Trésors d'automne

Quel temps exceptionnel en cette presque fin d’automne, des températures qui ne veulent pas se les geler, du ciel bleu et un temps sec à faire pleurer ceux qui aiment leur terre, tant elle est sèche et craquelée. Debout de bonne heure et de bonne humeur, non ce n’est pas pour le ski, non ce n’est pas pour les raquettes, non ce n’est pas pour la randonnée, non, c’est pour une virée à la cueillette des trésors d’automne. Qu’il est bon de revenir dans ces coins aimés, ces bois dont autrefois je connaissais chaque repère, un arbre en travers, un ruisseau ici, la limite des fougères là, l’herbe fine juste avant le ressaut, cette belle montée et puis, ce bloc de rocher juste après le vieux houx qui n’en finit pas de chatouiller le ciel de ses feuilles presque sans épines, parce qu’il est malin le houx, plus il grandit, plus ses feuilles, hors de portée des prédateurs ne portent plus d’épines, ces mêmes épines qui me font l’appeler le « ouille », ben quoi, moi je ne suis pas grand ! Ces bois, je les connaissais sur le bout de mes doigts, de pied, bien sûr, car en toute saison, je les traversais, à pied, en vtt, promenade, balade, cueillette, quel bonheur de parcourir et de découvrir chaque fois les miracles de la nature et les dégradations de l’homme. Exit les hêtres, les châtaigniers, les charmes et les rares chênes, place aux forets de sapins, droits, imbéciles, réguliers, bloquant la lumière et empêchant les autres plantes de pousser dessous. Plus rapide, plus facile à suivre, à entretenir. Cela dit, cela a quand même un avantage, les sapins font peur aux chasseurs de champignon, mais les champignons sont issus du mycélium lui-même issu d’un terroir ancien et donc de feuillus, voilà donc comment on trouve des cèpes dit de Bordeaux sous des pins…. Mais chut !

Plaisir, d’être et d’hêtre, marcher, gravir, parcourir, humer, sentir, écouter, et parfois cueillir, car ces bois sont avares en bons produits, encore que sur le nombre de champignons qu’il y pousse, nous en ramassons fort peu du fait de nos méconnaissances. Tout d’abord, le sol, souple, parfois jonché de bois morts, parfois recouvert de ces ronces traitresses qui dès que vous avez le regard lointain s’en viennent enserrer votre pied pour mieux vous faire humer l’humus le nez dedans. Elles sont fines et très dures à rompre, parce qu’elles poussent difficilement, âprement, parce qu’elles doivent résister aux herbivores d’ici, chevreuils, biches et cerfs, d’ailleurs j’ai vu le crane de l’un d’eux, tout blanchi de désespoir, si jamais il venait à vous le réclamer, dites lui bien qu’il est après le troisième chêne en montant sur la droite, juste à côté d’un joli cèpe qui d’ailleurs n’y est plus….. Erreur de parcours ? Non, parcours tout court, on s’est croisé, il m’a plu, d’un coup de couteau assuré il fut arraché à son sol natal pour s’en aller combler un joli panier d’osier tapissé de fougères fraiches. Oui, commençons par là, d’abord les premiers pas, quelques hésitations, quelques bolets bais ici ou là, ces bolets qui font peur parce qu’ils bleuissent au contact du doigt mais qui sont pourtant d’excellent comestibles, et puis enfin quelques pieds de fougères bien droites, bien vertes, de quoi construire un nid douillet aux futurs oisillons perdus en chemin forestier; Voilà qui permet d’y déposer ces trésors d’automne, bolets bai et cèpes vrais, point de girolles ni de pieds de mouton, les russules nous ne les ramassons pas, ni même les jolis rouges à points blanc, amanite tue mouche appelées régulièrement champignon de belle mère. Je n’ai pas de belle mère mais lorsque j’en ai eu une elle était adorable et méritait plus les cèpes que ces poisons jolis…. Ah ces légendes tenaces qui font des belles-mètres des acariâtres et des gendres leurs ennemis !

