A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer?

A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer ?

Pourquoi cette phrase m’est-elle ainsi arrivée ? Symbolisme de notre vie trépidante ou nous galopons vers des objectifs toujours plus hauts, toujours plus forts ? Vision de notre détachement de notre terre nourricière ? Raisonnement au plus juste de notre société ou tout est mesuré ? Beauté et parfum, n’est ce point trop pour une fleur ?
Toujours est-il que cette phrase, tel un flash, est arrivée dans ma tête je ne sais pourquoi… Des phrases, des mots, il m’en arrive parfois plusieurs comme ça, aussitôt apparues, aussitôt disparues, me faisant parfois songer à me promener avec un carnet où les noter, ou bien alors un dictaphone… Mais celle-là est restée, allez donc savoir pourquoi ! Phrase orpheline, je l’ai retenue, je l’ai gardée en moi pour la retranscrire. Magie des mots, beautés des images suggérées, et quelque part tellement vraie, cette phrase je vous la livre. Elle résume nos vies.

Nous nous battons toutes leurs durées pour parvenir à retranscrire une beauté, une réussite, mais au fond, quelle saveur ? A quoi nous sert une réussite sociale si elle n’est pas à partager ? A quoi servent des biens matériels rutilants sans personne avec qui les partager ? La mise en avant de soi, la course au succès nous enferment un peu plus chaque jour dans notre égoïsme, bloquons par la même notre communication. Celui qui n’a rien à perdre, a tout à gagner. Mais celui qui possède, se replie sur son bien sa richesse et passe à côté de bien des trésors. Il ne suffit pas de chercher, il faut encore vouloir trouver, prendre la peine de découvrir, aller au contact, favoriser la discussion, être à l’écoute sans juger sur ses propres valeurs. On ne voit bien qu’avec le cœur. Laissons donc parler et surtout entendre notre cœur. Oublions nos propres valeurs, ne les considérons pas comme étant les références à atteindre mais comme notre point de départ pour aller vers l’autre. Faire le chemin ensemble, ce n’est pas partir ensemble de chez soi, mais chacun de chez soi se rendant vers l’autre. Oublions les a priori, apprenons à aimer découvrir, connaître, reconnaître. Il n’y a d’enrichissements que dans le partage des différences, pas dans l’abolition.

Aujourd’hui, nous nous isolons dans notre confort, notre vie trop rapide et trop prenante. Apprenons à lever le pied, prévoir des pauses, négocions le virage. Qui veut aller loin ménage sa monture. Qui veut aller loin dans le bonheur, ménager des pauses, des ouvertures à l’autre. Cet autre qui autrefois était un bonheur de côtoyer, cet autre qui aujourd’hui est devenu une peur. Prenons la peine de respirer la rose tant que son parfum exhale. Sachons la cueillir le jour venu. « Carpe diem » disait Horace. Expression malheureusement bien mal comprise et bien galvaudée. Comme bien d’autres termes… Epicurien par exemple. Pourquoi s’obstine-t-on à y voir une recherche de l’excès de plaisir quand il s’agit simplement d’un délicat équilibre entre positif et négatif, entre joie et souffrance, traduisant plus la tempérance et l’équilibre que la débauche ?

A notre ère de communication et de mise à disposition du savoir pour tous, il est si simple d’ouvrir un dictionnaire, une encyclopédie ou de lancer un moteur de recherche sur le sujet. Il est devenu si simple de comprendre, de savoir, pourtant tant de personnes continuent encore à deviner le sens qui les intéresse et à mal juger l’utilisation de ces termes. Paradoxe de notre siècle, nous nous comprenons moins bien alors que nous avons tous les moyens accessibles pour bien se comprendre.
Doit-on appauvrir le langage et le vocabulaire pour satisfaire le nombre ? Je ne crois pas et ne le souhaite pas. A quoi ressemblerait une rose à trois pétales ? Enrichissons-nous de la multiplicité, apprenons encore et encore, nous ne saurons jamais tout.

A quoi sert le parfum des roses si nous ne prenons pas la peine de le respirer ?

ça roule !

Hier soir, j’inaugurais ma première soirée roller. Un accueil sympathique, une partie explication et formation des techniques de freinage, de virage, et surtout remise en jambe tranquille dans un groupe d’âges variés, peut-être pas de 7 à 77 ans mais presque, et une convivialité du à nos niveaux aussi proches les uns que les autres. C’est donc en toute décontraction que j’ai rechaussé mes rollers et un peu mieux compris certaines choses. Le soleil, la chaleur d’une fin de journée, la bonhomie de notre professeur et surtout être en charmante compagnie ont fait de ces cours un moment de détente, permettant encore une fois de vider les neurones après une journée de boulot.

Après quelques tours d’une piste improvisée sur un parking déserté, l’assurance est là, la prise de risque arrive, un peu plus de vitesse, des virages plus serrés, un freinage mieux maîtrisé, certes loin de la facilité des street hockeyeurs d’à côté, mais bon, pour mon humble personne et mon ancienneté dans ce sport, je ne me plains pas ! Au fil des tours, de brefs échanges, des conversations, des sourires, tout ces petites choses qui nous illuminent le cœur.

Puis vint le temps d’aller rouler ailleurs. Direction le stadium. Moi qui n’ait pratiquement connu ce lieu que pour assister aux match de foot, de rugby plus occasionnellement, et même un fois pour une arrivée du tour de France, me voici donc à tourner autour du stade désert, d’abord avec notre groupe, puis, les meilleurs partant pour une boucle plus longue, nous avons continué en petit comité, discutant sereinement, oubliant les roulettes sous nos pieds. Retour vers le parking, discussion, moment de calme de récupération en attendant la réapparition des rolleristes aux long cours…


Apéro pour clôturer la soirée dans la bonne humeur. Voilà bien une soirée qui me plait, alliant sport et détente. J’y retrouve un peu de notre esprit de randonnée dans notre petit groupe, dans une environnement urbain certes, mais qu’on découvre d’une façon différente en roulant ainsi à petite vitesse.

C’est sur, je recommencerai et bien sûr, je tenterai l’aventure de la grande boucle, avant d’aller affronter mes pistes océaniques. Finalement, je me suis réconcilié hier soir avec mes rollers !

Salut l'artiste

Un monsieur s’en est allé.

Un des derniers monstres de notre histoire, de notre cinéma, comique parmi les comiques, sachant prendre à contre pied les spectateurs par des rôles dramatiques, éléments parfois incontrôlable des plateaux de télévision, Michel Serrault est parti rejoindre son complice de toujours Jean Poiret disparu bien trop tôt. 15 de célibat artistique s’achève donc pour que ce duo inimitable et tellement complice se reforme au firmament.

Personnage entier de nos vies à travers grands et petits écrans, combien de génération ont ri, rient et riront de ces facéties ? Combien ont été emus, le sont ou le seront par ces rôles dramatiques?
Ne retenir qu’un rôle, qu’un film de cet acteur généreux serait un parjure à sa vie, un choix des plus cornéliens. Chacun d’entre nous a au fond de soi un rôle, un personnage, un film, une histoire, chacun d’entre nous a sa voix qui résonne, cette voix chaude aux intonations galopante parfois, cette voix qui s’est désormais tu à la vie. Hommage à l’homme, saltimbanque au sens le plus noble qu’il soit, hommage à l’acteur, hommage aussi, à travers lui, à ces monstres sacrés qui peuplèrent ma vie sur petit ou grand écran : Lino Ventura, Jean Carmet, Jean Poiret, Jacques Villeret (entre autres…je ne peux tous les citer), sans avoir l’aura des Bourvil, Fernandel ou Jean Gabin, votre cinéma fut longtemps mes éclats de tendresse, mes sourires arrachés, mes larmes de rires…

Chapeau bas l’artiste, nous ne vous oublierons pas.

A toi mon neveu

La vie et ses surprises. J’allais seul, entre deux histoires, enfin, à la sortie d’une, car je ne connaissais pas l’existence de la suivante, la vie ne déroulant son scénario d’une manière non prévisible et, quelque part, tant mieux. J’allais seul donc, tandis que ma sœur avait fait la connaissance de son futur mari et, eut la joie de devenir mère. Ainsi tu naquis, un jour férié pour te faire remarquer, un 8 mai, lendemain d’élections présidentielles. Qui fut le plus fier ? Les parents radieux ? Les grands-parents tenant enfin leur petit-fils tant attendu ? L’arrière-grand-mère découvrant son nouveau rôle ? Ou le tonton, futur parrain trop fier de ta venue ? Je ne saurais dire, mais ta venue fut une bien merveilleuse chose pour nous tous. Etrange communauté que la famille aux liens accordéons qui se ressoude autour d’un nouveau né.

Je me souviens très bien, j’étais en week-end prolongé à la montagne, des ces week-ends VTT et nature qui me ressourçaient, lorsque le téléphone m’appris la nouvelle. Ni une ni deux, je levais le camp et retour vers la ville rose. J’achetais en passant « la dépêche du midi » et « l’équipe » du jour de ta naissance. Tu les retrouveras plus tard. Malgré un rhume traînant, je rejoignis le dôme de la grave ou tu as poussé ton premier cri. Joli bébé aux cheveux brun, le plus beau d’entre tous….comme tous… Enfin te voilà, parmi les tiens, dans cette chambre à la peinture bleue tombant en lambeaux, cet hôpital austère sur les rives du fleuve nourricier, te voilà, petit toulousain, petit taureau dans cette ville se cherchant un passé taurin.

Tu as grandi sans encombres, révélant une troublante ressemblance qui nous faisait passer pour père et fils. J’avoue en avoir eu de la fierté. Je t’ai vu grandir pratiquement jour à jour, et, parrain gâteaux ou gâteux, j’ai toujours eu plaisir à t’offrir les jouets dont je rêvais autrefois. Camion porteur, garage automobile, 2cv à pédales, petites voitures et plus tard, game boy, ps2, tenue de foot, roller… et bien d’autres… Je reste stupéfait du sourire et du plaisir que tu as de recevoir n’importe quel cadeau, même vestimentaire, quand moi enfant, je râlais devant ces vêtements non désirés en ces dates clés de notre histoire. Caractère merveilleux, jouant toujours le jeu de la plaisanterie à fond au point de finir par lasser le plaisantin, beau, intelligent, intéressé des tes premiers pas par la technique et sachant manier les outils, papy et mamie t’offrirent tes premiers outils, ton premier établi.

Garçon actif, toujours dehors à jouer galoper, taper dans un ballon, pédaler, petit homme d’extérieur en cela on se ressemble. En grandissant ce sont tissés les liens sacrés d’une complicité sans failles. Tes secrets je les sais, tes petits coups de blues aussi. Avec toi, pas besoin de s’énerver de crier. Je me souviens encore avec émotion quand ma voix plus ferme avait fait jaillir deux larmes sur tes joues d’enfant. Tu avais quatre ans. Depuis, je redoute et je sais, que ce que je te dis sera toujours compris, accepté et que nous n’en discuterons jamais longtemps. Bravo, continue longtemps comme ça. Le divorce de tes parents, le départ de ton père et ses errements, ont modifié un peu mon rôle.

