Week-end de bricoles...

Week-end bricolage à profiter de ces belles journées radieuses. Priorité sur la Méhari, derniers travaux et réglages avant de prendre la route pour Thouars et Amboise. Quelques menus travaux certes, mais ce sont toujours ceux-là qui prennent le plus de temps, et puis, la date avançant à grand pas, la pression monte, et les petits trucs à faire, à réparer, à corriger abondent. Opération couture sur les bâches, merci papa ! Ancien représentant de la machine à coudre, ancien cordonnier, ses compétences ont été mises à l’épreuve des matériaux épais et récalcitrant aux simples aiguilles ménagères. Sans parler de son sens aigu de la bricole, de la recherche de solution la plus simple et la plus efficace. De toute ma vie, je n’ai vu qu’un homme multi métiers, sachant bricoler le bois comme le fer, la terre comme le verre, la plomberie comme le ciment. Seul bémol, l’électricité où parfois ses notions furent explosives pour nos fusibles domestiques. Toujours à la recherche d’une solution, toujours prêt à bricoler, inventer, se lancer dans l’aventure sans plan bien établi à l’avance. Toujours prêt aussi à rendre service, à se donner corps et âme dans le moindre projet familial, dans une grande discrétion. Un rôle important dans ma vie, en plus de celui de père, un homme que j’admire et que j’aime dans toute la pudeur qui nous sied à nous les hommes et qui nous empêche de dire nos sentiments par la faute de je ne sais quelle peur.

Retour à la Méhari… Amélioration du confort par l’installation d’une prise 12V pour alimenter le GPS, histoire d’être prévenu des radars… Non, je plaisante, ce merveilleux boîtier est devenu une technologie quasi obligatoire pour prendre la route. Bricolage électrique donc, réflexion sur le meilleur endroit pour placer la prise, découpe du plastique non sans pincement au cœur, câblage, et puis, enhardi par l’exercice, déplacement du voltmètre pour l’incorporer dans la planche de bord. De quoi se remettre dans le bain de mes chères études technologiques et électriques ! Ensuite, histoire de sécuriser un peu les choses, installation d’un coffre fort à bord. Enfin, une belle malle cantine au rouge éclatant, vissée sur la caisse pour abriter bien des trésors. Quelques autres ajustements, pour limiter la balade de l’extincteur par exemple, changement de filtre à air et essence, fixation des tuyaux d’aérateur, bref de la bricole qui occupe bien et font s’achever les journées bien après le coucher du soleil. 2 jours à bosser ainsi, retourner dans les murs à presque 22H, un rythme de vie que j’aime et qui ne me dérange pas, l’essentiel de la journée est fait, place à la douche et au repas.

Deux jours intenses, du travail accompli, et, la date du départ approchant, l’impression d’avoir encore tant de choses à faire… Semaine courte et intense. Travail, randonnée, route. Début de semaine laborieux, le boulot dans toute son incertitude, ses conflits sociaux dans une entreprise qui n’a pas encore compris que ses difficultés se résument à une guerre intestine entre partenaires, conflit politique influant le domaine industriel et économique… Voilà qui ravive les tensions des deux côtés du Rhin, assombrissent l’horizon, affecte le moral des salariés. Rajouté au contexte économique actuel, l’humeur maussade est de mise.

Randonnée jeudi, pas question de se défiler en ce 1er mai, la saison reprend ses droits, la marche son rythme, et nous irons donc gravir les falaises entourant Minerve à moins que la météo capricieuse nous conduise vers d’autres contrées, peut-être bien littorales…

Route. Quelle route ! Quelle route ? Et bien, ça sera la nationale 20, dans son ancien tracé, non autoroutier car au train de mes modestes chevaux, le long ruban rapide n’est pas de mise. Vendredi cap au Nord, le vrai, ce Nord inconnu situé bien au-delà de Montauban, ces contrées lointaines dont on ne sait rien, sait-on seulement si on revient ? Bon, j’exagère un peu, j’ai déjà eu l’occasion de m’aventurer par delà ces distances familières. La route donc, périple bitumeux à bord de mon frêle vaisseau de plastique, enfin, soyons plus correct, disons en ABS, non, rien à voir avec un système anti blocage de roue, mais plutôt avec cette noble matière, l’acrylonitrile butadiène styrène, qui révolutionna le monde du shampoing avant celui de l’automobile. Sentir la douce odeur de l’abs chauffé par la motorisation trépidante, rouler aux quatre vents en préférant le vent arrière, profiter de la moindre odeur du chemin, écouter le chant mélodieux du bicylindre poussant ses aigus jusqu’aux tréfonds de vos tympans, c’est aussi ça la Méhari. Voyage au long cours, voyage pressé, car il me tarde d’aller ensemble fêter les 40 ans de la Méhari au cœur des châteaux de la Loire.

Il fait beau !