C’est bizarre comme on rencontre un champignon. On est dans un bois, on choisit d’aller à gauche plutôt qu’à droite, bon, ok, normal je suis gaucher, on contourne cet arbre plutôt que celui-là, par-dessus plutôt que par-dessous, et vlam, voilà que se présente à nous ce chapeau sombre trouant les aiguilles de pins, brillant, sombre, ne demandant qu’à visiter le contenu de ce panier si accueillant, aux odeurs si prenante de ces fougères endémiques. Odeurs, parfums, bruits, sons, quel plaisir ! Le grelot d’un chien de chasse égaré ou non, ce bruit si familier parce que tant entendu, le toc toc régulier d’un pic dont on ne sait s’il est noir ou vert, mais dont on se doute qu’il chercher son déjeuner, les cris perçants de musaraignes en quête de pitance ou simplement causant sur cet automne trop doux et trop sec pesant sur l’avenir de ces peuples des forêts. La vision n’est pas en reste, herbe verte, fine et sombre, fougère mordorée ou bien encore verte par touffe serrées, feuilles craquantes car déshydratées, russules violettes ou bien lactaires beiges, cèpes sombre ou bien bolets bais, c’est tous les sens qui sont en éveil dans une symphonie d’après l’été. Quelques heures de répit aussi et surtout, quelques plaisirs aussi de cueillette et d’offrir en retour sur la ville à des amis ne pouvant profiter de ces bienfaits naturels, bien meilleurs qu’en sachet de tisane. A méditer. Non ?

Fin

Etrange paradoxe que la vie, contraste permanent entre rires et larmes, et même si on peut rire aux larmes ou bien encore pleurer de rire, ces deux expressions restent l’apanage de deux sentiments bien opposés. Deux extrêmes qui sont comme des alertes de limites à ne pas dépasser. Deux bords d’un monde qui reste celui de la vie. Et la mort dans tout cela ? Inquiétude de l’homme qui veut savoir, connaitre ce qui fait toute sa mortalité sans vraiment vouloir y plonger de peur de ne pas en revenir, de peur que cela ne soit que pire que sa vie. Que de contes, de légendes, d’expériences contées pour donner des belles couleurs à cet au-delà. Ces rêves vécus m’ont donné tant de tendresse, de force et d’énergies que le retour à la vie fut vécu à chaque fois comme un cauchemar. Vivre. Mourir. Dualité de deux états, au-delà des émotions, la polarité absolue, être ou ne plus être, là sont les questions de l’homme. Mais après tout, c’est quoi la vie ? Si l’on pose la question à chaque individu, vivant de préférence, je suis persuadé que vous obtiendrez autant de réponses différentes. C’est qu’elle en a des facettes cette chienne de vie ! Elle brille, elle est mate, elle absorbe les rayons de lumières ou elle est d’une noirceur à faire briller les nuits les plus profondes, mais après tout, c’est tout cela la vie. Et la mort ? Ah, la mort, il faudrait interroger les morts pour savoir, mais les morts peuvent-ils parler ? Veulent-ils parler ? Ont-ils signé un pacte de non délation au grand berger ? Et puis, vivent-ils tous la même mort ? La mort à la couleur des nations, celles des légendes, des religions, des endoctrinements qui depuis la nuit des temps lavent les cerveaux humains. Elle est céleste, légère et vaporeuse, blanche, éclatante et brumeuse chez nous, peuple judéo-chrétien. Pourtant, lorsque je la vis par deux fois, elle était couleur, prairie, détente, paisible, sourires, familles et amis, de ces personnes vivantes ou décédées qui peuplent ma vie depuis le jour d’avant que mes parents naissent. Etrange d’être accueilli par ceux qui ne vous ont pas connu de votre vivant, du moins dans notre rationalité de vivant, puisque les vivants de l’au-delà vivent nos vies de leurs vies de chers disparus. Tout aussi étrange est l’absence de peur, l’attirance et le bonheur de les voir en train de discuter avec leur enfant, de partager les sourires et les jeux de ces petits enfants et arrières petits enfants qu’ils n’ont connu que de trop loin. Joies et bonheur d’être mort. Amère tristesse que de revenir à la vie.

