printemps

Le printemps est arrivé, il est même bien là au vu des chaleurs, même s’il faut être en forme pour relativiser tout cela, la belle saison. Moi qui suis de l’hiver de l’automne, de ces derniers jours qui sonnent le glas d’un automne déjà froid, j’aime le printemps, peut-être est-ce là conceptuel, si j’en crois le décompte fatidique des neuf mois, mais j’avoue que ces jours qui chaque jour dure un peu plus, que ces paysages qui chaque jour se colorent un peu plus forment une symphonie enchanteresse, et sans être botaniste elle me permet de redevenir botaniste débutant, à jouir de la fragilité de mère nature, à marcher pour mesurer combien la floraison est en avance ou bien en retard sur la grande répétition des saisons et du temps. Les écosystèmes du bord de mer, du bord d’océan, si différent ou bien ceux des austères corbières ont ma préférence, peut-être parce qu’en répétition de voyage j’y ai cueilli la collection des noms, non pas les noms latin, paix à leur âme, bien que certains me soient encore familiers, non, ces noms issus de l’académie parfois doublé des noms du cru, tout comme la toponymie des lieux résulte autant des cartes de l’institut géographique national que des anecdotes apprises tout au long des errances. Oui, j’aime cette saison, et ce que j’aime aussi en elle, c’est ce retour aux horaires doublement décalés, ces fameuses heures d’été, dont je cesse de bien vouloir comprendre la source d’économie, surtout dans une nation où dès que le chauffage s’arrête c’est la climatisation qui est allumée, où les veillées tardives à la lumière du jour restent consommatrice de télévision, d’ordinateur ou autres plaisirs électriques à faire vibrer un canard.

Le printemps est là et bien là, chaud, très chaud déjà à devoir arroser pour apporter l’eau que les nuits pas assez fraiches n’apportent pas, à imbiber une terre que les pluies ignorent, après un automne plutôt sec et un hiver tout aussi sec. Sécheresse, oui, déjà. Dramatique car désormais les plantes nécessitent beaucoup d’eau, pour leur survie, pour leur pousse, pour contrer l’évaporation par le feuillage, les pluies qui viendraient devraient tomber longtemps et longtemps pour arroser et nourrir les nappes phréatiques de bon nombre de régions. Evolution de la planète selon un cycle établi, la guerre de l’eau aura-t-elle lieu ? C’est aussi la saison pour mesurer les dégâts, ceux commis par ce froid intense, ces dix jours de neige que ma mémoire d’homme du pays toulousain n’a pas souvenance d’avoir vécu. Quelques arbres en gardent de sinistres trophées, couleurs paille brulée, il est encore trop tôt pour arracher, la nature sait parfois si bien faire les choses, que peut-être une vie renaitra. Patience. Patience ? On oubli trop ce mot dans nos vies qui courent après le temps, dans ce monde qui presse et oppresse, courir ou mourir fausse déclaration, le temps défile sur un cadran circulaire, il reviendra bientôt à quoi bon lui courir après ? Pause, mode pause, vivons, soyons, profitons. Trop de choses se sont enfuies, elles ne sont pas enfouies, juste parties vers d’autres lendemains, ce n’est pas une raison pour croire que déjà sonne la fin. Non, le temps est un allié si on en fait un allié, on ne peut tout avoir, tout le temps, apprendre à mesurer ce qu’on a plutôt que ce qu’on n’a pas, c’est se donner le temps pour en profiter, c’est oublier de courir après les modes, après les chimères, s’arrêter et vivre.