La pluie tant attendue est tombée, jusqu’à écoeurement, et nous voilà à rêver de ces beaux jours, oubliant là égoïstement que nos réserves d’eau sont faibles. J’ai eu la surprise de voir en montagne il n’y a pas si longtemps des sources à sec. La planète va mal, le discours n’est pas nouveau, certes, mais chaque jour un peu plus les exemples s’ajoutent. De belles journées d’averses fortes et continues ne doivent pas nous faire oublier cela. Bien sûr qu’il est plus plaisant de profiter de belles journées ensoleillées, de recharger nos accus, notre moral à coup de vitamine D solaire, mais notre terre reste notre terre, et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue non plus que le printemps dans notre région, reste une saison humide. La tendance pour 2008 semble partir vers du chaud, du sec, du très sec, un vrai été donc, mais la sécheresse devrait encore sévir, secouant un peu plus notre caillou, faisant disparaître des espèces botaniques au profit d’autres plus habituées à l’aridité. Que faire ? A part réguler nos dépenses, fonctionner avec intelligence, arroser la nuit et pas en plaine journée, cesser de cultiver du maïs gourmand d’eau dans notre région plutôt asséchée, bref, revenir à des principes simples qualifiés de bon sens paysan, principes que nous aïeux exerçaient en toute simplicité puisqu’ils ne disposaient pas de moyens technologiques et financiers. Sans grosses pompes, sans canons à eau, point de pompage, point d’assèchement de rivière. De plus, ils savaient aussi prendre conscience de la terre ou ils vivaient, entretenir les cours d’eau comme les fossés… Epoque révolue ? Oui, hélas, mais époque à laquelle nous reviendrons par force, lorsque nous aurons atteint la limite de nos moyens, mettant là en évidence la grandeur de notre incompétence à être terrien.

Point de discours moralisateur dans mes propos, juste une réflexion, une analyse des propos entendus ici ou là, un ras le bol d’un fonctionnement à court terme sans réelles préventions ou recherches de solutions vraiment efficaces et n’engage que ma personne… Je n’ai pas envie non plus de vision pessimiste, et j’aime à penser que si l’homme n’est pas capable de comprendre de cesser ces sombres stupidités, la terre elle-même gérera cela, en se débarrassant de ces êtres parasites devenus trop urticant. Et puis, la terre évolue, tourne autour du soleil certes, mais aussi s’incline sur son axe, entraînant des périodes d’ensoleillement différentes pour des régions différentes. J’aime à croire que nous sommes au sommet d’une irrégularité et que le fonctionnement céleste va bientôt inverser la tendance, qu’après la saison sèche, la saison humide va venir, mais je préférais cesser de voir des lances à eau tentant vainement d’irriguer le maïs lorsque le mercure grimpe jusqu’à quarante degrés sur les plaines de mon midi toulousain. A quoi sert d’interdire l’arrosage pour les particuliers quand tant de mètres cubes partent en évaporation inutile… Ce n’est pas un rejet du monde agricole, mais il est temps d’harmoniser les cultures avec les régions, de tenir compte des besoins vitaux des plantes avant de les installer. Un oranger sur la banquise ? Incongru dites-vous ? Bien sûr ! Tout autant que gaspiller notre eau, source de vie, à maintenir en vie des plantes assoiffées de n’être pas sous le bon climat.

Allez, zou ! Pas de vision grise, le ciel est presque bleu, il fait bon, les oiseaux chantent, les grenouilles commencent à grenouiller sur les bords du bassin, le printemps est là, la bonne humeur aussi et c’est bien là l’essentiel, non ? Encore quelques bricoles à faire sur la Méhari avant le grand périple migrateur. Cette force inconnue qui pousse quelques milliers de Méhari à se regrouper sur une île au milieu de la Loire du côté d’Amboise… Quelques milliers ? Oui, j’exagère ! Quelques centaines, c’est déjà bien. Que voulez-vous, là aussi il y a passionnés et spéculateurs, passionnés et utilisateurs… Les passionnés voyagent pour le plaisir, les autres oublient parfois que même les objets ont une âme et savent donner du plaisir. Pourtant, le plaisir, dans la vie, c’est ce qu’il y a de mieux, non ?

La course...

Que le temps passe vite ! Trop longtemps déjà que je n’ai écrit ici, quelques lignes, quelques mots, par manque de temps mais pas d’envie, par la faute de ce temps qui nous bouffe et nous pousse à accélérer la course toujours un peu plus, par la faute de cette vie hystérique et prenante, faisant défiler les jours et les nuits à vitesse grand V. Stop, pause, au moins cinq minutes, pour tracer ici quelques lignes, quelques phrases, traduire mon état de vivance, état de latence, état réel dans ce monde parfois bien irréel. Des courses folles, du temps passé à galoper, essayer d’être, essayer de survivre… Changement de rythme, changement de repères, changements tout court…

