Jacques Brel parle de Georges Brassens

"Je vais parler de Brassens, comme un enfant parle un peu de sa maman. Tous les enfants sont un petit peu amoureux de leur maman. 

Et Puis d'ailleurs, qu'on nous comprenne bien, enfin qu'on me comprenne bien quand je dis ça, vous comprenez, je n'évoque pas du tout Georges Brassens avec des bigoudis et en robe de chambre le matin mais je veux dire, je ne veux pas du tout disséquer Brassens, je n'en n'ai pas le droit et en plus, il le fait infiniment mieux que moi donc Brassens étant une porte ouverte je n'ai pas du tout envie de l'enfoncer, j'ai envie simplement de vous faire pénétrer dans son salon et non pas du tout dans sa chambre. 

Brassens a une manière bien à lui de poser certains problèmes mais il les pose oh, il ne les pose pas, il les dépose en réalité, parce que Brassens, je crois qu'au fond de lui, Brassens ne croit pas aux solutions, je crois que Brassens ne croit pas aux disciplines que nécessitent une solution, il n'y croit pas, il dépose ça; 

En réalité, comment vous dire, c'est un arbre de Noël Brassens, il ne croit pas qu'il est là pour faire de l'ombre, il croit simplement qu'il est là pour amener un sourire à des enfants qui regardent cela une nuit de Noël et les enfants étant nous, il pousse au bout de ses branches non pas simplement des boules scintillantes ou des guirlandes mais il pousse certains petits points d'interrogation qui ne scintillent pas mais qui vibrent au fond de notre coeur; 

Brassens doit constater une forme d'espoir, il ne doit pas en être fier parce qu'il est trop intelligent pour s'envoyer des fleurs parce qu'il se découvre un peu d'espoir, et puis d'un autre côté, il se heurte à cette envie de bonheur qu'il doit avoir envie de distribuer du coin de son sourire. 

J'insiste sur le sourire de Brassens qui est le plus beau sourire d'homme que je connaisse d'ailleurs"....

Le boutentrain

Petit détour dans les expressions de notre belle langue française : Le boutentrain ou bout-en-train ; « être un boutentrain », « faire le boutentrain » qui n’a pas entendu cette expression ? Mais c’est quoi donc que c’est donc ?

Ce terme d’origine hippique, désigne un cheval entier, qualificatif certifiant la présence de la totalité de ses attributs virils, dont le rôle est dévolu à profiter de la compagnie des belles pouliches, histoire de les dragouiller,  en essuyer les refus, multiplier les avances jusqu’au moment fatidique où la belle cède, enfin, disons plutôt que le jour « j » des chaleurs est enfin arrivé, tous les animaux ne s’accouplant qu’à des fins reproductrices, il n’y a que l’Homme pour y prendre suffisamment de plaisir et vouloir sans cesse reproduire l’acte de reproduction même hors des périodes fécondes. Notez mesdames que je parle de l’Homme avec un « H » majuscule, ce qui qualifie l’espèce humaine et non le seul mâle, ne privons personne de ce plaisir. Mais revenons à notre boutentrain. Le moment des chaleurs est arrivé, le voilà tout heureux de pouvoir enfin jouir des travaux d’approche, d’enfin oublier les morsures et autres coup de sabots reçus, bref, sans trembler, le voilà prêt à grimper sur la jument… Mais voilà, patatras, rangez les violons et les brumes sur la campagne digne de David Hamilton, ce brave boutentrain se retrouve mis à l’écart, place à l’artiste, le bel étalon, tout frais et non fourbu d’une quelconque parade amoureuse, il entre en scène pour saillir, point. Là, du coup, le boutentrain semble moins comique, sans aller jusqu’à parler de l’arroseur arrosé, ce qui dans un tel contexte paraitrait oser, et même si ce sont les malheurs des uns qui font le bonheur des autres, il n’y a aucune gloire à passer pour un boutentrain.


De nos jours, la science, ses mesures, ses températures et sons sens aigüe de l’observation a mis au rencard ce brave boutentrain, et si l’étalon en rigola quelques temps, aujourd’hui le voilà bien réduit à des  œuvres de plastiques plutôt que de chairs, le voilà chargé de grimper pour les dons et c’est le noble vétérinaire qui finit le travail. Ceci dit, le vétérinaire étant à partenaires multiples, c’est parfois des vaches ou des ânesses qui profitent de ses largesses. Diantre, mais alors, au vu de ces fécondations à répétitions, doit-on considérer pour le conjoint du vétérinaire qu’il y ait tromperies ?  Le terme conjoint est issu d’une législation récente et donc asexuée, ce qui ne veut pas dire que le conjoint du vétérinaire soit asexué…. Question saugrenue, peut-être, mais quand même, si l’homme pratique avec de multiples partenaires, il me semble qu’aux yeux de la morale, il y ait tromperies et si bovine soit-elle cela devient de l’amour vache, non ? Certes, il y va du bout du gant et l’on pourrait parler tout juste d’attouchements, mais au final, c’est bien par une ou plusieurs naissance que se conclut l’acte, alors, le conjoint doit-il considérer que le vétérinaire trompe qui plus est, à la vue et au su de tous ? C’est gros comme un éléphant, et il est bien connu qu’un éléphant, ça trompe énormément. J’ai beau parcourir les greffes des tribunaux, il semble qu’il n’y eut point encore de jurisprudence pour ce type de cas, pas plus que pour des cas de ce type. Rien, nada, vous pouvez aller vous rhabiller. L’honneur est sauf, le vétérinaire peut reprendre ses activités, le boutentrain peut espérer jouir d’une vie paisible, et notre belle langue poursuive avec ses expressions sans jamais se douter des doutes qu’elles suggèrent, pas plus que des élucubrations d’un même pas palefrenier pas plus que pâle fermier.  Reste que l’Homme est Homme, la chair faible et que la lumière éteinte il est facile de se tromper, la nuit, tous les chats sont gris mais il n’y a pas lieu de faire grise mine !


Quelques mots autour d’une expression, quelques humours sans détour, je remercie les personnages qui ont bien voulu apparaitre au fil des phrases et dont les visages ont été floutés, le boutentrain, la jument, l’étalon, le vétérinaire, son conjoint, la vache, l’ânesse…. David Hamilton n’a pas pu venir, je ne sais plus pourquoi, les brumes matinales nous ont été offertes par la région toujours de bon conseil, les décors et brins d’herbes sont de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell, la mise en scène ne doit rien à Karine Le Marchand, et si jamais vous allez au théâtre ce soir, n’oubliez pas de saluer le trou du souffleur sans lequel bon nombre de textes nous échapperaient….  




De l'analyse des rapports

Mais pourquoi diantre dans nos contrées peuplées d’êtres ô combien supérieurs il est devenu si difficile de communiquer ? La technologie propose chaque jour ou presque des moyens nouveaux de communications ou des méthodes nouvelles de communication, pourtant, nous semblons nous enfermer dans un océan d’incompréhension un peu plus chaque jour.

Il y a la fréquence des rapports, certes, qui joue son rôle, moins on communique plus il devient compliqué d’atteindre le plaisir dans la communication. Débordé par le temps, qui ne demande rien à personne, lui, nous voilà pris à remettre à demain ce que nous n’osons plus faire le jour même, parce qu’on a mal à la tête, parce qu’on pas envie, parce qu’il y a un match, parce qu’il ne faut pas rater la dernière série à la mode, parce qu’on n’a pas mal et qu’au fond, écouter le mal des autres risquerait de nous rendre malade. Au bout de chaque report dans les rapports, le fossé se creuse, tant et si bien qu’il en devient difficile à franchir, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir trouver comme excuse bidon pour appeler, surtout sans rien avoir à demander ? Une méthode simple et efficace : ne pas calculer, ne pas chercher à vouloir deviner ce que l’autre va penser, ni même d’ailleurs chercher à comprendre les raisons d’un si long silence car, si le silence est d’or, la parole est d’argent et par les temps qui courent, l’argent est toujours bon à prendre, tant mieux si le silence dort.
 

Il y a l’ordre des rapports, un coup toi, un coup moi, et à trop passer son temps à compter on finit par perdre l’objet du décompte, on rejette la faute sur l’autre, bien sûr, c’est le plus facile, puis on efface l’idée de communiquer avant d’effacer les codes de la communication. Cela effectivement peut se comprendre dans les temps anciens des communications payantes, mais aujourd’hui, avec l’explosion des offres illimitées, même si elles ne sont pas illimitées, quel prétexte autre qu’encore une fois se complaindre à vouloir penser ce que l’autre peut penser de nous et croire qu’il s’agit uniquement d’un manque d’intérêt pour nous qui rompit le charme de la communication. Une méthode simple et efficace : débranchez votre ego, asseyez-vous dessus et osez ! Appelez, écrivez, soyez ! Pour communiquer entièrement, il faut être entier et non partiel, il faut oser s’affronter soi pour se livrer pleinement à l’autre.


