on a tué la poule aux oeufs d'or

Au bal des décédés, la palme est revenue vendredi à Mickael Jackson. Le roi de la pop, le petit prince, celui qui révolutionna la musique et la danse des années 80 à 90 a été pleuré par le monde entier. Oubliant au passage les pleurs de petits enfants…. Enfin, peut-être, car moyennant gros chèque, les plaintes menaçant la blancheur candide de la star ont été retirées. Que voulez-vous, tout s’achète et tout se vend, l’innocence contre la culpabilité, l’innocence se chiffre en dizaine de millions de dollar contre la perte d’innocence d’innocentes victimes. Bambi est aimé des enfants, Bambi aimait-il les enfants ? La mort en tout cas, efface bien des traces et des doutes, elle éclipse aussi au passage la disparition de Farrah Fawcett, autre talent qui berça nos jeunes années sur les écrans télévisuels.

La magie de l’humain, c’est de savoir oublier les noirceurs d’un homme en fonction des flashs artificiels qui éclairent le blanc du passé, pardonner l’impardonnable pour ne se glorifier que des talents précédents auxquels on a besoin de raccrocher nos vies, nos souvenirs. Les chorégraphies de la marche sur la lune estompent les soupçons rachetés. Bien sûr aujourd’hui, il y aura un tel ou une telle, pour écrire et vendre un pamphlet, pour ou contre la star désormais éteinte. L’histoire est peuplée de ces gens, ces géants un jour déchus dont du coup on oublie les grandes heures. Il y a les maréchaux qui grandirent le pays sur une première guerre et qui ratèrent leurs sorties, pactisant avec l’ennemi lors du second épisode, il y a le noir et le blanc, en toute affaire, et en bien des vies.

Si de ce vendredi je retiens les couleurs, les pertes, je note la perte de deux étoiles du continent américain. Je n’essaie pas d’en ternir une plutôt qu’une autre, je suis, comme beaucoup, dans le doute et l’horreur qu’on ait pu à la fois commettre l’impensable et racheter à coup de gros sous sa conscience. L’enfance baigne dans les rêves, un cauchemar peut-il s’effacer par la magie de quelques billets ? Le doute survit toujours aux doutes sur le doute, la richesse des hommes ne leur permet pas de racheter leurs erreurs ni leurs fautes. La boule à facette renvoie à l’infini les images. Certaines sont belles, d’autres moins….

A chacun son jugement, à chacun sa vision des reflets. Le prisme des médias déforme et informe soit disant. Ce jour-là, d’autres personnes ont quitté la vie. Etoiles inconnues perdues dans la galaxie, elles se sont éteintes dans l’indifférence de la planète revoyant en boucle les images d’un gamin bien coaché. On a tué la poule aux œufs d’or. Enfin, pas tant que cela, les artistes morts se vendent bien mieux. Au pays du dollar comme d’autres monnaies, le souvenir rapporte, se multiplie et divise bien mieux après.

Billet d’humeur, oui, coup de gueule, non. L’histoire juge ce qu’elle veut bien juger, la célébrité se farde de trop de paillettes pour entrapercevoir un soupçon de réalité. Oups ! J’ai parlé de soupçon ?

Requiem

Allez, encore un effort, dans six mois, c’est Noël ! Et oui, hasard du calendrier, nous voici, déjà ou enfin, selon chacun, l’année 2009 défile et file, tourbillon de dates, tourbillon d’événements, joies et peines, soleils et brumes, le blanc n’existe t’il que par rapport au noir ? Savoir naviguer sur les flots de la vie, qu’ils soient calmes et tranquilles, qu’ils soient tumultueux, l’exercice est nécessaire. La côte est peuplée de phares mais bien peu luisent vraiment. Certaines lumières trop aveuglantes empêchent de voir les rochers à peine cachés sous l’onde, qui viennent sournoisement transpercer la coque fragile d’un bateau usé. Voies d’eau pour navire prenant l’eau, le bateau coule, tout tombe à l’eau. Quel est donc le saint protecteur des marins ? Pas saint Christophe visiblement….. Plouf mais pas plouf-plouf, la vie n’est pas un jeu, et au jeu de la vie, le bonheur n’est pas d’écoper. L’heure de la baignade se choisit, elle ne s’impose pas. Trouver le port, s’abriter, se réfugier. Prendre le temps de poncer la coque, d’en boucher les trous, un peu de peinture, de joyeuses couleurs, et viendra le temps de reprendre la mer. Pas encore. Il faut laisser sécher les couches successives, il faut laisser la matière s’imprégner des pigments de couleurs. Patience, oubli, repli, être. Il est des écueils bien plus douloureux que d’autres, il est des dates noires qui remontent en mémoire, en se disant que peut-être le choix fait n’aurait pas du être fait, que le choix bon n’est peut-être pas le bon choix. Amertume. Il pleut fort dehors, il pleut fort dedans. On ne peut pas rire tout le temps, c’est ainsi. Ceux qui rient ne sont pas ceux qui pleurent. Soit. Hier est hier, aujourd’hui est aujourd’hui. Faire revivre hier dans aujourd’hui revient à briser aujourd’hui, et à noyer le futur. Les fantômes du passé ne peuvent hanter impunément les belles journées de nos vies actuelles sans nous meurtrir de leurs chaines. Le temps a besoin de temps, il faut laisser le temps d’imprégnation avant de se croire prêt.

