Vacances (2)

Voyage au long cours
Avion en partance
Carlingue en brillance
Attention départ !
N’importe où que l’on aille
Cerveau déconnecté de la grisaille
Envie assouvie de la coupure

Six semaines, c’est plus sûr !

250

250e texte ou plutôt, écrit modeste… En un peu plus d’un an, cela fait tout de même pas mal ! Voilà, je clos là mon autosatisfaction. Le blog, ce gros cahier des temps modernes, continue de s’alimenter au gré des humeurs, au gré des envies, au gré des actualités, personnelles ou nationales, voire même mondiales. Humour ou billet d’humeur, ce sont des petits textes qui ainsi s’amoncellent, s’empilent, jusqu’à arriver aujourd’hui au chiffre presque rond, du moins, agréable à l’oreille de 250.

Ou en sommes-nous aujourd’hui ? Et bien, Didjy grossit régulièrement, l’œil est déjà plus brillant et le comportement bien plus affirmé que lors de son arrivée chez nous il y a tout juste une semaine. 830 grammes à la pesée du matin, c’est déjà 180 grammes de pris par rapport aux maigres 650 grammes de la première pesée (bravo les maths!). C’est un adorable chaton, affectueux au réveil, facétieux en journée, attachant et attaché le reste du temps, il reste collé à nos pas, ne supportant de rester seul que pour faire un somme sur un plaid, ou autres situations surélevées du genre chaises de cuisine ou de salle à manger, voire même dessus de meubles ou encore placard de la télé… Il aime aussi bricoler, et lorsque le soir il nous vient l’envie de démonter et remonter des armoires, on voit une queue noire glisser entre les planches et le mur, générant de petites frayeurs, ou encore, il grimpe sur l’assise du meuble et vient poser sa patte sur la vis que nous essayons de faire tourner à l’aide d’un clou, instrument de fortune. Sacré chat, et je dois bien admettre que pour avoir été longtemps opposé à la cause féline, je suis séduit par cette boule de poils qui vient griffer mes sandales le matin et tourner autour de mes jambes jusqu’à ce que je le prenne dans mes bras, me gratifiant de doux ronronnements à chacune de mes caresses, ou bien me donnant un bisou de sa patte aux griffes bien rangées. Enfin presque, car ma main garde la trace d’un jeu mal maîtrisé…

En parlant d’armoire, hier soir, en portant un panneau lisse et lourd, j’essayais de m’aider du bout de mon pied pour avancer, ce qui me fit réfléchir à un détail qui peut sembler banal mais qui aurait pu changer la face du monde. Et oui, tout ça du bout de mon pied, gauche bien sûr ! Donc, j’avançais ainsi, la planche sur le bout du pied, et je me dis que c’est de là que nous est venue l’expression « avoir le pied sous la planche », expression très vite reprise par la corporation des talemeliers, ces artisans oeuvrant à tamiser le grain moulu par les moulins pour en faire une noble farine, qui, additionnée d’eau et de sel, et parfois d’un peu de levain, donnait cette base des repas d’alors. Bref, ces talemeliers, étant en manque de publicité, virent dans cette expression le moyen d’en tirer un slogan publicitaire intemporel. Cette expression anodine se transforma de « avoir le pied sous la planche » en « avoir du pain sur la planche ». Voilà un joli détournement, dont ils échappèrent à la condamnation que par un dissimulation d’identité : De talemeliers, ils devinrent boulangers et le tour fut joué ! L’expression est elle bien restée, au point que tout le monde connaît « avoir du pain sur la planche » et plus personne (à part moi !) ne connaît plus « avoir le pied sous la planche »…

En me remémorant cette histoire, qui doit avoir disparue des archives des tribunaux, de toute façon, il doit y avoir prescription, je pensais, par je ne sais quel cheminement de pensée, que la face du monde aurait bien été différente, si Joseph, Saint Joseph, le père putatif de Jésus, si Joseph donc, au lieu d’être charpentier comme nous l’ont appris Johnny Hallyday et la Bible, ouvrage de référence puisque c’est encore le livre le plus vendu au monde, si ce brave Joseph eût été boulanger, ou plutôt talemelier puisque c’était ainsi en de temps-là, les choses auraient été bien différentes, non ? Plutôt que de devoir partager le pain avec ses acolytes, Jésus aurait pu s’en procurer pour tout le monde, voire même déjeuner dans la douce chaleur du fournil ou oeuvrait son père. Marie aurait été occupée à la vente des pains, les enfants aux livraisons… Les enfants ? Et bien oui, bien sûr, ils auraient eut d’autres enfants, nés de leur union ; comme il arrive parfois dans les familles recomposées, car en fait, Jésus, Marie et Joseph constituent bien la famille recomposée la plus connue, non ? En plus, il y a bien des thèses, à défaut de preuves matérielles plus fiables, qui parlent d’enfants jumeaux et non d’un fils unique…

Avouez donc que cela aurait tout de même bien changer le cours de l’histoire, de notre histoire, et d’ailleurs, je me demande bien si nous en parlerions tant ? C’est vrai, tout le monde connaît cette partie de l’histoire et ces personnages, mais personne ne parle du talemelier qui vendait chaque jour son pain à Joseph ou Marie. Personne ne sait si Jésus et ses potes allaient dépenser leurs sesterces en bonbons et autres jouets chez ces braves talemeliers…

L’Histoire est ainsi, peuplée de gens plus que d’autres, les projecteurs du temps éclairent certains personnages et laissent dans l’ombre bien d’autres… C’est ainsi, encore aujourd’hui. Parfois, il arrive que des anonymes commettent des actes pour entrer en lumière. D’autres s’étiolent dans l’ombre froide. A chacun son chemin, à chacun sa croix, vous voyez, on y revient ! Au bois, aux charpentiers, aux planches d’armoire sur le pied portées, aux talemeliers ainsi transformés en boulangers, tout ça, dans notre ère de la chrétienté, ce ne sont que des miettes…

Coucou, c'est moi, Didjy!

Coucou c’est Didjy ! Je profite d’une absence de mes maîtres pour jouer un peu des pattes sur ce grand truc plat ou le sol s’enfonce sous mes pattes… Drôle de sol, c’est plein de signes bizarres, et ils ont l’air de s’y amuser pas mal, aussi bien l’un que l’autre… Bon, eux, ils sont grands, ils s’installent dans une autre position que moi, en fait, ils ne sont pas obligé de grimper sur la table eux ! Moi qui suis tout petit, je saute du sol à la chaise, de la chaise à la table et Youpi ! Enfin, jusqu’au moment ou l’un ou l’autre arrive, parce que là, ça gronde un peu, et j’entends leur drôle de langage, je ne comprends rien, sauf un mot qui revient souvent : « NON », ça ressemble à un truc du genre « arrête tout de suite ce que tu fais ! » Depuis mon arrivée ici, je me sens mieux… Faut dire qu’ils s’occupent bien de moi, j’ai mon coin à moi, ma litière toujours propre, ma gamelle avec de l’eau fraîche et des supers croquettes trop bonnes ! Bon, hier soir, plus de croquettes, mais du pâté… J’ai un peu boudé, mais finalement, c’est assez bon, et j’ai faim moi !

