Retour à la réalité

Angoisse de la page blanche ?
Non point, grâce à notre technologie maîtrisée (bon, ok, merci les virus, spams et autres joyeusetés qui n'existent que pour nous rappeler qu’il n’en est rien !), je disais donc, grâce à notre technologie, l’angoisse de la page blanche est désormais remplacée par l’angoisse de l’écran blanc. Mais bon. J’avoue ne pas angoisser tant ma tête fourmille d’idées de sujets en tout genre. De quoi pourrai-je donc parler ? De cette belle humanité, de ma joie à redécouvrir le monde, de mon plongeon dans la vie trépidante des célibataires à la dérive virtuelle ?
Et oui, me voilà donc célibataire ! Bon, mon état fiscal l’affichait depuis longtemps, que voulez-vous, il est des formulaires ou les cases à cocher date d’un temps ancien et désormais révolu… Mon état, euh, comment dire, marital ? Oui, c’est un terme aussi... pas vraiment stabilisé, en résumé, mais dans quel état j’erre ? Oui, je sais, facile, mais bon, je ne voulais pas la laisser passer celle-là…

Bref, rendu au célibat des plus total, nous voici donc, réunis, mon ordinateur et moi à écumer les réseaux de notre virtualité partagée. Sans angoisse, armés de bons conseils, donnés bien sur par des gens pas forcement seul mais qui connaissent mieux que personne ce qu’on peut ressentir dans ces moments là, me voilà donc connecté, inscrit, étiqueté, profilé, sur un site sympa, proposant des sorties en tout genre, culturelle, sportive ou autres, moyen au combien naturel de regrouper les brebis égarées de notre réalité. Et bien oui, ce site là, est là pour faire le lien entre nos virtualités solitaires et la réalité de groupe… Génial.
Une partie messagerie pour faire connaissance, et surtout des choix d’activités et de soirée… Sympa.
Après une phase découverte, virtuelle, des messages échangés, me voici donc dans la phase, sorties, découverte et surtout : ouverture des yeux ! Et bien oui, je ne suis pas un cas isolé ! Nous sommes des milliers à errer, certes pas tous dans le même but, certes pas tous avec le même statut, mais bel et bien là, à chercher, bien plus que l’âme sœur ou la fin d’un célibat, à chercher disais-je, la réalité… Bouger enfin de chez soi, voir du monde, faire des choses que nous n’aurions pas fait seul de peur d’un ridicule qui pourtant ne tue plus personne depuis des siècles déjà, (enfin, c’est ce qu’on dit…), découvrir des activités que nous ne soupçonnions même pas, rencontrer du monde, saluer des gens, des voisins, avec qui la conversation ne se serait pas faite…

Me voici donc, après une phase sombre et solitaire, à m’abreuver de rencontre, au sens premier du terme, à discuter, voir, bouger, quitter mon écran, ma chaise, respirer l’air extérieur, découvrir de nouveaux ailleurs, partager, échanger, connaître, être tout simplement…
Et ça, je vous avoue, ça fait un bien fou. Vaincre une timidité, se lancer, oser, pas toujours facile, mais tellement plus enrichissant qu’en toute virtualité. Il est plus impressionnant d'aller dans une soirée de 300 personnes que d'être des milliers connectés en même temps... Certes le dialogue est moins fluide parfois, moins hardi aussi... Mais bon, pas besoin de caméra pour voir un sourire, une expression, pas besoins de haut-parleurs nasillards pour entendre la voix.

La débauche de moyens technologiques ne remplacera jamais l’instant vrai, le moment direct, ou deux êtres se connectent ou pas, le temps d’une conversation, le temps de plaire, le temps de s’apprécier. Connexions cérébrales contre Internet ? Pour moi le combat est gagné d’avance. J’aime le virtuel lorsqu’il nous fait connaître et surtout lorsqu’il ne s’éternise pas, laissant sa place au réel, bien plus parlant, bien plus criant de sensibilité et de sentiments vrais.

Feeling ? Intuition ? Instinct ? Laissons parler nos corps, laissons agir notre 6e sens.

Premier constat. Première impression. Après, nous verrons bien…

Il fait si beau aujourd'hui !

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