Le printemps est là, et même si les maladies saisonnières, bien qu’il n’y ait plus de saisons, viennent et fauchent à l’aveuglette ou bien par trop de clairvoyance, même s’il faut du temps à relancer la machine, c’est bel et bien la belle saison, une amplitude de proposition, des endroits pas encore trop fréquentés, une richesse très ponctuelle qui vient sonner le carpe diem de la vie, le moment précis où la rose est éclose, l’instant choisi pour cueillir la vision de ces éphémères créations. Qu’il est bon d’avoir nos technologies actuelles, ces appareils numériques qui savent développer instantanément la photo à peine déclenchée, plaisir de voir par pixel ce que l’œil a vécu pour de vrai, magie simple, cadrage sans débordement, n’en déplaise au peuple de l’ovalie, technique où la technologie efface la technique, un simple clic provoque un grand choc, et hop ! C’est dans la boite, le prochain défilé est prévu sur l’écran de télévision. Richesse du partage, des échanges, richesse de notre temps, dès lors qu’on sait partager et échanger, dans nos réseaux sociaux, mais attention à ce qu’ils ne restent pas trop virtuels, c’est si fragile une vie, on passe à côté par manque de temps, par manque d’attention puis un jour, pff ! Envolée, disparue….. Ecran noir, bonsoir….

bas les masques

La grippe. La tuile. Loin d’être une maladie bénigne, la grippe n’est pas un simple rhume. Cette année elle s’accompagne d’une bronchite sévère, rendant difficile jusqu’à la respiration et très longue à évacuer. Arrêt. Huit jours, de repos sans se reposer, juste patienter, dormir d’un sommeil qui n’est pas récupérateur. Huit jours chez soi, l’occasion de mesurer combien ce chez moi est vide, vide de sens, vide de gens, vide de vie. Le portable ne sonne plus, tant mieux, je ne peux pas parler, des quintes de toux, la voix cassée, on va oublier le mode oral, lui préférer le mode écrit. Ecriture ? Non, je n’en ai pas envie, pas plus que d’envoyer des sms, cela dit, je n’ai pas l’occasion de répondre, personne n’appelle, personne n’écrit, personne ne vient. Solitude. C’est difficile au final d’être coupé de la vie, c’est pas facile de se retrouver seul à plat, sans énergie. C’est ainsi. C’est aussi l’occasion de mesurer la qualité des relations, les promesses de visites dont on se demande comment faire, trois le même jour, bon, ok, tant mieux, puis au final…personne, parce que ceci, parce que cela, parce que c’est comme ça. Adieu. Triste réalité, ou absurdité d’un monde virtuel ? Peu importe, juste une prise de conscience, celle d’être en vie, mais seul, celle de n’être pas fait pour cette vie-là, voilà. Dur mais réel. Derrière la façade du clown il y a l’homme, ce personnage à la fois trop ceci pour les uns tout en étant pas assez cela pour les autres, c’est ainsi. Derrière ce clown, il y a le côté pitoyable d’un cirque trop vide de vérité, trop plein de mensonges, fausses vérités et fausses compagnies, c’est ainsi. Notre monde est peuplé de noms dans des répertoires, de numéros qu’on appelle parce que ceci, parce que cela, nous ne sommes plus que des numéros de portables, des adresses de messagerie, des comptes facebook, des codes binaires dans la mémoire d’un grand ordinateur. Fausse route. Le soleil se couche comme il s’est levé, juste de l’autre côté du paysage. Tant qu’on donne, tant qu’on fait rire, on existe, et puis le rideau tombe, le clown est malade, il y a trop de détresse, trop de tristesse dans ce monde pour ne pas vouloir rire, auprès d’un autre clown, auprès d’un autre numéro, auprès d’un autre…. Certes, les rires pourraient devenir des ires, mais à quoi bon ? Les colères ne changent rien aux causes, pas plus qu’aux conséquences, non, juste ouvrir les yeux et regarder l’horizon, voir la terre s’arrondir tout comme un ventre qui ne s’est pas arrondi, oublier ce qui ne fut pas pour vivre ce qui est. Ce soir le chapiteau est vide, sans vie, il est tout rapiécé, tout comme le clown triste, tout comme l’être sous le maquillage, on avance toujours mieux sans fard. Oubliées les fausses promesses, les rendez-vous ratés, oubliée cette vie de spectacle, ce mauvais rôle d’amuseur privé, d’éponge à sanglots, de psy de pacotille, oubliés tout cela, demain le clown ne sera plus là, le cirque déménage, se démonte, se range dans des malles, un grand coup d’éponge sur le maquillage, un grand coup de blanc sur les numéros d’adresses, exit cette vie, il aura fallu du temps pour comprendre l’inutilité d’un chemin parcouru à aider, à être présent, à exister par les autres, plus que par soi. Soit. Le rideau tombe, non pas qu’il se referme, non, il tombe à terre. Lourd, il s’effondre dans la poussière. Celles des fausses amitiés, des fausses relations, celles des promesses, ces fameuses promesses qui rendent les fous joyeux. Ce soir je ne suis plus fou, mon entonnoir est à terre, le bouffon est parti, place à ….rien.

