quoi sert la mise à disposition d’informations si ce n’est pour ne pas s’informer ? A quoi sert d’avoir un cerveau si ce n’est pour ne pas réfléchir ? Rien n’est jamais dû, rien n’est jamais su tant qu’on ne prend pas la peine de le savoir. Ce n’est pas l’Amérique toute puissante qui dicte et doit dicter nos rêves, ce n’est pas le cinéma qui est vérité, le cinéma vérité existe, dans des salles bien plus petites, sans publicité et surtout dans des dénouements moins spectaculaires. Sommes-nous vraiment si aveugles pour refuser de voir le monde, notre monde, pour donner un sens à notre vie qui n’est pas le vrai sens de notre vie ? Je ne l’espère pas, pour nous, pour notre évolution, pour l’évolution de notre espèce, réveillons-nous, apprenons à lire, à dire, à vivre, soyons humains, vivons notre devise, liberté, égalité, fraternité, faisons preuve d’inventivité, de créativité, remettons en causes les routines et trouvons nos voies de lumière, de progrès et de bienfaits. Facile ? Non, rester assis et immobile est plus facile que de se lever et de marcher. Travailler en regardant la montre et plus facile que de se faire surprendre par l’heure dans une journée hautement employée, mais même si ce n’est pas facile, ce n’est que plus humain, plus en accord avec notre animalité, parce que vivre nous coûte, alors apprenons à vivre mieux, plus en phase avec la vie, plus en respect avec soi. C’est là notre richesse et le plus beau des cadeaux à se faire. Vraiment.

Dépot de bilan

Une respiration au bord du monde, de ces pauses singulières et plurielles à la fois, nécessaires pour s'ancrer sur notre terre, notre planète nourricière, de ces étapes utiles pour plonger au plus profond ses racines et laisser circuler les énergies qui drainent notre corps, nous sommes le lien entre terre et cosmos, particule utile, partie de notre monde, notre place, notre monde, les pieds sur terre, la tête sur les épaules, les yeux levés vers le ciel. Retour au monde des roulettes, les rollers sont de sortie, cela faisait un bon moment déjà que je ne les avais chaussés, de puis au moins l'automne. La faute a pas le temps, la faute à la météo, la faute à la vie dans ces épisodes familiaux, la faute aux travaux ménagers, paysagers, jardiniers, la faute à ce temps qu'on trouve jamais, parce que de toute façon, l'excuse est tellement belle qu'en trouver une autre reviendrait à ...trouver le temps. Bref, les rollers n'ont pas vu le dehors de leur sac depuis l'automne et je fus presque surpris de les découvrir, un peu comme la découverte d'un cadeau au sortir de son emballage. Petite appréhension au démarrage, mais les premiers tours de roues montrent que comme pour le vélo, on n'oublie pas. Direction la longue piste cyclable toute fraiche de son nouveau revêtement, régal des roulettes, terminées les racines des pins ayant crevassées l'ancienne asphalte, juste à ouvrir les yeux sur les aiguilles et le sable qui pourraient venir entraver le mouvement. Côté sport, au delà d'une nécessité pour mieux canaliser les énergies, le roller est un bon exercice cardiaque, développant le souffle tout en tonifiant les muscles par ces mouvements réguliers du corps, balancement régulier du poids du corps sur la jambe gauche, puis sur la jambe droite, voilà qui met à rude épreuve la machine sur les premiers hectomètres le temps d’affiner le rythme, de passer ce cap-là où le coeur s'emballe dans une petite douleur presque familière pour ensuite trouver l'apaisement dans l'effort et le bien-être dans l'exercice. Le regard balaye les rives du Boudigau, à marée basse ce matin, les eaux parties vers d'autres rivages en attendant que la marée montante ne viennent regonfler ce lit des ses eaux salées. L'avantage des basses eaux réside dans la transparence du faible volume qui permet de mieux voir les bancs de mulets jouant à saute-banc de sable, sous le regard intéressé d'aigrettes venues là déjeuner. Un groupe de cycliste passant bruyamment font décoller ces beaux oiseaux blancs aux corps si graciles. Cohabitation pas toujours évidente en saison de ce ruban de bitume, piéton, cycliste, apprenti cycliste, rolleurs, et pire, chiens pas toujours perdus mais sans laisse qui divague sans se soucier de la maitrise des différentes montures ni même simplement de la rationalisation de la peur qu'il peut engendré chez l'autre. Ils sont bien gentils ces propriétaires de chien de nous rassurer en disant qu'il n'est pas méchant, mais si le chien cherche le jeu, le cycliste ou le promeneur ne le cherche pas forcément, l'enfant pleure, et le rythme est stoppé net le temps que les choses se passent. De toute ma vie, je n'ai connu qu'un seul chien digne de marcher au milieu des mobiles en tout genre, obéissant au simple mouvement du doigt, un vrai plaisir qui réconcilie avec les maitres, l'animal ne peut être responsable de son manque d'éducation. Et puis, il existe aussi et surtout une piste en sable sur l'autre rive plus adaptée aux coussinets et à la marche bucolique.


