300

Trois cents textes publiés ici, trois cent textes écrits au hasard et au gré des humeurs, et même, quelques textes de plus, écrits ici et là, publiés ou non, ici ou ailleurs…. Texte…. Bien grand mot, quoi qu’il ne fasse que cinq lettres, pour désigner ces bévues commises par un auteur sans prétention, des bouts de phrases qui s’entrechoquent, des bouts de moi qui partent se coucher sur la toile du net, des morceaux de vies, d’envies, des ersatz de poésies, des semblants de rimes, des sourires et des larmes, des réflexions, des essais d’essai, des pages qui s’empilent jusqu’à former le bloc de trois cents. Trois sangs…. Etrange algèbre de la vie, formée de trois sangs. Le sang du père, celui de la mère, celui de l’enfant. Ballets chromosomiques, mélanges et compléments, la nature n’aime pas le vide, la formation de l’enfant résulte d’une alchimie parentale. Trois cents bouts de trois sangs, voilà ce que vous avez sous le clic de la souris…. Au cours des écrits, c’est la ronde des personnages de ma vie, ces êtres proches, des différents cercles qui composent nos vies, du cocon de la famille à d’autres amitiés, des êtres qui sont encore présents, d’autres qui ont quitté la scène du réel, mais peuplent celle du souvenir. Je n’oublie pas les objets qui dans leur grande bonté viennent peupler, parfois dévier, le cours de nos vies et il y a même des jouets de grands qui ont leur heure de gloire ici. Martien en exil sur la terre des hommes, un fou en liberté, nous le sommes tous un peu, d’ailleurs bientôt il sera plus simple d’enfermer les gens dit normaux, enfin, s’il en reste ! Qu’est-ce que la folie ? Qu’est-ce que la normalité ? Peu importe la définition qu’on y colle, nous évoluons tous entre ces deux sphères, de manière naturelle ou plus artificielle, tout dépend de chacun, tout dépend de la sensibilité à telle ou telle sphère….

Trois cents textes publiés ici, dans ce blog, ce recueil personnel quasi confidentiel, recueil de confidences, morceaux choisis ayant eu pour point de départ une sombre histoire, ou plutôt, une période sombre de l’histoire, puis au fil des mots, au fil des textes, les mots ont gommé les maux pour aller toujours droit vers la lumière et le ciel bleu, comme la remonté d’un puis sombre et froid vers la chaleur et le ciel bleu. Comme la naissance, ce moment où les yeux s’ouvrent enfin sur le monde, cet instant où d’un seul coup les poumons brûlent d’envie de vivre, d’aspirer cet air frais qui va les calmer, cette soif de vie. Faut-il être au fond du trou pour mieux apprécier la lumière ? Je ne sais pas, mais je reste persuadé que chacun à une quête à mener, des portes à ouvrir, des portes à refermer, des expériences à vivre, des combats à livrer pour se délivrer des carcans qui nous empêchent trop souvent d’être nous. L’éducation ou plutôt dirais-je les éducations, nous construisent dans des moules trop rigides pour que puisse s’en échapper notre personnalité. Il faut que la soupape s’ouvre, que l’armure vole en éclat pour qu’enfin nous soyons nous. Etre soi, c’est un leitmotiv pour avancer, car on ne peut pas être ouvert au monde si l’on n’est pas en accord avec soi-même. Devenir son meilleur ami, être en paix avec soi, n’est pas être imbu, mais c’est l’atteinte d’une plénitude. Se réveiller un matin dans un corps nouveau, non pas ce corps physique dont l’apparence compte beaucoup trop pour certains, non, ce corps céleste, celui qui abrite la flamme qui éclaire nos vies. Cette flamme qui tantôt faiblit, vacille, cette flamme dont on a parfois hélas envie d’en souffler la vie, cette flamme qui grandit à l’oxygène des bonheurs rencontrés, cette flamme qui s’enflamme de cette sérénité retrouvée. Connaître sa présence, ouvrir son corps à l’énergie solaire pour l’alimenter, savoir détecter toutes ces petites choses qui vont aller amplifier la chaleur de ce feu qui brûle en nous, et puis, dans un plaisir égoïste, s’en servir pour irradier les autres, les réchauffer de notre feu intérieur, pour qu’à leur tour leurs flammes se renforcent et prennent le relais pour irradier leurs vies. Quelle que soit notre humeur, quelle que soit notre grisaille ambiante, il fait toujours beau dehors, et par-dessus les nuages, le ciel est toujours bleu, il suffit de le savoir, il suffit de se donner la peine de le voir, de focaliser sur ce bleu-là plutôt que sur le premier plan qui nous paraît si terne et nous enfonce dans ce magma gluant qui dévore notre énergie.

Trois cents textes publiés ici, au-delà du nombre, certes rond, c’est autant de plaisirs traduits dans les mots, plaisirs des mots alignés dans les phrases, plaisirs d’écrire avant tout, pansement littéraire sur les maux d’une vie. Trois cents écrits, parce que je me suis pris au jeu de l’écriture, à l’envie de décrire et qu’au fil du temps les textes sont arrivés, comme stockés dans la bille du stylo ou cachés sous les touches du clavier. Trois cents et plus, parce que le blog ne peut pas tout contenir, parce qu’il y a des choses ailleurs, qui n’ont pas lieu d’être ici, mais au final, le cap symbolique est là. Trois cents étapes d’une mutation, trois cents mouvements pour sortir de la chrysalide et naître enfin soi, être enfin soi, n’être enfin que soi et non le pantin désarticulé par les vies. Il y a toujours plusieurs vies dans une vie. Et si les neuf vies du chat, nous les vivions dans notre vie par des successions de ce que nous croyons n'être que des étapes ? Et si la réincarnation dans une autre vie, n’attendait pas la mort pour s’opérer, simplement la réalisation de notre réalité, nous faisant opérer nos propres changements ? Hier est hier et demain sera demain. Le passé est passé, le futur bien futur, seul le présent est un présent présent. Vivons le pleinement, sachons vivre au présent, renaître des cendres du passé et en avançant, le futur s’écrira de nos actions.