Noël dans moins de six mois, des lignes amères au cœur d’une nuit assez blanches, ce n’est pas encore la neige, c’est déjà le linceul. Repos éternel dit-on ? Est-ce là un doux repos ? En tout cas, pas celui du guerrier, ou alors, de guerre lasse. Requiem in pace.

Bonne heure ou bonheur?

Qu’est ce que le bonheur ? Question simple à la réponse simplement compliquée n’est-il pas ? Y-a-t’il un seul bonheur d’ailleurs ? A-t’on tous la même perception de ce qu’est le bonheur ? Je ne crois pas, et même, j’en suis sûr. La richesse de notre monde, de nos relations, est basée sur nos différences, sur l’envie de comprendre et d’apprendre, de savoir pourquoi cette différence qui peut au départ nous rebuter, attire d’autres personnes. Ne s’entoure t’on que de personnes semblables, et puis, semblables en quoi ? Semblable en tout ? Non, cela serait mission impossible ! Ce qui attire, c’est bien sûr des points communs, au moins un, qui sert de point d’accroche, de départ à la discussion, ce qui étoffe par la suite le discours, ce sont à la fois ces petits points communs qui se révèlent peu à peu, ces différences qui permettent d’apporter d’autres éclats de lumières sur des vies aux vitres parfois trop dépolies. Subtil mélange de choses connues et d’autres inconnues, de facettes aux reflets attendus comme à d’autres brillant de joyeux éclairs qui titille l’œil et l’esprit. Au fil de la connaissance, les pièces se révèlent être comme les pièces d’un puzzle, des formes complémentaires qui soudain s’emboitent parfaitement pour donner une nouvelle union, former un nouvel ensemble. Première étape, premier bonheur, celui de la compréhension, celui de la complémentarité, celui de l’atteinte d’une attente non attendue.

Le temps vide son grand sablier, avec ses rythmes magiques et alternés, trop rapide quand on les voudrait plus lent, trop doucement quand on voudrait que le temps passe plus vite. Au cours de ce temps, il y a la vie, les vies plutôt. Celles qui se frottent, celles qui s’affrontent, celles qui s’unissent, celles qui construisent, celles qui traversent des pauses pour rejoindre des mélodies, celles qui s’accrochent et se détachent avec ou sans regret, celles qui aiment et apprennent à aimer, car, si certains considèrent aimer comme un jeu, les règles ne sont jamais les mêmes, le jeu n’est pas toujours drôle, le jeu n’est jamais un jeu, même si parfois certains le préfèrent en jeu cruel. Au fil des pauses et des respirations, au fil des attentes et des manques, le fil, ce simple et fragile fil s’épaissit et se renforce, se tend et se relâche, se développe au point de tisser seul sa toile autour du binôme, transforme tel un alchimiste, le 2 en 1. Bonheur d’être deux et de ne faire plus qu’un, bonheur de réapprendre à aimer et d’aimer réapprendre à être. Bonheur de l’échange des sentiments, aimer et se sentir aimé, aimer et être aimer. Dès lors, le temps n’a plus de prise, court ou long, rapide ou lent, il ne peut que glisser sur ce bloc inamovible, indestructible, il n’a pas de prise sur ce qui germe, pousse et grandit, il ne peut que renforcer ce qui déjà est noué.

