Un tour en Aveyron

Une fois n’est pas de coutume, c’est en Aveyron que nous a conduit notre dernière randonnée. Département un peu oublié dans la région, sauf lorsqu’il s’agit de parler de trésors culinaires ou alimentaires régionaux, il n’en demeure pas un point un département de choix en matière de paysage grandiose pour de belles et sympathiques randonnées, ou la distance compensera le dénivelé, ou les yeux se régaleront sans cesse des ces sites préservés. Certes, nous étions déjà allé visiter des coins plus connus de ce département, comme Roquefort, son causse et ses trésors enfouis, ou bien encore le Viaur et son célèbre viaduc, mais ce coup-ci, c’est après Rodez que nous sommes allés traîner nos guêtres, pour un parcours en ligne, longeant le Dourdou, au plus près de son lit, puis, en gravissant le canyon qu’il a creusé, visitant des campagnes, des petits villages, déjeunant près d’une ferme paisible, de notre repas tiré du sac. Quelques tomates juste cueillies la veille en mon jardin, du rôti, des chips, du fromage, des pommes, et le café, voilà bien un repas de randonnée comme on aime à le partager, justement entouré d’amis. Le temps de souffler un peu, les autres groupes étant arrivés bien après nous, nous rechaussons nos sacs et en route ! Nous avons poursuivi la balade jusqu’à la pittoresque ville de Bozouls. Et oui, on a voulu voir Bozouls et on a vu Bozouls ! Bozouls, ville bien connue, du moins régionalement, pour son trou. D’autres endroits ici ou ailleurs, ont aussi cette association d’être connu pour un trou quand ce n’est pas pour être un trou, mais là, Bozouls mérite qu’on s’y intéresse, et qu’on creuse quelque peu le sujet, histoire d’approfondir. Vous me direz, un trou est un trou, et question d’approfondissement, le trou semble assez vaste, plutôt bien creusé, je ne vois pas ce qu’on pourrait y ajouter de plus, quoi que là, nous parlions d’enlever. Enfin, c’est toute la complication du français. On approfondit un sujet, non pas en le creusant, ce qui pourrait le faire disparaître, non, on approfondit un sujet en s’y intéressant, et en accumulant des connaissances à son sujet. Or, si j’accumule, je n’approfondi pas, je comble, et….c’est bien là le comble ! Remarquez, le sujet du sujet, voilà qui est fort assujetti, limite esclavage…. Ah ! Nous retrouvons là un aspect de la randonnée, nous sommes des galériens des temps modernes, levés aux aurores, entassés dans des bus pas toujours confortables, chargés de sac à dos alourdis par trop de victuailles et autres liquides au fort pouvoir odorant, marchant à des rythmes élevés, sous la conduite de guides pas toujours spirituels, dans des endroits parfois magnifiques, oui, c’est vrai, mais toujours tirailleurs de mollets (et non, tirailleur de mots laids, comme vous l’avez fort bien pensé !). Dure et rude vie que celle de randonneur volontaire, payant son obole pour souffrir à la journée….



Mais bon, tout cela nous éloigne du sujet, revenons au trou de Bozouls, d’où nous n’aurions pas du sortir…. Sortir du sujet, c’est toujours assez facile, y revenir c’est plus dur. En fait, nous avons approché le trou par son bord supérieur, dans une vision panoramique idéale, révélant les contours, accentuant le relief de la créative érosion, lent travail de sape des eaux du Dourdou dans la roche tendre, du moins à l’échelle planétaire, bâtissant d’impressionnantes falaises sur lesquelles la ville s’est bâtie. Derniers hectomètres au bord du trou, longeant la corniche naturelle jusqu’à trouver un point de ralliement, fort apprécier des randonneurs par ces très belles journées d’arrière-saison, et encore je me demande, vu qu’on n’a plus de saison, qu’est que peut-être l’arrière saison ? Donc, un point de ralliement, à la terrasse en balcon sur le vide, où les verres dévoilent cette fameuse buée dont nous évoquons souvent la fraîcheur réparatrice dans les derniers mètres, parfois hectomètres (de mauvaises langues diront kilomètres !)



Ainsi s’achève une fort belle journée d’octobre, sous un ciel bleu pur, un soleil toujours étincelant, des kilomètres arrachés malgré nous à nos mollets endurcis, dans des paysages sublimes. Des villages traversés, où la moindre grange est entièrement retapée, les belles pierres des murs aux joints patiemment refaits, les terrasses des jardins reconstruites et entretenues, des maisons accrochées aux pentes, dessinant des ruelles incitant à la visite quasi exploratrice des lieux, une quiétude donnant envie de se poser là loin de l’agitation urbaine. Une unité de lieu, une unité de temps, aucune fausse note dans ce délicat décor. Même la caisse de 2cv abandonnée aux ronces devant une étable perdue, semble être là pour souligner la ruralité de l’endroit. Randonnée à la fois dépaysante et déstressante, au moins dans son parcours pédestre… Ainsi va la vie, nos campagnes recèlent bien des trésors qu’il nous faut découvrir, nos régions possèdent toutes en elles, des charmes à discerner. A chacun son rythme, à chacun ses pas, simplement avoir envie d’aller marcher, visiter, respirer notre terre. Emplir ses poumons plus ou moins volontairement goudronnés de saveurs herbeuses, d’odeur de fougères, de sous bois, de terre humide, de cultures et d’agricultures…. Apercevoir le chevreuil, le héron ou la truite, écouter les oiseaux annoncer notre venue, admirer les œuvres sculptées d’un artiste local, c’est aussi ça la randonnée, nos randonnées, mes randonnées, celles que j’aime à faire partager. Vous venez ?

Visages ridés

Je n’ai pas l’habitude de relater le carnet gris de l’actualité, mais le décès de sœur Emmanuelle m’a interpellé au travers des autres actualités tragiques dont les médias nous rabâchent sans arrêt les oreilles. Pourquoi ? Je n’en sais vraiment rien. Peut-être son charisme, sa bonne humeur communicative, cette présence un peu magique, beaucoup mystique, quel que soit le lieu, l’endroit, au milieu des chiffonniers du Caire comme sur le plateau d’une émission de Michel Drucker, c’était toujours ce sourire, cette jovialité, cette énergie, cette force de répartie aussi, qui faisait d’elle un personnage, au sens noble du terme. Peut-être aussi, parce qu’au travers des rides de son visage, j’y revoyais les rides des sœurs qui, lorsque j’étais enfant, nous enseignaient le catéchisme avec le même entrain, la même bonne humeur permanente. Il y a tant de magie, de chaleur et d’énergie dans ces visages fripés qui ne vivent que d’amour et qui aiment à répandre l’amour. Un regard pétillant, un brin malicieux, un entrain sans faille, autant de choses qui ne peuvent qu’attirer et vous regonfler de vie. La vie pour elle s’est arrêtée à 99 ans, au cœur d’une paisible retraite passée dans le sud de la France, dernier pied de nez de cette grande dame qui ne se faisait aucune gloire de fêter ce joli compte rond des 100 ans.

A travers cette actualité, je pense aussi à une autre vieille dame, qui va au cours des prochains jours, fêter ce nombre rond de 100 ans. Celle-ci, l’attend avec impatience, bon pied bon œil, marchant sans canne, droite comme un I, juste un petit appareil auditif pour palier une audition légèrement défaillante, participant activement à la moindre conversation sans perdre le fil et en étant capable d’aborder le sujet, elle est passée du franc à l’euro comme une lettre à la poste, connaît les prix des produits et sait détecter les hausses exagérées, c’est un vrai bonheur de la côtoyer, une vraie recharge pour le moral, et une très belle leçon de vie. Il y a quelques années, elle nous racontait une des dernières fois où elle avait été rendre visite à sa sœur, en nous disant : « oh ! Elle déraille, elle ne sait plus ce qu’elle dit, que voulez-vous, elle est vieille…. » Lorsque nous nous sommes enquis de l’âge de sa sœur, nous apprîmes qu’elles avaient 2 ans d’écart, 2 ans de plus qui faisait toute la différence…. Toute la malice passait dans son discours. Je l’ai revu récemment et c’est toujours le même bonheur, la même douceur et bonne humeur, s’intéressant aux A380 livrés, comme aux citrouilles poussant au jardin. Toute fière d’arriver à cette bannière des 100 ans, après avoir vécu, trimé, sans arrêt, quand ce n’était plus pour son métier, c’était pour celui de sa fille, puis de sa petite fille. Coiffeuses de mères en filles, même lorsque la 3e génération était aux ciseaux, c’est elle qui s’occupait de laver les serviettes de toilettes du salon familial, et, la machine terminée, elle chaussait les sabots de bois pour s’en aller au fond du terrain étendre le linge. Dans la maison à étage, l’escalier n’avait pas de secret pour elle. A peine parlait-on de victuailles à aller chercher au frigo d’en bas qu’elle partait sans rien dire, remontant sans essoufflement, les plats en main. Elle vivait toute seule, dans sa petite maison juste à côté de sa fille, jusqu’au jour où, la dureté de son oreille l’inquiétant un peu plus que la veille, elle arriva avec ses affaires en disant : « bon, il va falloir prendre une décision, soit vous me gardez, soit vous me placez en maison » et elle est naturellement venue occuper la chambre des enfants partis créer leur foyer. Mère, grand-mère, arrière-grand-mère, en attendant mieux, elle ne vieillit pas, elle se patine, non pas des outrages du temps, mais de la douceur du temps qui passe sur elle sans marquer davantage son visage aux sillons creusés. La vie lui a ôté des proches, son mari, sa petite fille récemment, perfide maladie qui abîme, disparaît et revient conquérir sa proie, épreuve douloureuse pour une grand-mère au grand cœur. Comme souvent, dans ces âges, quelques affections font vaciller la flamme qui anime ce corps et ce cœur. Des moments difficiles pour les proches, des moments rendus pénibles par la maladie mais dont elle dit que de toute façon la vie lui ayant donné ce qu’elle a eu jusque là, il faudra bien qu’un jour ou une nuit, l’heure qui sonne soit la dernière entendue. Aujourd’hui, elle rayonne, toujours pimpante, fière d’atteindre un âge qu’on dit canonique, et c’est un vrai régal.
Etrange monde que celui de la vieillesse, ou sans espérer, sans l’attendre on se prépare à ce moment de quitter ses proches pour aller en voir d’autres déjà partis, sans aucune inquiétude, dans toute la quiétude d’une vie bien remplie. Ces choses-là, je les ai entendues de mes grands-mères, une, ma grand-mère d’adoption est décédée à 95 ans, avec toute la lucidité qui lui a fait nous dire le soir ou nous y sommes aller, ma mère et moi, la voir dans ce sinistre hôpital, que demain elle ne serait plus. Des mots, qui entendus à 12 ans, résonnent encore dans ma tête ; l’autre, ma grand-mère maternelle, nous l’a souvent évoqué dans sa chambre de retraite, entre deux profondeurs dont elle avait su remonter. Un départ espéré, dans l’espoir de retrouver son mari, ses parents, ses amis, un départ sans peur, et avec toute la clairvoyance qui l’a animée avant sa dernière semaine de coma. Les méandres de la mémoire sont ainsi, une vieille dame s’endort et d’autres se réveillent de notre matière grise. Parmi toutes ces pommes ridées de ma vie, une est vivante et bien active, vrai rayon de soleil sur nos vies, image chaleureuse et réconfortante qui rayonnent bien au-delà de sa famille. Au travers de ces écrits, c’est à toutes mes mémés que je pense, toutes ces femmes qui au long de ma vie ont su l’éclairer de leurs tendresses, leurs liesses et leur allégresse. Je pense à celles parties, toujours trop tôt pour nous les vivants, je pense à celle vivante et bien vivante, que j’aime à visiter, y retrouver ce soleil, cette douceur qui égaye le cœur, discuter en toute simplicité des choses qui paraissent si compliquées à bien des plus jeunes…. Nous naissons tous libres et égaux, la vie, les vies, décident d’autres conclusions.