Ce matin, il est arrivé dans la cuisine, d’un seul coup tout s’est éclairé, comme ça, s’en prévenir. Bon, moi, je m’en fous, depuis hier, j’ai trouvé un super endroit pour dormir : je grimpe sur une chaise au cuir moelleux et là, je m’installe en boule pour passer ma nuit. La nappe retombe de chaque côté de la table, toutes les chaises se touchent ou presque dessous, comme ça, ça me fait une chouette cabane d’ou personne me voit. D’ailleurs, hier matin, quand il est arrivé dans la cuisine, je l’ai entendu parlé, appelé, toujours ces mêmes mots qui reviennent « Didjy » ou « Minou », toujours leurs drôles d’onomatopées, puis il s’est agité, il s’est couché sur le sol à scruter le dessous des meubles, je ne sais pas ce qu’il avait… Et puis, elle est arrivée, toujours les mêmes mots, ils avaient l’air de chercher quelque chose… Et soudain, démasqué ! Ils m’ont attrapé et avaient l’air soulagé… Bon, ce matin, il est arrivé de suite à ma planque, il m’a caressé sans me prendre, et moi, j’aime bien les caresses et les câlins, j’en ronronne de plaisir ! J’ai un peu miaulé, mais c’est encore tout neuf ça pour moi, ma voix est encore faible, mais il avait l’air ravi. Il m’a attrapé, ma blotti contre lui, c’était tout chaud et bon. Il m’a posé au sol, mais moi, j’aime pas être sur le sol froid, j’aime bien qu’on me garde au chaud, alors je me suis frotté sur ses pieds puis contre lui, et comme j’avais faim, j’ai couru vers ma gamelle vide… J’avais tout fini cette nuit ! Il a compris tout de suite, et l’a rempli de croquettes. Hum ! Trop bon, j’ai pu me rassasier. Bon, après, il m’a attrapé, ma posé sur ce truc blanc ou ils m’ont déjà installé plusieurs fois. J’aime pas trop, mais apparemment, faut pas bouger… Ils font à chaque fois une drôle de tête en regardant l’objet, puis on l’air ravi… Ce matin, il paraît que je pèse 750 grammes, vous voyez, je me remplume !

Je suis arrivé ici tout chétif, c’est vrai, et je dois avouer sans trop d’énergie… C’est ma troisième maison ici. D’abord, il y a eu celle ou je suis né, bon, je n’ai pas trop de souvenirs, simplement de ma maman et de mes frères et sœurs. Je me demande ou ils sont aujourd’hui… Moi, j’ai quitté le panier assez tôt, d’ailleurs, c’est comme ça qu’ils m’ont attrapé et donné aux gens de ma deuxième maison. Là, je n’y suis resté que deux nuits. Je dormais dans une pièce confortable, avec une de ces grandes boites ou les lumières changent tout le temps. Devant la boite des fauteuils et canapé ou ils aiment s’installer. Moi, ce que je préférais, c’était ce grand truc plat et chaud, sous la boite à lumière, c’était pas du tout moelleux, mais j’adorais la chaleur. Un soir, ces deux-là sont arrivé et m’ont embarqué dans un joli panier en osier, sur un plaid moelleux. Je vous dis pas, on est parti dans une drôle de voiture, plutôt bruyante et vibrante. Moi, je passais la tête hors du panier pour voir un peu ce drôle d’engin, mais ils m’ont mis la couverture par-dessus la tête, alors, j’ai rien dit et je me suis endormi.

Arrivé dans leur maison, ils ont dit des trucs dans leur langue, puis ils m’ont installé dans le panier renversé sur le plaid, après m’avoir montré ma litière à la bonne odeur de javel, tant mieux, parce que moi je suis propre et j’aime la propreté ! Puis ils m’ont présenté ma gamelle. J’ai croqué quelques croquettes craquantes et j’ai craqué. Mes yeux étaient larmoyants, alors ils m’ont mis de l’eau d’une petite fiole dedans, puis ils ont tout éteint, et j’ai dormi… Le lendemain, comme je toussais, nous sommes allés, elle et moi, chez le docteur. Paraît qu’on dit »vétérinaire » mais bon, c’est pareil ! Alors là, j’ai eu droit à des gouttes, des drôles de bonbons pas bons qui moussent dans mes babines, et une espèce de seringue qui fait couler un truc pas très bon dans ma gorge… J’ai profité de ma maîtresse toute la journée ! Le soir, il est arrivé dans son drôle d’engin bruyant, et il m’a dit des trucs que j’ai pas compris ne me regardant dans les yeux. Ils sont drôles ces deux-là ! Ensuite ils sont partis, et à leur retour, j’avais une cage en plastique toute belle, une balle aux couleurs vives et un drôle de truc en plume pendu au plafond… Je n’ai pas touché au truc en plumes, ça ne m’attire pas, même s’ils voudraient que je joue avec, mais moi, je préfère jouer à cache-cache ou bien à chat perché ! D’ailleurs le soir, ils ont mangé dehors et moi, je me cachais derrière le vieux sommier qui traîne encore là, ou encore derrière leurs chaises… J’ai pas été trop loin car je connais pas bien l’endroit et j’ai peur tout seul… La nuit, ils ont voulu que je dorme dans ma belle cage en plastique, mais moi, j’aime trop mon joli panier en osier, celui-là même avec lequel je suis arrivé…