Puis vint la 6e, classe difficile pour des enfants qui y découvrent l’adolescence, la foule des grands, les professeurs différents et des devoirs à la pelle quand l’année précédente il n’y avait encore rien à faire… Année difficile pour toi. Une famille qui vacille, du travail à fournir et des matières pas toujours digestes. Je devins alors professeur, le soir, le week-end pour t’aider à passer ce cap. Des progrès, une envie de travailler qui m’a stupéfait, et malgré cela un niveau trop juste. L’échec scolaire qui n’en est pas un. Des larmes de peur de ma réaction lorsque tu as su au second trimestre que tu redoublais. Etrange enseignement qui condamne un élève à l’issue d’un 2e trimestre ayant eu en tout et pour tout quatre à cinq semaines de cours entre congés scolaire, grève et absences professorales… Ce n’est pas grave, ce n’est qu’un nouveau départ. Du travail à fournir dès cet été, et surtout garde cet esprit de gagne, le judo et le foot sont là pour te défouler. Et puis, parrain, le modèle à tes yeux, à lui aussi redoubler…

Tes questions, tes peurs à propos de ma séparation, tu les exprimes et c’est bien, continue longtemps comme ça mon grand, ne ferme jamais ton cœur d’enfant, garde cette sincérité, cet amour exprimé. Les adultes n’ont pas su le faire, soit donc un des rares à le faire, tu n’en seras que plus heureux. Aujourd’hui tu es en vacances loin d’ici, loin de mamie dans sa chambre de clinique. Elle a sur sa table de chevet une photo de toi ou tu poses fraîchement médaillé sur le podium du judo. Loin de papy qui s’ennuie sans rien dire comme à son habitude. Loin de parrain qui de temps en temps téléphone et rêve en secret à nos vacances à tous les deux, larrons en foire en virée à la plage… Loin de Milou qui ne court plus assez souvent derrière le ballon, loin de Caramel, petite boule de poil que tu désirais avoir… La ménagerie est en vacances chez papy, toi tu as retrouvé tes copains du camping, tes activités préférées, et je suis sur que tu consacres du temps à tes cahiers de vacances…

Continue comme ça longtemps à grandir et apporter le sourire aux tiens. Tu le sais, je t’aime mon poussin. Je suis là, je serais toujours là. Tiens-toi prêt, je vais me perfectionner aux rollers, gare à toi ! Nos vacances arrivent, lentement, trop lentement pour moi, mais sûrement, très sûrement. Bisous mon filleul, il me tarde de reprendre nos discussions d’hommes, de répondre à tes questions comme toujours, sans détours.

Lundi

Lundi. Je commence à songer aux congés. Plus que trois semaines à attendre, plus que trois semaines à tenir, assumer ma fonction, jouer les remplaçants dans cette période estivale ou les effectifs sont réduits et les problèmes croissants. Je ne me plains pas, j’aime mon métier et ses rebondissements même si parfois j’ai l’impression d’en avoir fait le tour. Et puis il y a mon équipe, mon service, ces gens que j’ai embauché, avec qui nous partageons des fous rires, des tensions, c’est selon. Et puis il y a l’actualité, dure, difficile, parfois une éclaircie, des ventes, des résultats, des bonnes nouvelles des projets en cours, parfois le désarroi des postes supprimés, des emplois devenus précaires pour nous mais aussi pour toutes les entreprises associées directement ou non. Une région qui vit et respire sur une même activité, ce n’est tout de même pas la panacée…

Congés donc, bientôt, trois semaines pour couper, respirer, se reposer, profiter de l’océan, du pays basque, des landes, du vélo, du roller, des grillades, de la plancha… pour changer de rythme tout simplement. Premiers congés seul depuis longtemps c’est vrai, mais bon, ainsi va la vie. Je ne pose pas trop de question. Pendant la première partie j’aurais au moins mon neveu avec moi, ce qui va être une bonne chose, pour lui comme pour moi. Les journées seront trop courtes c’est sur ! Reprise en main au niveau scolaire (ben oui !), Baignades, foot, vélo, pétanque, roller, … Entre tonton et neveu ou plutôt entre parrain et filleul, il n’y a pas meilleure entente tant elle est fusionnelle et complète. Je souhaite ardemment qu’elle dure tant que durera notre temps de vie commune.

Puis viendra le temps de son retour, le temps du cœur gros pour moi, mais bon, ainsi va la vie et la scolarité. Je profiterais alors de mes journées pour aller endurcir mes mollets dans nos chères Pyrénées, histoire de retrouver le rythme pour les randonnées de la rentrée, de ma rentrée. Et puis, je verrais bien. Trop loin encore pour que je m’y projette déjà. Je vis au jour le jour ou tout comme. Je vis, et ça, c’est déjà bien. Ce soir, activité roller. Super. Je vais pouvoir prendre un peu de cours de technique et apprendre à ne pas rouler en forçant et crispant inutilement. Je me réjouis un peu plus chaque jour de ce site proposant des sorties en tout genre, de ces amis rencontrés ici ou là. Tout cela m’aide à avancer.


Ciel gris ce matin et petit crachin. « Crachin du matin, n’arrête pas le pèlerin » disait une amie de randonnée. Bravo, voilà exactement les phrases que j’aime. Positives et tellement vraies. A quoi bon rester enfermé pour un simple crachin ? Marcher, faire du roller, si le temps reste gris et bruineux ne doit pas nous arrêter. Il y a tant de gens qui aimerait pouvoir marcher, danser, jouer quel que soit le temps. D’ailleurs le ciel bleu apparaît déjà ! Allons, allons ! Ne nous arrêtons pas en chemin, continuons d’avancer sur ces chemins de vie. Quittons nos doutes, partons échanger entre amis. Vivons, respirons, bougeons, vivons, tout simplement !

A mes parents

Dimanche. Une semaine de vie. Pour la première fois depuis longtemps, du sommeil de rattraper. Bon, je déteste ces grasses matinées qui vous bouffent une partie de la journée, mais bon, l’organisme aussi a besoin de se reconstruire. La cervelle, ça va. Quelques questionnements sur demain, mon demain. Avoir ou pas des enfants ? Est-il encore temps ? En ai-je l'envie ou non? Rencontrer une amie, partager nos vies et celles de ses enfants? Profiter de la vie en compagnie d’une amie proche et sincère et de sa petite famille ? Laissons venir le temps et ses aléas. Tel Jean de Florette, je compte bien que le ciel me rende ce découvert céleste. Trop de choses à rembourser, trop d’événements sombres facturés cash…

Réveil. Et puis, tiens, je vais aller tenir compagnie le temps du repas à mon papa qui doit se sentir bien seul en ce dimanche. Pudeur des hommes, fierté ou que sais-je, je n’ai plus jamais dit à mes parents que je les aimais… Pourtant l’amour n’est pas parti avec l’enfance, seul le dire s’est envolé. D’ailleurs nous disons trop rarement « je t’aime ! ». Ces mots sont réservés à des usages d’amour, alors que nus aimons bien nos amis, nos parents… Un rapide coup de fil pour le prévenir, inquiétude du père sur le menu alors que l’important n’est pas le contenu de l’assiette mais le fait de partager.

Cuisine simple, discussion difficile, nous n’avons jamais trop communiqué tous les deux. Pourtant mon père fut toujours présent, certes pas de ces papas modernes, jouant au foot avec leur enfant, discutant sport ou voiture, non, mais à sa façon, pas facile de voir cela tant que nos yeux d’adultes ne savent pas voir. Aujourd’hui mes yeux sont ouverts et je mesure tout ce qu’il a fait pour nous, ma sœur et moi. Bricoleur patenté, travailleur infatigable, jardinier, touche à tout de la maison, il a toujours su être là, aider, financer parfois des petites broutilles mais mises bout à bout, cela représente beaucoup.

Et puis nous sommes allés ensemble voir ma mère à la clinique. Comme je déteste ces ambiances trop parfumées d’odeurs suspectes et désinfectantes. Les couleurs immuables des couloirs, le vert, le blanc, le gris, la chambre orangée, le lit central, les ustensiles de la santé et de l’hygiène, le drain fonctionnant alternant les couleurs jaunes et rouges comme un drapeau catalan défilant dans le tube. Elle va mieux, elle respire mieux et sa peau a repris les éclats de ma vie. Elle non plus, je ne lui ai plus dit « je t’aime » depuis trop de temps. Ma vie, mes choix ont fait que, comme beaucoup, j’ai oublié mes parents, le temps de voir ma vie, pensant qu’ils seraient toujours là. Immuables, éternels, disponibles et en bonne santé. Erreur fatale. Nous naissons tous mortels, et à tout moment la dame à la faux peut venir cueillir les notre. Aimons les et sachons leur dire de temps en temps. D’autres examens, des douleurs, mais elle est calme. Assis prêt de la fenêtre, je regarde mes parents réunis, échangeant des propos familiers, ménagers. Attendris, les larmes au bord des yeux, je les regarde proche, si proche et moi de toute ma vie, je n’avais rien vu…

Retour à la maison. Enfin presque. Un parking récalcitrant refusant d’ouvrir sa barrière me rappela que mon père, cet homme si ingénieux, si bricoleur, était récalcitrant à la technologie moderne. Appel à l’interphone, personne, on est dimanche. Retour à la clinique. Non, le parking, n’est pas à eux, ils ne savent rien. Merci. Retour à la voiture, je fais le tour, je cherche, je m’en vais demander au commerce voisin. Restaurant rapide aux superbes arches d’or, et là, j’apprends que de ce côté-là les barrières restent ouvertes… Retour à la voiture, tentative, ça marche. Dommage, j’aurais aimé voir la tête de mon père dans le MacDo… Nous roulons en silence, retour à la maison. Bien sûr des pêches des tomates du jardin, bien sûr qu’un soir de la semaine, je reviendrai, papa, manger avec toi…

Au fait, maman, papa, je vous aime très fort. Restons longtemps en vie et en bonne santé. Même si dans mes heures grises, je n’ai pas pensé à vous, j’ai encore besoin de vous, de vous savoir près de moi.

Samedi mythique

Samedi. Une semaine après. Nouveau samedi, nouveau week-end, nouveau départ, nouvelle vie… La gentille dame de la météo nous a annoncé du grand beau temps, du temps chaud. Qu’à cela ne tienne, j’ai donc déshabillé mémé. Ne vous affolez pas, mémé c’est le surnom donné à ma belle…Méhari… La voilà donc qui trône fièrement devant le garage, dans sa configuration minimale, son plus simple appareil, pour la première fois depuis que nous sommes ensemble. Je n’ai pas résisté à aller faire un petit tour histoire de connaître ensemble le septième ciel. Qu’il est agréable de sentir cet air autour de soi, de voir ralentir les autres voitures, de recevoir des appels de phares ou des signes de main en sympathie. Bon, ok, je suis un peu jaloux, j’ai l’impression que c’est pour elle… Hum, je vais devoir surveiller cela…

Petit tour, voyage dans le secteur, un petit tour chez le mécano pour rapporter un clé oubliée dans ma belle (tiens, n’était-ce pas fait exprès pour la revoir ?), puis direction la jardinerie, j’adore ! sourires et intérêt des enfants, plutôt amusés par ce gros jouet que par les plantes vers lesquelles les parents les traînent… Hum, un petite Twingo noire, une belle fille blonde… Oups ! Didier, là, tu vas mieux ! Allez, direction le magasin, sourires du personnel féminin toujours aussi sympas, un tour à l’animalerie pour le plaisir, et puis les cactées, les succulentes, toujours par plaisir pour terminer par les vases et mes achats du jour… Passage en caisse, sourires échangés, retour à la maison, toujours en plein air, toujours des signes sympas, puis je réalise, que ce plaisir est un plaisir égoïste que j’aimerais bien partagé avec celle qui voudra bien accompagné mon éternité, des enfants bien sur, des sourires, de la vie, c’est sur, c’est de cela que je rêve…