Faut-il pour autant disparaitre pour cueillir cette rosée de vie éternelle ? Dites-moi, lorsque la télévision vous montre le linge blanc éclatant si bien plié et repassé, vous précipitez-vous chez le commerçant du coin, ah non il a fermé, je voulais dire vous précipitez-vous à la grande surface du coin pour acheter ce flacon de lessive miracle qui lave, fait briller et repasse vos draps froissés de trop de nuits sans étreintes ? Alors ? Non ? Et vous voudriez me voir tester le contenu d’un flacon de doux élixir du pays des songes pour m’en aller vérifier les dire de mes rêves dorés ? Mais si je fais cela, comment je fais moi pour vous le raconter ? Seriez-vous devenu médium, spirite ou autre grand communicateur qui m’irritent pour venir me tirer quelques renseignements qu’il me sera défendu de vous donner ? Et nous en sortirions fâchés….à mort ! Un comble, non ? Alors j’écris, de mon vivant, non pas ce qu’il faut qu’il advienne de mon corps lorsque mon âme et lui ne seront plus d’accord comme le chantait mon maitre Georges, cela est inscrit depuis longtemps dans la blancheur candide d’un feuillet, à l’encre noire couleur de cendres, celles qui seront lorsque je ne serais plus. Les cendres, c’est léger, ça vole au vent, elles iront rejoindre l’onde iodée de ces vagues qui me bercent et me régénèrent encore. Un peu comme si je me noyais. Une fin, comme un début, on nait dans l’eau, je partirai dans l’onde. Mais s’il vous plait, ne soyez pas trop pressé, j’ai encore quelques heures, quelques jours, quelques mois, quelques temps ou pas, à vivre cette vie avant de m’en aller vivre ma mort. Et puis zut ! Je n’ai pas prévu de carton d’invitation pas plus que de cartons d’évitation de là à prévoir la lévitation, voyons que diable, un peu de raison.

Raison ? Diantre, quel drôle de mot ! Chacun y sonne le sens qu’il y veut, sans avoir ni toutefois raison, ni même tort, n’en déplaisent aux esprits retors, la raison du plus fort est toujours la meilleure disait Jean de la Fontaine. Etait-ce là une expression de ce que sera un jour d’après la République et ses gouvernements majoritaires ? On touche là à la raison d’Etat. A-t-on raison ? Peu m’importe si j’ai raison ou tort, ce qui sonne juste à mon oreille sonnera faux à d’autres, ce n’est pas pour cela qu’ils ont tort, ni même raison d’ailleurs. D’ailleurs, ailleurs, qu’en est-il ? Jongleur de mots, toujours, à raison ou à tort, c’est ainsi, les mots toujours cacheront les maux, jusqu’au dernier, ce mot si court, si bien agencé, élégant de ces droites et de ces courbes, ce mot fin que certains sont pressés de me voir attribuer, ce mot fin que d’autres ne veulent pas lire. Ce mot fin qui n’est pas moi, car après tout, je ne suis pas fin tout de même !

Qu'on se le dise!

Quelques mots écrits à chaud, parce que tout cela me gonfle au plus haut point. Au risque de déplaire à certaines, tout ceci n’est que virtuel., mais :

Derrière ces mots, il y a un être vivant, pas encore mort.

Derrière ces mots, il y a un homme, avec ses qualités, ses défauts, ses envies, ses attentes.

Derrière ces mots, il y a des rires, des larmes, des larmes de rires et d’autres qui n’en sont pas.

Derrière ces mots, il y a la saturation d’un monde devenu virtuel.

Derrière ces mots, il y a la saturation d’un « je clique donc je choisis pour toi »

Derrière ces mots, il y a la saturation d’un « je t’ai choisi donc tu m’as forcement choisie ».

Derrière ces mots, il y a un être vivant, qui certes à choisir d’en finir, mais qui mesure et son parcours, et est à même de faire son bilan, sans besoin des imaginaires des autres.

Et MERDE !

Aimer l’écriture n’est pas être écrivain.