C'est ainsi que fonctionne notre monde, chacun avance avec ses œillères, fixe ses règles et oublie le partage des règles comme le partage tout simple. Le mode égoïste s'enrichit de la quête du profit personnel, «tu es mon 'ami' parce que tu m'apportes, mais surtout, ne compte pas sur moi en cas de besoin ni même en cas de non besoin » ainsi va le monde. On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille, c'est vrai, mais la famille du coeur surprend parfois cruellement. Le temps efface peut-être ce vernis trop superficiel qui d'abord attire et empêche le regard d'aller plus loin, et puis, la vie, les épreuves, les simples baisses de régime, ces phases simples pourtant de l'humanité, parce qu'on ne peut pas toujours être en haut, pilier solide pour tant de personne en quête de soutien, épaule amie pour conter ses peines et soulager ses émotions, non, le jour où le moral flanche, l'isolement devient une immensité telle que même le Sahara ne pourrait colorer. Dans mes études en électronique, nous avions appris ce composant grand dirigeant d'électrons : la diode. Le courant passe dans un sens, pas dans l'autre. Et bien dans la vie, le monde est peuplée de diodes : je prends ce que tu m'apportes, mais je ne te donne rien. C'est cela l'amitié virtuelle, on se clique, on se parle, on se rencontre parfois, mais toujours dans ce but-là. Apportes moi des rires, de l'humour, du partage, emmènes-moi promener, randonner, marcher, fais-moi découvrir les lieux, les endroits, accompagnes-moi au cinéma, au théâtre, en soirée, bref, quitte moi de cette solitude, mais par contre ne quitte jamais cette stature haute, ne m'ennuies pas de tes faiblesses, je ne suis pas là pour cela.... Constat. Ni amer, ni déçu. Lucide, je mesure chaque jour un peu plus ces diodes. Heureusement, le monde n'est pas que constitué de ces personnages-là, j'ai encore pu le vérifier ce matin, un coup de fil, quelques mots, un grand respect et ce qui a disparu depuis quelques temps dans beaucoup trop d'échanges : la compréhension.