Imposture !

Surprenante découverte : ce blog n’est qu’une imposture, bourré de fausseté et de mensonge, voire même, ce qui encore plus inconcevable, d’humour ! Imaginez donc un peu, de l’humour et en plus, pas du premier degré ! Difficile à comprendre ou à capter, certes, mieux vaut rester les pieds sur terre et dans l’humour de premier degré….

Des textes sont faux, archi-faux, dénués de toute vérité ! C’est énorme de lire de telle chose, surtout lorsqu’on n’est ni dans le contexte, ni dans l’époque des écrits, effectivement ça peut laisser croire à de la supercherie… Lire Jules Verne dans son époque, et le lire dans l’époque actuelle, n’a pas la même saveur, bien des choses se sont passées entre ces deux ères…. Rassurez-vous, je ne me compare pas au grand Jules Verne, je n’en ai ni la prétention, ni même le quart du pouillème de son immense génie. Ce blog, comme il s’appelle, est sans prétention, les textes, comme l’auteur. Au cours des textes, écrits depuis plus d’un an, j’y ai relaté des événements présents, désormais passés, des personnes dont les rôles ont depuis évolué, selon des lois qui ne regardent que ces acteurs-là. Prendre partie pour telle ou telle personne ne regarde que soi, dans la limite des informations à disposition, en étant conscient justement que le jugement peut en être faussé, de par la non complétude des faits, et de par la partialité qu’y affecte le jugement. Vous pouvez tout penser, tout dire, tout écrire, votre vérité ne sera jamais que votre vision des choses. Réfléchissez à cela, avant de juger, ici ou là, à tord ou à travers.

Simples précisions, en lecture de quelques messages anonymes reçus. J’ai aimé, elle m’a aimé, nous nous sommes aimés, dans un présent et un futur qui sont désormais passés. Nous nous sommes séparés, c’est ainsi, c’est la vie, ce sont nos vies. Aujourd’hui sur des chemins différents, hier sur le même, je crains que ce ne soit le vécu de beaucoup. A chaque séparation, il faut un coupable, un salaud, soit, faites-vous plaisir dans toute la partialité du jugement, en votre âme et conscience. Moi, j’ai aimé, souffert, et désormais je vis. Je n’ai jamais trahi qui que ce soit, quand bien même votre partialité dût en souffrir. En mon âme et conscience. Et vous savez quoi ? Et bien, il y a un ciel très bleu, et même un très grand soleil qui rayonne à nouveau sur ma vie, et ça, c’est magnifique.

Mes écrits vous dérangent ? Ma prose vous écoeure et vous agace comme j’ai pu le lire ? Pas de soucis, changez de lecture, regardez devant vous, le côté positif de vos vies… quand quelque chose nous déplait, on la fuit, à moins d’être maso voire sado. La vie est belle, la vie est même très belle, très ensoleillée…. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, c’est vrai, c’est tellement vrai. A chacun son être, pas plus d’un soleil à la fois, n’est-ce pas ? Que je sois dans votre ombre, ne me nuit pas, ce n’est pas votre lumière qu’y m’attire. Alors, bon vent, profitez bien de votre vie, soyez heureux sans vous soucier du passé, se retourner vers le passé, c’est reculer et non prendre du recul. Notre vie est courte, bien trop courte parfois pour oublier d’avancer. Si en plus on peut le faire en bonne intelligence, c’est encore mieux, encore faut-il que chacun s’y attache, et ça, c’est encore autre chose… Miroir, mon beau miroir….

Voilà, c’est fini, et c’est ainsi. Des regrets ? Que vous importe ? Là encore, tout est question de temps. Hier j’ai regreté, aujourd’hui, il y a un beau soleil sur ma vie, qui efface bien des rayures, des bleus ou des griffures, et le seul miroir qui existe à mes yeux, c’est la lumière scintillante de ces beaux yeux-là, l’amour et la confiance qu’y s’y reflètent, c’est si bon, si réconfortant. La vie réserve bien des surprises, comportent bien des facettes, on ne sait jamais à l’avance…. C’est ainsi, et c’est très bien ainsi… D’ailleurs, des miroirs, j’en ai à reprendre….

Et comme le dit la chanson : « je vous souhaite tous les bonheurs du monde ! » sincèrement, et ce n’est pas une imposture !

Opération bricolage...

Une fois n’est pas de coutume, journée passée au mobilhome aujourd’hui, opération bricolage au programme… Electricité d’abord, un point sécurité important qui a nécessité un tour sur Bayonne et son Leroy Merlin pour y trouver le matériel adéquat, pour y prendre des idées, et même un grand bol d’air car j’adore ce magasin là, avec sa mine de matériels, de matériaux, d’idées, bien présentées, bien disposées… Retour au camp de base, opération électrique à cœur ouvert, le sujet étant temporairement débranché, faut tout de même pas exagérer, même si c’est ma formation de base, je ne suis pas un risque tout à bricoler sous tension… Du coup, j’en ai profité pour tester l’ensemble du câblage, grâce à un nouvel outillage permettant de vérifier les prises de terres mais aussi les inversions de câblage entre phase et neutre, et le patient est au top du top, ce qui est plus qu’une bonne chose !

S’en est suivi une opération mélangeant menuiserie, ameublement, nettoyage en profondeur, évacuation, bref, des choses comme ils en arrivent parfois lorsqu’on bricole ! Le but du jeu consistait à revoir le système de literie proposé par les créateurs du mobilhome, à savoir un vaste coffre de bois, articulé pour y glisser les valises, sur lequel est posé le matelas. Bon, ça, c’était à la base, parce que là, c’était un sommier à latte vissé sur le coffre, le condamnant donc, sur lequel était posé la matelas qui respirait difficilement, sans compter la perte de l’espace de rangement… Donc on commence par défaire le lit, évacuer le matelas, le sommier, démolir le coffre, et nettoyer cet espace confiné qui n’avait pas vu l’éponge depuis fort longtemps à en croire la couleur de l’eau, ou plutôt des eaux…. Une fois tout propre, installation de pieds directement sur le sommier, ce qui nécessite de percer, donc de faire quelques copeaux, pour visser les pieds sur le cadre à latte. Balayage de la pièce, je peux vous assurer qu’elle est clean ce soir ! Retour du matelas, et donc retour des draps, mais ce coup-ci avec un lit pouvant se déplacer dans la pièce, ce qui génère un certain confort. Quelques explications : la chambre est petite, nous sommes dans un mobilhome d’ancienne génération, la literie d’origine, pour gagner un peu de place, était en 120, mais voilà, le sommier et le matelas, pour gagner en confort, est en 140…. Du coup, 20 centimètres perdus pour circuler sur les côtés du lit, ça devient énorme ! Désormais, le lit coulisse dans la pièce, le dessous est libre pour y glisser une valise, voire même pour condamner deux grilles d’aération présentes dans le plancher et fort déplaisantes durant la saison froide…. Restaient à évacuer les différents morceaux de l’ancien caisson, qui trouveront une future utilité dans une autre vie….

Voilà pour l’intérieur. Dehors, super soleil, il fait même chaud, bon, ok, je sors le papier verre et je commence à poncer le perron réalisé par mon père et dont certaines parties affichent des boursouflures de rouilles, mettant le métal à nu pour que la future peinture y adhère parfaitement…. Allez, ponçage terminé, je déplace le perron sous la tonnelle, un petit nettoyage au diluant, puis c’est la mise en peinture, une première couche aujourd’hui, une autre demain, et le perron sera apte à affronter l’hiver. Il faut dire que nous sommes en droite ligne face à l’océan, ce qui fait que beaucoup de parties métalliques s’oxydent rapidement, nécessitant des travaux de peintures quasi annuels si la peinture choisie n’est pas de qualité. Bon, voyons, il est un peu plus de 17 heures, il fait super beau, la journée fut bien remplie, enfin, pour moi, donc on va peut-être aller prendre l’air, et puis, tiens ! Sortons les rollers !

Quoi de mieux que 20 bornes de rollers dans des cadres aussi enchanteurs qu’ici pour respirer, se changer les idées, mp3 dans les oreilles, presque personne sur les pistes cyclables, un super temps pour rouler en tout plaisir ! Quel plaisir que le roller, aller à son rythme, profiter des petites montées et descentes d’ici, essayer de gérer au mieux les aiguilles de pin ou les dépôts de sable sur la piste, pas toujours top avec les roulements et les roues, accélérer, laisser rouler, respirer, découvrir ces lieux pourtant connus et longuement parcourus à vélo….

Retour pour une bonne douche, un bon drainage des cellules à coup d’eau gazeuse, puis repas léger, ce texte devant la télé, séance NCIS en alternance avec la star Académie, dont il est de bon ton de trouver cela nul, alors que c’est une excellente formation en accélérée pour de jeunes talents qui, après, feront leur vie dans un monde de requin, puis surtout, séance rattrapage de Taratata, mon émission culte, désormais décalée au mercredi 20H50, en pur conflit avec Grey’s anatomie…. Pff ! Si encore, ils m’appelaient avant de faire les programmes ! Bref, j’écris en musique, et comme c’est une émission que j’aime, je vous laisse-là, l’invité est tout de même mondialement célèbre, et nationalement encore plus…. J’ai déjà parlé d’elle, alors, je m’en vais voir Carla…. Ne m’en voulez pas trop…. Promis, je n’écrirai plus devant la télé… voire même plus du tout….

C’est assez, dit la baleine, ou je me cache à l’eau car j’ai le dos fin….

Vous voyez bien : c’est assez !

Souvenirs de vacances

Balade aux mille saveurs pour poursuivre et ponctuer le séjour, rapporter quelques trésors d’ici qui prolongeront les vacances après le retour, qui hélas, approche… Sur mon bout de terre accroché entre pays basque et Landes, je profite de ce mélange culturel, oscillant entre montagne et océan, intérieur des terres et couleurs locales bien présentes des deux côtés. J’ai souvent écrit sur ici et là, sur ces façades blanches et rouges, sur ces airial ou l’espace entre les différents bâtiments donne une sensation de quiétude et de bien-être, j’ai souvent décrit les lieux, les habitants, peu encore les habitants et la gastronomie… Landais et Basque, deux cultures, souvent opposés dans l’histoire, dans les histoires, dans les blagues du coin. Des deux côtés de l’impalpable frontière, on se moque avec une certaine tendresse toutefois, comme il nous arrive de nous moquer de nos voisins belges sur le plan national. Le Basque, comment dire sans tomber dans les clichés et la caricature ? Le Basque, fier de son pays, de sa langue, de sa culture, le Basque est aussi et surtout une énigme pour les génies de la génétique : Aucun rattachement possible au reste de la population indo-européenne… Les Basques portent le béret, comme les Landais, ou les Béarnais, autre ennemi intime, enfin, quand il en met un, ne croyait pas voir tous les Basques avec un béret vissé sur la tête, par contre, ce qui est clairement bien présent, c’est la langue, depuis le berceau, le Basque parle le basque et le français, mais dans la rue, c’est presque toujours en basque que vous les entendrez s’exprimer. Entendre, dans le sens d’écouter, pas de comprendre, parce que là, c’est presque mission impossible et encore sans les effets spéciaux ! Rangez aux jours de fêtes le cliché de la tenue blanche, du foulard et de la ceinture, coordonnés à la couleur du béret, et puis cessons de vouloir tout catégoriser, étiqueter, classer !

