Soufflez et jouez !


Après la pluie, le beau temps…. Lendemain d’élections ? Présage d’un avenir plus rose ? Ou simple souhait de voir revenir ce beau temps de mars si peu connu en mars, d’abord pour s’en délecter lors des futurs week-ends, puis aussi pour mesurer l’ampleur des dégâts au jardin. Le froid de février laisse des traces brunes que le vert éclatant du printemps tarde à relever de son acidité, du coup, c’est moi qui suit acide et non assis à contempler pousser les feuilles. Patience. Même le muguet est lent, fort lent cette année, de tendres pousses sortent de terre, semis naturel ou propagation racinaires, c’est une colonie qui envahit les abords du camp où je l’avais contrainte. Point de clochette hâtive, peut-être pour le premier mai ? Les nénuphars sortent la tête de l’eau, petits ronds rouges dansant aux vagues de l’onde secouée par les vents, c’est la saison nouvelle d’une plante aux fleurs horlogères, cycle solaire qui dicte sa floraison, repos nocturne, malgré le chant des batraciens. Côté des plantes méditerranéennes, c’est plutôt le marasme, les oliviers sont déplumés, l’arbousier bruni car la froidure a mordu, les thyms et autres estragons tentent de nouvelles feuilles, quand aux néfliers, à défaut de fruits cette année, c’est toujours ce spectacle de la vie qui y sied : les feuilles vert tendre poussent dehors des vieilles feuilles au bronze éteint. C’est toujours un spectacle le jardin, et grâce aux saisons, il déroule un jeu différent d’année en année, des mises en scène étonnantes, des rebondissements surprenant, des leçons de choses et des leçons de vies, y-a-t’il plus belle école ?

La nature est reine et maitresse, elle enseigne ses leçons, jamais fatiguée, jamais avare, elle affiche à ses tableaux des couleurs, des odeurs, des sons, symphonies pour nos sens interdits devant tels spectacles à moins de s’interdire de les voir, à moins de refuser d’y prêter attention. Voir, apprendre, lire dans ces lignes offertes, et même si la page est triste, de cette tristesse naitra la vie, le c’crépuscule d’un jour n’est que l’aube du suivant, question de temps. La disparition d’un végétal, la mort d’une branche, d’un arbre entier, offre la nourriture, fournit l’essence et devient le terreau ou naitra d’autres êtres, de mêmes espèces ou bien différentes, au gré des vents, aux soins des oiseaux, et pour nous autres pauvres urbains, aux rythmes des jardineries…. Vivre, mourir, donner vie, protéger, servir de tuteur, nourrir, tel est le cycle. Alors oui, il a fait froid, très froid, longtemps, de façon inattendue et  rarement connu, mais l’averse est passée et même si les frimas sont encore assez farceur pour blanchir la campagne comme ce matin, c’est vers demain et la chaleur des lendemains que se bercent nos vies, nos envies, nos attentes. Après une vague bleu marine, sombre, trop sombre, le ciel sera bleu et les lendemains plus roses, il faudra bien que ce temps cesse, trop gris, trop morose, ne perdons jamais de vue que le ciel toujours est bleu, même caché par les nuages, mais c’est ainsi, on préfère regarder les nuages que le ciel au-dessus, Confucius disait : « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt », il y a toujours un premier et des arrières plans, à quoi se figer au devant du décor, cherchons donc à approfondir nos vies, regardons plus loin de la fumée qui masque trop souvent la belle flambée.

Allez, il est temps de rentrer, la nuit tombe vite en ces jours pas très clairs, patience, mais c’est aussi l’occasion de profiter encore du foyer, la lumière d’un feu reste toujours un spectacle majestueux, et par-dessus les lumières, les crépitements du bois qui claque une dernière fois, sonne le tambour des beaux jours et redonne la joie, rappel des crissements sous la semelle épaisse des souliers lors des escapades en forêts, souvenirs de châtaignes gonflées à s’en exposer la panse, parfois en traversant le salon, images, odeurs, rires, sourires, parfums d’enfance, d’âge adulte, mais au fond, grandit-on un jour ? Nous restons toujours des enfants, la magie n’est jamais morte, elle sommeille et ne demande qu’un déclic pour se réveiller, ne laissons jamais nos yeux se rider, nos cœur durcir, nos larmes s’assécher. Il n’y a pas de vie sans sentiment, il n’y a pas de sentiment sans vie. Indissociables. Ne fermons jamais l’armoire des émotions, c’est là que les mots sont, là que dorment les rires et les pleurs, les ires et les fleurs de nos vies…. En sommeil, pas éteintes, juste qu’il suffit de souffler sur les braises doucement pour qu’éclate à nouveau le feu qui réchauffe, le feu du partage, la lumière de cette belle et douce flambée….. Soufflez et jouez !    