Je roule, il fait déjà chaud, le soleil irradie mon visage, intérieurement aussi la température monte, mais ce n'est que pur bonheur. Les pensées voyagent aussi, dans les méandres d'un passé dépassé, sorte de bilan d'une vie. On peut être seul, c'est un état courant de nos vies, pas une fatalité, ni tout à fait un choix, simplement les conséquences momentanées d'un parcours ou de plusieurs parcours. Des vies de couples, de familles, une vie en couple, longue qui s'achève par des incompréhensions, par une grande incompréhension, résultant d'une absence de dialogue, c'est ainsi, la mère des enfants que je n'aurai jamais s'en va, sous d'autres cieux, d'autres liens amicaux prennent place, c'est si beau, si grand, si rassurant, mais ces liens-là aussi s'allongent, se détendent, et ne fonctionnent bientôt qu'en sens unique. Par la suite, j'ai croisé la route de la folie, sous ces différentes formes, ses hystéries, ses bipolarités, sa schizophrénie, j'y ai laissé des énergies, j'y ai pris de grandes leçons, de ce passage au monde réel, celui très loin du monde des bisounours, de ces marques au fer rouge qui reviennent régulièrement saigner, secouer, comme un fer aux pieds qui ôte la liberté de mouvements dans l'éventail des sentiments. Détruit. Puis le chemin m'a fait croiser des lumières différentes, des personnes en quête de bouée, de sauvetage, sans penser qu'être sauver est aussi essentiel que sauver, sortes de boomerang sans retour, ou bien encore des étoiles, qui sont heureuse de briller dans vos yeux mais qui bientôt ont besoin de briller dans d'autres, parce qu'il faut briller quand on est étoile et qu'à être étoile on est toujours étoile filante. Et puis il y a les mensonges, parce qu'est si facile d'inventer une réalité plutôt que d'admettre qu'on est jamais que ce qu'on est. Et puis, et puis, et puis..... STOP ! Basta cosi! Le monde tourne, les étoiles filent, les mensonges étouffent et détruisent, les amitiés à sens unique se nettoient très bien à coup de clic droit, à coup de nettoyage de répertoire, la pause sportive est bonne parce que courir, rouler, marcher, se défoncer aide à pousser ses limites, à faire cogner plus fort ce coeur dont on aimerait parfois qu'il explose dans un dernier cri, juste parce que là je suis heureux, juste parce que j'en ai assez. Assez de voir mes proches, mes amis, ma famille de coeur être victime de ces rouages en forme de crabes qui viennent sans cesse décimer le cercle si proche. Assez d'être victime de cette vaste escroquerie des sentiments, fussent-ils simplement amicaux, et pire, amoureux, allez donc escroquer ailleurs, je suis désormais exsangue, usé de tant de vampires rencontrées, au point de parfois regretter ce geste inachevé qui fut mien en début de ce blog, il y a presque quatre ans. STOP! Comme j'ai débranché ces perfusions virtuelles, comme je vais stopper mes allers simples vers les autres, parce que merde, je vis, j'existe et je suis moi. Comme j'apprécie ce bouton marche arrêt sur le téléphone mobile, parce que NON, je ne suis pas dispo juste là, comme ça, parce qu'on en a envie, parce qu'il faut compléter une table, vous donner l'occasion de soudain vous rappeler votre humanité. Non, je suis humain, particules de vie, particules de vies, d'envies, parce que même les clowns peuvent être tristes, parce que même ces mots sonnent la conclusion d'un recueil électronique dont le lourd couvercle va bientôt se sceller définitivement. Voilà. Je n'ai pas encore fini d'écrire, non, j'écrirai différemment, plus anonymement ou pas, plus secrètement ou pas, je sais aujourd'hui pourquoi je suis en vie, je scelle mon passé, et même si je suis encore dans mes 20 mètres carré de chrysalide, mes ailes vont se déployer bientôt, pour ce qui est ma vie désormais, pour accomplir mais surtout accompagner beaucoup de ces poussières qui volent au travers des rayons lumineux et les aider à rejoindre le chemin de la guérison. Je n'ai pas la prétention de guérir, non, juste celle d'être conscient, d'accompagner et d'aider à voir le chemin. J'ai été blessé, cruellement, profondément, des cicatrices qui vivent leurs vies et polluent encore la mienne. C'est ma vie, ma croix, mes stigmates. Les messages pourtant sont de plus en plus rapprochés, de plus en plus clairs, l'époque est au changement. Pertinemment. Adieu donc, âmes en peine, diodes en puissance, je ne peux rien contre vos mal-être qui ne sont que de votre ressort. On ne gagne jamais sans perdre, le jeu d'échec est en un exemple puissant. On ne peut se plaindre de son couple sans accepter la conséquence de le quitter. On ne peut multiplier les rencontres sans comprendre pourquoi, et derrière chaque pourquoi se cache un comment. On ne peut se chercher soi dans le regard de l'autre, seul son propre regard doit apprendre et réapprendre à voir au plus profond de notre intimité, parce que c'est le seul regard qui soit assez pur pour déjouer les pièges des mensonges trop longtemps distillés.


Long, oui, mais parfois la plume est en phase sans emphase et la vérité n'est pas toujours bonne, non pas à dire, mais à entendre et surtout, à comprendre.