La balle ? Oui, bon, ok, ce matin j’ai joué avec lui pour lui faire plaisir ! De ma patte droite, je pousse doucement la balle, puis plus fort et comme ça elle roule plus loin… Vous savez quoi ? Ça l’a amusé ! Un vrai gosse celui-là ! Remarquez, je ne le fais pas toujours rire ! Hier soir, on a joué ensemble sur le canapé, et puis, vu que j’avais roupillé toute l’après-midi, j’avais envie de me dégourdir les pattes, alors j’ai sauté du canapé, et j’ai couru visiter le dessous des meubles, j’adore ça ! Puis, j’ai trouvé un parcours de remise en forme : je saute sur la malle en osier, puis de là, sur le fauteuil rouge, et comme ça je suis juste à côté du cheval de bois… J’ose pas encore grimper dessus, ça m’a l’air dur et instable… Par contre le meuble à côté, super, j’étais au milieu de plein de jouets et voitures. Mais bon, il a fallu que je quitte l’endroit ! Alors j’ai poursuivi la visite, le séjour, le bureau, la chambre, toujours à me glisser dessous les meubles ou le matelas… Comme j’en avais marre de jouer au chat et à la souris avec lui, surtout que c’était moi la souris et j’aime pas trop inverser les rôles ! Bref, j’ai profité d’un moment ou personne ne me voyait pour me glisser dans ce grand truc qui doit s’appeler « non » tellement ils me l’ont répété… J’ai réussi à me glisser sur une petite étagère, sous des appareils qui dégagent de la chaleur… De quoi trouver rapidement un sommeil profond, au point de ne pas les voir s’agiter ni les entendre appeler « Didjy » ou « Minou ». J’ai été trahi par un rayon lumineux qui m’est arrivé droit dessus… Attrapé ! Pas grave, j’ai fini la soirée sur lui, puis sur elle, de toute façon, c’est pareil, ils sont chauds tous les deux et moi j’aime ça la chaleur. Par contre, il y a un truc que je maîtrise pas trop, ce sont ces petits crochets au bout de mes pattes, qui rentrent et sortent. Il faut que j’apprenne à les tenir enfermés lorsque je marche sur eux ou que je les touche de ma patte…
Bon, il fait beau, ma maîtresse est levée, donc je vous quitte, je vais lui laisser le clavier et m’en aller dormir à l’abri des gouttes et autres comprimés…

Vive le Tour !

Samedi à l’occasion du tour de France, un rassemblement de 2cv était prévu sur le parcours, sur l’initiative de Cochonou, sponsor du Tour qui utilise dans la caravane publicitaire des 2CV. 6 au total, dont une limousine ! L’occasion était trop belle, de sortir la 2CV et partir sur les routes du Tour. Oui, dans ce type de sortie-là, mon neveu ne se fait pas prier pour être de la fête. Par contre, un qui ne fut pas de la fête, du moins, pas sur la totalité, c’est ce satané soleil. Joli temps jusqu’à midi, presque chaud même, mais le repas fut à prendre à l’intérieur de l’auto… Bon, en attendant, nous voilà à se lever de bonne heure et de bonne humeur, charger l’auto et en route vers le Tarn. Parcours varié, sur routes, autoroute et petits chemins pour regagner le point de rassemblement, dans les premiers, ce qui nous laissa le loisir de s’installer en bord de route, des fois que les caméra du tour traîneraient leurs lentilles magiques… L’auto garée entre une superbe 2CV France 3, enfin, j’ai un doute… Est-ce une vraie avec une mauvaise capote et une décoration incomplète ou bien une fausse maquillée à coup de stickers ? Ah, là, là ! Que voulez-vous, quand on aime et qu’on est passionné, on recherche toujours le détail qui cloche… De l’autre côté, une 2CV bleue, aux bavettes absentes… encore le détail… Nous partons à pied, au cœur du village, à la recherche de la boulangerie précisée sur le mini topo fourni par Cochonou… et là, et bien…rien ! Information prise auprès d’autochtones, il nous faut descendre au village plus bas, pour trouver du pain… Retour donc à la voiture, et après avoir demandé à nos charmantes voisines de nous garder la place, nous filons à 7km de là… Aller-retour impeccable, la place bien gardée, et les cadeaux distribués en notre absence, gracieusement mis de côté par nos voisines. Décidément la solidarité deuchistes s’exerce toujours bien !

Sous un soleil radieux, les pieds dans la terre gluante du champ détrempé par l’orage nocturne, nous faisons le tour des autos en présence. Des modèles superbes, de la très ancienne 2CV des années 50 aux modèles transformés en cabriolet, en passant par des versions plus tuning, que de belles autos à photographier. Durant la matinée, une tentative de record du monde de démontage et remontage de 2CV était organisée. Assez impressionnant à voir. Imaginez : 4 personnes qui s’activent pour démonter intégralement une 2CV, carrosserie, mécanique, plateforme, essieux, puis passent les éléments par une petite ouverture de la taille de la carrosserie pour remonter le tout de l’autre côté, démarrer l’auto, la faire rouler en marche avant et arrière, le tout en moins de 52 minutes ! Excellente leçon, pour qui, comme moi, peuvent avoir des inquiétudes à démonter leur voiture… Bonne humeur, joies, sourires au programme, un mini quiz permettant de gagner à chaque bonne réponse, des objets publicitaires à l’effigie de notre sponsor du jour. Justement, pendant ce temps, les hôtesses s’activent à trancher dans le vif du sujet, ou plutôt dans le saucisson, pour préparer l’apéro que quelques pique-assiette n’hésitaient pas à faire disparaître avant l’heure avec cet air de rien qui leur sied si bien. Quel que soit le lieu, le but, il y a toujours autour du buffet de ces bestioles là dont la gratuité est le leitmotiv, l’abondance de gratuit pouvant être dévorée jusqu’à l’excès… Mieux vaut en rire ! Enfin, le top est donné, et là, mes pauvres amis, la curée, il faut jouer des coudes pour toucher de la rondelle, jusqu’au propriétaire du terrain, exigeant qu’on le laisse passer en premier, lui et ceux qui l’accompagnent, sous le seul prétexte d’avoir fournir le pré ! Trop risible…. Enfin, quelques pas plus tard, nous avions de quoi goûter aux bonheurs de la chair, enfin, surtout celle des cochons…

