pensées

Et revoici le vent de l’hiver sur les blanches montagnes, et avec lui le plaisir des belles randonnées en raquettes. Bon, ok, on oublie le décor idyllique, même là-haut, tout n’est pas blanc, les versants sud ont déjà pris leurs couleurs de fougères et de bruyères grillées qu’ils affichent d’ordinaire au printemps, mais le vent était de repos, le soleil brillait par sa présence et la neige sur les versants nord était hautement praticable. Un petit groupe, un paysage sauvage où les bois dessinent les contours du paysage, des parties de cache-cache d’avec le groupe, dans des course en solitaire, juste pour avoir le plaisir d’aller taper haut et fort dans la machine, de sentir le cœur battre à rompre jusqu’au fond des oreilles, d’avoir le feu qui brule la moindre alvéoles pulmonaires et de se sentir vainqueur de ces combats-là. Avoir la conscience d’être mortel, comprendre que tout va s’arrêter plutôt que tout peut s’arrêter, voilà qui donne des ailes sans ne rien remettre d’autre en cause que sa propre perception. Ces mini courses en solitaires me rappellent lorsque j’étais enfant dans mes paysages ariégeois enneigés mes marches qui me paraissaient longues, la lourde luge de bois tirée par une ficelle, tel l’explorateur allant vers l’inconnu, tel le trappeur canadien à la recherche des loups ou des ours à abattre, l’enfance est aussi cette période ou la cruauté n’a pas encore mauvaise perception. Les pensées voyagent, les efforts s’enchainent, le corps encaisse et en redemande, tant mieux. Le soleil dessine les ombres de ces squelettes de bois sur la poudre fine, qui soudain se transforme en plaque ridée, action du gel et du vent, magie des éléments, ici même quand tout s’oppose il en né de charmantes sculptures. L’œil se promène, scrute les sommets, les arbres et ces fragiles traces d’animaux. On se penche, on cherche au tréfonds des neurones les souvenirs des courses passées, des explications reçues, des leçons répétées. Ici le lièvre, là l’écureuil, plus loin le chevreuil, quelque fois des pattes d’oiseaux, la neige conserve ces empreintes comme le sable mouillé de l’océan garde l’empreinte de nos pas. Ici et là, entre deux mondes, la course poursuite des pensées encore. Il n’y a pas d’errements, pas de recherche de solution, juste le sport, juste l’endroit, juste le plaisir d’être et d’être là. Un fin janvier, un mois qui se meurt, le grand sablier continue le décompte, les jours rallongent et la lumière reçue fait du bien. Et puis ce retour à la nature, ce retour dans la montagne, ce retour au sport, ce sont autant de bulles d’oxygène qui viennent réveiller le corps et l’esprit.

Plongée vers le groupe, descente à travers rocher et arbres, pièges successifs, avant de se retrouver au bord du ruisseau. La glace le recouvre, par endroit la neige recouvre la glace, mais le plus magique c’est de voir ces bulles d’air comprimées entre l’eau et la glace, formes sombres qui roulent en surface, comme des mulots courant par-dessus le courant. Tout est magie dans la nature, ces formes effeuillées qui paraissent mortes et pourtant contiennent sous l’écorce la sève de la vie, celle qui fera éclater les bourgeons en des touches de verdures qui sauront réchauffer le paysage dans toute l’étendue du spectre vert. Tout est dans cette dualité, la mort, la vie, la naissance et le spectre, mais au-delà, tout est dans la magie de la nature, dans cette force qui à chaque fois permet à la nature de se relever pour mieux se réveiller et réveiller nos vies. Pauvres urbains que nous sommes devenus, coupés de notre mère nature, nous en avons oublié d’y puiser la force, la sérénité et la tranquillité, savoir que ce qui vit meurt, que ce qui meurt vit, savoir que la tempête ne détruit pas tout, ni même les flammes, mais donne l’occasion aux paysages de se restructurer, et peut-être, de se débarrasser de son plus grand parasite : l’homme. Ce n’est pas dans nos ficus délabrés qu’on peut puiser la force, ni même dans toutes ces plantes engraissées régulièrement, poussées à coup d’hormones, alimentairement modifiées, qu’on trouve de quoi redresser sa course, seule la nature sauvage, peu soumise à la main de l’homme, peut montrer combien les cicatrices du passé deviennent le fumier des lendemains heureux. Leçon de méditation, humilité devant ces énergies dégagées qui ne demandent qu’à être reçues, tel les druides autrefois, tels les magnétiseurs aujourd’hui, c’est dans les racines des arbres que nous puiserons la sève qui drainera notre corps, de nos racines à nos neurones trop oxydées.