Merci encore à ceux et celles qui sont là, sans attente, juste parce que l'humain est aussi humain, parce que quelques mots, un verre, une grillade, des rires au coeur de la nuit font chaud au coeur. Parce qu'aussi, si beaucoup ont vu et aimé « les petits mouchoirs » l'an dernier, trop peu en ont saisi le sens. Le soleil, les vacances, l'envie égoïste de profiter, ça évite de penser aux amis restés dans leur lit. C'est quand les gens sont en vie qu'ils faut les aimer et les vivre, non dans les souvenirs. La vie, c'est sans fard, sans masque, sans se travestir dans d'épais mensonges. Seule la mort porte un masque et fauche à l'improviste.


Profitez d'être en vie pour aimer les personnes que vous aimez de leur vivant.


Et puis, passez votre chemin, je n'ai plus rien à offrir.

Musique !

Et voilà l’été qui arrive en fanfare, trente ans de fête de la musique aussi mal placée qu’un jour en milieu de semaine, trente ans d’une habitude au départ festive mais devant composer aujourd’hui avec les débordements devenus hélas habituels de tous ces êtres en rupture de règles cherchant le salut dans la fuite en avant, ne réalisant leurs fautes que trop tard, triste constant d’un monde à la dérive. A trop se chercher, on se cherche bien au-delà des limites, comme si devoir être autrement l’emportait sur être autrement et savoir qui l’on est. On est loin des dépassements de soi par le sport, par des épreuves, par le défi personnel qui n’implique pas l’autre. Non, le monde sombre en folie, il s’abreuve d’alcool fort, de haine, de violence et mesure sa déchéance à l’épaisseur de sa gueule de bois. Oh, point de constat hypocrite, nous avons vécu aussi nos beuveries, plus lentes, plus personnelles, beaucoup moins éthyliques. Dans notre société du très rapide, l’alcool est plus fort, la fumette plus dure, et plus dure encore est la chute. La violence est verbale, gestuelle, démolisseuse, les dégâts sont collectifs, les effets de bord hélas irréversibles. Mon côté sociologue sans doute, je trouve dans ces parades exutoires, le parallèle avec ces rites de passages à l’âge adulte de certaines lointaines peuplades. Sauf que chez elles, les boissons sont naturelles, les fumettes moins dévastatrices, les conséquences moins partagées. Y-a-t’il une démission dans notre société ? Une perte d’identité ? A-t’on soif de liberté au point d’oublier que notre liberté s’arrête où commence celle des autres ?

Aucune amertume, simple constat et peut-être même une peur, légère mais présente, pour les proches, ces êtres de nos cercles, familiaux ou amicaux, la question n’est pas là, certains cercles sont plus proches que d’autres, à chacun son compas. Un regard atterré parfois sur cette mutation d’un monde en devenir, sur ces modes, ces rites, ces passages obligés en espérant surtout qu’ils laissent en séquelles que des souvenirs qu’on évoque en franches rigolades comme nos conneries d’adolescent qui sortent de l’ombre dans nos soirées d’anciens combattants de guerres perdues contre le temps. La musique adoucit les mœurs dit-on, qu’importe le tempo, la puissance, il y en aura ce soir pour tous les goûts, et tant mieux. Sortent de passage obligé vers l’été qui s’annonce, en dépit d’un jour d’orages, juste les vacances qui approchent et mettent à mal les ciboulots des chefaillons en quête d’obtention d’objectifs définis en hiver, le monde exulte et c’est tant mieux. Amusons-nous donc, partageons la grillade, les dièses sans bémol, courrons au si, au la, ne touchons plus le sol, tant pis pour notre do jusqu’en sa ré, ainsi fa, mi aussi, jetons les clés, celles du sol comme celle du fa, plus rare celle d’ut, mais l’heure n’est plus au solfège, elle est au tempo, latino, caliente ainsi va la mode, mais d’autres mélodies susurrent plus surement la tendresse et les caresses d’une fin de journée qu’on prolonge au son, avant que d’en quelques jours, on la prolonge en lumière, feux éclatants de la saint jean, souvenirs d’enfances des collines du Lauragais éclairées de tous ces petits points chaleureux. Les jours sont encore longs, c’est bonheur d’en profiter longuement, clarté bienveillante pour s’occuper du jardin, paresser ou lire sur la terrasse, aux doux chants des grenouilles excitées par ces diurnes lumières. Les grillons ici jouent aux cigales, ils emplissent le soir de ces crissements d’ailes comme pour mieux raconter les feux de la journée. Les poissons sautent par-dessus l’onde, happant au passage de frêles moustiques, dansant pour leurs belles en parades d’amour. Danser sans musique ? Les poissons seraient ils sourds ? Diantre, je ne connaissais pas ces particulières particularités de ce signe zodiacal. Moment de sourire et sourires du moment, ainsi s’achève la prose, la prise de papier, la prise de tête d’un texte sans buée, un texte sans queue ni tête, ce n’est pas le genre, un texte sans haut ni bas, mais un texte samba aux accents brésiliens, c’est ce qui résonne actuellement non pas dans le transistor, ancienne ère, plutôt dans le mp3, nouvel air.