La pluie vint calmer tout ça, et nous avons regagné la voiture pour pique-niquer à l’abri en attendant la fin de l’averse… Petites accalmies entrecoupées d’averses, ou l’inverse, je ne sais plus, nous sortons de l’auto, parka anti-pluie au corps, bob cochonou vissé sur la tête, pour aller défier l’impossible ! Notre mission, telle que nous l’avons acceptée, fut de bien vouloir réussir à capter l’objet tant convoité et à la valeur immense, j’ai nommé les babioles publicitaires généreusement et élégamment distribuées par d’élégantes élégantes. Bon, en fait, les restrictions budgétaires aidant, les cadeaux ne sont pas si généreusement distribués. De plus, il n’y avait pas que des élégantes à la distribution et cela n’a pas toujours été fait élégamment…. Sans compter les objets finissant leurs courses dans les fossés à la boue d’une provenance douteuse… Les trop nombreuses fois ou, coïncidence, c’est au moment de passer devant nous que le préposé à la distribution plonge dans son véhicule pour refaire le stock et oublie de distribuer ces trésors… Ajouter la dessus, la bêtise ou la cupidité des hommes, rendant hystérique au point de vous plonger dans les pieds pour saisir avant vous le porte clé made in china au plastique chatoyant… Pitoyable. En tout cas, de cette caravane, je retiens plusieurs choses : D’abord 2 Méharis ! 1 verte aux couleurs de Panach, que nous avions vu à Amboise lors du rassemblement de Méharis pour fêter les 40 ans de la belle, et une bleu aux couleurs de la prévention routière. Ensuite, 250 voitures publicitaires, encadrées d’autres voitures et camions officiels, roulant à tombeau ouvert, plus de 100KM/H, je n’exagère pas car cela est trop grave, sur des routes étroites et déformées, avec de chaque côté des gens entassés. La radinerie de certains publicitaires, couplée à celle de certains spectateurs, laisse perplexe sur notre humanité… Soit. Enfin, les belles autos des Cochonous, dont la 2CV limousine, excusez du peu ! Trop belles ! Puis ce fut le temps des officiels, messieurs Thevenet et Hinault nous gratifiant de leur présence quelques instants, Monsieur Poulidor passant à bord d’un véhicule, et enfin, les coureurs, à près de 70 KM/H, vague colorée symbolisant ces athlètes au sang enrichi… Histoire de bien vous montrer tout ça, imaginez 6 hélicoptères et 2 avions survolant nos campagnes, additionnez le tout et vous obtiendrez la facture de cette belle épreuve encore si populaire… No comment.
Voilà, le tour est passé, nous regagnons nos autos, un petit détour pour visiter Albi, et c’est le chemin du retour. Vive la 2CV et vive le tour !

Un petit nouveau...

Je m'appelle Didjy, j'ai quelques semaines, je pèse 650g ! Je sais c'est pas beaucoup pour un mâle comme moi, mais je compte sur mes maîtres pour me remplumer un peu !


Je commence dans la vie avec quelques petits soucis de santé, rien de grave apparemment, mais je souhaite bon courage à ceux qui vont me soigner au dosage près, vu mon poids plume.


Je suis à peine arrivé que déjà je leur coûte un peu cher !! 50€ pour me requinquer, j'espère que ça s'arrêtera là !


lol


Papa je compte sur toi pour bien me soigner, pour que je puisse faire plein de bêtises dans ta maison !


Après plusieurs rencontres canines, je suis las, alors je pique un somme dans mon panier…
Coucou! A ma dernière pesée, j'avais déjà pris 10% de poids... 715 grammes, bon, c'est pas encore le top, mais c'est déjà ça! C'est trop bon les croquettes, en tout cas, meilleurs que ces drôles de bonbons qu'ils m'obligent à avaler...

Rap à bloc

Putain j’ai trop la rage
Demain je déménage
Je change de quartier
Je pars au bloc « B »

30 ans que je galère
30 ans qu’ici j’erre
La même cage d’escalier
Aux murs tout taggés

30 ans que je vis là
Dans cette cité, bloc « A »
Demain c’est fini
Demain je m’enfuis

Adieu ma cité
Adieu mon quartier
Je quitte la zone de là
Je quitte les tronches du « A »

Aujourd’hui, mon vieux me fout dehors
Il en a marre que je passe mon temps dehors
A glander plutôt que d’aller bosser
A trafiquer tranquille pour avoir blé

Je pars au bloc « B »
Je kiffe déjà le « B »
J’avais jamais bougé du « A »
J’étais toujours resté là

Aujourd’hui je fuis mon quartier
Aujourd’hui je pars au « B »
Ma vie, mes potes, trafic sur e-bay
Demain, fini, je serais étranger au « B »

L’autre jour il y avait un vieux assis là
Comment qu’il se la racontait là
Il voulait nous faire croire qu’ici
Avant la cité c’était des pissenlits

Des jardins, des fleurs, la nature
Avant le béton, les voitures
Faut pas se la raconter
Moi je sais, ici je suis né

Avant, c’était déjà comme ça
Mes vieux sont d’ici, du « A »
Depuis toujours, empilés là
Comme les vieux de mes potes du « A »

Qu’est ce que tu crois, qu’ici c’est tout noir ?
Non mon pote, ma cité c’est pas un foutoir
C’est pas un zone, pas un état de droit
Il y a juste des règles, c’est comme ça

Il y a ceux du bloc « A », il y a ceux du bloc « B »
Il y a aussi les autres blocs et chacun gère son quartier
Chacun kiffe son bloc, son espace dédié
Sans mordre le trottoir de ceux d’à côté

Des bastons entre bloc, ça arrive parfois
Parfois même c’est souvent, des fois
C’est comme ça, chacun défend son bloc
Les règles de la cité, c’est pas du toc

Avec mes potes du « A » on a fait des ravages
Dans les caves du « B », du « C » des brûlages
De la casse aussi, dans presque tous leurs garages
C’est comme ça, c’est la loi depuis la nuit des âges

Aujourd’hui mes potes sont partis d’ici
Certains sont retournés au pays
Quel pays ? Ils étaient nés ici !
Le pays des pères est-il notre pays ?

J’ai des potes en prison, comme Farid ou Joël
Ils se voient tous les jours, mais c’est pas Noël
Farid est gardé, Joël est gardien
Drôle de métier quand tu sais d’ou il vient

La rue comme terrain de jeu,
La rue comme terrain d’ennui
La rue c’est notre domaine la nuit
Des éclats, des bris et du feu

C’est notre trip, notre rêve
La nuit, il n’y a jamais de trêve
C’est notre foi, notre droit, notre loi
Personne n’abdique à ce jeu-là

A la télé, ils parlent d’immigration non contrôlée
C’est pas eux qui se font sans cesse contrôler
Toujours les keufs qui te demandent tes papiers
On doit avoir un faciès spécial à vérifier

Ici, il n’y a pas de peuples, ni de races
Juste des hommes et des femmes sans strass
Ici tu parles avec qui tu veux, sans fard, sans peur
Tu es d’abord de la cité avant d’être de couleur

Ma cité, c’est ma vie, comme ma vie c’est la cité
Aujourd’hui du bloc « A », demain du bloc « B »
Je quitte un endroit pour un autre plus éloigné
Cinquante mètres qui se comptent en quartier

Cette frontière c’est la notre, ceux du « A » comme du « B »
Cette limite à ne pas franchir seul, toujours rester groupés
Demain je serais du « B » enfin, si j’y suis admis, intégré
Bastos contre les « A » ? Trop peu pour moi, j’en étais

Situation à la con qui me fait flipper
Situation naze, c’est pas l’extase
Se trouver loger chez les ennemis du « B »
Quand on est né au « A », c’est naze

De toute façon, je serais jamais du « B »
De toute façon, je serais plus du « A »
Paria des blocs, rejeté, non intégré
De quoi débloquer, n’être ni d’ici ni de là

