Le drap blanc


Pour comprendre les choses, il faut les connaitre. Sans savoir, il est très facile de faire un choix de compréhension qui est personnel mais surtout, qui risque fort de tomber à côté de ce qu’on appelle la vérité, même si cette dernière est devenue une espèce en voie de disparition. Pour comprendre, il faut s’intéresser, non pas à ce qui nous intéresse, mais à la totalité du lot, c’est si facile d’être attiré par ce qui brille, par ce que l’on croit voir briller, tout est bien subjectif et relatif dans notre monde. Derrière l’apparente façade calme et tranquille, un rien détaché de beaucoup de courses du monde qui ne sont pas pour autant mondaines, sans qu’il en soit mondain, derrière ce côté placide et nounours, attitude attentive et en attente d’on ne sait trop quoi, mais il arrive aussi parfois que les nounours sortent les griffes, grognent et abois, comme en toute chose, il y a des peluches et des drôle d’animaux bien vivants qui ne sont pas drôle pour autant. Mais qui est-il vraiment ?

L’eau a coulé sous les ponts comme on dit si bien, de l’eau de rivière, froide, gaie, chantante, de l’eau de fleuve, boueuse et tumultueuse, tranquille et presque trop à l’aise dans son grand lit sec, de l’eau de ruisseau, insouciante, tonique et nerveuse, de l’eau de larmes, il en faut aussi. D’un parcours sans embuche, la vie a construit le chemin. Sans embuche, ça ne veut pas dire facile, ni trop facile, ça veut dire sans embûche quoi, des parcours en ligne, se succédant aux autres, sans être rose, ni noir, juste un anodin parcours d’un anonyme au cœur de la foule. Ils sont beaucoup dans ce cas-là. Des chemins où l’on flâne, sans prendre conscience du temps qui passe, ni réaliser combien il passe vite. Des étapes, saines, belles, en bande de copains, c’est si facile quand on est le clown et qu’on sait faire rire. Façade, belle et lisse derrière laquelle personne ne vient voir, sauf un jour, deux jours, quelques jours, des jours, des semaines, des mois des années qui construisent une histoire, une belle histoire, une très belle histoire comme on en lit plein, du style : « ils se marièrent et vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » sauf que cette histoire-ci, si joliment écrite à quatre mains, si joliment construite connut beaucoup de kilomètres, beaucoup de découvertes, beaucoup d’amitiés, de familles, de joyeux moment mais resta stérile et finit par en mourir, avant de ressusciter en belle amitié, enfin….un temps. Les aléas de la vie, certes, retour à l’existence, loup solitaire, hors de la meute, chaque loup ayant construit son foyer en ayant cure d’hier et des rires d’hier, encore plus du clown. Les choses, normales ou non, sont ainsi, elles avancent et nous avançons avec elles, non pas malgré elles. Ecriture. Mots en bloc, mots en page écran, mots en ligne, comme un hameçon qui pêche au hasard des flots d’un virtuel dont il ne savait alors que tous les poissons ne sont pas rouges, et erreur fatale, non, dieu merci, la pêche fut miraculeuse, le poisson fort joli, de quoi arrêter la pêche pour d’autres plaisirs. L’histoire était belle, riche en kilomètre, amusants, riche en projets, enfant, mariage, revoilà les contes de fées. Mais les contes ont aussi leurs sorcières et leurs dragons, le miroir du net n’était pas si net, retour de larmes et coup de folie venant briser la vitre d’une relation in-vitro. Les vitres qui se brisent génèrent des éclats, les éclats génèrent des blessures, et si certaines en surface arrivent tôt ou tard à cicatriser, il en est des plus profondes qui demandent du temps, disons, une éternité. Quiconque n’a pas vécu ce genre de combat contre le dragon ne peut comprendre pleinement combien le monde des bisounours est un endroit charmant, combien la vie est une denrée rare, loin d’être fade et insipide, dont il faut savoir guérir. Plongée. Si les eaux se troublent à l’impact, le courant et le temps les éclaircissent, et si l’air est rare en profondeur, c’est tout simplement qu’il faut en remonter et mettre sa tête hors de l’eau avant de respirer. Un temps pour tout, un pas après l’autre disait le sage. Une vie après l’autre.

Il fait très beau aujourd’hui, et même si les blessures savent se rappeler à son bon souvenir, le retour à la vie, à l’air libre lui sied. Plus de meute, mais ça, c’était le cas depuis longtemps, plus d’émeute, ça serait plutôt fuyons les combats inutiles, un nouveau réseau, de nouvelles amitiés, et un temps de reconstruction, dans un âge de sagesse, les deuils savent apporter la lumière, qu’ils soient ceux des amitiés, ceux des amours, ceux des paternités, ceux des relations. Savoir c’est comprendre, il n’y a rien à espérer, ni à attendre, il y a à vivre et à profiter de la vie, sans excès, sans folie, la folie peut être meurtrière, elle l’a tué un beau soir de juillet, il y a quelques années. Depuis, son fantôme erre, pauvre hère perdu parmi les vivants. Depuis, il est vivant parmi les fantômes des hères qui errent en se croyant bien vivants. Il y a longtemps que la mode n’est plus aux draps blancs.    

Ville ô ma ville


Moi, l’humble toulousain qui de ta brique rouge aux accents rose n’a pu que vérifier les dires ô combien bien écrit de notre maitre troubadour Claude Nougaro, moi qui enfant battit ton pavé dans des courses autrement plus plaisantes que dans tes supermarchés hyper densifiés de ta si proche banlieue qu’elle t’englue dans ses flots vomitifs de véhicules tellement serrés qu’un deux roue trouve difficilement à y glisser ses pneus, moi qui plus tard, le cartable au poing, dans ces temps d’avant les sacs à dos, scolaires ou bien encore de randonnées, jonglais avec des bus et des marches kilométriques pour grandir en toute scolarité, moi qui plus tard encore, m’en revint tester ton goudron et tes pavés sous les roulettes de mes modernes patins au nom anglophonisé, ou bien encore, en mode flâneur l’œil aux aguets, l’appareil prêt à dégainer, moi qui me suis régalé de tes musées, de tes expositions et de tes trésors gratuits d’accès comme la belle salle des Illustres ou Henri Martin sortait d’un nom de rue du Monopoly pour illustrer en fresque la promenade d’un Jean-Jaurès qui n’était pas encore avenue, moi, enfin et toujours, qui suis et sera toujours enfant de ma ville, natif d’aqui comme on dit ici, comme on né ici, capitale mondiale de notre Occitanie, terre rebelle dans la plus belle des rebellions, celle qui oppose et propose au lieu comme de trop souvent en d’autres terres, s’opposer et crier, râler et s’opposer. Quand bien même le verbe est haut, la colère n’est pas méchante ni armée, juste gonflée au vent d’autan, les accents sont toniques, la roche qui les aiguise est née plus haut dans les sauvages Pyrénées, arrachée à sa terre par les flots de dame Garonne alors en jeune âge, elle nage et roule, se polit sans se flétrir, s’adoucit sans se ramollir, devient un noble galet qui sait si bien s’ordonner en rang pour bâtir entre deux couches de briques rouges arrachées à la terre d’ici, ce trésor architectural qu’on nomme le mur toulousain.

Oui, je suis du pays, de celui-ci, avec dans mon sang des mélanges étonnant, des richesses héritées de mes lointains ancêtres comtes de Toulouse, qui avaient dressé la carte de leur résidence entre océan et Italie, c’est ainsi que j’aime tout autant le Mistral en Provence que l’autan en Lauragais ou bien encore la fougue des vagues océanes qui ne verront jamais la place du Capitole. Ma ville est un joyau, dont il faut prendre le temps d’ouvrir l’écrin jusqu’au cœur de ces ruelles pour en admirer l’éclat, et si les éclats de voix vous font peur, tant pis, les pierres taillées nécessitent un sertissage pour pouvoir être portées. Les voix portent, les accents s’échangent, de moins en moins certes, tant pis pour ceux qui n’ont pas admis la richesse des diversités. Cela faisait longtemps que je n’étais venu la visiter, par manque de temps, par manque de fait, juste parce que comme pour toute chose qui est près, pour toute personne qui est proche, on se dit qu’on a le temps d’y venir, le temps de se voir, jusqu’au jour où…. Hier soir, l’occasion était belle, une soirée à l’autre bout de la ville, ma ville, dans son temple des hauteurs où même l’Olympe peut aller se rhabiller, car ici on vise plus haut, plus fort, plus grandiose, le monde ne suffit pas à porter la technologie « made in Toulouse », c’est l’espace qui est notre royaume, les comtes de Toulouse peuvent être fiers de leurs descendances, dommage de ne pas faire flotter le drapeau d’Occitanie à côté du tricolore emblème de la république. 