Il n’y a pas de vide, le vide, c’est quand il manque quelque chose, quelqu’un, là, c’est du vide qui manque et qui laisse sa place au vide. Allez comprendre. Exit. Oust ! Dehors ! Il n’y rien à redire. Merci la grippe d’avoir permis cette pause, merci cette pause d’avoir ouvert les yeux, comprendre au fond ce qui est le fond des choses, balayer la poussière de la superficialité, ouvrir le coffre dans lequel le masque tombe, en mode suppression. Un masque. Une tombe, celle d’une existence, pas celle d’une vie, j’ai déjà joué celle-ci. Le cirque est démonté, la place retrouve son visage d’avant, ainsi va le temps, il parait que le spectacle continu.

Deux boules de poils

Deux boules de poils qui grandissent et profitent de la vie. Destin étrange, nés quelque part, au sein d’une portée puis après des discussions, des réflexions, deux frères non séparés qui s’en viennent coloniser un espace, dans ses trois dimensions. Une sorte aussi d’apprivoisement entre l’homme et les bêtes, mais qui est le plus bête ? Quelques jours de vacances forcées, disons aussi, du temps passé chez soi dans un rythme très différent, c’est l’occasion de vivre pleinement cette triple relation. Et c’est aussi la magie de ce sixième sens animal qui semble ressentir quand ça va ou quand ça va moins bien, tantôt câlins, tantôt joueurs, deux caractères différents en si peu de différences physiques, sans que rien ne soit jamais ni tout blanc, ni tout noir.

Deux boules de poils qui grandissent et grossissent, qui connaissent par cœur les bruits et les odeurs, les cheminements entre les pieds de lavande, les margelles du bassin où dansent en trois dimensions de jolis poissons aux couleurs dorées, ces barreaux du portail qui espacés d’un centimètre de plus savent laisser glisser ce ventre repus lorsqu’il s’agit de regagner la maison mère après la tournée des popotes du quartier. C’est cela l’esprit chat, libre, indépendant mais pas tant que cela.

Deux boules de poils qui jouent, courent, sautent, gambadent puis dorment et redorment encore, accrochés aux rêves les plus enchanteurs à les voir ainsi bailler de concert ou bien s’étirer aux rayons de soleil que les voiles légers voilent à peine. Une vie de chat et de pacha, comme quoi, on peut être soi et son contraire….

Deux boules de poils qui viennent vous voir lorsque la fièvre vous a assoupi sur le canapé devant la cheminée, ils s’en viennent se coucher juste à côté, parfois même sur vos genoux parce que de là on est le mieux placé pour cueillir un peu de cette chaleur si bienfaisante, même si le déchirement d’une brutale quinte de toux fait fuir tout ce petit monde.

Deux boules de poils, deux boules de tendresse, deux boules de caresses, deux belles leçons de vie, parce qu’ils sont là parce qu’ils obligent à mesurer combien ils apportent et le bienfait qu’ils offrent. Deux boules de poils, pas si boule que cela, en tout cas loin d’être maboul.

Deux boules de poils, deux chats, tout simplement…..