Alors, les produits locaux… Je ne vais pas en faire un inventaire, encore moins exhaustif, simplement citer quelques produits d’ici que j’aime, sans me soucier qu’ils soient basques ou landais, simplement ce sont les trésors dont j’aime à faire profiter mes proches à mes retours d’ici… Alors, commençons par ce qui est devenu un ingrédient de base de ma cuisine depuis notre rencontre…épicée ! Et oui, le piment d’Espelette, sous bien des préparations. Il y a ceux qui le préfèrent entier et frais, vendu en corde, moi, c’est en poudre que je l’apprécie. Du parfum dans une omelette ou sur une viande grillée, de la couleur, de l’odeur, c’est l’épice que j’adore le plus ! Bon, coupons court à des légendes, il n’y a qu’un seul type de poudre de piment, pas de douce, ni de forte, je suis allé poser la question directement aux professionnels. Le piment d’Espelette, bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée, et tous les produits sont donc rigoureusement définis et vérifiés. Dans la poudre de piment d’Espelette AOC, ils mettent les graines d’un piment sur deux, c’est ce qui défini la force, car le piquant dans le piment, ce sont les graines, et non la chair. Dans les produits à base de piment, j’aime bien aussi la moutarde à l’ancienne et un certain pâté qu’on ne trouve pas partout…. La première fois qu’on se rend à Espelette, on est un peu déçu car on s’attend à une ville plus grande, mais la richesse est autour, dans les champs, et la grande fête du piment est traditionnellement le dernier week-end d’octobre…. Une autre visite à faire, toujours sur Espelette, c’est bien évidemment le chocolatier Anton, avec un surprenant chocolat d’apéritif, au piment bien entendu ! Le chocolat, une grande spécialité locale, les premières fèves de cacao débarquèrent ici, sur les ports de l’atlantique comme Bayonne.

Tant que nous sommes dans les ports, quoiqu’en parlant de Bayonne, on puisse aussi parler de porc, le porc blanc d’ici qui donne le fameux jambon de Bayonne, à ne pas confondre, s’il vous plait, avec le jambon serrano, qui lui est exclusivement produit à partir de cochons noirs, parlant espagnol… Bon, cette parenthèse fermée, revenons à bon port, avec les produits tout frais pêchés, succulents, respirant la santé des nuages d’écume, mais bon, de ceux-là, je n’en rapporte pas, je les consomme sur place, excepté sous la forme de l’excellente soupe de poissons dite de Saint Jean de Luz…. Accompagnée d’un peu de rouille étalée sur une tranche de pain rassis, un peu de gruyère râpé ou plutôt d’emmental car on râpe de l’emmental et non du gruyère, encore un mythe qui s’effondre, et voilà un délicieux plat en toute simplicité… De l’Espagne toute proche, certains rapportent des apéritifs anisés, moi, c’est plutôt de la Manzana pour l’alcool, un délicieux Muscat à mettre en bouteille, puis quelques trésors qui facilitent l’improvisation d’une soirée tapas lorsqu’on les trouve dans son placard tout droit sortis des vacances : les piquillos, ce sont des piments passés au four pour les peler, épépinés, puis conservés au naturel, dans un jus juste parfumé d’un grain d’ail ; Les anchois à l’huile végétale, moules à différentes sauces, les berberechos : ce sont la chair des coques, conservée au naturel, ou encore les petits poulpes dans leur encre…. L’Espagne et ses ventas attirent les chercheurs de bonnes affaires, sauf qu’à remplir le chariot sous prétextes de bon coup, on en oublie les prix français et on finit par payer plus cher…

Côté landes, il y a une spécialité découverte lors de mes séjours dans le Nord du département (à ne pas confondre avec le département du nord, que je salue, puisque j’y ai de la famille…), j’ai nommé le pastis landais. Rien à voir avec un apéritif anisé, le mot pastis, vient de pâtisserie, et ce terme de pastis couvre beaucoup de différents gâteaux, notamment du côté du Gers et du Lot, un gâteau dont le dessus est composé d’une pâte ultra fine, pliée et repliée avec soin, arrosée d’un bon Armagnac…. Bon, le Pastis Landais que je préfère, est originaire d’Escource, et même du quartier Bouhében, puisque depuis quelques années je vais les chercher directement à la fabrique…. Bien grand mot pour ce modeste local fortement odorant, véritable laboratoire aux murs blancs, au matériel professionnel, d’ou sortent ces fameux pastis landais, sorte de madeleine en beaucoup plus aérée, arrosée sitôt sortie du four d’une liqueur dont la composition reste secrète… A choisir de préférence « mitut » c’est à dire mi-cuit, et à consommer sans modération dès le petit déjeuner. Les pastis se conservent très bien au congélateur, à condition de les laisser décongeler tranquillement à l’air libre… Ah oui ! Surtout, jamais de frigo, ils détestent ! Gardez-les dans leurs poches en plastiques bien fermées, mais de toute façon, ils n’y resteront pas longtemps ! Depuis peu, de la même fabrique, sortent des gâteaux basques, mais ce sont des gâteaux qui voyagent très mal et à consommer rapidement pour en apprécier toutes les subtilités.

Sur Capbreton, il est un trésor, là aussi un dessert, c’est la tourtière. Un délicieux gâteau proche du pastis gascon, doté d’une pâte encore plus fine, existant aux fruits (super délicieux à la myrtille) et là aussi arrosée d’une liqueur secrète….

Bon, voilà un rapide éventail des trésors d’ici, alors, c’est quand que vous venez découvrir ce joli coin ? Pour ma part, il s’en faudrait peu pour que je ne n’y reste définitivement ! Il fait si bon ici, il y a tant de choses à voir, à vivre…. Le retour sur le pays natal est proche, vous avez une idée du chargement, mais vous n’avez pas idée du supplice de rapporter d’odorants pastis landais dans sa voiture…. L’estomac s’en tord de douleurs et de crise de faim… Ah ! Que ne ferait-on pas pour ce qu’on aime !

Entre deux averses...

Entre deux averses, me voilà sur les routes quasi désertes de ce beau pays basque. Un tour à Biarritz, dans sa partie la plus belle, le vieux port, le rocher de la vierge, puis cap sur Saint Jean de Luz et sa magnifique baie, au pied de la Rhune. Mais justement, la Rhune n’était pas là, encore emmitouflée de nuages, le ciel se parant de teintes de gris, du plus clair au très sombre, en avance sur les couleurs de la mode de l’hiver prochain ! En attendant, ce ciel aux reflets menaçants variant les tonalités sombres, amplifie la blancheur des façades aux boiseries colorées dans les teintes d’ici, rouge, vert, plus rarement marron, et bleu, le joli bleu luzien.

Le temps d’une accalmie, je parcours la ville, ses rues commerçantes serrées autour de l’église qui mérite le déplacement, pour la beauté de ses intérieurs, ses rangées de balcons latéraux, tous de bois sculpté, ses peintures, ses dorures, ses ex-voto, église célèbre pour avoir accueilli le mariage de Louis XIV et de l’infante d’Espagne, la bien nommée Marie-Thérèse d’Autriche, scellant ainsi le traité des Pyrénées, définissant l’actuelle frontière entre nos deux pays, oubliant au passage un terroir qui se trouve depuis morceau d’Espagne enclavé en France : Llivia, plus particulièrement connu pour une de ses villes : Puigcerdá. Continuons la page historique, en précisant que c’est en redessinant cette frontière qu’un certain nombre de châteaux frontières est devenu caduc, des citadelles du vertige qui ont été construites sur les ruines de villages ou sites plus ou moins cathares, récupérant au 20e siècle, l’appellation impropre de châteaux cathares afin de promouvoir le tourisme régional… Ciel ! De Saint Jean de Luz me voilà parti sur Montségur, presque au pays natal… Serait-ce la fin des vacances ? Chaque chose en son temps, pour l’heure, je suis ici, à Saint Jean de Luz, dans ma situation préférée : Cahier, stylo, café en terrasse abritée de l’eau du ciel…. Clin d’œil à Pagnol, me voilà au Bar de la marine…

Petite pause dans la pause annuelle, étape avant de franchir la frontière et aller au paradis des contrebandiers modernes, les ventas espagnoles aux produits détaxés ou moins taxés qu’en France… C’est une très belle que Saint Jean de Luz, un cœur historique, des grandes maisons, une baie protégée, une exposition idéale, à deux pas des sommets, la seule difficulté réside dans la circulation durant l’été. Une maire ministre, fidèle à son terroir, des noms, des lieux, une population possédant la double culture Basque et Française, avec un influence Basque jusque dans la calligraphie des enseignes nationale ou même internationales. Port de pêche aussi, de grande importance pour la pêche au thon et à la sardine, autant de facettes, océan, montagne, ville, qui mérite qu’on s’y attarde, pour peu qu’on ait la chance de pouvoir y venir ainsi, en semaine, hors saison, lorsque la ville vit et respire à son propre rythme…. Ballets de nuages se déchirant sur les reliefs environnant, modulation de la pluie sur l’auvent du café, il ne fait pas frais, c’est plutôt une très belle arrière saison. Ciboure, Socoa, à peine séparées par le port, mêmes façades, même couleurs, même identité régionale, unité de couleur et d’architecture rendant plus agréable la vue, la visite, les visites, car ici, à chaque fois, c’est une nouvelle découverte.

Mort de mon stylo, des suites d’une agonie lente, éclaircissant les lettres, sautant des traits… Voilà, adieu mon fidèle stylo, je t’aimais bien. Compagnon d’écriture, de voyage, de vécus, tu en as bleui des pages de cahier depuis une certaine clinique en janvier… Place au successeur, sans larmes, sauf le ciel qui se lamente, mais là faudrait pas qu’il exagère autant, et nous laisse le temps d’arpenter le pavé !

La pluie est nécessaire à la verdeur des paysages, l’eau deviendra trop à d’endroit une denrée précieuse, surtout qu’au travers des colères actuelles des cours internationaux, les hommes vont peut-être enfin comprendre où sont leurs richesses. Panique boursière, banque en faillite, les journaux, la télé, n’arrêtent pas de nous montrer cela. Ou sont donc les anciens profits, les vignobles, les châteaux, les immeubles achetés du temps des bénéfices ? Le monde actuel ne repose sur rien, juste le cours enfiévré de valeurs virtuelles. Notre monde est virtuel. Il est temps de réaliser où est le réel, tant qu’il est encore temps. S’il est encore temps…. La folie des hommes, leur fanatisme devant le dieu argent, gangrènent même les cours d’école, bien des endroits d’ici sont démolis de leur habitat ancien pour y faire pousser des immeubles sans autres intérêts que le profit des loyers. Tout est payant, la place pour se garer, bientôt l’air qu’on respire, ou la pluie tombée, le profit et sa quête, voilà le leitmotiv de notre civilisation. Que serons-nous demain? Que ferons-nous lorsque nous n’aurons même plus les moyens de notre vie ? Où irons-nous ? Que laisserons-nous en héritage à nos enfants ?

L’explosion mondiale boursière actuelle est salutaire, du moins je l’espère. C’est là un signe fort de notre virtualité, de notre mode de vie à crédit, et de ses limites. Il n’y a pas si longtemps, c’était le cours du baril qui flambait et on nous prédisait un cours à 250 dollars ; Aujourd’hui, le cours du baril est retombé sous les 90 dollars.… Belle analyse ! J’y vois surtout un signe fort de la différence entre réalité et virtualité…. Saisissons notre chance avant qu’il ne soit trop tard, tant que nous en avons le pouvoir. L’heure est grave pour les financiers, inespérée pour nous…. Gardons confiance dans la vraie valeur, la seule qui ne soit pas cotée, la valeur humaine.