Pause repas, pause partage, pause sourire, pause passion, celles de l’humain qui de par sa diversité créer une véritable richesse, celle du partage et de l’échange. Comme dans la nature où les essences se complètent, les différences de hauteurs font que certains sont protecteurs et d’autres protégés, les animaux régulent les pousses, l’équilibre devient force, relation peut-être cruelle mais chacun en sort gagnant, les surpopulations ne seraient que désastreuses, il suffit de voir nos plantations, nos élevages où même la plus laitière des vaches devient folle. Un moment à part dans le rythme des semaines, un temps de pause ou l’esprit se pause et le corps se régénère, un bienfait d’être venu prendre la vie au sein de la nature nourricière. Que du bonheur, tout simplement. S’isoler du monde en étant dans le monde, crever sa bulle dans une bulle d’air, sentir ses muscles se tendre et donner l’énergie d’avancer, leçon de vie, leçon d’envie, leçon de vivre. Tout simplement.

Jeu de dupes

Jeu dupe, je dupe ou jeu de dupes ? Ainsi va le monde et les gens, à ne pas vouloir perdre on ne gagne rien et on perd tout à commencer par la crédibilité. C’est assez usant et fatigant de n’avoir pas de nouvelles lorsque tout va bien et qu’il suffit que le bruit se répande d’un état moins sain pour que par l’opération du Saint Esprit le téléphone sonne et les voix résonnent en toute compassion. Amusant n’est ce pas ,cette voix qui s’adoucie, s’apitoie ou feint de l’être, mais, si ce n’est pas (encore) la fin de l’être…quoique. En attendant, à défaut d’esprit Saint, je préfère l’esprit sain, voire même l’esprit sein et si l’esprit est ceint d’un corolle de mauvaises intentions, si l’esprit seing ce chèque en blanc à la bêtise d’un Cheick en blanc un soir de pleine lune, alors qu’il passe le chemin et s’en aille vers d’autres cieux, ceux-là même où je ne suis pas et ne serais jamais. Poussière grise issue du feu je rejoindrai le sol pas natal, ça ferait désordre à la clinique qui résonna de mes premiers cris, mais oui au sol du pays natal, de la planète natale, c’est ainsi que je veux les choses, c’est ainsi que je les ai signé. D’ici-là ? Diable, seriez-vous donc pressés ? Moi pas, ni pressé, ni impatient, ni patient, ni lent, juste à vivre chaque jour comme un cadeau, continuer la lente épuration téléphonique, vider le carnet d’adresses de ses derniers spams et vivre, tranquille et serein, une dernière fois. Saint Esprit. Ces mots évocateurs me rappellent non pas de prime abord mes cours de catéchisme, mais plutôt un bord d’Adour, un quartier serré aux maisons moins colorées que sur l’autre rive, des voies de chemin de fer en faisceau d’aiguillages, des wagons de marchandises, des trains dans une gare à la fière tour horloge telle que Jouef la déclina en maquette pour les modèles réduits dont je reste passionné. Toujours une référence aux lieux, mais il est vrai qu’on n’est jamais déçu par les paysages, en tout cas, bien moins que par les humains. Il est tard, l’aube de la vie est loin, celle du curé pas encore là, diantre que ça avait de la gueule une vrai soutane ! Sans parler de crépuscule, le jour décline et diffuse ses rayons flamboyant, la clarté devient presque troublante et je réalise combien le plus important reste d’être soi, de rester soi, en toute circonstance. A jouer un rôle, à duper l’autre on ne dupe que soi et là est le plus grave car soi-même, c’est bien la dernière personne qu’on quitte, non ? Alors, comme le disait Grand Corps Malade dans son texte sur les handicapés « vas-y, tu peux leur parler normalement » et j’aurai envie de renchérir, parlez normalement à tous : enfants, bébé, adultes, espoir de conquête, future ex et ex future, vous-même…. Oubliez le langage imbécile et la voix trop calme, trop douce à empêcher de vaciller un cierge funèbre, cesser l’apitoiement, il n’est pas source de guérison. Parlez normalement et apprenez à écouter les mots comme les silences, les sons comme les absences de son, oubliez les communications dénuées de sens qu’impose notre époque trop virtuelle, les sms, les messageries, les chats ne tracent que des mots dont chacun interprète le sens qu’il veut bien y mettre ou qu’il en connait. Se priver des sens autres empêche de voir que l’autre à perdu le sens de votre propos. La vue, l’ouïe, le ressenti, nous communiquons ou plutôt, nous communiquions par notre corps puisque désormais la vie est rapide, froide, dénuée de tout sens et donc ouvre la porte aux non sens et aux faux sentiments. Et non, il n’est pas aigri celui qui écrit ces lignes, il est juste lucide et comprend aussi ses erreurs. Et oui, les silences ont un poids, celui du vide, celui de la peur, celui d’un ras le bol de raconter des vies empilées qui n’ont pas données de vie, le poids des mots trop durs à sortir, le poids d’un poids qui a pesé, a usé une vie, alors oui, la réponse à des questions venant comme une lame sur une plaie encore sanguinolente est devenue silence et le silence fut mal compris. Tant pis, il est trop tard pour refaire le monde, et si la possibilité était offerte de le refaire, serions-nous vivants ? Le silence est d’or, non parce qu’il prime sur les paroles, mais parce qu’il les met en valeur, tout comme la respiration, la pause en musique, il laisse vibre l’émotion pour reprendre la course des mots, oui, le silence est la réponse aux maux, et à moins de se retrouver face à un muet, encore que ce brave Bernardo savait bien expliqué les choses à Don Diego, nom d’un Zorro, à moins de parler à un mur, il y a toujours moyen de connecter les ondes et de faire s’exprimer les plus silencieux, n’y voyez là aucune torture, non, mes propos ne sont ni amer, ni assassin, ni vengeur, ni vindicatif, sans haine et sans attente, juste que c’est là les réflexions de retours vers des passés, la prise de conscience aussi de ce qu’a pu être ces leçons offertes, peu importe les personnes, peu importe les lieux, c’est à travers les larmes salés d’un être encore vivant, le cul sur la grève occupé à scruter l’horizon, cette ligne imaginaire ou le ciel se noie dans ces flots dont l’écume n’est que gerbe de fleur ou bien encore blanc linceul. Leçon, le son, laissons la place aux murmures, écoutons le silence, bien plus alerte et alarmant qu’un flot de majuscule dans un texto, que des vociférations ou pire, que des fausses affections parce que le chemin ressemble plus à une impasse qu’au long ruban de l’autoroute du bonheur. Voilà les propos qui me viennent, je ne cherche pas à les partager, ni même à les vendre comme paroles d’évangile, juste mes propos, mes réflexions à voix haute et bas écrits. Essayez juste d’écouter les silences pour ne pas mal juger celui qui ne parle pas, et surtout, comprenez que nous ne sommes pas tous monozygotes, chacun d’entre nous est un être, avec ses qualités et ses défauts, son vécu, ses vécus, ses peines et ses souffrances, ses joies et sa réalité. Acceptez les règles du jeu et cessez de jouer, ce dont le malade a le plus besoin c’est d’une canne solide pour se redresser, non pas un frêle roseau qui se plie sous le poids d’un mal qu’il n’a pas. Soyez vous-même, c’est pourtant le plus facile, non ? Encore un paradoxe de l’être vivant. Décidément, la vie et ses mystères, autant se glisser dans un trou de souris !

