Nouveau départ

Retour à la randonnée, comme une fin d'été qui s'annonce voilà que reprennent les randonnées, un début pour un fin, ou une fin pour un début, c'est selon, la vie est faite de cycles, ces jolis tourbillons qui se succèdent et nous font dire souvent que la roue tourne. Fin de mois d'août, reprise en petit effectif, pour s'en aller découvrir des sommets, des paysages maintes fois vus d'en bas et jamais encore gravis, cette chaine de reliefs, dont on fait une montagne, qui habille les paysages autour du célèbre pog de Montségur, seul concentrateur de regards et de but de balades quand on va dans ce secteur-là des Pyrénées. Montségur, haut lieu de l'Histoire et de l'histoire cathare, conclusion tragique qui fit périr par un bucher géant une dissidence d'opinion. A qui s'indigne de l'intolérance de certaines religions aujourd'hui vis à vis de ceux qu'elles considèrent comme hérétiques, il leur suffirait de faire une retour arrière sur notre propre Histoire, de notre propre religion, il y a près de 700 ans pour voir combien notre intolérance d'alors était grande et massacrante et même au cours des siècles suivant, nous avons su massacrer allégrement toute forme de dissidence. Quand on sait que la religion la plus jeune et la plus focalisée par l'actualité est née un peu moins de 700 ans après la notre, il est des parallèles bien singulières.... Mais tel n'est pas mon propos, je laisse aux spécialistes du sujet de débattre en toute bonne foi, sans jeu de mots, pourtant bien tentant, mais on ne se refait pas, n'est-ce pas? Montségur, donc, mais au départ du village, lové contre les courbes de niveaux de la montagne, pour une course à travers ces paysages qu'on appelle montagne à vache, bien que ces derniers temps l'élevage semble déserté le secteur. D'abord le parking , puis un bout de route aux gravillons collés par un goudron liquide, et un chemin de terre bordés de jardins et de prairies. Les odeurs qui s'en distillent me ramènent à mes années d'enfance en terre ariégeoise, vacances d'été dans la ferme patiemment retapée, odeurs d'herbes fauchées, de terre humide, de foin aux fleurs et aux herbes si caractéristiques d'ici, un peu ma madeleine de Proust qui fait chanter les neurones et réveiller des tendres souvenirs enfouis. Au delà des jardin, le chemin prend de l'altitude pour pénétrer les bois, à la végétation typique des orées de forêt où la main de l'homme ne dresse plus les contours, parce qu'on n'a plus besoin d'exploiter le maximum de terres arables, de faire paitre les troupeaux sur ces prairies pauvres de ces temps où le seul engrais apportés était apporté par le troupeau lui même, ici par abandon, le noisetier a été semé par les écureuils qui enfouissent les provisions pour l'hiver, dans ces sols véritables caisse d'épargne de la nature, puis d'autres graines comme celles légères des frênes viennent grandir en toute impunité, les langues raboteuses des ruminants n'ont plus l'occasion de venir ici paitre.


Encore quelque pas et voici la piste forestière, les bois deviennent forêt, puis, les mollets chauffés par cette première course, c'est directement à travers bois que nous nous élevons, dans ce parcours à éviter les branches, les ronces, les buis aux feuilles acérées, dans ces odeurs d'humus, qui là encore me rappellent nos chasses aux champignons d'antan. A l'approche du sommet, la forêt laisse place à la lande de ces herbes épaisses, rudes, aptes à résister aux éléments, la pluie n'est rien comparée à la neige ou aux vents qui s’accélèrent sur la ligne de crête. De voir ces herbes couchées et ondulantes, de sentir la morsure du vent froid sur ma peau chauffée par l'effort, de se retrouver ici en tout petit groupe font voguer mon esprit vers des images de berger solitaire gardant d'improbables troupeaux des attaques encore plus improbables des loups ou autres ours slovènes quand au final le plus dangereux restent les chiens errants..... Est ce le grand parapluie attaché sur mon sac à dos? Est-ce e béret vissé sur ma tête, seul capable de résister aux vents rugissant? Est-ce simplement les images encore de l'enfance, ces vieux bergers couvert de leur capote épaisse, gardant les troupeaux sous la pluie fine d'un temps où les clôtures ne barraient pas la course des yeux ni celles du simple promeneur que j'étais déjà? Les pensées voyagent au cours de la marche, en fin de groupe, en prenant de la distance sur les précédents afin de garder le même rythme tout au long de la progression sans subir les coups d'accordéons dévastateurs, je suis tout à tour berger perdu au milieu de nulle part sur les haut-plateaux d'un pays imaginaires ou bien trop imagé par les souvenirs et les racines profondes, ou bien encore randonneur accomplissant la traversée des Pyrénées en solitaire comme l'idée est souvent venue me chatouiller le sac à dos.... Et puis les pensées voyagent aussi vers le futur et les futures randonnées à faire, dans un contexte plus personnel, découverte et partage, moments privilégiés de la vie, de nos vies, mais là, c'est un autre sujet qui demeurera là où il doit demeurer.


Encore quelques mètres, voici le sommet, la montagne de la Frau est vaincue, le décor magnifique sur 360 degrés, vu d'ici le château de Montségur semble sur une colline, les sommets émergent des nuages pour se voir désigner pas les plus calés d'entre nous, et oui, j'ai encore beaucoup à apprendre et c'est tant mieux, car que serait une vie où il n'y a plus rien à apprendre? Le temps de démarrer le repas, et voilà que sa céleste majesté voile d'un coup les décors enchanteurs, et lorsque le groupe suivant arrive, point de sommet à l'horizon mais de beaux nuages gris et blanc. Notre parcours étant plutôt long, nous reprenons la descente pour retrouver le bleu du ciel, les décors enchanteurs au passage d'un col, l'occasion aussi de voir de près la grande carrière de talc de Luzenac, puis de croiser les mots avec des randonneurs à cheval qui bouclaient leur périple d'une semaine en ces terres dites cathares. L'occasion encore de voir des troupeaux de ces belles vaches blondes ou grises ariégeoises, avec à l'écart un magnifique taureau de race, au physique imposant de force. Nous poursuivons à la descente le périple pour retrouver plus bas la piste, les forêts, les bois, le bord de rivière, la route goudronnée et enfin le parking. Quel plaisir d'enlever ses chaussures, de voir les pieds retrouver les nu pieds qui les ont habillés depuis deux semaines de vacances. Retour enfin vers la maison, des images plein la tête, des souvenirs des jeunes années, des images d'avenir aussi....



Plus belle la vie!

Que n'ai je donc écrit sur la vie? Je pensais en avoir fait le tour, j'ai même tiré le signal d'alarme à moment donné pour en descendre, mais non, cette chienne de vie arrive toujours par sortir une nouvelle facette, une surprise, ce qui fait qu'aujourd'hui n'est plus hier, ce qui fait qu'hier devient du passé, ce qui fait qu'ont grandit. A la grande bibliothèque de la vie, chaque livre sur l'étagère devient un nouvel enrichissement, chaque lecture devient un nouvel enseignement, chaque tome se clôt et même si d'aventure on a soif de pause, envie de cesser de lire pendant quelque temps pour mieux y reprendre goût plus tard, il ne faut jamais cesser de croire en demain. Aujourd'hui, le ciel est bleu, très bleu, azur, très azur, et même si le soleil venait à défaillir, je sais qu'un saphir illuminera les jours les plus sombres tout comme les plus beaux. Une étincelle qui met le feu aux poudres de l'envie, un phare longtemps espéré, désiré, dans la course poursuite d'une vie d'errance, sur des flots bien tumultueux, et puis, un beau jour, ou peut-être une nuit, sur l'écran à peine endormi, un clic, une claque, un départ, non, pas un nouveau départ, mais le départ, celui qui fait basculer la vie sur le versant très ensoleillé, un point de non retour, mais encore, faudrait-il avoir envie de se retourner, et je n'en ai pas envie, non pas que je fuis mon passé, il est déjà rangé, classé, digéré, non, je n'ai pas envie de retour parce que la lumière, ma lumière, notre lumière est devant, tout simplement.


Horizon dégagé, océan juste crènelé de ces petites vagues qui distillent le plaisir à grand coup d'écume, juste ce qu'il faut de force pour donner le plaisir, tout comme la cuisine d'ici sait user sans abuser de ce noble piment né sur les terres d'Espelette, tout comme la douceur et le charme des nuits océanes, lorsque la fraicheur vient sur le coup de minuit abaisser les températures pour que le corps s'engourdisse et plonge dans les bras de Morphée afin de recharger les batteries, afin d'apaiser les tensions et les nuisances solaires, celles dont le néophyte ne se méfie pas, parce que le ciel paraît gris, parce que le vent est frais, la crème reste rangée et voilà les dards joueurs d'un astre taquin qui s’amusent à piquer puis mordre des peaux qui se voulaient mordorées. J'aime ce pays, ces couleurs, ces odeurs, ces lumières, j'aime venir m'y reposer, m'y retrouver, de chaque moment qu'ils soient d'hiver ou d'été, qu'ils soient printemps ou automne, j'y rencontre toujours bonheur et plaisir, une nature qui évolue, des hommes qui ont cette douceur de caractère et cette convivialité, ce diapason qui sait recaler les neurones lorsqu'elles deviennent trop agitées, par nos vies trépidantes, par nos courses effrénées. Océan, mon bel océan, toi qui longe cette côte, ce golfe de Gascogne qui porte bien nos couleurs et notre accent, monstre de nature, ogre qui sait être placide ou remuant, je ne connais que quelques bords, mais je sais aussi un pont....