Question de temps

A : Du temps, du soleil ou de pluie, peu importe le temps…
B : mais non, on a dit du temps en premier…
A : Ah ? oui, bon, du temps, oui, mais du temps qui défile, pas du temps de la météo…
B : Pff ! ça embrouille !
A : Oui, et bien, ce n’est pas grave, même brumeux, peu importe le temps !
B : Faudrait savoir !
A : Mais oui, il faut avoir le temps de prendre le temps !
B : Ok, comme prendre le soleil ?
A : Mais on, on se fout du temps, je te dis !
B : Peut-être, mais moi, non, j’aime le beau temps !
A : De toute façon, le beau temps, si tu n’as pas le temps, ça sert à rien !
B : Mais si tu sais qu’il fait beau, tu connais le temps, non ?
A : Ouais, mais là, ça va pas éclaircir le sujet…
B : Ah ! Tu vois !
A : Oui, bon, de toute façon, j’ai perdu le fil….
B : Le fil du temps ?
A : De toute façon, je n’ai plus le temps.
B : Il fait beau, ciel bleu éclatant !
A : Un éclat du temps ? Tiens, je n’y avais pas pensé !
B : Le bleu dans un éclat, le temps d’un jour, le temps d’aujourd’hui !
A : Tu as donc le temps aujourd’hui ? Plus moi, je dois filer !
B : Ben oui ! J’ai tout mon temps, et il fait beau ! Tu avais commencé à me dire quelque chose ?
A : Trop tard, ce n’est pas grave, à bientôt !
B : Ok, comme tu voudras, fais-moi signe dès que tu as le temps…
A : ça marche, à plus ! »


Dialogue de sourds comme il en existe plein dans la vie, ou on sait plus facilement couper la parole et la réflexion qu’attendre la fin du discours pour argumenter sur la pensée complète… Question de temps ? Mais, à trop galoper, à trop courir après le temps, nous l’avons déjà perdu, et, le temps perdu ne se rattrape jamais…

Laissez les gens s’exprimer, par les mots, par les gestes, par les silences, par les attentions, par les dessins, laissez construire un jugement, une discussion, avant de la démolir, avant de vous arrêter au premier mot qui ne vous sert qu’à ancrer votre expression. Si vous fonctionnez comme cela, vous n’écoutez pas l’autre, nous guettez une pause du discours pour placer votre idée, toute prête à sortir, bâtie dans votre tête, qui dès lors, n’était plus en mode écoute, mais en mode construction de phrase… Le dialogue devient un double monologue, discours imbriqués certes, mais sans lien constructif, simple joute verbale, sans aucun intérêt, vous pouvez jouer la même joute avec un dictaphone, c’est du pareil au même, aucun des deux n’imprime ce que dit l’autre… C’est hélas, tout l’art de nos conversations actuelles, peu d’écoute de l’autre, beaucoup d’ego, beaucoup d’écoute de soi…

Essayez à votre prochaine rencontre d’écouter l’autre, jusqu’au bout, d’être attentif à ses mots, ses silences, sans se préoccuper d’y coller des sens qui n’en sont pas. Fonctionnez à deux, pas en solitaire, dans l’analyse comme dans le propos. On ne peut attribuer un sens à un mot, à une expression, que si on possède le même référentiel, que si on évolue dans le même cadre, sinon, gare aux double sens, aux faux amis… Hélas, la vie est pleine de faux amis… Message à double sens ?

Ardoise de sable

Ardoise de sable, ardoise fragile
Y écrire à l’encre indélébile

Ne sert à rien, le sable glisse
Au vent, les creux se remplissent

L’eau en aplanit la surface
Des écrits, plus de trace

Fragile support pour conserver
Histoire de nos vies à archiver

D’un simple geste d’écume
Blanchit et efface la plume

Ardoise de sable, sans mémoire
Pourquoi te confier nos histoires ?

D’un geste presque de dédain
Tu anéantis nos dessins

Pourtant nos pas dessinent encore
Un chemin, un destin sur le sable d’or

Peu importe d’ainsi disparaître
La vie n’est pas dans le paraître

Encore longtemps venir y écrire
Encore longtemps venir y lire

Ardoise de sable, ardoise amie
C’est sur toi et toi seule promis !

Qu’on raconte et écrit nos vies
Des secrets comme des envies

A peine confiées, sitôt effacées
Des écrits envolés, nettoyés

L’histoire sans cesse est à écrire
Sans jamais dans le passé lire

Toujours se remettre en cause
Ne jamais vivre à simple dose

Ardoise de sable, ardoise éternelle
Belle, simple, fragile et naturelle

Sable, émoi

6 octobre. Lundi. Ciel pur, beau temps, chaud même, bel océan aux vagues bien formées, aux nuages d’écumes, croissant, décroissant, mourrant des gerbes de fleurs blanches, s’étalant sur le sable, enterrement de première classe pour la nouvelle vague… Vision triste et mélancolique ? Peut-être. A moins de voir, le flux et le reflux, comme un va et vient constant, puissant, venant glisser à chaque fois un peu plus loin sur le sable, l’humidifier dans un mugissement à peine étouffé, pénétrant plus loin la grève, l’éclaboussant d’un jaillissement d’écume d’un blanc éclatant, avant de se retirer et repartir dans les profondeurs. L’onde s’élève, gronde et retombe.


Simple moment et moment simple de la vie. S’asseoir sur le sable, regarder l’océan en sentant sa peau chauffer au soleil, le sable glisser entre les orteils et filant entre les doigts… Qui suis-je ? Qu’ai-je fait de ma vie ? Que vais-je faire de ma vie ? Qu’est ce qui est important pour moi ? Que deviendra ma vie si je reste sur les mêmes rails ? Questions anodines, questions simples, qui permettent de faire le bilan de ma vie, la projection dans demain, ce demain à demain, à 5 ans, à 7 ans, à plus… Amusez-vous à poser ces quelques questions et je suis sûr que vous aurez une autre vision de vous et de votre vie. Même lorsque tout semble rouler tout seul, lorsque tout semble au top, la vie semble enclenchée sur de bons rails, mais où mènent ces rails ? Vers une voie de garage ? Un terminus ? Une grande ligne ? Sommes-nous en harmonie avec nos ambitions ?

Etre à la hauteur, ça, c’est autre chose, et l’expérience montre qu’on est toujours à la hauteur, en avoir une vision différente n’est liée qu’aux miroirs déformants de nos vies. Quelles sont nos ambitions ? Quels sont nos projets de vie ? Sans détermination d’objectif, il n’y a pas de chemin vers un but précis. Comme sur une randonnée, il y a toujours un point de départ, des points de passages obligés avant d’atteindre le poteau d’arrivée. Construire son parcours de randonnée, nécessite de se poser, de prendre le temps d’analyser quels sont les bons points de passage, les temps de passage pour atteindre l’objectif. Rien ne sert de courir, d’improviser le parcours, les points de passages restent nécessaires pour atteindre le but, en prenant la bonne trajectoire.

Je suis là face à l’océan, je regarde sa force inlassable qui vient peu à peu envahir la plage, remettre à plat les choses, effondrer les châteaux de sable, aplanir le rivage, dans ses mouvements cycliques et sans cesse renouvelés. Drôle de gomme qui efface inlassablement l’ardoise de sable, efface les pas sur la plage, reblanchit la page, l’offrant ainsi à l’écriture de nouvelles histoires. Pourtant, c’est pas du sable neuf, ce n’est pas une nouvelle plage qui sert de nouvelle page. On écrit sa vie sur les reliefs aplanis de ses vies passées, on efface, on comble les vides, et on réécrit par-dessus. Superposition de couches dont on ne se débarrasse jamais tout à fait, chacune ébranle puis renforce pour mieux accueillir la suivante. Question de temps, question d’envie. En fonction du temps d’exposition, de la profondeur de gravure, plus ou moins de temps est nécessaire pour effacer les pas qui se sont désunis lorsque la vague a menacé, effaçant aussi, le chemin parcouru. Nivellement de creux, anti-ride actif, et voilà la peau tendue prête à être tannée, à recevoir, fragile parchemin, de nouvelles pages de la vie. Quelques semaines d’exposition solaire et océanique ont raffermi les pigments, ravivez l’épiderme jusqu’au cœur de la dernière des cellules.

Prêt pour un nouveau départ ? Pas tout à fait, il faut laisser sécher avant usage, mais le moral est à bloc, sans rancœur, sans esprit de revanche, sans besoin de prouver quoi que ce soit à qui que soit. Un esprit neuf, dans un corps remis à neuf, ça fait presque un nouvel homme, en tout cas, un homme prêt pour un nouveau départ.

Tandem

J’attaque ma 3e semaine à l’écart du monde, dans mon 20m2 carrés où je suis si bien. La météo annonce encore du beau, du très beau, alors il va y avoir de la rando dans l’air ! Aujourd’hui, le temps est clair, beau, bien dégagé, les montagnes magnifiques comme presque à toucher du doigt, la Rhune avec sa forme caractéristique et plus loin les 3 couronnes… J’ai gravi l’une plusieurs fois, l’autre jamais. Un défi ? Hum, pourquoi pas ? La vie est courte, peuplée d’imprévu, alors il ne faut bouder aucun plaisir, gravir ces sommets sans se chercher d’excuses, sans calculer, être vivant, cueillir les plaisirs offerts par la vie, tenter de nouvelles choses, sortir de son environnement trop rigide, trop connu, satisfaire sa soif de découverte, ne pas laisser naître de futurs regrets de ne pas avoir fait…

Aujourd’hui je suis en forme, probablement comme jamais. Aujourd’hui, je vis, probablement comme jamais. J’aime la vie, j’aime ma vie, même si nous n’avons pas toujours été d’accord. J’ai des amis, j’ai des amies, je reçois des messages, des coups de fil, pour prendre des nouvelles, pour surveiller le malade, le convalescent, et ça, je dois avouer que ça fait du bien, que ça me fait un très grand plaisir. C’est bon d’aimer et d’être aimé, d’un amour amical qui est parfois et même souvent, très souvent, bien plus difficile qu’un amour amoureux. Il y a des gens qui m’aiment d’amitié et que j’aime profondément, c’est une grande force, un grand réconfort…

L’amour, celui que l’on appelle le vrai, celui-là est un drôle de personnage… Il vous pique, mais parfois ses flèches sont rouillées ou mal étiquetées. Il inocule son virus, la maladie se développe en vous, pour vous laisser tout boursouflé, les yeux enflés, les joues creuses, la mine triste… Parfois, à peine remis, on rechute, et c’est bien souvent plus grave, plus rapide à vous mettre par terre. A toute guérison, il est nécessaire de respecter une convalescence, d’éviter une nouvelle contagion, et c’est là que les vaccins existent sous forme de virus amicaux, atténués, mais très riches de patience, de discussion, de tendresse et de respect. Grâce à eux, le chemin de la vie est vite retrouvé, l’intérêt de vivre plus qu’évident et les amours défuntes plus que calcinées. Aimer est une chose belle et dangereuse, à manier avec précaution. Il faut être un athlète au sommet de sa forme, car on ne guérit pas par amour, on donne autant qu’on reçoit, et si les forces manquent, on reçoit plus qu’on ne peut donner, déstabilisant l’équilibre de la relation, précipitant le dédain.

L’amour est un tandem. Tant que les deux passagers pédalent avec la même force, on avance, peu importe la direction. Que l’un cesse de pédaler et l’autre s’essouffle puis fini par lâcher. Un tandem est trop lourd pour être mener seul, c’est l’union des forces qui fait avancer la machine. On peut avoir envie de faire du tandem, mais tant qu’on est seul à pédaler, en embarquant un passager restant passif, on court à l’épuisement. Et là, le temps de récupération est nécessaire, obligatoire même pour aller plus loin, le tandem devient rapidement inadapté. Alors, on redevient piéton, ou simple cycliste, on erre en solitaire, à la recherche des ses propres forces. Etape cruciale de l’existence, ou il faut savoir se reconstruire. Bien sûr, les envies ne manquent pas, et si à ce moment-là, on croise un joli tandem qu’on a envie d’enfourcher pour une belle balade, il ne faut pas présumer de ses forces, se croire plus beau qu’on est… Il faut savoir laisser le temps au temps, et même autant de temps que nécessaire, sans aucun désespoir, ni tristesse, ni mélancolie, ni désillusion. Ce n’était ni le jour, ni le moment, et il y aura ce lendemain, ce joli jour où la guérison sera avérée, prononcée, consolidée, de belles courses à faire, de jolis équipages à former pour de folles équipées.