Qu’il est bon de rentrer chez soi retrouver son monde, même si le masque harassant de la journée tendue a déformé les traits souriants d’un visage exténué par la route, par les affolements permanents du monde professionnel. Qu’il est bon de rentrer chez soi, se changer et repartir bosser un peu sur ces belles occupations, bricolages et autres devoirs de maison… Et bien non ! J’avoue n’avoir rien fait, ou si peu. Pourtant, le chrono s’affole, les dates butées approchent et il va falloir mettre un grand coup pour terminer la Méhari avant de prendre la route des bords de la Loire… Des projets, des discussions, des murs qui bougent, au moins sur le papier, des croquis qui sortent du papier vierge, des idées, des rêves, des morceaux d’imagination, des transformations à venir, à démolir, à rebâtir, prendre de l’espace ici pour le poser là, changer ceci pour cela, jouer au grand architecte, transformer l’habitat anodin d’un catalogue constructeur pour enfin se l’approprier et enfin être chez soi… Facile à envisager, à dessiner… Rester à en mesurer l’ampleur, faire les choix techniques, bouger, décaper, détapisser, repeindre, enduire, s’approprier ce nouvel intérieur, transformer l’âme de la maison pour en faire une maison avec âme, mon âme, ma maison, foyer du foyer, nouvelles idées, nouvelle cheminée, nouvelle âtre pour une nouvelle âme….

Le printemps est là, pluvieux et rieur, à souhait ! Les plantes s’éveillent, se révèlent, s’épanouissent en silence et c’est un drôle de jeu que d’aller le soir observer la nouvelle feuille, la nouvelle fleur, la pousse tendre encore fragile, l’éclosion d’un bourgeon de vie sur ces pauvres rosiers asséchés et sans vie… L’herbe verte et tendre grandit, il va falloir reprendre le rythme des tontes. Le jardin est en retard, faute de jardinier disponible, le bassin à l’eau enfin claire retrouve de la profondeur et permet désormais de suivre le ballet aquatique des poissons brillants. La vie jaillit de partout et de partout jaillit la vie ! Ici les tulipes perdent leurs pétales signe de la fin pour elles, là, le muguet agite ses clochettes, largement en avance sur le calendrier, tandis que les roses gonflent leurs boutons bientôt colorés et éclatants. Et oui, même la nature poursuit sa course, essaie de lutter contre les frimas, poursuit le cycle de la renaissance, allongent sans bruit les jours et les tiges, affûtant là les derniers repères de ce jardin familier qui change toujours et se montre à chaque fois dans une symphonie de couleurs, de senteurs, toujours changeantes, toujours à la fois familières et presque inconnues, exercices de mémoire par excellence, se remémorer comment était telle ou telle fleur l’an passé, essayer de comparer présent et passé, voir dans aujourd’hui la fleur et l’arbre de demain…


Bon, allez, le ciel est gris et pleure à grosses larmes sur nos terres gorgées d’eau depuis hier… Bouh ! et boue ! Mais bon, voilà bien l’éclaircie qui me laissera faire le tour de propriétaire de mon lopin de terre, de mes quelques rosiers et autres plantes, belles plantes, fleuries ou non, herbe grasse et vases vides, poissons étincelants, et puis, cueillons au bûcher quelques bouts de bois pour la flambée régénératrice, celles qui réchauffera mon cœur vide et froid, ce soir, dans cette maison vide…

Amitiés trahies

La vie chaque jour nous apprend ses leçons, ses tours pendables, ses bonheurs et ses trahisons. Les amis d’un jour sont les traites du lendemain. Vision négative ? Certes, et il faut l’espérer tant l’amitié est une denrée rare et précieuse, pourtant, la vie nous montre parfois ces travers-là. On aime des personnes, on aime à les retrouver, à partager avec elles des moments de convivialité, de partage, d’échange, on se construit ensemble, on grandit ensemble, on vieillit ensemble, nouant, tissant des liens indéfectibles, et puis un jour, le réveil se fait brutal, la trahison est là, visage perfide révélant la vraie nature des personnes ou alors le faux pas, mais ce faux pas n’est que grain de sable dans la mécanique bien huilée des liens amicaux.

Que faire ? Souffrir, oui, souffrir, accuser le coup essayer de comprendre qu’elle est l’erreur que l’on a commit puisque la première personne qu’on incrimine c’est soi-même, comme si on était coupable de la faute des autres. Serait-ce là les restes de notre éducation, de nos traditions judéo-chrétienne qui font que, tel le sauveur, nous devons encaisser et acquitter tous les péchés du monde dans un espoir de salut éternel ? Encore une fois les carcans de notre éducation place nt devant nos yeux des œillères trompeuses. A quoi bon se sentir fautif des erreurs des autres, des trahisons subies ?

La puissance du ressenti vient aussi de la puissance et de l’importance que l’on donne aux choses. A trop prendre les choses à cœur, on devient électrique, prêt à bondir devant chaque réaction prise comme une agression, qui plus est quand on s’aperçoit que la vie des autres nous échappent pour s’en aller côtoyer d’autres vies, quitte pour cela à piétiner les plates bandes de notre propre jardin, ce bel Eden autrefois partagé avec les amis. A vivre trop fort les choses, à aimer les partager avec son cercle proche, on réagit très mal lorsque les autres se l’approprient sans vous en avoir demandé la permission, sans même vous avoir solliciter à revivre ensemble ces moments de partages dont vous êtes le géniteur.