Parenthèse

Parenthèse, voyage au court cours qui met la vie entre parenthèses, isolement qu’on pourrait qualifier de salutaire, surtout dans son étymologie, cette mise en retrait des affaires courantes fut l’occasion de prendre du recul, de mesurer bien des choses et d’en voir bien d’autres. Non ce n’est pas un arrêt à la première gare, un banc où s’asseoir, un livre à prendre et à feuilleter en regardant passer le monde, non, ce fut du repos forcé, plutôt des états de somnolences qui ne reposent en rien, juste parce que le corps lutte et que chacun sait qu’une dure lutte empêche de trouver le sommeil, le vrai, le récupérateur. Ensuite parce qu’il a fait beau, visiblement très chaud pour l’avoir suivi sur le cadran de la station de météo, même si la double polaire et le chèche ne m’ont guère quittés, dommage, des beaux jours à ne pas profiter, à ne pas marcher…. C’est ainsi. De quoi prendre en grippe tout cela, c’est clair. C’est quand même bizarre la grippe, parce que chacun croit la connaitre et qu’au final beaucoup la confonde avec le rhume, le refroidissement, le coup de froid, de façon quasi systématique d’ailleurs, ceux qui ne l’ont pas eu. Elle est arrivée sournoise, par une fin de semaine où les sacs étaient prêts pour partir en week-end montagne et raquettes, de ces échappées dont le corps et le cerveau rêvent de concert, l’un pour se fortifier l’autre pour se vider, premier trimestre d’une année attaqué tellement vite que les jours défilent dans un chapelet inexorable et rapide. Au début, ce n’est rien, mal de tête, un peu de fébrilité, de quoi mettre sur le compte d’une fatigue accumulée par un manque de temps à poser des jours de repos, par des enchainements de courtes nuits et de jours longs, par des triturations de l’esprit pour bien des données métaphysiques qui régissent nos vies d’occidentaux en quête perpétuelle sans savoir ce qu’il faut réellement quêter. Et comme c’est sournois, prenant, usant, alors voici les produits de bases, aspirine et grog, miel et tisane, pastille pour la gorge qui brûle fortement déjà, avec l’espoir que samedi à l’heure où le réveil sonnera ces cinq heures, ces symptômes-là seront partis vers d’autres cieux.

Hélas, non. Plus fort, plus douloureux, plus puissant, de quoi se rendre chez l’apothicaire, avouez que ça sonne mieux que pharmacien tout de même, et remplir son cabas de produits si efficaces contre tout autre chose que cette fichue grippe pas encore déclarée à l’état civil. Deux jours ainsi, deux jours où la température dépassa les quarante degrés, non point dehors, deux jours à se trainer bien à l’abri des murs, canapé et lit pour seuls arrimages, somnolence et fuite du temps pour seules envies. Puis vint le lundi, le jour où le cabinet de l’homme de serment est ouvert, vaste salle d’attente en manque de place, sorte de boudoir pour concours de toux et de tout, une après-midi à relire la collection complète des vieux magazines rappelant les évènements vécus dans l’actualité depuis le début de l’année si ce n’est l’autre. Verdict : Grippe vainqueur, et comme elle sait être caméléon et s’adapter aux saisons, aux années, changer de tons, changer de mode, cette année c’est le modèle « garnissage de poumons en triple épaisseur et sur toute leur hauteur ». Deux pathologies, double approche, double combat. Bon, celui de la grippe est viral. Trois jours de fièvre, ce qui secoue l’organisme, le fatigue et le courbature, mais après, après le décontracter, l’alimenter et le rééquilibrer il n’y a rien d’autre à faire. Côté bronches, là, par contre, le combat est plus long, tout en devant être choc, il s’agit de tuer l’infection dans l’œuf, de nettoyer ces alvéoles jamais goudronnées, si ce n’est par contact trop rapproché, combat insidieux, dur et difficile, c’est que c’est compliqué tout de même un poumon. Imaginer un long couloir plein de petits recoins à nettoyer, à lustrer presque mais surtout, tous ces gravats à remonter, dans un mode de fonctionnement soit disant civilisé qui nous a patiemment appris à ne pas cracher. C’est long, et celui qui dit que plus c’est long, plus c’est bon, doit certainement parler d’autres choses….. Repos, soins, parenthèse.