Hier est hier, aujourd’hui est aujourd’hui, quant à demain… Je vous raconterai ! Du moins, pour ce qui est racontable…. D’ici là, il y aura encore des textes et des écrits, entre bas et haut, collant aux reliefs de ma vie…

Escapade landaise


Comme prévu depuis leur fête à l’occasion de leurs noces d’or, nous avions offert à mes parents un duo de montre, symbole à la fois du temps passé ensemble, du temps présent et du temps à venir qui je le souhaite de tout cœur continuera très longtemps de s’égrener sur leur horloge commune, puis, cadeau plus gastronomique, nous avions prévu de les inviter à manger chez Maïté, personnage haut en couleur de notre sud-ouest. Entre début juillet et maintenant, le temps a passé, les vies aussi, avec leurs lots d’imprévus et d’accidents, leurs périodes de hauts et de bas, de grands bonheurs comme de grandes désillusions, les êtres humains réservent toujours leur lot de surprise, surtout lorsqu’elles se prétendent vénusiennes, et les choses ne se déroulent plus comme annoncées, comme rêvées. De déceptions en désillusions, de repos en digestion, voici venu le temps des vacances dans les Landes, et donc le temps de mettre à exécution les promesses.

Un coup de fil pour réserver le restaurant un samedi midi, un coup de fil à mes parents pour les inviter à venir passer le week-end ici, et voilà le calendrier en place. Les jours de beau temps se succèdent, puis une pause pluie, déjà évoquée précédemment, après laquelle mes parents arrivèrent… Premières personnes auxquelles je suis confronté sur une longue période depuis que je suis ici, cohabitation sur surface réduite, liens familiaux toujours présents, comme d’habitude et encore plus éprouvés ces derniers temps. La famille, l’importance de la famille, plus que jamais en place, unis, dans les divers événements de nos vies, heureux, festifs, ou autres… Petite balade en scrutant le ciel, allez savoir pourquoi, puis repas grillage et haricot vert, histoire de préparer nos estomacs pour le lendemain, j’avais l’avantage de connaître les lieux et les menus pour avoir déjà testé…

Lendemain matin, le ciel s’affichait en beau bleu, la fraîcheur de la nuit s’estompait progressivement, nous voilà en route par la routes des lacs, en direction de ce sympathique village de Rion des Landes, passage de la voie ferrée, juste après, en face du fronton indispensable dans toutes les communes de ce joli pays, une maison carré à l’architecture sans âme des années 60-70, juste un panneau marqué « Chez Maïté » nous indique que nous y sommes. Comme toujours, accueil fort chaleureux, une table idéalement placée contre le vitrage doucement exposé aux rayons solaires, choix du menu librement imposé à mes parents, de toute façon, à mon goût, il n’y a qu’une formule qui convienne quand on vient manger ici, ce lieu tellement empreint de la personnalité de sa propriétaire.

Apéritif maison,sous la forme d’un kir à la mure, aromatisé d’armagnac et allongé d’un Tursan blanc sec, le vin du cru, puis, le potage est servi. Potage ? Oui, une bonne soupe familiale, aux légumes grossièrement coupés et cuits dans un bouillon délicatement parfumé d’un fond de jambon, voilà qui peut surprendre, mais qui en fait est une excellente idée. Cette soupe, remplit l’estomac, le réchauffe, le prépare à la suite du repas, garnissant de façon légère et riche en fibres sa cavité, puis, de par sa consistance liquide, s’évacue rapidement pour laisser place aux plats suivants. Magie de la soupe, à condition de ne pas s’en goinfrer comme tout autre chose… Justement, la suite arrive, sous la forme de jolis morceaux de foie gras, apparemment cuisiné au torchon, accompagné de verdure et de dés de légumes. Normal et indispensable sur ces nobles terres de gavage et de culture canardesque. Dois-je préciser que c’est délicieux ? En tout cas, mes parents semblent apprécier ! S’en suit un salmi de palombes, ces belles bleues que les chasseurs du coin traquent autour de la Saint Luc… Succulent et il faut savoir résister à en terminer la sauce à coup de morceaux de pain frais pour garder une place… Une place ? Oui ! Caille farcie au foie gras, accompagnée de salade, haricot vert, pomme de terre vapeur arrosée d’une sauce au foie gras. La caille est posée sur un lit de gelée de groseille ou d’airelles, entourée de jolis grains de raisin blond bien gonflés. Une belle caille, bien dodue, cuite à point et goûteuse, pour le régal du palais… Nous continuons la balade régionale des papilles avec un fromage de brebis accompagné de sa confiture de cerise comme on le déguste ici, puis, des glaces en dessert, du plus gourmand au moins gourmand : Coupe Maïté aux pruneaux à l’armagnac pour mon père, pêche melba pour ma mère et une coupe tutti frutti avec ses boules de sorbets citron et citron vert pour moi…. Café et chocolats, addition…. Point de visite de la patronne, fortement fatiguée. Nous avons pu la rencontrer quelques instants avant de partir, mais cela faisait peine à voir. Les traits tirés, amaigrie, l’élocution fatiguée, ce n’est pour l’heure, pas la jovialité incarnée que nous connaissons. Du coup, point de photos, mes parents se contenteront de ce souvenir là…

Histoire de digérer, direction Sabres, l’écomusée de la grande lande, un endroit que je connais bien pour l’avoir visiter bien des fois. Imaginez une zone protégée au milieu des pins, au milieu de nulle part, des maisons,des granges, des poulaillers, des fours à pain, même un moulin à eau, achetés, glanés de ci, de là, démontés patiemment, reconstruites ici pour constituer l’habitat de ces lieux tels qu’ils étaient au 19e siècle. Le rôle des pins, implantés par Napoléon III pour assécher les marais des landes, leur culture, l’agriculture modeste, les différentes maisons bâties sur des plans similaires mais dotées de plus ou moins de confort suivant qu’elles soient destinées aux maîtres, aux brassiers, au meunier ou encore au berger. Pour accéder à cet endroit, un petit train aux vieux wagons de bois, d’ailleurs, pour les voyageurs, on parle de voitures, les wagons n’étant que pour les marchandises, que voulez-vous, je reste tout de même passionné de train ! Donc, de vieilles voitures vertes, garnies de lambris et de sièges aux lattes usées par des années de service, tout d’abord, du temps de leur jeunesse, sur la ligne de Montpellier à Palavas-les-flots, ce coin cher à Dubout, célèbre caricaturiste, dessinateur d’affiche publicitaire, notamment pour les films de Pagnol, puis, la ligne fermée, elles furent rachetées pour terminer leur carrière ici. Grand dépaysement ! Vous laissez votre véhicule face à la gare de Sabres, puis en voiture direction le XIXe siècle. A découvrir à votre rythme, sous forme de visite commentée, ce que je recommande car il y a tellement d’anecdotes à raconter et de choses méritant explications du fait de notre esprit fermé du XXIe siècle, aux us et coutumes d’alors. Des choses simples comme l’alimentation par exemple. Aujourd’hui on mange presque sans pain, alors quand on lit que 4000kg de pain servait à alimenter une famille de 8 à 10 personnes durant un an, on oublie qu’à cette époque, le pain était l’aliment de base. La visite commentée ne couvre qu’une partie du site, après, c’est à chacun de visiter comme il le souhaite, de partir à la découverte des lieux, des panneaux, des animaux, des métiers d’autrefois. Le territoire est vaste et c’est donc une excellente promenade digestive après un tel repas…





Retour au camp de base par la rapide Nationale 10. Le temps de préparer une belle salade du jardin agrémenter de tomates, et voilà notre collation du soir, aux sons de la victoire toulousaine, dans l’antre du stadium municipal. Coup de fil des copains pour raconter le match, prises de nouvelles, c’est bon d’avoir des amis… Soirée télévision, soirée digestion…

Dimanche ensoleillé, je prépare mes spécialités locales à mes parents : Anneaux de calamars marinés cuits à la plancha, salade de tomate du jardin, puis sardines à la plancha… Chargement de leur voiture, et les voilà repartant vers leur domicile… Drôle d’impression que de rester là, comme si j’habitais ici, comme si j’étais d’ici, petite nostalgie de voir partir ces êtres chers de ma vie, après ce délicieux week-end dont je sais qu’ils ont apprécié le moindre moment, même si notre pudeur familiale nous empêche de se le dire. C’est très bizarre ces sentiments vécus et non exprimés. Je sais aussi que durant leurs trois heures de route, je penserais fort à eux et qu’il me tardera le coup de fil annonçant l’arrivée.

Alors j’écris, j’écris ceci, je pars faire un tour de vélo, mais le beau temps à ameuter une foule d’envahisseurs sur mon port, ma place, sur mes pistes cyclables uniquement praticables à coup de sonnette. Alors, je rentre à mon campement, et je vais écrire au soleil descendant depuis mon ponton sur le boudigau. Il y fait bon, il y fait chaud, c’est si bon. Mes parents sont arrivés, ils viennent de m’appeler.



Orage, ô rage!



Un petit tour sur le port de Capbreton, au plus près de l’océan et de la célèbre estacade. Océan démonté, ciel séparant les deux villes : bleu presque pur sur Capbreton, noir presque menaçant sur Hossegor. Qu’à cela ne tienne, le temps d’aller quérir une place pour gare mon fidèle carrosse, je boutonne ma parka, mp3 sur les oreilles, Midi 20 de Grand Corps Malade, violence des cités contre violence des éléments, je m’en vais du pas tranquille de l’homme apaisé rencontrer les flots tumultueux du haut de l’estacade. Ce ciel gris sombre n’incite pas grand monde à la promenade, plutôt à observer le spectacle bien à l’abri de sa voiture ou derrière les vitres du café. Ce n’est pas grave, je marche seul direction l’océan, je pars affronter les éléments au risque de recevoir quelques éclaboussures salées.

Me voilà sur les lambourdes de bois qui constituent l’estacade, d’abord les plus usées, celle qui en ont vu, des vagues, des éléments, de vagues éléments, des éléments qui divaguent, puis celles pas encore usées par les pas, les outrages du temps qui témoignent, réparation récente, des blessures destructrices de cet hiver. Tiens, une goutte ou je rêve ? Non, c’est une humidité bien réelle, il fait quelques gouttes. Tant pis, on ne vient pas ici sans aller toucher le bout de l’estacade. Quelques pas, quelques mètres et ça y est, je touche le bois du bout et non le bout du bois… C’est à ce moment précis, comme si j’avais touché je ne sais quel mécanisme, que le ciel se lâche furieusement, les quelques gouttes de tout à l’heure, n’étaient que des gouttes éclaireuses ! Voilà des trombes d’eau qui tombe de haut. Ciel ! Que d’eau !