Étrangeté de la vie, être si proche, êtres si proches, dans une proximité de lieux, de vies, d'idéaux, dans une communion d'esprit, dans ce qu'est la fusion, ce qu'on ne sait qu'une fois abreuvé à son nectar, tout ce qui pourrait faire sourire celui qui n'a pas vécu, celui qui ne croit pas à la vie, tout ce qui peut attendrir les proches, de quelques cercles qui soient, car nul n'est besoin d'être de même sang, de mêmes gènes pour comprendre, ressentir, aimer, chérir, être heureux du bonheur des autres. Voilà donc qu'après des sommets de solitude, des quêtes impossibles, des courses en solitaire, la descente vers la vallée s'effectue à grandes enjambées, d'un pas de plus en plus sûr, d'un rythme qui s’accélère, et si le coeur bat la chamade, ce n'est pas de peur, ce n'est pas de course trop rapide, ce n'est que de bonheur. Lorsque le pas et le coeur deviennent en même temps très léger, lorsque tout paraît d'un seul coup illuminé, lorsque l'angoisse de demain s'envole enfin, comment ne pas se sentir bien, le mieux du monde, le plus heureux, non, un des deux plus heureux du monde parce que je sais que tout cela est bien plus que partagé....


Alors, vivons, il n'y a rien à espérer, les rêves les plus fous sont bien pales à côté de la réalité. Vivons et partageons tout ce que nous pourrons partager, découvrons ensemble tout ce que nous avons déjà découvert sous de pales lumières, tout ce que nous avons à découvrir encore, la vie est un long chemin, nous apprendrons ensemble les leçons du futur....

Ciel pur

La pluie est venue cette nuit rafraichir les ardeurs du temps, redonner un peu de vie aux plantes desséchées, et si le ciel reste gris sans être bas, si aujourd'hui les couleurs font penser à l'automne, et si les campeurs mal équipés se dépêchent de replier leurs matériels et de clore là l’expérience camping, il est bon de cueillir la fraicheur du matin, le temps d'un petit déjeuner sous la tonnelle, le temps de redresser quelques branches des lauriers roses revenus d'un coma provoqué par les gels hivernaux à répétition, il est bon d'apporter la nourriture aux plantes, à la haie, car ici le sable est maigre nourrice. Un jour non pas sans, un jour différent voilà tout. Quel serait l’intérêt de jours toujours pareils? Si le temps n'est pas à la baignade, ce n'est pas la faute de l'eau, au contraire, elle est si chaude en cette pause estivale, ce n'est que parce qu'on n'a pas envie d'aller s'y mouiller. Profitons donc pour aller visiter la ville et ses commerces, un adolescent qui grandit ce sont des achats permanents, et puis, oublier le sable quelque temps c'est avoir le plaisir de le retrouver plus tard, demain lorsque le soleil reviendra de son jour de repos. Une pause dans la pause, un moment aussi pour songer aux proches, amis, relations, toute cette tribu qui vit et avec qui je vis, tout mon petit monde qui ne se connait pas, paradoxe des vies parallèles, de toutes ces droites qui ne se rejoignent jamais, de ces droites qui s'éloignent, s'arrêtent, disparaissent, de ces intersections qui donnent un relief à la vie, et puis, et puis, et puis.....


Non, ce n'est pas l'automne et non, mon coeur n'est pas monotone.... Oui il fait très beau, et les couleurs de la vie rendent l'arc en ciel bien pale, comme la devanture d'un magasin de peinture qui a trop pris le soleil. Oui, la vie est ailleurs, et les rêves les plus fous sont réalités un jour, oui, l'impossible n'est pas réalité, il brille toujours une étoile quelque part, une lumière plus douce, plus forte, mais qu'on ne sait voir que lorsque les yeux de l'âme se posent dessus et prennent le temps de lire, de voir, de regarder, et lorsque l'écho devient si évident, lorsque les miroirs des âmes se renvoient les images d'un présent chargé de futurs, lorsque la connexion n'est plus connexion mais fusion, alors il fait très beau, la météo aura beau jouer les troubles fêtes, le ciel aura beau pleurer toutes les larmes de ses nuages, rien ne pâlit les couleurs d'une vie retrouvée. Comprenne qui pourra, là n'est pas l'essentiel, il est de part et d'autres, des amitiés vraies qui savent s'exprimer quand d'autres préfèrent s'effacer, c'est ainsi que fonctionne la vie, un train omnibus, des passagers qui montent et descendent de gare en gare, et au fil des arrêts, on repère plus facilement les voyageurs qui nous accompagnent jusqu'au bout du voyage, avec qui on lie amitié et plus si affinité, ces sacro-saintes affinités qui provoquent bien des choses, modifient la trajectoire de nos vies. Le train roule sur les rails de se qu'on appelle pompeusement le destin, mais pour moi, le destin n'est pas fatalité ou facilité, ce n'est pas des rails vissé une bois fois pour toutes sur lesquels il suffit de se laisser glisser, non, le destin, c'est nous qui l'écrivons en avançant, le destin pour moi, c'est un peu les parcours de reconnaissances des randonnées que j'ai pu tracé en terres inconnues. On part sur un sentier, on décide de prendre celui-ci à droite, on rebrousse chemin, on repart sur nos pas en retenant la leçon d'un relief trop escarpé, on avance, on progresse et une fois arrivé au but, lorsqu'on se retourne sur le tracé effectué, on ne voit plus que les pas qui ont mené au bout, on oublie les demi-tours improvisés, les fausses-routes, les marches trop hautes, et pour celui qui vient marcher sur nos pas, même constat, il refait une randonnée facile et facilitée par l'ouvreur, il ne peut imaginer combien de questions, combien d'errements ont permis d'être là où on en est.


Le destin s'écrit au fil du chemin, la réalisation passe par l'action et non par la passivité. On peut aimer un jour, on peut aimer toujours, on peut prendre sans aimer, on peut refuser d'avancer, quitter la route pour une autre route, on peut aussi, compter et apprendre à compter, sur soi, d'abord, sur les autres, ceux qui tendent des mains sans bâton, ceux qui n'attendent rien de vous, ceux qui ne se posent même pas la question de savoir si vous avez besoin ou pas. Il n'y a pas que dans les moments de troubles qu'on compte ses amis. C'est en fait dans tous les moments, faibles ou forts, qu'on voit, qu'on mesure, qu'on comprend la qualité de la relation. A l'aube d'une vie nouvelle, il fait déjà très très beau, la lumière brille d'un éclat sans pareil, la richesse des hommes n'est pas celle qu'on croit, rien ne s'achète, rien ne se vend, rien ne se négocie, être humain n'est pas si facile même pour l'être humain, vivre et être présent, de quelques mots, de quelques écrits, de quelques larmes qui glissent le long d'une joue, tout est complice, tout est malice, tout est joie qui brille et donne encore plus de brillance à nos jours.... Il suffirait de presque rien..... et, il a suffit de presque rien, mais chut! C'est une autre histoire.....

Vivre, tout simplement

La vie nous réserve toujours des surprises, bonnes ou moins bonnes, elle déroule son ruban dans lequel elle nous enserre, nous serre jusqu'à l'étouffement final, elle nous prend à la gorge, nous étreint, nous asphyxie, au point de parfois n'y voir qu'obscurité, se sentir défaillir par manque d'air, avoir envie de s'arrêter là, mais le ruban relâche sa pression, desserre les liens et voilà le bol d'air, la bouffée d'oxygène qui saoule parce qu'avaler trop vite, la tête qui tourne, les pensées qui bourdonnent joyeusement, et le sentiment de devenir très léger. Et la vie repart, dans ces étreintes, ses coups de cœurs et ses coup au cœur, et au gré des étreintes, des contraintes, des relâchements, nous nous construisons, si nous sommes aptes à entendre les leçons, nous avançons toujours, quoi qu'il en soit, les leçons non apprises reviendront et mordront une seconde fois s'il faut qu'elles mordent, et ainsi va la vie et nous.... Le couple, notre couple.... Dans cette vie de couple, on croise d'autres couples, d'autres personnages plus ou moins empêtrés dans leur vie ou dans leurs vies, emmêlés, car on est toujours emmêlés, et cela, on n'y peut rien. De ces rencontres nait des phases de vies, des discussions, et toute cette alchimie qu'on nomme relation.


Relation. Mot simple et si complexe, mais au fond, ne passe-t-on pas son temps à complexifier les choses simples? Comportement humain si paradoxal, forme d’auto flagellation, sans partir dans des considérations judéo-chrétienne, cherche-t-on à expier une faute inculquée par des générations et des générations de croyance plutôt que vécue pour à ce point concentrer son énergie à se compliquer la vie? La discussion est un outil tout aussi complexe, bien plus qu'il n'y paraît, car pour fonctionner, elle nécessite d'avoir deux personnes, aptes et volontaires à cet exercice, il faut savoir écouter, entendre, argumenter sans juger, faire progresser le débat d'idée par la formulation, la reformulation, amener l'autre à mettre lui-même en lumière ses propres zones d'ombres, à exprimer le vrai ressenti des choses et non le ressenti que peuvent avoir les autres, car on ne change pas les autres mais on change soi. A cet exercice là, combien se cache derrière des boucliers, des armures, combien ne se livre pas, par peur d'avancer dans la vérité? Par pudeur? Par peur d'être jugé? Décidément, nous portons très loin les gènes d'une pseudo morale, les gênes qui empêchent la réalisation de soi, tout simplement. Mais même sans armure, même en osant se livrer, parce qu'on est bien, parce qu'on est à l'aise, parce qu'on a envie de se lâcher avec cette personne-là, pour je ne sais quelle raison, sixième sens ou autre, l'exercice n'est pas abouti pour autant, pour discuter, il faut être deux, dans une relation bijective, de l'un vers l'autre et de cet autre vers soi.... Complexité supplémentaire, combien de dialogue ne sont que relation à sens unique? Aider l'autre à grandir est une grandeur d'âme, une richesse offerte, pour laquelle il faut être fort, et ne pas avoir besoin d'écoute. Le jour où le ruban de la vie nous oppresse, comment voir la lumière si personne ne se soucie d'apporter un rayon de soleil, une étincelle, une flamme de bougie, cette lueur qu'on nomme parfois lueur d'espoir?