Il y a la nature des rapports, la distance laisse des traces, elle prive de jouir ensemble de tous les sens dans tous les sens. Rien ne vaudra jamais le réel. Derrière un mot écrit, un mot parlé, il y a un sens qui peut être lu différent, qui peut être entendu différent, parce que le sens des mots privé de tous ses sens se retrouve vidé de son sens exprimé et compris autrement. Passe sur un mot, quoique, mais hélas, les phrases sont faites de mots et de mots en mots, les maux s’empilent et les mauvais sens transforment le sens de l’histoire en un non-sens, bloquant la communication par une grave crise de stérilisation des débats. Une méthode simple et efficace : faite répéter et expliquer vos phrases, remettez-les dans le bon contexte, variez les synonymes comme les plaisirs, ne tombez jamais dans la routine des phrases toutes faites, si usitées qu’elles sont élimées de leurs bon sens. Une autre façon, plus efficace encore : voyez-vous et parlez librement sans autre bruit de fond que le bruit de vos mots, évitez les gros mots qui passent toujours mal, construisez vos phrases de façon simple et surtout, faite des phrase complète avec un sujet, un verbe et un complément ou deux, selon vos moyens. Je vous assure, cela construit mieux les débats et aide à la bonne compréhension, pour peu que l’autre ne soit ni sourd ni bouché.


Si vous maitrisez la fréquence, l’ordre et la nature de vos rapports, si vous évitez la routine en variant le sens et les positions, il n’y a que fort peu de risque d’être mal compris. L’écrit se nourrit mal des émoticônes, des ponctuations exclamatives ou interrogatives vendues par lots de douze, pas plus qu’il n’aime les majuscules, sauf en début de phrase et en début de nom propre, enfin, s’il n’y a pas eu encore sur ce sujet une nouvelle proposition de révision de la puissante orthographe… Le parler lui s’enrichit avec les accents, parfois même d’expressions si télévisuelles qu’on se demande pourquoi la TNT ne trône pas à l’académie française. Et je passe d’un argot des banlieues qui fit perdre à l’argot ses lettres de noblesse signées Audiard.


A toute fin utile, avant le point-virgule précédent le point final, je vous concède humblement que ce texte est écrit sous l’emprise de l’humour, n’hésitez pas à adresser vos lettres de réclamations dûment affranchies à mon adresse mail, sans omettre d’y glisser un timbre mal léché pour la réponse ; L’auteur décline toute responsabilité dans d’éventuelles allusions à des situations existantes ou ayant existé, tout comme toutes éventuelles ressemblances. Souriez.              

Bonne fête maman

Le temps avance et déroule sans heurt ses belles plages de temps pour tout autant de pages, ses dates anodines parmi lesquelles se glissent de temps à autre, une date, un jour, une fête qui résonne différemment selon le vécu de chacun. On évolue tous selon notre propre rythme, selon la passion mise dans le vécu, selon l’intensité et la forme sans s’en formaliser nullement. Au travers de ces passages marqués du temps, l’époque est propice aux fêtes chères à notre cœur, et la plus belle entre toute, celle des mamans, la fête des mères.

Comment ne pas redevenir enfant lorsqu’on côtoie sa maman ? Qu’elles que soient les marques du temps inscrites en creux sur ce visage aimant, c’est toujours le regard le plus pur, celui du cœur qui voit et bien sûr, qui voit clair. Il y a bien sûr de la tendresse dans ce regard-là, mais il y a surtout de l’amour, dans son expression la plus pure, bien loin de ces amours dénaturés ou galvaudés parce qu’usés à trop de barbelés de nos vies trop écorchées. L’amour d’une maman, l’amour pour une maman est tout aussi conditionnel que l’amour universel, ce puissant remède à toutes contrariétés, ce puissant antioxydant qui peut-être viendra un jour à bout de cette terrible maladie qu’est la bêtise humaine, pour ne pas dire autrement car là n’est pas le propos de l’instant. Nul être ne peut se considérer humain s’il se dit insensible à l’amour filial et maternel. Quand bien même les chemins de la vie nous ont conduit loin, très loin, parfois après la rupture, parfois à l’autre bout de la compréhension, ou bien tout simplement au bout du monde, le lien, invisible, reste plus solide que tous, la chair s’est nourrit de la chair, il ne peut y avoir échanges plus proches, plus denses, plus vivant, plus vrais. Quand bien même les modes de vies nous éloignent, jusqu’à quitter même les mêmes plans de vies, la carte des liens tracera toujours la route entre ces pôles majeurs et cardinaux, la mère et l’enfant, l’enfant et la mère, filiation indéfectible au–delà de la vie. Il est encore sûrement trop tôt pour beaucoup de comprendre, parfois même simplement d’entendre que le visible ne s’arrête pas à l’invisible, que la vie ne demeure pas un état aléatoire non stable entre deux phases éthériques, cela serait ésotérique à penser, mais le temps viendra où la connaissance sera partagé et la prise de conscience effectuée… Chaque chose en son temps, Lao Tseu disait : «  un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas », l’être humain avance, un pas après l’autre, toujours, même lorsqu’il est pressé…


Ma maman est partie en ce début d’année, lasse de ce corps devenu un peu plus lourd, un peu plus troué, un peu trop usé chaque jour, elle nous l’a abandonné et nos larmes ont trahi notre désarroi devant notre propre incapacité à vivre orphelin. Bien sûr, durant quelques jours, la liberté nouvelle ou plus simplement la non envie de nous voir pleurer, ou bien encore de ces folklores en figures de style imposées l’ont conduit bien loin, mais depuis, elle vit, près de nous, parmi nous, sans présente pesante, sans y être à plein temps, sans contrainte, non, c’est une douce chaleur, c’est un amour bienveillant qui entoure les siens avec parfois des frôlements, sur la chair de la joue ou une simple caresse sur le dos de la main, souvent le matin après le réveil, un simple bonjour, sans bruit, sans voix, sans mot, tout en émotion, le cœur seul sait entendre ces mots-ci, dans la tonalité d’une voix profondément ancrée au corps et désormais inaudible à qui n’aime pas. Ces messages sont si doux, si clairs, qu’ils aident à traverser ses premières marches de cette nouvelle vie, tout comme hier encore, au tout début de mes premiers pas, sa main tenait la mienne pour accompagner mes premiers pas en quête de stabilité. Amour et stabilité, assurance et compréhension. C’est un nouveau départ dans la vie, et si le calendrier serre un peu le cœur à l’annonce de la fête des mères, et si les publicités toujours plus nombreuses matraquent l’information, il suffit de sentir ce parfum léger, ce vent frais sur le dessus de ma main droite, il suffit de se rappeler ces moments personnels pour comprendre que même si jamais rien ne sera plus pareil, la vie vit au-delà de la vie, l’invisible est bien plus grand que le visible. Ce message si fort, cette instruction reçue, cette leçon n’est qu’une leçon de plus dans la transmission maternelle, une rationalité dans l’irrationnel, merci maman.


A l’approche de ce jour, de cette date imposée pour prévenir sans doute des défaillances de la mémoire et du cœur, puisse chacun comprendre le juste ordre des choses, la chaine de transmission, les étapes de la chair, l’école de la vie, toutes ces choses qu’on nous apprend et dont on oublie l’essentiel, par manque de temps, par manque d’envie, par je ne sais quoi, peut-être un manque de maturité, ou bien encore, une simple limite mise à notre champ des possibles…


Bonne fête maman, et bien sûr, bonne fête à toutes les mamans sans qui nous ne saurions pas ce que nous sommes…    

Message de mes sages


Ce soir mes mots d’écrivent sous la dictée, je ne suis que l’humble secrétaire de ses muses célestes qui décident du texte. Ce soir, l’heure semble grave et je mesure à leurs voix combien il est important de transmettre aujourd’hui et maintenant. Je vous vois sourire, tant mieux, pourtant il n’est nulle substance illicite pas plus que licite d’ailleurs, adieux Syrah, Carignan et Mourvèdre, Merlot ou Cabernet, herbe à Nicot ou bien à nigaud, adieux houblon, orge ou seigle, adieux précieux malt, la source coule claire, limpide, les muses me pressent d’écrire et de de transmettre, par-delà moi-même, ces quelques mots ci-après :

« Bonsoir. N’ayez crainte, nous vous aimons, nous veillons sur vous dans chacun des gestes de votre vie, avec amour nous guettons vos progrès, vos pensées, avec amour nous vous aimons. Comme peut-être vous l’avez perçu,  ce monde change, les énergies changent, elles fatiguent, elles pèsent sur les cœurs les plus faibles, elles se renforcent et se renforceront pour vous dès lors que vous daignez les intégrer, les prendre en considération, elles seront votre aspiration à devenir vous-mêmes et le-vous de votre demain. Bien sûr, rien n’est obligé et personne n’a à parcourir tel ou tel chemin contre son gré, juste que c’est dès aujourd’hui que s’ouvre la porte des demains, sans que nous sachions si elle doit se refermer ni quand elle se refermera. Nous vous aimons avec ferveur et passion. Soyez heureux, soyez-vous, devenez-vous.