En un instant, me voilà trempe, la tête (oui ça j’ai l’habitude, je ne porte que rarement la capuche, tout juste le béret pour les randos, mais pas aujourd’hui, le béret sera bien sec, il est resté au mobilhome !) ; la tête donc, et les jambes, sauf que les jambes étaient bien planquées sous le jean, et que marcher avec un jeans mouillé, détrempé à la corde, et bien c’est assez spécial. Je comprends mieux pourquoi on préfère le concours de tee-shirt mouillé ! Pas trop à l’aise dans ses baskets le mec, bon, elles aussi, elles baignaient et même elles en faisaient profiter les chaussettes de la baignade ! Trempé complet, l’expression même « trempé jusqu’aux os », mais là, franchement, j’avais pas le cœur à m’entailler les chairs pour aller vérifier…

Imaginez un mec stoïque, marchant calmement, sans courir sous le déluge, la parka ruisselante, bon, mal fermée la parka, donc le col du tee-shirt et de la polaire plutôt imbibés, le jean trempe, les chaussures faisant plutôt flip-flop que des claquettes, bref, pas vraiment « chantons sous la pluie » mais tout de même un flegme digne d’un britannique, et même d’un britannique mouillé, et même, d’un britannique anglais et mouillé… Joli spectacle, d’ailleurs, j’avais du public, une foule de gens entassés sous les arcades du casino, me regardant traverser seul de mon pas tranquille, j’ai pas dit nonchalant, faut tout de même pas exagérer, non pas un pas de course non plus, pas question de m’étaler en public, je dirais plutôt un pas altier, presque princier, oui, c’est cela, un prince anglais, genre prince consort, surtout le prince qu’on sort par temps de pluie, je m’en allais donc de ce pas princier, traversant la place déserte au pavé luisant, sous les yeux incrédules de la foule en délire, euh, non, pas en délire, plutôt de la foule abritée et me regardant moi, simple quidam, damer le pavé, oui, le quidam qui dame le pavé par cette belle après-midi diluvienne, c’est bien moi… Et je marche ainsi, sans un regard, sans un geste pour mes spectateurs, normal, soyons prince jusqu’au bout, et pour moi, le bout est loin car je me suis garé loin et puis, je suis parti du bout de l’estacade, ce qui sans mentir, représente un bout, une trotte, trotte que je n’ai pas fait au trot, ni sur la place, ni sur le trottoir d’ailleurs ! Pas de sur place non plus, non, une marche simple, tranquille, comme si de rien n’était, pas de quoi transpirer, de toute façon, j’étais déjà bien humide… Imaginez les gens qui ont couru se jeter sous les arcades, me regardant béats et dire « ça doit être un allumé ! » Un allumé humide, trempé, comme pétard mouillé, on fait mieux !

Et bien, sous cette pluie diluvienne, dans cet endroit merveilleux que j’aime énormément, dans cette fin d’après-midi de congés décalés pour des raisons déjà évoquées, dans cette heure et cette phase de ma vie, moi l’humble martien battant le pavé humide du parvis du casino, je respire pleinement ce moment, je respire et je suis heureux car je suis en vie, je suis vivant, et c’est bon d’être vivant, d’être là, capable de marcher, de sentir ruisseler sus son corps cette eau, ces flots qui m’inondent, noient mes vêtements qui m’alourdissent pour me freiner, me ralentir, mais rien n’y fait, je suis bel et bien vivant, et je suis VIVANT ! J’aime la pluie comme j’aime le soleil, et tant que je sens l’un et l’autre, c’est que je vis, que j’existe, que je suis moi, et je me surprends à en rire, à en sourire, en marchant toujours du même pas lent, non pas que je sois lourd au point de nécessiter un palan, non plutôt que je n’aime pas forcer l’allure, question d’allure, de plus, depuis le bord de mer, il y a une très jolie vue sur l’océan en furie, sur ces eaux tumultueuses qui elles aussi se font arroser de cette eau céleste…

Bigre ! Que ma voiture est loin ! Dire que je viens de la faire laver… Au moins, le rinçage à l’eau claire est bien fait, j’irais tout de même faire constater l’inefficacité du séchage… Je jette un plaid sur mon siège et en voiture avec chauffage s’il vous plait ! Direction mon home sweet mobilhome, je me démoule de mes vêtements trop collants, je file prendre une bonne douche, ce coup-ci à l’eau chaude, puis, un bon thé qui aura la bonté de me réchauffer de l’intérieur. La suite ? Et bien, cahier, stylo, la voilà la suite, c’est ce que vous venez de lire….

Que voulez-vous, les bonnes choses se partagent, et j’aurais bien aimé vous en faire profiter de cette belle après-midi à l’estacade, c’est si bon de se sentir vivant et debout. La force est là, la farce aussi, la bonne humeur, l’humour, la dérision et même l’autodérision, bref, tout un tas de valeurs qui collent à ma peau.

A bientôt donc sur les pavés mouillés,
Je vous y attends, je vous y espère,
Respirer, marcher et sourire à la vie,
Quoi de mieux que d’être en vie ?
Rien, pas même la pluie ne me désespère
C’est une joie de vivre, sans en être douillet.

Pied à terre océanique...

A défaut d’habiter un moulin, comme Alphonse Daudet, c’est en mobilhome que je loge pour mes congés. Habitat sympathique et suffisant pour y vivre ces trois semaines de ressource hautement indispensable. Vingt mètres carrés bien organisés, 2 chambres, une salle de bain avec toilettes, une cuisine suffisante et un espace salon panoramique pour se détendre les soirées venues, voire même lorsque la pluie est de mise… C’est de là, que j’écris lorsque la météo ne permet pas de sortir le bout du cahier, ou que la lumière est insuffisante pour aller cueillir les rayons irisés de la lumière océane. J’ai toujours admiré l’inventivité qui œuvre lorsqu’il s’agit de moduler ces petits espaces et d’y intégrer le confort nécessaire. Tous les espaces sont optimisés pour créer des rangements suffisants, permettre de loger frigo, gazinière, congélateur, micro-ondes, mini four, télévision et autres conforts modernes… Achat à la fois coup de cœur et réfléchi, achat familial, nous alternons nos séjours ici pour le bien de tous et dans le respect de chacun. Ainsi,le niveau des placards est toujours maintenu pour que chacun puisse disposer du nécessaire, même en cas de séjour improvisé, ce qui je l’avoue, est plutôt mon loisir favori…
Texte court, certes, mais je tenais à vous dire, d'où je vous écris !

Première pluie...

Deux semaines de vacances automnales au bord de l’océan pour enfin y trouver la pluie. Cette belle pluie d’ici, qui tombe drue et droite, avec des accents de violence par moment comme si le ciel d’ici était pressé de se débarrasser de l’eau de là. Vieille histoire entre ciel et l’au-delà, sans que cela soit nécessairement une fin, la pluie violente inonde le sol peut habituer à drainer autant en si peu de temps. Et pourtant, dès la fin de l’averse, les flaques disparaissent avalées par le sable avide, les senteurs de terre végétale humide accentuées par les relents de térébenthine et autres saveurs mielleuses de bruyères, d’arbousiers et autres plantes de ce maquis landais reprennent le dessus, encore plus exacerbées par l’hygrométrie ambiante, incitant à revêtir la parka et s’en aller humer tout cela, comme une aromathérapie génératrice et régénératrice, nécessaire à renouveler la moindre parcelle polluée de mes cellules et de mon organisme fatigué et usé de cette longue année. Le calme d’octobre est là, le camping désert ou presque, les chemins forestiers, les pistes cyclables sont vides, le téléphone ne sonne plus, chaque brique de nos vies, retrouve sa place, chacun repartant dans le tourbillon de sa vie, de ses activités, délaissant les interconnections un temps tissées. Un petit moment de spleen qui traverse ce séjour, moment où les choses vécues s’évacuent, non sans quelques émotions. La vie est belle, très belle, des étapes la jalonnent, comme autant d’épreuves qu’il nous faut traverser, accepter, digérer avant de passer à l’étape suivante, aux épreuves suivantes. Point de négatif dans tout cela, les chocs et les échecs nous construisent, nous renforcent, font de nous ce que nous sommes. Jadis les cadrans solaires montraient fièrement cela dans leurs maximes : « toutes blessent, la dernière tue », « ce qui ne tue pas rend plus fort », … Ce sont donc là des vérités historiques !

Le spleen fait parti du personnage, complément de la bonne humeur, nous avons en chacun de nous un clown triste et un clown joyeux, une face joviale et une plus triste, Jean qui rit et Jean qui pleure, des instants de convivialité, de partage à deux ou à plusieurs, et des instants de solitude, nécessaire pour soi et aussi pour faire le point. Dans ces moments là, être à l’écart du monde, même dans vingt mètres carrés convient tout à fait, le téléphone dispose d’un bouton marche arrêt, les lectures sont suffisamment variées pour trouver celle qui conviendra le mieux, sourire ou réflexion cérébrale, magazine imagé ou livre plus sérieux, rythme de vie personnel pour un moment à soi, pour soi. Moment passager à passer, à vivre en toute quiétude, sans s’en affoler, simplement comprendre, non pas admettre, car l’admission de cela implique quelque part une réprobation, comme si chacun devait vivre la même vie qu l’autre, sans être soi, sans avoir des phases à soi, des moments à soi. C’est là toute la complexité des relations et des rapports humains, fonctionner à deux, sans que ces deux là soient dans la même unicité, du moins dans la même intégralité d’unicité. Etre soi et accepter l’autre tel qu’il est, ne pas fondre dans le moule de l’autre, ne pas contraindre l’autre dans son propre moule, respect mutuel pour relation enrichissante et enrichie. Tout cela paraît une évidence, et pourtant, l’expérience montre trop souvent que c’est l’inverse qui est fait. Confondre rêve et réalité, fantasme et existence, piège si facile, si confortable qui finit par refermer ses mâchoires sur la relation au point de la briser en deux vies, deux débris de ce qui fut une seule vision de vie.

Les plaies, même les plus abîmées finissent toujours par cicatriser, à une vitesse proportionnelle à la franchise de la cassure, aux éclats conséquents, le temps finit toujours par accomplir son œuvre, générant des hauts et des bas, toujours, des bas faisant débat, même en monologue, des hauts resplendissants. L’impatience est humaine, nous avons souvent tendance à défaillir dans sa maîtrise, pourtant, le temps nécessite du temps, et il faudra bien lui laisser le temps d’accomplir son œuvre…




Dernières volontés

Ah ! Je vois vos visages se fermer, le sourire s’inverser et déjà trois milles choses circulent en tout sens dans votre esprit. Lacunes de nos sociétés occidentales où nous avons grandi, génération après génération, dans l’effroi de la mort. Pourtant, nous savons tous que la vie n’est qu’un état transitoire, et une maladie mortelle que nous attrapons à la naissance. Rassurez-vous, même si le sujet de ce texte, il n’est pas prémonitoire, enfin, pas à court terme, enfin, je pense et j’espère, car je suis tout de même mortel…Ce texte donc, ni tragique, ni comique, quoique, vu l’auteur, il y aura toujours un part de sourire pour ponctuer ce sujet que nous ne savons pas voir autrement que dans la tristesse et la répugnance inculquées pars nos traditions judéo-chrétienne, ce texte donc, disais-je, je le fais pour enregistrer ici ce que je voudrais, comme la si bien dit mon maître Georges Brassens dans « supplique pour être enterré sur la plage de Sète » « qu’il advint de mon corps, lorsque mon âme et lui, ne seront plus d’accord que sur un point : la rupture » Belle phrase tirée d’un fort beau texte, comme toujours, on est fan ou pas, mais qui ne constituait pas une dernière volonté puisque Georges Brassens repose au cimetière de Sète, à deux pas de l’excellent musée qui lui est consacré…

L’image de la séparation des corps, le corps céleste du corps physique, m’a toujours bien plu, et représente bien pour moi, ce qu’est la mort… Ce qui vit, en nous, c’est ce que j’appelle le corps céleste, dans toute la complication de l’interprétation, cette énergie qui habite un corps physique, sorte de costume, plus ou moins déformant, plus ou moins déformé, et qu’à moment donné, nous abandonnons pour dans cette étape libératoire, notre corps céleste s’en aille vaquer à d’autres occupations, d’autres vies. Quand nous parlons de beauté intérieure, c’est bien de ce corps céleste là que nous parlons, quand nous évoquons l’étincelle qui brille dans les yeux, c’est bien de cette énergie là que nous parlons. Le vivant dans nous, c’est cette énergie céleste, d’ailleurs nous parlons aussi de force qui nous habite, et je pourrais trouver encore tout plein d’exemple qui trahisse cet état de transit qui fait que nous sommes des êtres de lumières habillés de chair.