Fausse relation. Cet ainsi que ce baptise ces débats à sens unique, ces tourments qu'on apaise, ces messages jetés à la mer d'un oubli. Fuis-moi et je suis, suis-moi et je te fuis.... Coucou de spleen cherche réconfort parce que je sais qu'il est bon de parler avec toi, coucou sans retour parce que je vais bien et que je n'ai pas besoin de toi aujourd'hui.... Aucune amertume, juste un constat, une évidence sortie de l'ombre de la foi dans les autres, une phase qui s'achève, des pages qui se tournent, la richesse de l'amitié ne s'exprime pas par le nombre, mais par la qualité des discussions, dans un mode désintéressé, dans une simple envie de savoir, comment tu vas, que j'aille bien ou pas..... On apprend à tout âge, et rien ne sert de relancer, entendre ce qui n'est pas dit, respecter ces non-envies de relations, souhaiter bonne route, bonne chance et poursuivre sa route. Les étapes du chemin ne sont que des étapes d'un chemin qui n'est jamais une marche forcée, d'ailleurs, on ne force jamais les gens à marcher..... Les vacances ont du bon, on a le temps d'affiner ses esprits, de mesurer le parcours, de prendre du recul sur les choses, de trier le bon du moins bon.


Et un jour la lumière. Connexion improbable, discussions à étapes, chaque étape est une marche vers une évidence, évidence que les rêves les plus fous ne sont que prémonitions de réalité, le ciel sombre qui obscurcissait la vie se déchire et laisse briller un soleil éclatant, beau, chaud, bienfaisant, donnant cette énergie que rien n'arrête, ce confort de vie jamais égalé, cet envie d'aller plus haut, toujours plus haut, parce que la relation est vraie, parce que le ciel n'est jamais plus bleu que lorsqu'on le voit à deux, que parce qu'on le vit à deux et plus si affinité, et parce que les affinités sont multiples, et parce que la vie s'éclaire d'un coup au phare tant lumineux qui manquait, alors, merci ma douce lumière, et merci aux vrais amis qui restent présent, bonne route aux autres, la roue tourne toujours, la vie étrangle toujours de son ruban nos vies, sachons vivre, sachons aimer, sachons entendre et comprendre, là sont nos clés d'éternité.

L'été était

L'été en fin d'été, après des périodes plutôt mitigées, voilà que le soleil pointe ses dards brulants sur nos corps pourtant déjà foncés, l'eau est chaude, peu de vagues, tant pis pour les amateurs, on va laisser le body board au repos, c'est si bon, si agréable de profiter des plaisirs de la baignade, océan et piscine, de profiter du soleil, sable et transat, de lire, respirer, se détendre, écrire, oui, quand même, ça arrive encore, les journées de vacances sont bien surchargées, ce n'est donc pas de tout repos. Le pays d'ici est encore sous la pression des vacanciers venus pour nombre pour participer aux ferias, joyeuse population qui se colore de blanc et de rouge, qui s'abreuve d'alcools et de joies, qui donnent une couleur, une tonalité, une ambiance unique sur nos terres en bord de nature. La grande migration qui opèrera demain, sera celle qui videra de ses globules rouges et blancs les artères saturées d'un pays qui relient plages et centres de rétention volontaire. Encore et toujours, le même rythme, les même à-coup, mais il est bon de connaître, de vivre ces facettes, festives, bruyantes, puis vacancières, plus calmes, sous ce soleil qui réchauffe les jours, avec ces nuits qui apportent la fraicheur bienfaitrice au sommeil, parmi cette nature, changeante, présente, océane.


A chacun ses vies et ses envies, il faut savoir composer avec les flots automobilistes, savoir patienter en ces journées de bouchons, se régaler plus tard des voies dégagées et se reprendre à rouler, visiter l'Espagne et ses boutiques, aller tutoyer les sommets débarrassés des hordes de touristes, la sacro-sainte période 14 juillet – 15 aout se prolonge ici de quelques jours, histoire de boucler les férias de Dax, et c'est un régal de profiter de l'ambiance bonne enfant, de voir ces oppositions pacifiques entre Paris et le reste du pays, entre supporter de tel ou tel club et supporter du club ennemi héréditaire, ici, on se chambre, on se hue, on boit et on construit la fête avec une logique tellement rugby, qu'on comprends mal cette bêtise et ces comportements malsains qui peuplent le monde du football. L'époque, les lieux sont propices à la détente, à la réflexion, plus surement au retour à l'humanité, cette noble chose qui pourtant disparaît chaque jour un peu plus de notre monde d'humains. L'école de la vie est dans tous ces liens qui se tissent, se brisent, se nouent, se délient, qu'ils soient amours ou amitiés de vacances, l'époque certes est dotées de bien plus de moyens de communications pour garder le contact bien après, les rencontres sont belles, enrichissantes, surprenantes, on apprend tellement sur soi en apprenant les autres, changer de cercle d'amis, de discussion procure des sensations uniques, presque magique, une sorte de mise en danger qui se révèle un coup gagnant, l'été 2010 prend de très belles couleurs. Avancer sans rien attendre c'est avancer en prenant du plaisir à chacun de ses pas car le cerveau n'est pas occupé à scruter les alentours en quête de, mais il se déconnecte, se concentre à chaque dialogue, chaque échange. De mené la vie nous fait meneur, une panne, un coup de main, un sourire, une nouvelle voiture et voilà mille occasions d'engager la conversation, de découvrir de nouvelles idées, de s'ouvrir au monde. Nouveau et novateur, riche et enrichissant, j'aime ma vie et j'aime la vie, chaque chose est bonne, qu'elle m'enseigne l'art du bricolage tout comme la reconnaissance d'un monde englouti, mais surtout, celle qui m'ouvre à tant de monde sans quête de quoi que ce soit.


On ne peut être et avoir été? Que nenni! On peut être en été, on peut être après avoir été, il n'y a jamais de fin, il y a toujours des débuts, des renouveaux, des renaissances, des nouveaux départs, il faut accepter et intégrer bien des choses pour savoir avancer, le fardeau qu'on porte n'est jamais que le bagage qu'on a soi-même chargé. Il n'y a pas d'idéal surtout pas si on passe son temps à le mettre sur un piédestal et à s'agenouiller devant, plutôt que de le prier, il faut le bâtir, se donner la foi en soi, croire en soi, bâtir sa personne, sa personnalité pour avoir les meilleurs armes en main et affronter le monde, sans le regard du défi, mais avec le regard d'envie, celui de vivre, de partager, de recevoir tout comme de donner, et là, la roue se met à tourner, le monde se met à danser, et nous avec, et nous dedans, il n'y a rien d'illusoire là-dedans, juste une simple méthode à s'approprier pour être. Être, tout simplement, quoi dire d'autre?

Camping

Ambiance détente et bonne enfant, la vie en camping ramène à beaucoup de réalité, comme dans toute concentration de population, chaque spécificité de notre population est représenté dans ce qui du coup est donc un échantillon représentatif de la population. Il suffit d'observer, d'écouter, de vivre parmi cette foule qui gravite sur des orbites devenues identiques le temps de séjours croisés, et d'accomplir ce découpage sociologique que j'affectionne. La population de campeurs a bien changé, le confort des mobilhomes ayant entrainé la fuite d'une simplicité de bon aloi, aujourd'hui, de par les tarifs pratiqué, les séjours des classes moyennes ont raccourci, les campings sont devenus terrains de jeux de bobos argentés en quête d'afficher leur paraître dans une fausse simplicité. Au défilé des bagnoles les gros 4x4 sont rois, au bord de la piscine, il faut bronzer doré pour mieux faire briller les ors fins des orfèvres des beaux quartiers. Les belles se promènent en tenues sans cesse renouvelées, les soirées sont l'occasion de s'afficher aux dernières modes, et tout cela se mélange, toute la côte devient Ibiza, la jet-set est ici un doux mélange de notre monde. Monde? Oui car désormais les russes aussi viennent profiter de notre beau soleil, les allemands, anglais, hollandais, espagnols et portugais avaient déjà pris l'habitude de résider ici. J'aime tout cela, un cocktail de bonnes humeurs et parfois d'humeur tout court, des éclats de vies et de joies, des rires, des cris, des bruits, tout ce qui forme la vie !