Le monde sous marin d’AQUArium

Le monde sous marin d’AQUArium ? Pff ! En voilà des idées ! Bon, alors, relisons le sujet, il n’y a pas de trait d’union entre sous et marin, ce ne peut donc pas être un sous-marin, fut-il jaune et familier des scarabés anglais. Je connais comme tout un chacun ce qui est sur le marin et qui porte bonheur si on le touche, n’est-ce-pas pompon ? Mais sous, non, j’avoue ne pas avoir creusé le sujet. Soit, il est temps de se jeter à l’eau et d’aller à la pêche aux bons mots pour compléter la page. Creusons le sujet, mais pas trop, car si je creuse c’est au fond, et puisqu’au fond je ne suis pas si bête, j’ai bien peur qu’en creusant je vide les océans de leur matière aqueuse, un océan sec à cause de moi, ça ne le fait pas du tout, ou diantre irais-je contempler les couchers de soleil ? Du soleil ? Oui, juste histoire d’élever les débats. Bon, alors, sans trop creuser, allons donc au fond des choses, voyageons dans notre bulles, nous, pauvres animaux terrestres et terriens, nos branchies sont trop hautes dans la longue chaine de notre évolution pour s’en être dessécher et nos poumons ne gouttent que fort peu l’eau salé, et même l’eau tout court.

C’est quand même une drôle d’aquarelle que j’ai là sous les yeux ! Plus je descends, plus il y fait froid, plus les couleurs sont sombres, comme quoi il y a moins de dilution dans les fonds, et sans lumière, j’avoue m’y perdre, est-ce pour cela que nous parlons de fonds perdus ? Peut-être encore une conséquence de la crise économique : je vois là des oursins, sûrement tombés de poches trop pleines, des requins qui s’agitent et rodent de plus en plus près, juste en dessous c’est un beau bar qui fait le barbot, tandis que d’autres font les congres, s’amusant à voir passer les mulets, certains sont maigres, d’autres flétans avant d’être flétris, certains mettent le turbot, fuyant le maquereau au costume brillant, regardant un barbu tournoyant autour d’une grande roussette, un ange des mers, pourtant plate comme une limande, pas forcément morue, peut-être un peu sole ce soir ? « Mais c’est assez » dit la baleine « ou je me cache à l’eau car j’ai le dos fin »….Les mammifères aussi hantent les mers, mines de rien. Mine de rien ? Mais si, mine de plein de choses, de choses pour avoir bonne mine, tout d’abord, des choses qui naissent de la pointe de ma mine aussi, et puis, que serions-nous sans la mer, les océans ?

Allez, ma réserve d’oxygène s’épuise, je dois remonter à la surface, il est temps pour moi de remonter l’ancre, d’user encore un peu d’encre à clore le sujet, non sans évoquer la silhouette sèche au sommet coloré de rouge d’un homme qui a su captiver mes jeunes années, le regard vissé à l’écran cathodique, dans la pause catholique du jour du seigneur, et si ces fiers vaisseaux se nommaient Alcyone ou bien encore Calypso, c’est cette voix si caractéristique qui nous expliquait ce monde sous marin. Merci commandant, j’ai parcouru bien des mers, des océans, parfois même sous les glaces, parfois même sous des lacs, et si le Titicaca fit rire nos années pipi-caca, ce n’est pas sans malice ni sans tendresse que je repense à ces images-là.