Billet d'humour

Billet d’humeur, expression adroite pour un encart à gauche du journal du centre, histoire de laisser délirer la prose qui ose conter d’une autre manière l’actualité, afficher son point de vue non sans humour, mais l’humour est matière dangereuse à manipuler, il vous explose parfois à la tête quand ce n’est pas des éclats de voix de personnes déniées non pas de tout humour mais du votre, l’humour est ainsi fait qu’il faut être sur la même longueur pour le percevoir et le comprendre. Accepter est encore autre chose, il ne faut quand même pas exagérer ! au fond, le billet d’humeur serait-il un billet d’humour ? Le titre serait mieux, et inciterait peut-être à la détente avant lecture pour se mettre dans les dispositions adéquates et ouvrir ses neurones au chant singulier des jeux de mots pluriels et autres calembours. L’humeur est matière vivante, elle peut être massacrante, bonne ou mauvaise, méchante, elle peut vivre des sautes, mais ne fait pas des personnes des personnes sottes pour autant, la richesse de l’individu réside dans la multitude de sa diversité.

Humeur du matin ? Chagrin ? Trop facile, et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui manquent d’être chagrin. Le temps défile sans qu’on y prenne garde ou conscience, le moi de janvier termine de compter ses jours, déjà…. Un début d’année démarré autour d’une table, neufs personnes réunies, des liens de sang, d’amitié, d’amour, répartis autour du repas pour mettre du liant dans cette assemblée. Et le temps passe, et les liens qui resserrent devient des liens qui séparent et isolent, de ces convives-là, plus de nouvelles ou presque. De quoi méditer sur le temps passé à préparer et la date et la logistique, de quoi méditer sur la volonté de passer ce bon moment en nouant des liens différents, de quoi méditer sur le choix de l’assemblée plutôt que sur celui de la méditation. Alors, oui, chacun a sa vie, ses vies, ses folies, ses priorités, mais si dans le laps de temps, il fut arrivé un malheur (ou un bonheur, en cas de vie meilleure au-delà), tout ce gentil petit monde se serait revu aux parfums des fleurs d’hiver, devant une urne grise, pour se remémorer l’existence de celui qui n’existe plus. Que voulez-vous, la mort est plus urgente et plus prioritaire que la vie. Parfum amer durant le weekend, désormais c’est digéré, ou presque, le temps passe aussi et lisse les sentiments quels qu’ils soient. Et février s’en vient, et le printemps arrivera, les jours rallongent déjà, les liens ne sont que ficelles entre deux vies, étrange mot pour désigner ce qui rassemble que ce terme désignant aussi bien la corde du pendu que le fil invisible reliant deux être, parfois les entrave, les fait basculer, ou bien encore les étouffe, rompt ou se relâche, ainsi va la vie, la ronde des vies. Les amours comme les amitiés, tout vibre, vacille et se renforce sous l’épreuve du temps. Il ya aussi ces lacets qu’on croit attacher entre deux être et dont on s’aperçoit que seul notre côté est attaché. Il y aussi ceux qui vous sont serrés trop fort, vous étouffe, sans comprendre si la volonté de vous étrangler est maladive, calculée ou maladroite. Qui n’a pas vécu d’amours, n’a pas vécu l’amour. L’éventail est énorme, sans y adjoindre les cinq à sept foireux, les histoires de cul ou les parties sportives, la diversité humaine et ses variantes malades suffit à fuir les courants d’air et apprendre les leçons de ces vies et comme si la diversité ne suffisait pas, certaines se voient obligées de vivre à deux dans la même enveloppe de chair, mythomane, schizophrène ou bipolaire, joueuse, active ou passive, l’expérience n’est pas double mais centuple tant on apprend de cela, le blindage aussi devient plus costaud au point d’empêcher de respirer. Il ya aussi ces amours à sens unique, qui vous laissent coi parce que sans voix d’avoir donné sans presque jamais recevoir, parce qu’il est encore trop d’incompréhension entre les êtres, que les relations soient amicales et ce n’est déjà pas simples, mais si on parle d’amour alors là, debout les bouclier, serrons les cuirasses et évitons d’ouvrir la porte du cœur à l’autre. Ces coup de cœurs sont aussi dur que des fins de relations plus longues, l’usure finit par se ressentir, et l’on souhaite que le deuxième cercle, celui des amis soit pas très loin parce que sans communications, sans liens on perd l’équilibre et on tombe, mais ce cercle là est aussi un cercle fragile, parce que notre société a développé la croyance que les choses sont éternelles, et qu’elles ne nécessitent pas d’entretien, et l’on mesure le faux de cela. Ces liens aussi sont fragiles, ont besoin d’entretien, d’être resserrés de temps en temps, sous peine de ne plus unir quoi que ce soit.

Sommes-nous que poupées de chiffon ? Objet de consommation ? Avons-nous trop consommé ? Heureusement qu’il existe malgré ce bilan sombre des vrais liens solaires, de ces liens qui éclairent votre quotidien, viennent illuminer un weekend de blues, mettant encore plus dans l’ombre ces êtres qui oublient qu’hier ils eurent besoin d’être éclairés et qu’avant même d’appeler ils recevaient la chaleur, la lumière des feux de joies. Ainsi va la vie, ainsi va le monde, ainsi va le nettoyage et l’épuration non ethnique des pelotes de laines, on tri, on classe, on jette, on avance. Pour mieux avancer, il faut avancer léger, se détacher des liens morts, se défaire des lests d’un passé dépassé, dépasser ses peurs, oser être et oser vivre sa vie, se donner les moyens d’être soi et tant pis pour le vécu des jours antérieurs, ce n’est pas en regardant en arrière qu’on avance… Alors, avançons !

Et si je pars demain?