Une partie de foot ici, ça démarre à deux, mon petit bonhomme et moi, puis voilà un autre enfant qui a envie de jouer, puis deux petits anglais, un maillot de Marseille ici, un du Portugal là, ici le maillot du Paris Saint Germain passe le ballon au Marseillais sans que l'émeute ne naisse, ici on apprend l'anglais par les passes, un tour de passe-passe comme un autre, c'est bien là la dure réalité du terrain, mais avouons tout de même qu'on s'amuse bien. Je me régale à jouer, à assembler tout cela, faire jouer l'un avec l'autre, briser l'égoïsme qui veut qu'on ne donne pas la balle mais qu'on tente de marquer le but, tout comme celui qui fait qu'on intègre pas l'autre puisqu'enfin on a le terrain pour soi. Qu'est ce qu'on devient qu'on quand on grandit, les enfants sont certes cruels entre eux, mais ils sont malléables, et sitôt les règles dictées, les limites données, ils s'expriment sans retenue, joue avec l'ancien adversaire, et garde une fraicheur et une spontanéité qui font que je comprends mieux Peter Pan! Laissons grandir nos enfants, ne les privons pas de limites, ils en ont besoins pour trouver leur voie, tout comme le lierre a besoin de support pour grandir vers la lumière, ils pousseront mieux s'ils n'ont pas à passer du temps à chercher où s'arrête leur monde. Apprendre l'anglais par le foot-ball, est ludique, comique, et passionnant, il en reste plus de mots appris qu'un texte scolaire.


Là où le bat blesse, c'est lorsqu'on fusionne ces deux populations, les parents bobos bling-bling et leurs progénitures transformées en coq de combat dans la grande arène des soirées estivales. Ce soir, c'était l'élection de miss et de mister camping, idée comique, sympathique, bien dans l'idée des vacances, de la chaleur, et de ce culte du beau même si parfois on ne sait le voir tel qu'il est. Au programme, voilà donc que la pièce se déroulera en deux actes avec entre actes, le premier tableau verra combattre les mini miss et les mini misters, moins de dix ans donc, puis on souffle, on boit, on vend, et après, place aux morceaux de choix, les belles miss et les jolis misters. A chacun de s'inscrire et d'inscrire son enfant, a chacun de s'y préparer, choix des tenues, maquillages, coiffures et même perruques....si si ! Jusque là, rien de bien problématique, si ce n'est que là ou des parents ont vu le jeu pour leurs enfants, d'autres ont vu le podium... et revoilà la quête à l'élitisme qui brise si bien notre société, le jeu devient combat d'orgueil par enfants interposés, le déguisement qui se voulait comique et festif devient hors concours parmi les poupées pouponnées par maman.... La comédie devient tragique pour l'enfant, incompréhension pour les parents, lamentable lorsque l'organisateur n'a même pas prévu d'offrir un cadeau aux éliminés, ne serait-ce qu'un tee-shirt, une casquette, une poche de bonbons, pire encore, lorsqu'on invita tout ce petit monde à défiler en maillot de bain pour faire comme les grands, mais par une soirée d'août océane où les parents serrent leurs gilets, et où les petits déguisés pour essayer d'attirer les voix du jury, se trouvent fort démunis pour se dévêtir de leurs grimages.... Le concours était donc pipé, il était vraiment vrai. Tant pis si la mémoire n'a pas retenu le nom des dauphines ni de la reine, des dauphins, ni du roi, place à l'entracte, sus au bar, désaltérons ce peuple ivre d'alcool divers, reprenons le cours de la soirée par la grande élection, celle des grandes et des grands. Et là encore, conflit d'intérêt, il est des jeunes venus s'amuser quand d'autres drôlesses viennent gagner.... Mais où diable trouve-t-elle ces tenues dans des toiles de tentes? Défilé de haute couture, coiffure et maquillage parfait, on se croirait mener de main de maitre par ce cher Jean-Pierre Foucault. Mais au royaume des faux culs, ces charmantes demoiselles ont amené la grâce de leurs jeunes années, et n'en déplaise à la dame au chapeau, ce concours-là fut bien meilleur que le sien, d'ailleurs, j'aurai du parier sur la gagnante lorsque je la vis passer du talon sur mes pieds en début de soirée. Paradoxe entre tenue de campeur et belle maquillée, les férias sont terminées, exit le costume blanc ceint de rouge, voici le retour de la petite robe noire décolletée, mais qui donc parle de rentrée?


Une chose qui dure pourtant, entre férias et soirée de camping, c'est la consommation massive et sans retenue d'alcools. Alcools et non alcool car les mélanges sont de rigueur, non pas sous la forme de coktail, non, mais parce qu'après la bière vient la téquila, qu'après la téquila vient la sangria, ou la manzana, il n'y a pas d'ordre, ni de retenue, il faut boire pour être sûr et non pour être saoul, les soirées seront grivoises, les larmes couleront demain, amourettes de vacances ou baises forcées, combien s'en souviendront, combien y survivront? Les férias ont perdu de leur raison d'être, on ne sait plus ce qu'on y fête, plutôt que les traditions ce sont des abandons, la conscience éthylique brise l'éthique, on peut oublier dans l'alcool bien des choses, mais surtout pas de vivre le long d'un glissière tordue, ni même le respect de l'autre, ni même, d'entendre un non.....

Arrêt sur images

Place à la pause, la coupure tant espérée, et même si la météo fut hurlante avant le départ, il est un endroit où le ciel bleu gagne les combats, l'océan se font en mer d'huile pour des bains détentes, et des instants piscines à profiter des transats comme des toboggans, et bien sur de la baignade, sans oublier les parcours sur ces routes connues et pourtant à chaque fois enchanteresse. Moment de mise au point aussi, sur les plus belles images de ma vie, mais non, je vais pas remplacer Jackie Quartz, la soirée karaoké de ce soir nous a suffisamment irrité les tympans, mais il est vrai qu'en écoutant les paroles même interprétées d'une façon magistralement digne des plus belles casseroles, l'image rejoint la réalité, la pause et l'analyse c'est bien ce que nous faisons, non? Repos du corps, de l'âme, du coeur, repos nécessaire, période de régime pour mieux effacer les traces d'excès tout comme celles de manque, allez savoir qui de l'un ou de l'autre est à associer à tel ou telle partie de notre entité, à la manière d'un devoir de primaire, sur un cahier de vacances pour après-midi studieuse.


Mon cahier est bleu, bleu comme le ciel, bleu comme le vert de l'océan, bleu et plein de bleus, bon, c'est vrai que ce fut pas l'année des bleus, mais là aussi, l'exemple reste bon, il faut oublier les bleus amers pour donner la chance à d'autres bleus purs de vivre et de porter les espoirs de vies placées en eux. Qui suis-je? Où en suis-je? Qui sait? Éternelles questions posées aux vents légers qui rafraichissent l'air de notre littoral, réflexions personnelles, recherches personnelles, qui mieux que soi peut et doit savoir les réponses à ces questions-là, la réponse à ses réponses, il suffit de se poser les questions, de se donner le temps de la réflexion pour que s'offrent les réponses que nous n'avons pas su voir lors des étapes précédentes. Au final, le parcours de l'homme n'est qu'un parcours initiatique, puisque chaque jour porte une ou plusieurs nouvelles épreuves, parce qu'apprendre au final, reste la marche pour la progression, parce que non apprendre est régresser, parce qu'enseigner nous donne nos propres leçons, savoir donner de son temps à l'enfance en devenir reste au fond, la plus grande des introspections. En essayant d'éviter au petit homme de tomber dans ce qui fut nos propres pièges, on les revisite avec ce recul lié à l'âge, on les visite de loin pour mieux en discerner les contours, les abords bien plus piègeux que le centre, alors que nos yeux ne cherchent que le centre des choses, se focalisent sur un point quand la vie est multiple. L'horizon n'est pas un point mais une ligne, ce qui selon mes leçons de géométrie euclidienne représente une ensemble de points, une infinie de points, d'arrêts sur image, d'arrêts sur des images qui sont autant de reflets de nos vies, des éclats de vies, des points d'inflexions dans la pente de l'homme. Oui, j'écris, et oui je lis, et oui, je vis, j'explique la vie en laissant œuvrer dans ses pas de pas tout à fait adulte et plus du tout enfant, mon petit homme. Instants complices qui renforce toujours plus des liens étonnamment fort et serrés, et oui, j'apprends d'apprendre sans apprendre. La lecture d'un livre de mon maitre Paolo Coelho sur son parcours initiatique au travers des chemins de Saint Jacques de Compostelle, me renvoie au delà de ce qui paraît si aberrant une fois lu, on apprend soi en apprenant aux autres.... Et encore une fois une surprise, on choisit un livre pour son thème, passion de la randonnée et des Pyrénées oblige, et la philosophie si pure, si belle, si naturelle intervient, des écrits simples qui laisse des interlignes en écho à nos questions personnelles, comme quoi, qu'elle que soit la difficulté du parcours, il y a toujours sur le chemin le bras de levier pour la faire sauter.