Le monde change de positionnement énergétique, comme il sait le faire régulièrement. Vous qui nous lirez, nous vous aimons, et c’est par le biais de Did Jy que nos nous exprimons. Par lui et en lui, nous sommes, la plume et non le glaive, la douceur et non la peur, l’écrit et non les songes, parce qu’il nous est possible de le faire, aujourd’hui, parce que nous sommes lui ci et parce qu’il est nous ailleurs. Ne perdez pas votre temps à vouloir comprendre ce que vous savez déjà, lisez au plus profond de vous-même, vous en êtes capable, croyez-nous. Ayez confiance en vous, soyez-vous, devenez-vous, prenez conscience. Le temps est une dimension propre aux hommes, et vous seriez surpris si nous parlions en notre nom propre. N’ayez crainte, vous êtes et cela est bien plus important que nous sommes. Il n’y a pas de peur là où est la lumière. Il n’y a pas de prière ni de formule magique là où est la méditation et le repos de l’âme. N’ayez crainte, soyez-vous.

Voilà, il est tard et vous en avez assez appris pour décider de votre route et peut-être que vous nous reverrez ici ou bien plus près de vous. Soyez-vous, osez être vous. Nous vous aimons »

Il pleut...


Début d’année particulièrement humide et pluvieux certes, mais pourquoi donc les humains se plaignent-ils sans cesse de cette pluie qui ne cesse ? De toute façon, il suffit que la soleil sorte et soit trop chaud pour qu’aussitôt les plaintes à son encontre soient elles aussi de sortie. éternels insatisfaits, les êtres humains ne savent plus désormais s’exprimer qu’en râlant, contre le froid, contre la chaleur, contre la pluie, contre la sécheresse, contre le vent, contre le manque d’air, contre tel gouvernement, contre tel autre, contre la crise, contre les richesses, contre ….contre… contre….

Il est plus facile de se plaindre, de ce qu’on n’a pas, mais il est plus difficile de se satisfaire de ce que l’on a et encore plus de réaliser combien nous sommes comblés et chanceux. Encore faut-il vouloir bien voir le monde tel qu’il est, avec une vision sur 360 degré, et non centrée sur son petit nombril. Cela marche aussi avec les gros nombrils, je vous rassure. Il pleut, oui, mais cette eau tombée du ciel vient à point nommé pour abreuver les sols victimes des sécheresses estivales de ces dernières années, et mieux encore, elles s’en viennent regarnir les nappes phréatiques qui étaient au plus bas ces deux dernières années. Il est facile de se faire couler un bain, de laver sa belle voiture, de remplir sa piscine, de gaspiller des tonnes d’eau à faire pousser du maïs dans des régions plutôt sèches, mais ne croyons pas que nos ressources soient inépuisables, et acceptons comme une bénédiction céleste, ces abreuvages réguliers qui nourrissent nos plantes et nos pelouses sans qu’ils aient besoin d’engrais tout en rechargeant les nappes phréatiques que nous pillons chaque année un peu plus. Même les écosystèmes s’y retrouvent, les plantes sauvages sont belles et grasses, les animaux heureux de s’abreuver en bien des points d’eaux, et il est plaisant de randonner dans les corbières en traversant des cours d’eau connus jusqu’à là pour n’être que roches asséchées. Certes, les plantations hybrides de l’homme ont du mal à faire face à cette lente montée des températures, signe peut-être que la nature reprend ses droits sur la technologie et les manipulations génétiques de son espèce vivante la plus menaçante pour la survie de toutes les autres espèces : l’Homme.

Puisse ceci nous servir d’éveil de notre conscience. Notre terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons aux générations futures, soyons-en conscient et respectueux. Chacun de nos pas est comme un pas dans le sable, le vent naturel souffle et l’efface, nous ne sommes que de passage, la planète nous survivra, avec ou sans nos descendants, selon nos actions de nos jours. Pour grandir, les êtres vivants, végétaux comme animaux et humains, ont besoin de boire et de se nourrir. L’eau est la vie, notre vie. Nous naissons dans l’eau, nous sommes de lointaines amibes nées dans un bouillon de vie. L’eau est un de nos éléments de vie, tout comme le feu qui nous réchauffe, l’air qui nous oxygène, la terre qui nous porte et nous nourrit. En cela, merci à la pluie de nous donner nos futures douches et bains, nos futures tisanes, thés ou cafés, nos futurs breuvages et nos futurs gaspillages. Merci infiniment de maintenir notre planète habitable et respirable, féconde et nourricière, fertile pour nos aliments. Merci à l’eau de rendre nos conditions de vies suffisamment humide pour nous permettre de vivre hors de l’eau. Enfin, merci à la vie de nous tenir en vie et de nous faire jouir de ces gouttes d’eaux célestes, quand tant d’amis, de parents, de nos proches ne peuvent plus simplement contempler le ruissèlement sur les vitres en partageant des moments si précieux avec leurs petits mondes. Savez-vous qu’il ne pleut pas partout en même temps ? Il existe toujours un coin de territoire au ciel bleu, une promenade à faire entre deux averses, un bol d’air à prendre.

Mieux, à quoi bon râler contre un fait auquel on ne peut rien, et pire, pour un état de fait contre lequel on n’oppose rien ? La construction se fait dans les solutions et dans les idées proposées, non dans la complainte des faits déjà en place. Avancer, c’est se projeter sur une route au-delà de l’obstacle, et non rester bloquer contre une brindille en se lamentant de sa présence. Il pleut, il fait beau, soit, ce ne sont que des notions météorologiques, non notre essentiel de vie, du moins, je l’espère, pour la vie et la qualité de vie des humains. A méditer.

Mai, mais qui sont ces animaux?


Mai, mais que ce sont ces bêtes pas si bêtes qui s’en vont par ici ?

Mai, mais par ici mais pas là aussi, se meuvent ces bêtes-ci

Mai, joli mois de Mai, mais dis-moi qui sont ces oiseaux-ci ?

Mai, mais dis-moi donc sont-ce des sansonnets transis ?

Mai, joli mois de Mai, voilà que le soleil bientôt ici luit

Mai, joli mois de Mai, la vie s’active par là aussi


Quels étranges animaux, Mai dis-moi donc quelle fantaisie !

Ne serait-ce point des otaries vivant en autarcie ?

Tiens, un lapin traversant un lopin, il s’enfuit

Un papillon papillonnant de fleur en fleur lui


Mai, joli mois de Mai, dis-moi, oui,

Dis-moi, Mai, mais pourquoi me suis-je endormi ?

Destinée


Combien de temps faudra-t-il encore aux hommes pour comprendre le sens de leurs voies ? Combien de temps encore pour comprendre l’essentiel de leurs vies et de leurs missions sur terre ? Combien de temps pour qu’ils cessent leurs combats inutiles, contre le temps, contre la météo, contre les autres, pour comprendre enfin que la seule variable de leur vie n’est qu’eux-mêmes ? Par quelle magie sombre ont-ils donc perdu la vue pour ne se focaliser ainsi que contre n’importe quoi d’autres et finir par ne voir que des verres à moitié vide ?

Il fait beau, le soleil brille et même si la pluie tombe, ce ne sont que gouttes de vies pour faire luire les pierres et les toits. L’homme marche à travers le vieux village, il marche tout droit, sans se retourner, il marche sans heurt, d’un pas décidé. Le village est désert, du moins ses rues sont vides et sans vie, on pourrait presque dire qu’il n’y avait pas un chat si un de ces félins ne s’était hasardé à traverser la grande rue. Le ciel bleu se colorait de grands nuages blanc cotonneux, le vent léger suffisait à rafraichir l’ambiance d’un printemps hésitant à quitter un hiver pourtant si pluvieux, de peur de se frotter trop tôt à un été de feu. Le village était bâti selon un plan simple, une grande rue le coupant en son centre, un quartier de chaque côté, celui de l’église sur la gauche, celui de la halle de l’autre. Quelques commerces subsistaient encore ici, les tons fanés des façades ajoutaient une quiétude aux lieux. Encore quelques pas et la grande rue montrerait son terme, le goudron buterait contre le sable blond et les oyats, quelques marches de bois longuement patiné par les saisons deviendraient alors le tracé de la voie, sa voie vers l’océan. L’océan, la vie, les énergies, l’endroit idéal pour contempler, pour s’oublier, pour y puiser la force, s’asseoir sur la sable, ne rien dire, perdre son regard dans les vagues et les remous, ne faire qu’un avec les éléments, l’air, l’eau, le feu, la terre. Désert de sable fin derrière la dune, pas de vue sur la ville, personne d’autres que quelques oiseaux à l’étrange ballet, un moment unique parmi des infinités de moments uniques. La pluie avait cessé, le soleil ne parvenait pas à réchauffer l’air froid du vent, la veste n’était pas de trop. Le visible devenait invisible, l’invisible devenait visible, la musique venait du plus profond du cœur. Il aimait cet endroit, sans pouvoir l’expliquer, mais sait-on vraiment expliquer ce que l’on aime et pourquoi ? Aimer n’est pas facile s’il faut le calculer, aimer est pourtant tout aussi important que respirer, se nourrir, que vivre. Aimer est inconditionnel, unique, aimer reste le moteur de ce grand tout dans lequel nous ne sommes rien.

