Résistances

Et voilà que s’achève le premier semestre. L’air ne sent pas encore ces odeurs suaves et sucrées de produits solaires, les bronzages sont encore à parfaire voire à faire, les préparatifs de départs prennent de l’ampleur chez les joyeux juilletistes, voila t-il pas que la France chavire dans cette douce hypocrisie estivale, courses croisées entre juilletistes et aoutiens, période de fort ralentissement dans nos fonctionnement, c’est normal, ce sont les vacances parait-il…. Veuillez donc patienter, ici puisque les gens sont ailleurs, mais les gens qui sont ailleurs, acceptent-ils de patienter bien qu’ils soient en vacances ? Que nenni ! Les bouchons sur les routes, les encombrements aux péages, la location pas prête et pas disponible tout de suite, l’eau pas encore assez chaude et trop salée, quelle impatience, celle-là même que nous pouvons avoir devant les guichets vides et les rythmes ramollis du aux grosses chaleurs…. Grinches-land, tel est notre pays devenu, fini le temps de la contestation, place à la rébellion systématique, mieux vaut critiquer, râler, gueuler que contester, car la contestation nécessite d’être force de contre proposition, et ça, c’est forcement plus dur que d’exprimer un non, unilatéral et non explicatif. Triste évolution d’une nation qui fut le flambeau du monde, patrie des droits de l’homme, révolution d’un peuple qui y a conquis son évolution, certes, régicide, sanguinaire, violent, mais libéré d’une tyrannie pour se replonger sous une autre. Les noms ont changé, le système politique est quasiment le même, on change juste notre roi tous les cinq ans, avec le privilège des princes de pouvoir choisir une reine. Bon, rien de très royal là-dedans, sans idéologie politique, juste pour le plaisir des mots, et des associations d’idées. Combien de révolutions avons-nous connu ? La dernière en date est-elle en 1968 ou 1940 ? L’appel du Général, la formations des résistances reprises aujourd’hui sous le libellé générique de La résistance, dernier acte de bravoure d’un peuple qui oppose, s’oppose et propose, non pas une rébellion pour une rébellion, mais un révolution, au sens mathématique du terme, c'est-à-dire un virage, prendre le contre pied pour repartir sur ce qu’on considère comme la bonne voie. A défaut d’avoir été l’union des combattants, tant les différents réseaux de résistance ont sut parfois se combatte entre eux, querelles de territoires ou de chefs, se servant alors de l’ennemi pour décapiter le réseau concurrent, ce qui a certainement valu à Jean Moulin d’être arrêté, c’est la somme des actions menées de façon déstructurées, désorganisées puis rassemblées par le discours du General, qui conduisit à l’union et trouver la force nécessaire à la réussite.

Que sommes-nous donc devenus ? Des manifestants en puissance, dans la candeur innocente, dirigés par des centrales syndicales, appelées à scander des messages stéréotypées dénonçant un état de fait sans proposer une alternative, oubliant que pour nourrir la discussion, il faut des idées, et….il faut être au moins deux…. Combien de phase de nos vies se concluent sans phrases ? Combien de rejets, de fins se font sans qu’il soit permis d’en débattre ? Les débats ne succèdent pas aux ébats, le combat n’est pas d’intégrer, d’accepter un ensemble de faits, d’idées, qui ainsi exprimées pourraient servir de première pierre à un travail de deuil, apprendre à tourner la page, voire la déchirer, le combat ainsi proposé est une condamnation par contumace, une accusation pleine de doutes, de douleurs, d’incompréhensions, autant de choses qui par effet boomerang nous renvoient à nos propres doutes, nos propres erreurs, nous punissent de notre propre culpabilité, quand bien même nous sommes prêt, ouvert au dialogue, sans haine et sans rancœur, juste la mise au point qui viendra établir la conclusion de l’histoire. Mes années scolaires m’ont appris les rigueurs de la langue, les styles divers qui étaient, les styles d’hier qui de la prose ont dressé dans de riches envolées des textes devenus quasi lyriques. De ces années-là j’ai appris, que chaque histoire avait une introduction, un développement et une conclusion. Il ne suffit pas de s’introduire dans la vie des gens, encore faut-il savoir en conclure plutôt que de sortir tel un voleur, sans avoir vraiment cherché le développement. Décidément, notre évolution se complet dans la fuite, et nous fuyons sans cesse, sans comprendre à défaut de se livrer, de se réaliser tel qu’on est, on poursuit un idéal qu’on ne rattrapera jamais, une course folle telle une fuite en avant qui conduit à la perte d’un véritable esprit de relation. Le corps et l’esprit, les deux entités rassemblées. Socrate disait « connais toi toi-même » mais à trop fuir le combat, à s’enfuir sans explications, on s’enferme dans son propre mode de pensées, on s’emmure dans des comportements reproduits à l’identique au fil de notre vie. Pour se connaitre soi, il faut vouloir s’observer de l’extérieur, entendre la critique, prendre du recul sur les événements pour en comprendre le sens, la portée, se donner le temps d’agir sur soi, de se remettre en question, ce qui, pour moi, reste la base de l’évolution.

L’adage populaire dit qu’on apprend à tout âge, à quoi servirait d’apprendre si nous effaçons les leçons au fur et à mesure qu’elles nous sont dictées ? Certaines leçons sont dures à apprendre, raison de plus pour savoir prendre le temps de les apprendre, ne pas faire de faux jugements, ne pas s’enfermer dans une idée première qui annihilerait toute perspective d’avenir, or, l’avenir est bien ce qui est à venir, ne fermons donc pas la porte à demain. A demain !

Semer et s'aimer

Le rêve est-il devenu un produit de luxe ? Il faut croire, tant la morosité semble s’installer dans pas mal de vie, de monde, le manque d’envie, la saturation, la fuite des faux-fuyants s’installe inexorablement. Il suffit de discuter avec les amis proches pour mesurer combien vivre le bonheur de bonheurs simple relève d’un combat qu’à force de combattre on finit par esquiver et fuir. Une fuite en avant ? Oui, bien sûr, et elle vaut mieux qu’un retour dans le passé, même si la fuite n’est pas la solution. Est-on trop en attente de la vie ? Qu’attend-t-on de la vie ? Une coupe du monde aurait-elle apportée l’euphorie ? Aurait-elle permis de mieux accepter les dernières lois sur d’éventuelles retraites? Aurait-elle faciliter l’acceptation des traditionnelles augmentations : pétrole, gaz, … ? Doit-on brûler les bleus sous prétexte de défaite ? Doit-on nommer Mr Domenech au gouvernement? Va-t-on créer pour l’occasion un ordre de la légion d’horreur? Mascarades et manipulations médiatiques, tout comme le prestidigitateur vous occupe l’œil et l’esprit avec un leurre le temps de faire son tour de passe-passe, voilà que se profile à l’horizon la cohorte des bonnes nouvelles. Et nous dans tout cela ? Et bien, nous, nous avons un cerveau, des neurones, des connections entre, servons-nous en, ne soyons pas dupes des supercheries, soyons nous-mêmes, car là est la seule solution pour être forts, grands et uniques. Cessons de regarder la majorité, regardons notre unité, là est notre force, celle qui par l’unité de chaque individu fait la force de l’unité d’un peuple. Le monde souffre de son égoïsme, cet esprit qui empêche de gagner par peur de perdre, ce regard uniquement tourné vers soi, à mesurer la main qui se tend plutôt que de tendre la sienne. Rien n’est simple dans la vie mais c’est ce qui en fait la richesse, ce qui doit aussi nous pousser à l’association plutôt qu’à l’enfermement, à la rencontre plutôt qu’à l’isolement. Ne laissons personne nous briser nos rêves, ne laissons pas nos esprits s’empêcher de rêver, rêvons, évadons-nous, vivons cette trêve oxygénante, profitons de cette échappée belle pour se ragaillardir, s’étoffer et grandir, devenir plus fort, se détendre, s’assouplir dans l’assoupissement.