Aimer lire les écrits n’est pas aimer l’homme ; entre les deux, il y a le miroir aux alouettes du virtuel, rêver sur des mots n’est pas prendre conscience d’une réalité, d’un vécu, d’un vivant.

Les écrits sont une chose, la vie une autre, et la vie mérite le respect, sous toutes ses formes, y compris celle de l’auteur de ces quelques lignes.

J’existe réellement, je vis, et préfère les discussions réelles aux fantasmes générés par la lecture.

Et comme disait le brave garde-champêtre en roulant du tambour : « qu’on se le dise ».

Osons!

Après le calme revenu, dans cette forme d’apaisement qui permet le relâchement de l’esprit, la fameuse pause d’intégration nécessaire pour mieux repartir, c’est comme un instant volé au temps, une pause hors du temps, comme si prenant de la hauteur sur les choses on les regarde évoluer, voyant mieux les tenants et les aboutissants de tout ce qui nous parait anodin lorsque nous sommes pris dans le tourbillon. Bizarre comme impression, la dépression après la pression, pas de quoi en être déprimé, non, plutôt amusé, même s’il n’y a rien de drôle dans tout cela. Quoique ? Et si la clé était de ne voir que le bon côté des choses ? La fortuite mise en place des événements, le trouble des coïncidences, ces formes de rappels d’information importante à retenir. Retenir. Oublier. Equilibre entre deux, on avance et on apprend par l’expérience, le chemin est parfois sinueux, du moins le parait-il mais au fond, qui connait par avance ce pour quoi il était destiné ? Evolution, parcours de l’homme, ainsi va la vie, des alternances sombres, claires, très claires où tout s’éclaire, c’est ce qui en fait le charme et évite l’ennui. L’ennui c’est quoi ? On en a chacun sa définition, certains s’ennuient en public, en relation, d’autres tout seul, d’autres le partagent de façon sympathiques quand ce n’est pas encore par jeu qu’ils vous ennuient. Le temps est un sacré farceur, il court lorsqu’on ne le surveille plus, il s’arrête des heures et des heures lorsqu’on y prête attention. Qu’importe, au bout du compte, c’est lui qui nous tue, histoire de se venger d’avoir passé du temps à le tuer. Une pause pour souffler, oui, mais souffler n’est pas jouer….

Un temps pour chaque chose, chaque chose en son temps, vivre et profiter, remplir sa vie n’est pas accumuler, il n’y a de relation que dans les vraies relations, celles des échanges et du partage, celles qui nous font grandir, celles qui nous apportent des connaissances, ce puits de science sans fond et jamais asséché qui sans cesse nous abreuve de savoir sans savoir les savoirs sus, sorte de savoir en sus, des savoirs tout neufs, tout brillants, qui rendent les gens parfois si brillant. Certes, tout ce qui brille n’est pas or, et le clinquant n’est pas de mise sauf pour se muer en miroir aux alouettes et tromper son monde. Goûter en chaque instant au plaisir de l’instant, bon, ok, je reconnais que parfois certaines situations ne sont pas du genre à faciliter le plaisir, mais si ce n’est sur l’instant, ce sera pour l’après et cela s’appelle l’expérience. Les échecs font grandir, à condition de les digérer, de les comprendre et…de les admettre. Accepter ce qui est, plutôt que « Pourquoi ? » se demander « Comment ? » c’est un début de mise en route vers demain. Demain est toujours un jour nouveau, une lumière nouvelle vers ce qui n’est pas aujourd’hui, parce que demain une même situation sera vécue avec l’expérience de la situation déjà vécue dans notre temps passé. Il est très facile de juger hier avec l’expertise du regard d’aujourd’hui, mais il est plus difficile de se rappeler combien hier nous étions ignare. Sortir du cadre, prendre du recul, observer de haut, c’est se donner les moyens de voir la poutre dans son œil plutôt que la paille dans l’œil du voisin, fut-il la voisine. Rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais dû, juste que nous partageons tous un même globe terrestre, nous sommes tous de passage ici, locataires, jamais propriétaires, nous ne possédons rien, même pas le bon sens, juste un sens, notre sens, notre vision au champ plus ou moins élargi, ou devrais-je dire « notre aveuglement » ? Parce qu’au fond, ce qui empêche d’avancer, c’est bel et bien le refus de voir, tout simplement parce que ce qui n’est pas dans notre façon de voir nous dérange, parce qu’on essaie de penser l’autre comme on pense nous, oubliant que de toute chose, c’est la différence qui instruit et enrichit. Tout ce qui nous est étranger fait peur, simplement parce qu’il faut sortir de sa zone de confort pour aller à sa rencontre. Mieux vaut rejeter, repousser, refuser d’apprendre ce que nous ne connaissons pas. Mais que serait notre monde si nous n’avions pas eu des êtres capables de briser leurs cercles vertueux, d’aller chercher une autre route pour les indes, ou bien encore faire voler un cerf-volant un soir d’orage, ou bien encore, brûler des poils de barbes pour en cueillir la lueur. Plus près de nous, cette voiture chère à mon cœur, qui sait si bien étaler en toute discrétion ses trésors d’ingéniosité, j’ai nommé la 2CV ! Pour qui connait de près cette voiture, rien n’est pur hasard, mais au contraire, études et réflexions, conception génératrice d’économies, un même écrou pour plusieurs usage, un même boulon repris tout au long du véhicule, deux dimensions de clés pour pratiquement tout faire, un réglage des phares depuis l’intérieur pour la première fois en France, et tant et tant de solutions testées avant d’être validées ou rejetées. Voilà aussi un bon exemple, si les ingénieurs n’étaient pas sortis de leur confort, nous roulerions encore tous en hippomobiles….