Et puis, il y a la vie, ses pièges, ses rires, ses pleurs, ses fleurs, ses aigreurs, ses colères et ses douceurs. Palette des sentiments, palette des émotions, elle souffle et ronge le crépi trop lisse posé sur les vraies pierres de la maison, révèle l’état véritable des murs, les ébranle comme pour en vérifier les fondations. Epreuve. Nouvelle épreuve, nouvelle étape qui teste la complémentaire union, celle nécessaire qui affiche l’émotion juste ressentie, celle qui sitôt perçue, sitôt reçue montre combien le signal émis est mauvais et permet de le canaliser, de l’étouffer, de le faire disparaître parce qu’il n’y a pas de raison de troubler l’autre, parce que le sentiment reçu est que la blessure infligée par-devers soi est comme une auto mutilation. Parce que soudain on comprend que blesser l’autre revient à se blesser soi, parce que soudain les yeux s’ouvrent sur ce qu’est la réalité du sentiment. L’autre et soi ne sont plus qu’un. Le bonheur est là, sous les yeux qui s’éveillent à la vie. Alors, d’un seul coup, vient la boulimie, celle de gouter encore et encore, de gouter très longtemps et même éternellement à ce bonheur-là. Subtil jeu de miroir qui renvoie à l’infini le bonheur émis en bonheur reçu, celui qui émet en même temps qu’il reçoit, celui qui transporte à l’infini ces sentiments, les amplifiant même au fil des aller-retour.

Histoire come un autre, mais autrement. Il y a du bonheur à chaque étape, et la somme des bonheurs forme le bonheur. De là à vouloir le définir pour tout le monde, il n’y a qu’un pas qu’il convient de ne pas franchir, ce qui est vrai pour un, n’est pas vrai pour l’autre. Encore une question qui reste sans réponse ? Non, pas tout à fait, et même pas du tout, réponse très personnelle sur un sujet touchant au ressenti et soumis à l’appréciation de chacun, selon son vécu, ses émotions et son état d’esprit. Suivant le moment de la vie aussi où l’on pose la question, car, quel que soit le ressenti et les réponses données à cette question, il est tout de même une chose qui reste véritable : Le bonheur est fragile et fugace. Il a vite fait de s’en aller voler ailleurs s’il manque d’égards, de soins, d’entretien et de réciprocité. Qu’il soit petit ou qu’il soit grand, il reste tendre et fragile, fort et passionnant. Les anglophones le disent fort et vert. Bon je sais, c’est une boutade, mais pouvais-je vraiment m’en empêcher ?

Voila l'été !

Voilà l’été ! Enfin, d’après le calendrier, d’après les calendriers des communes de France qui, disciplinées comme un seul homme, ont fait la fête à la musique au titre d’une volonté ministérielle datant que quelques décennies, et même, du siècle passé…. Les modes passent ? Pas toutes. Certaines feraient même mieux de s’adapter au rythme de vies, comme celle de la fête de la musique…. Pourquoi ne pas programmer celle-ci un samedi, au plus près du 21 juin ou le samedi qui suit le 21 juin, afin que chacun puissent en profiter, les jeunes en âges d’aller lustrer les bancs de l’école, où du reste il n’y a plus de bancs, comme les plus grands, ceux qui sont en nage d’activités, ou en âge d’activités ? Pourquoi ne pas aider au fonctionnement monétaire et commercial des nobles professions dites de bouche ? Rien à voir avec d’autres utilisations de cette tiède et humide cavité, je ne parlais ici que des restaurateurs et cafetiers, qui grâce à une tva abaissée récemment, peuvent désormais continuer de vendre leurs petits noirs au même prix tout en générant de plus confortables marges…. Mieux vaut donc être contraint de regarder le dieu téléviseur bien au chaud au salon en ce joli premier jour d’été, à savourer sa production personnelle de doux mélange de poudre sombre et d’eau fumante, observant des stars en brochettes aux titres lentement polis aux multiples passages sur les ondes, que d’aller tendre une oreille à de jeunes talents qui ne perceront jamais dans la glue du star system et des mais de mes amis….. Même le thermomètre a préféré se mettre en vacances, il est vrai que les montées fulgurantes et répétitives de 21 à 35 degrés ont tendance à lui faire bouillir le mercure, du coup, repos, sûrement à la plage, l’eau fraiche et le vent déchainé sont là pour vous rafraichir…. Humeur grognonne? Pas du tout, juste moqueuse, sans plus, sans rien d’autre derrière que la lassitude de voir les dates instituées sans réel besoin qu’elles le soient…. Pourquoi fêter l’été plutôt que l’hiver ? Pourquoi pas l’automne ou le printemps ? Pourquoi pas les quatre ! La maison ne reculant devant aucun sacrifice, la fête des saisons est lancée, vive l’automne, et ses délices forestiers, l’hiver et ses boules de neige, le printemps et ces fleurs, l’été et ses maillots…. Sur les quatre, on en trouvera bien une qui tombe un samedi ou un vendredi soir ? Remarquez, il est aussi des heureux laborieux qui ne bossent pas le lundi, d’autres qui usent de leur samedi pour exercer leurs coupables activités….. Bon, je viens de vérifier, l’automne sera un mardi, l’hiver un lundi, c’est pas encore gagné !