Une des dernières modes et de ne pas garder son stress de l’évacuer très vite, mais au lieu de l’évacuer vers des prisons invisibles d’où il ne s’évaderait pas, on se dépêche de le refourguer à d’autres, à ses subordonnées dans le contexte professionnel, un peut comme le jeu de la patate chaude ou bien encore celui de la bombe. Vecteurs de propagation plutôt que stoppeur de pandémie, il est si simple de décharger son stress sur quelqu’un d’autre, mais le pire, c’est quand même d’en profiter pour s’accaparer d’un nouveau stress, sans s’apaiser, jamais, comme une course à l’auto anéantissement. Il est bien plus facile de rêver du gardien de chèvres perdu dans des paysages enchanteurs que de vouloir échanger nos vies. L’herbe est toujours plus verte de l’autre côté de la clôture, mais au fond, est-ce à cause de la barrière qu’on se dresse pour mieux s’enfermer ou bien à cause du manque d’entretien de notre côté? Et si on mesurait tout simplement que ces choses-là nous appartiennent, qu’il n’appartient qu’à nous de cultiver notre jardin, de le clôturer comme de l’ouvrir, de l’étouffer comme de le partager ? Et si on essayait de transmettre autre chose que du stress ou de l’agression, et si on se remettait tout simplement en cause, soi, comme étant le seul élément facilement modifiable par nous dans nos vies ? Quel risque y-a-t-il à essayer ? Qu’avons nous à perdre, si ce n’est un inconfort de vie, dans des vies où, même les plus confortables ne sont que prisons dorées dans lesquelles vieillissent et se rabougrissent des instants d’éternité ? Paradoxe de notre humanité : notre liberté n’est qu’une prison dans laquelle on s’enferme. Et si le premier des combats à mener, c’est d’oser s’affronter soi-même ? Pour aimer, il faut d’abord s’aimer. Pour être aimer, aussi, le cas échéant, ce n’est pas de l’amour mais de la sollicitude. Le regards des amoureux va dans la même direction, il ne se noie pas dans le regard de l’autre. Le parcours initiatique dans la relation, lorsqu’il devient trop peuplé de branches mortes, n’est que complication à l’avancement. A trop laisser envahir son jardin par les mauvaises herbes, on perd son temps pour en retrouver la fraicheur, la beauté, le plaisir de le faire partager. Le passage à vie est parfois nécessaire, il aide à comprendre combien le chemin est long, combien il faut s’attarder sur soi-même, se donner le temps de se remettre en état, de stopper les fausses routes, ces impasses qui ne sont que racines de chiendents, graines d’oxalis qui se multiplient d’elles-mêmes pour enfouir le vrai sous des monceaux d’ivraie. Plongée personnelle et intérieure, le temps est venu de poser les choses, d’en déposer d’autres, de nettoyer et d’alléger les espaces, de voir et de savoir, de vivre avec toute l’énergie que mérite la vie.

quand le sage montre la lune....

Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt…. Maxime chinoise tellement d’actualité. Prenons un événement autant d’actualité que la coupe du monde, prenons l’affaire Anelka ou plutôt, l’affaire A. La presse, les médias, la population, tout le monde se focalise sur les propos qui valurent à leur auteur présumé l’exclusion de l’équipe de France, ou plutôt, le retour prématuré avec, disons, un match d’avance ? Verdict ce soir. Revenons à cette affaire palpitante et ô combien intéressante, n’est-il pas ? Les faits : tels qu’ils nous sont racontés, il s’agit d’une altercation houleuse, ou plutôt injurieuse, entre deux hommes, un joueur et son dirigeant. Discours d’hommes, d’homme à homme. Dans quel contexte ? Dans quel cadre ? ça, on oublie de le dire, pire, les propos ont été échangés dans l’enceinte privé d’un vestiaire, là où les hommes se lâchent, évacuent les pressions, s’expriment, tapent rageusement les crampons contre le mur, victime innocente, jettent leurs maillots, s’envoient tout à la gueule, dans des vocabulaires riches en couleurs, mais le vase est clos, et la vase s’y dépose sans rejet dans l’égout d’une presse nauséabonde. Mais voilà, il est des êtres en mal d’existence, qui ont besoin de briller pour vivre, et, triste évolution de nos mentalités, n’hésite plus à communiquer l’incommunicable, oubliant tout devoir de réserve, ils s’empressent de raconter les secrets d’un confessionnal collectif. Soyons clair, je ne suis pas à défendre monsieur A. ni même B, ni C, ni qui que ce soit, simplement, ce que je conspue, c’est ce besoin de sensationnel qui fait que chacun se sent autoriser à communiquer sur des faits qui relèvent du privé, n’hésitent plus à raconter les problèmes techniques de leurs entreprises, comme les querelles de vestiaires, aux charognards sans vergogne avide de scandales rémunérateurs.

Triste habitude de ne montrer aux gens que le doigt, mais habitude si manipulatrice et si utilisée par nos politiques. Un exemple ? Prenons donc un autre sujet à la mode, disons, les retraites ? Alors, il parait qu’on va allonger la durée de vie au travail pour une retraite à 62 ans ? Ah bon ? Mais la loi française stipule que l’âge légal pour partir à la retraite est de 65 ans, avec possibilité depuis 1981 de partir à 60 ans sous réserve d’accord entre les deux parties…. Bizarre, non ? Ah oui, un autre « détail », pour partir, à 60, ou 62 ans, il faut avoir cotiser dans les 42 ans. Ok. Mais alors, qui commence à cotiser à 20 ans ? Ou alors, en cas de départ à 62 ans, avec un début de vie active à 25 ans, mettons, soit 37 ans de cotisations, la retraite ne serait que de 37/42e de la pension complète ? Bigre, on nous aurait menti ? Et puis, combien de gouvernements, combien de lois encore avant que nous arrivions à ces âges-là ? Et puis, combien d’hécatombes, de maladies soudaines, pandémies, épidémies, qui feront que nous n’aurions plus d’actifs ou pire, plus de retraités ? Et puis, zut ! Ras le bol des méthodes qui n’ont pas déviées d’un quart de poil de cul de mouche depuis la royauté et les ministères des Richelieu, Mazarin, Colbert et autres Sully ! Le modèle politique est le même, nous changeons juste de roi tous les 5 ans, l’important est de diviser pour régner. Revenons aux retraites : excluons d’entrée les régimes spéciaux, scnf, edf, et autres transporteurs, ce sont-là les plus revendicatifs, en les excluant, on exclue donc les défilés et les grèves revendicatives, bloquantes et pénalisantes. Morceler les sujets et les broyer individuellement, c’est s’assurer de la réussite de la mission. Qui va défendre l’autre dans une société devenue égoïste et égocentrique ? Revenons au foot : en centralisant l’information sur les propos de monsieur A., on oublie de parler des résultats, je ne parle pas là des derniers matches en Afrique du sud, mais de ce qui n’est que résultat d’une politique et de choix effectués il y a déjà quelques années, quand un certain sélectionneur était déjà sur la sellette, quand des dirigeants des plus hautes instances de la première fédération sportive du pays ont maintenu en place l’homme, continuant de d’exister dans le doré d’un poste qui les tire de l’anonymat où ils auraient mieux fait de rester. Qui se souvient du nom du commandant qui coula le Titanic ? Non, ce n’est pas iceberg, mauvaise blague, mais Edward Smith…. En naviguant sans précaution aux travers des tumultes, en ne redressant pas la barre suffisamment tôt, il fit sombrer le beau navire. Notre équipe de France en est au même stade, le commandant en chef n’a pas su virer à temps, pire, la nomination d’un nouveau sélectionneur avant même le début de la coupe du monde aura tué les volontés dans l’œuf, si tant est que volonté de bien faire il y eut. Quel condamné à la guillotine aurait la force de se battre pour partir tête haute ? Louis XVI, oui, mais la tête au bout d’une pique ! Encore une fois, il faut mieux ne regarder que le bout du doigt plutôt que chercher la lune, pire, il vaut mieux regarder le bout de son doigt, plutôt que d’accorder une quelconque importance à l’une ou l’autre des personnes qui croisent nos vies, le temps est précieux, mieux vaut l’économiser et le garder pour soi. On presse les citrons puis on les jette lorsqu’ils sont vidés ou devenus trop ridés pour nous plaire. Le temps presse, il file, glisse entre les doigts, on peut le regretter, mais les regrets ne servent à rien d’autres que perdre du temps à mesurer un passé défunt, on peut le regarder filer, glisser, finalement, on regarde son doigt et on oublie la lune… Triste constat.