Vous riez ? J’en suis fort aise, et bien, dansez maintenant…. Je file rejoindre la fontaine, un peu de fraicheur que diantre…. Un verre d’eau, oui, pas d’eau de vie, ni d’eau de feu comme disait les nobles peaux rouges, un air comme une brise légère, un verre en terre comme un calice premier, l’eau, le feu, l’air, la terre, nous voilà bien dans nos éléments….

Grâce à Dieu

Est-ce la fin du monde annoncée qui annonce tant de mysticisme, ou bien la société perdant ses valeurs à force de jouer à mieux les oublier, l’époque est à la recherche de croyance, comme si croire permettait de retrouver les ancrages d’une vie dans nos vies. Après des années noires, gothiques, diaboliques, voilà que le bien triomphe et reprend le dessus. La mode est aux anges, aux elfes, aux croix, à la religion non dans son côté délavé par trop de lavage de crâne à répétition, mais plutôt par son côté mystique et rassurant, croire nécessite de ne point savoir mais plutôt de laisser la part à l’imagination. Se rassurer en cherchant au fond de nos neurones cet enseignement et cette culture judéo-chrétienne qui a patiemment poli nos mentaux depuis des générations, au point de s’abreuver des ces messages endoctrinant sans jamais éveiller notre esprit critique. Plus de deux mille ans d’histoire, des discours répétés, année après années, basés sur quelques livres, sur quatre évangiles retenues, en n’en oubliant combien d’autres ? Huit ? Neuf ? Dix ? Plus ? Les apôtres étaient douze selon la tradition, ils avançaient à treize, en comptant le meneur, voire quatorze ou plus en comptant les compagnes de chacun…. Trouble. Ah oui, c’est vrai, le concile de Nicée est passé par là. Les femmes ont disparu des premiers rôles du grand livre, les écrits ont été sélectionnés pour mieux donner la bonne parole, plus de 300 ans après les faits, voilà la version nouvelle. A côté de cela, la chasse aux sorcières commença, on excommunie, on brûle, on massacre qui fait le bien en l’opposant à la foi, quand bien même le premier guérisseur médiatique s’appela Jésus. Des années d’errances, des années de cachotteries pour se prémunir du cachot, soigner, guérir, ordonner les énergies dans les corps en souffrance se pratiquait sous le manteau, pour fuir les mentaux endoctrinés.