Quelques pas sur le sable et l’homme s’est assis, serein et contemplatif, alternant appareil photo et bloc note, images et écrits, les idées telles les vagues, s’en viennent et repartent, les idées telles les mouettes, s’envolent et virevoltent, les idées telles l’écume, jaillissent et blanchissent les pensées trop sombre, ici et aujourd’hui, c’est l’été, son été, et tant pis si beaucoup de l’autre côté de la dune ne voit qu’un tas de sable leur barrant l’horizon, lui, ici, il vit et recueille en gerbes de fleurs les énergies d’un monde si vivant et si beau, si puissant et si fort, devant lequel on s’incline, par le lequel on grandit, sans que jamais ne décline l’once d’une vie. Venir ici, c’est choisir la vie, vouloir s’abreuver aux sources du monde, oser affronter les torrents d’énergies qui s’en cessent coulent de la terre vers le ciel, des cieux vers le sol bien à l’abri des regards trop fermés et trop cartésiens. Il n’y a pas de solitude dans ce monde si peuplé d’invisible, il n’y a que des rencontres, encore faut-il le vouloir et vouloir le vivre pleinement. Un peu saoulé par ces voyages, par ces rencontres, par ces flots d’énergies, il se relèvent et lentement reprend sa route, le long de la plage, à l’abri de la dune, le pas posé, le temps n’est plus temps mais allié, l’homme avance, il ne s’enfuit pas, il sait qu’il a trouvé sa destinée.

Amour


Amour sans « a », c’est le « mour »
(le « mour » dans notre patois se traduit par la tête dans le sens de faire le mour)
Amour sans aime, ça ne veut rien dire, peut-on aimer sans aimer ?
Amour sans eau, c’est la mure, toujours la mure
Amour sans us, c’est la mort
Amour sans air, c’est la moue
Amour sans rien d’ôter, c’est mieux, 
C’est aimer, c’est vivant, c’est l’amour

La chute


« Nous marchions le long de la crête, une portion très rocheuse où les pieds cherchent leurs appuis du bout des orteils avant de prendre de l’assurance. Soudain, elle m’appelle : Je glisse, donne-moi la main. J’ai tendu la main, trop tard, elle a glissé et chuté »
« Drôle d’histoire » me dit-il, « j’aime pas la chute ». « C’est vrai, tu as raison, une chute en chute, c’est pas terrible, c’est même flippant ! » 
Drôle d’histoire. Enfin, pas très drôle du tout. Encore, si on se relève de sa chute, on peut en rire, après avoir retrouvé ses esprits, mais si on part retrouver les esprits par la chute, là, bien sûr, c’est moins drôle, pour celui qui reste. La chute reste nécessaire, parce qu’une histoire sans chute, c’est une histoire qui n’a ni queue ni tête, une sorte d’eunuque décapité, mais la chute grave, ça jette un froid, et puis, ça se vend moins bien. L’inconscient collectif bercé d’illusion depuis la plus tendre enfance des « il était une fois » se terminant en « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant » souffre de cette schizophrénie qui ne veut lire et apprendre que de belles et bonnes choses. Pourtant, combien de couples vivent heureux et ont beaucoup d’enfants ? Je parle dans le même couple, pas dans les à côté d’un couple vivant en tirailleur sénégalais ou autre snipper des cinq à sept autrefois sordides et aujourd’hui presque plébiscité comme une marque de savoir vivre. C’est de la chute qu’on apprend, c’est par la chute qu’on découvre notre vulnérabilité, c’est par la chute qu’on grandit, dans l’art de se relever. C’est con, mais c’est ainsi.

Reprenons : « Nous marchions le long de la crête, une portion très rocheuse où les pieds cherchent leurs appuis du bout des orteils avant de prendre de l’assurance. Soudain, elle m’appelle : Je glisse, donne-moi la main. J’ai tendu la main, elle l’a serrée, et nous avons regagné le sommet.»
« Drôle d’histoire » me dit-il, « il ne se passe rien.». « C’est vrai, tu as raison, juste une marche pour atteindre le sommet. C’est pas terrible, c’est même banal ! »

Drôle d’histoire. Enfin, pas drôle du tout. Encore s’il était arrivé quelque chose, un vautour, une chaussure qui se déchire, l’oubli de l’appareil photo, la perte des clés de la voiture…. Non, rien de rien. Vide, banal. La chute banale ne relève pas le plat du récit. Presqu’une histoire sans chute, c’est une histoire qui n’a ni queue ni tête, une sorte d’eunuque décapité, mais la chute banale, c’est banal et puis, ça se vend moins bien. Parce que le lecteur, lui, il veut du spectaculaire, il est abreuvé des princesses qui dorment cent ans, des pommes empoisonnées, des loups bouffeurs de grand-mères, mais là, quoi, que se passe-t-il ? RIEN ! Ils sont allés se promener… Et alors ? Alors, rien.

Si encore, là-haut, au sommet, il lui avait demandé de l’épouser, si là haut, ils s’étaient jetés dans le vide en déployant leurs toiles de tentes en en guise de parachute à faire pâlir un James Bond qui serait en balade privé dans le secteur, oui, bon, ok, on aurait presque pu applaudir, mais non, rien de tout ça.   Cela dit, il y avait du vent là-haut, je crois bien qu’ils sont redescendus manger à l’abri, mais bon, rien de bien palpitant quoi.

Comme quoi, la chute, ça joue beaucoup, hein ? Alors, la prochaine fois que vous tombez, ne tombez pas de haut, rangez votre amour propre et apprenez à vous relever, savourez cette victoire sur vous-même et soyez fiers de cela. Si bien sûr vous pouvez vivre heureux et longtemps, même sans avoir beaucoup d’enfants, ben là, la chute, elle serait chouette, et une chouette chute c’est mieux qu’une chouette, chut !

Etrange étranger


Quelques pas sur la grande place, déserte, silencieuse, la nuit est tombée depuis bien longtemps sans que personne ne se risquât à la relever, seuls quelques chats gris, noirs, blancs ou roux venaient s’essayer dans cette absence de lune à se faire une couleur. Grise. La nuit, tous les chats sont gris, c’est bien connu. Le kiosque dressé au milieu n’accueillait plus depuis longtemps de musiciens pas plus que de musiques, seuls quelques enfants s’amusaient à courir dans le grand escalier puis à se jeter sous les balustres de fer rouillé dans des cris que seule l’enfance sait proférer. Quelques ados en mal de sensations se risquer à gravir et dévaler les pentes étroites servant de bordures à l’escalier, tantôt en skate, tantôt en roller, tantôt en vélo, privilège de la jeunesse qui s’amuse de peu. Mais là, point de rires, point de bruits, la nuit enveloppait de son silence la place et son kiosque. Ses pas résonnaient dans cette atmosphère étrange, le vide parfois engendre la peur, l’Homme est un animal de meute, la solitude lui fait peur. Pas à lui.