amours, amitiés, .....

Voilà l’été ! 21 juin, l’été, la fête de la musique, comme une fête païenne instituée depuis plus de vingt ans, c’est la célébration sonore d’un été qui flamboie peu ou prou encore. Autrefois nos anciens fêtaient la Saint Jean par de gigantesque braiser dont le rôle n’était pas de réchauffer le Saint, mais de prolonger le jour qui commençait à décroitre. On cueillait les blés de ces jours longs pour en faire des porte-bonheurs, on gardait quelque part trace de ce temps où le jour avait vaincu la nuit dans le dur combat de la répartition horaire. Mais pourquoi ne pas avoir fusionner les deux ? Les communes sont désormais partagées entre feu de la Saint Jean et fête de la musique, du coup, les voitures brûlent toute l’année, et les musiciens ne sortent que ce soir là, figé intelligemment à une date précise, sans tenir compte d’un samedi soir qui libérait bien plus les gens…. Oui mais la décision fut ministérielle, donc réfléchie et intelligente, et il arrive même qu’elle soit plaisante, lorsqu’il fait beau, qu’on peut sortir, que les enfants n’ont pas école le lendemain, ce qui arrive assez souvent, n’est-ce pas ? Voilà l’été, que dire de plus à cela, à part que nous avons tous été un jour et, si j’étais nostalgique je songerais à ce que j’étais en ce début d’été des années précédentes. Décidément, quand la concordance des temps rejoint l’espace temps, il n’y a qu’à bien s’accorder. Il fut un temps pas si lointain ou le début de l’été faillit faire sonner le glas d’une vie, crépuscule d’une histoire, vue sombre et texte noir, premiers pas dans l’histoire de la vie. Un au revoir qui appela tant d’espoir, un soir de noir, un soir sans victoire si ce n’est celle d’avoir fait un choix plutôt qu’un autre, de ces choix dont on se félicite parfois, tout comme d’autres fois on regrette le mauvais choix. La vie n’est qu’une succession de choix tout comme la mort n’est qu’un choix final. Mot fort et lourd, raison de plus pour le prendre avec légèreté. La vie est une maladie mortelle qu’on attrape à la naissance, peuplée de symptômes variées, de crises plus ou moins profondes, de convalescence en rémission, de rémission en rechute, elle combat contre ce qui n’est qu’inéluctable. Il y a un temps pour chaque chose, et si certains temps sont parfois long, souvent ceux de l’attente, d’autres peuvent être bien court, conduisant parfois à être à court de temps, longue décadence de notre humanité sans cesse à contre temps de son propre temps. Un proverbe africain dit « l’homme blanc porte une montre mais il est toujours en retard » Tellement vrai, la course démarre dès la naissance pour ne s’achever qu’au terme du repos dit éternel. Doit-on voir la mort comme une délivrance ? Non, car c’est un refus d’apprendre les leçons d’une vie, non, car c’est un refus d’espérer et il est bien connu que l’espoir fait vivre, alors, ne désespérons pas.

Des leçons de ma vie j’ai appris qu’on ne transformait pas un amour en amitié, pas plus qu’on ne pouvait transformer une amitié en amour. J’ai aussi appris que l’amour, tout comme l’amitié est une chose fragile, tendre, complice, élégante et belle, donnant beaucoup de force, enrichissante, passionnante et passionnée, compliquée dès lors qu’on veut bien se la compliquer, n’admettant que sincérité et franchise mais surtout, cruelle et destructrice lorsqu’elle s’éteint ou disparait. J’ai appris qu’on ne passait pas d’une à l’autre, j’aurais pu dire que j’ai appris cela à mes dépens, mais comme dirait Grand corps Malade, « se rappeler c’est subir »… Compliquée ou intéressante, la vie n’a-t-elle de sens que dans l’adversité ? Les choses les plus simples sont-elles trop belles pour n’y voir que simplement la joie de l’existence ? Aimer n’est pas simple et ce mot d’ailleurs est le plus compliqué et le plus ambivalent de la langue française. Aime-t-on d’amour ou d’amitié ? Aime-t-on d’ailleurs, tout simplement? On apprend à tout âge, et on avance pour peu qu’on veuille avancer. Parfois le chemin est long, la fatigue devient pesante, mais ainsi va la vie, il faut et il faudra digérer, intégrer, passer encore au-delà, pas l’au-delà qui eut trotté dans la tête un certain soir de veille d’été, non, aller plus loin, encore plus loin, clore bien des choses. Leçon de vie, le son de la fête de la musique, enfin, ce soir c’est plutôt son de bois que son de tambour, cela dit ça vaut mieux que gueule de bois, la vie ne se nourrit pas de paradis artificiel, les dérivatifs de plaisirs ne sont pas mieux que la virtualité qui a envahit nos relationnels, c’est de l’intérieur que la vie se vit, au contact des personnes réelles, des relations vraies, des amitiés vraies, de celles qui ne vous laissent pas tomber, de celles qui savent être après avoir été…. Hélas, souvent l’automne arrive après l’été, ce qui était n’est plus, c’est ainsi. Au fond la mort d’une amitié tout comme celle d’un amour marque certes la fin d’un cycle, mais surtout, le début d’un renouveau, alors, reposez en paix, défuntes relations et place à la suite…. Jouez hautbois, je joue au bois, enfin, je range, je classe, je tri, inventaire sur le pré vert, je ne sais pas si l’hiver sera rude, mais le bois sera remisé, les flambées pourront s’enflammer, après l’automne, l’hiver….. Il parait que c’est en hiver que se sème le printemps. Il parait….