Pas facile de s’adapter, mais c’est quand même mieux que de vouloir adapter l’autre à soi… Osons !

Le blanc, c'est tendance

A toute vie, il est un avant, un pendant et un après ; On se rappelle plus de l’après, peut-être parce que ce moment-là est celui où on a enfin le temps de voir ses amis alors qu’eux n’ont pas le temps de nous voir. Le pendant passe vite, très vite, trop vite, surtout vu de la fin. L’avant lui n’’est pas intéressant puisque c’était avant, ou alors, c’est parce que le pendant vacille qu’on se met à regretter l’avant, tout en bénéficiant du confort du pendant. Drôle de temps, non que cette valse à trois temps. Avant, pendant et après. Toujours. Pourquoi regretter ce qui n’est plus ? C’est ancrer ses amarres à une vielle bite pourrie et rouillée sur un quai désert dont on n’a rien à espérer ; C’est refuser de voir le jour nouveau poindre à l’horizon, ce soleil qui va s’amplifier et éclairer tous nos projets, juste parce que nous vivons, ici et maintenant. Sommes-nous donc si sincère que nous n’ayons d’autres accroches dans la vie que ce qui n’est plus ? La vie est une longue transformation, inexorable, à laquelle nous ne pouvons rien si ce n’est, de vivre avec toute la passion, l’énergie qu’on peut y consacrer, chaque instant, chaque épisode, chaque étape, sans regret, sans vouloir rejouer ce qui n’est plus. C’est pareil pour tous.

Je suis noir, de cheveux, je précise, non pas brun mais noir, c’est ainsi que je naquis, après je dois reconnaitre, un épisode blond dont traînent quelques photos noir et blanc, et oui, je suis de l’ancien temps, celui des années bonheurs sans être les années couleurs, celui de l’autre siècle, ce prodigieux siècle des découvertes et de la science. Mais voilà, la vie, cette traitresse à plus d’une pelote à son arc, ma noirceur la titillant, ne voilà-t-il pas qu’elle me greffe par instant des blancs parmi mes noirs attributs. J’ai dit blanc et pas blond ! notez au passage combien quant on parle de blondeur, cela est doux, presque câlin, très attirant dans l’esprit et le son, tandis que noirceur sonne négatif, néfaste et à fuir. N’essayez pas de me rassurer en me disant que les temps grises sont attirante, Renaud a déjà œuvré dans une chanson en disant «Le jour où t'hérites des ch'veux d'tes parents, T'as du mal à croire qu'à partir d'maint'nant, Les filles vont craquer sur tes tempes argent, Surtout si elles craquaient pas avant » c’est clair ! Tout comme il est bien vu cet héritage là en y regardant bien. Chauve qui peut !