La cité de l’espace, espèce d’espace ou se côtoient Ariane, cinquième du nom, Mir, non, pas la lessive, ni ce personnage d’Achille Mir, non, plutôt la station spatiale et spéciale, des bouts de Lune, des bouts de Mars, des leçons de choses, des expériences inédites loin d’être interdite, le tout en cercle privé et en accès libre, mes premiers pas sur la Lune ou bien encore, météo à la une…. Mais y être, nécessita un parcours du combattant, celui d’un con battu par trop de ces bouchons dont on a l’impression qu’ils sont perpétuels voire même amibien, cela me rappelle mes premières leçons de sciences et vies, la division cellulaire qui transforme une amibe en deux, puis quatre, puis….. C’est cela les bouchons, ils se divisent, prospèrent, étouffent et broient le temps des automobilistes qui se mettent à broyer du noir. Les deux périphériques étant englués, c’est par le cœur de la ville qu’il fallait passer. Mais là… Si Nougaro parlait de trottoirs éventrés sous les tuyaux du gaz en se demandant si c’était là une bulle de jazz jaillissant des tripes, non, les travaux ont pour noms tramways, parkings, délires et autres blessures dans la chair usée de ma vieille ville qui peine à s’en remettre. Certes, tu n’as jamais été faite pour l’automobile, mais là, entre le nombre croissant d’habitants motorisés et le nombre décroissant de tes voies utilisables, cela revient de l’exploit et on se plait à rêver au temps bénis où nous volerons, du verbe voler, ah oui, zut, c’est le même, bref, vous l’aurez compris, je parle comme l’oiseau, enfin, pas la pie, puisque la pie chante certes, elle vole aussi et en plus, elle vole. Qu’il est triste de voir ces crevures, ces barricades bâties à la hâte à coup de planches autour des troncs âgées des nobles platanes des allées Jules Guesde, le jardin royal, le grand rond et le jardin des plantes réunis par leurs tentacules de passerelles doivent s’en asphyxier de terreur, car si les planches enserrent le tronc, qui protège et hydrate les racines fortement ébranlées ? Un moindre mal lorsqu’on voit le square Charles de Gaulle à l’arrière du Capitole épilé de ces arbres majestueux. Le pire est que cette ville fut équipée de tramways dans un temps peut-être au fond prémonitoire, l’histoire est un éternel recommencement comme pourrait dire un Maya, un temps pas si lointain puisque celui des générations précédentes, où l’automobile était un luxe et donc absente ou presque du décor. L’auto a chassé le tramway, le tramway chasse l’auto, enfin, pour l’heure, il la traque, il la comprime en des voies au bord de l’implosion. Cette ville n’est pas faite pour cela, seul le métro a su en irriguer le cœur sans en enlaidir l’épiderme. En attendant, c’est désolation et abnégation, temps de transport à rallonge pour des courses où les transports en commun ne servent à rien, comment peut-on concevoir un tracé de métro qui ne desserve pas des lieux appelant l’affluence ? Quelle influence a-t-elle donc pesée ? Cité de l’espace, stadium accueillant les matchs de football, stade Ernest Wallon aux sept-deniers accueillant les matchs de rugby jusqu’à l’aéroport drainant de plus en plus de voyageurs, autant de lieux sans liens sur l’épine dorsale des transports en communs rapides et faiblement polluant. Il est du bon sens en toutes choses, sauf dans l’oubli. Dieu merci, ces gangrènes ne sont vivantes qu’en heures de pointes et comme dirait l’ami Richard Bohringer, c’est beau une ville la nuit, lorsqu’on peut s’y promener, lorsqu’on la traverse dans la grande largeur de ces artères exsangues du flot contaminé et contaminant de nos véhicules ralentis. Bientôt les insectes jaunes qui te déchiquètent et dévorent tes entrailles partiront en d’autres migrations, j’ai hâte de te découvrir sous tes nouveaux habits. ô Toulouse, ô ma ville, ô moun païs !          
   

Les boeufs, la chouette, le chat et la souris


A trop jouer au chat et à la souris, on se fait griffer, et si cela fait sourire la souris, le chat miaule et donne sa langue au chat, enfin non, sinon il faudrait deux chat et si deux chats sont là, terminer de la souris, à moins de prévoir plus de souris ? Cela dit, si la souris sourit, mettre plus de souris reviendrait à avoir plus de sourire, ce qui serait une bonne chose, non ? Vous souriez ? Normal, le sourire est contagieux, et oui, il y a toujours des risques avec des sous produits, le sourire étant un sous produit du rire, il produit sont petit effet. Normal, mais contagieux et  c’est tant mieux ! Dans la morosité ambiante, le sourire à peine esquissé fait tâche, et, comme il s’agit d’une tâche d’huile, voilà qu’elle se répand et se met à imbiber les personnes autour, à moins qu’elles ne soient trop atteintes dans leur sinistrosite aiguë.

Sourions, avec ou sans souris, chacun est libre de faire son choix, avec ou sans chat, pour les mêmes raisons, mais il est vrai que s’il est des chats teigneux, il est aussi des chats pitres, passons sur les chats laids, ou même les chats-hue ! Il fait beau, chouette, il pleut chouette ! C’est ça la vie, chat, souris, chouette, seul ou accompagné, bien ou mal, peu importe, la vie n’est jamais que ce que nous en faisons, acteur, moteur, décideur, comprendre, accepter, changer sa verbalité même non alité, c’est aussi se replacer au cœur de l’action ; Ne pas dire « les bouchons me pourrissent la journée » mais « je ne supporte plus ces bouchons ». ça change presque rien, mais ce tout petit rien fait de vous l’acteur et le responsable de votre mauvaise humeur, plutôt qu’elle ne s’égare à chercher son propriétaire dans tous les facteurs possibles et potentiels des bouchons quotidiens, laissant naitre des grandes tirades et des grands discours sur telle ou telle chose, sur la faute à machin, bidule ou bien chose, non, la mauvaise humeur se trouve coincée et mieux, coincée en vous et sur vous. Mieux ? Ah oui, là, vous vous dites il est fou ! Et oui, je suis fou,  il en faut, puisque vous le voulez, je serai votre fou, mais cela ne vous ôtes pas votre mauvaise humeur… Donc, restons dans notre exemple, les bouchons. Ils vous insupportent. Pardon, vous ne supportez plus ces bouchons. Que faire ? Mais vous voilà acteurs ! Partir avant, après, avoir de la bonne musique, se remémorer ces plages de sables ocres, cet océan au vert si unique, ce soleil réchauffant votre peau, cet air iodé, ces énergies reçues…. Hum, que ça fait du bien ! Les bouchons ? Bien, j’y suis, j’en profite, je revis mes moments doux et agréables, je pense à eux et moi dedans. Je me berce de mes textes préférés, je roule plus détendu et je contemple les autos autour de moi, les paysages traversés au pas, c’est fou la quantité de détail que je n’avais point vue. Et me voilà souris à me faufiler entre les véhicules, à franchir le dessous des portails, ou bien chat, à grimper sur les branches de ce gigantesque tilleul, ou bien à faire mon footing sur les murs de clôtures, jouant des droits des hommes à se sentir propriétaire d’un bout de pré carré, ou bien encore, me voilà chouette, parce qu’il fait nuit, parce que j’aimerai bien être nyctalope et non, ce n’est pas une maladie, voir la nuit comme le jour, traverser l’espace aérien l’espace de rien, voler à tire d’aile et s’étirer les ailes en volant, regarder ce mon de d’en bas si petit, si minuscule si coincé dans si peu de place, un bout de goudron et hop ! Les voilà tous collés….