Arrêt sur des images, pause pour analyse, pause pour se nettoyer, et si j'étais au bout d'un chemin? Et si j'étais allé trop loin? Et si, et si, et si..... Et si la vie me donnait l'occasion de repartir, non pas d'une page blanche, d'ailleurs, on ne part jamais d'une page blanche, les vertus du recyclage font qu'avec du vieux on fait du neuf, mais hier aussi, dans nos années de gaspillage nous faisions déjà pareil : avec du vieux bois, impropre à la menuiserie, on faisait le blanc papier, à partir de vieux chiffons, on créait de nouvelles feuilles.... Nos vies sont pareilles, à partir de vieilles vies, nous en bâtissons de nouvelles, nous foulons nos vieilles épreuves pour en tirer matière à repartir. Simplement, ce que Lavoisier a mis en lumière : « rien ne se perd, tout se transforme » encore une chose évidente, dite avec simplicité, qui rebondit dans nos cerveaux trop vide comme un simple bon sens, mais au fond, la vie ne se résume-t-elle pas à du bon sens? Nous passons notre temps à chercher les complications avant d'ouvrir grand les yeux et de mesurer combien les choses sont simples dès lors qu'on prend la peine de les regarder bien en face, avec la concentration qu'il y sied, avec l'envie de résoudre l'énigme, avec la volonté d'avancer. Les mots paraissent simples lorsqu'on les énonce, pourtant, la construction de phrases passent par des phases parfois bien tortueuses pour exprimer l'idée, rebondir sur le mot qui saura donner l'éclat au verbe. Pour l'heure, les images défilent malgré les arrêts sur image, le temps est venu de prendre des décisions, clore des chapitres, repartir en arrière peut-être, vivre d'autres choses en d'autres lieux, retrouver le chemin qui conduit à l'autoroute de la vie, non pas pour sa vitesse, mais pour l'apaisement d'un tracé défini, pour avoir aussi le temps de souffler et de décider jusqu'à quelle sortie rouler ainsi.....

Vendredi 13

Vendredi 13, jour magique des superstitieux, jour béni pour la Française des jeux, mais au fond, qui sait pourquoi cette vision bénéfique pour le vendredi 13 ? Vendredi, jour de Vénus, jour de repos pour les musulmans, jour de création d’Adam selon la Bible, soit….. Le 13, comme Jésus et les douze apôtres ? bof…. Non, allons plus au fond de l’histoire, voyageons à remonter le temps, et approchons des années 1300, bigre, encore du 13,…. Allez, on approche…. Vendredi 13 octobre 1307, jour d’arrestation massive des Templiers, un vendredi….. Légende ou non ? Remontant encore le temps….. Jésus serait mort sur la croix un vendredi 13 nisan…. Alors, arrestation ou mort du christ, cela doit-il porter bonheur ? Est-ce pour cela que trop de gens font du mal aux autres, pensant s’attirer la chance ? Superstition et légendes, peu importe, la magie des chiffres et des nombres est toujours quelque chose de remarquable.

Prenons la décoration, prendre un alignement de nombre pair conduit à la rigidité, il y a toujours écho d’un vers l’autre, la symétrie se dessine toujours et toujours que de trop. Prenons par contre un chiffre impair, simple, 3 ou 5 par exemple, aussitôt la dissonance crée l’harmonie, l’œil peine à chercher un équilibre et une symétrie, du coup, il voit l’ensemble et non plus l’inexistant formalisme, la rigidité des choses. Observez autour de vous, une assiette au restaurant, bon, ok, j’ai dit « restaurant » pas self ou snack, ne cherchez pas à compter vos frites, et observez la composition de l’assiette….. Les bouquets par nombre pair….. Bricolez, réalisez un tabouret, voyez comme il tient mieux et est plus stable avec 3 pieds que 4. Nos anciens l’avaient bien vu pour réaliser leurs tabourets de traites, attention, mauvais esprits ! Je parle ici, de traite des vaches, et non des blanches, quoiqu’il soit des vaches blanches….. Aujourd’hui la traite s’est mécanisé et l’agriculture qui n’est plus paysan se retrouve plein de traites….à payer !

Notre monde froid et industriel à créé la symétrie, les équilibres à 4 roues, mais les passionnées de mécanique retiendront que les systèmes les plus stables sont les systèmes triangulés…. Même Alexandre Dumas (Fils) a su déclamer : Les chaînes du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter. Quelquefois trois !" Finalement le couple est une composée instable formé de composant stable puisqu’une impair. Prendre une troisième personne ? Oups, quelle stabilité cela donnerait-il ? Je sais le monde actuel enclin au mélangisme et à l’échangisme, mais pitié, pas de dérive, pas de teneur de chandelle, sachez vivre votre couple à deux sans aller pleurer dehors, c’est de l’intérieur que les problèmes se règlent, à deux. Une soirée à deux couples est-elle carrée ? Doit-on y ajouter un individu de plus pour stabiliser par l’impair, où est-ce là commettre un impair ? Ce qui marche en mécanique ne marche pas pour l’espèce humaine, peut-être est-ce pour cela que nous avons deux bras, deux jambes, deux yeux, deux oreilles, deux narines, une bouche, un nombril, un…..non, je m’arrête là, point de dérive en des rives de pensées mal pensées par trop de monde, et si ces textes restent quasi secret, ce n’est pas pour cela qu’ils doivent dériver, alors stop, posons le rivet pour sceller tout cela, cessons de philosopher sur le côté pair ou impair, cessons de prendre les vessies pour des lanternes et les gens pour des cons, les amuseurs publics ne sont pas toujours ce qu’on croit, la fragilité de l’être est souvent mal perçu, le déséquilibre des forces en présence invoque l’abstinence pour ne pas vivre le retrait, alors, portez-vous bien, équilibrez vos vies paire par paire, soignez-les pour leur insuffler des parfums de durabilité, l’éternité n’est pas de ce monde.

Assez joué, il est temps de lever le voile, prendre les voiles, et au vent léger mais puissant qui souffle sur ce ténébreux monde, carguer les toiles pour que dans un craquement de mature le corps se déploie, la corde se tend, se serre autour du mat qui n’est pas de cocagne comme autour du cou du pendu, le tabouret trop instable bat de ses quatre pieds, la charpente, colonne vertébrale de l’autrefois fier vaisseau craque et s’étire sous le choc, le corps s’allonge dans le vide, vibre, tressaute puis se raidit, pantin désarticulé attaché au bois par un simple cordage, raide comme la justice, froid comme un cierge, ainsi va la vie, ainsi s’en va la vie…. On ose dire que la vie ne tient qu’à un fil ? Diable, j’ai du mal comprendre le sens de l’histoire, j’ai du perdre le fil ou pire, me tromper de sens et donner un mauvais sens au fil, errare humanum est, l’erreur est humaine, mais diantre, comment font donc les martiens lorsque leur territoire devient trop manquant, par quel biais retrouve-t-on l’espace, celui qu’on aurait jamais du quitter ? Il est donc des vendredi 13 qui ne sont pas bonheur, il est donc des étapes qui durent et qu’on doit endurer, il est donc des histoires, des légendes, des vies, des hauts, des bas, des sourires, des grimaces, des pleurs, des fleurs, il était une fois un conte, le conte d’un comte qui compte ses jours jusqu’au jour où, au bout du compte, un jour vint à lui manquer, un jour 20 ? Plus que sept jours donc, mais si au bout du compte, c’était la fin du conte ? qu’est ce qui compte le plus ? Rien. Le 20 fut perfide, que sera-t-il demain ?

Loin

Des instants de vie comme les films de Claude Lelouch : arrêt sur image, retour arrière, plan parallèle sur d’autres époques, d’autres ères, flash-back, l’aventure continue, je ne sais pas dire si c’est la belle histoire, mais le passé n’est pas aussi simple à oublier, à classer, surtout dès que le présent se met à griffer aussi fort et à déchirer ce voile d’espoir qui donnait enfin envie de renaitre. Il ne sert à rien de chercher pourquoi la trahison arrive des personnes qu’on aime, à vrai dire, s’il n’y avait pas d’affection, on aurait cure de la trahison, le mal ne s’exprime encore une fois que par opposition au bien, le bien arrive, s’installe, pas à pas, et le mal jaloux s’en vient démolir ces débuts de bonheurs. Ainsi soit-il. Un coup qui tombe, parmi tant d’autres, la pluie se compose d’une infinité de gouttes sans savoir s’il faut en retenir celles qui mouillent et nous gênent, ou celles qui irriguent, rafraichissent, réhydratent et donnent la vie. Travelling dans les neurones, retour arrière, plan séquence sur aujourd’hui, énergie présente, envie d’effacer, tout, les lieux, les vécus, les vestiges qu’ils soient ruines ou édifices d’apparence solides, il est de partout des arbres en travers, des portes closes, des mousses accrochées aux murs d’ignorance, des lierres qui étouffent et enserrent les troncs des arbres de liberté. Que m’importe, je ne tomberai pas face à l’adversité, je ne m’inclinerai pas devant la trahison, qui me loupe aujourd’hui me loupera demain, au jeu du chat et de la souris, je laisse les tapettes œuvrer, le chat ou plutôt le tchate dans son appellation phonétiques peut enfermer dans ses griffes de bien belles souris, la vie n’est pas là, et tant pis pour les chattes d’humeur câlines ou félines, je range, comme j’ai trié, j’étrille ma vie, loin des griffes, loin des jeux, je remballe et boucle mes valises, destination ailleurs…… après la reconquête de mes espaces, après la redécouverte de ma vie, de mes passions, voilà que l’énergie se dynamise et que soudain les envies prennent tout autres dimensions. Et si…. Et si….. Projets….. Chut ! Secret encore, je n’ai pas besoin d’en dire plus. Dans cette accalmie d’août, où chacun s’en va vaquer à d’autres occupations, au point d’appeler cela les vacances, l’isolement devient une toile tendue non pas créatrice de liens mais au contraire, dévoreuse d’espace vide entre les personnes, toile serrée tendue à l’extrême qui brise la vue, l’échange, les mots.