Alors oui, la mutation profonde rejaillit en surface sous la forme de ces crins blanc, durs, poussant droit comme si l’envie de jaillir hors de moi les faisaient se dresser prêt à combattre, sus à l’ennemi, mais du calme, on ne touche pas à mes cheveux, à part mes coiffeuses adorées que je salue bien bas ici et maintenant. Alors que faire ? Regarder en arrière ? Je fus blond, pas longtemps, noir, très longtemps, je parle ici à l’échelle de ma vie terrestre et jusqu’à peu de temps puisque je ne connais pas la durée totale du mandat, me voilà balançant entre deux âges comme dirait mon maitre Brassens, dans une étape de transition ou le blanc envahit le noir et en étant sûr que comme aux échecs, les blancs jouent et gagnent ! Patience, je n’ai pas encore écrit mon dernier mot, et je ne suis pas encore blanc, après tout, nous sommes tous des hommes de couleurs différentes, non ?

Philosophie matinale, presque de comptoir, mais plutôt attablé à mon clavier le café (noir, lui) fumant tandis que je fulmine à trouver les mots, non pas par angoisse de la page blanche, plutôt parce que tout arrive ne même temps et que je n’ai que dix doigts dont certains ne caressent que trop peu les touches. Ecrire est un acte, anodin, certes, mais si défoulant et si plaisant pour moi, il est vrai que je n suis pas né du temps des hiéroglyphes et de la gravure sur pierre du Nil, je jouis (oui) de la facilité des moyens mis à disposition, la facilité de la technologie permet de répartir l’angoisse dans d’autres périmètres. Voilà, quelques mots de plus au grand recueil de l’inutile, quelques poils blanc sur un corps déjà vieux, sans angoisse de l’âge ni de regret du temps d’avant, j’ai vécu dans le choix heureux de n’être pas resté blond. Je taquine, j’aime bien les blondes, légèrement amères, bières allemandes par exemples, même si ma préférence va aux bières blanches. Et puis, il suffit d’écouter et de savourer les sketchs de Gad Elmaleh pour apprécier de ne pas être « le blond ».

Bon, pendant ce temps, mon pendant de vie défile et je me dois d’activer ma zone de temps libre au vu des nombreuses choses à accomplir. Certes, je ne suis pas Hercule, je n’ai pas douze travaux à faire, bien plus et bien plus utiles cela dit sont les miens, le temps des tâches ménagères est là ! D’ailleurs, parmi les tâches, quelques unes sont de faire disparaitre les tâches, avouez que c’est étrange, non ? Cela dit, ce qui est fait, n’est plus à faire, alors, faisons et surtout, évitons de marcher dedans ! Je parlais bien sur du lavage des sols, histoire tout de même que ce soit plus blanc…. Vous voyez, on y revient ! Je me disais aussi, le blanc, c’est tendance !




Suis-je?

Qu’importe le temps, pourvu qu’il fasse beau, qu’importe l’endroit si c’est l’océan, qu’importe avec qui, parce que c’est devenu très facile de ne pas penser à l’autre…. D’abord c’est qui l’autre ? Ce sourire du matin ? Commercial ou non, intéressé ou non, intéressant ou non, il en faut plus pour être malheureux, non ? Alors ? Soyons heureux ! Il fait soleil, chouette ! Vive la nature, l’air pur, la chaleur sur le visage qui contraste avec l’air déjà vif. Il pleut, chouette ! (oui, je sais, c’est plus dur) L’eau c’est la vie, la soif de la nature enfin étanchée, le plaisir de marcher dans les flaques, le parapluie luttant aux vents, la parka trop courte qui fait ruisseler l’eau céleste sur les jambes froides, mais aussi, les joies des promenades désertes, de quoi profiter seul des tous ces bienfaits naturels….