Mais voilà ! Qui klaxonne ? C’est bon, j’avance, c’était chouette de voler et de s’évader, laisser moi le temps de reprendre les pédales, de jouer du levier, j’avance au moins jusqu’au prochain pare choc… La souris est partie, il est vrai qu’elle est capable de se faufiler dans un trou de souris, le chat est parti lui aussi, vers d’autres occupations, d’ailleurs, ça fait quoi un chat ? Chat vire? Chat tond ? Chat pond ? Chat dort ? Nous voilà couvert…. Cela dit, je pense que le chat aimerait bien le faufilé de la souris, et même le faux-filet de la souris à défaut du bœuf. Le bœuf ? Mais que vient-il donc faire ici ? Noël n’est pas encore en vue, serait-il en avance pour la crèche ? Ou bien, serions-nous donc tous des bœufs à se complaire à rouler en troupeaux ? Bon, c’est quand le prochain arrêt, parce que moi j’avais pas fini ma sieste sur la plage au velours de sable bercé par le ronron des vagues belliqueuses, enivré d’iode et doré de soleil, enfin, pas trop, sinon je vais doré rouge, et ça c’est pas de bon ton…  

Gagnant-gagnant


Entre effervescence et saturation, le retour à ce qu’on nomme « la normale » marque ce qu’on appelle « la rentrée » de sa pierre sans qu’il soit nécessaire que celle-ci fut carrée. Le retour aux affaires est une chose imprononçable dans un monde où les affaires sont ce qu’elles sont, et comme il est de bon ton de suggérer plutôt que de dire les choses telles qu’elles sont, ne disons rien d’autres que c’est la rentrée et les suites logiques de la rentrée. Certes, les jours sont courts, les nuits parfois fraichissent brutalement, les routes ne cessent de se remplir de gens arrêtés, ce qui finit par générer ces fameux bouchons, peut-être faudrait-il nommer un œnologue ou bien un maitre sommelier au ministère des transports, mais non, n’en disons rien, pas de polémique Victor, soyons donc dans le bon ton…

Et puis zut ! A quoi bon tourner sans cesse autour du pot alors que le chemin le plus court entre deux points reste la ligne droite ? La franchise, la sincérité sont deux espèces en voie de disparition alors de grâce, sauvons-les, militons pour leur réintroduction, et puis tiens, soyons fou, imposons aussi le retour de la politesse, vous savez cette drôle espèce que d’aucuns nomment « bonjour, au-revoir, s’il vous plait, merci », ça commence à se raréfier, et ce ne sont pas les moyens actuels de communication qui aident en cela. A trop avoir transformé le monde industriel en celui du juste à temps, à trop avoir poussé la méthode du zéro stock, à avoir bâti des règles simples « le client achète et on fabrique lorsque la commande est signée », on a du graver ces principes réducteurs dans les cerveaux des employés et des utilisateurs du grand commerce mondial. Du coup, pas la peine de perdre de temps à dire « bonjour », place à la question directe. Pas la peine de dire « merci » c’est une action « normale » qui a été conduite puisque générée par « notre » demande. La chasse au gaspi, la chasse à la non valeur ajoutée, la course à l’excellence, la compétition à la rentabilité ont amené l’humain à s’auto-corriger pour ne faire que des tâches à valeurs ajoutées, surtout pour lui, l’individu poussant l’individualisation, un individualisme naissant et prospérant tellement qu’il devient difficile d’exercer une activité collective. Depuis longtemps déjà, l’expérience acquise au travers de sorties et d’animation de sorties collectives de randonnées avait tracé une tendance qui est en train de prendre une courbe exponentielle, de moins en moins de monde, de plus en plus de mécontents, ou plutôt, d’insatisfaits, le terme mérite d’être examiné dans son contexte, l’Homme semblant être un éternel insatisfait. A cette tendance c’est désormais associée un comportement « client », les choses sont « dues », il n’y a plus de mesure du côté ludique, amateur et bénévole des prestations, non, j’ai payé, je dois avoir le résultat que j’en attends. Il fut un temps où l’erreur était humaine, l’entraide un comportement de base, la compréhension native, mais ce temps est loin.

Pourtant, nous sommes tous responsables de nos actes, que l’on soit « client » ou fournisseur », que l’on offre un service ou que l’on participe à un événement, sans compter que les rôles si « rôle » il y ait, s’inverse sans cesse durant les multiples phases de nos vies, alors, pourquoi refusons-nous de comprendre, d’admettre, de reconnaitre, d’être solidaire et puis même, pourquoi ne pas voir combien il est des choses plus sérieuses et plus importantes, de reconnaitre les points positifs du moment, pourquoi, de temps en temps, dans sa tête, ne pas inverser les rôles, ou mieux, s’imaginer tierce personne assistant à la réaction, à la discussion mais dans un rôle d’interlocuteur neutre, une sorte d’observateur ? Un petit exercice à faire, même dans les situations les plus basiques de nos vies, discussions parent-enfant, entre collègues, imaginez que vous êtes une autre personne qui assiste à votre dialogue, neutre, hors contexte, que voit-elle ? Que comprend-t-elle ? Accorde-t-elle la même importance aux choses que vous qui êtes au cœur de l’action, partie prenante, refusant d’abdiquer de perdre et d’offrir la victoire à l’autre ? Et si vous tentiez d’en sortir « gagnant-gagnant », en écoutant ce qu’en comprend cette tierce personne ? Et si vous étiez votre médiateur ? Et si….et si…. Et si…..   

Et si VOUS essayez ?      

Pluies d'automne


L’annonce de l’automne met en joie le mercure, le voilà qui fait des bons dans le fin tube de verre, cinq petits degrés le matin pour vingt-huit degrés l’après-midi, une belle humidité matinale à faire croire qu’il a plu, c’est fou. Il a fait si chaud et si soif depuis si longtemps que la Garonne ressemble à un cours d’eau perdu dans un lit trop grand, tandis que les arbres jouent à chauve qui peut, les feuilles déshydratées craquant au sol sous nos pas. Sécheresse ? Le mot me parait faible cette année, cela fait depuis très longtemps qu’il n’a pas plu vraiment, depuis l’été précédent en fait. Le dernier automne fut sec et chaud, le printemps fut neigeux et un brin pluvieux mais dans une époque où la végétation démarre, l’eau qui tombe est aussitôt bue sans qu’elle puisse atteindre et venir renforcer les nappes phréatiques. La neige est venue en abondance tardivement, et là aussi, ce ne fut que fonte rapide, grossissement des cours d’eau et rejet à l’océan. Cet état de sec nécessiterait des jours et des nuits d’eau, des fleuves de pluies en continu pour que remontent nos réserves, mais cela, nous aurions du mal à le supporter. Pourtant, hier fut l’occasion d’aller randonner sous la pluie, dans un joli coin de nos belles Pyrénées, à marcher sous le parapluie, à cueillir les premiers champignons aussi, à rentrer trempés puis à voir au bout de cinq kilomètres de route, du ciel bleu et la route sèche, tandis que nous avons passé la journée à patauger dans la gadoue… J’aime cette magie du temps et des temps, des lieux si différent en tout même relativement proche, curieux et toujours aussi bluffant.