Aujourd’hui ? Après quelques années de provocation, de rapprochement satanique, le monde trouve sa place, il est vrai aussi que le grand fléau baptisé stress dérègle les courses des énergies dans les corps des grands coureurs contre la montre et le temps, et après avoir essayé tous les remèdes de bois du grand carrousel moderne, allant même jusqu’au pratiques les plus californiennes pour prendre en revers cette traiteuse de maladie qu’on voudrait dompter à califourchon, revoilà que le monde se relie aux écrits lus et relus, les lit et les relit pour mieux mesurer son oubli de la base essentielle : nous ne sommes que poussière, atome, particule énergétique parcourue d’énergies sous influences terrestre, céleste, pour un peu, on en redécouvrirait les quatre éléments. Alors, retour aux sources, on chercher à se ressourcer, à équilibrer tout cela, renaitre dans son corps, ouvrir ses chakras aux monde cosmique en oubliant les rires caustiques qui résonnèrent longtemps de tout cela. Et Dieu dans tout cela ? Mais il est là, oh, non pas le Dieu qui se nomme Dieu, Jupiter, Allah ou Jehovah, non, celui qui s’appelle Pierre, Paul, Jeanne, Albert ou machin, le Dieu auquel on doit se raccrocher c’est celui-là, le votre, le notre, notre corps intérieur qui essaye de nous parler dans nos rêves, qui essaye de nous communiquer par les pensées, par ces personnes qu’on croit reconnaitre, par ces mots qu’on croit avoir déjà entendu, où est notre chemin, où avons-nous mal, qui sommes-nous vraiment, sans que nous prenions le temps de l’écouter, de vouloir comprendre son mode de fonctionnement, ses appels au secours, cette source de mieux-être. Comme il est dur que quitter plus de deux mille ans d’endoctrinement, on se raccroche aux anges, aux elfes, aux grigris, aux pierres qui ne roulent plus, aux défunts qu’on ne veut pas qu’ils nous quittent, toutes ces accroches pour mieux s’empêcher d’avancer en s’écoutant soi. Qu’un film saigne et stigmatise les foules sous couvert de religion et voilà l’ésotérique qui rassure par son côté apeurant, paradoxe de nos vies à contre sens. Le zoo terrible du bestiaire démoniaque, les clous qui percent, les épines qui blessent, les colombes qui volent, quelques mots vocalisés en araméen et voilà, si j’ose dire, qu’on enfonce le clou. Mystique, dans une époque mythique loin du meetic des petits écrans, se faire peur pour se réveiller de n’être plus vraiment vivant dans nos vies industrielles, dans un monde ou la communication pourtant hautement câblée n’a jamais été aussi creuse. Energie en perdition, champs magnétiques désorientés, place à la magie blanche, aux mains qui circulent aux doigts de fées défaits qui vont et viennent pour redonner de l’ordre à notre pelote de laine, nous permettre de retrouver le fil de notre vie, parcours somme toute pas nouveau, après tout, c’est ainsi que Thésée revint à la vie, en suivant le fil d’Ariane patiemment déroulé dans le labyrinthe de l’esprit pour s’en aller tuer le vieux démon de Minotaure….

Allez, tuons nos vieux démons et retrouvons la vie, notre vie en suivant le fil que notre voix intérieure nous offre, et apaisons nos énergies. On ne perd rien à tenter, non ?

Ballade pour une balade

Vide, aspiration pouvant être paralysante, défaut d’inspiration, angoisse de la page blanche, que n’a-t’on pu écrire là-dessus, un comble, non ? On manque d’inspiration et on écrit sur le thème, histoire de combler le vide et voir si t’aime ou pas le thème choisi. La page blanche vous bloque ? Choisissez alors une autre couleur, d’ailleurs, le blanc n’est pas un couleur, pas plus que le noir, mais écrire sur une page noir nécessite d’avoir les idées claires, voire lumineuses…. Les mots sont des dessins qui dessinent les pensées, les pensées sont des fleurs qui colorient les bordures et dessinent les allées, de là à dire que les mots dessinent les allées, ce serait un raccourci, non littéraire, qui viendra couper l’herbe sous le pied aux allées, sentirait bon la poudre d’escampette et la balade hors des sentiers battus. Ballade pour une balade ? J’ai posé ma guitare il y a peu, à l’échelle du temps, il y a longtemps à mon échelle du temps, comme quoi, même les échelles sont variables et personnelles, d’ailleurs, peut-on prêter une échelle ? La mienne porte encore les séquelles de sa chute. Bien qu’elle m’eut entrainé dans ce plongeon, je ne lui en veut pas, je m’en méfie juste au point d’éviter de me trouver dessous, non par superstition, ça porte malheur, plutôt par prévention, elle m’a râté une fois, je ne suis pas pressé qu’elle m’ait occis, un coup sur l’occiput suffirait à atteindre son but, voire son put, golfeuse idée. Désolé donc, point de ballade, par contre, pour tenter de me faire pardonner, une balade, oui, ça je peux. Question échelles, j’ai ! Un parcours sympathique, une randonnée thématique, un voyage aérien, venté parfois et gustatif, que pour d’olfactives raisons je conseille d’effectuer à l’automne : le causse du Combalou, étrange, sauvage, percé de ses fleurines qui laisse s’affiner le prestigieux bleu qui sommeille en ce village de Roquefort sur Soulzon. Idéal, non ? On marche, on mange en pique-nique ou bien mieux dans un sympathique restaurant puis on part visiter les caves fromagères avant de repartir les mirettes pleines d’étoiles et le coffre garni de trésors aux papiers vert, doré ou noir (mon préféré). Bon, ok, ça, c’est pour l’automne.