Me voilà à la maison, mémé au garage, allons consulter l’oracle, le dieu du net pas si net que ça en fait… Et là, de site en site, de forum en forum, quelques messages échangés, quelques mots, sympa bien sur, des amies virtuelles, des amies sincères, de amies rencontrées ou non, et toujours cette envie de partager ces instants de vies si simples, si sincères, si vrais… Que faire ? S’abrutir de sorties en tout genres ? Tenter l’expérience mythique ? Hum, pourquoi pas. Allons donc voir ce nouveau dieu des échanges humains. Première impression assez sympa, bon look, couleurs claires et efficaces, ça sent le sérieux dans le bon sens du mot. Respirons, soyons zen, musique de mon ami Bruno et ses textes magnifiques pour me tenir compagnie et me faire garder le sourire… Des albums de peps voilà ce que j’aime ! Continue comme ça à nous régaler, c’est trop beau et j’avoue être jaloux de tes textes ciselés et efficaces…

Revenons à notre écran : alors, pseudo, facile, j’ai pas envie de m’enfermer dans une imagination qui de toute façon ne sera pas comprise, donc on va dire Didier_, date de naissance, j’ai l’impression de retourner au collège , manque juste d’inscrire la profession de parents… Qui suis je ? Nationalité ? Langue parlé ? Autres ? Statut ? Enfant ? en ce moment ? en prévision ? En Commande ? Métier ? tiens il n-y a pas ma profession ! Damned ! Revenus ? Rien sur l’ISF ? Bizarre… Merci mon vieux Bruno de me jouer de la trompette dans les oreilles, pendant que j’essaie d’être le plus précis possible…

Voilà : terminé ! Ah non ! pardon, ma description : ok… la taille, (oui bon je sais) le poids (ben oui, c’est vrai !), les yeux, (couleur, nombre), les cheveux (couleur, nombre, longueur), ah ! mon ethnie ? ok, mon aspect, mon style… le caractère… et terminé !

Ben non ! pas encore, reste à renseigner le style de vie (lecture, ciné, sortie, activité…) puis mon idéal (en clair la commande, soyez précis et n’oubliez pas les options !), puis la photo, et me voilà inscrit ! Youpi ! Enfin non, fiche d’introduction : chouette du texte libre, moi qui déteste écrire, n’est-ce pas ? Attente de 48 h pour que les fiches et photos soient validées… Et me voilà mystifié ! Bon alors, chouette, on saute la page des paiements, et vite un tour dans le rayon, qui a-t-il à consommer ? Hum, jolie, moins jolie, sympa, voyons la fiche, oui oui je sais, faut payer, on verra après…. Ah un message ! Quelqu’un a visité ma fiche ! chouette ! Région parisienne ? euh , oui mais non ! Bon, retour aux fiches, encore la page de paiement, pff ! ok, on verra plus tard je t’ai dit… Le pc s’affole, la messagerie se remplit, toutes les filles de la terre doivent visiter ma fiche ! Waow ! Euh,oui mais non, je veux pas m’exiler en Suisse…

Ah, tiens, mon compteur reste de visite reste bloqué à 3, bon ok, c’est déjà pas mal, une seule me suffit en fait ! J’ai compris, chaque fois qu’une fille se connecte, j’ai droit à un message dans ma boite au lettre… Pff ! Je vais virer l’alerte… Ah ? un Flash ? j’ai donc été trop vite ? Ben non, juste une fille qui à flasher sur moi… Hum, voila mon ego qui rejoint des sommets ou même les coureurs les plus dopés du tour de France seraient descendus de vélo pour y arriver ! Super, pas de photo, et pas de ma région… Si encore j’étais commercial en goguette sur les routes de France, ou routier…

Bon, enfin, retour à la vraie vie, mon estomac couine, direction la cuisine, salade de tomate aux champignons frais, jus de citron, vinaigre balsamique, un peu de basilic frais du jardin, fleur de sel de Gruissan (la meilleure !) et du piment d’Espelette en poudre, (mais non ça pique pas et ça donne du goût) un filet d’huile d’olive et de noisette et vous avez ma recette de la salade Didier… Un peu de viande rouge pour remonter le fer, dessert lacté et fruit, et puis on va laisser mijoter le pc quelques heures, il fait trop beau pour ça, non ?

J’espère sincèrement que je ferais bientôt la rencontre et, si comme moi, vous êtes seul dans vos vies, je vous souhaite aussi de trouver la bonne personne. L’éternité est à longueur variable : Longue quand on est seul, courte quand on est accompagné.

Bon samedi !
Bon week-end !

Amitié

Amour véritable,

Main tendue dans une

Infinie douceur,

Totale et sans faille,

Irréfléchie et réfléchie,

Elevation de soi pour l'autre

A demain

Bien plus que le soleil à son réveil
Bien plus que la nuit et la pluie
Bien plus que la vie, que nos vies

S’il fallait écrire tout ce que je ressens
Lumière grise dans un ciel de sang
S’il fallait que je dise tout ce que j’attends
Princesse éprise dans un monde tremblant

S’il fallait deviner tout ce qui m’attend
Une vie seule suffirait-elle vraiment ?
Si je devais aimer comme auparavant
Alors j’aimerais bien peu certainement

Mon cœur vide est blessé
Mon cœur vit, cicatrisé
Mon cœur bat, muet
Mon cœur est prêt

Partager des nouvelles larmes
Partager de nouveaux drames
Partager et fourbir les armes
Partager sans lever les rames

Un jour d’exil, princesse de rêve
Un jour d’exil, princesse, la trêve
Un jour d’exil, princesse la grève
Un jour d’exil, princesse, je rêve

Etre avec toi, un instant seulement
Etre avec toi, un tendre moment
Etre avec toi, un ciel flamboyant

Etre avec toi, un éternité seulement

Occitania, ma terre

Texte difficile et rimes mauvaises, auteur facile de sujets peu balaises
Poète maudit foule la terre glaise, au bout du pré, la mer, la falaise

Envol de la terre natale, envol incongru et fatal
Envol risqué vers le Graal, envol passionné, idéal

Suite sans suite de mots et de maux, les lettres bougent tout de go
Pour écrire tout simple les mots, paroles faciles, verbes hauts

Méridionalité exacerbé, régionalisme réclamé
Appartenance militée, souffrance camouflée

Un drapeau, une croix, or sur rouge, ma foi
Terre de sang, de droit, peuple fier et droit

Occitania, ma belle rebelle, Occitanie ton accent bel
Occitanie ton doux soleil, Occitanie terre rebelle

Comme à part d’un pays trop grand, des limites gagnées par le sang
Des frontières amères maintenant tes châteaux devenus tremblants

Peuple actuel, te souviens-tu aujourd’hui des cathares, de leur foi, de leur esprit ?
Quand vers Montségur lentement tu gravis la piste tracée sur la cendre du bûcher maudit

Errements de l’Histoire, peur du pouvoir combien peuvent encore vouloir croire
En une conspiration impie, sombre, noire, un peuple voulant renverser l’Histoire

Aujourd’hui des hordes de touristes en short, en basquets gravissent
Ces pentes verdoyantes, surmontées de châteaux trop lisses


Combien de gens connaissent-ils du lieu la véritable histoire ?
Combien de gens savent-ils que ces châteaux ne sont pas cathares ?

Femmes de ma vie

Quelques mots pour vous, femmes de ma vie, quelques mots couchés sur le papier, sortant de ma pudeur, sortant de mon cœur. Toujours entouré, toujours aimé, c’est grâce à vous que j’ai grandi, c’est grâce à vous que j’ai appris.

Ma mère. Elle m’a donné la vie, elle m’a donné beaucoup d’autres choses que mes yeux d’enfant n’ont su voir. Mes yeux d’adultes sont malheureusement encore bien aveugles et ne réalisent pas toujours tout l’amour maternel. Nous grandissions dans un monde égoïste ou nous avons toujours le temps de dire à nos proches qu’on les aime. Et pourtant, tout va si vite : des ennuis de santé, une chambre froide et austère, un petit lit blanc ; Est-ce l’endroit de dire son amour ? Certes, il n’est pas trop tard, mais il est bien tard quand même. J’espère un rétablissement rapide, et encore de belles années de vie en toute quiétude, entourée des tiens dans un bonheur largement mérité.

Ma grand-mère. Présente et aimante, à sa façon. L’enfance empêche parfois de comprendre combien les gens vous aiment et focalise sur des bêtises. Que de souvenirs pourtant heureux ! Des repas du dimanche au menu invariable : hors d’œuvre composé de tomate et cœur de palmier, croissant au jambon, rôti de veau accompagné de petit pois, flanc à la vanille ou salade de fruits, gâteaux secs. Des mois de vacances dans la maison de la montagne. Des cadeaux reçus malgré la maigreur du porte-monnaie. Des années de lycée ou je venais déjeuner parmi vous, profitant sans le savoir des derniers instants avec vous deux réunis. Mon grand-père s’en est allé, en fin d’année de lycée. Epreuves avant l’épreuve. Puis, ma vie m’a éloigné, puis il y eut AZF et son terrible souffle. Blessée, diminuée, mal soignée par ton propre fils, tu revis, avec des hauts et des bas, dans une maison de retraite heureuse…

Ma meilleure amie, mon meilleur copain. Ensemble nous avons fait bien des choses, partagés bien des fous rires, bien vécus ! Nous avons même dormi souvent dans le même lit. Sans équivoque. Sans aucunes arrières pensés. Ensuite la vie, les conjoints nous ont séparés, mais il suffit qu’on se voit pour sembler s’être quitter la veille. Merci Agnès. Je souhaite à chacun de vivre cela. Tellement plus fort et plus enrichissant qu’une simple amitié.

Mes amours, mes copines, mes concubines, appelez-les comme vous voulez. Avec vous, j’ai appris, avec vous j’ai partagé, avec vous j’ai joué à des jeux exquis, brûlant, des jeux divins, avec vous j’ai grandi. Chaque histoire fut belle, chacune à sa manière, chaque séparation fut dure et difficile. Bien sur, j’ai commis des erreurs, bien sur j’ai compris bien trop tard. De la première amourette à la dernière grande et belle histoire, j’ai saigné. Pourtant, avec peu d’entre vous j’ai atteint ce sublime état qu’est la complicité absolue. Une seule d’entre vous. J’espère qu’elle restera longtemps dans ma vie. Une amie.

Mes amies. Virtuelles ou réelles, présente ou moins présente, des liens amicaux, des discussions ouvertes et franches, toujours sincères, jamais galvaudées. Partageant des moments de joies, des moments de nos vies, des longues promenades, des discussions passionnées et passionnantes, des soirées partagées, des coups de blues épongés toujours avec tendresse, jamais avec mépris. Inconnues parfois lointaines, mais si proche de cœur, vous êtes mon bonheur lorsque je découvre un message, une connexion, un sms ou un appel. Et puis il y a toi qui a su venir au mauvais moment de ma vie et le changer en un moment vrai, un moment sincère, ranimant une flamme vacillante, sachant être présente, sachant tendre une main à un presque inconnu. Je ne te dirais jamais assez merci. Je souhaite simplement que nous ne soyons qu’au tout début d’une autoroute de bonheurs partagés.

Mon ennemie. Et oui, il y en a une. Princesse rebelle, oiseau pas forcement nocturne, qu’importent les représentations qu’on te donne ou les façons dont on te désigne, tu es là, souvent présente prête à œuvrer, pourvu qu’on t’aide… Nous avons été très proche de la rencontre, il y a peu, mais je t’ai préféré d’autres yeux… Sans rancune aucune, ton tour viendra, je n’en ai pas peur, mais j’avoue ne plus être pressé… Tu peux donc ranger ta faux.