Ma seule échappatoire, c’est dans les lignes
Pas celle de cette poudre blanche et fine
Qui te bouffent les neurones et te ruine
Non celles qui noircissent mes pages, infimes

Dans ma tête je rêve et je vole
Non ! plus des autoradios, c’est fini
Je voyage et je vogue vers l’infini
Parfois même je regrette l’école

Quelques mots sur du papier
Quelques mots pour exprimer
Quelques écrits lâchés et couchés
Mieux que mes tags du passé

Bloc « A » ou bloc « B » ce n’est plus la question
Cité cosmopolite, cité auto intégré
Cité pas si dortoir, dans une ville champignon
Cité législative et plutôt policée

Microcosme plus humanisé
Que bien des beaux quartiers
L’argent n’est pas le maître autonome
Le travail n’est pas le seul métronome

Alors quand tu passe sur le périphérique
Quand de ta caisse, tu vois nos tours
Penses qu’ici, même si c’est pas féerique
On vit, on parle, on bouge dans nos faubourgs

Notre monde est ainsi, plutôt rassurant
Il communique et est encore bien vivant
Qu’en est-il du tien ? Et tes voisins dans ton quartier ?

C’est quand la dernière fois que tu leurs as parlé ?

Joyeux anniversaire

Aujourd’hui, mais aussi après-demain, mes parents fêtent et fêteront leurs noces d’or. Curieuse conséquence d’une double date de mariage, un jour pour la mairie, un jour pour l’église, c’est ainsi. En attendant, j’use de ce blog pour dire et redire encore, toutes mes félicitations, tous mes vœux de bonheur à leur encontre, et surtout, leur dire encore une fois, mais on dit si peu ces choses-là, dire que je les aime, très fort. Hélas, cette imbécile pudeur qui gèle le cœur des hommes et empêche à nos lèvres de laisser échapper la douce expression de nos sentiments nous fait oublier que les choses n’existent que quand elles sont dites. Dire je t’aime n’est pas si facile, le dire à ses parents, sa famille n’est pas si simple. On grandit en imaginant que les choses resteront ainsi, éternelles, belles, on oublie que tout n’est que trop fugitif dans ce monde galopant. On croit toujours avoir le temps de faire, le temps de dire, de donner de son temps, d’exprimer son amour, alors qu’on laisse éclater si facilement son rejet, sa colère. Quand réalisera t’on que les choses sont à faire dès qu’on les pense et qu’il n’est pas si difficile que cela d’éviter de se nourrir de regrets futurs.

50 ans de vie commune, un parcours à deux, le défilé des années ponctué de son lot de belles et bonnes choses, et hélas aussi d’autres choses moins agréables et tristes. Je dirais que c’est la loi de la vie, c’est vrai, on ne choisit pas la façon dons se déroule le long ruban, mais on ne sait pas non plus la longueur du ruban. Dans ce parcours parfois semé d’embûches, ils ont su naviguer, avancer, construire avant tout leur relation, puis rapidement leur foyer.

Mariés en 1958, oh ! Pas de ces mariages actuels enrubannés de couleurs, acidulés de ballons, de dragées, pas de ces mariages croulant sous des tonnes de cadeaux, pas de ces mariages entourés de centaine d’invité, non, c’est dans l’intimité de la famille, dans la modestie des cadeaux qu’ils se sont unis. C’est vrai que notre époque de démesure nous fait hurler de rire devant la liste : 6 œufs, un poulet, quelques sous… Autres temps, autres mœurs, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, un temps ou ils vendirent la voiture pour acheter la table de la cuisine, celle-là même qui trône encore dans l’actuelle cuisine, un temps d’avant…

Parents en 1959. Ma sœur vint rejoindre le foyer, premier enfant à égayer leur vie, à poser les premières pierres de ce qu’on appelle une famille. En 1965 je naquis. Second enfant de la famille. Dernier aussi. Qui a dit « déjà ? » ? Non, mais ! Oh, je pourrais parler de mon enfance, mais là n’est pas le propose et d’ailleurs, j’ai déjà écrit là-dessus…

Des années de galère, des heures de travail accumulées à un point ou les journées dépassent de loin les nuits de repos, pour vivre, s’en sortir, dans une époque pas si simple économiquement parlant, moins confortable qu’aujourd’hui, à moins que ce soit aujourd’hui que nous soyons trop emmitouflé dans un confort suggéré ?

Nous avons vécu sur Toulouse, et, après ma naissance, du moins, c’est ainsi que je m’en rappelle, à quatre dans une maison de 3 pièces, au grand jardin à la fois nourricier et terrain de jeux. Des congés en cure thermale, puis, la caravane et l’océan ! Capbreton, déjà ! Dans le même camping qu’aujourd’hui, dans cet endroit en bord de nature ou j’aime me ressourcer. Puis ce fut la maison à la montagne, les travaux, les week-ends béton, les vacances insouciantes pour nous les enfants. Puis, ce fut la maison, leur maison, la propriété à soi, et là encore, béton et travaux, terrassement, et perpétuel labeur. La famille a grandi, le petit-fils tant attendu est arrivé, nouveau rayon de soleil dans leur vie, et la notre, faut bien le dire !

Le temps a passé, jusqu’à ce jour ou le nombre d’or, ce joli 50 tout rond s’affiche fièrement, tout comme je suis très fier de leur dire aujourd’hui combien je les aime, combien je suis très fier d’eux, et combien je leur souhaite un joyeux anniversaire et surtout de longues années encore à passer ensemble !

Périple

Coucou, me revoilou ! De retour aux écrits, après un joyeux périple sur les routes de France et pas de Navarre, non, plutôt à l’opposé géographique, dans ces froides régions du pôle dont on sait bien peu de chose, voire même, dont on ne sait pas si un quelconque explorateur local a pu revenir vivant… Pensez donc, pour nous autres, gens du sud, peuple toulousain, le Nord, c’est bien connu, commence à Montauban. Aller au-delà relève quasi de la folie, alors, en revenir ! Bon, c’est vrai qu’il y eut quelques escapades en terres cadurciennes, histoire d’y aller quérir ce nectar à la robe violacée, cette boisson énergisante et riche en tanins protecteurs, mais plus loin… Que voulez-vous, le Nord, reste le Nord, et là, pas besoin de film chti pour percevoir la folle inquiétude, ce voyage vers l’inconnu, l’affrontement du froid polaire en ces contrées lointaines…