Aux vents mauvais

Je ne sais pas s’il est plus dur de perdre une parenté qu’une amitié, et à vrai dire, et même à relire, l’idée d’en mesurer le poids est imbécile, mais il est des moments dans la vie où le cœur se serre, devient tout petit, étroit laissant la place aux courant d’airs qui ainsi glacent votre vie. Je ne sais pas si le cœur ainsi serré se brise, de mes souvenirs scolaires de biologie cela traduirait l’arrêt des fonctions vitales et mettrait donc un terme à cette vie, en tout ca, le coup d’arrêt vient d’être sifflé, les amitiés belles, complices, intenses, partagées, deviennent ruptures et partages, ne cherchons pas où ranger les torts, j’ai suffisamment de cartons vides pour les entasser tous auprès de moi, je laisse les jolis souvenirs à d’autres, je mesure combien il est important d’être apprécié et soutenu lorsque la flamme vacille, je mesure combien j’ai pu être utile à ce rôle désormais que le vent tourne, et si là-haut il est un moulin qui tourne joliment aux vents légers, j’entends ici craquer le vieux bois d’une mature semblant inutile. Période pas très simple de vies qui vivent des destins au cours différents, explosion d’émotions, veille de larme, l’amiante poursuit ses ravages malgré les attaques en ligne d’une chimiothérapie, histoires aux long cours qui voguent en d’autres eaux, sentiment d’utilité plutôt que d’existence, l’existence devient parfois un poids pesant au point d’oppresser. La vie arrive à un virage, bientôt, dans la moulinette inexorable du temps, seront broyées les jours qui hier encore illuminaient nos vies. Que sera la lumière de demain ? Que sera le paysage ? Existe-t-il encore des sentiments de réciprocités plutôt que des besoins saprophytes qui consument la flamme de nos vies au lieu d’en allumer le braisier d’un feu de joie ? Je reconnais que l’heure est au spleen, celui d’un dimanche soir clôturant une semaine difficile, celui d’une fête de famille qui ne fut pas festive par trop de combats, celui de la déception d’avoir pris de simples bouts de verres pour des diamants, l’éclat d’une amitié franche et sincère est soudain devenu bien pale….

Spleen et tournant d’une vie, en d’autres temps, d’autres choix viendraient à l’esprit. Le bout de chemin est-il la délivrance du parcours ? Et si plutôt que de chercher s’il existe une vie après la vie, pourquoi ne pas chercher directement une vie dans la vie ? A quoi sert de regretter ce qui n’est pas, la solution n’est pas dans l’attente d’un revirement de situation, il est temps de dire adieu à ces belles défuntes, de prendre le temps nécessaire pour souffler, intégrer, se regonfler, regonfler la voile avant de reprendre la mer, ou plutôt, l’océan, le seul, unique et majestueux, la mer est décidément porteuse de bien pales vagues juste bonne à mettre du vague à l’âme. Sortons donc le Rhum et trinquons tel notre ancien président, à nos femmes, à nos chevaux et à ceux qui les montent, la barre en main, prenons le large et voguons vers l’horizon, cette ligne mystique qui fait se rejoindre le ciel et l’eau, le feu d’un soleil couchant et l’eau salée des larmes d’un cœur étreint. L’avantage du navire, c’est que perdu au milieu des flots, il s’affranchit des regards des badauds, jouit du paysages des vagues sans cesse différentes, découvre de plus aimables mammifères qui viennent accompagner votre route sans attente d’un quelconque retour, profite du ballet des mouettes heureuses de parader autour des voiles, et glisse sur un océan à peine plus grand que celui de l’incompréhension humaine, hélas trop de mise sur terre. Impression étrange, comme si l’océan n’était plus la terre tout en étant malgré tout partie de la Terre au point de lui donner son nom de planète bleue. Notre Terre devrait donc s’appeler Océan. Nous serions Océaniens, qui sait, cela changerait-il le cours des choses, la volonté de devenir humain sentiment qui disparait chaque jour un peu plus. En tout cas, je suis sûr désormais de ne pas vouloir être enterré mais dispersé aux grés des flots de ma plage préférée. Océan passion, océan fusion, océan pardon, océan d’abandon, merci à toi pour ces instants si régénérant. Vers toi je cherche le repos, celui de tumultes trop pesant, celui d’une vie qui se clôt en un soir de juin, encore juin, décidément, ce mois n’est pas de tout repos !

Ovalie

Au cas où cela vous serait passé inaperçu, la coupe du monde de football a bien démarré, son déroulement en Afrique du Sud nous permet de bénéficier du même fuseau horaire et donc de voir a satiété les matches que toutes les chaines s’empressent de diffuser. Fini le temps de ne pas avoir canal, ou bien de mal recevoir tf1, voilà que toutes s’y mettent, sans compter les radios. Le foot envahit la planète et nous voilà tous des accros forcés du ballon rond. Accro forcé ? Que nenni, chacun est libre de regarder ou pas, de se poser devant la télé ou pas. Bon, derrière, on ne voit rien, c’est clair, mais profitons donc du beau temps pour s’en aller respirer ! Comment ? il pleut ? Et oui, la Saint Médard et son complice Saint Barnabé sont passés par là, l’eau du ciel tombe et ruine les espoirs de sorties, à moins d’aimer les parapluies, les gouttes d’eau ruisselant sur le visage ou bien encore d’aimer la vie qu’il pleuve ou qu’il vente, parfois même, luxe suprême, la pluie et le vent ensemble, et pire que tout, le beau temps ! Actualités, presse, information, tout tourne rond désormais, sous les traits du ballon, tout comme sous la pression de ne pas venir gâcher la fête païenne. Supporter ou non, place à l’action, ça va faire un carton ! Jaune ou rouge, mais pas les deux, nous ne sommes pas catalans pour autant, n’en déplaise aux rouges et noirs, la balle ronde d’ici s’habille de violet et de blanc. Dans l’ombre médiatique des cousins d’ovalie, il est une bande de pitchouns qui gagnèrent leurs galons en gravissant les échelons sportif, firent remonter le club moribond d’une descente financière en National jusqu’à retrouver l’élite, le haut niveau, l’Europe et même le gratin de la ligue des champions, certes sans bousculer les cadors, mais le petit poucet ne dévore pas l’ogre, il joue avec et, les contes de fées n’étant au bout du compte que conte de fées, il s’en va vers d’autres aventures. Football. Sport passion de l’enfance, quoi de plus simple de donner de grands coups de pieds dans un ballon, dès les premiers pas ? Par contre, dès qu’il s’agit de redresser la course de la balle, de jouer à plusieurs, voilà que cela se complique, le banc de touche se rapproche et le raccrochage des crampons devient éminent. J’ai tâté des deux ballons, du rond et de l’ovale, bien plus de rond mais sans y gagner des ronds. La faute à démarrer trop tard une vie d’ovalie qui pourtant demeure à mes yeux bien plus garante et riche de bienfaits. Là où le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous, le rugby est un sport de voyous pratiqué par des gentlemen. Ici nait la vie, les règles du combat, celui qu’on ne gagne que par la fratrie. Ici, l’individu meurt, il se suicide au fronton du collectif. Il n’y a de jeu que dans l’échange, il n’y a de construction et d’avancée que les appuis, les relais, on court, on passe, on se replace, on donne du mouvement, on respecte les règles sans broncher, on devient Homme par la prisez de conscience que sans règles, on ne vit pas, le ballon se meurt, et, suprême offense, l’adversaire vient planter son dard dans votre camp. L’opposition est stratégique, construite et constructive. Le ballon ne vit que dans les mouvements, une base simple, un ballon, une équipe de chaque côté, pas de coup bas, pas de mélange, il faut s’opposer, avancer et donner de l’ampleur, renverser le jeu tenter de passer au-delà par un coup de pied, une relance, une croisée, mais dieu que c’est à la fois viril et élégant. Le combat est rude, solide, mais on y meurt pas, on y grandit et on fête cela dès la fin du match avec l’adversaire, celui-là même qui a combattu contre vous. Leçon de vie, leçons de vie, leçons d’envie. Qu’importe si le sport est né sur les terres anglaises, ou si la soule ancestrale du pays d’oc en a inspiré les bases, c’est par excellence le sport que je recommanderai aux petits hommes, car il n’est pas meilleure leçon pour grandir, le corps, le cœur et l’esprit.