Trois cents textes publiés ici. Nombre rond, mais pas absolu. Un palier et non pas un but ni un terminus. Un nombre comme un autre finalement. Alors, pourquoi donc en parler, pourquoi donc le fêter ? Disons que c’est-là l’occasion d’une récréative pause, de laisser filer hors des touches quelques phrases, quelques pensées, disons que c’est-là l’occasion d’écrire, l’occasion de prendre un peu plus de plaisir….

Pas de deux

Nous avons grandi ensemble, depuis toujours. Nés à quelques jours d’intervalle, nous nous sommes rencontrés dès les premiers mois de nos vies, et avons lié nos vies à jamais, enfin, jusqu’à ce que tu meures en ce samedi noir de folie. Avec toi, j’ai partagé toutes les saisons, en ce qu’elles avaient de plus remarquable, que cela soit les corvées d’arrosage du printemps à l’automne, que cela soit les fêtes de Noël en hiver. Bien sûr, je t’attache à moi, car nous étions quasi jumeaux, né d’une même année, mais c’est toute ma famille qui t’a adopté, qui t’a soigné, qui t’a aidé à grandir, et qui dans la peine gère ta disparition. Je me souviens des tes jeunes années qui étaient aussi mes jeunes années, je me souviens de ton bonheur d’être installé dans la nouvelle maison, je me souviens de ton épanouissement, de ta fierté à rester bien droit et stoïque à tous les chamboulements du temps qui passent. Je te revois, toi le repère familial, bien campé et filant droit, échappant à toutes les maladies, avançant en âge sans failles et sans férir. Etrange duo que le notre, formé sur la base d’une naissance et d’une association dès notre plus tendre enfance, tu fus et même tu es, malgré le tragique destin, mon frère, mon frangin, mon poteau, lien continu dans la traversée des époques qui mènent de la naissance à la vie d’adulte et même désormais à la mort du duo, par abandon du plus solide, ce qui ne me laisse pas de bois.

Certains diront que cela sent le sapin, mais, même si cette odeur peut-être enivrante, je la préfère dans les bois, ou dans ces soirées de Noël, où tu trônais fièrement sous tes guirlandes éclairées. Combien de Noël avons-nous passé ensemble ? Combien de fois la modeste lessiveuse galvanisé qui après son usage au feu te servit de pot a-t-elle été portée vers le séjour afin que tu passes les fêtes à nos côtés ? Combien de regard de fierté t’ai-je adressé, fier de ta ramure, de ton élégance, de ton port altier, fier de ton âge et de ce lien millésimé qui nous lie ? Je me rappelle ce jour où enfin tu quittas ta cage de fer blanc dont tes racines avaient fait le tour, pour qu’enfin on t’installât en pleine terre, devant la demeure familiale, des arrosages réguliers, perfusion de vie pour reverdir tes aiguilles, de l’observation de nous tous, inquiet de ne te voir pousser, inquiet surtout d’avoir vu l’état de tes racines trop serrées dans le carcan métallique. Le Noël suivant t’apporta un compagnon, joli épicéa qui le temps venu vint prendre place à tes côtés, suivi à l’occasion d’un autre Noël, d’un nouvel arrivant, sapin lui aussi. Car tu étais un sapin, un vrai, aux aiguilles bien vertes, bien plates, fièrement alignées le long des ramures. Soudain, tes racines ont trouvé la voie, pénétré la terre, y puisant une énergie bienfaitrice qui de dota le printemps venu, d’élégantes pousses au vert tendre et à la longueur traduisant ton envie retrouvée de croître. Dès lors, chaque printemps fut symphonie de couleur verte, les pousses de chacun éclairaient le sombre des ramures par de belles touches claires, en jouant à celui qui montrerait les plus belles, les plus longues, à celui qui grimperait le plus haut. Des trois cousins, tu fus le plus brave, le plus droit, ne pliant quasiment jamais face aux vents, restant stoïque et droit face à Eole. Tes origines montagnardes y étaient sûrement pour beaucoup. C’était un régal, en arrivant par les routes alentours de visualiser ces trois mats dans le paysage, d’être capable de dire « c’est-là que j’habite ! » Quand plus tard, ma chambre se fit mansardée, mon hublot sur les étoiles s’ouvrait sur ta cime, car tu avais déjà rattrapé et battu tes congénères.

Puis vint la terrible sécheresse de 2003, qui vous affaibli quelques peu, et réussi à sécher sur place ton proche parent. Silhouette quittant le vert pour l’ocre, puis pour la rouille, bois sec et mort qu’il fallut abattre avant que le vent ne le fît pour nous sans surveiller le point de chute. C’est donc à deux, lui l’épicéa et toi, mon beau sapin, que vous avez poursuivi la croissance, le lent défilé des saisons, accueillant sous vos aiguilles protectrices, les tiennes moins piquantes que les siennes, la toile de tente d’un drôle d’indien, les parties de foots endiablées avec son taquin de parrain. C’est encore à deux que vous avez sombré, épicéa et sapin dans un même combat perdu d’avance face aux vents déchaînés de ce maudit 24 janvier 2009, vos racines crispées dans un réflexe de survie, n’empoignaient qu’une terre détrempée par tant de jours de pluie. Je n’étais pas là pour te voir te coucher, enfin presque, car tu as posé ton buste sur le vieux catalpa, compagnon de plantation de l’installation familiale ici. Tu aurais pu tomber sur la frêle 2CV si la prévention paternelle, mesurant le risque que tu chois, ne l’avait déplacée peu de temps avant. Pour la dernière fois, nous vîmes tes racines, faible motte de terre en regard de ta taille, ton tronc en équilibre sur les branches amies, comme si dans l’agonie, une dernière fois tu montrais ta bravoure, ta fierté et pointait une dernière fois ta cime vers le ciel. La tempête et ses vents de folies ont eu raison de toi, de vous. Le paysage sera désormais bien vide devant la maison, où plus rien n’arrêtera le regard, en attendant la relève, sapin c’est sûr, et puis peut-être magnolia, mais rien ne remplacera dans notre mémoire, dans la mienne surtout, ce fidèle compagnon qui de boite de conserve en lessiveuse, de lessiveuse en pleine terre, a accompagné chaque année de ma vie. Par cette chute brutale, tu montres aussi, qu’au-delà des dégâts, sommes toutes mesurés, au-delà de l’aspect financier, l’attachement aux choses se fait par le cœur et que cela est bien difficile à estimer puisque très personnel.