Par un beau matin de printemps, enfin, d’été, puisque ce fut le 21 juin que nous prîmes le départ, nous voilà donc parti vers cet au-delà, la valise pleine de polaires. La 20 comme on dit ici, la route de Paris, la Nationale 20 devenue l’A20, l’A20 pour la 20, c’est pas mal ! Voici déjà Montauban, notre limite nord, bon, tout va bien, l’indicateur de température extérieure ne bronche pas, le ciel reste clément et la route dégagée, pas de neige aux abords…. Ciel ! Cahors ! Bizarre, toujours pas de froid, toujours pas de glace ? Remarquez, il n’y a plus de saison ! Brive… Bigre, ça reste chaud ! Direction Clermont-Ferrand, là, c’est sûr, la neige n’est plus loin ! Un petit arrêt sur une ère étrange, pour ne pas dire étrangère, un bâtiment exigu aux commodités en dérangement, ce qui conduit tout un chacun à se rendre aux commodités masculines et plonge les regards plongeant de ces dames vers des endroits normalement hors d’atteinte de leur acuité visuelle, et plonge ces messieurs dans une gêne qualifiable de gênante… Un petit déjeuner ou il est impossible de remplacer le café par du chocolat, (question de poudre ?), puis préparation à la conduite sur les routes verglacées qui nous attendent ! …

Poursuite sur l’autoroute, quelques sommets toujours dégarnis de neige, des températures toujours positives, un long ruban d’asphalte noir et sec, le tout observé attentivement entre deux apnées sommeillantes.... Bon, voilà pour moi des contrées inconnues, des coins de France préservés jusque là de mes visites, des jolis coins, j’avoue encore, comme partout en France. Ah, quel beau pays ! L’autoroute cesse, la route devient pénible, envahie de camions et autres coléoptères à carrosserie habitable, puis retour sur l’autoroute, une autre autoroute, un arrêt repas, et nous y retournons. Glissières continues peuplées de noms connus sur des livres de géographie, Belfort, Monbeliard et enfin, Mulhouse, presque le terme de notre périple… Bizarre tout de même, il y ferait presque chaud et même trop chaud ! Et voilà, voiture garée ! Retour au pays pour la C4 puisque c’est ici qu’elle est née… La suite ? et bien, laissez-moi le temps de vous la conter par écrit, mais pour l’heure, nous voilà en Alsace, et croyez-moi, fait chaud là-bas ! Pardonnez mes exagérations de sudiste, mon humour et ses exagérations, fallait bien un peu de sourires et de bonne humeur pour le retour au blog, non ?
Nous voilà donc à Mulhouse, ou plutôt, Wittenheim aux abords de Mulhouse, dans ce grand bassin industriel ou naissent des voitures modernes, se cache la plus belle collection de la planète : La collection Schlumpf. Pour qui aime l’automobile, c’est une étape obligée. Du balbutiement de l’automobile à la toute récente Bugatti Veyron, monstre de 1001CV, toutes les époques sont représentées. Il y en a pour tous les goûts avec une large part aux chefs d’œuvres automobile locaux, les belles Bugatti, déclinées sous toutes les formes, sous toutes les carrosseries, dans toutes les couleurs de la gamme, jusqu’aux très exclusives Royales dont 2 des 6 joyaux figurent dans la collection, sans oublier la 7e Royale, œuvre controversée de reconstruction automobile. La 2cv figure aussi parmi les belles, représentée par une belle mémére de 1954… Il y manque la Méhari pourtant pour coller à mes passions automobiles… Un autre beau musée, du moins pour ceux qui aiment les trains, existe à deux pas de là. La cité des trains, aux hangars abritant à la fois wagons et voitures, locomotives vapeur, diesel ou électrique. Hélas, la forte chaleur régnant pendant notre court séjour a rendu étouffante la visite en évaporant les vapeurs de diesel, huiles et autres goudrons, engendrant un fort mal de tête. Mention bien pour le réseau de train miniatures dans le dernier bâtiment. Là aussi, une autre passion… Voilà pour le côté musées.

Opposition de style côté architecture, entre le béton mulhousien et les colombages de ce joyau caché au milieu des vignes : Riquewihr. Il faut la visiter, la promenade dans les ruelles vaut largement le détour ! Que de belles choses, de beaux bâtiments, un espace protégé et coquet, des couleurs, du bois, du relief, un calme et une sérénité qui se dégage de cet endroit et bien sûr, ces délicieux bretzels que j’adore, le parfum envoûtant des pains d’épices qui aiguisent l’appétit et réveillent des souvenirs d’enfance… Sincèrement, être si prés et ne pas visiter Riquewihr est un crime ! En plus, nous avons bénéficié d’une superbe journée, un temps vraiment chaud avec un ciel d’un bleu profond qui mettaient en valeurs les façades colorées de cette jolie citée.