Marche en marches

Retour à la marche, aux randonnées, l’occasion d’un stage de formation, dans ces belles contrées pyrénéennes, l’occasion de tester aussi la forme, ou plutôt, son retour…. Ce que j’aime dans ces stages, c’est l’humilité qu’on y reçoit, la nature ne se dessine pas en carte, entre la théorie et le terrain, ce sont mille pièges qui viennent vous remettre à votre place, non, vous ne saurez jamais, vous ne maitriserez pas jamais la nature, par contre, oui, vous pouvez apprendre à lire dans les lignes du terrain, apprendre à comprendre, apprendre à apprendre, sans cesse combien la nature est merveilleuse et secrète, combien les traces de l’homme sont délébiles et s’effacent devant ces poussées végétales. Alternance de théorie et de pratique, alternance salle de cours et parcours en montagne, mais aussi, hélas ou sinon, tant mieux, alternance de temps, ce diable de mot « temps » souvent utilisé à tous les temps, mis ici à la sauce météo, et….question météo, il faut à toutes les sauces ! Un départ pour un parcours exercice GPS avec pose de balises pour l’autre groupe, sous un ciel bleu, une montée assez physique et plutôt raide où la nature nous fait valoir ses différences d’avec le bout de papier qui nous a servi de carte et que nous crûmes précis au point de bâtir notre itinéraire sur des tracés sur papier dont le terrain ne porte plus trace et pire, entrelacés de clôtures qui rythme la marche par des à-coups dévastateurs. Il fait bon, il fait chaud à combattre l’adversité de ces obstacles, mais à vrai dire, mon thermostat d’ambiance est en vrac, je ne perçois plus la chaleur ni la fraicheur, juste des variations très rapides d’un état vers l’autre, du coup, mode polaires en plusieurs couche, chèche noué autour du coup, les muscles des jambes rappellent à mon souvenir que leur dernier dérouillage remonte à plutôt loin. Qu’importe, il fait beau, il fait bon respirer cet air frais, ces odeurs de prairies, de sous-bois, de forêts, spectacle offert à nos regards que ces dégradés de vert, cette végétation qui nous dévoile l’altitude simplement parce qu’ici, chaque chose à sa place et sa juste place, c’est autant d’énergies reçues et un plaisir d’être ici, et d’être. Retour au pas de course pour la pause déjeuner puis un passage en salle de cours afin de connaitre les clés chiffrées qui vont nous révéler l’emplacement théorique des balises adverses et ça repart pour visiter la nature…. Et là, adieu ciel bleu, dame pluie en robe grise danse au-dessus de nous en distribuant ces perles, il fait bon ne pas avoir oublié le parapluie. Marche encore, surprise et prise, balise après balise, l’heure du retour a sonné, passage éclair en salle, douche bienfaisante, la fatigue gagne du terrain, puis repas et travaux en salle, constitution de la randonnée du lendemain avec attention et précision, avant de sombrer rapidement dans les bras de Morphée.

Le lendemain, le ciel se pare de bleu pour mieux nous éclairer les sommets saupoudrés de blanc tout neuf, tout frais, voilà qui donne la bonne humeur au petit déjeuner, le temps de se chausser et hop ! Vive la pluie. Dans ces beaux paysages aux longues ondulations verdoyantes, où la brume se dépose comme perdue entre ciel et terre, je me prends à rêver sous mon grand parapluie, à imaginer les bergers guettant leurs bêtes, la lourde capote sur le dos, le grand parapluie de berger au-dessus de leur tête sur laquelle le béret était toujours vissé…. Mais il est temps de parcourir ces chemins à l’odeur âcre des fougères naissantes, à la douceur poivrée et sucrée des résineux en bordure, les semelles crantées de neuf peinant à trouver l’accroche dans le sol détrempé et pentu que nous gravissons. Des villages, des déserts de nature, des habitations, difficile de trouver un autre nom, vestige d’une population ayant perdue ses repères à la fin des années soixante, dans ces coins d’Ariège où les sentiers n’étaient même pas muletiers, tout juste pour l’homme, en tout cas, l’isolement des populations était garanti. Certes, désormais ce sont des pistes que des voitures échappant à tous contrôles parcourent à vive allure, parfois nous avons à peine le temps de nous pousser…. Soudain la pluie se met à battre plus fort la toile tendue du parapluie, voilà le grésil, ces petites boules blanches pas encore grêle, plus tout à fait neige. Nous sommes sur un sentier bordé de hauts buis, à ne pas confondre avec des hauts bois, essayez tout de même de suivre, et c’est comme un enchantement de vivre ce concert de petites percussions au milieu de ces verts sombres à l’odeur si caractéristique, de quoi y puiser des énergies, s’arrêter et respirer, voir et se remplir de ces spectacles uniques, qui feraient je l’avoue grincer les dents de bien des randonneurs. Allez, encore un effort et voilà le village, la halle ouverte ou nous posons les sacs, pour en tirer ce moment unique de partage, d’échange et surtout de convivialité. C’est cela, par-dessus tout la randonnée, du partage, des échange saupoudrés de beaucoup de convivialité. Merci.