Comment réagir ? Ignorer et renouer les liens desserrés comme si de rien n’était ? Hum, pas simple, car cela nécessite un caractère en or, une position de martyre, et à trop faire cela on finit par disparaître dans l’autre. Discuter de cela calmement ? Là aussi, cela demande une force de caractère, un mental à tout épreuve et surtout, comme pour tout dialogue, il faut être deux. Sans l’autre point de discussion, sans esprit ouvert, point de discussion positive et constructive. Disparaître pour oublier ? La solution de facilité qui ne permet pas de grandir soi, même si elle parait la plus apaisante, car fuir, éviter l’affrontement, c’est aussi refuser le pardon, la discussion, refuser de permettre l’explication, se mettre en position de refuser tout écart de parcours, dévoiler à la rigidité de sa vie, une rigidité cassante, qui n’aide pas à la progression, à la construction de soi. Je ne dis pas qu’il faut tout encaisser et tout pardonner avec le sourire, non, mais il faut savoir tout de même accepter les travers des hommes et admettre que la vision idyllique que nous avions d’un ami n’est que le reflet de notre imagination et non pas la réalité qui finit toujours par transparaître.

De ma vie, j’ai connu cette vision idéalisée et trompeuse des choses, j’ai pris des attitudes rigides, jouant le personnage qui n’a jamais tord qui fuit et qui s’emmure dans son mutisme rassurant pour soi, mais finalement étouffant car il bloque la construction du personnage que nous sommes. Par la gestion d’équipe, j’ai découvert qu’un groupe d’individu n’est qu’une somme d’individus différents, une multiplication de problèmes, une division permanente dans l’équipe, une soustraction de bonne volonté en continue. Drôle d’algèbre qu’il convient de réussir à mettre en équation pour arriver à en sortir le dénominateur commun, et ou la propre inconnue du système n’est autre que soi-même. Le management consiste à stabiliser en permanence ce système instable, jouant sur certaines valeurs, canalisant ou isolant d’autres variables, traquer l’instabilité, la troquer contre une valeur commune qu’il faut alors changer en motivation pour élever l’ensemble à la puissance supérieure. Pour cela, il faut savoir écouter sans réagir, laisser parler, mettre en confiance l’autre, l’amener sur son propre terrain, le laisser dévoiler son argumentaire, sans paraître affecté, prenant le masque du sourire car cela déstabilise bien plus que la colère explosive qui démontre simplement la faiblesse. A chacun son temps de parole. Lorsque le sac sera vidé, il suffit de prendre point par point l’argumentaire et de le démonter, calmement, sans hausser le ton, au contraire même, parler d’une voix douce et apaisante, jouer sur les silences qui, bien placés, deviennent plus percutants que les mots. Ces temps d’arrêts laissent en attente le cerveau de l’autre, le mette mal à l’aise par la maîtrise qu’il induit de votre discours.

Oui, je sais, c’est facile à dire, mais essayez à l’occasion, et vous verrez le résultat. Oh ! Ça ne vient pas du premier coup, ça se travaille, mais cette technique bien maîtrisée donne de bon résultat, l’assurance de soi et surtout , vous valorise aux yeux de votre adversaire, ce qui permet de retourner la situation à votre avantage. J’avoue m’amuser à cela dans mon équipe, comme dans bien des situations, ce soir encore, en réunion randonnée, ou j’ai pu retourné une situation à mon avantage, en dépit de la trahison d’amis proches, se croyant obligés d’aller marcher à ma place pour finaliser un parcours sur lequel je travaille depuis quelques temps. Ce n’est pas d’aller marcher qui est regrettable, les sentiers sont à tout le monde, non, c’est qu’après y être allés en bande, ils y retournent avec d’autres en oubliant de nous le proposer… L’investissement dans le projet, les heures passées à finaliser le tracé, à marcher ensemble sur le terrain, font que ce tracé là, sorti de mon cerveau, est mon bébé, ma randonnée, pas comme si cette randonnée-là était reprise d’un de ces bouquins comme il en existe tant… Un vol presque, plus qu’une trahison, surtout un manque de respect, de savoir vivre, de savoir être, un manque d’amitié tout simplement.

La vie se charge d’éclaircir les liens réels de l’amitié. Au fil des épreuves, les liens se déchirent, disparaissent, seuls les vrais amis subsistent. A quoi sert le nombre quand un seul ami est suffisant à notre bonheur? Du combat et des blessures reçues, on se relève épuisé mais grandi. On perd des batailles, mais on gagne la guerre de la vie, la seule qui compte. A condition d’accepter d’aller au combat, à condition d’être soi, victime peut-être, mais certainement pas coupable. L’amitié se mérite, elle ne se donne pas, elle se prend, et s’entretient mais surtout, elle s’échange car ce n’est pas un lien à sens unique.