Et nous voilà de nouveau sur les routes ! Oh ! Pas un grand parcours certes : cette fois-ci, nous quittons Mulhouse pour Strasbourg, avec une étape obligée à Colmar, le temps de visiter cette belle ville autour de ses canaux. C’est si bon les vacances ! Flâner sans devoir regarder la montre, avancer au gré des rues, au gré des photos, regardant, admirant, découvrant à chaque détour des balcons fleuris, des pierres ciselées, des boiseries magnifiques. Retour sur nos pas, et en voiture vers Strasbourg, dont nous approchons sous la pluie ! Et oui, il fallait bien un peu d’eau pour apporter un peu de fraîcheur dans ces journées caniculaires. L’hôtel. Dépose des valises, le temps de souffler, de se rafraîchir et ça repart, pour goûter aux délicieuses tartes flambées dans une élégante brasserie, toujours sous la pluie, goûtant aux joies des périphériques saturés et des sorties innombrables… Merci le GPS ! Ambiance chaleureuse et art-deco, quelques tartes plus tard, la pluie ayant cessée, nous voilà à arpenter le quartier de la superbe cathédrale. A quelques jours prés, nous aurions pu profiter des éclairages de sa façade. Tan pis, pas besoin de maquillage lumineux pour en souligner la vertigineuse hauteur et les dentelles de ses sculptures. J’aime bien ces ambiances nocturnes ou les bâtiments prennent un autre volume sous les éclairages variés. Du monde, beaucoup de jeunes dans les rues, des langues mélangées, croisées au hasard de nos pas, de sympathiques agents de police montés sur leurs vélos, plaisantent en nous indiquant l’accès aux merveilleux quartiers de la petite France. Détente et sourires, balades complices dans les rues d’une ville inconnue, découverte de quartiers dépaysant et superbes ou les colombages jouent avec l’eau, les fleurs avec les colombages, les lumières avec les fleurs et les passants avec les lumières… L’inconvénient de flâner ainsi, est que parfois, on ne mesure pas très bien la distance nous séparant de notre véhicule, ce qui devient un sacré piège lorsque les jambes se font dures après une journée aussi riche en émotion… C’est donc avec joie que nous retrouvons la voiture, et, direction l’hôtel pour une nuit réparatrice. Réveillés par un grondement, d’abord pris pour une course de valises à roulette, nous émergeons du sommeil sous les roulades d’un tambour céleste résonnant à l’infini dans un ciel d’un noir à la profondeur terrifiante. Etait-ce la fin du monde ? Bon, de toute façon, nous étions allés à la cathédrale la veille, et, comme elle était fermée, le ciel ne pouvant nous en vouloir, nous étions assurés de finir au paradis. Cela dit, rien ne presse, car pour moi, le paradis est ici bas. Donc, au programme du matin, ciel plus noir que le café du matin, roulement d’un tambour aux watts amplifiés et flash dignes des meilleurs radars du périphérique. Soit ! Nous sommes en congés, rien ne presse ! D’abord émerger, ensuite la douche, puis le petit déjeuner. Le temps de ne pas se presser, et nous voilà sortons de la micro salle de repas sous un ciel semblant oublier sa rage matinale dans des déchirements de ciel bleu. Retour à nos luxueux appartements, enfin bon, l’espace dévolu à notre nuit, bouclage des valises et en route ! Direction Strasbourg, version jour, et même version tempête de ciel bleu ! Retour aux quartiers d’hier, histoire de jauger entre la version nuit et la version jour, nos préférences. Direction la petite France, jeu des sept erreurs en clair-obscur, à la recherche de nos pas d’hier soir. Quel régal des yeux et quelle belle ville ! Qu’il est bizarre d’avoir ainsi des idées préconçues des autres métropoles que celles chères à son cœur ! Je n’avais pas imaginé un aussi beau Strasbourg, je n’en voyais que la grisaille et la froideur d’une vieille ville emplie de technocrate ayant bien du mal à faire fonctionner notre Europe… C’est une bien agréable réveil qui s’opère dans mon esprit. Repas en terrasse, quasi au bord de l’eau, puis retour vers ce vaisseau de pierre, passage incontournable dans la ville. Autre avantage du jour, les boutiques sont ouvertes, ne serait-ce que ce magnifique magasin de confiseries aux boiseries aussi joliment décorées que les trésors de gourmandises qui emplissent les étagères… La cathédrale laisse visiter ses entrailles, vaisseau de pierres naviguant sur les errements de l’humanité, symbole de foi ayant traversé l’histoire des hommes et des peuples. Fascinante horloge astronomique, génie de l’homme qui a su traduire en engrenage la course céleste des astres, les calendriers lunaires et solaires, les courses des saisons, des siècles, des années, des mois, des jours, des heures et des minutes. Encore tout ébahi, nous achevons notre périple strasbourgeois, quittant l’Alsace pour la Lorraine voisine, alliée depuis toujours, victime de mes errements historiques. Mais ça, c’est encore une suite….

Après Strasbourg, direction Forbach et la Lorraine. Au passage, un arrêt sur la célèbre ligne Maginot, à un endroit fort judicieux puisque la route et le parking étant au point le plus haut, et la construction au plus bas, cela nous a valu une promenade en descente dans un sous-bois de quelques minutes, avant de découvrir qu’il était trop tard pour effectuer la visite commentée durant prés de 3 heures… Quelques photos dans une belle verrière trop contemporaine et surchauffée et nous revoilà à parcourir notre sentier en sous-bois mais dont la pente, par le principe des vases communicants s’était inversée durant notre halte. Bref, des centaines de mètres à gravir par temps chaud, pour retrouver la voiture sur un parking sans ombre… Pas un seul panneau pour nous indiquer les horaires et les durées des visites… Nous avons bien du retard sur des choses aussi simple et aussi pratique pour les visiteurs de tout âge. Je n’ose imaginer les personnes à mobilité réduite en ces endroits… Bon, reprenons le cours de notre périple ! Premier arrêt, non point la gare, mais l’hôtel, non pas l’hôtel de la gare, mais l’hôtel de la poste au parking squatté par les voisins en manque de place. Accueil rapide, clé de chambre. Et là, encore une coïncidence : notre chambre porte le numéro 23, tout comme celle que nous occupions à Strasbourg ! Décidément ! Une pause fraîcheur, et nous repartons visiter les lieux, découvrir pour ma part ces paysages ponctués de chevalet de mines. L’histoire du charbon, des mineurs, les exploitations saturées de matériels rouillés, comme fermées à la hâte, des vitres cassées, des coins délabrés et sous nos pieds, des galeries oubliées qui continuent de travailler, de faire travailler les sols et les maisons bâties au dessus. Rosselle, Petite-Rosselle côté France, Grande Rosselle côté Allemagne, une ville coupée en deux par une frontière, là aussi, des séquelles du passé, un passé pas si simple, des peuples séparés par quelques arbres, une ligne en pointillée mouvante sur les livres de générations d’écolier. Lendemain matin, superbe temps, petit déjeuner en terrasse, comme des rois ! C’est si bon les vacances, encore plus en superbe compagnie. Ensuite, direction Sarrebruck en Allemagne, le temps de voir que contrairement à nos croyances, le carburant est plus cher, l’alimentaire aussi, mais, j’ai tout de même fait des affaires en modélisme ferroviaire… L’Allemagne en pleine folie de l’Euro ! Des gadgets partout, avec même des invendus de 2006 et de la Coupe du Monde en Allemagne… Pause repas le temps de goûter la gastronomie rapide locale, et nous retournons en France, toujours en balade. Soirée sur Forbach, en plein cœur d’un match Allemagne - Turquie, dans des rues ou circulent des voitures décorées de drapeaux ou turcs ou allemand. Evitons donc le kebab pour dîner, ça sera plutôt pizza… L’Allemagne a gagné, les klaxons partent faire la fête de l’autre côté de la frontière… Lendemain aussi bleu, petit déjeuner aux accents de forêt noire, retour en Allemagne, visite du carreau Wendel, découverte du travail minier… En voiture vers la région de Metz et celle de Verdun.... La route, encore la route, direction Metz et plus loin encore, puisque c’est en Meuse que nous poserons nos valises. Un petit tour à Metz, histoire d’arpenter la ville, découvrir la cathédrale, y retrouver des maquettes de monuments bien connus d’ici mais que je pensais pas aussi célèbres là-haut : La Basilique Saint Sernin, soit, elle est connue, mais la cathédrale Saint Etienne, je la pensais moins connue ! Petit rappel du pays… Le temps est toujours aussi beau, seul le vent vient parfois fraîchir les soirées. Je profite aussi de mon passage à Metz pour compléter mon parc automobile d’une belle Méhari beige et d’une rare 2CV Sahara verte. Bon, ok, ce sont des modèles réduits à l’échelle du train, mais elles représenteront dignement Metz sur le futur réseau, du moins, dans mes pensées. Une soirée à Verdun, là encore, j’avais une autre image de la ville tant les manuels d’histoire y ont associé la boucherie de la première guerre mondiale. Jolie ville animée le temps du festival, promenade musicale en bord de Meuse.