Alors, en cette époque tiède ou chaude, prenons les alizées en bord de mer ou d’océan, sentiers du littoral, sentier des douaniers, iles ou presqu’iles, la liste est conséquente, tout dépend d’où l’on part, du temps et des marcheurs. Qu’importe l’endroit, il suffit d’y apporter la bonne humeur pour profiter un maximum des richesses de nos terroirs. Sans compter sur les trésors gustatifs dont regorgent chaque région, nous sommes vraiment gâtés. Par contre, si l’époque est trop chaude ou trop peuplée de ces charmants touristes qui peuplent nos longues autoroutes, un tour vers le piémont, la fraicheur dessous-bois, le désert des coins oubliés, les odeurs oubliées des sapins qui connurent bien des noëls, le pied ferme, voilà qui ravit et dépayse, rafraichit et irrigue d’énergie nos corps de citadins trop exténués par d’harassantes courses contre la montre. Il est aussi des lieux de mémoires, de souvenirs, de cultures ou d’histoire. Oh ! Ces mots-là ne doivent pas vous faire peur, ni vous estourbir de trop de pompeux, juste qu’il est parfois sympathique d’allier les plaisirs et surtout, de faire en sorte que tout reste plaisir. On peut marcher et apprendre, retrouver les sens de nos vies dans les méandres de l’histoire de notre pays, dans les méandres d’un fleuve, dans les courbes de nos reliefs. Les pierres savent parler et raconter à qui sait les entendre, rien n’est obligé, jamais.

L’hiver ? Ce n’est pas parce que nous traversons quelques frimas de juin que nous devons déjà songer à cette poudre blanche qui redessine les reliefs et nous contraint à modifier l’itinéraire au dernier moment pour s’en aller goutter aux joies des raquettes. Cela viendra, plus tard. Pour l’heure, voilà quelques idées glissées sur le papier blanc, des envies d’escapades, de quoi parcourir l’espace temps de journées à venir, de quoi regrouper aussi et surtout qui voudra bien s’en aller explorer ces coins si proches, si loin, parfois tout près au point de passer sans cesse à côté en se disant qu’on a toujours le temps de s’y arrêter, voyages sans cesse repousser tout comme les visites aux amis, à la famille, aux gens qu’on aime mais dont on a toujours le temps de passer les voir, jusqu’au jour où le temps se fige et se refroidit en une dalle de marbre. Alors, histoire de ne pas rester de marbre, marchons, et profitons du temps, c’est pas plus con, non ?

Provence

Long week-end pluvieux pour randonner en Provence, c’est ainsi. Quelle chance ! Là où tout le monde parle de la Provence, de son soleil écrasant, ses cigales nombreuses et bruyantes, nous n’avons eu que pluies, orages, vents et alerte orange. De quoi sortir de l’ordinaire de ces photos saturées de lumière, le ciel riche de ses nuances de gris nous à offert les couleurs vraies de la vraie nature. Randonnées parapluies mais randonnées quand même ! Ce n’est pas la pluie du matin qui arrête le pèlerin, ni même celle du soir, espoir d’une purge céleste qui offrirait un beau ciel bleu, non, l’humidité de l’air renforçait les senteurs de cette luxuriante végétation, où, plante après plante, les noms fusent de neurone en neurone, quand ce n’est pas l’appareil photo qui immortalise la belle pour dès le soir, au retour au camp de base, sortir les manuels précieux et trouver le nom de cette offrande aux yeux. Nature, belle et rebelle, cultivé ou sauvage, il y a toujours matière à apprendre, à découvrir, à remarquer combien le sol, le climat parvient à accentuer les couleurs, les parfums d’un plante pourtant connue en d’autres terroirs. L’occasion de voir aussi, le temps d’une éclaircie, le vol des papillons en quête des essences de vie, la course lente d’un orvet venu cueillir un peu de chaleur sur le sentier pierreux, les vergers aux dimensions humaines de cerisiers encore couvert de ces rubis éclatant sous les perles de pluie, les grands sillons de vert argenté aux éclairs de ce bleu lavande, quel autre nom pourrait-on donner, même si ce n’est là que du lavandin? Des champs labourées, d’autres récemment plantés de jeunes pied, rotation des cultures, vieillissement des plantes qui deviennent du coup moins productives, et puis bien sûr, des vignes, ces cultures familières au regard qui toujours me font dire que nous sommes-là en pays civilisé, humour de l’amateur de vins mais pas devin, le regard le soir rivé sur l’écran à lire les bons auspices pour les lendemains, espérant le jaune symbolique d’enfin un peu plus de chaleur et surtout de temps sec, mais hélas non, le temps ne fit rien à nos affaires, à part les mouiller un peu plus chaque jour.