Vive la musique en attendant, vive l’été qui ferait mieux de poser ses valises et nous laisser dorer tranquilles les weekends, vive la fête et les férias que notre Sud sait si bien mener d’est en ouest, avec ou sans toros, avec ou sang…. Alcool et musiques, tragiquement indissociables hélas, fêtes et fleurs, fêtes et pleurs. Des fleurs et des pleurs, amères images d’un lendemain de fête. La vie punit par l’excès. Cruel double sens. Pourrais-je être sans mes doubles sens et mes mots en jeux ? La fête n’est pas la mort, comme la mort n’est pas une fête. Je laisse chacun libre de penser ce qu’il aime ou non, la chasse comme la corrida, les conduites dangereuses comme les sécurités oubliées, il n’est pas de notre ressort de changer les autres, juste de prendre conscience, un jour ou un autre, qu’on peut changer soi, qu’on ne peut changer que si on le veut. Nous sommes tous maitres de notre destin, parfois, en des instants de notre existences, nous avons d’autres destins en main, le temps d’un voyage, d’un trajet, le court instant qui est parfois celui ou la vie bascule, simple prise de conscience. Jouer, s’amuser, s’éclater, plaisir fugace et égoïste, conséquences à calculer dans le même laps de temps ou la conscience s’embrume dans des vapeurs alcoolisées et euphoriques. Encore un weekend de fête, de joies, d’arrêt pour certains. Vision grise peut-être, spleen passager sûrement, parfois, il est bon de relativiser ces instants sauvages et gris pour en grandir la lumière et apprécier la vie et ses bons moments. Vive la musique, vive la vie, ses facettes, ses éclats, ses lumières, ses rires, tout ce qui donne du sel à l’existence, tout ce qui donne des couleurs. Et même si le sel donne soif, et même si les couleurs des cocktails sont belles, la maitrise est l’art de contrôler les limites, de savoir les approcher sans les dépasser. La vie se déroule en 3D, pas sur l’écran plat et froid d’une console de jeux ou la voiture termine dans le mur et repart allégrement sa folle poursuite sans dommages affichés. Faisons la fête, soyons heureux, vivons, profitons et gardons en tête qu’il est des bandes blanches à ne point franchir.

Voilà l’été donc, ses douceurs et ses couleurs, ses joies surtout. Bientôt le joug scolaire tombera à terre, bientôt la course vers les châteaux de sable, vers les joyeux cerf-volant succèderont aux cerveaux lents des salles d’études et des amphithéâtres d’examens. La vie sur le sable ou les galets, ceux-ci ont d’ailleurs moins tendances à voler lorsqu’Eole se déchaine comme il su se déchainer en ces derniers jours…. Allez, au chaud le mercure, et que vive la vie à la mer comme à la montagne, d’ailleurs, chaque côté des Pyrénées baigne dans un mer, est-ce là un signe ?

Déclaration

Ce n’est surement pas l’endroit de le faire ni de l’écrire, mais je dois bien à ce vieux blog d’y témoigner cette étape essentielle de la vie, de ma vie, bon et bien voilà, c'est fait !