Le tournoi est passé, la coupe d’europe aussi, en attendant que reprennent les combats bien plus visuels que les soporifiques matchs nuls qui du coup portent bien leur non des manchots au ballon rond, profitons du dépaysement de la coupe du monde pour s’intéresser à bien des sujets, bien des pays, sans s’endormir devant le petit écran, fut-il plat !

Océan

Océan, mon bel océan, plutôt que l'étendue d'eau infinie aux remous sans cesse renouvelés, c'est l'endroit, le mélange entre dunes, forêt, plages dans ce qu'elles ont encore de sauvage par endroit, tout ce qui fait qu'ici est mon lieu préféré de ressources, un coin de terre où la terre n'est plus terre mais sable, un coin de sable où le sable se noie sous les flots parfois tumultueux, un coin d'eau qui fait que notre terre est la planète bleue, un endroit unique où les tensions s'apaisent, l'esprit se relâche et évacue toutes ces choses qui encrassent les neurones, un rythme biologique naturel qui remet les cycles de sommeils à leur place, comme si le mouvement des marées, du flux et du reflux venait rappeler le liquide amniotique qui berça le début de nos vies. Se retrouver dans ce désert de nature, cet endroit si proche de l'agitation humaine et si vide d'êtres humains, s'asseoir sur ce bout de monde pour regarder les vagues sans cesse changeantes, qui dans un rituel immuable s'en viennent conquérir la plage, y faire rouler des coquillages que les mouvements polissent au point d'en faire des grains de sable, puis, elles repartent, au large, laissant le sable humide, doré d'une couleur ocre rouge que je reconnaitrai entre mille, embaumant l'air d'une saveur iodé, déposant aussi des bois usés comme hélas, des traces d'humanités sous formes de plastiques colorés. Ces instants avant saison, où la foule n'est pas encore conquérante, où le temps hésite entre dégradé de gris et bleu insolent, entre chaleur rarement étouffante et fraicheur revigorante, ces moments que j'aime, parcourir la dune, parcourir la forêt, pédaler à travers les pistes encore désertes, roller en toute quiétude sur ces autoroutes du bonheur qui laissent voir et pénétrer au cœur de la faune et de la flore sauvage, pas encore parties en vacances loin de l'agitation estivale. Découvrir un héron à l'affut des bancs de mulets, voir la nage d'une tortue dans les eaux troublées du Boudigau, surprendre un geai, une huppe occupés à glaner quelques nourritures sur le bord de la piste, observer les cycles de l'arbousier, entre fleurs, fruits et survivant de la génération précédente, goûter à la palette des verts de chêne, le tendre des premières feuilles des pédonculés, le sombre croquant des kermès, l'odeur de la résine qui s'échappe des pins, les arbres tombés sous les coup de vents plutôt violents et répétés depuis quelques années. L'homme n'a pas encore guéri les blessures, les arbres en travers, les broussailles épaisses, une sorte d'abandon où la planète se retrouve seule pour digérer et absorber ce presque chaos. Il fut un temps où les moutons venaient nettoyer les forêts, il fut un temps où l'homme était moins gras, moins mécanisé et plus enclin à entretenir la terre de ses enfants. Il fut un temps où la chaine de décision ne passait pas par le maillon des technocrates, il fut un temps où la terre était entretenue sans calcul de retour sur investissement. Il fut un temps où je n'étais pas né, encore que je me souvienne des forêts d'ici bien plus propre qu'elles le sont aujourd'hui. Il paraît qu'il faut laisser l'écosystème s'équilibrer, s'établir, mais pour cela, ne faut-il pas non partir de terres rases, de la lande originelle, laisser le semis s'installer, les jeunes plants grandir en étouffant puis en digérant les plus faibles, le sol devenir humus, ou plutôt ici, terre de bruyère par l'acidité des aiguilles de pins, par la dégradation des bruyères aussi, ces jolies plantes des sorcières qui éclairent de leur rose frais les sous bois sombres? Je n'aime pas l'écologie quand elle devient matière politique, je la préfèrerai matière scolaire, matière parentale, réflexe naturel, ce tout petit truc qui manque à beaucoup trop de neurones lorsque la main laisse négligemment tomber un mégot, un chewing-gum, un papier de bonbon, une bouteille d'eau, une canette métallique. Les endroits les plus propres sont ceux où la main de l'homme n'a jamais mis les pieds, encore faut-il briser les clôtures de ronces pour s'en apercevoir. Constat amer mais non désespéré, espoir d'une prise de conscience. Le monde fonctionne à l'envers, la recherche dépense des fortunes à fabriquer des emballages qui se dégradent le plus rapidement possible, mais, combien de chimie, combien de moyens, combien de ressources en eau, en matière pour rattraper un geste qui pourrait être anodin? Le recyclage des déchets prendraient bien moins de moyens que les développements de nouvelles matières dont on ne connait la toxicité que bien plus tard. L'Homme a pourri la planète comme l'Homme a pourri l'Homme. Aucune tristesse dans cela, ce qui est fait est fait et surtout, n'est plus à faire. J'ai foi en l'avenir, en une prise de conscience, en un réveil, bien sur tardif, mais non trop tard, car il n'est jamais trop tard pour bien faire....


Ici mes pensées voyagent sans limite, au delà des flots, au delà des mots, bien plus loin que les maux. Les maux sont fait pour guérir, non pour laisser de béantes cicatrices sans cesse infectante qui nous pourrissent la vie. Ici le coeur ne saigne pas, il bat, il respire, il s'aère, il se regonfle d'énergie, tout comme la vue des sommets, la vue ici n'a pas de limite que celle qu'on y donne. Leçon de vie, nos limites sont en nous et sont celles qu'on se donne. Ne cherchons pas ailleurs, nos peurs et nos doutes, ne croyons pas en autre chose que nous. Sans être soi, on ne peut être. Parcourir le monde n'apporte pas les réponses si on ne les cherche pas là où elles se cachent, c'est à dire en soi. Les envies de liberté, les soifs de bonheur, les désirs de marche à deux sur les chemins de la vie ne peuvent exister que dans le creuset d'un esprit apaisé, relaxé, prêt au combat pour obtenir la victoire de sa vie. Un parcours à deux, voire plus, c'est une marche de tous les instants, un soutien permanent, un aller sans retour dont il faut comprendre le sens, accepter le parcours pour mener sans se démener autrement que par l'équipée, la réussite de ce parcours de vie, le parcours d'une vie, le but ultime que nous avons tous bien ancré en nous, même si de vilaines écorchures en cachent trop souvent la vue. Guérissons avant de partir, il faut être en forme pour avoir tous les atouts dans sa manche et réussir. Il faut aussi savoir rencontrer les bons compagnons de route, cela aussi nécessite des sens éveillés, éviter les pièges, les appâts trop beaux, les trop brillants, qui trop embrasse mal étreint..... Océan, voilà où mes pensées voyagent, voilà ces instants de plaisirs et de retrouvailles, entre toi et moi, entre moi et moi, entre émoi et moi. Le son des vagues qui se brisent brise le vague à l'âme et berce l'esprit pour l'éveiller vers la réalité du présent, la naissance d'un futur, les espoirs de vies mélangées pour former la vie, celle espérée, pas attendue car l'attente n'est qu'un poison qui empêche de profiter de l'existence. Océan, tu roules ta mécanique bien huilée, tu abreuves d'écume les jours comme les nuits, tu vrombis comme un lion et parfois tu te transformes en agneau, mais tu restes ressourçant, élément indispensable pour insuffler l'énergie, la force, l'envie, c'est pour cela qu'à chaque fois je te quitte avec regret, c'est pour ça que je regarde déjà quand sera notre prochain rendez-vous, c'est pour cela aussi que je songe à venir m'installer ici, un autre projet de vie..... Mais la vie n'est elle pas faite de projets?