Lien rare et vivant, qui ne s’enferme pas dans des carcans, l’amitié est une porte ouverte sur la vie, pas sur le profit. Perdre un ami est douloureux surtout dans l’incompréhension de la trahison, mais il faut savoir avancer, se renforcer, guérir de l’épreuve pour grandir soi là ou les autres n’ont pas su grandir. Pas simple, pas facile, mais essayons !

Minerve

Et pour changer, quelques randonnées...

Celle-ci déjà pour un coin superbe à découvrir, escarpée, ventée, vertigineuse, mais elle mérite le parcours surtout dans ce tracé : Au départ du parking, descente sur Minerve jusqu'à rejoindre le Brian, Remonter par la passerelle, et prendre la piste qui nous conduit à Vélieux ou nous trouverons le GR77. Continuer sur le GR77, descente à travers les bois, passage aux grottes, sur le magnifique pont de Daniel, puis, après avoir longer la plage sur le Brian, remontée et passage en falaise pour retrouver le parking....

Un topo succinct, une description courte? Oui, c'est vrai, mais que voulez-vous, les cartes appartiennent à des instituts et ont elles aussi leurs copyrights à respecter, tout comme chaque auteur. Parler randonnée ici, oui , sans problèmes, mais j'ai quelques excursions auxquelles je tiens, dans leur concept, dans leur tracé, et même, dans leur idée. Les écrire ici, c'est les déposer et les protéger. Comme sur la montagne, les vautours règnent, et quelques clubs en panne d'inspiration puisent volontiers dans les réserves des autres. Ce n'est pas par profit que je tiens à protéger cela, loin de là, non, c'est par simple souci de rendre à César ce qui appartient à César, dans une époque ou dire merci coûtent énormément cher à bien des personnes...

Pourquoi tu m'aimes ?

Pourquoi ne sait-on jamais répondre à la question «Pourquoi tu m’aimes ? », alors qu’on sait toujours pourquoi on n’aime plus ? Est-ce la pudeur des sentiments, le refus d’analyser, de voir, de savoir pourquoi on aime ? Est-ce la facilité de chercher que des défauts dans la personne qu’on aime plus ? Etrange… Bizarre… Question non pas existentielle, mais question embarrassante, tant on ne trouve pas de réponse à ce qui semble pourtant une évidence. Pourquoi j’aime ? Pourquoi j’ai aimé ? Pourquoi ? J’ai beau me retourner ces questions, je ne sais toujours pas quoi répondre. Le bilan de ma vie ? Je l’ai fait, sans avoir plus de réponses. J’ai aimé, je me suis séparé, parfois pour des bêtises, des idioties de jalousie, d’un côté ou de l’autre, parfois pour des manques d’engagement, d’un côté ou de l’autre, j’ai même réussi à me séparer avant d’arriver à un point non vivable de haine, inutile et stérile, empêchant tout vie autre que la vie de couple. Aimer c’est d’abord respecter, comprendre, être plutôt qu’avoir, aimer, c’est ce sentiment troublant qui fait battre le cœur à la chamade, exister pour l’autre, cette étincelle qui met le feu aux poudres de l’envie, des envies. Envies d’être 2, envie de vivre, envie de respirer, de marcher main dans la main, de ne plus jamais connaître cette solitude qui met mal à la l’aise, ce froid qui engourdit, ce vide intersidéral qui régit votre vie, sitôt la collectivité disparue…

Aimer… Combien de chansons, de poèmes ont pu être écrits pour traduire ou plutôt essayer de traduire cela… Oh ! Je ne fais pas la fine bouche, mais ce sentiment-là, quand il vous anime, n’a rien à envier à ces chansons qui vous semblent alors bien fade… Aimer… Aimer, c’est si beau, si fort, si puissant ! Aimer et être aimé, là, c’est l’extase, le bonheur total d’être deux et n’être qu’un, uni dans un même amour. Cet état-là, si léger, si beau, si puissant, combien le connaissent vraiment ? Combien passer à côté sans le savoir ? Combien le cherche toute leur vie ? Toutes leurs vies ? Combien le savent et combien ne le sauront jamais ? Combien envient ceux qui paraissent le vivre sans se douter ? Éternelle quête de la vie, éternelles souffrances de recherches vaines, sentiment de passer à côté, de vivre pour rien. Dur et difficile, tout comme la question première : Pourquoi ne sait-on jamais répondre à la question «Pourquoi tu m’aimes ? », alors qu’on sait toujours pourquoi on n’aime plus ?