Combien de fois, enfants, avons-nous chanté « mon beau sapin » à tes côtés ? Je n’ai d’autres paroles en te voyant jonché ou plutôt juché sur ton compère d’infortune. Adieu mon beau sapin, je pense à ces belles forêts de Cauterets où tu es né, où j’ai fait mes premières expériences montagnardes, je pense et je visionne ces images d’enfance à tes côtés. Décidément, les pages se tournent dans des périodes similaires de l’année, ces pages qui se referment sur l’enfance, sur mes jeunes années…. Un livre qui se range sur l’étagère des souvenirs, un autre qui s’ouvre sur des pages à écrire….

Tempête

Les éléments se sont déchaînés durant le week-end, la tempête a soufflé sur la grande région, dans des vents bien plus violents encore qu’en 1999. 10 ans déjà. Hasard des dates ou chiffre maudit que ces années en 9 ? Les dégâts se comptent à la pelle, au lieu de se ramasser à la pelle. Des arbres sont tombés, des forêts se sont dévastées, des lignes électriques, téléphoniques se sont rompues, rendant encore plus paralysé ce pays désormais soumis au diktat de la fée électrique. Quel que soit le mode de chauffage, il est toujours une pompe électrique pour pousser l’eau chaude dans les tuyaux ou pour insuffler l’air chaud dans les pièces. Seules les cheminées peuvent encore apporter la chaleur, sous réserve d’entretien correct et de conduit non abattu par les vents. Les appareils de chauffages mobiles, deviennent autant de danger potentiel dans nos maisons devenues trop étanches au renouvellement d’air. Des morts par asphyxie, dommage collatéraux de la tempête, après les accidents mortels et les imprudences associées. 10 ans après, quelles leçons ont été retenues ? Bien peu semble-t-il. Les câbles se rompent encore dans les airs à défaut d’avoir été enterrés… Les secours restent dépassés par l’ampleur de la catastrophe, manque de moyens matériels, manque de moyens humains, manques de solidarité aussi. Et pourquoi pas une loi qui permettrait aux salariés qui le désirent et qui le peuvent d’aller aider à dégager, nettoyer, rétablir les accès tout en étant payés par un fond national, avec dégrèvement fiscal pour l’employeur afin de compenser les pertes momentanées des effectifs ? Où en sommes-nous de notre fière devise : Liberté, Egalité, Fraternité ? Où en est la fraternité ? Prendre une scie, une tronçonneuse, des outils que tout un chacun possède pour son lopin de terre, et s’en aller aider à rétablir les circulations, les accès aux lignes sous le couvert des techniciens de métier. Envoyer tous nos militaires sur le terrain, dans leurs différents corps de métier, créer des contrats de solidarité pour tous les assimilés fonctionnaires de notre société, rmistes, chômeurs, demandeurs d’emplois et même retraités, il y a dans cette population-là des compétences non employées qui seraient fort utiles pour coordonner et mener à bien certaines opérations. Le côté exceptionnel de l’événement ne doit pas influer la non analyse complète du processus ainsi et surtout que ses améliorations. On peut être surpris, de voir toutes ces images à la télé, et même ravi de voir un président de la république sur le terrain, s’inquiéter que les gens restent dans le noir parce qu’il n’y a pas d’électricité pour ouvrir les stores roulants dans des pays ou les bons volets restent de bois à ces élucubrations présidentielles dont le seul effet est de faire perdre quelques précieuses heures de jours aux intervenants de terrain, mais de grâce, pensons un peu à tous ces gens démunis, inondés, frigorifiés, sans téléphone, sans électricité pour vivre et survivre au cœur de pareil naufrage. Il y a des délais annoncés qui feraient sourire s’ils n’étaient pas aussi cruels pour les frigos et les congélateurs, pour les chauffages et pour l’éclairage des foyers. Combien de bougies représentent des incendies potentiels ? Combien de couvertures seront nécessaires dans ces modestes foyers qui encaissent sans broncher les caprices du temps ?

Nettoyage naturel des paysages, nouvelle donne du temps, de notre temps. L’eau est tombée, a détrempé les sols, libérée les racines de leur accroche de terre, le vent a joué des arbres les plus résistants comme de fétus de paille, balayant sur des étendues vastes ces pins bien alignés pour la partie visible, cet écosystème déjà bien fragilisé pour la partie moins visible…. Autant en emporte le vent…. Des tuiles comme des antennes, des cheminées comme des arbres, l’homme n’est que bien peu de chose lorsque les éléments se déchaînent. Caprice du temps, fureur d’Eole, la nature est marquée pour quelques temps, jusqu’à ce que nos yeux s’habituent, jusqu’à ce que les plantations reprennent, le temps de quelques décennies, le temps de quelques générations, démolir et rebâtir, sans cesse avancer, un arbre est tombé, la nature pousse dans la terre soudain éclairée. Il y a les tragédies, les dégâts, mais il y a surtout la vie, la plus belle des choses qui nous soit donné de vivre. Alors vivons, pleurons sur ces visions maussades et puisons-y la force et l’énergie de repartir, de redéfinir les contours de nos paysages, hier est hier, le passé est passé, et même trépassé pour quelques végétations, vivons le présent à fond, puisque nous sommes vivants, profitons de l’ardoise effacée pour dessiner notre coin de nature, sans vivre la crainte d’un courroux céleste, car après tout, qu’y pouvons-nous ? Aller chercher dans le réchauffement climatique les déchaînements d’Eole revient à oublier les derniers jours de frimas vécus. Le verglas et la glace il y a peu, le vent de folie ce samedi, la météo exploite-là tous ses petits filons…. Qu’y pouvons-nous ? Nous ne devons pas vivre en affrontement par rapport à notre planète, simplement en harmonie, en sachant aussi réagir aux caprices du temps avec la meilleure efficacité. N’attendons pas le prochain exemple pour s’apercevoir que rien n’est encore fait. Agissons, et vivons avec nos proches, nos amis, nos voisins, sachons ce que solidarité veut dire, ce que fraternité veut dire.