Et si je pars demain, quelle trace laisserai-je ? Aucune, un passage comme un passage éclair sur cette planète, quelques années qui ne sont que quart de poil de cul de mouche à l’image de l’univers, on ne peut même pas dire qu’on s’en serait passé tant le passage serait éclair, mais éclair sans lumière, éclair noir, voilà, un éclair noir. Plutôt 100% chocolat dans ce qu’il y a de plus cacao, ou bien encore 400% café, modèle stretto de nos amis siciliens. Vogue à l’âme, inutile folie celle d’être sans avoir été. Je viens de me ressourcer auprès de mes bons maitres, Brel et Brassens, eux dont la prose si juste, si efficace, si finement ciselé sous des aspects brutes et sans formes, révèlent par là-même des heures d’écriture, des choix de mots, des idées véhiculées qui furent en d’autres temps interdits des ondes de peur sans doute que le peuple veuille crier « mort aux vaches, vive l’anarchie » ou bien encore ne veuille montrer son cul aux bourgeois…. Ne rions pas, c’est là notre France, aux accents de Belgique ou bien de Languedoc, jamais langue de bois, toujours les idées fières, la parole servant à dire et à chanter haut et fort les pensées vraies et réelles. Doit-on aujourd’hui n’écouter que la mélopée stéréotypée et rabotée à coup d’audience et de marketing d’une Jenyfer en mal de succès au point de la couronner reine d’un concours que trop commercial ? Certes on est loin des corsages dégrafés, des complaintes aux filles de joies, on est dans la soupe populaire, prenons cet air, changeons cette note, rabotons cette quenotte, limons ce gras du bide et gonflons cette fesse, voilà le commerce et la bouillie populaire, où diable est passés la vindicte populaire ?

On a banni des radios Georges le pornographe athée, et Jacques l’irrévérencieux, et s’il existe un endroit au-delà (pas la soupe populaire d’un Clint Eastwood dons la caméra patine à l’ennui) où s’en sont retrouvé (pas Véronique, paix à son âme) le trio d’une émission de radio devenue culte, n’en déplaise à Léo, Jacques et Georges, j’espère pouvoir y passer quelques instants, pour y prendre des cours de savoir vivre que la plus pincée des Nadine Rotchild ne pourront qu’admirer, car si la mort n’est qu’étape, alors on s’en tape, et si la vie est dans le vrai, ce sont ces vrais mots que je veux comme oraison, comme prière à mes jours d’après. Passe le temps, passe la vie, mes heures impies ne boivent qu’aux sources des maitres, et si Debussy, wolfgang ou encore Antonio ou Ludvig viennent croiser Bruno, Renaud, Francis, Renan ou encore Rose ou Olivia, c’est dans les simples rimes de ces as du quatrain que ma guitare pleure de n’être astiquée, que mes synapses s’entrechoquent devant tant de facilité à faire vibrer le bon mot par la belle métaphore. Admiratif tout comme de certaines bafouilles sous des airs anodins clamant la sincérité des sentiments d’un grand corps malade, voilà mon étal, et même si nos hallucinogènes poussent dans les vignes de la baronne plutôt que celles du seigneur, même si le seigneur devrait s’écrire saigneur au vu de temps de sacrifices que même les mayas en seraient révulsés, je lève mon verre, ma bière blanche, froide mais non encore sous le marbre à mes pères qui ne seront jamais mes pairs, et n’en déplaisent aux belles d’antan tout comme aux pucelles de demain, mon corps n’est pas encore froid même si mon cœur l’est déjà.

Abreuvez-vous de haine, d’amour, de sang, et même d’eau, ce qui coutent le plus au fond, c'est de ne pas être soi, et là, je dois mesurer combien dans ma petite vie j’aurais croisé de faussaires. Les sentiments sont d’or que si on y met de son cœur, de ses larmes, de sa vie et la totalité de sa sincérité dedans. Tant pis si ces mots vous paraissent de fiel, mes veines sont de miels, le souffle n’est pas court et si la prose s’oppose à la vérité voulant être entendue et lue, tant pis, elle n’est que prose vraie, que parole de vent Gilles, alors vogue, vole et court au-delà des paysages pour qu’un jour mes cendres à l’autan puisse voler et rejoindre ces pays imbéciles où jamais il ne pleut comme le chantait si bien sous sa bacchante déjà grise le père sétois.

Salut Georges, Jacques et Léo, au diable les familiarités, le cœur n’a qu’un verbe et c’est aimer.

Que devient le monde?