Etrange étranger parmi les étrangers qui étrangement peuplaient sa vie, il savait que le visible n’est qu’un masque empêchant de voir touts ces êtres invisibles qui accompagnent nos pas à chacun de leurs pas, une notion bien étrange et donc étrangère pour la grande majorité, pourtant, si chacun prenait le temps de se poser, si chacun prenait le temps de sentir puis de ressentir, combien d’étranges situations, combien d’étranges sensations pourraient les amener sur ce chemin de vérité ? Ainsi le monde vit en plusieurs dimensions et sur plusieurs plans, ainsi l’Homme a perdu la clé lui permettant d’accéder aux plans voisins, aux autres dimensions, mais, lorsqu’on perd la clé de la cave, en perd-t-on pour autant la cave elle-même ? Ne plus y accéder n’est pas ne plus avoir d’accès, mais ne plus avoir d’accès possible, tout le poids du possible réside dans ce mot, dans cet état de possible. Déconcertant ? Chacun est libre de prendre un message, de l’entendre, de le comprendre et surtout, de se traduire dans son vocabulaire personnel, mais, ne pas entendre, ne pas assimiler, ne pas comprendre n’est pas ne pas avoir reçu le message, juste ne pas l’avoir perçu… L’auteur du message n’y est pour rien, lui a prit le temps de vous le donner, vous, vous n’avez pas pris le temps de comprendre ce qui vous a été transmis. Ce n’est pas grave, ne vous en voulez pas, surtout ne remettez pas en cause celui qui vous a communiqué la chose, la vie est bien faite, bientôt sur votre chemin, le message vous sera redonné, une autre forme, une autre formulation, à un autre moment, en l’espérant plus propice, car ce message vous est utile, sans quoi, il se perdra dans la nuit des temps et cela prouvera bien que vous avez bien fait de ne pas le capter. Il ne vous était pas destiné, il ne vous sera plus destiné. Aucun regret, oubliez ce temps d’avant, reprenez votre cours sans penser, sans trop réfléchir, si la chose est importante à votre évolution, elle reviendra vous donner son impulsion, par un autre messager. Ils sont nombreux, ils vous aiment, ils vous accompagnent, sans heurt, sans bruit, ils n’ont pas de peine à ce que vous les captiez pas, leur amour est bien plus fort que cela, ils savent que plus tard, vous comprendrez, par les songes, par un rêve, par une image éveillée une clé utile à votre progression, parce qu’ainsi s’avance notre chemin.

Voilà pourquoi il marche seul dans cette nuit vide et noire, sans peur, en écoutant juste ses émotions, ses sensations, ce toucher frais sur le dos de sa main, cette caresse sur la jour, cette tendresse qui enveloppe ses pas dans cet endroit familier, juste, parce que c’est ici qu’il devait retrouver cette âme d’enfant, celle qui si proche de sa naissance sur terre a gardé ses fonctionnements primaux, et si les yeux des enfants semblent vous regarder par-delà votre tête, c’est juste qu’ils contemplent la couleur de votre aura, sa brillance, votre vérité, celle-là même qui leur indique le volume de votre amour et sa bonne santé, peut-être aussi parce qu’au fond, vous êtes plus grand que vous ne le croyez, il est temps de cesser de se dévaluer. Beaucoup de notions ont perdu la notion de réalité pour l’Homme, c’est un fait, l’enfant qui croit devient un adulte qui ne croit plus en rien, c’est dommage, jusqu’à ce que l’âge avance, le regard se pose plus haut, plus loin, voit plus loin, plus haut. Ne ratons pas le coche, apprenons à écouter ces messages, apprenons à redevenir des êtres complets, pour être enfin, des êtres comblés.        

richesse des expressions


La richesse d’expression s’associe  à la richesse de nos moyens d’expression et s’il vous prend l’envie de joindre le geste à la parole, il arrive que parfois la subtilité dépasse la compréhension. Quelques exemples ? D’accord, voyons un peu….

Faire un doigt d’honneur, geste fort utilisé en milieu footballistique ou automobiliste entre autres, revient-il à dire « J’ai l’honneur de vous offrir mon doigt »  ou bien « avec tout le respect que je vous doigts » ?

Un sourire, un clin d’œil c’est simple, facile à faire mais selon le champ des perceptions du récepteur, les conséquences peuvent être fort différentes de votre intention. En langage écrit, des mots de même orthographe pour le nom que pour le verbe ne peuvent que prêter à confusion et si, hier encore, on pouvait écrire « j’ai bien l’honneur de vous baiser », aujourd’hui, je ne suis pas sûr que le sens n’en soit transformé.

Lorsqu’on aime écrire et plus encore lorsqu’on aime gravir les différents degrés de l’humour, on ne peut que sourire qu’un homme soit prêtre sans être prêt ou qu’une femme soit prêtre sans que la religion ne l’autorisât. Voilà qui pourrait prêter à confusion…. De confusion à Confucius, il n’y a qu’un pas ou presque.

Je passe sur aimer et ses manques, souvent dissertés, jamais égalés, la langue est riche y compris dans les non sens.  Quand aux doubles sens, ils ne marchent pas toujours, ainsi, une rue en sens unique se révèle être en sens interdit de l’autre côté, ce qui fait bien deux sens différent et non un double sens. Et comme en plus « sens » s’écrit avec un « s » à la fin, bonjour la facilité de compréhension…. J’oserais même dire qu’il s’agit là d’un double sens sans issue.

L’écrit permet aussi de jouer de la calligraphie pour exprimer des sens différents, ainsi, l’homme n’est pas l’Homme et l’histoire n’est pas l’Histoire. Débrouillez-vous à l’oral ; A force de parler d’amour avec un grand « A » certains finissent par comprendre qu’il s’agit là d’une expression à employer dans toutes les situations et finiront par vous parler de l’Histoire avec un grand « A ». Normal me direz-vous, le « A », c’est pour les apprentis, non pour les as du volant… Cela dit, tant qu’on ne confond pas grand « A » avec gros tas….

Les consonnes qui sonnent trop proches aussi, les dentales qui cognent aux dents, enfin, tant qu’il y en a, là aussi, c’est source de confusion. Le débit finit en dépit, le poisson en boisson et tant d’autres. L’écrit permet aussi d’être clair : lorsqu’on va à l’autel ce n’est pas à l’hôtel. Et si un soldat reste au rang, ce n’est pas pour manger. Certes, la maitresse peut changer de sens et de position suivant les âges de la vie, et n’allez pas lire cela dans le sens qu’il ne faut pas lorsque j’écris qu’elle peut changer de sens. Ce qui me fait penser à l’aéroport et son bar avec hôtesses prenant une collation qu’il conviendrait de ne pas confondre avec un bar à hôtesses, n’est-ce-pas ?

Vous voyez, la communication, c’est riche, riche de sens et de possibilité, assurez-vous de bien communiquer, et surtout, d’être bien reçu dans votre communication…    


L'avenir est dans les moules


Le poisson se noie dans l’air, c’est idiot mais c’est ainsi, il parait que dans l’air il n’y a pas assez d’eau ; 
L’homme se noie dans l’eau, c’est idiot mais c’est ainsi, il parait que dans l’eau il n’y a pas assez d’air.

Essayons simplement de prendre de l’eau avec des bulles, ainsi les hommes ne se noieront plus, et si les femmes si reines sur terre s’y plaisent, elles deviendront sirènes en mer n’en déplaise aux hommes de bon thon, eux qui aiment tant jouer de la sirène, déguisés en pompier. L’expérience a tourné court, je n’avais pas assez d’eau à bulles pour remplir ma baignoire et c’est bien connu, on ne se noie pas dans un verre d’eau. Ni dans un verre à dent, le risque par contre, est de se faire mordre, chose qui mettrait un peu de mordant à tout ceci. Parfait pour l’homme, place au poisson. Bizarrement, l’au avec des bulles le trouble, c’est clair, il y a trop d’air dans l’eau pour lui, mais j’ai beau essayé de mettre de l’eau en l’air, à chaque fois cela me retombe dessus, je veux bien mouiller ma chemise, mais à force, me voilà trempé et le poisson polisson glisse tel un savon entre mes mains mouillés, comment veux-tu que je l’englue, même si avec l’appât dudule le poisson pullule disait la réclame d’un autre temps. C’est assez dit là-bas laine, ou je me cache à l’eau car j’ai le dos fin, soit, le hareng sort et du coup, moi de même, je file me changer, car on ne change pas les autres, on se change soit, sauf les bébés qu’il faut changer et non échanger, mais ceci est une autre histoire…