La nature agit de façon naturelle si je puis dire, les conséquences sont spectaculaires pour l’homme, opération mutation en cours ? Nous verrons bien, sachons déjà digérer cette étape-là.

Des pas à part

Opération à freins ouverts sur la Méhari, de quoi passer de charmantes soirées bien au frais dans le garage à démonter patiemment les différentes couches de pièces et d’accessoires qui cachent les précieux organes bien utile au freinage… Capot enlevé, tubes de chauffage (si, si, il y a du chauffage, surtout par beau temps !) puis boîtiers de chauffage montés sur les tubulures d’échappement et enfin, l’espace tout d’un coup bien vide, dévoile les disques et les étriers accolés à la boite de vitesse…. C’est bon, on y voit plus clair, enfin, sous réserve de disposer d’un bon éclairage car là, pour le coup, nous voilà plongé dans les entrailles de la belle, tout au fond de ce compartiment moteur devenu bien vaste ainsi déshabillé. Et revoilà les leçons de ruse et de patience pour venir au bout de la résistance des ces boulons soudain sortis de leurs torpeurs, à essayer de faire jouer les filetages dans un mouvement libératoire, qui n’est pas forcement du goût de la machine. Au prix de quelques griffures du métal sur les mains, de la clé sur les têtes de boulons, voilà que bientôt les morceaux se séparent. Il est l’heure de ranger méthodiquement les pièces de mêmes éléments dans des boîtes séparées, de nettoyer les boulons pour en calculer le réemploi possible, le tout copieusement arrosé de produits nettoyant et de photos numériques…. Ah ! Les joies du numérique dans le futur périlleux exercice de remontage…. Pièce après pièce, et même, piège après piège, la découverte, ou plutôt, les découvertes progressent. Découverte des techniques de montage, des ruses de démontage, d’une infinie patience acquise sur le bout des doigts, découverte de traces suspectes, de pièces nouvelles à remplacer, car bien évidemment, on ne joue pas avec la sécurité. Qu’il est bon de pouvoir bricoler ainsi sans la course du temps contre soi, sans le besoin impétueux d’avoir terminé pour le soir même. Des soirées tranquilles, au son de la radio, à ne pas voir défiler les heures, dans mon minuscule garage, sur mon gros jouet. Nettoyage, mise en peinture de certains éléments, analyse permanente des choses encore à faire, de celles qui soudain libres d’accès deviennent une intéressante opportunité, lecture effeuillée des catalogues, vérification du stock de pièces accumulées ces dernières années, puis, le temps venu de rentrer au chaud, après la fastidieuse opération de blanchiment des mains à faire pâlir un président américain dont soudain on ne sait plus s’il est élu pour sa peau ou pour son talent, place au merveilleux monde du net, le temps d’aller consulter la disponibilité des pièces les plus urgentes, de constituer la commande, sans oublier la cousine 2CV, histoire de grouper suffisamment le tout pour à la fois mettre à niveau les deux belles, et bénéficier du meilleur rapport prix par les jeux de volume…. Le temps d’attendre la livraison, les opérations nettoyage vont se poursuivre, le temps du remontage débute, avec à la fois l’excitation du boulot qui s’achève, des choses qui avancent, et à la fois l’appréhension du périlleux remontage, de la pièce trop usée qui cède, de celle plus malicieuse qui refuse de se monter, voire joue à cache-cache au moment de venir consolider le fragile équilibre.

Les choses avancent bien, ce qui reste assez paradoxal concernant le système de frein ! Comme quoi, il y a des freins à l’avancement qui n’en sont pas, ou plutôt qui deviennent des motivations supplémentaires pour les contourner et les dépasser. Certains rongent leur frein, moi je les change ! Après mémé, viendra le tour de sa cousine, histoire de ne pas perdre la main, le printemps n’est pas loin, elles seront prêtes pour s’en aller vadrouiller sur les routes du pays et même d’ailleurs. Le plaisir est dans l’apprentissage tranquille de ces rouages mécaniques, dans ces connaissances patiemment acquises au travers des revues et surtout du stage pratique, le plaisir sera de prendre à nouveau le volant, de freiner bien fort en se rappelant ces soirées de veillées technologiques, ces pièces démontées, nettoyées ou changées, remontées qui retrouvent là, nouvelle jeunesse… La satisfaction du travail fait et bien fait, d’avoir soi-même effectuée cette tâche qui n’est plus une épreuve, de soudain réaliser de visu et de toucher ces lignes souvent lues sur des blogs et des forums, de pouvoir en discuter entre connaisseur, donner son avis basé sur sa propre expérience, chose qui hélas se perd : aujourd’hui les gens donnent leur avis sans forcement avoir les connaissances, avec comme conséquence dans notre monde où trop souvent, c’est le dernier qui parle qui a raison, dans une triste victoire par abandon. Fierté des choses accomplies, des choses qui avancent et avancent bien, les chantiers se succèdent et se terminent les uns après les autres, certains dureront plus longtemps, mais au-delà de cela, l’important est la marche en avant, le saut en avant même, la progression et les changements opérés et établis, l’envie profonde et tenace de vivre, de franchir les étapes, de renouveler, non pas dans le sens de refaire, mais bel et bien dans le sens de nouveauté, de renouveler donc cet air et cette aire, cet air ambiant et ces ambiances, ces choses personnelles, ces pas en avant. Je ne mesure pas mes pas à ceux de l’humanité, je ne suis pas dans la lune ! Peu m’importent les pas des autres, les miens vont dans le même sens et tracent le chemin de la vie, bien au-delà des astres, bien inscrit dans la vie et dans le présent, des pas en avant sans se retourner, des pas assurés, des pas qui dansent sur des airs de gaîté, des arcs en cieux de sourires, des éclats de rires, des pas qui marchent vers le bleu d’un ciel de plus ne plus présent.