Une première pause provençale, une prise de connaissance, de repères pour y revenir et goûter aux joies solaires, c’est sûr. Des trésors d’architectures, de natures, de couleurs, comme ces gisements d’ocre qui savent vous faire glisser du blanc d’albâtre au jaune provençal puis vibrer en rouge puissant délicatement veiné de fer oxydé le tout relevé de nuance de vert sur la grande palette du tendre au foncé, sans oublier les verts métalliques des lavandes sauvages ou bien encore des amandiers, l’œil embrasse avant de s’embraser, les nuages clairs et foncés venant jouer sur l’éclairage pour mieux révéler combien une couleur est en fait un bouquet de couleurs qui ne demande qu’à scintiller. Roussillon, dressé sur ses rochers d’ocres, façades colorés, rues pentues, calades patiemment construites, balcons sur des à-pics de teintes variées, c’est là un des charmes de la Provence auxquels j’espérai, sans en imaginer la puissance, la violence des teintes, le dépaysement en si peu de distance. Pas très loin, Gordes parait plus austère, plus minéral, moins coloré, moins fantasque mais non dénué d’intérêt. Bien sûr, il y a là les marchands du temple, les kilos d’herbes dites de Provence quand bien-même elles poussèrent en province de Sichuan, les céramiques aux provenances mondiales et les différents élixir qui fleurent bon le pays aux sons des noms calligraphiés sur les flacons. Economie parallèle, il faut offrir aux touristes ce qu’il y cherche : de quoi ramener et se souvenir, choix multiples de souvenirs.

Souvenir ? Une randonnée, une vraie, à gravir les pentes du massif du Lubéron, un repas pris en lisière de bois sous un pale soleil quant soudain les nuages viennent nous encercler, nous envelopper et disparaitre dans les vallées aux vrombissements d’un tambour céleste dont les zébrures électriques déchirent l’espace pour s’en gagner les enfers et nous faire regagner l’abri du bus et non l’abribus. Une piste qui glisse entre les arbres avant de gravir le relief, une sonorité que je reconnais entre mille, ce brave flat-twin mou en bon français de France, ce moteur à deux cylindres à plat, une belle 2CV noire vient à notre rencontre, et son propriétaire nous raconte ses paysages, le secret de ses petits sentiers qui nous ramènent vers Auribeau. Discussions aux accents chantants et bien sûr discussion autour de passions commune, randonnées et 2CV, un clin d’œil comme on aime en recevoir. Voilà, ce qu’il advint d’un week-end qui aurait pu passer pour désastreux mais si souvent le verre est à moitié vide, il n’est jamais qu’à moitié plein, et dans ce demi plein, dans cette coupe à porter aux lèvres, ce trouve le nectar de nos vies, faisons en sorte de s’en régaler plutôt que de regretter la partie manquante. Rien n’est jamais manquant si on sait mesurer la richesse de ce que l’on a, plutôt que de focaliser sur ce qu’on n’a pas. La Provence sous l’eau, c’est un cadeau offert, celui de chercher la richesse au lieu de la cueillir trop facilement, celui de mesurer combien les paysages sont forts, les hommes riches. Tout cela ne peut que donner l’envie d’y revenir et d’encore parcourir en d’autres lumières ces joyaux découverts.