Me voilà sec, bien qu’ayant encore des choses à dire. Reprenons les énoncés des problèmes et tachons de tirer les choses au clair et non au clerc, tant pis s’il n’est pas là comme disait Renaud… Le poisson ne se complait pas dans la boisson, déjà que la langue n’est pas simple, s’il faut en plus démêler les « p » des « b » , l’épée des baies, les pets des bé ! Nous n’avons pas le cul sorti des ronces comme dirait un autochtone de mes bois. Alors, si le poisson ne pipe pas la boisson sur la butte, et si en plus la langue se met à fourcher, je crains que tout cela ne soit que source d’incompréhension. En tenant compte des variations saisonnières, de la qualité de l’eau avec des bulles, du nombre de bulles dans l’eau, de l’âge du poisson ainsi que son type, l’expérience montre avec certitude que se poisson-là ne sait pas respirer dans cette eau avec des bulles pas plus qu’il ne sût respirer dans cet air pourtant patiemment mouillé. Un poisson qui sue, c’est rare, enfin, disons que dans l’eau cela ne se voit pas, tout simplement. Voulant retenter l’expérience avec la même eau, celle qui a des bulles, j’ai couru chez mon poissonnier pour acheter un poisson volant, histoire de me faciliter le ramassage en cas d’échouage à mes tentations. Euh, non, c’est pas comme ça comme dit, on dit en cas d’échecs à mes tentatives, c’est assez compliqué ainsi sans vouloir se compliquer davantage la vie. D’ailleurs, un échec à une tentative maintient parfois en vie…. Vous ne me croirez certainement pas, mon cher poissonnier qui est en fiat une poissonnière, bien qu’ayant tout ce qu’il faut, là où il faut, c'est-à-dire qu’il y a du monde à l’étalage, et bien malgré tout ceci, de poissons volant point il n’y eut. Que voulez-vous, le sort s’acharne contre la science, le complot est ourdi (et non le complot étourdi), on refuse l’avancée monumentale que ce poisson volant aurait permis de faire pour l’avenir de l’homme bien que ce dernier ne vola pas, enfin, pas dans ce sens-là. A la place, elle, ma poissonnière me proposa une tranche de colin, pauvre idiote, comment peut-on tester la vulnérabilité d’un poisson dans l’air humide si on commence par le couper en morceaux, bonjour les équations, il y a là de quoi se couper les cheveux en quatre, ne compter pas sur moi pour fouetter un chat. Accablé par tant d’infamie, je rentrais seul au port, le cœur fendu, avec pour tout bagage  un kilo de moules, oui, je sais, ce ne sont pas des poissons pas plus que le séneçon certes, mais au fond, je vais tenter de les faire parler, peut-être s’ouvriront-elles à moi une fois au chaud avec un peu de vin blanc ?     

la chaussure est partie


La chaussure est partie, sans même dire au revoir,
Mais les chaussures disent-elles vraiment au revoir ?

Les chaussures vont par paire et de pair aussi d’ailleurs
Les chaussures vont pas à pas, même si elles sont à fleurs

A fleur de peau, une peau lisse et tendue qui sans pli
Habille le pied, c’est quand même le pied, tiens pardi !

Les chaussures vont ainsi, matin, midi et aussi soir
Elles arpentent les rues, les squares et les trottoirs

Les chaussures, c’est bien connu, ça marche d’un bon pas
Mais alors ? Alors pourquoi la chaussure est partie, là?

Pas d’au revoir… Peut-être qu’elle ne reviendra pas
Mais le plus étrange, c’est qu’elle soit partie seule

Les chaussures vont par paire, même à la poubelle
Non, la chaussure est partie seule, elle fait la gueule,
Elle s’est emmêlée les pinceaux avec l’autre « elle »

Deux elles qui se fâchent, deux ailes qui s’arrachent
Voilà qui met à terre et le moral à couper à la hache

Mais d’ailleurs, où est-elle cette autre chaussure ?
Disparue, mais où? Elle a dû partir à coup sûr !

Les chaussures vont par paire, c’est bien connu
Si les deux sont parties, me voilà pieds nus

Mais au fait, comment sont ces chaussures ?
Je ne sais plus, disons, je ne suis plus très sûr

Au fond, je ne sais même plus qui elles sont
Ni même si je les ai eues, celle-ci, au fond…

La chaussure est partie, sans dire au revoir
L’autre aussi, pareil, pas même au revoir

Les chaussures vont de pair, je vous l’ai dit
Les chaussures vont par paire, aussi.

sonnet pour un sommet (enfin, presque)


Et c’est par un long chemin étroit
Qu’il poursuivit à travers les bois

Les pas lourds et pesant soulevant
A chaque fois une poussière aux vents

Le sommet n’apparaissait plus
Caché par la fronde chevelue

Pas plus que ne se voyait
L’église et son village déployé

Le temps était beau et chaud
Le temps était chaud et beau

L’allure certes ralentissait
Mais surement il progressait

Bientôt le tunnel de vert
Laissait voir la lumière

« Enfin le bout du tunnel » se dit-il
La piste large était un autre exil

Le répit ne fut que de courte durée
Le sentier retrouvé, montée assurée

Roches abruptes et étroitesse
Sont les signes de l’ivresse

La future, celle du sommet
Voilà, ça y est, il est arrivé

Did Jy


Bienvenue sur les pages de Did Jy, ici, vous découvrirez son univers.

Mais avant toute chose, qui est donc Did Jy ? Ici, point de faux amis, point d’anglicisme, de jockey monté sur des disques, non, Did Jy vous ne trouverais pas derrière les platines, enfin, plus maintenant, Did Jy, c’est au contraire dehors, au grand air qu’il faut le chercher, et, si on le cherche, on le trouve, pas de soucis, toujours prêt à vous ouvrir la porte d’un grand livre plein de secrets, de choses apprises, de choses sus, de choses transmises, de choses lus, de tous ces petits trésors que les herbes ont donnés, que les générations ont laissés, tout un tas de petite communion avec des bouts de natures, à partager, à découvrir, à pied, en vélo, en deux chevaux, à cheval sur les rires, les sourires, les larmes que seules les vraies émotions peuvent donner. Et si parfois il signe d’un (dj) c’est pour mieux se mettre en parenthèse des autres vies. N’allez pas croire qu’il rentre dans sa coquille, non, au contraire, pour vivre heureux, vit-il caché, ici point de fusil, le mitraillage n’est que photographique.

Parfois, le verbe est haut, sonore, rocailleux, riche d’accents, le vent d’Autan et les pluies de printemps n’ont pas encore réussi à lisser les contours, les mots sont gros, forts, sonores mais ils ne sont pas colère, ils sont émotions, ils sont montagnes, ils sont océans, ils sont méditerranée, ils sont lauragais, corbières ou minervois, ils sont oc et occitans profond et puissant, ils sont d’une terre où les jours sans vent se comptent sur les doigts d’une main, d’une terre où le vent n’est pas plus monotone que les paysages, les saisons et les traditions. Alors oui, parfois, ça souffle, et ça souffle fort, mais les ailes des moulins ont su résister tant que l’homme n’a pas abandonné, les coups de vents, les coups de gueules, les coups de sang, ici, c’est tradition. Mais cela serait trop simple, dans le creuset du sang du lauragais s’est versé un sang de très loin, quasi au-delà du pole, bref, très loin au dessus de Montauban. Et oui, la géographie toulousaine a bien rectifié cette simplification administrative qui plaça la Loire comme rempart entre oc et oïl, ici, le nord commence à Montauban, ville au-delà de laquelle on ne s’aventure que très rarement, juste assez souvent pour ramener le Brennus à son temple du stade Toulousain. C’est donc de bien plus haut que le sang paternel s’en vint, et dieu sait que sans vin la vie est triste, bref, la moitié des gènes vient des Ardennes, de la jolie petite ville de Monthermé plus précisément C’est de là sans doute que provient les caractéristiques si évidentes de son type nordique, grand, blond et fort. Les Ardennes, connues pour leurs sangliers, animaux si dociles et tendres, cela ne pouvait qu’adoucir ce sang asséché des vents et des rebellions successives de l’Histoire.

Que pourrais-je ajouter ? J’ai parlé de rugby et du Stade Toulousain, ce n’est pas là qu’il a pu y jouer mais peu de temps dans une équipe de la banlieue, bien moins hélas qu’au football, tant le rugby est le seul à inculquer les règles de la fratrie et de la vie. Il aime à dire « Le rugby est un sport de voyous pratiqué par des gentlemen tandis que le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous » et c’est tellement vrai. Toulouse, la belle rebelle, ville rose et non rosse, ville où il est né, il y a un certain temps déjà, et oui, quand même, mais ce temps traversé ici était encore riche de ces petits métiers de rues sans sécu, sans urssaf, colporteurs en tout genre, « peilharot, pel de lapin », mais quèsaco ? Et bien, brave gens des temps actuels, ce brave homme à la peau tannée tout autant par le gros rouge que par l’absence d’eau dessus sauf les jours de pluies, passait avec sa charrette pour vous débarrasser de  vos bouts de ferrailles, peau de lapin (et oui, les lapins avaient des peaux à poils en ces temps-là) ou autres oripeaux dont vous ne vouliez plus. Les bus avaient un guichet à l’arrière avec un employé sis derrière pour vous vendre votre billet, le conducteur ne s’occupant alors que de conduire. On achetait les graines au litre, la paille en balle transportable à la main, le bio n’était pas à la mode mais la chimie non plus. On traverse tous une petite révolution sur la période de notre vie, pourtant, celle-ci ressemble aux dernières photos d’un album à présent refermé à jamais.

Mais je blague, je blague, je m’égare, place donc à sa page, son univers, ni impitoyable, ni pitoyable, juste poésies naturelles aux muses naturellement issues de la nature, flore, faune, paysage, tout est prétexte à images, à mots, à émotions, contemplations ou méditations, expressions dont cette page n’est que l’introduction…. Bonne promenade !    