Bientôt le printemps...

Ciel bleu et soleil, après ces quelques jours de grisaille et de froid, avec neige et verglas comme pour rappeler que nous sommes bien en hiver, même si les jours rallongent de façon bien visible déjà. Ciel bleu, de ce bleu qui fait du bien, de ce bleu qui fut toujours présent même si pas toujours visible. Soleil, ce doux soleil qui réchauffe le corps et les cœurs, qui dégèle les coins reculés, ceux-là même qui arboraient encore la blancheur hivernale. De cette force de vie, naît la vie, renaissent les envies, des appels du pied au printemps, des rêves de beaux jours, cette belle saison de renaissance, nouveau départ, nouveau cycle de vie. Après le long sommeil hivernal, la nature reprend peu à peu ses droits, et déjà quelques renflements sur les tiges révèlent la future apparition des bourgeons. Cet appel à la vie, au nouveau démarrage, c’est l’incitation à bien des changements, à l’appropriation de son domaine, au toilettage et aux nouveaux décors comme pour mieux visualiser la nouveauté du cycle, effacer les cycles passés, repartir sur des bases propres et neuves. Hier est hier, aujourd’hui est maintenant, le printemps se prépare dès aujourd’hui, histoire de démarrer dès les premiers beaux jours pour bien en profiter.

Nouvelle vie, nouvelles envies, perpétuelle évolution, telle est notre quête, notre raison de vivre, et on a bien raison de vivre car qu’y a t’il de plus beau que la vie ? Il suffit d’ouvrir les yeux de voir le monde, de respirer les odeurs, de s’éblouir des couleurs pour le comprendre. Il ne suffit pas de regarder qu’il y a plus malheureux pour se sentir mieux, il faut voir au-delà, mesurer combien il y a de plus heureux pour aller vers cette direction-là. Se contenter d’un minimum vital, simplement parce qu’on est au-dessus du trait est chose facile mais non force de progression. Il n’y a pas d’incitation à avancer, à se dépasser, car la mesure est faite, le chemin derrière soi et à partir ou les choses sont derrières, la motivation ralentit faisant ralentir le pas. Tant que l’objectif à atteindre est devant, la motivation est là, le rythme se maintient, voire même s’accélère, le passé disparaît dans la poussière du chemin parcouru au lieu de rester accroché aux talons, et nous avançons. Plus les choses nous paraissent impossibles, plus elles sont réalisables, et surtout, plus la motivation de les accomplir est forte. La récompense en sera à la hauteur. Pourquoi se contenter de peu alors qu’il y a tant à parcourir ? La poussière préfère les objets immobiles, elle n’aime pas les corps en mouvement. Marchons, avançons, parcourons le chemin, continuons la progression au lieu de se contenter de la peine plus que peu. Certes, il est confortable et rassurant de rester immobile, de profiter des choses acquises pour s’y installer durablement, vivre un semblant de bonheur qui au final se meurt par manque d’air, par non-renouvellement d’air, par absence de remise en cause, dans une lente et immuable agonie, mais notre vie, n’est que mouvement, que remise en cause, notre vie n’existe que par le mouvement, la croissance, l’accomplissement de la vie n’est que la mort.

Nous sommes tous libre de choisir notre chemin, d’en peupler les étapes comme bon nous semble, il n’y a pas de règle fixée, de rythme imposé, et pas de points de passage fixés autres que ceux que nous nous fixons. A chacun d’avancer selon ses envies, le tout étant d’en assumer la progression et de ne point râler contre le cours des choses, surtout dans le cas ou lesdites choses vous dépassent…. Cela arrive assez souvent d’être dépassé par le cours des choses, et cela arrive souvent de râler après. Râler après le passé n’est que perte de temps, les choses révolues n’évoluent plus. Râler après tel ou tel choix, est aussi perte de temps. On ne revient pas sur ses choix, on en tire des conclusions qui font les leçons de la vie, qui donne l’inflexion à la courbe de notre vie, ce qui influe et traduit la progression. A proprement parler, il n’y a que deux états : la progression et la régression, tant l’immobilisme conduit tôt ou tard à la régression. On ne peut être et avoir été, chaque étape de la vie possède deux termes, le début et la fin, à l’heure des débuts, le ciel est bien bleu, les choses si agréables. Au bout du terme, la tendance est au ciel gris, voire noir, mais le ciel reste pourtant d’un bleu immuable, pour peu qu’on sache le regarder jusqu’au plus profond de son azur, regarder encore plus loin sur notre chemin de vie, vers cette direction qui redonne la confiance et conduit au succès en laissant derrière soi ces images grises et poussiéreuses du passé trépassé, intensifiant les couleurs du parcours devant soi. L’appétit vient en mangeant dit-on, la soif de vie vient en vivant, le chemin se fait en cheminant, c’est en avançant qu’on se construit, plutôt que de dormir sur ses acquis se révélant bien vite être de faux acquis.
Quel est le but de notre vie ? Atteindre un objectif ou se construire pour atteindre un objectif ? Peut-on se considérer comme arrivé lorsque les choses autours de soi sont conformes aux images d’Epinal que nous avons apprises depuis notre enfance ? Est-on arrivé au bout du voyage de notre vie, à un autre endroit que celui ou la vie nous fuit ? Pas de mauvaise interprétation, il n’y a point de salut dans la fuite, surtout celle de sa propre vie. Vivre est une belle chose, le réaliser est encore plus beau.

Recreations....

Il est un pays, où naissent et galopent des chevaux sauvages....
Ce sont des pottoks, et on les croise en randonnant sur les montagnes basques...





Cette belle montagne emblematique qu'est la Rhune...


et là, deux pour le prix d'une : la Rhune et en premier plan, la petite Rhune...