Une carte postale griffonnée, un bout de soi comme un ruban de soie, une douce pensée qui va s’échange au dos d’images colorées, trop clichées pour ne pas en être kitch pas au fond, c’est aussi cela qu’on aime. Cliché encore de vacance, la mer, mais plutôt l’océan, comprenne qui pourra, le sable, la chaleur, les vagues, les parfums, les odeurs, les cris, les bruits, les saveurs de ce café pris à la terrasse, devant le cahier fidèle, le stylo bleu, les idées qui s’échangent en mots. Pourtant vacance est aussi montagne, vtt, marche, ski, randonnées, vacances est aussi, visite, dépaysement, culture, lecture, farniente, repos, se retrouver, vivre….. A chacun ses clichés, moi, je les prends tous, non pas par peur de manquer, mais par éclectisme, je ne peux me résigner à ne vivre qu’une vacance. Permanence. Présence. Ecoute. Dialogue. Attention avec ce « a » qui soudain me tend l’idée d’un « a » privatif, les attentions sont donc des « non-tensions », c’est clair, et il est vrai qu’il n’y a que l’attention qui compte, comme quoi, on cherche tous à apaiser nos tensions, soit par la fuite, soit par l’échange, soit par la réflexion, soit par l’analyse, soit par un mélange de tout cela, soit, par tout cela. Mes tensions sont apaisées, sans que je sois vidé, bien au contraire, je me sens d’humeur joyeuse, plein d’énergie, à gravir des montagnes, à sauter d’un sommet à l’autre sans peur de tomber, sans peur de l’abime, sans peur de s’abimer. Etrange sensation qui donne parfois le vertige, mais fort agréable à vivre, tant la soif de faire, la faim d’accomplir, tant les résultats sont là, visibles, enrichissants, énergisant. Voilà, je quitte un monde, peuplé de monde dont les visages ont choisi de s’estomper, comme une toile impressionniste, un tableau chargé d’émotion, impressions de vies, de sentiments, peuples obscurs qui s’abritent de la lumière derrière l’épaisseur de la matière chargée au couteau, tranchant vif dans la vie, sombrant dans l’oubli nécessaire et au fond, désiré. Rien n’est éternel, ni l’amour, ni l’amitié, ni la haine, ni les regrets, ni la vie. Chaque point de couleur a sa forme, sa durée, son épaisseur. Certains marquent plus que d’autres, d’autres ne brillent que par l’association d’autres points, d’autres attirent le regard, comme s’ils étaient uniques, puis disparaissent dans la masse, se transformant en de quelconques points. Les visages pales sans grâce, sans expressions, deviennent tâches de couleur fade qui s’estompent dans le fond, se fondent dans le décor, se font oublier et disparaissent tout comme ils étaient venus. On est bien moins trahi par les paysages que par les personnages, et ça, l’artiste l’a bien compris, la toile, l’œuvre, l’impression est bâtie autour de l’horizon, c’est là que le regard finit par se poser après avoir longtemps parcouru le tableau, à la recherche du détail, de l’équilibre ou du déséquilibre, c’est là que se renforce les impressions, c’est au loin que le regard se pose pour avancer, oublier le détail, fixer l’horizon et avancer, loin. Un jour….

La force du destin

C’est comme ça, quelques lignes, quelques mots, quelques semblants de textes, au fil du temps, au fil des maux, au fil de l’histoire…. Hier, trois morceaux s’en sont allés, et même si ce ne sont que des pages sans intérêt et sans prétention, des petits messages reçus, des commentaires ont traduit qu’elles trouvaient écho. Sans être cabotin, cela me touche, et sans vouloir poursuivre, et sans vouloir forcer le trait, ce qui touche c’est que la sincérité trouve encore à qui parler, voilà qui rassure sur le monde actuel, sur ces faussetés qui peuplent le cours de la vie, sur tant de cicatrices qui dessinent ces parcours de vie sur le cœur de l’homme. Je ne suis pas écrivain, je ne suis que jongleur de mots, j’ai choisi de troquer les maux par les mots, de dessiner des courbes rectilignes sur la page blanche pour tracer les contours d’une vie sinueuse. La droite pour évoquer les courbes, contre pied parfait de la géométrie froide et appliquée, mais au fond, combien de fois ai-je pris le contre-pied de la situation ? Contre-pied et pied de nez, l’humour est souvent un bouclier pour empêcher les regards trop perçant de percer à jour ces failles qu’on défaille à voir révélées. Oui, c’est de la triche, je reconnais et je le conçois, je le constate et le regrette aussi, mais ce qui est vécu n’est plus à vivre, et si certains regards n’ont pas su percer à jour les états de l’âme, ce n’est pas aujourd’hui que les pages sont tournées qu’il faut chercher à lire dans les lignes profondes d’un livre pas encore ouvert. C’est ainsi, hier fut hier, et demain sera une autre vie, entre les deux, place au présent, place aux présents de la vie.

Dès lors qu’on sait ouvrir les yeux, les vrais, les purs, ceux de l’intérieur, le monde devient bien plus marrant. Comique de voir ces courses folles, ces personnels en quête de stress, ces combats inutiles menés simplement pour avoir la fierté d’avoir raison, mais combien réalisent cette perte de vie, de leur propre vie ? Faut-il vraiment un accident de vie pour comprendre cela ? Je connais des personnes qui ont eu le déclic sans avoir d’accident, je connais des accidentés sévères qui n’ont toujours pas compris, je ne mène pas de combat, je ne rallie personne et ne cherche pas à rallier, mais si ma vie m’offre l’occasion d’éveiller d’autres vies à la vie, alors je serais heureux d’avoir donné en quelque sorte naissance, cette naissance que je n’ai pas eu la joie de donner. Je n’ai pas de leçon à donner, j’ai compris récemment que si parfois, des histoires vécues aujourd'hui avaient des échos douloureux dans mon passé, cela ne traduit rien d'autres qu'une nouvelle lumière sur mon passé, ce ne sont que des échos et non des réplications, je sais que ma vie m’appartient tout comme chacun est maitre de sa vie et de son destin. Je ne serais pas ermite, j’aime trop la vie, le dialogue, les échanges, mes amis, mes miens, ma terre d’Occitanie dans toutes ses frontières, je ne serais pas autre chose que moi avec ce subtil équilibre à atteindre pour concilier sa vie, ou plutôt ses vies, celles de ses passions, celles de ses amitiés, celles de la famille, celle du couple, chacune d’entre elle est une étoile accrochée au ciel de notre destin, chacune brille et montre la voie, aussitôt qu’on néglige une ou l’autre, la vie bascule et on passe à côté. Mérite-t-on de passer à côté ? NON !

Je ne sais pas demain, je ne sais plus hier, je sais aujourd’hui bien plus que je savais hier, le déclin est pour celui qui s’arrête, jusqu’au bout de la vie, la vie reste la plus belle des choses. Que la mienne s’arrête demain et je n’aurais pas de regret, il est des choix, il fut des choix, mais ces choix m’échoient, et l’étape du jour ne serait pas ce qu’elle est sans les faux plats d’hier, on s’aguerrit à l’ouvrage, on apprend aux leçons, on grandit, toujours. Libre et libéré, heureux et soulagé, le lest se détache, les sacs de sable se vident et l’air qui se réchauffe fait décoller la nacelle, loin du quotidien et des ses problèmes, de ses mentalités au ras des pâquerettes, l’azur se berce d’azur, l’air pur regonfle le moral et donne la pêche, étrange spirale qui fait prendre une ascension verticale, prendre de la hauteur sur les événements, rigoler de soi et des futilités dont nous-mêmes savions si bien être hier les acteurs, se sentir fort et encore plus fort de ne plus sombrer dans nos propres pièges, guérir les blessures, changer de combat, nourrir la vie au lieu de l’épuiser, fidèle à ses idées, rebelles au jeu puéril qui consiste à noyer de stress les autres, à faire la course pour se prouver qu’on est le meilleur, le plus rapide, le plus balaise, le plus con surtout. La mort est toujours au tournant, pas au virage, alors, prenons le virage sans trembler et remplissons nos vies de vies, d’amitiés, d’amour, de bonheurs, de joies, de positivités, acceptons les choses, intégrons les choses, ne laissons pas la place aux vilains crabes qui dévorent l’existence, notre existence…. Ce n’est pas un ruban qui guérira le monde, c’est le monde qui se guérira tout seul, à condition de le vouloir ! La force du destin est là, en nous, soyons-en digne.