Que devient le monde dans ses tourbillons d’imprécisions, ses inconforts de sentiments, ses peurs d’avancer ? Pourquoi les gens ont-ils soudain si peur d’être eux-mêmes ? Pourquoi cette peur de perdre avant même l’envie de gagner ? Humanité en mode passif, on se laisse porter par l’autre, tels des poissons pilotes accrochés au poisson nourricier, tel la plante grimpante sur son tuteur, on s’appuie sur l’autre pour grandir et trouver sa lumière sans se soucier de la fragilité du tuteur et, quand le besoin de lumière n’est pas satisfait, la plante s’enroule autour d’un autre tuteur. Ainsi va la vie, les lianes, de branche en branche, de soleil en soleil, on aide, on soutient, on meurt d’épuisement parce que la base principale est oubliée : on avance à deux, et pas un tiré par l’autre, dans le même lien dévastateur et épuisant, meneur et menée, dominant et dominée sans respiration, sans inversion des rôles lorsque le besoin s’en fait sentir, pire, silence, on débranche la communication, on laisse en attendant que la course reprenne et reprend alors la lente poursuite vers la fin. Fin de l’acte. Retour au monde de départ, nouveaux échanges, nouveaux syndromes, nouveaux parasites d’une société qui se meurt de ne vouloir évoluer, vivre et grandir. Stop. Basta, la vie est ailleurs. Suffit les dragons, les malades, les doubles personnalités, les comptes à regarnir, les jeux de rôles, le samu social, le temps est venu d’oublier et de clore le point noir, en extirper la saleté qui y murit pour profiter pleinement de la vie, propre, nettoyé. Il y a trop longtemps que tout cela dérive, que les non dits ont remplacé les dits, que les jeux de miroir oublient de réfléchir et de répondre préférant renvoyer les questions, accepter les réponses, détruire les débats en pensant séduire. On ne séduit qu’en étant soi, pas en devenant l’autre. On séduit en étant soi, en s’affirmant, en discutant, en débattant, en construisant pas en simulant. A trop vouloir séduire on disparait dans le regard de l’autre, à vouloir le captiver on devient fantôme, zombie et on n’intéresse plus l’autre ni les autres.

La passivité détruit, c’est la mort lente, le manque de considération de soi et la perte de confiance. Quel intérêt ? Déception de ne pas séduire, alors on séduit en trompant ? La manipulation a ses limites, et si ce sont les premières méthodes de communication du bébé pour attirer l’attention sur lui, l’enfance nous a inculqué d’autres moyens de communication dont le plus beau : le dialogue. Vrai, sincère, cela va de soi. Répondre oui à tout, accepter tout ce que propose l’autre, devenir son ombre, l’ombre de son ombre même comme le chantait le grand Jacques, mais c’est la noirceur la plus totale, l’oubli de soi vis-à-vis de soi ! Trop facile de fuir le combat, la discussion de refuser de grandir, d’aller plus loin ensemble. Il faut accepter de perdre pour gagner, il faut accepter de risquer pour triompher. Que serions-nous si le singe n’avait pas quitté son arbre ? Que serions-nous si le quadrumane n’avait redressé sa posture pour voir plus loin, guetter le danger et triompher de la vie ? Les échecs entrainent une culture de l’échec surtout si on reproduit consciemment ou inconsciemment les mêmes situations, les mêmes scenarii. Je ne comprendrai décidément pas ce monde de mobiles immobiles, de passivité et de renoncement à avancer. Soit. La vie est donc ailleurs, et j’irai la chercher, parce que vivre m’importe plus que de stagner, stagner, c’est régresser. Assez de surplace place à l’action, aux mouvements, à la vie sous toutes ses formes, merde, on n’a qu’une vie !

Au-delà de ce qui pourrait paraitre noir, il y a le bleu du ciel, le soleil de la vie, l’expérience des lendemains, les envies d’avancer, de quitter les naufrages et les naufragés, de naviguer encore et encore, ailleurs et loin des récifs. Peu importe le jugement des autres, il est si facile de juger les autres sans connaitre les tenants et les aboutissants, le vécu et les raisons. Opération ménage encore et encore plus, tel est la vie, s’alléger, lâcher prise et poursuivre son évolution. Quelle qu’elle soit. Ainsi va la vie, ainsi va le monde. Ne jamais dire adieu, je ne sais même pas qu’il n’existe pas…..