Mémoire de caillou

Les chemins de nos vies se sont à moment donné rapprochés, au point de faire route commune pendant un bout de chemin. Agréable parcours s’il en fut, et bien plus même…. Court ? Long ? Tout reste relatif à l’échelle du temps comme à celle des hommes, celle des martiens étant de tout autre gabarit. Peu m’importe aujourd’hui la longueur du chemin, je sais et je mesure le parcours, non dans sa distance mais dans les richesses qui l’ont peuplé. Chemin faisant, c’est en cheminant qu’on a fait notre chemin, avançant sur le long ruban de la vie et du temps.

Vint un carrefour, terrible ou non, chacun est seul maitre de sa perception, bien moins que le percepteur tout de même, ne crois pas que j’ai perdu l’humour, ni le sens de l'humour, d'ailleurs, l'humour a-t-il un sens? Chacun est aussi maitre de sa direction, de sa vie, de sa direction de vie, et, à ce fameux carrefour, nous avons pris deux chemins différents, dont on ne sait s’ils se rejoindront plus loin sur le parcours. En tout cas, jusqu’à ce jour, ces chemins sont plutôt parallèles et nous permettent de nous faire coucou de temps en temps. Coucou furtif, car il arrive qu’en chemin on croise d’autres chemins qui s’unissent au sien, et dès lors, on se sent gêné de garder des liens qui sont plus anciens, comme si le présent ne pouvait contenir des liens passés, éloignés. Je ne suis pas homme à vouloir gêner, je ne suis pas trouble ni trouble fête, alors, lorsqu’on marche ainsi avec une gêne devenant aussi pénible qu’un caillou dans la chaussure, et bien on s’arrête, on se délasse et on délace sa chaussure, et on la secoue pour en évacuer ce scrupule, c’est ainsi que nos ancêtres latins appelaient ce petit caillou à grande gêne. Pas de soucis ni de peine à avoir, petit caillou se retrouvera largué loin de ses bases mais il refera surface et saura briller à nouveau sous les gouttes de pluie comme sous la rosée du matin, sous le soleil ardent des jours de beau, comme sous les rayons d’un soleil horizontal au cœur de l’hiver. N’aies crainte, remets ta chaussure et lace-là bien, tu verras comme le chemin se fera d’un pas léger qui donnera des idées au cœur, tu marcheras bien mieux le cœur léger.

C’est somme tout chose anodine d’évacuer la gêne car, comme chacun sait, là ou il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir ! C’est si bon de marcher sans caillou dans la chaussure, d’ailleurs, on porte même des guêtres pour éviter que ces cailloux se glissent par inadvertance dans la chaussure et vous fasse marcher de travers. Quand au petit caillou ainsi rejeté, il n’y a pas de raison de s’en faire, d’ailleurs, qui se soucie des petits cailloux, ni même des gros. Que sera donc demain ? Ce ne sont pas des cartes, ni même des boules de cristal qui peuvent le dire, rien n’est jamais écrit à l’avance, on est vivant, ici, aujourd’hui, demain sera un autre jour. Pierre qui roule n’amasse pas mousse, il faudra donc se poser un jour, et devenir moussu, tiens, c’est étrange, mais en provençal ça veut dire Monsieur ! La Provence et ses oliviers, les cigales et le mistral, les écritures magiques de messieurs Pagnol, Giono, ou encore Daudet, ont tant bercé mon enfance que mes pensées ces jours-ci voyagent en ces zones –là….. Une idée comme une autre, une page bien plus blanche que tellement d’endroit, une bouffée d’air nécessaire aussi, changer d’air, changer d’aire, pour changer d’ère. Demain sera donc un autre jour, je te souhaite les tiens plus brillant qu’aujourd’hui, avance longtemps encore, te voici libérée…..

Il faut savoir parfois lire entre les lignes, mais à trop lire entre les lignes, on en oublie les lignes et on se trompe de sens, comme si on avait franchi la ligne, plutôt que de la suivre….. La ligne ? L’été approche, le temps des maillots, le temps de s’y mettre à affiner sa ligne…. Alors, marchons, la marche est un bon sport, il suffit de vouloir la pratiquer, le cœur léger et la chaussure étanche….. Allez, en avant, marche ! Attention, ce n’est pas une course, posez bien votre pied, n’ayant crainte de fouler les sentiers, ils en ont tant vu ! Du bas de ma géologie, je vois passé vos pieds au pas plus ou moins lourds, promeneurs ou randonneurs, sac à dos plus ou moins chargés, les cailloux se tassent sur le chemin, poussière, nous sommes tous poussières et retournons à la poussière….. Longue et belle marche, ouvre donc l’armoire à souvenir et secoues-en bien les étagères, un bon coup d’aspirateur, voici place nette, ménage de printemps, il est encore temps, ménage utile, un ménage chasse un autre ménage, avant de se mettre en ménage…. Et toujours ces mots qui glissent et se posent, et toujours ces mots qui jonglent seuls ou à peine aidé d’une plume ferment tenue dans une main gauche, un cœur serré qui se fera léger, promis, mais le pincement est aussi bien réel…. On efface pas des pages d’histoire comme cela, surtout, ces pages-là. Doit-on se dire adieu ? Non, sûrement pas. D’abord parce que je ne suis pas sur que dieu n’existe pas, ensuite parce que je ne suis pas sur qu’il existe, et aussi parce que je ne suis pas sûr que nous ayons tous le même dieu, et puis et surtout, parce que cela voudrait dire qu’on souhaite se revoir, et ça, j’ai lu dans les absences de mots, dans toutes ces choses non écrites, que ce n’est pas du tout le cas. A quoi bon se voiler la face, cela va encore énerver notre gouvernement déjà bien à cours de substances calmantes, gardons têtes hautes, si nos chemins se croisent par les souhaits du hasard, la politesse que m’ont inculqué mes parents est ancrée bien au fond de moi, je saurai donc l’utiliser. Il n’y a pas de haine lorsqu’il n’y a plus d’amour, haïr est perte de temps et ancrage dans un passé défunt qui empêche de vivre un présent étincelant. « Va, je ne te hais point ! » écrivit le tragédien dont tous les lycéens se souviennent en cette période de bac approchant. Ma mémoire est vive, et tant que mon cœur l’alimentera du sang nourricier, je garderai cette phrase en moi, tout comme autant de soleil reçu sur ce joli bout de chemin….