Amen

J’ai tant fui le bonheur que le bonheur est parti. Tant mieux, il est d’ailleurs mieux ailleurs et nous ne sommes pas compatibles. La vie bien en face derrière des verres teintés, et si le regard est teint, et si le regard éteint vogue sur l’horizon déplumé des landes désolantes, ce n’est que répit de l’âme, repos du corps, pause dans la vie de l’homme. Après ces vies de transhumances, après ces bouts de vies déchirées en plus ou moins gros lambeaux, la mémoire classe et chasse les souvenirs, le corps se vide de ses sens sans perdre son sang, il n’est pas question d’abandon mais de reconstruction. Une étape de la vie où se mesurent le parcours, les amours, les choix, les stratégies et les envies, au double décimètre de ce qu’on appelle la maturité. Quelques vieux disques égrènent les notes, toutes ces croches qui accrochent des souvenirs, des lieux, des gens, des odeurs, fausse nostalgie, sans tristesse, juste l’émotion et la gorge qui se serre en pensant à ces êtres chers qui ont partagé bien des moments de joies et accompagnés des tristesses, des pages d’hier aux douces couleurs de miels dorées qui ont donné des pages actuelles d’amitiés bien réelles, de cette chaleur offerte à l’entrée d’un cimetière où mémé venait reposer quand d’autres miels devenus fiels depuis ont su briller par leur absence. Merci à toi. Avant-hier fut doux et fort, hier dur et pénible mais aujourd’hui brillant….. J’ai connu les échanges, puissants, complices, fort et sans malices, les lits de douleurs où l’on voit la mort durcir les traits pour qu’en d’horribles grimaces l’âme s’envole en de mauvais paradis. J’ai vu ces anges toute de blanc vêtues, qui en d’infinis sourires savent accompagner le patient, la famille ou l’ami venu croiser le regard d’impuissance du temps qui se mesure à coup de gouttes perfusantes. J’ai compris la valeur des choses, de la vie, j’ai compris que ma voie royale n’était qu’une impasse, je me suis même demandé si j’avais su m’accorder le droit à l’erreur. J’ai croisé bien des destins le temps d’un verre, d’un café, d’un repas, j’ai prolongé le débat en débat, parfois en ébat, un parcours initiatique à la recherche de moi, une envie d’exister dans un modèle de vie, un trop grand calcul pour ce qui n’est qu’une petite vie. J’ai connu la passion, j’ai connu la raison, j’ai connu l’amour, j’ai connu l’amitié, j’ai connu quelques facettes moins glorieuses de l’existence, les perfides trahisons, les coups de poignards, les silences qui tuent bien plus que des mots, les folies dont on ne rigole pas, les maladies qui ne se guérissent pas, j’ai connu les chagrins, les déclins, les remises à zéro qui n’en sont jamais, les cicatrices qui restent indélébiles, les douleurs qui se sont muées en peurs, j’ai connu les fous rires et l’abime des grands vides, j’ai marché sur des sentiers escarpés, j’ai poussé encore plus loin mes limites, j’ai disparu dans ma propre existence, dans une soif de vie tout comme le noyé remontant à la surface à soif et faim d’oxygène. Je suis sans attente, je vis, je prends, je goutte, je retiens mais pour retenir il faut que les deux mains se ferment l’un dans l’autre, pas uniquement que sa main se ferme sur des doigts qui glissent et disparaissent. Je ne suis pas jaloux des bonheurs des autres, ils me font plaisir pour eux, je ne suis pas envieux, je suis en vie, encore étonné par le vol d’un papillon à la cime des lavandes graciles qui ondulent au vent léger, je suis encore empli de sourire devant le combat inutile des enfants bâtissant des murs de sables pour arrêter les vagues, je reste ébloui par les associations de mots qui donnent de la couleur aux textes de mes troubadours préférés, Bénabar, Renan Luce, Grand Corps Malade, Rose, et bien avant eux, Brel, Brassens, Ferré, Renaud ou encore Cabrel, je goute à mon Occitanie dans toute son étendue, entre Italie, Espagne et océan, je traverse mes paysages dans la magie que le regard veut bien y trouver, un arbre solitaire sur un grand champ de blé, un nuage à la forme étrange et familière, je photographie le monde de mes yeux bien plus que de mon appareil, je poursuis mon existence et si demain vient l’heure du bilan, même s’il paraitra trop vide sur le plan de la génétique, je sais surtout que j’aurais vécu, que mes chois resterons mes choix, que les regrets n’ont jamais servi à rien d’autre que regretter, que toute cette foule de personnages qui ont accompagné mes pas resteront pour la plupart au fond de moi, même ceux qui ont apporté de l’acidité, car si le blanc n’existe, ce n’est que pour mieux contrer le noir, si la douceur existe c’est pour calmer la cuisante blessure, si le miel adoucit c’est pour contrer l’amertume, et si la vie est pleine de contradictions, ce n’est que parce que l’expression nait de l’opposition des choses, de là nait la discussion, le débat, sans cela, à même idée, on ne sait dire qu’amen à tout. Et si je vis, ce n’est pas pour dire amen…..

Parce que

Parce qu’au bout de la vie il n’y a rien,

Parce qu’au bout de rien il y a rien,

Parce que croire qu’après il est encore temps

Nous avons quitté le monde des enfants


Parce que le ciel parait toujours plus bleu ailleurs

Parce que la course folle dure des heures

Parce que nous cherchons tous notre bonheur

Nous avons peuplé notre monde de peurs


Parce qu’il fait beau

Parce qu’il fait chaud

Parce qu’il est tôt

Nous sommes faux


Parce qu’écrire reste une liberté

Parce qu’haïr est plus facile qu’aimer

Parce que l’oubli est si facile à œuvrer

Nous avons plongé


Parce que je saigne

Parce que j’ai peur

Parce que je vis

Je suis un être vivant


Parce que j’écris,

Parce que je lis,

Parce que je m’instruis

Je poursuis ma vie


Parce que croire est accessible

Parce que voir est perfectible

Parce que fuir est impossible

Nous sommes humbles


Parce qu’aimer nous coute

Parce qu’on ose nos doutes

Parce que nos dos se voutent

Nous sommes fragiles


Mais parce que nous sommes nous même nos propres fragilités, faisons-en donc notre force, osons nous redresser, voir le monde, affronter nos peurs, grandir de nos erreurs, risquer d’aimer, soyons humains, humbles, fiers, droits, vivants !

Les chronophages

Plus nos vies sont abouties, plus nous progressons dans nos organisations personnelles, et moins nous avons le temps, vous savez, cette denrée devenue rare par simple abandon de l’homme sur le cours du temps. Nous traversons tous différentes phases où la valeur temps prends des aspects si différents, des durées si différentes, comme si nous avions perdu toute chance de nous faire un ami du temps, le voilà notre ennemi le plus intime. Que nous sommes dans une période de spleen, d’ennui, de vague à l’âme, et le voici à musarder sur l’horloge de la vie, comme si chacun de ces instants déjà assez pénibles se devait de durer encore plus. Que nous vivons le plus intense des bonheurs et le voilà à jouer les fusées et s’envoler dans un clin d’œil. Le temps est capricieux, mais au fond, le temps ne nous rend-t-il pas la monnaie de notre pièce ? Qui sommes-nous donc pour espérer que le temps nous laisse le temps ? Se donne-t-on le temps de prendre le temps ? Nous sommes seuls responsables de nos courses folles, de nos échappées pas toujours belles, de cette fuite perpétuelle à la recherche de je ne sais quoi, si tant est qu’il est là une recherche de quelque chose plutôt qu’une fuite éperdue. Fuir est devenu synonyme de vie, on fuit sa vie, on fuit la foule, le monde, les gens qu’on déteste tout comme ceux qu’on aime, on croit avoir le temps, pas la peine de se presser aujourd’hui, on verra bien demain, sans mesurer réellement que demain n’est pas écrit, et ne sera peut-être jamais écrit. La plume est trempée aujourd’hui dans l’encre violette mais déjà cette encre sèche de ne pouvoir s’ancrer dans des lignes de mots qui comptent bien des choses simplement parce que le temps est présent, parce que le temps présent écrit l’histoire actuelle et celle d’hier, tout simplement parce que tout à l’heure la plume sera couverte de cette poudre sèche qui fut autrefois encre, liquide, ruban des mots et d’émotion, simplement parce qu’on a laisser sécher l’expression potentielle pour se nourrir des regrets asséchées de pensées disparues, de penser aux disparus. Si j’avais su….. Combien de temps encore se posera-t-on cette inutile question ?

On se ferme et s’enferme dans nos propres vies. Qu’on soit solitaire ou en couple, qu’on soit en famille ou en tribu, tout est prétexte à l’enfermement, dans ce cocon étanche qu’on trouve confortable et qui enferme bien étanchement à l’extérieur les bons amis autrefois indispensables, les fous rires d’hier, les discussions interminables sous les poussières d’étoiles que des perles d’alcool venaient aider à faire danser, les partages si grands qu’on se les jure éternels et inamovibles. Le cocon devient bouclier au temps d’avant, et le feu se consume à l’intérieur, dévorant peu à peu ce qui aujourd’hui construit la passion, brûle sur un bucher bâtit de nos propres mains la foi en l’autre, tandis que ce temps d’ignorance devient le cancer de l’amitié. Chaque minute refermée devient un crabe qui ronge patiemment, par des morsures lancinantes et de plus en plus profondes ces liens fragiles lentement tissés, éprouvés, et pourtant prêt à se déchirer. On a toujours le temps, on sait prendre le temps pour tant de chose, on sait accorder une dernière visite, un dernier signe d’amitié à feu l’ami, encore du feu, encore de l’amitié qui s’en va, encore du temps qui ne fut pas accordé, pas pris, pas donné hier et qu’on pleure aujourd’hui. Il n’est pas de recherches médicales ou scientifiques pour guérir où stopper la maladie, il n’est que la conscience que nous ne sommes pas une vie, mais plusieurs vies, et que tout comme nous sommes capable de ranger dans chaque poche de notre imperméable, le mouchoir, le portable, les clés, le caillou magique que l’enfant nous a offert avec un sourire à faire pâlir le plus éclatant des soleils, nous devons apprendre à ranger nos vies, à savoir profiter de nos amis, de nos familles, de nos amours, de chaque êtres uniques à nos vies, sans peur de ne savoir gérer nos poches, nos émois, nos lambeaux de vies. Tant qu’il y a de la vie, il y a des douleurs, accepter de les partager parce qu’on y prend de la consolation est bien, mais savoir que les êtres ne sont pas que des buvards est encore mieux. On a tous autour de soi des chagrins, des êtres qui sont encore et d’autres qui ne sont plus, des personnes adorable que le crabe dévore, des larmes de rire et des larmes de peurs, des lames du temps qui découpent en tranches fines le passé qu’on fuit sans que cela enrichisse vraiment notre présent. Le futur ne sera jamais que ce qu’on en fait, alors, soyons conscient de notre pouvoir sur lui pour se donner le temps d’avoir le temps, combattons les chronophages et libérons les instants volés pour illuminer nos vies, s’enrichir de ces bonheurs qui sont là, si près, si oubliés…..