Bon, cela vous plait ? Et bien désolé, d’abord parce qu’il ne pleut pas à l’océan, encore du très beau temps aujourd’hui à manger dehors et profiter des joies de la feuille de chêne rabougrie tombant du ciel jusque dans l’assiette, et quand je parle feuille de chêne, je ne vous parle pas salade, mais bel et bien de l’arbre, altier et noble jusque dans ses terminaisons foliaires, d’ailleurs, je ne vous raconte pas de salade, oui j’ai mangé dehors ce midi auprès de mon cher océan ! Et puis, désolé mais marcher seul n’est pas non plus de tout repos, c’est même un manque avéré, je reconnais. D’abord, à qui parler ? Parler seul ? Voilà qui me fait irrémédiablement passé pour fou, or, la folie appartient à mon passé, non à mn présent, le gros avantage d’être seul, surement. Et puis, parler seul implique aussi de se poser des questions auxquelles on n’a pas de réponse, ce qui conduit inéluctablement au monologue. Diantre ! Un monologue tournant au monologue, voire même au soliloque, mot barbare qui évoque, magie des sons et de la dialectique, le sot-l’y-laisse, adorable morceau de chair si proche de la fin…. Humeur badine et enjouée, c’est ainsi que l’iode agit sur mes neurones fatigués. C’est ainsi que je respire le plaisir, le bonheur d’être sur ces terres de sables, sous ces pins qui tels des pinceaux immenses, caressent et déchirent la toile grise et blafarde des matins pour éclairer d’un azur de feu le ciel de nos jours. C’est au son des vagues roulantes et éclaboussantes, que les pensées s’ordonnent en un joyeux tohu-bohu, un fourmillement qui vient bercer l’âme et exalter les énergies. Telle est la vie. Et puis, zut, je m’en fous, je vis, je marche, je profite, je suis, mais sans suivre personne, juste mon chemin. Tel est notre credo, suivre notre route pour être, je suis, donc je suis. Une évidence, non ?

Bon, oubliez d’appeler le samu ou la psychiatrie, je suis fou, oui, mais pas que moi, non ? J’aime la vie, après avoir voulu son contraire, après avoir mesuré l’incongruité du geste, il est toujours réducteur de focaliser sur une facette de l’immense diamant qu’est notre vie. Nous sommes riche, nous possédons la plus belle des pierres précieuses, celle qui brille, celle qui attire, celle que nous devons convoiter nous ! Pas facile, mais c’est ainsi, voilà votre mission, si vous l’acceptez (ou pas) ce texte s’autodétruira à la fin de ce blog….ou pas ! Voilà la vie ! Tout est dans le ou pas… D’où la superbe vie du Marsupilami et ses houpa, houpa…… ou pas ! Mais quoi ? Sérieusement, ne peut-on rire ? Ou, ne peut-on rire sérieusement ? Vite, Mr Jourdain venait à mon secours, n’en déplaise à Jean-Baptiste Poquelin que l’on nomma Molière bien avant que l’on ne décernât des Molières à tire-larigot, cela sans d’autres facteurs, fussent-ils d’orgues….car étymologiquement parlant, le larigot n’a rien d’argotique mais bel et bien parenté avec l’orgue, produit par des facteurs, et tout mathématicien qui se respecte sait que la mise en facteur est la forme d’un produit….non ? Allez ! Une dose d’acide pour faciliter la compréhension, oubliez l’extase de l’extasy, usez plutôt de l’acide acétylsalicylique, en poudre ou en cachet, à bulles ou sans bulles, chacun ses gouts, et si cela n’aide pas à la compréhension, au moins le mal de tète sera éradiqué. Il n’y a rien à comprendre, juste être soi. Parler ou pas, écrire ou pas, vivre ou …vivre. Seul ou non, je connais des couples de gens bien plus seuls que moi, non que cela rassure, ni fait peur, juste que « seul » ne veut rien dire. Des mots, comme on colle des mots sur des maux. On aime bien coller des mots sur des choses, des étiquettes qui annihile l’esprit, l’aide à se poser sur ce qu’on veut voir et non pas sur ce qui est…. On aime se rassurer par ce qui n’est pas forcement ce qui est vraiment. Compliqué ? Non. A méditer. Soyons fous !