D.

Un pont dans le Gard

Quelques images d'un pont dans le Gard.... Le pont de l'ascension, l'occasion d'aller marcher en terre gardoise, raconté hier en texte, en voici les images....


totem magique !


Paysages gardois






Le pont du Gard, mais, était-il besoin de le préciser?

Masmolène

Qui s'y frotte, s'y pique, ou comment donné du piquant à une randonnée....

Jolie gorge, n'est-il pas ?


ici les vents caressent la végétation et pour mieux vous plaire, Eole souffle ici le Mistral....


Les gorges du Gardon....

Vous voyez bien qu'on ne peut pas y rester !

Chacun sa route

Epoque étrange et malhabile qui ne cesse de dresser des idéaux mercantiles dans l’esprit de nos peuples, faisant miroiter le brillant du futur d’un éclat plus fort que nos vies paraissant du coup si ternes. Qu’importe qui nous sommes, nous sommes riches de la richesse née de notre diversité. Chacun a sa philosophie, ses envies, son chemin. Certains préfèrent les petites routes bucoliques, d’autres les autoroutes, d’autres les sentiers qui se perdent dans la montagne. Qui se perd le plus ? On s’en fout, là n’est pas la question, le but est que chacun trouve sa voie sur la voie qu’il a choisit, pas d’être tous sur le même sentier, ni la même autoroute aux mêmes heures, je hais les bouchons. Les contes de fées ont fait du mal à des générations, ceux-là même qui croient au père noël, au prince charmant, aux jolies princesses, tout se monde si édulcoré, dégoulinant de tant de mièvreries, les contes de fées ne sont au bout du compte que compte défait. Loin de blanche neige, il y a pourtant aussi la petite fille aux allumettes…. Mais ça, ça s’intègre moins, au delà de la féérie du rêve, il y a la mort, le froid et la solitude. Internet est un joli catalogue, le 21e siècle, celui des changements et surtout de la loi basique : « si tu n’aimes pas, tu changes et si tu aimes, tu changes aussi, faut pas être has been» C’est vrai que c’est plus simple que de discuter, d’écouter, de comprendre, de patienter. Ce qui est clair, c’est que chacun envie l’autre, celui qui est en famille envie l’heureux célibataire, celui qui est seul envie l’heureux père de famille. Le bonheur serait-il d’avoir ce qu’on n’a pas ?

Voilà bien l’appât doré qu’ont compris les publicitaires et les vendeurs de tout poil, de toute poêles, non là, c’est juste pour alléger la phrase en alourdissant de mots. Serait-ce l’attente, l’espoir d’avoir qui serait seul donneur d’adrénaline ? Sans cesse, chercher ce qui est vendu comme mieux, du dernier gadget à la mode, aux modes éphémères créées pour éveiller en nous l’envie, le désir, laisser croire que le bonheur c’est d’avoir et nous laisser s’apercevoir qu’une fois eut, les choses sont bien fades comparées à celles qui arrivent. Toujours plus, toujours mieux. Un appareil aussi basique qu’un simple téléphone a su devenir mini console reliée au grand réseau mondial d’internet, puis s’est mu en appareil photo, agenda, organisateur, s’est rempli de gadget au point de faire oublier presque qu’on peut aussi téléphoner avec….. Sans oublier les couleurs, les formes, les tailles, les marques qui ont fait qu’à peine sorti de la boutique, ce pauvre appareil se trouve déjà démodé. Faut-il rêver d’avoir plutôt qu’avoir ? L’heure n’est plus aux collections, mais à la quête du graal, à la différence que le graal n’est plus biblique et historique, nécessitant des recherches historiques, mais plutôt virtuel puisqu’on accède désormais à la commande d’achat bien avant que la fabrication démarre. Dans cette société de consommation qui galope en avance de phase, on signe un bon de commande pour une auto qui n’est pas encore fabriquée, on passe sa nuit blanche à faire la queue pour la dernière tablette à la mode, bien avant que la mode ne naisse d’ailleurs, on cherche sans cesse la nouveauté, et là commence le paradoxe, on veut savoir avant que l’info ne soit né. A trop chercher dans le futur l’objet de nos rêves qui fera de nous d’heureux êtres, nous oublions de mesurer nos richesses, de nous émerveiller de nos trésors, de prendre le bonheur là où il est, dans chaque parcelle de nos instants du présent. Vivre heureux c’est d’abord vivre en paix, la notre, celle qui nous appartient dans tous les contours de son étendue. Qui mieux que soi peut décider de son bonheur ? Un pause, un livre, de la peinture, de l’écriture, marcher, courir, bronzer, dormir, tout le monde a à portée de lui les moyens de faire ce qu’il lui sied, ce qui lui apportera le bien-être et le bonheur d’être soi. Manque de temps dit-on comme excuse. Pourtant, on le trouve bien le temps, lorsqu’il s’agit de s’adonner à de folles passions comme notre labeur, ou pire encore, lorsque le couperet est tombé, faisant disparaitre de nos vies la vie d’un proche, que ce soit de notre sphère familiale ou amicale. Amicale…. Amitié, il y a tant à dire et matière à écrire là-dessus. On oublie que de trop que les liens ne sont vrais qu’en étant bijectifs et non à sens unique, celui qui aide un jour ne cesse pas de vivre lorsqu’on n’a plus besoin de lui, pire, il peut à son tour avoir besoin d’aide, ou tout simplement, de relations, de discussions…. Doit-on attendre de perdre quelqu’un, par la mort ou par abandon, pour s’apercevoir qu’il existait et qui il était ? Pourquoi prendre le temps de se rendre à des obsèques lorsqu’on n’a jamais eu du temps pour profiter du vivant ? A chaque fois c’est la même chose, la même histoire, on se remet en question par le tragique événement, on fait des projets par-dessus nos vies pourtant si complètes, et à l’approche des dates échéances, on remet, on remet, et on remet encore….

La vie est un ruban sans fin dont la fin est proche et lointaine. Comme le regard sur l’océan qui se perd à chercher la limite dans le trait d’horizon par beau temps et se perd à chercher plus loin lorsque la brume étouffe de son écharpe grise le mouvement des flots. La richesse de la vie n’est pas dans la longueur mais dans son intensité, celle qui nous appartient et celle qu’on y met. Nous avons chacun nos propres désirs et plaisirs, nous aspirons tous à des choses bien différentes, mais c’est cela qui constitue notre force et notre richesse. Acceptons la différence et cessons de ne vouloir voir qu’une tête. L’alignement n’est bon que pour noyer le suivant dans l’ombre du premier, et le suivant du suivant dans l’ombre de son précédent. Parfois, on finit par se noyer dans sa vie, tout simplement parce qu’à se retrancher derrière soi, on en oubli qui on est. Le soleil brille devant, acceptons de se livrer tel que nous sommes, entier, vrai, franc et sincère. Que cela passe ou que la casse, c’est le plus rapide pour tous mais c’est surtout la meilleure façon de s’accepter soi. On ne vit pas pour plaire, ni pour espérer, tout comme on ne vit pas pour vivre et se fondre dans un modèle, d’ailleurs, qu’est ce que cela voudrait bien dire ? Votre modèle est-il le mien ? Mon modèle est-il le votre ? Mon modèle ? Je n’en ai pas, je sais, ce n’est pas top, encore moins top-modèle ! Diantre, un peu d’humour tout de même, la vie est belle, la votre comme la mienne, nos vies nous appartiennent, ne cherchons pas à juger celles des autres, donnons un maximum de couleurs à la notre. Vous la préférez peut-être grise ou noire ? C’est votre droit, bien que le mot me semble mal choisi, c’est votre vie et votre envie. Et puis, les goûts et les couleurs, vous savez, on n’en discute pas…. Tous les égouts vont dans la nature, tôt ou tard, plus ou moins filtré, plus ou moins directement, ce qui est vrai ici n’est pas vrai ailleurs, encore une vérité qui se floute au travers du prisme de nos enseignements. Profitez de vos vies et n’oubliez jamais qu’êtres proches n’est bon qu’entres vivants. Les fantômes hantent les souvenirs, les êtres plus ou moins chers restent l’avenir de nos jours et ceux de nos jours à venir.