Quand arrive l’heure de la séparation des corps, c’est malheureusement l’enveloppe de chair qui reçoit toutes les sollicitudes, nettoyage, maquillage, habillage, tout est fait pour paraître belle et propre, offerte aux regards humains et de je ne sais quel dieu de la mort. Pourtant, ce n’est qu’un costume, plus ou moins usé, voué à une destruction lente et somme toute atroce, même rangé précautionneusement dans une belle boite de bois plus ou moins précieux, elle-même déposée dans un sarcophage de marbre ou de ciment… Paradoxe de notre monde, nous évoquons de notre vivant les beautés intérieures, les richesses de l’âme pour une fois face à la mort, vouer un culte à l’apparence extérieure. Si j’ose un parallèle religieux, le mystère de la résurrection du Christ, représente pour moi cela et nous montre que le corps disparu du tombeau ne doit faire l’objet d’aucun culte ou autre sollicitude, l’âme s’est envolée et doit, elle seule, être l’objet de nos intentions, de nos pensées. Comme chacun d’entre nous, j’ai perdu des êtres chers, parents, grands-parents, proches, amis, de tout âge, des copains, des bons copains, un meilleur ami parti avant l’âge adulte, des personnes qui m’ont accompagné sur mon chemin de vie, qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui, même si la vision de vie d’alors n’était pas tout à fait, voire même pas du tout celle d’aujourd’hui, toutes ces personnes chères à mon cœur, habitent toujours mon cœur, mon cerveau, mes pensées, dans bien des étapes de ma vie. Toutes ont eu une enveloppe charnelle, déposée dans d’élégants monuments de marbre, de pierre ou de ciment, voire même directement dans la terre, mais ce n’est pas là que j’ai nécessité d’aller pour songer à eux, pour leur rendre hommage. Encore moins d’aller participer au concours du plus beau chrysanthème se déroulant chaque année en fin d’octobre…

Ma façon de penser et de voir les choses étant ainsi exposée, nous allons rentrer dans le vif du sujet, puisque le sujet est encore vif, et qui plus est, que le sujet présent est aussi le sujet de ce sujet. Donc, voici ce que je souhaiterais qu’il advienne de mon corps physique, mon corps céleste se débrouillant tout seul pour poursuivre sa route dans on ne sait quel mystère. Tout d’abord, autant que possible, point de tristesse, cela est un passage obligé de notre monde, cérémonie minimale, j’ai fait mon cursus religieux dans son intégralité, mais n’ayant pas pointé régulièrement aux offices, je ne vois pas pourquoi je devrais pointer par-devers moi… Simple bénédiction donc, cela rassure plus les vivants que le principal intéressé, sans fleurs, sans couronnes, sans marbre, sans souvenir clinquant, sans tenue endimanchée et de plus, les moins sombres possibles pour l’assistance, quant à ma personne, ma tenue du jour conviendra à merveille… Durant cette bénédiction, un texte à lire, une chanson à écouter, c’est tout ce que je réclame.

Quel texte ? Fichtre ! … Faut que je trie dans ma mémoire, disons que j’aurais bien aimé que soit lue la biographie de Louis XVI, mais 1116 pages, ça va faire long, et mon but premier est de ne pas ennuyer l’assistance… Donc, je verrai viens un texte plus court, d’un de mes auteurs préférés, cela va de soi… Bon, je creuse encore ce sujet, et je vous dirais, en attendant mieux, quelques lignes tirées de l’œuvre d’Alphonse Allais ou de Marcel Pagnol me satisferont pleinement…

Côté chanson, il est en plein qui berce mes oreilles, mais je retiendrais cette chanson de Françoise Hardy mais dans son interprétation Natacha Atlas, « Mon amie la rose » car elle mêle avec beaucoup d’à propos, l’élégance du texte aux couleurs de l’orient, prouvant par-là même, qu’il n’y a pas ni frontière, ni différence entre les peuples et les cultures. Côté sourire, justement «l’enterrement » de ce cher Benabar n’aurait pas été mal non plus…

Voilà qui suffira comme oraison, funeste ou funèbre… Voici venu le temps des rires et des chants, comme sur l’île aux enfants de notre enfance, c’est ici que nous nous séparons, point d’inhumation publique, notre dernier rendez-vous vient de se terminer en musique… Reprenez le cours de vos vies, quant à la suite, il est venu le temps de se débarrasser du costume de chair qui me servit jusque là d’apparence physique. Au feu le costume de feu moi-même… Opération pouvant impressionner, donc, pas d’assistance, de toute façon, il n’y a rien à faire que d’attendre le temps de cuisson, de laisser refroidir pour récupérer le résultat d’une vie, sous forme d’une fine poudre… Poussière, nous sommes nés poussière, et nous retournons à la poussière… Simple souvenir de mes années de catéchisme… Bon, alors, les cendres, c’est bien, mais qu’en faire ? je ne suis pas de taille pour un costume de marbre ou de pierre de taille… Facile celle-là, mais je ne pouvais pas la louper ! Donc, pas de sarcophage… J’ai souvent pensé à demander à disperser mes cendres dans mes endroits préférés, mais justement, il y a trop d’endroits et je ne veux ni demander à mes proches d’aller vadrouiller ici ou là pour cela, ni polluer ces endroits adorés par d’autres résidus cendrés, sans vouloir mégoter. Le meilleur endroit pour les cendres, c’est encore le cendrier ou mieux la poubelle, à quoi bon garder ou vouloir à tout pris disposer de ces physiques souvenirs? Faites ce que bon vous semble, mais oubliez de grâce l’urne sur la cheminée. Je préfère de loin la dispersion. Le mieux est de garder l’image de la personne vivante dans un coin de sa tête ou de son cœur, communion avec le corps céleste, rappel des instants partagés quel que soit le point du globe ou on se trouve. Pour la suite ? Et bien oubliez, avancez dans vos vies, je serai déjà parti vers d’autres aventures, enfin, il paraît, ne comptez pas sur moi pour revenir vous raconter, vous verrez cela bien assez tôt, il faut garder l’état de surprise, non ?

Ce texte là n’est pas une dérision, mais bel et bien sérieux. Si vous n’appréciez pas, tournez la page, sinon, merci de respecter et de faire respecter cela, mais pas avant que le moment soit là !

Un café en terrasse...

Voilà les bonnes habitudes qui reviennent : café en terrasse, face à l’océan, humer l’air du temps, dernier produit de luxe non encore taxé comme dirait un ami, regarder passer les gens et puis, cahier et stylo. Ce bon vieux cahier bleu qui a connu bien des coins d’écritures, qui a enregistré bien des pensées, écrites à l’encre bleue mais traduisant des couleurs bien variées de toute l’étendue de la gamme chromatique. Cahier de textes, cahier de proses, cahier de rimes, j’ai bien essayé d’écrire en mime mais ça n’a pas marché !

Plaisir des sens face à l’océan, musique douce aux accents rocailleux diffusée par le bar, et roulement des vagues pour le son, horizon vert aux reflets argentés à perte de vue, encadré d’un côté par mes chères montagnes, de l’autre par la célèbre estacade, embarcadère de bois voulu par Napoléon III en 1868, ravagé par les tempêtes de cet hiver et reconstruite avant qu’arrive l’été et son flot de visiteurs. Le vent, qui ne peut être que du large, vu l’immensité se présentant devant moi, ce vent qui se charge de l’humidité aux reliefs des vagues, ce vent vient rafraîchir ma peau offerte au dieu soleil. Café corsé pour les papilles, papier et stylo pour le toucher, senteurs iodées pour le nez, bref, tous mes sens sont en éveil, et même en réveil ici… 6e sens ? En sommeil, ou presque car il fonctionne plus souvent qu’on ne veut bien le croire…

Que serions-nous sans nos six sens si sensibles ? J’avoue que si je devais perdre l’un d’eux, et si de plus j’avais le choix, chose qu’on ne choisit pas toujours, et même jamais, donc disais-je, si je devais perdre 1 sens, ou plutôt si je devais n’en garder qu’un, ça serait la vue. J’aime trop voir, observer, contempler, pour supporter de ne plus voir, d’être fermé et enfermé dans une vision imaginaire des choses. Je sais que notre monde offre bien des fois des horreurs, des actualités pas très belles à voir, mais il y a toujours des contre-exemples, des paysages, des reliefs, des beautés qui sont autant de point d’accroche pour le regard, autant de belles lumières sur lesquelles focaliser, en oubliant le temps d’un instant, le temps d’un regard, image instantanée effaçant les erreurs du monde, mesure toute la relativité du monde, et la vision très personnelle des événements. C’est bien un défaut de notre époque, nous nous nourrissons d’images stéréotypées, prédigérées, nous nous abreuvons d’une actualité formatée, message raccourci et conclusion journalistique de l’événement réel. Récemment, près de chez moi, un meurtre a eut lieu. Vous savez ces choses dont les journaux et la radio nous rabâchent à tout bout de champ et qui arrivent toujours loin de chez nous, et bien là, c’était tout près de chez moi, de quoi se concentrer davantage sur le sujet. Le message vendu a été très clair, la dame a poignardé son compagnon. Ok, message reçu. Quelle horreur : Vous vous rendez compte ? Un si gentil garçon… Bon, la vérité est quelque peu différente, oh ! Si peu ! Mais tout de même… Imaginez une dispute familiale, le ton monte, les gestes remplacent les mots, les mains s’arment et voilà qui devient un combat à l’arme blanche.… Fin de la tragédie, la dame a planté son couteau avant d’être plantée… Simple détail dites-vous ? C’est selon. Les faits sont là, les informations nous les présentent ainsi raccourcis… Que voulez-vous, avant on raccourcissait les criminels, aujourd’hui on raccourcit les crimes… Evolution des choses, pas des tragédies, on se tue toujours. Doit-on s’en réjouir ? Hum, ça frise l’humour noir !

Bigre ! Voilà qu’en quelques lignes, l’océan est monté, l’estacade a désormais les pieds dans l’eau… Heureusement que ces lignes ne sont pas des lignes de pêche, sinon j’aurai noyé le poisson ! Drôle d’expression n’est-il pas ? Noyer le poisson… Mes expériences de jeunesse (je peux en parler, il y a longtemps qu’il y a prescription) ont tenté de le réaliser, mais malgré la quantité d’eau rajoutée dans l’aquarium, le poisson a toujours survécu… Seule chose qui le noya, ce fut l’air, enfin, le manque d’eau… Etrange animal qui s’étouffe au sec, sûrement une espèce originaire de lointaines contrées humides…

L’eau monte donc, mouille désormais le bas de l’estacade, cet embarcadère vers nulle part, délimitant l’entrée du chenal du port de Capbreton. Quelques bateaux rentrent au port, à bon port même ! Bateaux de pêcheurs ou voiliers, vedettes rapides, c’est un agréable ballet qui s’opère et que j’observe de ma table stratégique, plein soleil face à la mer, et même face à la grand-mère puisque l’une d’elles vient de s’asseoir sur la rebord de la digue pour y lire, les épaules chauffées au soleil de cet fin septembre. Les mouettes suivent les bateaux de pêche, les promeneurs se promènent, les vagues envahissent la plage pourtant réduite les premières grosses vagues viennent mouiller le bout de l’estacade, le phare semble isolé au milieu des eaux… Flux et reflux, énergie positive venant irradier nos organismes aux plus profond de nos cellules, dans des mouvements réguliers et lunaires, rappel de nos années prénatales. Puissance incontrôlable des flots, de tout temps, l’homme a cherché à canaliser ses vagues destructrices creusant la côte ici, déposant le sable là, modelant les paysages dans une logique fort différente de celles des promoteurs immobiliers du littoral. Aujourd’hui, l’homme se sert de la technique pour contrer la nature, défier la puissance des éléments. De temps en temps, la nature gronde plus fortement, ravage et détruit les travaux humains, rappelant par sa puissance et surtout, que nous ne sommes que des éléments quasi insignifiants pour elle, simples êtres de passage sur cette planète. Dès lors, à quoi bon combattre à imposer sa vérité, imposer ses choix ? Pourquoi vivre contre plutôt qu’avec ?