Un visage basque? allez savoir !
Un sculpture sans prétention datant de quelques années mise là en guise de clin d'oeil....



En guise de conclusion, quoi de mieux qu'un coucher de soleil sur l'océan?


voilà, quelques images personnelles, mémoires visuelles d'un joli coin de terre où j'aime aller me ressourcer, me détendre, visiter et apprendre.... Car, on apprend toujours dans la vie, pour peu qu'on sache et qu'on veuille....

Bon anniversaire papa!

Aujourd’hui tu fêtes tes 75 ans, trois quarts de siècle comme on aime à dire, bien que je n’aime pas trop cette dénomination qui laisse apparaître un aboutissement, mais ce terme de trois quarts, sur nos terres de rugby prend surtout une saveur particulière. Le temps passe, les années s’empilent, et au long cours de nos vies, je n’ai pas toujours mesuré l’intensité de notre relation, bien étouffée par la pudeur de nos vies d’hommes, pourtant belle et bien présente, intense et variée. Il y a toujours eu et il y a toujours de l’amour dans tes gestes, tes actions, pas toujours visible par de fausses timidités et modesties qui en effacent le côté démonstratif. Pourtant, tu voles toujours au secours des oisillons du foyer, et même des oisillons tout court, lorsqu’il s’agit d’aller aider toutes ces identités qui peuplent ce qu’on nomme la famille. Force de la nature, tu uses sans compter de ta santé, de ton temps, de tes savoir-faire, de ton ingéniosité. Tout est prétexte à bricoler, à s’occuper. Les joies de la cheminée, que tu as construite et qui génère aujourd’hui, non seulement des économies mais aussi de belles parties de bûches. Faire le tour de la famille, des voisins, des amis pour grouper les commandes, s’occuper de la livraison, débiter les troncs de deux mètres de long en section de cinquante centimètres, les fendre avant de les stocker, ramasser les copeaux et la sciure, nettoyer, ranger, chez toi, comme chez les autres…. Ce fut aussi l’occasion de démontrer tes talents, en construisant l’impossible machine qui désormais d’une légère pression sur la manette, fait éclater les troncs les plus solides.

Au-delà des travaux saisonniers comme le bois, il y a le fond de commerce, sans réel jeu de mots, mais pourtant utiles aux affaires, j’ai nommé le jardin. D’aussi loin que ma mémoire se souvienne, j’ai toujours ces images de jardins, mais pas de simples potagers, de ces jardins où les fleurs ont leurs parts, ne serait-ce que celle d’égayer la maison et encore plus les extérieurs. Qu’importent le temps passé sur les routes, les heures de travail, les fatigues accumulées, il y a toujours eu du temps de passé à faire pousser les légumes et les fleurs, arracher les mauvaises herbes, travailler la terre qui a toujours nourri la famille et même les amis, car les proportions étant toujours généreuses lors des plantations, les récoltes abondent. Je me souviens de notre jardin lorsque nous habitions Lardenne, il était mon terrain de jeu que je parcourais en vélo, et même lorsqu’il fallait suivre le cours de l’eau dans les rigoles d’arrosage, loin d'être une punition, cela devenait des canaux où naviguaient les bateaux. Je me souviens aussi de notre arrivée dans cette maison, du premier jardin où la terre pauvre encore avait du mal à nourrir les pieds de haricots verts, les faisant culminer à quelques centimètres à peine du sol, mais déjà, le jardin était là pour nourrir les vôtres, et constituer ce que vous avez appelé le troisième salaire en ces temps assez difficiles… Quelques volailles et des pigeons pour compléter, générant eux aussi du travail supplémentaire, tout cela a fait un papa surbooké, loin des images actuelles des papas internetisés ou encore lobotomisés à coup de console de jeux…. Autres temps, autres mœurs.... Sans regrets.

A écrire tout cela, la vision d’un homme occupé ou trop occupé par son travail et les tâches domestiques semblerait être le réel portrait. Il n’en est rien ! Je me souviens aussi de mes années de football, où tu venais nous accompagner pour chaque déplacement dans tous ces charmants endroits reculés de notre région, transportant parfois plus d’enfants que la réglementation ne l’autorisait, et surtout, accumulant d’autres kilomètres après la semaine faite sur les routes du temps où tu étais représentant…. Toujours présent pour ces matchs extérieurs où bien souvent je n’étais que modeste remplaçant, refusant même la gratification du club en demandant qu’elle soit transformée en achat de jus de fruits pour les gamins que nous étions. Oui, c’est cela mon papa ! Un être ne sachant pas comment montrer son amour aux siens, préférant l’anonymat du geste là où tant la ramènent plutôt avec force, pour bien peu d’efforts fournis. Je n’oublie pas non plus la maison de la montagne, les sommes de travaux, les monceaux de pierres, le béton fait à la pelle, pour rebâtir cette humble demeure. Courage et abnégation sont les mots premiers qui me viennent en évoquant tout cela.

Il y a des choses que seul l’âge adulte, celui que l’on a ou que l’on n’a pas, même adulte, permettent de comprendre et de réaliser. Aujourd’hui, au travers des travers de ma vie, il est des choses que j’ai enfin comprises, des amours que j’ai enfin réalisés. Quelle imbécillité que nos statuts d’homme qui, dès l’enfance, nous contraignent dans des carcans bloquant l’expression de nos sentiments, quelle bêtise que cette pudeur qui annihile la facilité de dire son amour aux gens qu’on aime. Tant de choses incomprises qui un jour se comprennent, tant de remords de n’avoir pas vu, de n’avoir pas senti cela au lieu de colères adolescentes, pourtant il n’est jamais trop tard pour te dire que je t’aime, et que je ne saurais jamais vous exprimer à maman et toi toute la gratitude, les remerciements et la reconnaissance du petit garçon que je fus, que je suis et que je reste pour vous.

Bon anniversaire papa, du plus profond de mon cœur.

Apparences

Apparences douteuses
Apparences trompeuses
Peut-on juger sur l’apparence ?