Mes femmes de ma vie. Bien loin de la possession, cette expression regroupe mes morceaux de cœur. Chacune à sa façon m’a construit, m’a reconstruit. Si je suis là aujourd’hui, si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à vous.

Femmes de ma vies, je vous aime et vous remercie.

Bon week-end d'été !

Et revoilà le week-end qui se profile. Et forcement des pensées un peu plus grises, de ce week-end dernier, étape cruciale de ma vie, de ce blues à retrouver la maison vide, de cette nouvelle vie qui a déjà démarré… Certes, pas d’angoisse forte, pas de stress réel, mais bon, un cap à passer. Heureusement le beau temps est là, l’occasion de bouger, marcher, s’aérer. Voir du monde. Boulimie de contact ? pas vraiment, plutôt me situer, me savoir entouré que me lier. Encore. Difficile. J’ai tant de choses à faire. J’ai tant de choses à partager. Le soleil, le ciel bleu, la campagne environnante, toutes ces raisons qui me poussent à bouger, respirer…

Départ. Nouveau départ. Un quai de gare ? Un aérogare ? Sentir cela, voir cela, vivre cela. Destins croisés, paroles échangés. Tumulte assourdissant, bruits familiers. Me ressourcer. Aussi. Comme j’aime ces ambiances, ces lieux, cette agitation surtout quand je la contemple de l’extérieur. Spectateur plutôt qu’acteur.

Comme il fait bon lire des messages qui vous demandent des nouvelles. Merci à vous, belles âmes inconnues, sans même le savoir vous m’aider, vous me poussez un peu plus vers la vie, dans la vie. J’y suis ancré, n’ayez crainte. Encore une étape. Franchir ce dernier col. Franchir ce week-end. Arriver au sommet. Sans produit dopant autre que vos encouragements. Messages reçus, mains tendues, amitiés naissantes ou confirmées, inconnue connue… Voilà, mes jeux de lettres reviennent, c’est un signe non ?

A vous tous, merci. Encore merci. J’espère même à bientôt, très bientôt sur nos chemins de la vie. La France est un petit pays, rien n’est impossible.

Bonne journée à vous, bon week-end !
Il fait enfin l’été !

Pas trop tôt

Retour à la réalité

Angoisse de la page blanche ?
Non point, grâce à notre technologie maîtrisée (bon, ok, merci les virus, spams et autres joyeusetés qui n'existent que pour nous rappeler qu’il n’en est rien !), je disais donc, grâce à notre technologie, l’angoisse de la page blanche est désormais remplacée par l’angoisse de l’écran blanc. Mais bon. J’avoue ne pas angoisser tant ma tête fourmille d’idées de sujets en tout genre. De quoi pourrai-je donc parler ? De cette belle humanité, de ma joie à redécouvrir le monde, de mon plongeon dans la vie trépidante des célibataires à la dérive virtuelle ?
Et oui, me voilà donc célibataire ! Bon, mon état fiscal l’affichait depuis longtemps, que voulez-vous, il est des formulaires ou les cases à cocher date d’un temps ancien et désormais révolu… Mon état, euh, comment dire, marital ? Oui, c’est un terme aussi... pas vraiment stabilisé, en résumé, mais dans quel état j’erre ? Oui, je sais, facile, mais bon, je ne voulais pas la laisser passer celle-là…

Bref, rendu au célibat des plus total, nous voici donc, réunis, mon ordinateur et moi à écumer les réseaux de notre virtualité partagée. Sans angoisse, armés de bons conseils, donnés bien sur par des gens pas forcement seul mais qui connaissent mieux que personne ce qu’on peut ressentir dans ces moments là, me voilà donc connecté, inscrit, étiqueté, profilé, sur un site sympa, proposant des sorties en tout genre, culturelle, sportive ou autres, moyen au combien naturel de regrouper les brebis égarées de notre réalité. Et bien oui, ce site là, est là pour faire le lien entre nos virtualités solitaires et la réalité de groupe… Génial.
Une partie messagerie pour faire connaissance, et surtout des choix d’activités et de soirée… Sympa.
Après une phase découverte, virtuelle, des messages échangés, me voici donc dans la phase, sorties, découverte et surtout : ouverture des yeux ! Et bien oui, je ne suis pas un cas isolé ! Nous sommes des milliers à errer, certes pas tous dans le même but, certes pas tous avec le même statut, mais bel et bien là, à chercher, bien plus que l’âme sœur ou la fin d’un célibat, à chercher disais-je, la réalité… Bouger enfin de chez soi, voir du monde, faire des choses que nous n’aurions pas fait seul de peur d’un ridicule qui pourtant ne tue plus personne depuis des siècles déjà, (enfin, c’est ce qu’on dit…), découvrir des activités que nous ne soupçonnions même pas, rencontrer du monde, saluer des gens, des voisins, avec qui la conversation ne se serait pas faite…

Me voici donc, après une phase sombre et solitaire, à m’abreuver de rencontre, au sens premier du terme, à discuter, voir, bouger, quitter mon écran, ma chaise, respirer l’air extérieur, découvrir de nouveaux ailleurs, partager, échanger, connaître, être tout simplement…
Et ça, je vous avoue, ça fait un bien fou. Vaincre une timidité, se lancer, oser, pas toujours facile, mais tellement plus enrichissant qu’en toute virtualité. Il est plus impressionnant d'aller dans une soirée de 300 personnes que d'être des milliers connectés en même temps... Certes le dialogue est moins fluide parfois, moins hardi aussi... Mais bon, pas besoin de caméra pour voir un sourire, une expression, pas besoins de haut-parleurs nasillards pour entendre la voix.

La débauche de moyens technologiques ne remplacera jamais l’instant vrai, le moment direct, ou deux êtres se connectent ou pas, le temps d’une conversation, le temps de plaire, le temps de s’apprécier. Connexions cérébrales contre Internet ? Pour moi le combat est gagné d’avance. J’aime le virtuel lorsqu’il nous fait connaître et surtout lorsqu’il ne s’éternise pas, laissant sa place au réel, bien plus parlant, bien plus criant de sensibilité et de sentiments vrais.

Feeling ? Intuition ? Instinct ? Laissons parler nos corps, laissons agir notre 6e sens.

Premier constat. Première impression. Après, nous verrons bien…

Il fait si beau aujourd'hui !

Souvenirs d'enfance

Au fil de l’écriture des souvenirs remontent. Mes souvenirs. Souvenirs de moi, souvenir des miens, souvenirs... En fait mes souvenirs remontent à ma plus tendre enfance, images désuètes et jaunies du passé... M'en souviens-je parce que je me souviens ou bien parce que je me souviens de ce qu’on ma raconté et de ces photos jaunies vues et revues? Difficile à dire, difficile de savoir, et pourtant, la mémoire est là peuplée de ces souvenirs vécus et rêvés.

Je naquis au siècle dernier, en l’an de grâce 1965, par un froid samedi de décembre. Ma famille, bien que non fortunée, évita l’étable pour se loger et c’est donc dans les murs austères d’une clinique Toulousaine que je fis entendre ma voix en cette fin d’après-midi. Je ne savais pourtant pas que ce jour là, cette heure là, cette minute de cri, devait à travers les cartes célestes décider de toute ma vie. A vrai dire, je ne le sais toujours pas. 18 décembre. 18 H 18. Enfin, ça c’est ce que je dis, parce que les souvenirs familiaux sont plus flous et situe mon arrivée entre 18H00 et 18H30. En ce temps là, la précision céleste n’était point requise et je suis déjà bien content que mes parents m’aient évité de naître sept jours après, c’est à dire le 25 décembre…
D’un point de vue astrologique, j’apparais donc Sagittaire, ascendant Cancer, Serpent pour les Chinois, Figuier pour les Celtes. Allez vous y retrouver !
D’un point de vue géographique, je naquis Toulousain. Et cela n’a pas changé.
D’un point de vue anatomique, je naquis beau bébé ! Et cela n’a pas changé. Qui rigole ?

Regagnant mon foyer, non encore par mes propres moyens (j’aimais trop mes parents!) je découvris l’humble maison qui nous logeait. 3 pièces en enfilade. En entrant cuisine, faisant office, comme toujours en ce temps-là, de salle de repas. A l’opposé de la porte d’entrée, une porte donnait sur la salle à manger, ou ma sœur dormait. Traversant cette nouvelle pièce, une porte s’ouvrait sur la chambre des parents, ou j'avais mes quartiers. Encore une traversé et nous voilà dans la salle d’eau, puis encore une traversé pour atteindre ces commodités bien commodes à avoir en intérieur surtout les matins d’hiver. Modeste maison, coupée par sa moitié, un partie logeant les parents du propriétaire, une autre partie nous logeant. 3 pièces donc, chauffées au mazout. Une cuisinière dans la cuisine (qui l’eut cru ?) et un poêle à mazout (qui l’eut cru ?) dans la chambre. Je me souviens du remplissage odorant matin et soir des appareils de chauffage au moyen d’un arrosoir affecté à cet usage. A l’extérieur, sous un appentis en tôle longeant le garage, ou plutôt le lieu de bricolage, abritait des barriques métalliques superposées qu’un camion venait régulièrement remplir.

C’est là que je grandis, dans ma famille, ma sœur, mon aînée de 6 ans, mon père, ouvrier, ma mère, femme au foyer. Avec moi, vint le confort moderne : l’eau courante, la télévision en noir et blanc et la machine à laver. A vrai dire, j’ai du en bénéficier sans m’en douter… Bon, passons. J’ai donc galopé d’abord à 4 pattes bien sur (je ne voulais pas effrayer par trop de précocité) puis sur mes guiboles faiblardes et peu fiables, sur le carreau usé de la cuisine ou de la salle à manger, ou, mon préféré, le vieux parquet de la chambre. Maison tranquille, maison sise au cœur d’un vaste terrain, jardin potager, arbres fruitiers et surtout, un grand sapin, futur poste d’observation et abri de mes cabanes de fortunes. Nous habitions un quartier de la banlieue Toulousaine, stratégique car de là, nous participâmes, parfois avec fracas, aux envols du plus bel oiseau que la terre des hommes ait construit : le Concorde !

Enfance heureuse, autant qu’il m’en souvienne, occupé à grandir dans cet endroit merveilleux, expérimentant tour à tour, landau, poussette, tricycle, vélo avec petites roues puis enfin, le vélo ! J’ai donc, comme beaucoup, démarré à quatre roues, puis après un essai à trois roues, un retour à quatre, trouvé ma voie dans le deux roues. Euh, aussi le huit roues ! Roi du patin à roulettes, je coursais les chats sur les trottoirs de la maison, laissant au passage des traces noires de roues sur le sol, et, occasionnellement, écorchant mes genoux sur le ciment des murs ou du terrain. Aussi loin que ma mémoire remonte, je n’ai pas souvenance d’avoir eu mes genoux cicatrisés en même temps… C’est aussi vrai que les protections ne furent inventées que bien plus tard, de même que les Décathlon d’ailleurs ! Mon jardin, mon royaume, enfant d’extérieur, je roulais avec bonheur dans les allées de terre aussi bien que les trottoirs cimentés.