C’est bien une parenthèse, lorsqu’on décide de l’ouvrir soi, parce que le cheminement est autre, l’envie est là de se mettre en parenthèse, de s’isoler et de couper d’un quotidien. Par contre, un parenthèse telle, c’est une trappe qui s’ouvre sous vos pas, un puits sans lumière dans lequel on disparait, un moment sombre avec une toute petite ouverture de lumière sur le monde et dans cette ouverture de lumière, une lumière claire, pure mais trop vide. C’est terrible combien ces virus modernes détruisent tout, isolent de tout. Peut-être sont-ils transmissibles par écrits ? En attendant, du fond de ma geôle sombre je n’ai vu que très peu de lumière, le repli sur soi pour occuper moins d’espace, le côté invisible qu’on prend lorsqu’on n’a rien à offrir, réalité d’un monde attiré par ce qui brille. Ces dernières heures, où le corps s’apaise, libère l’esprit et l’âme, ouvre les yeux sur la réalité. Des derniers liens se détachent, faut-il mourir pour exister ? A chaque temps, il y a un avant et un après. A chaque pause, il y a un silence. A chaque reprise il y a des résolutions. On ne sort jamais indemne d’une mise en parenthèse, mais on en sort toujours plus fort, ça, c’est bien vrai.

à livre ouvert

A livre ouvert, à livre au vert, à lire au vert, une mise au vert nécessaire, une envie de partage, celle toute simple entre cet objet d’écritures ainsi livrées et l’ivresse des écritures en neurones ainsi occupées. Saine occupation me direz-vous, je dirais plutôt scène occupation, le décor importe peu quoiqu’il importe bien plus qu’on ne croit, c’est un choix qui même s’il n’en a pas l’air, apportera la quiétude et le bien-être qu’il sied à l’exercice, comme quoi, lire c’est faire de l’exercice, intéressant, non ? La mise en scène se dessine lentement mais surement, d’un trait à peine assuré, le crayon voltige sur la feuille blanche, le tableau se construit, similitude avec l’autre, celui qui des mots a coloré sa page blanche et construit son histoire. Parallèle. Lignes fuyantes en perspectives, les couleurs s’estompent dans l’arrière plan, l’actrice entre en scène, prend la pose, sa pose, s’apaise et d’un geste à peine assuré saisit le recueil, va-t-elle déclamer ? Non, bien qu’elle aurait pu être une lectrice publique, cette fois-ci, c’est pour elle qu’elle va parcourir les codes secrets, ces lettres qui s’enchainent aux lettres, ces mots à peine composés qui se mettent à composer des phrases, puis les phrases s’ajoutent et le paragraphe se construit, se clôt, se meurt en un point afin de laisser place à un successeur, toujours guilleret au démarrage, enjoué d’avoir à lui la pleine page, avant de s’achever sur un point, un autre point, et même parfois des points de suspensions, histoire de ménager le suspens ou mieux encore, de laisser la place à l’imagination, celle qui naquit au gré des mots, voyagea au gré des flots de textes et trouve ainsi avant le saut de ligne, l’envol vers un horizon aux couleurs très personnelles. Lecture, écriture, l’un ne va pas sans l’autre, pour lire il faut avoir des écrits, pour écrire, il faut avoir envie de lire, de dire aussi, tout cela est bien vivant. Même la biographie la plus ancienne respire le vivant, seul le personnage n’est plus, du moins dans sa vie de chair et d’os, mais il reste présent par l’esprit, par les mots, par l’histoire racontée de sa vie.