Et bien… Je ne sais pas, toujours pas répondre… J’ai beau me creuser la cervelle d’une tête pourtant bien vide, je n’arrive pas à savoir… Je sais que j’aime, oui, j’en connais la grandeur, la puissance, le bonheur, mais je ne sais dire pourquoi… Ce texte, je l’ai écrit, suite à la question, suite à cette belle réflexion : « Le pire est de penser qu’un jour, tu sauras pourquoi tu ne m’aimes plus… » Phrase si belle, si dure, si cruelle et surtout si vrai, car l’homme et la femme, ne soyons pas misogyne, aime à savoir pourquoi il ou elle n’aime plus, à compter ces petits éclats qui ébrèchent le verre quand hier on comptait encore tous ces petits éclats qui brillent sur le cristal… éclats contre éclats, la vie scintille, l’envie de reprendre le dessus aide à atténuer la douleur de la rupture en étouffant ces choses qui ont fait autrefois briller l’amour…


J’ai vécu, j’ai aimé. De mes amours, beaucoup ont disparu, complètement effacés de ma mémoire à moins d’être réveillé ici ou là par une photo, un lieu, un semblant de souvenir. Des douleurs qui les ont suivies, j’en ai gardé des traces, plus ou moins indélébiles. De mes ruptures, une seule a été réussie. Fin d’une histoire, comme on referme le livre. Période morose et sombre, période à détester la vie… Ce que j’aimerais par-dessus tout connaître, c’est un livre très épais, très délicieux à lire, à effeuiller, bien plus qu’une simple marguerite, une livre pour une histoire sans fin, car j’ai déjà trop usé de ce mot-là…. Un joli livre où j’espère écrire un jour la réponse à cette foutue question : Pourquoi ne sait-on jamais répondre à la question «Pourquoi tu m’aimes ? », alors qu’on sait toujours pourquoi on n’aime plus ?

Bois de chauffe

Un week-end se termine, retour au calme et à la solitude du dimanche soir, retour dans les murs familiers, après avoir passé le plus clair de ms journées dehors, travaux obligent. Ce week-end, se fut donc opération bois de chauffage, des bûches de chênes, en deux mètres de long, recoupées en morceaux de cinquante centimètres, refendus pour certains, le tout devant la porte, entre portail et cuisine, empilage forestier de futures flambées. Du bois qui chauffe plusieurs fois : une fois en le débitant, une autre fois en le rangeant, une autre fois dans la cheminée. Plaisir du feu, certes, mais on oublie parfois les étapes précédentes lorsqu’on pose la bûche dans le foyer… vingt stères livrées, vingt stères à débiter, puis à ranger. Mon père, était venu dans la semaine se charger du tronçonnage, le tout en deux jours… Je suis toujours en admiration devant cette force herculéenne, cette puissance de travail, cette force et cette énergie caché dans cet homme. Je me rappelle même, des fois ou nous allions aux champignons, lui et moi. Lui, sa hanche le faisait souffrir, moi, je faisais pas mal de sport, des randonnées, et pourtant, je tirais la langue à essayer de le suivre… Trente et un ans que cela dure ! Samedi encore, il est venu m’aider à charrier le bois, et bien, même là, je n’arrive pas à suivre la cadence.

Mon neveu était là, depuis vendredi soir, dans ses week-ends escapade dont il sait profiter, mais il était plus préoccupé par les jeux sur le pc que le travail du bois… Il a bien raison, l’enfance est un bien précieux que beaucoup cherchent à vous voler, et il faut savoir se construire en respectant ces moments clés de la vie. Drôle de complicité entre ces êtres d’une même famille, drôle de vies croisées, décroisées, dans des lieux pas si communs. Voilà, mon samedi est passé au bois, aux bois, rangement des bûches, sans les compter, alors que la maternelle nous a pourtant appris à compter les bûchettes, rangement et parfois construction subtile de pile de bois, croisement stabilisateur des morceaux de bois, à la recherche du morceau qui viendra bien consolider le tout, se prenant là pour le grand architecte des temples ou des cathédrales. Musculation à domicile, de quoi se retrouver le soir en état lamentable, entièrement cassé, comme sortant d’une grande moulinette aux rouages de chêne… Ciel très bleu et soleil chaud pour se samedi, ombre rafraîchissante du bûcher, tiens, d’ailleurs, je suis peut-être le seul à remarquer la fraîcheur du bûcher ! Pourtant, lorsqu’on se retrouve au cœur, au milieu des courants d’air chargés de l’humidité du bois encore vert, je peux vous certifier que c’est là une vraie climatisation ! Repas en tête à tête, discussion d’hommes ou presque, soirée télévision et complicité, et sommeil réparateur. Enfin, pas tout à fait, à avoir mal de partout, le moindre mouvement, même dans un très bon lit, n’est que réveil de douleur et épreuve physique…

Dimanche, un peu de sommeil, un temps plus gris et plus frais, quelques bûches à finir de ranger, et puis, grand nettoyage, ramassage de la sciure, des brindilles à broyer, tout remettre en ordre, redonner au devant de porte son allant habituel. Et puis, un temps pour les devoirs, à faire, à aider, à commenter, et puis, vient le temps cruel de la séparation, du retour dans le monde du lundi, retour en Méhari, avec sa suspension toute neuve, discussions encore, complicité comme toujours, regrets de n’avoir pas eu plus de temps à m’occuper de lui, mais mon bonhomme grandit bien, il sait que dans la vie, il y a des passages obligés, des étapes plus dures que d’autres… Mais bon, pas de soucis, on s’appelle et puis, il reviendra !