Le père Noël est mort....

Le père Noël est mort…. Hélas, point de fable, celui-là, je l’ai bien connu, depuis mes premières couches, il gravitait dans notre petit monde…. Noël, comme prénom, simplement parce qu’il était né un jour de Noël, dans cette logique implacable qui habite le monde rural. Imaginez un peu la face du clergé si Jésus se fut appelé Noël, mais non, il n’était pas de cette ruralité qui bâtit sa logique à coup de labours, il était en voyage, sans parler de gens du voyage, l’actualité se mélange déjà assez les pinceaux pour dépeindre à qui de droit, manouches, gitans, bohémiens ou autres roms….. Notre terre est une terre ventée, sise dans ces collines que mordore le soleil couchant, dont les villages s’étaient parés de moulins, que voulez-vous, en ce temps là, les éoliennes n’étaient pas nées, et pour faire de la farine il fallait écraser le blé à la force d’éole….. Ce pays dont je n’ai vraiment compris le sens qu’une fois adulte, c’est une somme de village, de bourg, de fermes parfois isolée qui se mettaient à briller le soir de la Saint Jean, lorsque chacune allumait son brasier pour vaincre la nuit recommençant à dévorer les jours. Ce cher Lauragais, pays Toulousain, berceau familial, de métairies en métairies, mes grand parents ont travaillé, usé des vies sans amasser assez pour s’y installer, happés par la modernité de la ville et le pratique de ses HLM. Mais cette famille unissait en fait deux branches qu’on aurait pu qualifier de famille nombreuse, et, par la magie des mathématiques et de l’hérédité, les nombres ont succédé aux nombres, il n’est point une ville qui n’eut son cousin, oncle, tante ou autre parenté. Comme dans toute famille trop nombreuse, il est des liens plus forts que d’autres, Noël et les siens furent de ceux-là. Toujours jovial, malgré la rudesse d’un travail terrien, toujours généreux malgré les porte-monnaie trop creux, c’était de ces moments magiques à vivre et à partager, où la langue d’oc s’appelait plus patois qu’occitan, où la mémoire des générations accumulées tentait de venir remplir mes pauvres neurones trop amusées pour comprendre. Ainsi passa la vie, avec ses maladies, avec un diabète héréditaire, avec acharnement plus que résignation, dans un combat qui donne la foi, qui donna les foies à la mort, assez pour qu’elle vienne sournoise ravir le guerrier, attrister les siens, nous plonger un soir d’août dans une mélancolie qu’il n’eut pas aimé. Combien de fois m’eut-il raconté ses noces d’antan qui se révélaient des banquets pour nourrir toutes ces familles éparpillées venues rendre hommage au défunt ? Combien de fois a-t-il évoqué qu’il en souhaitait de même pour le jour où son tour viendrait, ce qui faisait hurler ma mère dans ces peurs ancestrales qui génèrent les plus grandes superstitions. Je ne sais si la chouette à hululer trois fois vers le nord, si les pies ont jacassé de sonores oraisons, ce que je sais, c’est que je perds là un membre ô combien étincelant de notre tribu, et que je lui souhaite de continuer longtemps à rire et à éclairer nos vies, nos pensées, nos tristesses.

Adieu père Noël, je ne sais pas ce qu’il y a de l’autre côté, du moins, je l’espère conforme aux visions qui me furent offertes, embrasse bien les tiens et donc les miens qui y sont déjà, veillent sur les tiens et donc les miens qui restent ici prostrés dans la tristesse et les larmes d’un ciel qui pleure aussi, à travers toi, je pense aussi à tes voisins de cimetière, mes grands-parents, embrasse-les pour moi, et s’il existe cet endroit rêvé, peu m’importe qu’on le nomme paradis ou ciel ou autre, j’entends d’ici résonner cette langue belle et chère à mon cœur, j’entends éclater ton rire à déchirer les nuages et à nous fendre l’âme jusqu’au cœur.

A Noël qui s’en va, aux siens qui restent bien seul, avec tout mon amour……

Il n’est pas de vague à l’âme lorsque on cueille l’âme des vagues

A voir le temps, on en oublierait presque que nous sommes au mois d’août ! après un dernier jour de juillet en canicule, voici la grisaille comme pour dire attention, voici venu le temps de la rentrée, mais que nenni, bien au contraire, soufflons de ce temps plus frais, ne visons pas les accus il faut encore tenir avant les congés ! Les juilletistes sont revenus, encore quelques jours à profiter de nos retrouvailles avant de s’en aller gouter aux joies du farniente ou du sport, c’est selon, l’important est dans le changement de rythme, et surtout, de se retrouver soi. On a beau se dire qu’on va se bichonner, prendre du temps à soi, rien ne vaut la coupure d’avec le quotidien pour se remettre en question, se donner l’occasion d’aller au-delà de soi, de repousser ses limites, pour renforcer ce dont on manque toujours de trop : la confiance en soi. Qu’on soit en couple ou célibataire, qu’on soit parent ou non, se retrouver dans d’autres décors, d’autres rythmes ne peut qu’enrichir notre capital bien être. Déjà, ne plus composer avec la montre, ne plus entendre les heures égrenées par le vieux carillon, ou bien les sempiternelles informations, horoscopes, bref, tout ce qui durant le trajet maison-boulot nous donne les tops de la matinée, puis ce sont les pauses, les réunions, qui prennent le relais, puis le repas, et rebelote dans l’autre sens. Il y a les vies scolaires, il y a les vies agraires, il y a les devoirs quotidiens, la logistique, les repas, les émissions télé, et tant de poussière du temps qui viennent encrassées nos vies. Mais Stop ! Pause vacances ! Arrêt sur image du temps, prendre le temps devient la chose la plus importante. Lire, peindre, écrire, dessiner, glander, bronzer, discuter, voir, revoir tout son petit monde, se délecter d’avoir le temps de parler jusqu’à l’aube naissante, prendre le temps d’expérimenter de nouvelles cuissons, de nouveaux plats, de ne plus se prendre le chou de peur de rater telle ou telle série, et puis, au bout du compte, mesurer combien rien ne manque, si ce n’est que l’essentiel, ces personnes qui brillent à nos cœurs, même si parfois on ne se donne pas le temps de mesurer combien ces soleils-là sont les plus importants au monde….

Encore quelques jours avant de retrouver les cachettes maintes fois explorées mais ô combien secrètes, protectrices, nécessaires au repos de l’âme. Et même si les couleurs sont reconnues parmi tant d’autres, chaque instant qui passe apporte sa touche de magie, chaque moment loin d’ici me rapproche encore plus d’ici, il n’est pas de vague à l’âme lorsque on cueille l’âme des vagues. J’ai passé bien du temps dans cet endroit, j’ai passé bien du temps ailleurs. Pourquoi suis-je attiré ? Quelle est donc ce magnétisme qui s’en vient attiser la flamme d’un cœur et d’un corps pour qu’une trop longue séparation donne soudain le vertige ? J’ai grandi ici, et là. J’ai partagé le monde, sans qu’il n’y ait du bon et du mauvais. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc, il y a tant de jours avec qu’on comprend un jour sans. Le repos de l’âme est comme le sommeil qui repose le corps, alternance de cycle de récupération, de sommeil profond, de vrais bonheurs et des périodes d’agitation, d’éveil, de réveil, d’angoisse ou de résignation. Il n’y a rien d’anormal, juste des cycles naturels, qui font que chaque instant devient unique, ce qui brille, brille encore plus sur le sombre que sur un fond trop clair, ce qui intensifie le bonheur c’est de naitre au lendemain de douleur, ce qui contraste le plus, renforce l’éclat. Aucun jour n’est pareil, aucune lumière n’est de même clarté, nos yeux s’ennuieraient de trop d’homogénéité, nos êtres seraient bien démunis dans des vies trop lisses. Plongeons, descendons dans nos abimes, fouillons notre corps jusqu’au bas des talons, puis, prenons l’impulsion tout au fond du tréfonds, d’un seul coup remontons à la surface, en prenant le temps d’intégré le parcours de la remontée, où étions-nous, qu’avons-nous parcouru comme chemin pour qu’enfin nos poumons brûlent de cet oxygène de vie, combien cette brulure est bonne, bénéfique, combien elle réchauffe le cœur, et qu’importe si on la partage ou pas, qu’importe le parcours, il ne faut jamais avoir mal d’être descendu bien bas, bien au contraire, c’est du fond de la vallée que se contemple le mieux les sommets, c’est du haut des sommets, que se dessinent le mieux les vallées, qu’on mesure le mieux les crêtes, toutes ces rides des paysages qui donnent le relief au décor, tout comme nos propres rides renforcent nos traits et anoblissent le portrait de parcours bien mesurés.

Allez, moment de délice, abandon de soi à son propre corps, profitons de la pause quel que soit le temps pour redonner l’élan qui semble manquer à nos vies. Parcours à faire, et à refaire, a chaque fois, le chemin est différent, alors, en avant !