Les cloches sont revenues

Les cloches sont revenues, bon, ok, elles n’étaient pas toutes parties, moi-même n’ayant pas pris par au voyage, Rome, la ville éternelle n’a pas eu mes faveurs cette année, partie remise. Partie remise ? Oui car il y a toujours des départs, des retours, des rendez-vous dont certains sont manqués, parce que c’est cela la vie, des hauts, des bas, des bas faisant débat, des bas faisant naitre les ébats, des hauts, si haut que….. Bon, ok, faut pas pousser ! Il y a toujours pire, il y a toujours mieux, rien n’est jamais parfait ni à parfaire d’ailleurs, la perfection nuit à la vie, à trop la chercher, à trop la vouloir, à trop viser ce sommet trop élitiste on se pose des œillères qui nous font oublier que le monde est tout autour, un champ de vision sur 360 degrés, peuplé de vies, tout plein de lieux, mais aussi et surtout, de joies, de bonheurs, de ces gouttes d’essences essentielles à la vie.

Pourquoi refuser de voir ? Pourquoi s’enfermer dans une quête d’une soit disant perfection qui devient dévoreuse d’énergie, qui bloque le sens de la vie ? Autant refuser de vivre. C’est la même chose pour toutes ces vies en pointillées, ces hésitations entre deux mondes, c’est rester assis le cul entre deux chaises, hésiter à mixer deux mondes, bâtir des murs et cloisonner en silo l’espace de nos vies. Bien sûr il est dur de repartir après un échec, une rupture, un divorce, bien sûr la peur d’avoir mal est majeure car les plaies sont longues à cicatriser, surtout si l’on ne prend pas la peine de les laisser s’épurer pour se refermer sans garder de mauvaises humeurs, comme diraient les docteurs du dix-septième siècle, mais la peur de perdre empêche toujours de gagner, subtil équilibre des forces, focalisation sur le mauvais objectif, alchimie de la vie. Pourquoi vivre en pointillé ? Je me souviens des dessins en pointillés de mon enfance, pages ludiques des Pif gadget et autre journal de Mickey dont les dessins ne prenaient tous leur sens qu’une fois les pointillés surpassés en traits plein. Des dessins de l’enfance aux desseins des adultes, il n’y a qu’un pas, non pas à cloche-pied, non pas à saut de puce, non, juste du vrai, du plein, du continu, celui de la prise de risque certes, mais le risque n’est-il pas d’être heureux et pire, d’être vivant, à temps plein ?

Le monde s’agite, le temps presse et manque, manque-t-il par manque de temps ou par manque d’envie de prendre le temps ? C’est pas facile, c’est si aléatoire, impalpable, ce fameux temps dont tout le monde se plaint de son absence…. Pourtant, la vie dresse parfois des contraintes, des zones d’arrêt obligatoire où bizarrement tout le monde retrouve tout son temps, parce que d’un seul coup la priorité des choses a changé. La priorité ? Et si c’était cela la clé de nos vies ? La priorité qu’on donne aux choses, celle qui distribue le temps pour chacune, du coup, le temps n’est plus fautif, il est juste objet, complément, un complément de temps ? Je le pense plutôt invariable, vingt-quatre heures par jour, ici, sur terre, ce serait donc plutôt un adverbe de temps, mais là, on s’éloigne du sujet, et ce sujet serait donc la priorité ? Un sujet assujetti à chaque individu, chacun distribue ses priorités comme il l’entend, certains préfère le canapé un soir de foot, d’autre la convivialité, d’autres encore, les deux réunis, d’autres alterneront les priorités aux rythmes des alternances de la vie, alternance des saisons, alternance des rythmes de garde, de travail, des jours et des nuits. Il doit être rassurant de tout classer, répertorier, ordonner, arranger, isoler, la noble devise du « diviser pour régner » semble encore de mise, mais c’est là aussi l’enfermement du pouvoir au détriment du bon vouloir. Chacun est libre, c’est à chacun de prioriser et d’ordonner sa vie, juste que la rencontre de deux vies fait s’entrechoquer les priorités, début de discussions, de négociations, début de….vie ! Il ne peut y avoir de vie sans échanges, sans partages, sans discussions, pluriels et multiples, la richesse nait de ceux-là, tout comme elle nait de cela. Encore faut-il vouloir le faire….

