Réveillon 2012, une table
hier encore si bien peuplée, hier encore des amis, de la famille, hier encore…
La table d’aujourd’hui est vide, oh pas pour les mets, cela on sait garnir,
cuisiner, préparer, faire plaisir, non, ce sont les convives qui manquent, cela
dit, de même nature que les invitations, mais après tout, lorsqu’on cesse d’aider
son prochain, il passe à un autre prochain, ainsi va l’espèce humaine. Ma table
ce soir est table de fête, il y a du
monde et à défaut du Shah d’Iran, il est vrai décédé, ce sont deux beaux et
bons chats qui sont là sans se soucier le moins du monde ce jour comme les
autres que d’aucuns célèbrent comme un jour exceptionnel.
Au menu ce soir, il y aura
des pavés de cerf marinés aux herbes assortis d’une compotée de céleri au piment d’Espelette et à
la gelée de groseille, le tout servi avec un Clos de Cassis, Prieuré Sainte
Marie d’Albas, un corbières comme j’aime et comme on n’en fait plus puisque les
viticulteurs ont vendu et pris leurs retraites. Il y a des plaisirs au menu ce
soir, comme pour dire au revoir avec une haute attention à cette année 2012
riche en émotions, en leçons, une année où j’ai beaucoup appris, encore, en
premier, à ouvrir les yeux sur tout ce joli monde qui nous presse, nous
entoure, y compris dans sa propre famille. Bien sûr, il y a cette fin d’année,
depuis plus de quinze jours rythmée par l’attente, les nouvelles, les espoirs,
vécu par l’absence. Une maman est un personnage central dans une famille,
son absence pèse bien plus lourd et le vide est immense. Ce soir, comme pour
mon anniversaire, comme pour Noël, une bougie sera là, qui par sa présence
guidera les pensées du foyer.
Encore quelques heures en
2012, au milieu d’un chantier, entre odeurs de plâtre humide, de papiers peints
mouillés, entre chats errants parmi les meubles pas à leur place, en mode
camping, bizarre et au fond, tellement symbolique : on vit entouré de
mille objets, mille choses puis, une fois qu’ils sont enfouis dans des cartons,
plus rien ne les rappelle à nous, aucun besoin, aucune utilité, on s’aperçoit
du peu qu’il suffit pour vivre. Apprendre à se désencombrer, un lâcher-prise
aussi sur les objets. Le téléphone va bientôt s’éteindre, une façon de s’éviter
les vœux hypocrites, traditionnels dès minuit, c’est con, mais les personnes
qui ne vous appellent pas durant les 366 jours de l’année se rappellent de
vous, grâce à leurs répertoires portables et se croient obligés de vous
souhaiter l’année bonne… bon, là où le bât blesse, c’est que ça coupe aussi les
vœux sincères… Désolé ! Tant pis, le naturel l’emporte et les vœux sincères
ont aussi mille vœux sincères autres à souhaiter, alors, bon vœux, bon vent,
bonne fin d’année, moi je sors…..
Bye-Bye 2012 et merci !
clap!