Chic alors

Chic alors, revoilà le retour du chic. Après les années du fric c’est chic façon disco, après les années porno chic et ses affiches sulfureuses pour vanter des produits si peu glamour en d’autres lumières, la mode est désormais au nostalgie chic. Ainsi, à en croire les médias, nous n’avions que des objets et des jouets de rêves durant notre enfance, de quoi faire briller la larme au coin de l’œil et faire s’ouvrir le porte monnaie adulte histoire de retrouver cette candeur lumineuse de l’enfance. C’est beau, c’est joli, c’est brillant mais à vraiment y réfléchir, je n’ai pas vraiment connu ces objets-là…. Ainsi, j’ai beau triturer mes synapses, fouiller les recoins de ma mémoire, je n’ai pas connu de petites voitures Dynki Toys, trop chère en ces temps-là, les miennes étaient plutôt des matchbox, des majorettes et autres norev, celles des années d’avant la Chine et ses invasions commerciales. Nous n’écoutions pas de 33 tours ou de 45 tours sur un Tepaz, mais sur un électrophone à lampes de marque Radiola, au plateau voilé qui faisait danser le bras muni d’une pointe diamant au son des disques de plastique bleu que je ne sais plus quelle marque nous échangeait contre des points patiemment découpés et stockés. Je me souviens du chocolat poulain aux belles images africaines, petites images et poster acquis par cumul de points et contre remboursement. Je me souviens de nos jouets en plastique, d’un vieux porteur en tubes métalliques, mais pas de voiture à pédale en métal comme semble nous le rappeler la télé aujourd’hui.

Ne nous trompons pas, oui, ces jouets, ces objets ont existé, mais ils furent réserver à une certaine classe de gens, parce que cher et déjà haut de gamme. Ne nous trompons pas, si ces objets atteignent aujourd’hui des sommets aux enchères, c’est parce qu’il est une frange de population, plus ou moins passionnée, plus ou moins argentée, qui collectionne ou achète les objets qu’elles n’a pas eu, les petites voitures qui furent les vrais du père ou celles qui fascinèrent, mais surtout, un objet ayant pris de la valeur est un objet en parfait état avec sa boite d’origine en parfait état, ce qui quelque part veut dire, un objet inutilisé, de ces jouets qui pour moi sont sans âme parce que restés sur des étagères d’enfants trop sages ou de parents déjà accumulateurs, ou….collectionneurs ! Les petites voitures ont des fonctions premières, celles de rouler, d’aller taper la plinthe de l’autre côté du salon, de faire des tonneaux et autres cascades, d’aller gravir des routes imaginaires sur le tas de sable paternel, de s’entasser pêle-mêle dans un vieux baril de lessive quand elles ne trônaient pas sur le toit d’un garage en boite de chaussure. Ainsi vécurent les miennes et ainsi lorsque je les vois en pensées ou encore dans un coin de la maison familiale, et si la séquence peut paraitre nostalgique, elle a bien plus de sens pour moi que les images trop chics et trop brillantes des reportages successifs.

Le petit monde de la collection automobile fonctionne de même : on retape à l’excès, on créer même des modèles n’ayant pas exister, on circule dans des automobiles trop neuves, trop brillantes, d’ailleurs, même dans les films qui se veulent historiques, on ne voit que de trop ces autos passées au polish brillant de mille chromes, comme si le quidam circulait chaque instant dans un auto sans la moindre poussière, ni tâche. Amateur de 2CV et autres Méharis, je déplore que trop de modèle deviennent Charleston, Dolly ou Azur, et si je suis ravi de voir combien de véhicule sont sauvés d’une mort certaine, sont entretenus et patiemment restaurés, je constate lors des rassemblements que l’engouement va vers le neuf ou le spectaculaire, tuning ou autres transformations radicales, mais peu vers l’état d’origine avec ses rides, ses peintures ternies, ses bosses et son vécu. Ainsi va le monde, davantage attiré par le brillant et le paraitre, peu enclin à mesurer le vécu, accorder la valeur à ce qui qui préserve dans ses gènes les vies traversées et les épreuves du temps. Sommes-nous trop bling-bling ? N’aimons-nous que le neuf ? Doit-on sans cesse changer, reconstruire, se séparer pour recommencer, étaler du vernis brillant sur les années passées ?

Comme en toute chose, il est un juste milieu. Si les belles images des passés brillent dans les vitrines, elles font briller nos yeux, même sans les avoir connu parce qu’elles nous ramènent inconsciemment à nos propres passés et que nos mémoires sélectives ne retiennent trop souvent que le bon côté des choses. Et puis, même si tout ce qui brillent n’est pas d’or, la flambée des prix devant un bout de métal dans une boite en carton force la curiosité voire l’intérêt, sans compter qu’à travers les modèles réduits, on revisite sa propre histoire, son propre passé, l’image de la famille partant en vacance dans la 4CV ou la P60, et que ce sont ces modèles-là qu’on va chercher à acquérir en premier, puis aussi ceux des fantasmes, ces nobles chevaux cabrés qu’ils soient de Maranello ou de Stuttgart, ces courbes belles des productions de Molsheim, ou bien encore ces joyeux bicylindres qui sont encore comme de gros jouets de notre monde d’adultes.