La nature est grande et sait nous montrer combien rien n’est jamais écrit d’avance, pas même au prix de savant calculs par les plus puissants ordinateurs comme tente de le faire la météorologie nationale, il reste toujours cette part d’impondérable, ce libre arbitre qui rédige nos destins de façon bien plus puissante que l’on ne veut bien le croire, il est si facile d’imaginer un belle histoire écrite d’avance quitte à se voir comme une marionnette dont les fils du destin nous font avancer sur notre destinée. Non, les choses ne sont pas si basiques, les fils de notre marionnette, même s’ils étaient tenus par le destin, ne sont pas attachés à nos membres, c’est nous qui les tenons en main, nous qui décidons de les lâcher pour prendre une autre voie, traverser la route ici plutôt que là, juste pour marcher au soleil, juste pour se mettre à l’abri, juste par colère, par envie et par omission. C’est cela la vie, des milliards de possibilités, des milliards de combinaison, des choix en permanence, attendre et voir, agir dans la foulée, agir sans réfléchir, réfléchir sans agir, paraitre plutôt qu’être, c’est puissant, c’est même puissamment beau. Quelle autre étoile a le droit de choisir sa course, de briller ou non, à chaque bout de seconde de sa vie ? Ouvrez les yeux, mesurez votre chance, il est désormais temps de vous en apercevoir, prenez conscience, vous êtes les maitres de votre destin. Et non, le destin n’est pas le synonyme trop facile de fatalité tel qu’on l’entend que de trop. « Il m’est arrivé cela, c’est le destin »

Non, non et non ! Vous êtes vivants, vous êtes arbitre de vos vies, alors motivez-vous à choisir votre vie et même, à choisir de ne pas choisir, mais de grâce, faite-le en conscience. Le temps est venu d’ouvrir les yeux, le temps est présent, le présent est lumière même pour les plus aveugles, même au cœur des ténèbres, la lumière brille devant vous et même sur vous, alors soyez ! Il y a trop d’années de diktat, d’isolement, d’obscurcissement volontaire, trop d’école de l’obscurantisme pour que de génération en génération, la conscience s’est endormie, elle s’est même terrée au plus profond de chacun. Il est temps d’en prendre conscience, il est temps de la réveiller, il est temps de la révéler, enfin, ouvrons nos yeux, nos cœurs, nos âmes, nos chakras dirait qui de droit, c’est l’heure de l’éveil, la lumière en automne, la plus belle partie de nos vies qui commence. Maitre de votre jeu, pas maitre du jeu. Votre choix n’est pas nécessairement mon choix, de même que mon choix n’a ni besoin, ni vocation à être le votre. Il ne s’agit pas de convertir les autres, mais de s’ouvrir soi à sa propre lumière. Il est temps, maintenant. Quels que soient vos choix, ils sont vôtres, ils guideront et surtout, ils traceront votre chemin, ils feront que vous serez vous. Là est l’essentiel. Soyez.       

  

Le chat, la sieste et ...


Il est là, elle s’approche, il semble dormir, allongé dans le hamac, elle observe, guette un mouvement, mais rien, pas un geste. Le vent léger joue sur les feuilles qui frémissent et gémissent tendrement. Le soleil est haut, l’ombre de l’arbre est bonne, bienfaisante, presque rafraichissante. L’herbe tendre respire et exhale ses parfums dans l’humidité de l’air, qu’il est bon de faire la sieste au soleil. Elle est là, toute près, hésitante, intimidée peut-être. Il est las, au creux de la toile, parti peut-être vers le pays des songes, bercé par la musique jolie des feuilles d’été, titillé par des dards de chaleur réussissant à traverser l’épais feuillage, enivré par les senteurs multiples de la végétation autour, une sorte de méditation en lévitation entoilé à défaut d’un ciel étoilé, mais les étoiles sont ailleurs, dans les rêves si purs, si délassant, si porteur de messages, si bons à rêver et cette sieste n’en est que plus réparatrice. Elle sourit de voir ce visage détendu, enfin détendu. Elle observe d’un œil amusé ces cheveux éparpillés sur son front, devenus jouets pour les courants d’air, et ce corps comme blotti dans la toile, enveloppé dans ce drap coloré, le livre encore ouvert sur la poitrine tandis que les lunettes de soleil gisent au sol.

Il est las et dort dehors. Elle est là, dehors et d’ordinaire un rien piquante, mais non, l’heure n’est pas venue, le plaisir est de voir, d’observer, de ne pas profiter d’un moment de relâchement pour…. D’ailleurs, depuis combien de temps déjà dure ce petit jeu qui n’en est pas un ? Sourire amusé. Les effluves poivrés de l’arbuste à côté, la couleur pourpre du feuillage au-dessus, tout était vertige des sens. Qu’allait-elle faire ? Elle scruta l’horizon. Rien ni personne, tout était au ralenti, seule l’eau tombant dans le bassin en cascade apportait un peu de bruit et de vie dans le décor. Un chat rêvassait sous le hamac, c’était le moment parfait pour enfin oser. Allez, un peu de bravoure que diable ! Ni vu, ni connu, et hop ! Envolé, disparue, partir loin, plus loin et le laisser là endormi peut-être à jamais. Peut-être. Après maintes tentative, cela en devenait facile, trop facile, une sorte d’ivresse montant à la tête, l’ivresse des sommets, oui, enfin, être là, tout près du but, savourer l’instant, cet instant qui est éternité où tout est à portée de main, enfin accessible, avoir se pouvoir d’agir mais d’agir quant on le décide, pas avant, laisser le temps défiler parce qu’on en tient les clés, parce qu’on le décide, sentiment d’orgueil peut-être, sûrement même, maitre du temps, que c’est bon ! Le soleil poursuit sa course, cap à l’ouest, son inclinaison lui permet de vaincre l’arbre obstacle, de le contourner par le bas et là, rasant le dessous des feuilles, c’est un dard brûlant qui vient rôtir le visage du dormeur, le chauffant au point de le tirer du sommeil, le voilà maintenant hagard, cherchant à comprendre dans quel monde il est, l’inconscient du champ de la clé des songes, la torpeur de cette phase de réveil et de retour à la réalité. Déséquilibre entre deux états, entre deux temps, entre deux mondes, s’en est trop, le livre choit dans son libre choix. Patatras, voilà qui réveille le chat, lui fait faire un bond et pousser des miaulements de mécontentement. Elle aussi sort de son rêve, fini la maitrise de temps, le temps lui a filé entre les griffes, trop occupée à les aiguiser, à savourer sa victoire avant de mener le combat.

Il n’y a rien à gagner à brûler les étapes, juste qu’il faut du temps au temps certes, mais que lorsque son heure est venue, il n’y a plus de place à l’hésitation ni même à savourer le fumet d’un met qui n’est pas, mais au contraire, vivre et profiter de l’instant, il n’y a pas de fumée sans feu, il faut savoir amasser les brindilles pour que le feu prenne, il faut des étapes, les unes après les autres, tout comme une note de musique succède à une autre qui succède encore à une autre et encore et encore pour former une mélodie. Patatras, le libre choix du livre l’a fait choir, son libre choix à elle l’a fait choisir l’attente et l’attente latente a brisé l’espace temps dans lequel l’action programmée devait exister. Tout comme les fusées bénéficient d’une fenêtre de tir pour décoller, nos actions bénéficient d’un espace de temps pour être, sans cela, nous ne sommes pas. Combien d’hésitation, combien de rêves éveillées, combien de plan sur la comète, de charrues avant les bœufs, d’oubli d’agir, par peur, par jouissance de ce qui va être sans comprendre que sans action, cela ne sera pas ? Il est là, éveillé dans son hamac, le chat a repris ses esprits, tandis qu’elle est partie vers d’autres desseins…
     

En hiver, serre!


Anniversaire :

Evénement cyclique, il a tendance à revenir tous les ans, à moins d’être né un 29 février.

Plutôt comique et farceur puisqu’il s’amuse à rajouter une bougie à souffler au fur et à mesure que l’on manque de souffle.

Quoi qu’on en dise, je n’ai jamais entendu parler de mauvais anniversaire, les gens crient toujours bon anniversaire !

Suite à la disparition des abeilles, et donc de la pénurie de la cire, les bougies ayant tendance à fondre comme neige au soleil, les technocrates ont inventé des chiffres en pétrole, plastique ou autres paraffines, devant lesquels une seule bougie s’en vient représenter la flamme à souffler d’un souffle olympique.

Lors des premières rencontres, il est tout à fait festif de compter les jours qui précédent et de souffler avec force et envie la divine bougie. Ça passe avec l’âge.