Après des jours d'hésitation, de pas trop envie, de pas trop le temps, des choses non dites, des choses d'autres à faire de mieux, bref, toutes ces petites choses anodines qui font que la vie reste la vie même si parfois on aimerait plutôt bien avoir le temps d'en faire plus de choses, ben voila que le moment fut venu sans la bise, enfin pas celle-là de bise, non, donc, le moment est venu, les choses à faire se sont posées, le temps donc de prendre son courage à deux mains et non à demain, de se dire, "allez, on y croit, on y va, on fonce !" et surtout, le temps venu de le faire et surtout, de bien le faire, il en va des années qui suivent tout de même..... donc, je me suis jeté à l'eau hier soir, et.... notez bien qu'il s'agit d'une expression car en fait, je ne me suis pas jeté vraiment à l'eau, sinon, ça aurait fait des étincelles et mon projet d'hier soir serait tombé à l'eau! Ce qui aurait été une erreur..... Certes, je ne suis qu'une goutte d'eau dans l'océan, mais tout de même, il est temps, ou plutôt il fut temps d'être adulte et de prendre ses responsabilités. donc disais-je, j'ai pris mon courage à deux mains, et hop! Le temps est venu, hier soir de faire donc ma déclaration. Etape palpitante, émouvante, la gorge un peu serrée, la boule au ventre, choisir les bons termes, au bon moment, au bon endroit, respirer, ne pas se presser, ne pas être interrompu, avancer tranquillement, suivre le fil, dérouler jusqu’au bout…. Pas vraiment de droit à l’erreur, pas envie non plus de réponse négative, ce n’est pas tous les jours qu’on fait sa déclaration.

Lentement mais pas trop, appliqué et ému, j’ai fait, pesé et posé chaque chose. A chaque fois, je me suis arrêté un court instant, j’ai observé les réactions, craignant de voir se traduire l’abandon ou une quelconque forme de refus ou autre expression d’incompréhension. Cette même crainte jusqu’au bout, et durant ce long silence qui précède enfin la réponse, cette réponse tant attendue…

Au résultat ? Et bien, plutôt bien reçue visiblement, bien acceptée et surtout validée. Un OUI franc et massif qui fait de moi un homme heureux, me voilà désormais un heureux telecontribuable….

;)

Une fin pas comme une autre....

Quelques lignes dans ce bon vieux blog, silencieux témoin comme d’autres cahiers des dernières années et de quelques traversées en solitaire ou non, parfois même, de ces traversées qu’on ferait mieux de faire en solitaire d’ailleurs, quoique…. On apprend bien plus à naviguer en affrontant les mers démontées plutôt qu’à naviguer sur les eaux calmes. Parfois, les eaux qui paraissaient calmes se révèlent boueuses et tortueuses, peu importe tout cela, naviguer nécessite attention et reste source de méditation. Le corps comme l’esprit murit, se forge, s’affine, devient différent, à condition de le vouloir d’abord. Il restera toujours plus facile de rester à quai plutôt que d’aller affronter les vagues du changement. Il reste toujours plus facile de se croire parfait et d’imaginer que seuls les autres ont besoin de changer et d’évoluer. On peut rester quai et attendre, on ne sait quoi, on peut aussi prendre le large et chercher son phare, celui qui luit plus qu’un autre, bien haut, bien droit, celui qui servira d’amer sans amertume, celui qui s’impose de lui-même sans l’avoir réellement choisi. La vie adore les surprises. A travers la purée de pois, sur la mer démontée des certitudes noyées et des flux et reflux d’idées changeantes, un jour, perce une lumière, pas vraiment plus brillante, pas moins éclatante, un lumière, comment dirais-je, fascinante, assez du moins pour y accrocher les yeux et toute la matière cérébrale qui est située soit disant derrière. Une lumière, une étincelle, pas encore de quoi mettre le feu aux poudres bien mouillées par bien des tempêtes, par bien des questionnements, non, plutôt de quoi sécher un peu et quelque part trouver le déclic. Une flamme oui, de celle qui vacille et s’élance, à tour de rôle, entrainant dans sa course de feu sa propre flamme, celle quasi étouffée dans le manteau de chair, celle qui renaissait après des errements plutôt constructifs. Nouvel éclat dans l’aube encore brumeuse, jolie flamme aperçue du haut de la vague, vous savez, ce rapide sommet qui poursuit le creux et génère l’écume, belle, blanche, moussante, symbole de vie et d’envies. Cap au plus près, histoire de voir et de savoir, histoire de ou plutôt envie de, enfin, ces envies qui dirigent nos vies, nous font faire des choix bien plus que d’autres, ces prises de cap qui orientent nos vies…..