Je découvris le milieu scolaire à l’âge de presque 3 ans (ben oui, je suis de décembre !) et même dirais-je après les événements de 1968… Je ne peux témoigner d’un changement de régime scolaire du fait de mon intégration post révolutionnaire. Mes souvenirs de maternelle ? Un cours d’école avec des jeux, des enfants, des maîtresses adorables… et aussi, cinq heures, la cloche qui sonne, la fin de la journée scolaire, le retour à la maison.

Je revois la place et son kiosque à musique au milieu, témoin inerte d’un temps passé, de chaque côté de la place, mes deux écoles : maternelle et primaire. Mon enfance a circulé dans ce même lieu. L’été la fête foraine était sur cette place, à l’angle le marchand de journaux ou ma mère m’achetait mes premiers livres : Babar, nounours, … souvenirs des temps heureux ou les robots n’étaient pas encore nés… De l’autre côté de la place, des pissotières odorantes du temps ou elles étaient respectées et donc en place… A côté la mercerie qui vendait les petites voitures puis le long de l’avenue les commerces, boucherie chevaline et son odeur familière, en face, le petit casino ou nous faisions les courses, son catalogue de trésors à acheter par timbres puisés sur les économies de chaque semaine. Curiosité familiale : ma sœur fit sa scolarité à l’école des garçons sise un peu plus loin dans la rue tandis que moi j’allais à l’école des filles…

J’adorais mon école, vieille bâtisse toulousaine à étage, aux murs de brique rouge recouverts d’un crépi de ciment à la couleur improbable. Des salles de classe immenses, aux planchers usés par les générations d’élèves, aux meubles et bureaux patinés par le temps…

Je me souviens de l’odeur de la cire que nous appliquions sur nos pupitres avant de les lustrer, je me souviens des grandes bibliothèques vitrées renfermant des trésors de lecture, des bocaux d’animaux dans du formol, des minéraux… Le grand tableau nettoyé chaque jour à l’éponge humide, l’odeur de la poussière de craie mouillée…

Je me souviens de ma cour d’école, peuplée d’un immense marronnier, d’un préau trop petit les jours de pluie et dont les piliers ont participé à tant de partie de quatre coins. La cantine familiale du temps ou nous mangions comme à la maison servis par du personnel qui nous aimait et que nous aimions comme les membres d’une même famille…

Je me souviens de la garderie du matin, ou nous nous retrouvions entres enfants dans une pièce servant de réserve et de salles d’activité. Je revois ces grandes cartes percées de deux œillets métalliques pour être suspendues aux crochets du tableau. Nous y apprenions la géographie, l’histoire, les départements mais aussi, la chaîne alimentaire, les os de notre corps, et tant d’autres mystères. Le matin en garderie, surveillés par Ginette notre cantinière, j’avais plaisir à les sortir de leur antre, de les exposé à mes condisciples et de commenter comment chaque maillon de la chaîne alimentaire mangeait un autre et était mangé par le suivant… Je jouais au professeur, j’apprenais en fait en m’amusant…

Je me souviens de l’éveil musical que j’adorais surtout car il avait lieu dans une pièce à l’étage. Vaste volume atteint après avoir gravi un escalier de bois aux marches grinçantes, à la rampe de fer et passablement éclairé… Nous partions faire la gymnastique que nous n’appelions pas encore éducation physique et sportive à l’école des garçons. Cette construction plus moderne, ère du béton peint de blanc oblige, me paraissait froide et austère et je plaignais beaucoup ma sœur de devoir y aller… Nous étions hors de notre domaine, observés et observant ces enfants inconnus jouant dans cet étrange enclos… Aujourd’hui, seule l’école des garçons subsiste et d’ailleurs bien peu de gens savent que c’étaient l’école des garçons ! Mon ancienne école est devenue mairie annexe, annexe de poste aussi… Mes yeux d’adultes n’y retrouvent plus les proportions de l’enfance…

Cinq heures donc, la cloche, la sortie de classe, le long couloir sombre, la grande porte de bois ouverte par la directrice et dehors les mamans attendant leurs enfants… Parfois, la garderie, ou le cartable posé, je regagnais mes amies les cartes, attendant sagement que ma mère arrive me chercher en mobylette… Le retour à la maison, quelques instants à jouer dans le jardin, les devoirs à faire, les récitations à apprendre, et la soirée en famille : repas tous les quatre puis la nuit réparatrice…

L’été la caravane. Nous partions au bord de l’océan. Camping familial, direction Capbreton. Que de souvenirs à raconter, des baignades dans le boudigau alors propre, des vagues dangereuses de l’océan, des coquillages trouvés, du goudron sous les pieds lorsque nous allions marcher à la plage sauvage le soir.

Je me souviens encore, certes vaguement, du jour ou le mercredi est venu remplacer le jeudi dans notre rythme scolaire. Je me souviens aussi, de l’école le samedi, la cloche de midi, délivrance pour une fin de semaine promise au grand air. Mes parents avaient acquis une maison à retaper dans les montagnes ariégeoises. Mes yeux d’enfant y voyait un château, un bateau, un terrain de jeu immense. C’était une ferme avec ses trois pièces, grande grange à fourrage attenante, étable et bergerie dessous… La voiture chargée à bloc, tirant sa remorque de matériaux nous emportait pour un week-end aux activités bien définies : chantier, ciment pour mes parents, devoirs, vélo ou ruisseau pour moi… Je m’inventai des jeux, fabricant mes bateaux d’un bout de planche, construisant des barrages de cailloux pour les faire naviguer, au grand dam des paysans qui voyaient le chemin s’inonder…

Cette humble ferme, sise au milieu des prés, regardant les montagnes autours, était un lieu de détente et de bonheur, je l’ai toujours en mémoire dans mon cœur. Elle remplaça un temps nos escapes à l’océan. Nous passions alors, ma sœur et moi, deux mois de vacances au grand air, gardés par nos grands-parents puis nos parents.

Les années passèrent, insouciantes, heureuses. Mes premiers accents jazzy. Posé à même le parquet, ce vieil électrophone au plateau voilé, au diamant usé passant des disques fatigués aux craquements significatifs. Ampli à lampes enveloppant le son d’harmonies chaudes et désormais désuètes dans une pièce aux dimensions encore respectables. Plus tard, je découvris le chant et appris à chanter à la tierce, accrochant ma voix aux voix amies, superposition des voix, lignes mélodiques, arrangements, alchimie des sons, restitution sonore ou l’on cherche cette voix dont on ne connaît que le son intérieur…

Je jouais aussi aux cow-boy et aux indiens, petits personnages de plastiques non articulés et parfaitement colorés. Fascination depuis l’enfance, je jouais aux petites voitures, certes je n’avais pas l’aisance des enfants d’aujourd’hui, mon parc automobile se comptait sur les doigts de la main, rendant ainsi chaque voiture encore plus belle encore plus désirable… En âge de bricoler, je fabriquais mes chariots d’indien, mes caravanes, avec parfois l’aide bienveillante de mon père…

Je me souviens aussi du chariot qu’il m’avait fabriqué avec une planche, des manches à balais et des roulements à billes ? L’ancêtre du skate board. Combien de tour de trottoir ai-je fait à son bord ? Combien de genoux écorchés de mes expériences de pilote ? Joies d’enfant ou l’on appréciait peut-être davantage qu’aujourd’hui les cadeaux faits…

Les goûter ! Comment les oublier ? Nutella, confitures maison, tartines beurrées recouvertes de chocolat en poudre… Chocolat chaud l’hiver, verre de menthe l’été… Qu’ils étaient agréables et attendus ces goûters de l’enfance…

Nouvelle caravane, retour à l’océan.

Puis un jour, la maison fut jugée trop exiguë. Visite familiale d’autres maisons parfois, visite de mes parents seuls d’autres fois. Après une affaire mal engagée, perte d’argent à la clé, enfin ils trouvèrent la nouvelle demeure. Loin de là, loin de ma terre natale, à au moins dix ou douze kilomètres… Vente de la caravane pour aider au finance, des travaux a faire et nous voilà exilé sur cette nouvelle terre. L’année de ma 6eme. Année de rupture. Rupture de ma vie d’enfant, nous avons déménagé. Exit la petite maison aux 3 pièces, nous voilà avec chacun notre chambre, une belle salle à manger, une grande cuisine, des toilettes séparés… mais cela sur un terrain pelé, adieu le sapin de mon enfance, siège de mes cabanes, adieu mes copains de quartier, me voilà désormais étranger.

Changement de ville, changement de repère, par-dessus tout ça le collège… Autre univers. Au lieu de garder la même maîtresse, voilà une dizaine de professeurs prêts à distiller leur savoir, mais à chaque fois, changement de salle dans ce collège tout neuf, véritable labyrinthe… Bien sur, mes copains de primaire sont ensemble dans un autre établissement. Bien sur j’en rejoins d’autres, qui se connaissent déjà, clan déjà formé, impression de rejet, cœur lourd. Les horaires de travail de mes parents font que j’attends sagement le matin que le grand portail s’ouvre.


Je revois encore la Dyane rouge fané du proviseur venant ouvrir la grille, son berger allemand hors d’âge assis sur la banquette arrière. Cet homme à l’âge indéfinissable pour un marmot de 6e, décéda dans l’année de ma rentrée. Son nom fut donné à l’établissement. Je suis un des rares qui peut se targuer d’avoir connu de son vivant l’illustre personne ayant donné le nom à son collège ! Vous noterez que je n’en tire aucune gloire…

Grâce aux cours sévères de ma maîtresse de cm2, la 6e fut pour moi une classe sans surprise, du moins d’un point de vue scolaire. Reste l’inconnu, le manque de liens, le self pour déjeuner, le contact moins humain et les terribles grands de 3e ! Des géants vociférants dont le jeu préféré des jours de rentrée étaient d’houspiller les bleuets de 6e, tuant les légendes de Noël et de souris à de trop jeunes brebis… Une cour immense, des bagarres, des jeux de balles, un cartable à surveiller, bien qu’à cette époque là, les chapardeurs n’étaient pas tous nés…

Sixième. Cap difficile. J’eus bientôt droit d’aller au collège en vélo… Dix kilomètres matin, dix kilomètres le soir, vingt bornes par jours, cent bornes par semaine… Des copains à récupérer en route, rendant le trajet moins long, des courses inutiles sur une route à cette époque déserte. Aujourd’hui pour aller bosser j’y repasse parfois et je songe à ce temps là tout en étant coincé dans les bouchons…

Des copains, des nouveaux, habitants loin de chez moi. Un nouveau chez moi que je n’ai jamais vraiment aimé, mon cœur est resté là ou je suis né, mon quartier, ma maison, que je m’étais promis de racheter un jour… Ce n’était pas le château de ma mère mais une humble demeure…

Souvenirs d’enfance, premier territoire, ma maison dans mon quartier, mon quartier dans ma ville, j’y passe devant quelquefois… Bien sur des travaux d’agrandissement ont modifié l’aspect, bien sur des arbres sont tombés, mais je ne sais pourquoi, toujours je suis ému…

Ou plutôt, je sais trop !

Histoire

Encore un texte ?
Boulimie d’écriture, trop plein de lettres, besoin d’exprimer des sentiments, des révoltes, des envies, des chagrins, envie d’écrire aussi ! Et oui, on y prend goût !
Ai-je donc atteint l’âge symbolique à défaut de canonique ou l’être humain veut laisser une trace de notre passage ici bas ? Et d’ailleurs, pourquoi ici bas ? Y a t il un ici haut ?
Peu importe les rêves, les croyances, les philosophies, il est toujours plus gai d’avoir une espérance de lendemain dès lors que nous savons que nos vies ont un terme. Enfant, je rêvais d’être immortel, fasciné par Highlander, traversant les époques sans encombre ou presque. Est-ce là mon goût de l’Histoire ?