Histoire de relancer la flamme, on s’évertue à célébrer les comptes ronds et non les personnes rondes en fin de repas. Là aussi, ça passe avec l’âge.

Mais c’est quoi l’âge ? Deux chiffres se tenant côte à côte dans une sorte de vie commune qui ne trompe personne : à la fin de l’année, ils se séparent.

Il semblerait que chez les Hommes, on profite de l’innocence des plus jeunes pour s’évertuer à leur compter les mois écoulés…

Il semblerait aussi que chez certaines personnes, le compteur se bloque et refuse d’aller au-delà de certains nombres, c’est pour cela que les opticiens accordent des remises en pourcentage équivalent à l’âge. On peut être myope et coquette, mais ça coute plus cher.

Personnellement, je me situe plus souvent entre deux anniversaires qu’au mien. Comme quoi, on tombe plus souvent à côté que dessus, comme pour le loto.

D’ailleurs, j’ai décidé de ne plus souffler de bougie tant qu’une étude sérieuse sur l’état du trou de la couche d’ozone dont on nous parle plus ne sera publiée. J’ai bien pensé à une bougie électrique, mais si elle se révèle nucléaire j’ai peur d’être souffler avant que je ne la souffle, et comme je n’aime pas les champignons…. Encore que j’aime bien ceux de Paris parce qu’ils n’en viennent pas peut-être ? Je me rappelle avoir déjà soufflé sur une bougie électrique, c’était celle de ma mob ! Qu’est que je l’aimais cette bougie, combien de fois je l’ai démontée, soufflée, brossée, nettoyée, remontée pour partir tout deux  dans de grandes envolées bien au-delà du quartier. Un jour elle se brisa, j’ai du la remplacer et je n’ai plus eu à souffler, comme quoi, quelque part, j’étais déjà secouriste, bien que cela me gonflait, je lui donnais son courant d’air pour qu’elle me donne son courant menant à l’explosion. Mais revenons à nos bougies d’anniversaire, enfin, quand je dis les nôtres, je pense aux vôtres surtout….Quel courage ! C’est qu’il en faut du souffle, surtout que certains petits malins placent à travers des bougies magiques qui ne s’éteignent jamais, ou bien encore, ils osent planter lesdites bougies sur un énorme gâteau à la chantilly si légère qu’elle est prête à vous sauter au cou…

Un anniversaire, des cadeaux…. Oui, telle est la règle, encore que cela dépende des anniversaires, de la date, surtout si celle-ci est proche d’une autre date sujette à cadeaux, il n’est pas forcement bon d’être né aux alentours de Noël par exemple, mais le plus important des cadeaux, le plus beaux, c’est de ne pas être seul pour fêter ce jour-là, l’amitié est le plus beau des cadeaux, la famille, qu’elle soit du sang ou bien du cœur reste le vrai bonheur de nos vies. Alors, n’oubliez pas de souhaiter de bons anniversaires à vos proches, c’est le plus pur cadeau qui puisse briller dans une amitié. En plus, ça tombe bien, il y en a tous les jours des anniversaires !
   

Jongles


Après les lettres en moins et les lettres en plus
du genre un vielle chiante et une vieille chante, ou bien encore un trop plein d'air qui rendrait un motel mortel,

place aux lettres inversées :

Une crainte devient criante si on n’y prend garde, à moins d’y prendre du grade.
Une viole se voile…. Oups pour l’opus…
Une carne que ce crane…. A moins que Marie soit maire ?

Parfois, les lettres s’échangent… imaginez donc :

Un lapin sur un lopin de terre….
Un patin ? Un potin ?
On pousse le mousse à l’eau ? Il tousse !
Et bien sûr, la mouche touche et se couche
Ni prêté, ni pressé…


Ou bien les accents manquent, s’échangent, se transforment :
Ce qui nous vaut d’âpres après.
Passons rapidement sur le prés, près d’ici mais pas prêt, ni prêté, ni pressé…


Evidement, la cédille n’est pas en reste, et si elle fuit la maçonnerie devient ma connerie…

Les contrepèteries sans cesse naissent, ma préféré marche en tout sens : il fait beau et chaud.
Les classiques ne manquent pas : des filles folles de la messe, et j’en passe de pas moins grivoises…

Ah ! Cette belle langue française, farceuse à vous faire gaffer ou bien gaffeuse à fous faire farcer ?

Allez, à vos méninges, cherchez un peu de par vous-même, il suffit de lire des exemples tout cuits, c’est par soi que l’on acquiert le mieux l’exercice et la leçon.

Diantre je relis et je vois que la compréhension de "il suffit" ne se traduit pas forcément en "il ne suffit pas" alors que les deux sens ont...le même sens! 

Décidément, le français est un jeu de piste parfois !

Mortel


Au cours de plusieurs échanges, j’ai pu noter combien parler de la mort peut-être tabou, peut-être morbide peut procurer un sentiment de gêne, et au final, faire naitre un sentiment négatif. Ce qui peut-être troublant pour le lecteur devient troublant pour moi parce que ce n’est pas ma perception, ni mon sentiment, vision différente, vécu différent, cultures différentes, si cela peut compliquer certaines discussions, cela en devient quasiment bloquant lorsqu’il s’agit de la mort. Pourquoi ? Je n’en sais rien, une peur reste une peur, panique ou non, le vécu de chacun, son éducation et sa culture ouvre ou ferme des portes, quitte à parfois y rajouter un cadenas ou pire, la murer telle la porte d’un conclave épiscopal. Chacun possède un trousseau de clés, certaines pour ouvrir des portes, d’autres pour déverrouiller un tiroir, trouver l’énigme qui conduira à l’épreuve suivante qui en cas de succès offrira une clé supplémentaire, comme une sorte de « fort Boyard » interne. Comment voulez-vous que nous soyons tous au même stade, au même nombre de clés, avec la même perception des choses, concrètes ou abstraites ? Prendre conscience de cela, c’est acquérir cette clé, comprendre qu’en dehors d’une intersection de perceptions communes il est de chaque côté une zone personnelle qui est zone d’ombre pour l’autre, et pour cause, puisqu’elle n’est ni sienne, ni commune.

En dehors de nos zones communes, un peu de lumière sur ma zone personnelle, tout du moins sur le sujet du jour, ce qui est somme toute normal d’avoir de la lumière en plein jour.  Soyons clair, décidément, la mise en lumière attire les adjectifs lumineux, je ne cherche pas à convaincre, encore moins à faire partager un état de fait, de perception ni à convertir, ce n’est ni mon but, ni mon rôle. Je livre ci-après ma vision des choses, très personnelle, très certainement non partagée, et à partir d’ici, il y a deux choix, comme toujours dans la vie, quitter ici la lecture ou bien la continuer, mais quel qu’en soit le choix, bien entendre que c’est là ma vision, mon avis. A découvrir ou pas, à entendre ou pas.

La mort, puisque c’est d’elle dont il s’agit, n’est pas un tabou pour moi, ni même une attirance morbide comme j’ai pu entendre. La mort est une phase de la vie, une étape entre les vies que j’ai eu la chance de vivre plusieurs fois, dont deux en très peu de temps, histoire de bien imprimer le message, les coïncidences n’étant jamais fortuites. De mes expériences de la mort, le plus douloureux souvenir fut le retour à la vie, non par peur ou crainte de la vie, je n’ai pas non plus cette peur-là, mais parce que l’état de conscience de cette phase de vie qui suit ce que vous appelez la mort était divinement belle et hautement agréable. En parler plus, je pense l’avoir déjà fait, je le ferais si le besoin et l’envie est là, mais pour cela, il faut aussi être ouvert et prêt à entendre.