Retour au bercail, repas vite avalé, quelques lignes ici, pour raconter cela, quelques mots, et mes muscles qui réclament du repos… Allez, un bon bain, et ça ira mieux, j’espère ! Mauvais temps annoncé pour la semaine, ce n’est pas grave, le bois est rentré !

Folie

Faut tout de même pas croire, non !
On n’est pas fou par plaisir, et non !
Le contraire non plus d’ailleurs ! Non,
Il est grand temps de le savoir non ?
Et de le dire au monde, non de nom !

Folie?

Période de folie, tiens ! Encore un jeu de mot ! Texte en folie contre travail en folie… Bon, ok, j’avoue tout de suite, je préfère mes textes ! Non mais ! Ambiance de fou, accélération du rythme, pression maximale ou les collègues pètent les plombs les uns après les autres… Et oui, ça arrive, j’en sais quelque chose, j’ai donné ! Mais ce break me fut et m’est salutaire dans la mesure ou depuis, je me sens mieux comme si un abcès s’était percé enfin, libérant sa vague de douleur et laissant derrière lui la place à la douceur. Impression de détachement maximum, et surtout, nouvel attrait pour le travail, sans réussir à m’en abrutir, à me bloquer sur des sujets, comme si une vague d’ondes me protégeait des mauvaises réactions. Chaque jour, je découvre une nouvelle méthode, un nouveau rôle, une nouvelle motivation, chaque jour qui passe, je renoue avec cette vie laborieuse, je me surprends à réussir de remettre en ordre ces équipes laissées un peu à l’abandon… Planquez-vous, le chef est de retour ! Le plus drôle dans tout ça, c’est la bizarre impression de revenir à son poste après une très longue absence, et de revoir tous ces gens soudain impatient de vous voir ! Et puis, de voir toute cette pression dans les yeux des autres, de les voir péter les plombs et de réussir à les calmer, à les aider à relativiser, cela donne un drôle de sentiment. Aujourd’hui encore, on m’a même dit que j’aurais dû être psy !

De la folie douce ! Du plaisir à voir la société s’emballer, de voir les courses folles et stériles des autres, l’agitation complète, les chocs des neurones pour des choses si aberrantes et si futiles… Oh, je ne suis pas pour autant passif, non, plutôt bien actif, de l’énergie à revendre, de celle que je n’avais plus depuis longtemps, une belle énergie tout droit venue de Vénus, motivation extérieure pour une chaleur intérieure, une nouvelle vie, un déclic, un changement de voie, une nouvelle approche de la vie. Comme si je me redécouvrais tel que je suis, après avoir dormi longtemps, après avoir subi un système oppressant qui m’avait vidé de toute mon énergie. Assez bizarre comme impression, l’impression de flotter dans l’espace, oui, je sais, normal pour un martien, mais bon, il y a si longtemps que je n’avais fait cela que j’en avais oublié le bonheur de sentir ce détachement de ce monde trop gris, et pas si grisonnant pourtant. Autrefois, nos sociétés étaient dirigées par des hommes grisonnants, ayant gravi une à une les marches de l’entreprise, accumulant une expérience et des savoir-faire lentement distillées par les anciens croisés sur chaque marche. Un fois arrivé à la tête du système, les décisions étaient mûries, patinées par ces années d’expertises lentement distillées, la vision des choses incluaient forcement une réalité physique. Aujourd’hui, notre société s’est accélérée, elle a découvert un moyen rapide de former ses dirigeants : les hautes études. Oh ! Je ne voulais pas faire un jeu de mots avec la hauteur de l’escalier gravi péniblement et surtout laborieusement par nos anciens dirigeants, non, la hauteur n’est pas tout à fait la même, et puis surtout, elle se gravit par des ascenseurs pas assez censeurs pour l’élite d’aujourd’hui.

De cette polyclinique moderne, sortent nos nouveaux dirigeants… Encore tendre, ils prennent les rênes des grandes sociétés, balayent les avis d’experts en place pour imposer les leurs encore tout enrubannés des diplômes trop vite acquis. Formé à la méthode, ils oublient les côtés humains et surtout le bons sens que les années d’expérience ont longuement forgé… Nouvelles méthodes permettant d’aller plus vite certes, mais à oublier de regarder la route, on fonce droit dans le mur, et surtout, on écœure les coeurs trop purs qui refusent de rentrer dans ce moule-là. Le mal de notre société est là, la vitesse d’exécution, la vitesse tout court au détriment de la réflexion, mais aussi, le prestige des diplômes au détriment de la promotion interne, de la lente évolution au formatage de la maison. Quels seront nos lendemains dans ce contexte ? Ma vision optimiste, est qu’après avoir touchés le mur, nous glisserons contre et auront encore la force de redresser la trajectoire et reprendre, certes cabossé, la longue route qui nous mènera une fois de plus au succès. La vision pessimiste ? Vous voulez vraiment savoir ? Et bien… je déteste les films d’horreurs !