Le cadre est tracé, le décor planté, peu importe le siège, qu’il soit banc de pierre ou bien pierre posée au sol, qu’il soit carré d’herbe ou bien pliant de camping, c’est celui-ci qu’elle aura choisit, c’est ainsi qu’elle aura voulu lire, c’est ici qu’elle lit. Du livre au lit, il y a des modes de conjugaisons, des lieux conjugaux, des sauts de sens dans le grand dictionnaire d’une langue belle et riche, peuplée de mots qui se travestissent de sens au gré des encriers. Peu importe la grève, sable doré d’un bord d’océan, étape de relâche dans les quotidiennes activités, peu importe la rivière, le lac, ou la prairie, peut importe le décor, c’est juste ici et aujourd’hui. Lire est une occupation à plein temps, d’abord parce que le livre contient tout un tas de temps que le présent gomme sans arrêt des nos discours, parce que le plaisir de s’abandonner à l’écriture n’est complet que lorsqu’il est vécu à temps plein, le temps d’une pause, quelques instants plus ou moins longs, une communion entre l’auteur et le lecteur, un dessin à desseins, une passation de pouvoir par le livre, il n’y a rien de maléfique que d’être soudain envouté, de s’abandonner soumis à l’hypnose des mots pour se réveiller quelques pages plus loin. Quelques pages plus loin, c’est déjà un rendez-vous à plus tard, tout comme cet objet de carton et de papier, selon les adeptes, il finira sur les étagères d’un cimetière de pensées, coincé entre des congénères d’autres grammages, d’autres ramages, d’autres rivages, cimetière ? Pas tout à fait, il en est qui ne sont qu’une sorte de purgatoire dont parfois ils ressortent pour d’autres plaisirs, le plaisir d’être redécouvert, dans ce cas, ils excellent à délivrer d’autres sens, d’autres messages, passés inaperçus en première lecture, plaisir d’être offert, le temps d’une lecture chaudement recommandée, le temps d’un cadeau, parce qu’on n’offre jamais plus beau cadeau qu’un cadeau auquel on tient. Certains ont connu l’enfer, flammes assassines, crépitement de douleur, autodafés qui ne peuvent être qu’imbéciles, la culture se meurt dès qu’on lui ôte une plume, l’Histoire est pleine hélas de ces vols d’histoires. Mais par-dessus tout cela, au-delà de l’enfer, au-delà du purgatoire, au-delà de tout est le paradis. Celui de la lecture, celui de l’apprentissage, d’abord lettre à lettre à former des syllabes, puis syllabe à syllabe à former des mots, et les mots dansent en phrases et les phrases en textes et voilà que de ces textes nait l’apprentissage de ce noble art qu’est l’art d’apprendre. Oui, apprendre est un art, un art à prendre, en passage léger, tel le pinceau à peine dilué, en prenant plus de temps, en des traits continus, des couleurs plus denses, voilà que l’envie danse et l’évidence nait. Mais je me suis trop approché, plan trop serré, retour en plan large, laissons-la à ses lectures, dans ce décor si bien planté, oublions sur la toile ces points à peine esquissés, fondue enchainée en tons décalés, l’œil parcourt la toile, la toile ravit l’œil, plaisir des sens, à lire au vert c’est une communion en multi dimensions, un livre ouvert qui semble tout de blanc vêtu, on ne lit pas de loin, on ne lit pas par-dessus l’épaule, on lit, on vit sa lecture, une pause mais pas tant que cela…..

Aquarelle à livre ouvert

Aquarium lance un nouveau défi

Quel est le thème cette fois-ci ?

Union entre livre et aquarelle

Alliance artistique et graphique

Réunion de plumes magnifiques

Encouragement en liens virtuels

L’instant où la magie opère

Les pinceaux en toiles errent

Et les mots en mots se libèrent

Ah quel plaisir d’écrire ainsi !

L’exercice n’est jamais facile

Il est même parfois difficile

Victoire ! Les pages se colorent

Rêves enfin accomplis

Ecriture, peinture unies

Ouvrons donc l’album du défi

Un sixième du nom, ainsi fini

Véritable joyau aux multiples facettes

Ensemble d’émotions en goguette

Rappel de ce défi qui fut

Tant et si bien, par nous vécu