Il est si doux, si confortable ce cocon dans lequel on a construit sa zone de confort. Prendre le risque de sortir du nid douillet pour affronter la vie est redoutable, c’est se mettre en danger au risque d’en sortir grandit. Mais veut-on grandir réellement ? Ne préfère-t-on éviter de se mettre en danger, rester prophète en son pays, régner sur son monde plutôt que connaitre mieux parce que différent, et parc e que cette différence est source d’apprentissage, de leçons, de futures réussites, ou bien même d’échecs, vous savez ces étapes de la vie qui sonne sur l’instant comme du négatif mais qui plus tard se révèlent très positives, de part les leçons qu’on y a prises, de part les évolutions qu’on y a cueillies. Sortir du cocon, c’est permettre à la chenille de devenir papillon, lui permettre de s’élever, de voir le monde d’en haut, de se détacher du trop terre-à-terre, ôter ses œillères qui empêchent de voir le ciel bleu, même s’il est parfois caché par des nuages, se donner la possibilité de se détacher d’un monde trop connu pour parcourir celui bien plus vastes des connaissances qui nous feront grandir, encore et toujours, évolution permanente de l’être. La vie, les coups reçus bâtissent brique après brique une muraille qui peut-être protège mais surtout qui isole que de trop. Apprenons à ouvrir la porte, à s’ouvrir aux autres avant de se rendre compte de la dangerosité de ce donjon et de le détruire. Ce jour-là sera notre fête personnelle, notre prise de la bastille, notre lâcher prise sur le monde d’hier pour se tourner enfin vers les lendemains. Lorsqu’on est sur le seuil de la porte, il est encore tentant de regarder en arrière, sa maison, son passé. Refermons cette porte derrière nous, avançons aujourd’hui sur les chemins qui mènent à demain, et comme on dit que tous les chemins mènent à Rome, il n’y a pas de raison que quoi que ce soit cloche, de Rome, on en revient, même les plus cloches….

poly-tiques fiction

Politique fiction : Nathalie Arthaud est élue, c’est donc la première femme à présider la république française. Doit-on dire Madame le Président ? Ou Madame la Présidente ? Il ya beaucoup à faire car rien n’est en phase avec les idées qui l’ont fait élire. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? De toute façon, il n’y a pas de temps à perdre, il faut tout reprendre à zéro et redonner le pouvoir à ceux qui travaillent, augmenter les salaires supprimer les taxes, et peut-être, acheter une calculatrice ?

Politique fiction : François Bayrou est élu Président de la République. Enfin ! Mais euh, c’est quand même temps d’y être et de lui montrer à mémé de Bigorre combien il est grand le petit. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? Allez zou, on quitte Paris direction la belle Bigorre, et on se met à tout faire en France, le chorizo, la mozzarella et puis la feta. Comment ? Il y a eu un procès pour la feta ? et voilà, vous commencez à en faire tout un fromage !

Politique fiction : Nicolas Dupont-Aignan est élu Président de la République. Qui ? Ah bon ? Vraiment ? Non, et pourquoi ?

Politique fiction : François Hollande est élu Président de la République. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? Une belle victoire dont le salue prestement son ex, ex candidate malheureuse, heureuse de pouvoir revaloriser la pension, bref que du bonheur, mais là n’est pas la question. Nos amis belges francophones, sur le point de rallier la France ne comprennent si c’est du lard ou du cochon, du Hollande ou du Flamand. Ah oui, côté Europe, ça risque de faire doublon et d’être mal compris, Hollande d’un côté, Pays-Bas de l’autre…. Pff !