On-dit, racontars et médisances
Portraits vitriolés avec aisance
Peut-on se fier aux témoignages ?

Quel meilleur jugement que le sien ?
Quelle meilleure écoute que la sienne ?
Etre soi-même son propre juge, c’est bien

Ne jamais laisser les autres à sa place juger
Sous peine de facilement se laisser gruger
Un seul avis n’est pas jugement

Société pressée qui aime à diriger
L’avis des autres sur la vie des autres
Un seul message faux pour piéger
Notre jugement de piètres apôtres

A la naissance, six sens nous recevons
Ces six sens là par le cerveau en action
Au fil du temps, tombent en perdition
A recevoir les réponses avant les questions

Quand aurons-nous le courage
De dire stop aux papillotages ?
A ces trop belles paroles données
De cesser pour tout d’abandonner
Aux autres la décision du coupable ?
A nous de jouer cartes sur tables

Avis contraire et discussions
Seuls maîtres de décision
Et si l’erreur est humaine
Faisons la, cela vaut la peine
Car mieux vaut s’être trompé
Que par les autres être trompé !

Dans un cas, on apprend, on analyse et on évolue
Dans l’autre quand on l’apprend c’est déjà révolu

Heureux êtres humains dotés de six sens
Laissez-les parler, vous indiquer le bon sens
Sachez être vous, plutôt que d’être pilotés
Réfléchissez, décidez avant de sens être ôtés

L’être humain n’est pas une machine
Il écoute, voit, parle, et même imagine
Encore un effort, il volera de ses propres ailes
Sans personne qui décide de sa gestuelle

Marionnettes abîmées par les manipulations
Couperont les liens, ça sera jour d’abolition
Pour s’en aller, seules, avancer dans la vie
Juste cause, marcher au gré de leurs envies

Et c’est très bien ainsi, car la vie mérite
d’être vécu et non point subie, explicite !

Tôt ou tard, le réveil opère, l’envie d’être enfin soi,
Maître de ses choix, seul à décider de sa vie à soi
Le chemin parcouru dès lors prend bien vite
Une autre saveur, d’autres couleurs émérites
Des éclats de lumières qui nous font oublier,
Les années de galère, le passé alors bien plié

Etre soi semble une évidence
Pourtant bien dure en apparence
Trop de gens portent le masque
Pour cacher mieux leurs frasques

Qu’ils soient toutefois prévenus
Ils sont les premiers trompés
A avancer ainsi en parvenus
Ils ne voient plus l’épée

Qui bientôt ôtera l’illusion
Les mettant à jour et à nu
Joyeux effet de répulsion
De ces sordides parvenus

Taureaux trop fiers pour comprendre
Que le sable foulé et piétiné du sabot
Boira leur sang avant qu’ils ne se rendent
Vers la cape cruelle, point final bientôt

Mise à mort fétide pour les uns
Spectacle enchanteur pour d’autres
Eternel débat attisant, troublant parfums
De la vie qui s’en va, de la vie qui se vautre

Dans une flaque de sang, reflétant le rouge
Tout au long de la danse, ce tissu qui bouge
Attirant la victime pour en tirer le sang
Piteux combat déloyal à un contre cent

Nos vies sont pareillement attirées par ce qui brille fort
Sans savoir si ce qui nous plait est le reflet ou le métal
Aimons-nous le soleil ou celui qui nous semble de l’or ?
Subtile question qui est pourtant gymnastique du mental

Doit on se fier aux apparences ? A chacun sa vision, mon choix est fait
Tout ce qui brille n’est point d’or, et il paraît même, qu’il est de l’or dur…
Bien plus souvent qu’il n’y paraît, sachons le voir, l’analyser c’est un fait
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire, dès lors la chute est plus dure

Nous avons tous, nos vies
Passées, présentes, à l’envie
Vivons-les, sans attendre
Sachons les prendre

Une vie, décidément c’est bien trop court
Pour refuser de ne pas en choisir le parcours

A chacun sa façon

2009 en place, prêt, partez ! Voilà l’année qui démarre sur les chapeaux de roues en ce lundi matin. Des chapeaux sur des roues ? Etrange…. En attendant, nous voilà à nouveau sur le pont, et une fois passés les traditionnels échanges de bons vœux, plus ou moins hypocrites d’ailleurs, euh, pardon, disons plutôt politiquement corrects n’est-ce-pas, donc après ces merveilleux sourires non feints nous voilà à découvrir les messages entassés dans nos messageries au repos depuis trop longtemps. Bien sûr il y a là la kyrielle des messages vous souhaitant une bonne année, si nombreux que nous nous demandons ce que nous vivrions si nous n’en recevions pas tant en guise de protection…. Un temps pour les voeux, un temps pour le boulot, il est temps de recaler les choses, redéfinir les rôles de chacun pour que tous attaquent l’année sans perte de temps, et surtout en ramant dans la bonne cadence et dans le bon sens…. Que voulez-vous, nous sommes dans la galère ou nous ne sommes pas !