Histoire, cette matière indigeste qu’on ingurgite aux enfants. Histoire, cette matière passionnante pour qui sait la comprendre et non l’apprendre. Je dis souvent, que l’histoire est comme la ratatouille : Enfant, nous n’aimons pas, adultes, nous apprécions. Bien sur, tous les goûts sont dans la nature, et il y a eu, il y a et il y aura des enfants et des adultes pour me contredire. Je ne recherche pas une unanimité ou un consensus, j’exprime mon opinion, mes opinions. Histoire. Domaine fascinant, des périodes différentes pour des goûts différents. Des lieux et des Hommes, des vies, des destins en tout genre.

D’abord fasciné par les Romains, les Gaulois, les Egyptiens, les Grecs, bref les temps anciens et même antérieurement puisque enfant j’adorais la préhistoire, je visitais les grottes nombreuses de ma région. Puis vint la passion de notre royauté. Complexité des héritages, généalogie numérique aux prénoms peu renouvelés, différenciation des branches aux termes peu évident dont j’ai compris la clé que fort récemment. Orléans, Valois, Bourbon, Capet, Dauphin, que de termes subtils pour qui sait les décoder…

J’ai appris à aimer comprendre les rouages royaux grâce au petit écran. La magnifique série des Rois maudits que nous regardions sur la télévision noir et blanc familial… J’adorais, comme beaucoup d’enfants, les châteaux, forcément forts, les costumes magnifiques, les belles dames en tenues élégantes (déjà !), les épées symboles lourds et tranchant du pouvoir. Les intriques emmêlées, les personnages nombreux et ressemblants, voilà nos belles séries policières de l’époque. Récemment remise au goût du jour, éclatante de couleur, de génie, de volume et de puissance, cette belle série fut dépoussiérée. La passion et l’âge aidant, je m’y suis plongé corps et âmes, fondant dans l’histoire, retrouvant l’Histoire. Dès le dernier épisode, je courus acheter les trois volumes de l’œuvre de Maurice Druon. Quel plaisir, quelle délectation tout y est : moyen âge, courtisanes, reines éplorées, princes sans royaume, templiers, trésor, guerres, intrigues, trahison… c’est bien là, notre Histoire, c’est bien là l’Histoire.

Porté par mes racines et ma belle région, mes lectures ont pour cible les cathares, les templiers, la ruralité, le monde terrien. Récemment j’ai entrepris un pavé de 1116 pages sur Louis XVI. Impressionnant, tant le monde actuel dans sa version politique ressemble comme deux gouttes d’eau au monde de notre dernier Roi. Intéressant quand on songe à rupture entre royauté et république. Encore l’Histoire, encore notre Histoire.

Pour l’instant, je suis à la partie haute de la période qui m’intéresse le plus. L’Histoire récente me branche moins, mais quelques épisodes commence à titiller ma curiosité… Mon esprit est ainsi, cherchant toujours à voir, à lire, à apprendre des bouts de choses, des sujets variés, dans des domaines parfois opposés…

Humain parmi les humains, j’aime à m’intéresser.

Touche à tout de la culture, je vogue au gré de mes lectures.
Scientifique dans l’esprit, j’aime à comprendre les techniques, les raisons qui ont fait que, le pourquoi de la chose. Mon esprit n’est ni cartésien ni irrationnel, juste ouvert à toutes formes de philosophie et de vie. J’aime la vie dans son ensemble. Il n’y a pas de limite entre sciences naturelles et sciences occultes, énigmes de l’histoire ou énigmes de la vie.

Peut-on avancer sans mettre en doute nos acquis, nos enseignements, nos doctrines, nos principes ?

J’en doute. J’aime à croire. J’aime à douter. J’aime à m’expliquer. Je n’ai ni l’envie, ni le temps d’explorer tous les sujets, de creuser, d’approfondir au maximum. Je ne suis pas chercheur, mais trouveur. Je trouve l’explication qui me sied, je trouve le sens à mon intuition, je crois à cette connaissance incluse au fond de soi. Simple porte à ouvrir, sens à développer, vision personnelle des choses…

Ainsi je suis, ainsi je reste.

Sablier

Encore un matin, encore un lendemain.
Course effrénée du temps, nous glissons tous dans le sablier géant. Ce sable qui se dérobe sous nos pieds, cette impression de couler, cette vision étouffante de la vie, je l’ai eue, je l’ai connue. Et puis des mains sont arrivées, des mains ont retourné ce sablier géant, des mains ont secoué le sable à l’intérieur et moi avec. Merci.

Me voilà, nageant, surfant sur ce sable doré qui me rappelle toi, mon doux sable atlantique, qui me manque et qu’il me tarde de sentir filer entre mes doigts devant ces couchers de soleil sur ma plage sauvage… Instants de méditation, ouverture à l’âme, flux et reflux berçant mes pensées, combien il me tarde d’y retourner…

Me voilà, vivant et secoué, chaque jour plus fort, chaque jour plus ouvert à ce monde, chaque jour ayant plus d’envie de vivre, de connaître, de rencontre, et… trouver.

Me voilà respirant, cet air pur et frais, car cette année, même juillet nous inonde de fraîcheur ! J’ouvre grand mes poumons, j’en nettoie la moindre alvéole, je respire de la bouffée du nouveau-né, celle qui brûle, qui vous arrache un cri, synonyme de vie.

Me voilà tremblant, redevenu débutant, marchant seul sur le fil de la vie. Des mains se sont tendues, seront-elles les bonnes ? Amies ? Plus ? Merci de la tendre, cette main hier inconnue, merci de ne pas attendre pour la refermer sur la mienne tremblante, j’ai envie de les connaître mieux ces petits doigts fébriles, envie de croiser nos destins.

Me voilà vivant, tout simplement. Même la machine interne a compris. Dernières analyses, derniers résultats, l’aiguille sort de la zone rouge, du mieux, du positif, de la force qui renaît en moi. Merci à toi, ma belle amie, garde longtemps cette force, cette passion qui t’anime et sache que je serais toujours là.

Encore un matin, encore un lendemain. Mais ce lendemain est aussi un hier, car le plus beau à vivre c’est demain.

Quand le virtuel devient réel

Nouvelle vie, nouveau départ. Pour éviter de ruminer, pour voir du monde, pour bouger, pour vivre et exister, ...bref pour plein de choses que je ne sais pas trop finalement, je m’étais inscrit sur un site organisant des sorties en tout genre, culturel, sportif, loisirs, détente… De temps à autres, une grande soirée est prévue pour faire connaissance avec les nouveaux inscrits et bien sur avec les anciens prêts à les accueillir… Depuis mon inscription à cette sortie, je voyais le nombre d’inscrits possibles sans cesse augmenter jusqu’à arriver à 320 personnes… De quoi hésiter fortement, moi dont la timidité naturelle me fait fuir la foule. Mais bon, ayant eu la chance et le privilège de faire la connaissance d’une charmante amie, nouvellement inscrite, et, l’union faisant la force, nous voilà donc motivés pour être intronisés. Nous partîmes deux et par un prompt renfort nous arrivâmes 300 au bar… Enfin, nous y voilà…

Bon, pour prendre le taureau par les cornes comme dirait quelqu’un que j’aime bien, nous voilà à faire la queue pour être étiquetés, labellisés, lien entre pseudo et prénom réel. Enfin des visages, des corps, des personnes sous des pseudos vus, connus, lus… Joyeux catalogue poétique, du pseudo simple et concis au pseudo poétique ou alambiqué dont même l’auteur n’en maîtrise plus le sens… Cacophonie des noms, défilés de visages qui nous semblent connus, me voilà donc à la première grande soirée depuis mon inscription.

Premier émoi : une copine de randonnée… Salutation, discussion, gêne de me voir là, de ne pas savoir si on peut en parler ou pas… Bien sur, je l’ai rassuré. Mon retour à la vie me donne des ailes, la clarification des situations me libère et m’aide désormais à avancer. Oui, je suis là, oui je suis seul, oui je vis !

Un autre visage reconnu, une secrétaire de chez nous. Discussion très sympathique, présentation d’une autre secrétaire dont effectivement le visage m’était familier… Me voilà donc dans la grande famille des esseulés toulousains… Rapprochement des verres, prise de connaissance de nos voisines de table, agrandissement du cercle, nous voilà moins seuls…

Pourtant je replonge dans mon jeu favori. Mon cerveau se déconnecte, je deviens transparent, je voyage de table en table, de visage en visage, je scrute, je cherche, je recherche, je devine, je soupçonne des vies, des destins, je relativise sur le mien, et, pour la première fois depuis longtemps, je suis bien. Une voix trop forte, une tenue, une attitude, toutes ces petites choses qui font aimer ou rejeter une inconnue… Hasards de la vie, vous êtes les plus forts ; Sur nous à chaque fois, vous laissez vos empreintes. Je regarde aussi le ballet des requins, nageant dans leurs eaux troubles, tournoyant autour de leurs futures proies…

« tiens ! Salut ! c’est moi Machin ! Euh, c’est quoi ton pseudo ? Ah je croyais que c’était Unautre ! Excuse-moi, tu as un sosie sur le site ! » Pas mal comme introduction. Ah là là… Que fais-je là ? Ronde des dragueurs, ballets des chasseurs, ma présence à cette table entouré de fille déroute et intrigue…

Les anciens censés nous parrainer m’ont oublié. Tant mieux pour moi. Pas pour ma compagne d'infortune. Entraînée par un faux parrain, retrouvant un vrai, présentée à tous les inscrits, la voici connue en terre inconnue. La voilà de retour, emmenant avec elle une amie virtuelle me cherchant à l’opposé de la terrasse. Merci ! Présentation, discussion lancée, je quitte mes pensées pour faire connaissance. Que de goûts communs ! Trop sympa ! A croire que cela n’était pas possible ? Et pourtant. Je ne suis pas seul à aimer tel ou tel chanteur, tel ou tel texte. Je ne suis pas seul à aimer telle ou telle soirée. Au fil des mots, la confiance, l’envie de connaître et de partager. Au fil des mots, des pas de plus vers la vie.

Bientôt nous voilà au terme de la soirée. Peu à peu la foule disparaît. Le temps pour nous de partir, le temps pour nous de rentrer. Jouant à cache-cache avec nos voitures, retour dans la nuit vers nos domiciles, retour à la vie virtuelle et prière cathodique au dieu du net…
Retour à la virtualité…

Promis, je reviendrai à une de ces soirées.
Promis, je reviendrai défier ma peur de l’inconnu, goûter au plaisir de connaître l’inconnue…

Espoir

Il y a parfois des heures grises dans nos vies, parfois des heures sombres et obscures au point d’imaginer que ce sont là les dernières. Faiblesse de l’homme, facilité de la fuite, oui, j’ai envisagé cette solution là. Mea culpa !
Au nombre de mains tendues, parfois inconnues et donc encore plus touchant à recevoir, au nombre de messages reçus, tantôt émouvants, tantôt drôles, tantôt coléreux, j’ai mesuré combien cette terre si vide et si triste était peuplée de charmantes personnes, sensibles, humaines tout simplement. Découverte phénoménale : sur cette terre, il existe encore des traces d’humanité ? Chouette, allons y faire un tour ! La mort peut bien attendre, la mort peut bien m’attendre, cela fait déjà un bout de temps qu’elle m’attend ! Depuis ma naissance en fait. Mais que diable, elle peut bien attendre encore un peu, genre quelques décennies, voire un siècle de plus ?