Violence


Violence, haine, coup de feu, disparition, attentat, explosion, vol, enlèvement, viol, destruction, meurtre, détournement, corruption, trafic, … Pas un seul jour ne passe sans que ces mots ne s’en viennent polluer nos actualités, sommes-nous dans un monde si violent ? Sommes-nous manipulés pas  la façon dont les informations sont triées avant d’être diffusées ? Que devient ce monde ? Dans cette rue, on a « juste » volé les plaques d’égouts, et tant pis si des accidents surviennent. Ici, ce sont des câbles électriques, une toute petite longueur suffit désormais à bloquer tout un trafic ferroviaire. Là, on a kidnappé une employée de banque pour lui faire ouvrir le coffre en pleine nuit, des voitures brulent de ci, de là, des coups de fusils, des coups de couteaux, des viols parce que le « non » a disparu du vocabulaire, parce que le monde devient fou et qu’avec lui nous sombrons dans une folie et une terreur. Comment être de bonne humeur dans tout cela ? Comment ne pas craindre pour nos êtres chers ? Comment pouvoir comprendre, aimer et vouloir avancer ? Simplement, parce qu’il n’y a pas d’autres choix que d’être, de vouloir et d’aimer pour pouvoir faire avancer les choses ; Simplement parce que la haine ne répond pas à la haine, au contraire, elle la nourrit, elle la cautionne et lui donne encore plus de poids pour s’exprimer. Est-ce cela que nous voulons ? Sommes-nous trop imbu de notre personne, sommes-nous si étouffé par notre égo pour choisir l’attitude de se dresser sur ses ergots et s’en aller batailler contre les batailleurs ? Le sang a assez coulé, la violence a assez percé, le seul pansement qui convienne à l’humanité c’est l’amour, le respect, l’écoute. Dans une société qui souffre, qui perd ses valeurs, la réponse n’est pas dans le vol ni dans le viol, mais plutôt dans l’analyse de ses valeurs, sont-elles vraiment actuelles, sont-elles vraiment incontournables pour qu’il faille revêtir la tunique à la croix et s’en aller bouter hors de son territoire ces esprits mécréants qui refusent nos valeurs ? Doit-on lever l’impôt sur la collectivité, arracher les colliers d’or, voler le cuivre, faire disparaitre les plaques d’égouts ? A quand le vol de portail ? Et pourquoi ne pas s’en aller ramasser les boites de conserves qui rouillent lentement le long des sentiers trop fréquentés par des « amoureux » de la nature ?  Et pourquoi ne pas s’en aller débarrasser de ses vestiges d’humanité, quelques sous-bois, contrebas de routes, anciens dépotoirs où trainent carcasses de voitures, de vieux poêles à bois, vieilles casseroles et autres ferrailles lâchement abandonnées ? Et pourquoi ne pas entendre lorsque l’autre dit « non » ? A trop grandir dans le défi, dans la compétition, on en oublie que les règles du jeu ne sont pas nos règles mais les règles. On ne force pas une décision, on la discute, on en discute, mais on respecte le non. Toujours.

Civilité, civisme, pluralité, communauté, mais quel animal l’Homme est-il devenu pour ainsi agir ? D’ailleurs, ça serait faire injure à l’animal que de le comparer à l’Homme, aucun animal ne tut pour le plaisir ni pour des revendications sorties dont on ne sait où. Il n’est pourtant pas si loin ce temps d’avant les grillages, d’avant les barbelés, ce temps des portes ouvertes toujours, des volailles galopant en liberté, ce temps des randonnées en pleine nature sans clôtures à franchir, de discussions amicales avec les bergers, d’être accueillis pour manger à l’abri lorsque la pluie survenait… On ne récolte que ce qu’on sème, et si aujourd’hui les portes sont closes, si aujourd’hui l’abri est refusé, c’est peut-être bien les traces d’abus, de non respect, de non droits, qui ont conduit certains à se fermer, à s’enfermer, parce que le vieux schéma psychorigide réside dans l’affirmation de sa domination, la réponse étant de reprendre la main, de se réaffirmer « dominant », œil pour œil, dent pour dent, le vieux mâle affronte les jeunes loups, défense du territoire et droit de saillie…. C’est quoi la domination chez l’Homme ? Quel intérêt ? La violence n’engendre que la violence sauf à sortir du cercle vicieux, sortir du cercle pour rentrer si possible dans un autre, il me plait à rêver que l’amour, l’humanité, le respect bâtiront un cercle bien plus fort, bien plus grand, bien plus solide. La paix est bien plus agréable à vivre que l’affrontement de la violence. C’est peut-être pour cela que la nature accueille de plus en plus de personnes, c’est peut-être pour cela que les spiritualités sont de plus en plus présentes et regroupent de plus en plus d’adeptes, c’est peut-être pour cela que l’isolement en retraite obtient de plus en plus de faveur. Une société à bout ne doit pas oublié qu’elle est debout. C’est à elle de marcher, d’avancer, de croire et de bâtir. Ce n’est pas en s’asseyant et en attendant un prophète, un politique, un gourou que son avenir se batira.
          

L'arbre qui nait


Encore combien d’images tomberont demain dans l’oubli de quelques photos jaunies ? Ces longues routes traversant nos campagnes à l’ombre des grands platanes abattus à des fins sécuritaires ne sont plus qu’apparentes sous formes de lambeaux ombrés de ci, de là…. Le canal du midi aux eaux tranquilles se plaisant à faire la sieste sous les frondes des platanes plus que centenaires qu’on abat frénétiquement aujourd’hui pour éradiquer la terrible maladie du chancre encreur devient morceau de souvenirs… Ces forêts de pins délimitant les espaces dévolues à la vigne ici, les altitudes là ne sont plus que squelettes de bois sec sous les attaques des chenilles processionnaires du pin… Maladies, pollutions, économies, tels sont les rouleaux compresseurs de la destruction de nos paysages ancestraux. A ne pas confondre toute fois avec l’éclaircissage des forêts, cette opération certes synonyme de grands buchers dont le rôle dévot à ôter un arbre avant qu’il ne soit trop vieux afin de mieux aider à la pousse des générations suivantes ; Certes, à l’échelle de l’être humain on ne voit que bois abattus et  saignées dans la forêt, mais à l’échelle de la vie forestière ce n’est qu’une phase du cycle végétal. Tout est relatif et si je comprends l’exploitation raisonnée des forêts, je ne peux que regretter l’absence de remèdes face aux chancres destructeurs d’ormes, d’ormeaux, de châtaigniers et désormais de platanes, tout autant que l’absence de prédateur devant les processions de processionnaires du pin. L’écosystème est-il malade ou mort ? Les études sont-elles bien menées ou plus simplement jugées non rentable ?

Rentable, drôle de mot, terrible approche des choses. Et nous, sommes-nous donc rentables, lorsque nous créons des crèches pour nos enfants et des maisons de retraite pour nos ainées ? Sommes-nous donc rentables lorsque nous continuons de créer des espaces de bureaux au pied de périphériques ultra saturés ? Sommes-nous donc rentable lorsqu’on fait venir des fruits de l’autre bout du monde plutôt que de s’appuyer sur des producteurs locaux ? Rentable. Certainement, mais à quel prix ? Au prix de familles qui explosent par tranches d’âges, imaginez un peu si lorsque vous achetez une mille-feuille on vous demande quelle tranche vous voulez ? Le dessus au nappage luisant ? Le fond plutôt sec ? Le milieu, plutôt gourmand et rebondi ? Comment faire vivre un pays lorsqu’on en oublie le cœur, les poumons et qu’on sature ses artères ? Comment donner de l’envie lorsque les flots ne sont qu’automobiles et saturés ? Nous sommes malades d’un système destructeur, victime d’un étranglement, étouffant de blocages matin et soir, engorgés d’un stress qui ne s’évacue qu’un peu plus tard chaque soir. Gangrène de sommeil, engrenage des maux, le problème des retraites n’en sera plus un d’ici peu de génération, n’oublions pas que pour pouvoir prendre sa retraite, il faut une condition essentielle : être en vie. Sommes-nous en train de nous abattre ? Serons-nous bientôt une image jaunie sur un album photo oublié dans le grenier ?

Pourtant, la vie ne peut disparaitre, le combat ne peut s’arrêter, les volontés naissent chaque jour un peu plus. Le vélo reprend sa place, les horaires s’aménagent, le travail à distance reprend de l’intérêt, les reconversions deviennent un bol d’air un peu plus tôt chaque année, et qui sait, ces frêles arbres replantés, frênes, chênes, platanes, muriers, seront les décors de nos successeurs, l’effort d’aujourd’hui se lira demain, quand bien cela ne sera plus notre demain, la vie se poursuit, l’essentiel sera là, nous n’aurons pas œuvré pour rien. Bien sûr, si la chenille pouvaient dévorer le chancre et en mourir d’indigestion, alors d’une pierre serait fait deux coups et la nature grandirait encore et encore. Aujourd’hui, on a tendance à regarder plutôt l’arbre au sol que la graine qui germe, il suffirait peut-être bien de changer juste l’angle de son regard et de se prendre à rêver du monde de demain, non par la cendre, mais par l’arbre qui nait. Peut-être bien.   