2009, an tout neuf, dont les premiers jours embaument tellement de bons parfums, dont les couleurs rayonnent dans un défilé à faire pâlir le plus beau des arcs en cieux que cela rajoute au bonheur de changer d’année. Exit le 8 et ses joies bien surprenantes, place au 9 et ses surprises joyeuses. Début d’année aussi, prétexte à retrouvailles et amicales réunions, pour se souhaiter de vive voix et de vives joues la bonne année, pourquoi se priver de cette joie simple au lieu d’user des moyens incommunicants de communication de notre bon vieux 21e siècle ? Bon vieux ? Ben oui, tout de même, ça commence à dater ce siècle-ci ! Profitons de cette période pour prendre le temps de voir nos amis, c’est là un réel bonheur, et puis, les vrais amis ne sont pas si nombreux alors cessons de gémir sur le temps qu’il manque. La vie n’est pas un matche de foot, les arrêts de jeux ne seront pas rajoutés au-delà du temps réglementaire comme dans un matche de foot, lorsque viendra l’heure de sonner la fin réglementaire de notre temps, inutile alors de songer aux amis que nous n’aurons point revus faute de temps…. Le temps est une denrée précieuse dont nous ne connaissons pas la quantité en notre possession, nous la dépensons sans compter, parfois dans des futilités, plutôt que d’en profiter pour la partager avec nos proches de vies ou de cœur, de sang ou d’amitié. Le temps est un long ruban plutôt court et après lequel on court toujours, c’est bien connu, d’ailleurs on parle bien de courses contre la montre ! Alors en ce début d’année, si nous prenions la résolution de prendre le temps ? Prendre le temps, ou les temps ? Celui de voir ses amis, celui de voir sa famille, le temps qui passe ne passe pas tout seul, il fuit tout simplement. Parfois, nous le laissons fuir par manque d’envie, par manque de temps, paradoxe étrange et pourtant bien réel de nos vies mal cadencées, parfois nous l’employons fort mal en des paradis artificiels, des faux plaisirs et des faux-semblants. Parfois, nous l’usons à trop en user sans savoir dans quel but, sans aucun respect pour ce bien précieux. Il y en a même qui cherchent à le tuer ! Peut-on réellement tuer le temps ou est-ce lui qui nous tue ? Comment expliquer qu’on ait le cœur léger lorsqu’il est occupé par de nobles et tendres pensées et qu’on l’ait gros lorsqu’il est vide ? Ah ! Revoilà la jonglerie des mots, les joies simples de s’amuser des mots et des expressions, le temps d’un texte, le temps d’une parenthèse dans le jour gris au ciel bas qui paraît-il annonce neige et verglas pour la nuit à venir…. Peu importe, vous comme moi savons qu’au-delà du gris il y a le bleu de l’azur, et, quand je parle d’au-delà, je veux bien dire au-dessus et non dans cet au-delà de traditions ancestrales qui prétend être un paradis mais qu’il n'est surtout bon à découvrir que le moment venu, sans hâter le chemin pour aller le découvrir. Point de raccourci à nos vies, voilà surtout le bien le plus précieux de nos existences, la vie !

2008 est passé, 2009 s’écrit, jour après jour, moment après moment avec les couleurs que nous choisissons et non que nous subissons. L’histoire s’écrit, elle ne se lit pas au fur et à mesure de son déroulement. Hier est hier, demain sera demain. Entre ces deux temps-là, le passé du passé et le futur du futur, il y a l’immensité du présent, à écrire, lettre à lettre, mot après mot, chacun des mots nouveaux corrige les maux du passé, chacun de ses écrits sera endroit de naissance pour les mots de demain. Les mots contre les maux, les mots pour raconter et vivre aujourd’hui en préparant demain. Chaque geste de nos vies prend vie dans la correction du passé et anticipe l’avenir d’un geste plus ample, plus abouti. Chaque pas, succède au pas précèdent et assure l’équilibre pour dérouler le pas suivant. Réaliser pleinement aujourd’hui, c’est être plus fort qu’hier et devenir encore plus fort pour demain. Dans la longue course du temps, chaque étape n’est ni anodine, ni décousue de ce long ruban. La vivre pleinement et complètement, c’est s’enraciner dans ce terreau fertile qui prépare la suite de nos vies. Et puis, quoi de plus simple que de vivre pleinement aujourd’hui, de préparer ainsi demain sans y songer au-delà du raisonnable ?

L’être humain se façonne lui-même au gré de sa vie, comme il fait naître du bloc d’argile fertile les représentations successives de son imagination au gré de ses inspirations. Se réaliser soi-même par touches successives, au gré des détours, plutôt que sur le tour d’un potier céleste, lisser ses contours par ses propres doigts, c’est l’occasion rare au final d’être son meilleur ami, d’être en paix avec soi-même, de s’accepter tel que nous sommes, d’accepter les surépaisseurs comme les creux, les plaies comme les bosses, mais après tout, c’est là tout ce qui fait le charme, plutôt que le lisse et la pâle froideur de trop d’icônes de notre monde…

Bonne année !

Et voici 2009, le nouvel an tout neuf, avec son lot d'espérances, cette sensation que changer de chiffre va changer le cours des choses, que ce nouveau cap franchi va faire apparaître la côte verdoyante tant espérée depuis que nous voguons sur les flots tumultueux de la vie. Changement d’année, changement de cap, nouvelle résolution, les yeux scrutant l’horizon à la recherche du phare tant espéré, à la recherche de la quiétude tant désirée. Les côtes sont peuplées de phares, tous dans des fonctions similaires, tous avec des éclats différents. A chacun sa lumière, à chacun son havre de paix, mais il ne faut pas oublier que c’est nous et nous seul qui tenons la barre du navire. Se laisser porter par les flots, se laisser dériver en espérant que la vague nous amènera sur la rive espérée, ne serait que tentative de chaos, le bateau ira se briser tôt ou tard sur les rochers de la vie.

Tenons bon le cap, hissons la voile, gardons la main sur la barre et l’œil sur l’horizon, les craquements du bateau ne sont pas sinistres, c’est la vie qui s’exprime dans ses profondeurs. Bientôt l’endroit sera là, la bouée toute proche, la lueur du phare plus brillante que jamais, et puis, au fond de nous, on sait et on sera encore plus que c’est bel et bien ce phare-là.

En ce début d’année tout neuf, je vous souhaite de garder la main ferme sur la barre, de maintenir le cap de vos vies vers votre destination tant souhaitée.

Qu’au travers de ce périple, la santé vous accompagne, les bonheurs de chaque instant éclairent le parcours, que les richesses soient présentes sous toutes leurs formes, monétaire ou simple sourire amical, tout n’est que trésor si on veut bien l’apprécier à sa juste valeur.

Que votre navire emporte avec vous, vos proches, amis, familles, simples relations, et qu’il glisse sur les flots de la vie.

Et si au travers de la navigation, nos embarcations se croisent, n’oublions pas de nous faire un signe, car c’est toujours un plaisir de croiser d’amicales pensées durant ces courses longues qu’on fait trop souvent en solitaire.

Bonne année à vous !