La côte est encore loin, mais la lumière est plus vive, accrochée au fond des prunelles, irradiante, pénétrante, obsédante. Des lambeaux d’océan viennent saler les yeux fixement ouverts, brulent les paupières et les joues, à moins que ce ne soient des larmes qui roulent encore à leurs surfaces…. La lumière fixée aveugle un peu, mais les contours du phare se précise, peu à peu la côte…. Où est-ce ? Terre amie ou terre inconnue, terre différente des terres connues, que faut-il faire ? S’approcher encore au risque d’échouer, de s’échouer, s’éloigner et reprendre le large, si confortable loin des rivages, loin des hommes, loin des autres, à laisser baigner son imagination de dauphins et d’autres reflets bien irréels ? Sans hésiter pourtant, la main pèse sur la barre, la trajectoire s’arrondit et le cap est bloqué vers ce phare. Rien à perdre, et même, tout à y gagner. S’approcher, et même s’échouer sur ce rivage, apprendre la lumière comme j’ai appris l’obscurité, observer avant de livrer, esprit apaisé, dans un corps reposé, la mer forge le caractère, du métal brut du départ, elle en a ciselé les contours, purifié l’âme, donner l’éclat. Du fond des océans, les forges transforment la matière en objets affinés. Entrée en matière pour sortie de matière, du bloc brut sortent à la fois les éclats et l’objet voulu. Les éclats, ce sont des gouttelettes de rosées nées aux contours des yeux, ce sont des heures plutôt grises décomptées au sablier céleste, ce sont des jours, des mois, des années à refuser de voir la vérité, ou du moins d’avoir l’impossibilité de la voir, perdu dans sa propre cécité. « Connais-toi toi-même » disait Socrate. Tellement vrai. Cela paraît réducteur mais pourtant, la clé est bien là. Etre soi. L’impression que ce voyage au long cours a pris bien des années, traversé bien des mers, visité quelques îles, avant de trouver la sortie du labyrinthe dont notre cerveau est bien pale représentation. Réveil. Au sorti de la nuit pointe le jour et ses lumières. Les étoiles éclairent la nuit, mais bien peu éclairent de la même brillance que ce phare.
Encore quelques longueurs, encore quelques manœuvres, le bateau restera à quai. Nouvelle étape, la dernière. Nouvelles vies, les plus belles, celles qui paraissent si pales observées une à une, celles qui mises en bouquet, brillent par simple association de bonheurs conjugués. Il est des lumières dont on sait la portée, la puissance, l’éclat qu’une fois accordé à leur propre résonance. Il est des accords bien plus sonores lorsqu’ils sont joués de pair que les plus puissantes des notes jouées séparément. Il est des textes qui semblent absurdes à qui n’en aura jamais la clé, il est des propos qu’il n’est pas même la peine d’évoquer. Une fin de voyage est-elle belle par le voyage effectué ou par la ligne d’arrivée ? A chacun ses rêves, ses vies, ses envies, ses regrets, ses goûts et ses réalités. Je connais quelques phrases couchées sur du papier, je connais quelque part, un recueil informatique de textes sans prétention qui lentement s’éteint, non pas que les idées se meurent et disparaissent, simplement qu’il est plus doux d’écrire en aparté, quelques lignes, quelques mots…. Des mots qui ne sont plus des maux, des mots joliment éclairés d’un éclat jamais perçu jusque là, n’en déplaisent au soleil, aux étoiles et autres feux d’artifices, sans parler de tout ces artificielles lueurs engluées dans leurs paradis artificiels. Chassez le naturel, il revient au galop, le mien est tout fier de retrouver la douce lumière….
A bientôt.

Quand les vautours paradent....

Encore quelques images, le stylo se repose ainsi.... On change de cap, direction l'océan, le pays basque et son emblématique montagne, la rhune.... L'occasion d'y voir un ballet d'une dizaine de vautours venant d'un seul coup plonger en piqué et voler en rase-motte au dessus des pottoks, ces chevaux sauvages emblématiques du pays.... Impressionnant et majestueux.



et comme tout week-end, aussi beau soit-il, a une fin....



photos personnelles

Provence illustrée...

Quelques images pour colorer les textes et aérer les têtes....
On démarre par La Ciotat...












...on poursuit dans les célèbres calanques de Cassis....

Port-Miou....







En-Vau...











Du haut de la Sainte Victoire, près de la croix de Provence....




Près de Carry-le-Rouet...


ainsi s'achève le séjour en terre provençale.....
photos personnelles.