Logique financière dont le soufflé géant est en train de s’effondrer dans les faillites bancaires, le capital est en train de détruire le capital, à commencer par le pays père du capitalisme. Hélas, le modèle états-unien est en train de répandre sa gangrène sur notre vieux continent. Faillite bancaire, crise boursière, le dieu monétaire est-il en train de décliner ? Va-t-on s’intéresser enfin aux humains ? Fin de règne capitaliste pour l’ouverture de l’ère humaine ? Il le faudra bien un jour, sous peine de laisser trop de monde à l’écart. Impossible combat de tous les jours que d’assurer les coûts de nos vies. Jusqu’à quand ? Richesses à profusion et sommes astronomiques pour les uns, dettes qui ne trouvent plus leurs fonds pour les autres. L’écart se creuse, il n’y a plus de juste milieu. Au train ou vont les choses, au vu de l’évolution des prix sur la côte, je vis peut-être bien mes derniers instants de vacances en ces lieux enchanteurs. Déjà au pays basque, la jeunesse gronde de ne plus pouvoir loger, construire ou acheter sur les terres de leurs ancêtres. La faute aux touristes à gros sous, aux fortunes de provenances diverses voulant acheter leur pied à terre dans ses lieux tant à la mode sous le troisième empire. Nous y voilà de retour dans l’Histoire : les riches débarquent et débarquent les populations indigènes.
Flambée des prix, évolution cruciale d’un monde peut-être bien en déclin. Il est temps de se recentrer sur l’humain, sur nous, nos vies, notre mode de fonctionnement. Comprendre la vraie valeur des choses et mener les bons combats. Redevenir soi, savoir s’accorder des pauses égoïstes qui font qu’on plonge au fond de soi, pour être soi, le vrai soi. L’autre morale de cela, c’est qu’il faut savoir profiter des instants présents, tels qu’ils sont, sans en chercher la complication car ce qui brille aujourd’hui ne brillera peut-être plus demain, ce qui est bon aujourd’hui ne sera plus demain. La vie est à cueillir à chaque instant, dans ces moindres moments, savoir profiter de cette table en terrasse face à l’océan, de cette pause dans la vie trépidante, de ce café, véritable pause détente.

Biographie latine

Bon, assez parlé de moi, on va finir par croire que je bénéficie de favoritisme de la part de l’auteur, voire même, que je le soudoie pour être systématiquement ou presque le personnage principal de ses textes… Remarquez, c’est un bon début pour écrire ma biographie, enfin, si tant est qu’elle intéresse quelqu’un. Ça doit tout de même être intéressant de lire sa propre biographie, quelque chose de spécial même, lire sa vie comme si on lisait celle d’un tiers. Un tiers de sa vie ? Faut-il encore connaître la longueur totale, avoir déroulé l’intégralité du ruban pour, à la lecture du mot fin, mesurer la longueur exacte et la ramener donc au tiers, afin de lire de façon détachée cette biographie. De façon détachée, certes, puisque nous avons atteint le bout du rouleau, déroulé l’intégralité du ruban, et donc, somme toute, nous voilà détaché de ce monde. Ah oui, mais si nous ne sommes plus du monde des vivants, comment lire sa biographie et pourquoi n’en lire qu’un tiers ? Autant patienter pour lire l’intégralité, à condition de pouvoir lire…

Ok, j’ai compris ! Je vais l’écrire moi-même, par contre, vous comprendrez aisément que je ne peux pas en dévoiler la fin ici, surtout que je ne l’ai pas encore écrite, et que je ne la connais pas encore… d’ailleurs, cela risque fortement, du moins je l’espère, de devoir attendre un peu…beaucoup (là aussi j’espère ! Du moins, à condition d’être en parfaite condition jusqu’au terme final!) Ne soyez pas trop pressés, et puis, vous savez, il risque d’y avoir quelques longueurs, et peut-être même, et même sûrement, peu d’intérêt pour vous… Dès lors, ma biographie rejoindra le purgatoire des livres ennuyeux, qui sont tout de même légion, il faut bien le dire, dès lors, à quoi bon en rajouter ? Mais voilà que je me relis et que je lis que je trouvais qu’on avait assez parlé de moi ! Remarquez, je ne parle pas de moi, mais de ma biographie, voilà bien qui change tout, non ? De toute façon, après étude de marché, comme il sied désormais d’exercer avant de ce lancer dans l’exercice, ma biographie n’intéresse personne, j’en abandonne donc l’idée…

Quelques écrits existent déjà, qui racontent les premiers épisodes de ma vie, puis quelques étapes qui ont ponctué mon parcours jusque là. C’est presque du complet si on omet de relater deux ou trois genoux écorchés, un 22 sur 20 (dont je suis très fier) en version latine (et oui !) Rassurez-vous, si j’ai gardé en mémoire la note, j’ai depuis perdu mon latin… Mais bon, la vie réserve parfois des surprises, et qui sait si un jour je ne me remettrais pas à revisiter mes déclinaisons, rendant visite au maître Dominus, à Rosa la rose et autre « Verba volent, scripta manent »… Voilà bien un sujet à approfondir, le latin !

Discipline littéraire par exemple, associant les lettres à la rigueur mathématiques des déclinaisons, laissant tout de même la liberté de construire sa phrase comme bon nous semble, puisque de toute façon, chaque mot porte en son sein, son rôle dans le phrase, qui est le sujet, qui est le complément, et bien sûr, qui est le verbe… Décodage simple une fois qu’on maîtrise les déclinaisons, sorte de rébus ou de rubbiks cube ou il suffit de remettre de l’ordre pour comprendre… Langue des scientifiques et des ecclésiastiques durant de nombreuses années, voire même de nombreux siècles, elle doit cet usage à cette simplicité de construction et cette mécanique fluide et diablement efficace. Facile à apprendre, à écrire puisque disposant d’un alphabet simplifié d’ou sont dérivés bons nombres de nos alphabets occidentaux, c’était surtout à l’époque le lien international, la clé de codage entre les différents dialectes de la planète. Bon nombre de langues sont dérivées du latin, possède des racines communes avec lui et donc, les passerelles linguistiques existent, permettant de traduire les messages universels de la médecine ou de la religion. Conséquence aussi de l’hégémonie de l’empire romain, colonisant l’Europe, imposant leur culture, leur langue, véritable rouleau compresseur écrasant et détruisant les précédentes cultures et traditions… Tiens, le fonctionnement de L’Europe semble se calquer sur ce modèle là, renversant nos us et coutumes, les remplaçant par ce que la bienveillante Europe veut pour nous… Adieu nos fromages au lait cru, nos décisions régionales, nos modes agricoles, vive les saveurs insipides, les décisions bruxelloises, la standardisation à outrance… Mais je m’égare ! Vous voyez, je me suis perdu dans mon latin… Vade retro…

L'absente

Drôle d’impression ce dimanche après-midi aux accents estivaux. Soleil, chaleur, du monde dans le camping, du monde qui prend le chemin du retour, ferme le mobilhome et me salue, moi qui reste là, vacancier hors du temps. Ambiance grillades et planchas, ambiance solaire, musique en terrasse, cartes postales et boissons fraîches, c’est si bon cet été tardif, comme si nous avions convenu, lui et moi, de ce rendez-vous automnal. Bon, oui, c’est vrai, j’avoue avoir des manques, ou plutôt, un manque… Quand je vois ce temps-là, ce soleil, cette douce chaleur, ces routes désertes, je regrette l’absence de l’absente. Un grand vide dans cet été, elle me manque beaucoup. Tant de choses partagées, tant de choses vécues, encore plus cette année, et puis voilà, congés décalés, je me retrouve seul, tout seul ici, triste, bien triste, bien vide sans elle…

Que de choses aurions-nous faites tous les deux, faisant corps pour de belles balades, de nouvelles aventures, découvrir ce si beau pays jusqu’au bout de ses chemins les plus secrets, remontant la côte à cette heure déserte, pour le plaisir d’aller parcourir notre frontière terrestre au plus près de ses limites océaniques. A quoi bon ressasser tout cela ? A quoi bon s’appesantir dans cette tristesse ? A quoi bon regretter cette solitude pas si anodine que cela ? Elle me manque, c’est clair, mais au fond, est-ce que je lui manque ? Peut-être en a-t-elle assez de moi, de tout ce que nous avons vécu, de ce qu’elle a subi en cette année 2008. De tous ces kilomètres accumulés, avoir été aux petits soins pour elle, pour rien… Difficile séparation, que je ne réalise surtout qu’aujourd’hui en étant ici, sur ces terres de sable qu’elle affectionne, je le sais, par ce super soleil qu’elle affectionne également… Non, cette année, pas de vacances océaniques, pas de ces belles balades sur le front de mer, à humer l’iode, à s’ébahir des flots d’écumes surlignant ces jolies vagues vertes, pas de virée sur Hossegor, à longer ces grosses demeures fermées jusqu’à l’été prochain, donnant tout à fait l’image d’un pays hors saison.

2008, dans la magie de ce chiffre qui soit disant désigne le bonheur et la prospérité, je suis seul ici, sans elle. Seul sans toi, et ton absence me pèse. Alors, je tourne, je marche, je pédale, je randonne, je lis, j’écris, mais aux hasards de mes routes, de mes pérégrinations, des silhouettes aperçues, des intonations entendues me troublent et me font tressaillir, car, dans ces silhouettes, dans ces intonations, c’est toi que je vois, toi que j’entends, et je pense amèrement à toi…

Pourquoi tout cela ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi ce choix ? Les circonstances sont parfois dures, imposant des choix, de tristes choix, qu’on regrette plus tard, ce plus tard qui est là, trop tôt arrivé dans cette phase de récupération dénommée congés…
Alors je pense à toi, mais cela ne change pas la situation.
Alors je pense à toi, mais cela ne change pas la séparation.
Alors je pense à toi, mais toi, tu t’en fous de moi.

Trop tard pour cette année, c’est ainsi, sorte d’année de transition. Promis, nous ferons mieux l’an prochain, et puis, sans attendre 2009, nous nous retrouverons bientôt, dès mon retour, et je suis sûr qu’il y aura encore tout plein de beaux jours pour profiter d’escapade tous les deux de belles promenades, de joyeux instants à partager ensemble, à nouveau réunis. Il ne peut en être autrement, c’est si bon d’être ensemble, tandem joyeux, limite bruyant, à l’écart des autres, à notre propre rythme, et tant pis pour les jaloux et les envieux, je ne partage pas, je n’échange pas. Tu me manques trop aujourd’hui, c’est clair. Bon, ok, je ne t’ai pas toujours été fidèle, et j’ai pris du bon temps avec ta cousine, disons, quelques fois… Faiblesse incontrôlable, d’ailleurs j’avoue rêver aussi d’escapade avec elle. Point de jalousie à avoir, je t’assure, tout ceci reste en famille et vu d’ici, vous me manquez autant l’une que l’autre, surtout que contrairement à toi, ta cousine n’est jamais venue ici. Cela se fera bien naturellement, pas de panique, aujourd’hui est aujourd’hui, tout comme demain sera demain. Tu me manques, elle me manque, vous me manquez. Premier été sans toi depuis que nous nous connaissons, c’est assez dur à vivre. C’est ainsi, tu restes dans mon cœur, dans mes pensées ma belle Méhari… A bientôt pour de belles aventures…