Je souris d’écrire divinement, il n’y a rien de religieux. Sur ce plan-là, je suis catholique de formation et de traditions familiales, une sorte de parcours imposé dont j’ai toujours rejeté le cérémonial que je nomme folklore dans mon vocabulaire personnel, pour n’en garder que l’essence  même, les écritures et les Ecritures, c'est-à-dire, la version « homologuée Vatican » et les écritures non homologuées, les manuscrits découverts très récemment à l’échelle chrétienne, puisque la découverte date de mille neuf cent quarante cinq et quarante sept au bord de la mer Morte. Ciel ! Revoilà un adjectif sombre…. (Humour). L’approche n’est pas théologique, ni liturgique mais philosophique. De la même façon que je me suis intéressé aux indiens, ceux d’Indes comme ceux d’Amériques, le « s » pour ne pas isoler les indiens du Nord de ceux du centre ou bien du sud, c'est-à-dire pour ne citer que quelques peuples et cultures associées, les Hopis, les Incas, les Mayas, les Aztèques et autres Toltèques, tout comme je me suis intéressé aux civilisations égyptiennes et plus récemment aux esséniens. L’arbre des connaissances est très touffu, remonter une branche entraine vers bien des ramifications, et, aussi loin que les continents ont isolés les peuples, générant de nouvelles appellations puisqu’il faut que tout soit répertorié, inventorié, étiqueté, bref, en dépits des étiquettes collées, des couleurs de peau ou bien des langages et des époques, il se dégage une même racine culturelle, traditionnelle, un e même étendue de connaissances, très développées y compris dans des domaines pointus, tout comme les différentes branches issues d’un même tronc portent le même type de feuilles tant qu’une greffe n’est pas venue contrarier cela. Ce sont de longues lectures, parfois même des relectures, parfois même comme des réminiscences, des pages vite avalées, d’autres au contraire, nécessitant plusieurs passages, plusieurs lectures, pour qu’enfin le voile se dissipe et que le soleil des mots réchauffe la compréhension du texte. L’éveil de la conscience, oui, voilà comment je pourrais expliquer le ressenti, comme si débarrassé de la mort, je retrouvai la vie, pleine, entière, sans peur. Cette forme qu’on pourrait approcher de l’inconscient et de la conscience a influé aussi sur le domaine physique. Conscience dans le sport, l’effort n’est pas « mortel », ni douloureux, juste nécessaire à muscler au plus profond ce muscle vital qu’est le cœur. Ceux qui me sont proches de longues dates savent combien j’ai évolué, par exemple en rythme et difficulté de randonnées, une activité que j’adore. D’autres domaines aussi ont évolué. Voilà pourquoi la mort n’est pas une ennemie pour moi, pas plus qu’elle est une amie. Je ne partage pas du tout ce goût morbide du gothisme ou bien du métal dur, noir, sang, crane et autres tibias n’ont pas ma passion, bien au contraire, mes maitres sont plus Brel ou Brassens, et d’autres auteurs interprètes de leurs textes avec mots et idées, d’ailleurs, ces gens-là aussi ont pas mal écrits sur la mort, relativement bien, sans pour autant les qualifiés de gothiques ou de morbides. Encore une fois, mon approche est philosophique et mon attrait va à la vie plus que jamais. Il faut aussi avoir connu la mort, en être revenu pour mesurer la chance offerte d’être en vie, de pouvoir vivre sa vie, quand bien même on ne la partage pas en tout. Que l’on croit ou non aux karmas, que l’on considère ou non qu’un parcours se fait en plusieurs étapes, en plusieurs vies, on ne peut que comprendre combien sur une seule et même vie, une seule et même étape, on est apte à évoluer, à parcourir un certain nombre d’épreuve, à grandir, à progresser…ou pas, parce que la vie n’est faite que de choix, parce que chaque choix nous fait faire un pas, ici ou là, ici, plutôt que là.
             
La culture judéo-chrétienne a souvent généré cette peur de la mort, alors que la base même de ses écrits parle de résurrection, de nouvelle vie après la vie, donc après la mort ; Elle parle de paradis et les gens ont peur de l’enfer ? Serions-nous donc si tordus pour à se point se contraindre ou bien, des siècles de gouvernance par la force, par l’imposition nous a-t-elle asservi à ne plus voir que le mauvais côté des choses ? Comment expliquer l’engouement pour certains films, certaines histoires, qui jouent de cela ? A-t-on tellement envie de se faire peur ? D’avoir peur ? Je pense à des films comme sixième sens, un joli titre d’ailleurs pour un …sixième sens, un sens défaillant. On aime titiller l’irréel parce que c’est dans ce tiroir-là qu’on a rangé ces choses-là, on aime provoquer cet irrationnel, consulter, lire, braver ses peurs, interroger les êtres partis par des canaux de communications tels que les médiums par exemples ou autres spirites, mais en même temps, conserver sa peur de la mort.

Et puis, merde, pourquoi a-t-on tant d’expression dans notre beau vocabulaire ?

Comment dit-on je suis très fatigué ? Ah oui ! « Je suis mort ! »

Comment dit-on qu’une chose est très comique si ce n’est en disant « je suis mort de rire ! »

Et puis, on peut être mort de peur, de trouille, de faim, de tout plein d’états qui pourtant ne conduisent à ce statut finalement pas si final que cela que par bien des petits chemins. Dire cela, est-il morbide ? Noir ? Sombre ? Difficile à entendre ?  Notre monde est riche en culture, si chez nous le deuil s’habille de noir, ailleurs c’est le rouge, là-bas le blanc, ou bien encore plus loin très coloré. Ici on pleure, là-bas on rit, on joue du jazz, on danse, on crie…. Qui a raison ? Qui a tort ? Pourquoi opposer ? Notre richesse vient de notre diversité, à nous d’accepter ces différences. Je respecte non pas TA différence mais NOTRE différence, parce qu’elle n’existe que par NOS deux visions. Rien n’est jamais tout blanc, rien n’est jamais tout noir, sinon, ça serait mort, il n’y aurait plus rien à faire, et même dans ces mots, nos perceptions sont très différentes, parce que nous n’avons pas forcement la même couleur d’émotion et de ressenti à la lecture de ce vocabulaire.

Le sujet est sérieux mais non grave bien que mortel, l’humour est toujours présent, le mien, personnel. J’ai été long, mais parfois les mots sortent ainsi, l’envie aussi était là. Et en rappel je dirai : Soyons clair, je ne cherche pas à convaincre, encore moins à faire partager un état de fait, de perception ni à convertir, ce n’est ni mon but, ni mon rôle. J’ai livré ici ma vision des choses, très personnelle, très certainement non partagée. Si vous lisez ceci, c’est que vous avez choisi de lire dans ces règles-là. C’est là ma vision, mon avis.

Soyez vivant, vivez et profitez de la vie, de votre vie.

  

« Qui aime la mort aime la vie. » de François Mitterrand

« La philosophie antique nous apprenait à accepter notre mort. La philosophie moderne, la mort des autres. » de Michel Foucault

« La mort est un manque de savoir-vivre. » de Alphonse Allais



Incomprehensions


Ben voilà, c’est la reprise, la rentrée, le retour aux affaires, un temps pour tout, après l’action voilà l’action, éternel recommencement de nos calendriers et de nos vies calculées selon des rythmes saisonniers, le plus bizarre étant que dans l’esprit de beaucoup la coupure estivale est à moitié année alors qu’en fait elle est plus aux deux tiers – un tiers d’une année active dont le dernier tiers se retrouve amputé d’encore bien des jours de congés, d’absences, et autres festivités. Du coup, l’envie et la niaque d’attaquer et de rattraper ses objectifs se retrouvent mis à mal par le peu de temps qu’il reste. Je passe sur la probable fin du monde au vingt et un décembre deux-mille-douze, ça ferait beaucoup de fins au final. Moi qui avait enfin réussi à obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmo, je découvre avec stupeur que c’est enfin d’année, la civile, pas la Maya, c’est quand même ballot, mais bon, ce n’est pas la fin du monde non plus ! Donc, il semblerait que ces braves mayas aient conclu leur calendrier au vingt et un décembre deux mille douze, pourquoi pas, mais pourquoi ? Par manque de place ? Par manque de capacité de calcul ? Par calcul simple, du genre, tiens, comme ça on va se faire poser des tas de questions aux générations futures ? Par clairvoyance, ayant vu dans le foie prélevé à l’autel des sacrifices que les produits à la pomme se renouvelaient chaque année à coup d’espèces trébuchantes, tout comme bien d’autres versions logicielles rendant obsolètes les précédentes et que du coup ils aient eu peur de publier un calendrier obsolète ? Ou bien, ont-ils prévu à cette date une fin de gouvernance et donc d’un système, ce qui rendait inutile de continuer de perpétuer cette vieille tradition des jours comptés en barre quand bien même les barres s’appellent des semaines ou des mois ? N’étant pas maya et ne voulant pas avoir maille à partir avec les dieux à écaille et à plume, (on va éviter le « à poil » toujours soumis à interprétation), j’ai décidé de faire confiance au calendrier de la poste qui même s’il n’est pas sous forme de cachet fait foi. Comme quoi, à défaut de foie, ayons la foi, ma foi, des fois que quand même, le solstice d’hiver ne marque pas la fin complète mais plutôt l’entracte entre deux actes si bien enchainés que nous n’y voyons que du feu.