Politique fiction : Eva Joly est élue, c’est donc la première femme à présider la république française. Doit-on dire Madame le Président ? Ou Madame la Présidente ? D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? Pas de temps à perdre, on vire le défilé du 14 juillet, le 14 juillet aussi, ça pollue les bouchons pour des feux d’artifices destructeurs de la coche d’ozone, d’ailleurs, tiens, on se rattache à la Norvège et hop ! Neutre, plus de militaires vrombissant, ni d’avions pollueurs…..

Politique fiction : Marine est élue, c’est donc la première femme à présider la république française. Doit-on dire Madame le Président ? Ou Madame la Présidente ? Il ya beaucoup à faire car rien n’est en phase avec les idées qui l’ont fait élire. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? Comme il faut un coupable, on va dire que c’est l’Europe et surtout l’Euro, donc exit l’euro, place à une monnaie forte, et comme il ne faut pas paraitre rétrograde, ça ne peut être le franc, désolé Clovis, ni l’écu, donc voilà qu’on créé le marin, oui, une belle monnaie et une chouette idée que les sous marins. Hélas, malgré ce joli coup, l’économie plonge…. Une idée qui tombe à l’eau ?

Politique fiction : Jean-Luc Mélenchon est élu Président de la République. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? La voilà la prise de la Bastille, on l’assiège cet Elysée, ancien palais de la Pompadour, et on le détruit, non mais ! Mais au fait, c’est où qu’on va siéger désormais ? Et au fait, il est où mon boucher préféré ?

Politique fiction : Philippe Poutou est élu Président de la République. Qui ? Ah bon ? Vraiment ? Non, et pourquoi ?

Politique fiction : Nicolas Sarkozy est élu Président de la République. D’ailleurs, sont-ce les bonnes idées de son programme qui l’ont fait élire ou bien les mauvaises idées de ses adversaires qui l’ont fait élire ? Election par envie ou par dépit ? Mais c’est lui le sortant, un déménagement de moins à facturer, et dire que Carla rêvait de vacances….

Politique fiction : Jacques Cheminade est élu Président de la République. Qui ? Ah bon ? Vraiment ? Non, et pourquoi ?

Du rire, des sourires et pas de parti pris, juste des mots, surtout pas des idées, et puis, deux dates à retenir, le 22 avril et le 6 mai pour voter, sans oublier qu’au fond, on va élire un ou une Président ou Présidente, mais ce sera les législatives qui donneront la vraie couleur du pouvoir, et ça, pourquoi que personne en parle ?

Puzzles

A toute chose, malheur est bon. Drôle de proverbe, de pensées, de phrase, mais pour tant, tel est le leitmotiv de beaucoup, s’abreuver des malheurs du monde pour éclairer sa propre vie. La détresse, la tristesse sont des bûchers bien particuliers qui réchauffent l’existence surtout si on s’en tient loin. Est-ce les principes de dualité qui font que le blanc n’est vraiment blanc qu’à côté du noir, qui font que le jour n’est clair que parce que la nuit est sombre, ou bien est-ce un besoin de se rassurer, en se disant qu’au fond, on n’est pas si mal loti que cela ? Etrange, mais il est vrai aussi que nos flots d’informations ne font que déverser chaque jour un peu plus ces torrents de violences, ces bouillonnements de sang, ces morts inutiles mais au fond, y-a-t’il des mots utiles, une mort utile ? En finir, geste grave, parfois définitif, expression simple, pas toujours efficace, d’une incompréhension de ce qu’est la vie, juste parce que la vie est bizarre, difforme, vaste, multiple, que dès lors qu’on l’observe par le petit trou de la lorgnette, ce n’est pas la vie qu’on voit, mais un bout de la vie, pire, si j’osais parodier le grand artiste Magritte, « ceci n’est pas la vie » serait la légende de cette vision trop étroite de cet océan immense qu’est la vie. Océan ? Oui car parfois comme lui, la vie est calme, limpide, transparente, parfois elle ronronne et se pare de joyaux d’écume, parfois elle se met à grossir, à se gonfler, à rouler en colère de plus en plus forte au point de tout dévaster, de tout détruire avant de repartir, disparaitre et renaitre ailleurs, quand bien même cet ailleurs est ici.