Bon, c’est vrai, les vacances ont une fin, et déjà se profilent les dernières étapes de notre périple dans le grand Nord…Nous quittons la Meuse, enfin presque et reprenons un itinéraire touristique, marqué en ce département par les griffures de la grande guerre. Le mémorial de Verdun dans son imposante masse se profile dans ces campagnes vallonnées ou la végétation verdoyante dissimule les larmes de sangs et de chairs qui ont saturé la terre. Petite halte, l’occasion de se replonger dans la folie des hommes, mais aussi, l’occasion d’approcher une autre folie, par l’intermédiaire d’un Anglais sis au volant de sa Lomax. Bien sûr, tout un chacun sait que la Lomax est un de ces adorables kits automobiles dont seuls nos amis britanniques ont le secret, et surtout la possibilité de construire et de rouler avec. Heureux hommes ! Imaginez, un cigare tout de blanc vêtu, posé sur 3 roues, 2 à l’avant, 1 à l’arrière, 2 places enfoncées abritées derrière chacune son saute vent, nous revoilà replongé dans l’automobile d’avant guerre. Ah, j’oublié, précision importante, ce drôle d’engin est mu par le célèbre bicylindre de la 2CV. Bien évidemment, une telle voiture attire le regard, et notre pilote ne pratiquant que sa langue natale, je me fis l’interprète dans une interview improvisée qui me donnait l’occasion de voir de plus prés cet objet de convoitise… Un jour peut-être… Après avoir rafraîchi mon anglais, nous avons filé à l’anglaise, sur la route des écoliers, direction l’ossuaire de Douaumont. L’accès au site impose le silence et le devoir de mémoire. Des croix blanches, alignées sur plusieurs axes à perte de vie, des petits rosiers rouges pour fleurir ces tombes d’innocentes victimes de la folie guerrière de dirigeants à l’abri des champs de batailles, un bâtiment immense, dont les murs sont gravés à l’intérieur de noms de victimes, de noms de commune ou ils sont tombés, à l’extérieur des blasons des villes d’ou ils sont venus. La lumière orangé, la pierre claire, les lettres noires, tout concourt à se souvenir, à faire l’effort de se resituer dans la chronologie de notre Histoire. Ce retrouver ici, c’est sortir de son livre d’histoire, c’est situer l’époque dans sa propre généalogie. Sous cette dalle froide et lisse, l’ossuaire dont de petites fenêtres permettent de visualiser le macabre contenu de l’extérieur du bâtiment. Enchevêtrement de tibias et autres péronés, crâne, omoplate…spectacle désolant, affreux et quelque part malsain, enlevant le peu d’humanité à ces pauvres soldats en exposant ainsi leurs morceaux les plus intimes. Quelques pas parmi les tombes, et nous reprenons la route en silence, le regard assombri devant ce génocide voulu et consenti. Un peu plus loin, une tranchée couverte d’un monument de béton, parsemée de croix de bois blanche. Rappel d’un épisode tragique, parmi des milliers d’autres. Là encore, je regarde le vert profond des arbres, leur jeune âge me fait penser qu’ils ont poussé après la bataille, qu’ils se sont nourri du sang versé sur cette terre que nous foulons aujourd’hui, et qu’à leur façon, ils symbolisent l’envol de ces jeunes âmes ver le ciel, fauchés dans leur jeunesse à peine ébauchée. Plus loin des tables en un lieu paisible nous accueilleront pour déjeuner. Je ne peux m’empêcher de chercher dans les replis du terrain une ancienne tranchée, un impact d’obus tant ces terres portent encore les blessures d’alors. Retour à la route.

Camping en dur, courses à la hâte dès le matin pour le petit déjeuner, puis nous filons vers Poitiers et le Futuroscope, profitant ainsi une dernière fois de notre voisinage pour s’y rendre. Il est fort appréciable de pouvoir profiter de jours de congés à contre courant des autres : Personne ou presque, simplement quelques scolaires en voyage de fin d’année, quelques touristes égarés ou fuyant la foule, et nous, sans oublier, l’astre solaire brillant de mille feux ! Il est très agréable d’arriver à chaque attraction quasiment sans file d’attente et ainsi de pouvoir profiter un maximum du parc, en ayant la chance de tout voir ou presque dans la journée. Projection d’image, salle à sensation, plongée au cœur des mers ou au-delà de la galaxie (il y en a même qui ont vu leur maison !), parcours vertigineux concocté par Gérard Majax, jusqu’à des poursuites en voiture qui s’arrêtent pile dans le pare choc d’une 2CV ! Décidément, je suis poursuivi ! L’endroit est superbe, alliant bassins d’eaux, espaces verts aux bâtiments futuristes, ce sont des kilomètres parcourus pour passer d’une activité à une autre, le tout sous une chaleur écrasante d’une très belle fin juin. Moment de répit après toutes ces journées de routes, d’émotions, de course poursuite à travers les souvenirs, moments à deux dans notre espace temps, dans ce cadre futuriste, limite spatial qui sied bien à nos vies d’extra-terrestres. Que serions-nous sinon ? A vivre ainsi des choses si étrangement identiques, à se sentir tellement à l’écart de la population, c’est bel et bien l’impression que nous avons tous les deux. Comment vous parler encore du Futuroscope ? Superbe, beau, intrigant, passionnant, à jouer ainsi avec nos limites, à savoir aussi apporter sa dose de culture non rébarbative, que ce soit en descendant le Nil sur écran géant, que ce soit en revivant en 3D l’épopée d’Henri Guillaumet, ou bien encore à découvrant les infinies limites de notre galaxie ou les populations du fond de nos océans, il serait imbécile de ne présenter le Futuroscope qu’à travers ses salles à sensation. Bien sûr, pour les personnes en quête d’adrénaline, c’est bien là des moments intenses à vivre, mais doit-on en oublier toutes ces belles images, toutes ces choses passionnantes qui racontent tant de belles choses et font vivre ou revivre nos plus belles pages culturelles à tout un chacun. En soirée, voilà le Futuroscope qui s’agitent sous les rayons de lumières et autres feux d’artifices sur les bassins aux jeux d’eau. De quoi ponctuer une belle soirée d’été ! Retour au camping, notre camping en dur, pour une dernière nuit sur Thouars. Petit déjeuner, chargement de l’auto, ce coup-ci, c’est bien fini. Direction la maison.