A vrai dire, cela m’arrange, d’abord parce que la période restante est courte et que de plus les jours qui la composent sont courts. Bon, ok, ils font encore vingt-quatre heures, mais ils dorment beaucoup et profiter de l’extérieur, des travaux en extérieurs sans éclairage diurne se trouve compliqué par la durée légale du travail additionner de la durée létale des bouchons, dans cet heureux monde où tout le monde travaille au même endroit, à la même heure, y compris les demandeurs d’emplois puisque soumis aux mêmes lieux en des mêmes horaires. Et dire qu’il est des zones désertés et par l’emploi, et par le monde, ceci justifiant peut-être cela, et que peut-être, avec un peu de ce bons sens paysan qu’avaient nos aïeux, plutôt que de cultiver et de faire paitre les vaches dans le même espace, on pourrait utiliser mieux les possibilités offertes, surtout que notre époque toute puissante permet de communiquer très facilement et très simplement entre deux points très éloignés, imaginez un peu que l’on arrive à filmer de la poussière sur Mars et d’en voir les images partout sur la Terre ! Sans partir sur des approches d’horaires décalés, de zones de vacances, simplement, essayons de décaler les mètres carrés de bureau, les zones d’emploi, d’adapter l’offre vers l’emploi plutôt que l’emploi vers l’offre. C’est bien la technologie, encore faut-il apprendre à s’en servir, non pas technique mais comme d’un levier pour franchir les obstacles, se rapprocher des gens, reprendre une approche humaine, contrairement à ce qu’hélas nos moyens, nos méthodes, nos réseaux dits sociaux ne font pas ou mal. Il est quand même étrange qu’il faille une grande épreuve, catastrophe pour que la communication retrouve ses schémas humains, pour que l’entraide fonctionne, pour que l’humain reprenne place au cœur de l’humain, tels qu’on a pu le voir, le connaitre, voire le pratiquer aux cours des grandes inondations, tempêtes ou bien encore explosion d’usine, tous ces gros chocs localisés. Le solstice d’hiver apportera-t-il cette vibration ? Je n’en sais rien, je ne suis pas devin, mais tout ce qui pourra ramener l’humain dans l’humain ne pourra être que bénéfique, c’est ainsi que je le pense, les catastrophes ne sont jamais souhaitables. Notre monde a basculé trop vite dans un mode de mauvaise communication en dépit des moyens déployés, si internet est un bel outil il reste trop souvent le mur des lamentations ou du paraitre, hélas pour la crédibilité des informations. A trop vouloir briller tel un miroir, on se retrouve telle une glace sans tain, transparent et sans teint, sans éclat. L’exemple ne fait ni l’exemplarité ni la règle, ma foi dans l’humain me laisse croire qu’il est exception pour en confirmer une règle d’humanité véritable et non virtuelle. Il fut un temps où on disait « à la vie, à la mort », un temps où la mort ne faisait pas peur, un simple passage obligé entre deux vies. Encore faut-il l’accepter, accepter de l’entendre à défaut de le comprendre, ou de l’avoir vécu. 

Souvenance. 

Résonnance. 

Joie.          

Lézard s'amuse


Il y a eu neuf muses et sept arts
Et par cet artifice, chacun s’amuse
A se croire unique et supérieur, bobard !
Le mérite est aux arts dits mineurs
Car eux sont enfants, et innocents
Ainsi ils osent et créent vraiment
Après tout c’est facile, évidement !
C’est l’enfance de l’art !

Comment pourrait-on être en retard
Sur l’homme antique en matière d’art
Voyons comment vite combler ce retard
Dénichons vite, en deux mots, deux arts

Ainsi à la peinture,
Et à la sculpture,
Puis à l’architecture,
Comment ? La danse ?
En musique ?
Ah ! La littérature !
Et le cinéma !

Voyons, voyons….

L’agriculture ? Non !

L’imposture ? Presque….mais non !

La télévision ? Ah ? Vraiment ?
La bande dessinée ? Ah bon ?

Mais quoi ? D’autres encore ?
Les muses s’amusent-elles à se reproduire ?

Jeux vidéo, modélisme ferroviaire,
Multimédia, art numérique….. Allons bon ?

C’en est assez, les arts s’éparpillent,
N’est pas lézard qui veut !

La coupe est pleine, prenons garde de ne pas déborder…



Les temps changent


Les temps changent,
Les modes changent
Et avec eux,
Les Hommes changent,
Mais eux ?

Ce qui hier était loi,
Aujourd’hui devient froid,
C’est comme ça,
Il parait même que c’est de bon aloi,
Alors quoi ?

Il suffirait de s’ouvrir sur le monde
Pour mesurer combien si la terre est ronde
Les choses ne tournent pas si rond que cela
Ce qui est tabou ici est normal là-bas
Alors quoi ?

Doit-on fermer ses paupières ?
Ne rêver que d’un monde à notre image ?
Ne porter le deuil qu’en noir et pleurs
Quand ailleurs il est gai et couleurs ?
Alors quoi ?

Et puis même, il ne suffirait de presque rien
D’ouvrir l’album de famille, celui des siens
Non pas pour y voir photos couleur sépia
Mais pour entendre la vie de ce temps-là
Alors quoi ?

Pleuraient-ils comme on pleure aujourd’hui
Simplement parce que c’est la mode,
Parce que ça fait bien ?

Ou plutôt, parce que ça fait du bien,
Comme cela fait du bien de rire
D’exorciser nos peurs de la mort
De donner une dernière image
A celui qui part pour l’autre rivage
D’une assemblée qui vit,
D’une gerbe de gens multicolores
Plus humains qu’un bouquet de fleurs
Froidement acheté pour un témoignage aux vivants
D’un argent trop facilement jeté et bien mal pensé

Lorsque mon tour viendra,
D’aller voir l’autre plage
De tourner cette page
De partir sur l’autre rivage
Par pitié, ne pleurez pas !
Si ce n’est de rires et en couleurs
Si ce n’est sans fleur
Mise à part dans vos cheveux
C’est ainsi que je le veux

De la musique, des mots, des rires et des chants
De la prose active, la part belle à mes maitres
Ceux qui savaient illuminer même les instants
Les plus sombres, les hases de mal être
Parce que rien n’est plus beau que la vie
Même au seuil de la séparation des corps
Le physique à ses limites, mais l’âme encore
Voyagera et chantera, c’est ainsi que je le vois

A chacun sa vision, ainsi nous sommes...





A quoi servent les fables si nous n'en tirons pas de vérités?


La rentrée… Bon, j’ai testé, et sincèrement, je n’ai pas aimé. Non, un scénario déjà vu, des gens qui courent partout dans tous les sens, du monde sur la route et puis, pour se garer, pas une place ! On se croirait en plein mois d’aout dans une station balnéaire ! Je le sentais bien que ça n’allait pas le faire ce truc-là, j’aurais mieux fait de m’écouter et de laisser la place aux autres. Bon, le décor, plutôt triste, mal aéré, des horaires pas possible et puis le summum : les costumes ! Non mais c’est quoi ce délire ? Où ils ont vus qu’il fallait s’habiller comme  ça ? Et je ne vous raconte même pas les chaussures…. Sincèrement c’est pas le pied, pire, c’est la mort, dire que les claquettes n’étaient même pas usées !