Erreur de débutant


Comme un défi aux temps, la vie est un parcours entre vents et marées, et non contre. Rien n’est lisse, rien n’est morne, rien n’est ni tout à fait durable, ni tout à fait éphémère, et surtout, rien n’est anodin. Si l’on ne prend pas le temps de comprendre et d’apprendre, la vie se poursuit et l’air de rien, elle s’en vient placer sur notre parcours une autre forme de la même embûche, de la même leçon à intégrer. A la manière des cahiers de calligraphie, sur lesquels la plume d’un illustre sergent major a commis ses boulettes, ses tâches laborieuses, ses accroches, ses glissades incontrôlées, avant d’assurer dans les pleins et les déliés les contours des lettres de l’alphabet. Et si l’alpha et le beta symbolise le début de la leçon de lettres grecques, c’est bien de l’alpha à l’oméga que se déroule nos vies, en sommes, nous n’en sommes qu’à nos débuts !

Le débutant débute donc souvent par des erreurs…de débutant, pléonasme certes, mais vérité essentielle qu’on ne doit jamais oublier, nous ne sommes que des éternels débutants, le droit à l’erreur nous est donc acquis, libérons-nous donc du poids et de la contrainte du plus que parfait. Certes, c’est un temps du passé, plutôt dépassé et semblant tomber aux oubliettes d’une langue si vivante qu’elle court comme si elle s’était endormie trop longtemps. Encore eut-il fallut la réveiller au bon moment, mais nul n’est parfait, nous sommes tous débutant, nous commettons des erreurs, tous, chacun, alors acceptons le, acceptons les erreurs des autres comme nous devons accepter nos propres erreurs, il n’y a pas de barre placée trop haut, la vie n’est pas un concours, le monde n’est pas un terrain de compétition. « Errare humanum est » l’erreur est humaine, c’est bien connue, pourtant, combien de reproche, combien d’accrochage, combien d’intolérance devant ce qui n’est qu’un principe humain ? Il ne faut pas confondre « tromper » et « se tromper », peut-être cela apporterait-il un plus de bienveillance et moins de croustillance aux débats et si les débats sont long, les débits fusent, les ébats sombrent, les esprits s’échauffent ce qui finit par jeter un froid, une simple inconstance devient une inconscience, le droit à l’erreur n’est pas une droit à l’horreur, on risque de se tromper et de finir par tromper son monde, chose délicate et risquée lorsque dans son monde, certains ont une mémoire d’éléphant.  Un peu tiré par la trompe. Mais si tromperie il y a, il y a peu de chance que la trompe rit. Du coup, l’alphabet en prend un coup et devient un analphabète, drôle de bestiaire dont les vestiaires s’ouvrent parfois de façon véhémente au grand public qui n’en demandait pas tant. En somme, beaucoup de bruit pour rien ? Le partage a ses limites, l’échange limité ses avantages, la foule se presse peut-être mais la presse n’est pas toujours de bonne augure ni bien informée parfois. A trop se presser, on ne oublie le sens des réalités, on commet plutôt qu’on réalise, un travail bâclé est plus propice à la faute qu’aux erreurs. Le débutant, débute, en cela il avance tranquille, enfin, pas toujours, la pression est présente dès lors qu’il cherche plus à ne pas commettre d’erreur plutôt que d’apprendre à bien faire…. Patience et longueur de temps, le geste s’affine avec entrainement et répétition, on peut toujours s’émerveiller devant la grâce et la facilité de l’artiste, mais de son art, on ne voit que la partie submergé de l’iceberg, les heures de pratiques, de mise en place des gestes, le travail de longue haleine restent sous le niveau de flottaison, bien à l’abri des regards.

De tout cela, il ne faut se souvenir : Nous ne sommes que d’éternels débutants, sujets alpha ou béta, atteindre l’oméga nécessite parfois plusieurs vies, alors apprenons à rire de nos erreurs et prenons avec bienveillance celles des autres, fussent-elles à nos dépens. En guise de fin, je citerais quelques mots lus ici ou là qui sentent bon les vieilles réclames à peine détournées « Pour laver vos pulls, utiliser de la pâte à dentifrice, cela rafraichit la laine et ravive les mailles »

Après tout, c’est si beau un sourire éclatant !      

Liberté, Egalité, Fraternité


« Liberté, égalité, fraternité » ainsi s’écrit la devise de la République Française, plus que des mots, des principes, des valeurs, une volonté, un seul axe en trois dimensions. Pourtant, de nos jours, dans notre époque trop pressée pour aller au bout des choses, la devise ne se lit plus en entier, la virgule devient un point après lequel on ne s’aventure pas. Triste constat.

Liberté. C’est beau, ça sent le grand air, l’air du large, l’espace infini sans autres limites que les siennes, on avance, on est partout chez soi, on écrase, on ne tolère pas ce qui pourrait contraindre notre liberté chérie. L’être libre devient quasi dictateur, il décide de ce qui est bien ou pas, il est le garant de ce qui est bon ou pas, sans notion autre que son paradis artificiel et son utopie bâtie par un ego démesuré. Libre, il l’est. Mais la liberté d’expression, s’exprime aussi par le silence et par la retenue, elle se construit aussi par la tolérance. Accepter, découvrir, ne dit-on pas que la liberté s’arrête où commence celles des autres ? Et oui, les autres…. 

Egalité. Nous naissons tous libres et égaux, ainsi que bienveillamment rappelé dans la déclaration universelle des droits de l’Homme, dommage que cela s’oublie, que cela se détruise, que cela disparaisse dans des formes imbéciles d’intelligences humaines. Personne ne souhaite vivre en prison, pourtant combien de personnes vivent dans les prisons invisibles que des esprits bienveillants ont construites autour d’eux ? Les principes monarchiques n’ont pas tous disparu à la révolution. Diviser pour régner, trône encore dans les cours d’écoles et autres zones de vies communes. Jeter l’opprobre, critiquer, construire une fausse image, rumeurs, fabulations, racontars, dénigrement, il y a pléthore de situations, de cas, de fausses excuses pour cela. Même les langues pourtant bien déliées s’y collent, il suffit de prendre pour exemple le simple attribut du bien et du mal entre droite et gauche, non pas qu’il soit question de politique, là, c’est plus basique, tout le monde ne parle, tout le monde critique, personne ne s’engage, non, être gaucher c’est être maladroit, faire des maladresses, tandis qu’aller tout droit, être droit auront des connotations plus positives. L’enfant gaucher subit les affres d’une rectitude à droite, il se construit dans un monde à l’envers de sa personnalité, il compense sans cesse, sans aide et sans reconnaissance des handicaps dans lesquels on le place. Il écrit mal, il dessine mal, juste parce que le trait n’a pas le même sens, mais il est simplement différent, et comme nous tous, il est né libre et égaux à ses contemporains fussent-ils de droite, voire simplement même droitiers.

Fraternité. C’est des trois, celle-là même qui a disparu le plus, pas étonnant, elle vit en fond de devise et s’oublie dans la lecture des mémoires. Pourtant, combien de vies sans richesses ont pu être enrichies grâce à cette manne ? De nos antériorités paysannes ou ouvrières, combien de souvenirs familiaux s’expriment par les bras offerts, par les veillées accueillantes et fraternelles s’en viennent remonter à la surface si l’on veut bien se poser quelques instants ? Dans un monde trop pressé, dans un monde trop riche, ces notions ont vite disparu, et si bien sûr quelques formes résistent et existent aux travers d’associations diverses, le vernis trop brillant de beaucoup s’écaille vite révélant des réalités bien moins enchanteresses. Certes, dès la Bible, Caïn tue son frère Abel et la fraternité échoue devant la jalousie et la cupidité, mais ce n’est pas une raison suffisante pour oublier qu’elle en nous, que sans esprit fraternel, sans amour au sens le plus asexué qu’il soit, l’homme n’existe pas, il est individu, solitude vouée à l’échec. Plus tard les principes religieux diront que les Hommes sont frères, le monde pour avancer nécessite cela.

Tolérance, reconnaissance, amour ; Pourquoi est-ce si compliqué de comprendre, de vouloir apprendre, de vivre en ouverture plutôt qu’en solitude dans une tour dont nous ne sommes que le geôlier, jamais le seigneur ? Au fond, la dictature imposée aux autres n’est qu’une limite imposée à sa propre existence, il est temps que volent en éclats les murs des forteresses et qu’enfin, la vraie personnalité puisse se développer et vivre pleinement dans la richesse du partage et des échanges.