Journée buissonnière

Une escapade le temps d’une journée, une escapade le temps de retrouver ces belles Pyrénées. Un jour à crapahuter, pour le bienfait de la marche, pour se retrouver entre passionnés et encadrant le temps de ce que nous nommons une reconnaissance, c'est-à-dire un passage dans des conditions réelles avant d’y revenir avec les sortants inscrits. Une sorte de dernière répétition pour geler les parcours, voir le temps mis et les évolutions du terrain, tant ces derniers temps nos montagnes ont vu leurs forêts soumises à dure épreuve. Départ au petit matin, le cœur léger mais la tête pleine de doute au vu du ciel bas et sombre qui régnait sur la ville. Qu’à cela ne tienne, le temps d’ici n’est pas le temps de là-bas, jouons gagnant et allons voir sur place ! Une bande de joyeux gais lurons en goguette, à contre sens sur les routes des heureux travailleurs qui s’en vont rejoindre leurs lieux de perdition. Pause petit déjeuner avec vue sur les montagnes reflétant de leurs plaques de neige les rayons déjà chaud d’un soleil radieux, comme quoi il est bon de ne pas s’en tenir aux impressions du matin. Encore quelques kilomètres et nous voici à pied d’œuvre si j’ose m’exprimer ainsi. Séparation après constitutions des groupes par niveau, me voilà à m’élancer pour gravir les pentes des randonneurs les plus rapides et les plus sportifs. Tout près de Nistos, nous attaquons sous le soleil donc et en tee-shirt une petite montée en direction d’un site historique, un lieu ou disparurent tragiquement six aviateurs anglais et leur commandant canadien, dans le crash de leur avion durant la seconde guerre mondiale. L’air encore vif du matin vient caresser l’épiderme des bras encore mal habitués à être dénudés. Moment tranquille de montée à deux, moment de répit dans la vie trépidante, moment de réflexion et de pensées lointaines, souvenirs de cette même randonnée, effectuée pour la première fois et comme première avec ce club dont depuis j’ai appris à connaitre les rouages jusque dans le fonctionnement de son bureau. Souvenirs aussi de premières rencontres avec des personnages haut en couleurs que j’ai plaisir à revoir en d’autres randos ou même dans la vie, certains mêmes sont présent aujourd’hui, souvenir encore d’une première rencontre, d’une jolie page de ma vie, page encore ouverte sur un autre chapitre mais les liens sont présents même si le temps, les vies, les étapes des vies font qu’ils ont parfois un tracé un peu pointillé. Souvenir aussi d’un mémorable brouillard qui donna alors à cette journée des conditions dantesques et une saveur particulière à la raconter. Mais aujourd’hui, il fait beau, je vis, je retrouve une superbe énergie qui me fait gravir les pentes sans sentir la moindre gêne, ni dans le souffle ni dans les mollets. Cimetière de Douly, petit carré souvenir, pierres alignées à l’endroit des corps retrouvés, débris de l’avion, de ceux qui restent des pilleurs, du temps qui fait son œuvre et ronge le plus dur des métal. Emotion de l’endroit, rappel des hommes de l’ombre, des ravitaillement du maquis, des opérations commando, des ces êtres venus mourir loin de chez eux pour délivrer un peuple, un pays qui n’en a pas forcement ni la conscience ni la reconnaissance. Un lieu de mémoire dont les savants de l’IGN ont oublié de noter la présence sur la carte du secteur. GPS en stockage de parcours et de coordonnées, épreuve pratique de longues heures de formation durant nos stages de recyclage. Il fait beau, nous sommes heureux de marcher ici, et moi de vivre ces instant-là et même, de vivre tout court. Après ce même parcours, voilà que les choses se précisent, les autres nous quittent en prenant un itinéraire à plus faible pente contournant le Douly tandis que nous, testeurs sportifs grimpons sans détour par le tracé le plus court ce sommet aux pentes raides. Pas à pas, la pente cède, traversant une forêt nous débouchons sur un champ de myrtilles et de bruyères, cherchant les sentes animales pour poser nos pas, ne sachant pas où poser nos yeux tant les paysages sont superbes, sommets enneigés, carrières à ciel ouvert, et bien sur notre objectif. Encore quelque suées et nous y voilà, le temps d’appeler par radio les autres, nous reprenons la marche à la descente, opération pas meilleure que la montée mais nécessaire pour s’en aller gravir le mont Aspet. Là encore, pente raide et zig-zag à se faire pour l’ascension, pas de chemin dessiné, puis là-haut, encore d’autres panoramas, encore d’autres bonheurs et l’heure de déjeuner tous ensemble, de ces repas ou convivialité est le menu de l’apéro aux desserts, le tout bien sûr dans la modération qui s’impose…..

Quelques nuages se décident à quitter la plaine pour comme nous tutoyer les sommets, et nous voilà à descendre dans une lumière irréelle, de la brume légère courant au ras de l’herbe sous un éclairage puissant de soleil comme dans ces images d’entrée au paradis, sauf que là, nous en sortions. Ayez pitié de nous pauvres pêcheurs, voici venu le temps de la repentance après celui de la pitance. Descente facile et retour sur les pistes de la station, brouillard, petite avalanche à traverser, et un dernier sommet pour nous deux. Le temps est encore clair, nous décidons de le gravir. Montée raide, mais bonne visibilité, mollets un tantinet fatigués, voici enfin le sommet. Las un peu surtout que les nuages épaississent et nous bloquent la vue de la descente…. Après quelques tentatives dans les rochers, nous repartons vers le sommet. Le froid est là, le brouillard désormais bien épais, bien des choses passent en tête, des pensées aussi vers des êtres chers à mon cœur, des envies de sentiers bien mieux balisés, d’un thé chaud et parfumé…. D’un coup, je pense au GPS : Je sors la carte, lecture rapide des coordonnées du lieu d’arrivée, analyse du terrain, pas de danger, de barres rocheuses ou de trop brusque dénivelé, et après concertation, nous décidons de nous fier à l’instrument pour rentrer à travers la végétation. Quelques rhododendrons plus tard, voici un chemin tracé par les pas successifs des vaches, puis qui rejoint un sentier plus humains. Nous sommes sous les nuages, on aperçoit les bâtiments de la station. Le moral revient, les pas s’allongent et nous voici enfin au but. Belle leçon de mise en condition, d’exploitation des leçons de GPS reçues, et de vie, ne jamais abdiquer. Cette randonnée, nous la referons bientôt, avec les sortants, mais la météo y prévoit d’ores et déjà de fortes chaleurs, ça sera mieux que ce brouillard coquin venant par deux fois déjà nous brouiller les pistes….