Comme quoi dans la vie, il y a du bon, il y a du moins bon, il y a…la vie ! Des choix, des figures imposées, des épisodes trop courts, des retours qui ne méritent pas d’être cités, des moments et d’autres, des discours et d’autres, c’est un bonheur de pouvoir alterner ainsi les modes de vies, même si certains font mal, un certain temps pour ne pas dire un temps certain, l’important est d’entendre, de comprendre, de fonctionner avec et sans, de trouver sa place, son fonctionnement, de ne cesser de cueillir les présents du présent parce que le passé comme le futur sont deux temps qu’on ne conjuguera jamais au présent. L’année passe, porteuse de leçons, sans espoir, car l’espoir est attente, espérance, focalisation et donc restriction du champ des possibles, parce qu’espérer c’est désirer et s’enfermer dans une vision unitaire d’un monde complexe et riche de sa complexité. C’est étrange combien lorsqu’on dit « sans espoir » le message entendu est « désespoir » alors que cela est justement l’inverse ; Le désespoir nait d’un espoir déçu, ne pas espérer c’est vivre, laisser libre cours au temps, aux choses, aux choses du temps, chaque chose en son temps dit-on, oui, c’est bien cela.

Avancer sans espoirs n’est pas marcher sans but, disons que la promenade est plus bucolique, elle intègre toutes les dimensions au parcours, simplement elle n’attend pas de retour et de ce fait est bien plus encline au retour de ce qui vient sur le chemin, une fleur, un arbre, un papillon, le vent léger, le soleil juste suffisant, que l’action soit éphémère ou bien de longue haleine, c’est un bonheur qui vient aussi et surtout parce qu’on ne l’attendait pas. Le tireur qui réussit son geste maintes et maintes fois répété, peut-il être heureux de la réussite mainte et mainte fois atteinte et bien sûr, attendue ? C’est une mécanique qui se met en place, un entrainement pour accomplir, une attente permanente d’accomplir non plus une geste parfait mais un cent pour cent. Où est l’humain là-dedans ? Ne vit-on pas dans un monde trop fonctionnel, une société trop en mode compétition pour ne pas avoir envie de lâcher du lest et de se donner de la liberté d’être ? Après tout, toute notion de vie est propre à chacun et chacun est libre de vivre sa vie comme bon lui semble, ici, là, ailleurs ou pas, mode ouvert ou fermé sur des objectifs personnels ou non, c’est cela aussi notre plus grande liberté. Reste que la liberté individuelle n’est pas LA liberté mais notre liberté, propre à chacun d’entre nous. Elle se respecte, elle se discute mais elle ne doit pas devenir contrainte pour d’autre, il est bien connu que la liberté des uns s’arrêtent là où commence celle des autres.  Et bien sûr chacun aura sa définition de liberté ; pour ma part, elle est liberté d’agir, de vivre, de choisir, dans le respect et l’honnêteté, dans un rythme personnel et non imposé, elle est ma façon de voir et ma façon d’être, de donner la coloration que je souhaite à ma vie, sans vouloir une ressemblance, sans vouloir vivre dans la compétition du premier à la plage, du plus grand nombre de kilomètre en vélo, du plus grand compte en banque ou bien encore du barbecue à la fumée la plus épaisse, je me fous de tout cela, ce qui ne veut pas dire que je fous du barbecue ou bien du vélo, encore moins des autres. Je n’ai jamais aimé les compétitions, même lorsque je gagnais, ce qui d’ailleurs n’arrivait pas souvent voire jamais. On peut faire du sport pour s’oxygéner sans avoir besoin de faire un temps, de couvrir une distance, d’arriver le premier. Gravir un sommet, n’est pas dans la durée de l’exercice mais dans le bonheur d’y parvenir, de voir le monde d’en haut. Bon, si vous y arrivez de nuit, ça ne va pas le faire… mais comme dit Jean de la Fontaine « rien ne sert de courir, il suffit de partir à point ».

A quoi servent les fables si nous n’en tirons pas des vérités ?        

Récréation


Animer sans haine devient aimer, ou pour faire plus décomposé, « animer » sans « n » devient « aimer ». C’est troublant les lettres et les mots dès lors qu’on aime à jongler avec, on rajoute, on retire, on va, on vient, on glisse ici ou là, c’est une explosion de découverte, un mot derrière un autre, le plaisir de construire en faisant comme en défaisant…

La haine, le « n ». Pourquoi pas. Une lettre qui aime à se multiplier, à voyager et s’installer avec sa sœur jumelle, doubles « n » ici, mais pas là…. Voilà qui change le mot, le sens transforme un âne en Anne par exemple, il n’y a pas de quoi rester dans les annales non plus… D’autres consonnes qu’on sonnent bien dans nos vocabulaires, aiment à aller par deux, tout comme le « m », le « t », ou bien encore le « s », bon, il est vrai que le « s » non doublé ne se prononce pas pareil que le double « s », imaginez un peu le boucher faire mal à l’aise sans ses esses pour suspendre ses quartiers de viandes . Notons au passage, que le pronom possessif devient parfois générateur de trouble : le boucher serait-il maso pour suspendre ses propres quartiers de viandes ou bien, en fait, les quartiers à suspendre ne sont siens que le temps de l’avant-vente ? Diantre, que notre langue est à la fois étrange et prenante, jouissante devant tant de faculté à dire une chose puis une autre sans parfois même varier l’ordre des mots ; Je comprends qu’il soit parfois difficile de suivre et de s’entendre sur le sens d’un discours, mais des maitres tels Labiche ou Feydeau bien après Molière, ont su du quiproquo bâtir des stratagèmes afin que le rire fuse là où les mots furent quel que fussent les pièces écrites.

Et si on manquer d’air ?
Plaire sans air devient une blessure ; Ben oui quoi ! Plaire sans « r » est une plaie, non ? Certes sucrer s’allège et ce change en ….délices, prendre devient plus définitif, une paire devient une paie, moment magique du mois où le banquier retrouve le sourire…. Décidément, ce manque d’air devient étrange et révélateur, alors qu’avec un supplément d’air, un spot en plein air devient du sport ; dois-je encore composer ? Vive l’air qui nous fait vivre !

Plaire sans elle devient paire… Une paire de boules sans doute… Paire sans eux devient pair, voilà qui est important outre-manche, mais sans passer au saxon, restons latin, sans air, histoire de ne pas finir aux latrines. D’autres exemples sans doute ? Vois et aime devient vomis, pas très sympa, un crime par étouffement, donc sans air, deviendrait une cime, bizarre d’oser écrire que cela soit un sommet… Certes, parfois ce sont des voyelles qui voyagent et change le sens des mots. Démo ? Voler avec ou sans « i » reste un crime, alors qu’aimer sans « i » devient amer. Bigre, va falloir aussi dans l’orthographe tenir compte des voyelles, des demoiselles qui viennent colorer l’existence des consonnes quitte à parfois s’associer.

Des exemples, je suis sûr que vous allez en trouver d’autre, plein d’autres, il suffit parfois d’un déclic, d’un attention particulière, d’un sourire singulier pour que s’éveillent des pensées plurielles. Comme le chantait Charles Trenet « il suffit pour ça, d’un peu d’imagination »… Et l’imagination c’est le piment de nos vies, oser partir en songe, même éveillé, rêver, même en plein jour, aérer votre esprit, jouez de chaque menu chose qui passe et vous paraisse anodine dans votre vie, juste parce que votre esprit est trop occupé à des choses autres. Oui, c’est vrai, on a plein de labeur, plein de choses à vivre, à faire, mais rappelez-vous combien les récréations sont constructives : elles permettent de souffler, elles permettent surtout de recharger les batteries pour mieux accomplir les travaux plus sérieux.