Rêvons, et vivons sans bouder nos plaisirs, sans tomber dans une nostalgie chic, juste le côté embué de nos yeux d’eternels enfants. Nous resterons toutes nos vies les enfants de notre passé.

Voeux

Vœux. Etape obligée de ce début d’année, je veux ou je ne veux pas, je vœux, tu vœux, il vœux et même sans foi ni loi, nul n’est obligé, mais le cœur n’y est pas, au cœur de nos grandes entreprises, le cœur n’est qu’une pompe à dividende, qui alimente les artères de nos chers actionnaires, ainsi va le monde, le dieu capital règne en maitre sur notre siècle. Voilà, les vœux s’atténuent, et les souhaits éternuent, la grippe arrive, le soldat H1N1 est rentré dans le rang, le grog surveille cela, mais attention, boire ou conduire il faut choisir, et on peut choisir les deux, juste séparément, c’est tout. Donc, la mode des je veux ou je ne veux pas est passé, il est encore temps de vous souhaiter mes meilleurs vœux de joie, de bonheur et de santé, la santé restant la richesse première, bien que le cœur a ses raisons que la raison ignore, et que les richesses du cœur qu’elles se nomment amour ou amitiés ou bien encore filiation restent tout de même les garantes de l’envie de guérir de tout, y compris de la profonde sinistrose que les nouvelles s’évertuent à cultiver dans notre population.

Alors en guise de vœux, je vous souhaite bien du plaisir, pour vivre heureux, ne vivez pas caché, il faudrait mieux une épidémie de rires, un contagion de sourires, une illumination de visage, et le rire restant communicatif, vous donneriez par là-même des ondes de bonheurs à vos proches qui viendront à leur tour irradier leurs cercles ce qui devrait rendre la banane à notre monde. Chiche, essayons !

En guise de vœux, je vous souhaite de rencontrer la plus belle personne qu’il soit : vous-même. Se rencontrer, se découvrir, s’apprécier, c’est du bonheur en excès et c’est d’ailleurs le seul excès qui ne nuit pas, pas même le jour.

En guise de vœux, je vous adresse, comme on s’adresse tous ce jour là, sur les coups de minuit, mon meilleur souvenir. Bigre ! Que d’effort, un message par an et qui ne donne pas de nouvelles, pas plus qu’il n’en demande…. Efficace, pas cher, forfait illimité, et nous battons chaque année des records ! Bref, on se textote, on se maille, on s’écrit et ….on s’oubli ! Vivement 2012 ! Pas la fin du monde, il parait que les mayas n’étaient pas très ponctuels, non, le nouvel an et la farandole des vœux….. Les naufragés du nouvel an, ceux qui ne vous connaissent que quelques heures dans votre vie, c’est si agréable n’est-ce pas ? C’est presque comme les retrouvailles d’antan, toutes ces personnes que nos vies ont croisé sur les bancs de l’école, du lycée ou de la rue, et qui nous retrouvent grâce au net et ses sites magiques, pour se remettre en dialogue, voire se rencontrer et se dire quoi, des banalités ? On a très bien vécu sans eux, et si on s’est perdu de vue c’est bien que les liens n’étaient pas du tout serrés, quel intérêt de se replonger dans son passé ? Fuir son avenir en cherchant sa jeunesse ? Le temps qui passe emporte le monde dans les vagues de nos souvenirs, exhumer son passé n’est pas construire son présent et encore moins son futur, il nous appartient d’enfoncer nos racines dans la terre meuble d’aujourd’hui, de grandir vers demain et de construire nos vies, ici, dans le temps présent. On a vécu certes, mais désormais, on vit !

Premier texte d’une année 2011, humour toujours, amour toujours, de la vie, de l’envie, rien ne sera plus beau que ce que nous ferons de notre monde, et les instants partagés deviennent les plus riches de l’existence. Pour conclure, de façon presque anodine et presque anonyme, je vous souhaite tout le bonheur du monde, la santé, l’amour et l’argent, l’or il brille déjà dans vos cœurs, j’en suis sur.

Portez-vous bien et donnez-vous du temps, vous le méritez.

Ne vous oubliez jamais

D.