Me voilà donc revenu parmi les vivants, d’abord parce qu’une vie sera trop courte pour remercier tous ces anonymes devenus amis d'un soir ou d'une vie, liens virtuels au réconfort bien réel. Je ne citerai pas leurs noms, par peur d'en oublier, parce que mes yeux et mes neurones trop brouillés non pas vu et retenu tous ces noms, et puis, je sais aussi que certains préfère la non publicité de la grandeur de leur âme. A vous tous merci ! Ce mot est bien faible pour dire vraiment ce que je ressens.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce qu’une vie sera trop courte pour découvrir encore le genre humain, la magie des échanges, la joie des rencontres, virtuelles et réelles. Sortir de la toile, se rencontrer dans la vraie vie. Dire combien j’ai apprécié cette visite amie dans un triste samedi serait hélas bien mal retranscrit dans des mots. Merci encore de ta venue, de cette discussion, de ce moment hors du temps, j’espère simplement que ce n’est là qu’un tout premier d’une longue cordée, longue, trop longue pour cette vie.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce qu’une vie sera trop courte pour retourner un dixième des ondes positives que j’ai pu recevoir, pour réconforter ceux qui traverseront aussi des coups de blues, pour vivre, aimer, partager, pour rencontrer et prolonger les discussions démarrées.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce qu’une vie sera trop courte pour exister et vivre, pour comprendre, pour apprendre à aimer. Eternel débutant, je serais toujours. Pourtant aujourd’hui je me sens prêt à remettre le tablier, à remonter les marches de la vie, espérant croiser une étoile et voler avec elle vers un firmament. Peut-être l’ai-je déjà croisé ? Alors, s’il te plait revient vite me voir, alors s’il te plait redonne moi espoir.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce qu’une vie sera trop courte pour voir évoluer notre amour en amitié, pour garder et développer encore notre complicité. Merci encore d’être là, de ce dimanche passé parmi les tiens, de cette discussion sincère et belle entre vieux copains, rendant à l’évidence une chose trop évidente qu’une accumulation de mauvaises nouvelles m’ont empêché de comprendre ce vendredi soir. Pardon.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce qu’une vie sera trop courte pour humer l’air frais, les odeurs de nature, de linge lavé, pour entendre les cris des enfants, pour sécher les larmes coulant sur bien des joues, pour entretenir la flamme au fond de chacun de nous, pour continuer à vivre tout simplement.

Me voilà donc revenu parmi les vivants parce que si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie, tout simplement.

Je sais bien peu de chose, mais je sais que rien n'est jamais acquis, que tout repose sur les trois forces que sont l'amour, la complicité et le dialogue. Entretenir ces trois forces là, c’est faire de l'éternité un bien court moment à passer.

Essayons simplement, positivons chaque instant et entretenons le feu sacré de l’amour et de l’amitié. N’ayons plus peur de nos sentiments, sachons les dire, les exporter, apportons cette chaleur, donnons l’espoir.


Espoir, quel joli mot, quelle douce lumière dans la vie.

Rappel ?

Waow !
Que de messages de soutien, d’énergie positive reçue.
Me voilà presque devenu cabotin, prêt à remonter sur la scène pour le rappel… Je ne sais pourquoi, je pense à cette chanson de Françoise Hardy, reprise par Natacha Atlas et que j’ai de nouveau entendu en regardant le DVD de Belphégor avec la sublime Sophie Marceau… Je me permets de citer les paroles tant elles me bouleversent et me font réfléchir à ma vie, à nos vies :

«On est bien peu de chose et mon ami la rose me l’a dit ce matin
A l’aurore, je suis née baptisée de rosée,
je mes suis épanouie heureuse et amoureuse au rayon du soleil
Je me suis fermée la nuit, je me suis réveillée viellie
Pourtant j’étais très belle, oui j’étais la plus belle des fleurs de ton jardin
On est bien peu de chose et mon ami la rose me la dit ce matin
Vois le dieu qui m’a faite m’a fait courber la tête
Et je sens que je tombe, et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu, j’ai le pied dans la tombe, déjà je ne suis plus
Tu m’admirais que hier, je ne serais poussière pour toujours demain
On est bien peu de chose et mon ami la rose est morte ce matin
La lune cette nuit a veillé mon amie
Moi en rêve j’ai vu éblouissant les nuits son âme qui dansait
Bien au delà du vu et qui me souriait
Croit celui qui peut croire, moi j’ai besoin d’espoir sinon je ne suis rien
On est bien peu de chose et mon ami la rose me la dit ce matin
Vois le dieu qui m’a faite m’a fait courber la tête
Et je sens que je tombe, et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu, j’ai le pied dans la tombe, déjà je ne suis plus
Tu m’admirais que hier, je ne serais poussière pour toujours demain »

Passage éphémère sur cette terre, voilà bien mes idées d’hier. Des messages reçues, du soutien, des engueulades parfois, voilà bien de quoi me faire retourner pour un tour sur cette virtualité en espérant qu’elle débouche aussi sur des bonheurs bien réels. Je crois et je veux croire en 2008, car le 8 symbole de bonheur et de réussite chez nos amis asiatiques m’inspire confiance… Un huit infini…


Allons courage, redressons la tête, préparons nous à affronter ce monde sombre agonisant pour mieux renaître à la lumière.
Espérons.
L’espoir fait vivre.
L’espoir.
Tant de belle choses dans ce mot, sûrement pas une rime à noir, ni à bonsoir, ni au revoir…
Espoir rime avec croire, et croire, c’est avancer, car on veut toujours savoir ce qui se cache derrière cet espoir.

Faites moi une petite place, je reviens parmi vous, en morceaux c’est sur, mais c’est de votre ciment dont j’ai besoin.
Toi aussi ma belle. J’ai besoin de toi, de ton bonheur. Bisous

Au revoir !

Voilà, le temps est venu de prendre congés. « Tourner la page, changer de paysage » disait Nougaro. Beau et facile.

Voilà, enfin ce soir, une réponse de ta part, ferme, définitive, sans équivoque aucune.
Voilà, ma journée aujourd’hui. Mal démarrée, mal engagée, des soucis de boulots, des soucis de vie, de santé, je suis parti chercher du réconfort et un espoir près de toi. Usé, fatigué, j’ai percé tes murs, fixé tes étagères dans ton chez toi qui ne sera plus jamais mon chez nous. Bien sur j’ai râlé, énervé par ma journée, plus qu’à râler après toi, ces raleries de raleur invétéré étaient des appels au secours des mains tendues… Jamais prises, jamais relevées. Bien sur, tes mots lâchés ont percuté, bien sur j’ai compris. J’ai enfin compris ce soir ce que je me refusais de voir. C’est moi qui ait rompu de fatigue de lassitude, c’est moi qui revient, qui supplie, c’est toi qui rejette. Je ne suis plus un amour, je dois être un ami. Pourtant, depuis cette terrible date, j’ai morflé, réfléchi, enfin compris que mon amour pour toi était bel et bien là, bel et bien grand, tandis que toi tu faisais le chemin inverse. Nouvelle vie, nouvel appartement pour toi, nouvelle vie… pour moi.

Et voilà encore une année de 7, (tiens je vais le rajouter à mon texte des chiffres).
67, maladie, 77, décès de ma grand-mère d'adoption, 87 décès de mon grand père maternel, 97, séparation, 2007, genou, mâchoire, sang qui s’appauvrit, séparation, boulot….
Voilà mes 7 de malheurs…

En écrivant mes textes, j’ai réalisé combien tu ne savais rien de moi, tandis que je savais beaucoup de toi. Petite fille blonde filmée en super 8, combien tu m’as émue, combien je t’ai aimé et combien je t’aime. Ce soir, tu n’as pas vu mes larmes, tu n’as pas compris le drame de notre vie, ou bien, tu l’as trop bien compris.

Ma vie est encore a une phase difficile, un virage serré que je ne sais pas négocier. Sortie de route ? Peut-être, sûrement. Trop de paramètres font que je ne suis plus maître de moi-même : amour, santé, travail… Tout fout le camp.
A quoi me sert ma maison, mes voitures, l’océan sans toi ?
A quoi bon respirer si ce n’est pas ton parfum ?
A quoi bon espérer un rétablissement si c’est pour mieux vivre ton absence ?
A quoi bon ?

Tu m’as invité dimanche dernier à ton anniversaire. Rappel des goûter d’enfants dans le petit salon ou bien rappel de nos années passées ? Je t’avoue être bien plus faible que toi dans cette situation là. Ce soir j’ai compris que je ne serais plus.

Je te souhaite plein de bonheurs, petits et grands, des joies des richesses. Tu es belle et tu le mérites, tu es intelligente, et tu as beaucoup mûrie ces derniers mois. J’avoue en être stupéfait. Bravo, j’en suis fier. Promets moi simplement une chose, mon amour, mon bel amour, ma zazounette adorée, oublie-moi et vis ! Combien je te souhaite de trouver celui qui saura t’aimer bien plus que moi, bien plus que tu n’imagines, celui qui te donnera l'envie d'être mère.
Désolé d’y avoir échoué.
A tous, belle vie !
A tous, plein de bonnes choses…


Bisous ma zazounette, je t’aime.

Denombre des chiffres

J’avais envie de me fixer un thème d’écriture et ma passion des chiffres m’a amené à construire un plan autour des chiffres… D’ou les quelques textes qui suivent…

1 : nous n’avons qu’une vie !

Belle philosophie que cette philosophie là. Certes bien détourné par ceux qui se cachant derrière cette formule justifient leur fuite en avant.
De quoi est-on sur au juste ?
Une seule vie ? Plusieurs vies ?
Sont-elles liées ?
En a-t-on des souvenirs ?
Des unes vers les autres ?

Pour ma part, j’aime à penser que nous avons plusieurs vie, et que les coïncidences d’une vie sont les reflets des épisodes de vies passées. Je suis persuadé que nous passons notre existence (qui est pour moi le cumul de nos vies) à chercher notre complément, notre autre nous-même, notre jumeau céleste. Au fil des vies, nous le rencontrons, comme ami, parent, enfant pour enfin se retrouver et fusionner dans une vie qui sera celle de plénitude. Concept personnel bien sur, et dont je ne cherche nullement à convaincre quiconque, mais conviction profonde…
Donc pour moi, nous n’avons pas qu’une vie ! Thèse et anti thèse, bon alors, pour un premier chiffre (le 1 en plus !) Ça commence fort !
Le un ou l’as ? Le hun hélas ! Aurait pu écrire Alphonse Allais (peut-être l’a-t-il fait ?), un de mes maîtres à penser et à rire… Bon encore une fois mes jeux de mots me reprennent…
Le chiffre 1, symbole de début, obsession des compétiteurs de tout genre, de tout poil. Être le premier, éducation de l’excellence qui depuis tout petit nous pousse, nous formate pour être le meilleur en attendant de naître le meilleur… Rassurez-vous des cerveaux y travaillent déjà, pour le bien de l’humanité… paraît-il…

1, chiffre unique, comme les 9 autres d’ailleurs, ce qui en diminue l’unicité. Diminuer l’unicité du un, tiens voilà une approche philosophique… 1 pour ce premier texte de la série, 1 en tête de série, 1 puis un autre à venir, et d’autres encore à suivre…


2 : chiffre pair, passe et manque

Un titre de casino pour un texte se referant à la vie. Être 2, vivre à 2, un temps qui passe et un manque de toi… Telle pourrait être la définition de ma vie. Encore aurais-je aimé ajouter : « être père » (oui, je sais, encore un jeu de mot !). Mais la vie passe, le temps fuit et tu t’enfuis… Pensées brumeuses, envie de nouveaux lendemains, envies de tendresses, de câlins, d’échanges vrais, toutes ces choses merveilleuses qu’on ne fait bien qu’à deux, toutes ces choses douces qui me font t’aimer, toutes ces choses agréables qui me manquent trop désormais.
2, symbole du couple, de la vie, harmonie corporelle ou nos corps sont bâtis autour de cette symétrie : 2 bras, 2 jambes, 2 yeux… Base de la dualité, base d’une relation, être 2 pour ne faire plus qu’un. 2 nombre amer lorsque les 2 se séparent. 2 nombre magique lorsque la fusion complice se forme et se prolonge.
En cela le 2 aussi est unique. Donc moins unique ?