L’existence est loin d’être un long fleuve tranquille, cela ne veut pas dire qu’on en soit incapable d’en maitriser les flots pour y faire la plus belle des traversées, chacun est capitaine de sa propre barque, chacun à son avenir en main, la main ferme sur la barre et prêt à affronter les éléments. Navigation en eaux claires comme en eaux troubles, tantôt sous le soleil cuisant des grands bonheurs, tantôt mouillé par les larmes du temps, trempés par les orages, exténués par les nuits sans sommeil, mais toujours le cap à l’horizon, l’œil prêt à voir la lueur du phare pour enfin accoster. Accoster, poser le pied à terre, avoir le pied marin n’est pas suffisant, chaque pas compte, ceux qu’on fait sans bouger tout comme ceux qui nous font nous déplacer. Avancer, au propre comme au figuré. Combien d’aller-retour ? Inutiles ? Non, rien n’est inutile, tout est porteur de leçon, d’enseignement, et si parfois on n’en saisit pas le sens, c’est bien plus tard que soudain la lumière vient, le souvenir remonte et le message apparait, enfin en clair. Il n’y a pas de coïncidences, pas de hasard, juste des pièces d’un puzzle personnel dont on cherche à assembler les pièces pour devenir la belle vision de notre vie. Parfois, on s’enferme dans un coin du puzzle, à la recherche de la pièce précise qui viendra s’emboiter ici, parce qu’on le souhaite, parce qu’on s’obnubile dessus, parce qu’après tout sera plus facile pour construire le reste, et parce qu’on s’y acharne, la vue se brouille, l’agitation des neurones finit par emballer le système et plus on avance, plus on cherche, moins on trouve, alors qu’il suffirait de prendre une autre pièce au hasard, ce hasard qui n’existe pas, pour l’observer, l’écouter, la choisir, la prendre pour à partir d’elle bâtir un nouvel espace, colorer au fur et à mesurer de toutes ces bonnes pièces qui viennent comme par magie s’emboiter si parfaitement pour d’un seul coup occuper l’espace, donner du sens au travail fourni, éclairer la vie et en construire le tableau, pièce par pièce, jusqu’à venir compléter ce coin plus sombre d’où on n’arrivait pas à sortir, combler les manques et enfin s’affiche l’œuvre complète, la vie rayonnante. Ne jamais focaliser sur ce qui ne va pas, sur la pièce manquante, sur le verre à moitié vide, ne jamais poursuivre le chemin qui est une impasse, ce qui n’est pas présent, ne le sera pas demain si on se met en attente de l’avoir. La vie est un diamant donc chaque facette nous renvoie notre propre lumière. Elle brille lorsqu’on brille, tout simplement.

Il est vrai aussi que la lumière étant plus rapide que le son, on peut paraitre brillant tant qu’on n’a pas ouvert la bouche…. Un peut d’humour ne faisant de mal à personne, je ne pouvais omettre ce ô combien essentielle pensée.

Donc, en conclusion, tous à votre puzzle, et si certains ont bien avancé, voire même l’ont achevé, si d’autres débutent ou bien, reprennent quasi à zéro la noble construction, c’est encore une fois un travail personnel, les conseillers n’étant pas les payeurs, tout comme à l’école, le profit de l’exercice provient du travail personnel fourni, sans que quelqu’un d’autre ne vienne mettre la main à la pâte. Un joli exercice à mener, un puzzle magique dont les pièces sont belles et bien vivantes, elles disparaissent de notre regard, soudain elles apparaissent sous nos yeux, comme une évidence, trop simple, trop facile, à se croire fou de ne les avoir pas vus, là, sises sous nos yeux. A trop regarder, on en oublie de voir, à trop se concentrer sur une seule chose, on se ferme au monde et au monde des solutions, des connaissances, des informations parmi lesquelles se trouvent la clé de ces serrures qui ferment à triple tour le coffre de notre inexistence. S’isoler, s’est mourir. S’ouvrir au monde, c’est cueillir chaque jour l’essence du jour, la réponse à nos questions, parfois même bien avant de se les être vraiment posées. Etrange ? Non, malin, la vie est une quête perpétuelle, sans cesse apprendre, sans cesse vivre, remettre en question notre existence, le repos sera pour plus tard, du moins pour le corps, dans un coffre bouclé, dans un repos éternel, tandis que l’âme ou l’esprit véritable poursuivra son voyage en quête d’un autre hôte, d’une autre vie, mais ça, c’est une autre histoire…..