Duo : musique ou chansons, mélange de voix, d’instruments, harmonies vocales et instrumentales, sensation troublante là aussi de ne faire plus qu’un…

2 aussi comme deux roues, première de nos mobilités, quoique nous démarrions à 4 roues ! Souvenirs émus de mes premiers tours de roues, des kilomètres avalés sans s’en douter, joie du vélo reçu au pied du sapin de noël, compagnon de jeu, moyen de locomotion au temps du collège, lâchement abandonné pour la mobylette (la vrai, pas un cyclomoteur) autre deux roues apprécié et aimé, apprentissage de la bricole et du moteur à explosion…


3 : trio, tierce, tierce, trois

Début de la famille. 1 couple plus un enfant. Prolongement de la fusion, naissance d’une nouvelle envie, centré davantage sur sa famille, celle qu’on créé, distendant parfois d’autres liens familiaux ou amicaux, quand ce n’est pas les liens du couple initial qui explosent. 3, podium des compétitions, classement scolaire et autres, base des jeux de pari, trouver le premier, le second, les 3 premiers… Tiercé, jeu prisé, « opium du peuple de France » disait Renaud dans une de ces chansons. Je me souviens enfant de ces bars pmu, de ces tickets me paraissant illisibles, de cette pince spéciale à encocher le ticket… De ces rêves de gains, du copain du voisin à un ami qui avait touché le tiercé dans l’ordre… Joies fanés d’une enfance heureuse et insouciante…

Trio musical. Mes premiers accents jazzy. Posé à même le parquet, ce vieil électrophone au plateau voilé, au diamant usé passant des disques fatigués aux craquements significatifs. Ampli à lampes enveloppant le son d’harmonies chaudes et désormais désuètes dans une pièce aux dimensions encore respectables. Plus tard, je découvris le chant et appris à chanter à la tierce, accrochant ma voix aux voix amies, superposition des voix, lignes mélodiques, arrangements, alchimie des sons, restitution sonore ou l’on cherche cette voix dont on ne connaît que le son intérieur…

Trois roues : mon tricycle ! En fer, avec benne basculante, s’il vous plait. Siège en tôle, rouge aux roues blanches… Ah là là ! que j’en ai fait des tours de roues dans ma cour, des chantiers improvisés, des courses au jardin pour ramener les légumes… Mobilité absolue, rigolade assurée pour moi bien sur et mes parents attendris.

Trois encore, trilogie, trois couleurs, tricolore, 3 x 8 : les horaires de travail, le monde actif, les chaînes, le monde ouvrier… Trépied, la stabilité par excellence : 3 pieds seront toujours stables, 4 pieds et voilà l’instabilité, la cale à mettre sous le pied de l’armoire, de la table, c’est toujours pour un pied, les trois autres sont stables. Une table stable… Je repense à mon professeur de mécanique, nous expliquant les bienfaits des systèmes triangulés dans le monde industriel, l’équilibre des forces, nous apprenant à les voir dans les ouvrages métalliques : pont, échafaudage, tour Eiffel, charpentes métalliques…
Trois c’est la stabilité donc. Voilà donc un critère d’unicité…

Trois, triangle, trigonométrie. Souvenirs mathématiques, période inconfortable ou l’on regrette le temps de 1515, Marignan et de hiboux, choux, genoux, cailloux…


4 : de quatre pattes à quatre roues

Evolution de l’homme, on naît, on évolue à quatre pattes avant de se dresser en bon homo erectus puis on connaît les joies des tricycles, bicyclettes avec une étape stabilisatrice à quatre roues, puis les deux roues motorisés et enfin les quatre roues motorisés : nos belles autos, nos fiertés, nos passions, symbole de liberté, de puissance, de supériorité.

Quatre, chiffre carré, rigide, droit. Quadrilatère et ses règles obscures, ses lois, ses définitions à apprendre. Carré, racine carré, autres joies de collégien… Magie des nombres, magie du nombre…

Quatre heures ! L’heure du goûter ! Comment l’oublier ? Nutella, confitures maison, tartines beurrées recouvertes de chocolat en poudre… Chocolat chaud l’hiver, verre de menthe l’été… Qu’ils étaient agréables et attendus ces goûter de l’enfance…

Quatre à quatre, la vitesse avec laquelle nous parcourons notre vie. Course effrénée du temps, erreurs de valeurs, choix de vie déments…

Quatre quarts, parfums d’antan, parfum d’enfance, odeur chaude et pâtissière de la cuisine, samedi après-midi à préparer le gâteau du dimanche…

Quatre roues motrices et comportements associés, rouleurs flambeurs dans leurs montres d’acier, écumeur de trottoir et de boulevard, pollueurs de sentiers lors de nos randonnées. Trop peu souvent utilitaire réel, trop souvent moyen d’afficher ou de chercher une respectabilité… Désolé si je blesse, ce n’est que ma pensée.


5 : cinq heures

Cinq heures, la cloche qui sonne, la fin de la journée scolaire, le retour à la maison.
Cinq heures donc, la cloche, la sortie de classe, le long couloir sombre, la grande porte de bois ouverte par la directrice et dehors les mamans attendant leurs enfants…

Cinq, nombre aimé pour sa table de multiplication mais aussi pour ces pièces de cinq francs, somme fabuleuse perçue parfois et qui donnait accès à des trésors colorés… Cinq comme les doigts de la main, c’est si beau une main, deux mains qui se rejoignent et s’emmêlent, demain…

Cinq comme les paroles de la chanson « il est cinq heures, Paris s’éveille… » Mais je doute fort que cette icône de mode se lève si tôt !
Paris sous l’orage : Paris : il tonne… Diable ! encore un jeu de mot laid !
Comprenne qui pourra !


6 : 6e sens, 6eme

6e sens. Je suis persuadé que l’homme en dispose, mais par trop de fainéantise, par trop de confort ce sens s’est émoussé et a disparu. Je suis persuadé que les peuplades les plus reculées de notre monde ont encore ce sens en éveil. Je suis persuadé que certains d’entre nous arrivent encore à le réactiver, à le réveiller, à l’utiliser, parfois sans le savoir, parfois sans s’en rendre compte. Utopie ? Et puis après ? Pourquoi pas ?

6eme. Aïe. Année de rupture. Passage douloureux de l’enfance…

7 : Les 7 péchés capitaux ou capiteux

Sept comme les 7 nains, les 7 jours de la semaine, les 7 péché que la religion a su créer pour rendre l’homme craintif, peureux et donc soumis à l’autorité divine ou supposé divine… Quelques recherches sur le sujet aidant, mes cours de catéchisme sont loin et j’avoue réviser peu le sujet, j’ai retrouvé sur la toile les définitions suivantes (source Wikipédia).
Bon au passage, ils ont même cité les démons associés et les vertus opposables :

la paresse, démon : Belphégor, vertu opposée : L’ardeur
l'orgueil, démon : Lucifer, vertu opposée : humilité
la gourmandise, démon : Belzébuth, vertu opposée : modération
la luxure, démon : Asmodée, vertu : chasteté
l'avarice, démon : Mammon, vertu : générosité
la colère, démon : Satan, vertu : joie
l'envie, démon : Léviathan, vertu : charité

Tout cela a bien sur inspiré la littérature mais aussi le …. 7e art ! Encore un 7 ?
C’est étonnant ou sept étonnant ?

Sept heures, du matin ou du soir, moments fatidiques qui rythment notre vie.

Sept merveilles du monde : qu’en reste-t-il ? Ce monde barge, ce monde fou qui ne sait ou il va, qui brûle son passé sans construire son avenir…

Sept familles, jeu enfantin, pratiqué même en voiture lors des voyages de vacances, sous l’auvent en camping ou autour de la table familiale… Bon, ok, j’avoue ! Seul jeu de carte dont j’ai compris les règles !


8 : un infini dressé ?

Le 8. Rond et lisse, reposant, réconfortant, symbole de bonheur pour les Asiatiques et pour moi symbole d’un infini dressé. Je préfère cette image plutôt qu’un infini en travers de la route, bloquant impromptu la route vers un avenir qu’on espère souriant.Huit heures, du matin ou du soir, autre ponctuation des journées. 8 heures, comme la durée du travail, le résultat d’un combat gagné : la semaine des 40 heures ! Mes journées de lycées, rigides, inflexibles : 8 heures de cours : 4 le matin, 4 l’après-midi.Huit, la longueur du mot binaire, l’octet, qui au cœur du processeur circule transite se calcule se tri se classe et font qu’aujourd’hui nos informations, nos loisirs, notre vie s’active, se cherche, s’exécute, d’un bout à l’autre de la planète.


9 mois, 9 ans…

Le voilà le dernier des chiffres !

9, tout neuf ! Le temps de construire, une vie, un enfant. 9 mois, non pas à attendre mais à vivre, découvrir, apprendre. 9 ans, un bail, pas si long que ça dans notre situation, n’est-ce pas ? Comme une fin de cycle, un passage entrevu vers la dizaine supérieure.Supérieure en quoi d’ailleurs ? Neuf ans qu'on se connaît, 9 mois qu'on ne connaîtra pas, du moins pas ensemble.

Peut-être toi? Sans moi, et moi jamais...

regrets éternels

Mon pays Toulousain

Lundi, ciel gris, la pluie n’est pas loin.
Le vent d’autan s’est tu, trop violent depuis vendredi.
1, 3, 6, 9 jours disent les anciens. Le vent d’autan n’apporte pas la pluie, il repousse les nuages et l’humidité de la méditerranée sur la plaine toulousaine. Lorsqu’il s’arrête, la pluie tombe. Différent.

Et pourtant comme j’aime mon pays toulousain, ces rafales de vent d’autan, vent des fous dit-on, ces journées de cagnas, ces hivers parfois rigoureux d’un seul coup, ces influences océaniques, méditerranéennes, pyrénéennes, espagnoles ou sahariennes parfois qui déroutent le moindre météorologue et rendent plus difficile les prévisions.

Terre coincées entre massif central et Pyrénées, vallonnée, creusée du fleuve nourricier, pays rebelle, pays entier, la mer, l’océan, la montagne à portée de voiture, pays que j’aime, terre de sport, foot, rugby, pays de technologies, terre d’aviation depuis toujours…
Ici est né le petit prince…

Ici le verbe est haut, la rudesse pas loin et apparente pour mieux cacher l’émotion, la douceur la sensibilité, depuis toujours ouverte aux arts qu’ils soient lyriques, féeriques, picturaux, terre de traditions, terre de gastronomie, bien d’autres avant moi ont chanté les louanges du pays toulousain, du midi toulousain.

Comme j’aime ces lectures, ces chansons, comme je t’aime ma terre, mon pays, mon midi.