Une pirouette ? Que voulez-vous on ne se refait pas ! J’ai trop envie de vivre et d’être heureux, de respirer longtemps cet air là, que je ne peux imaginer d’autre chose que de belle chose, surtout depuis que j’ai rencontré ma belle vénusienne…

A défaut d’études ou de poste mirobolant (à ne pas confondre avec l’émir au volant, ou même les miros volants !), le bonheur est la plus belle des choses de la vie, on le cherche parfois tout le long de la vie, certains le trouve tout de suite, donne passe à chaque fois à côté, mais le jour ou on le cueille enfin, alors là, c’est le plus beau jour de la vie… Un jour de folie, une folie douce, une douce folie, faut l’y savoir détecté, apprécié, prendre et garder à jamais, fol est celui qui ne le ferais pas, l’occasion ne se présentera pas deux fois, alors, soyons fous !

Jeux de mots...

Humeur badine et délirante hier, un texte encore une fois écrit d’un trait, d’un même fil, une écriture liée tenant en haleine l’auteur, tout le long de la blanche page. Je ne reviendrai pas sur la blancheur des moutons ou la laine soyeuse, lien bien tentant du reste avec le ver à soie, et si j’osais, le verre à soi… D’ailleurs, José, le verre à soi, c’est le tien ou le mien ? A moins que le tien sera le mien ? Mais cela est un autre texte, enfoui dans les méandres du blog…. Humeur joyeuse, calme, sérénité, détente, retour aux mots, bien loin des maux, jeux de lettres et jeux d’écriture, oh ! Pas de ces jeux d’écritures qui vous conduisent à la prison, non, simple jonglerie d’un martien moins paumé sur la terres des hommes, amusement de s’amuser ainsi avec les lettres et les sons, amusement sans muse ou plutôt avec muse lointaine, pour quelques mois, quelques jours, quelques heures encore, jonglerie de lettres et de sons, exercice périlleux et sans filet, tant pis si le jeu de mot tombe à plat, ce ne sera là qu’un jeu de mot laid. Un jeu de mot laid ? J’embête ? ou Gens bêtes ?

Allons, allons ! De grâce, point de fard, avançons comme nous sommes, laissons notre fardeau et soyons nous-mêmes ! Je connais quelques marins qui laisseraient bien volontiers le phare d’eau, pour une farandole ou même un bout de far, sur un bout de bar, un joli bar, si bien qu’on pourrait parler de beau bar ou de bar beau… Vous voyez, on revient toujours aux bouts ! Décidément, mes doigts jouent sur les touches et provoquent le jeu. Au lieu de rechercher la rime efficace, c’est la recherche de rien, le plaisir des yeux, des sons, le plaisir infini de jouer avec les lettres sans besoin d’être facteur… Définition archi connue des cruciverbistes : homme de lettre pour facteur, voilà un humour qui me sied bien. C’est bien, mais le temps passe et la feuille se remplit, qu’importe la folie, ce ne sont que des écrits sains, des écrits vains d’un écrivain sans prétention.

D’autres avant moi ont su jouer des sons et des mots, des lettres et des syllabes… bien d’entre eux sont des maîtres pour moi, maître à penser, maître à lire, maître à jouer, des maîtres auxquels on se mesure, avouez que c’est bien anodin de se mesurer au mètre ! Les citer, serait prendre le risque d’en oublier, car vous savez bien, il y en a quelques-uns uns dont on se souvient des calembours mais dont on oublie la paternité… Sans compter, les grandes familles jouant avec les mots sur plusieurs générations. J’ai beau avoir des préférés, je ne suis pas enfermé dans ce choix et ma préférence du jour n’est pas celle d’hier ou de demain, et deux mains, c’est bien peu pour compter sur les doigts le nombre de ces illustres jongleurs. Certains sont connus pour cette qualité là, mais il suffit de tendre l’oreille, pour en découvrir chaque jour d’autres, dans des livres, dans des sketchs, dans des chansons. J’avoue parfois être un peu jaloux de n’avoir pas su associer ses sonorités là, ces mots-ci, ces mots si beaux si percutants, ces tournures de phrases, ces descriptions imagées ou imaginées de réalités moins poétiques… La jeune génération des chanteurs manie cet humour et cette poésie avec force et douceur, suite généalogique des troubadours modernes, relève assurée, dont je me délecte d’écouter les histoires mises en chanson.

Délires verbaux à lire, à délire, de lire en délires, l’agitation neuronesque secoue le bocal au point de faire trembler les doigts sur les touches, glisser les sens dans des sons sans que ce soit-là la volonté première, garder le fil, toujours ce sacré fil, qui de fil en aiguille, nous fait traverser les étapes de nos vies. Un jeu. Une quête de bonne humeur, une respiration humoristique, légèrement délirante au point de parler de delirium très mince, besoin presque nécessaire dans notre vie active plutôt speedante, épuisante, morose, usante.

En résumé, il y a encore matière à bloguer et à débloquer !

De fil en aiguille...

Et voilà ! Plus de 5000 lectures sur ce blog de textes sans prétention… Un seuil, un cap, que dis-je un cap ! Une péninsule ! Oups…. Je m’égare là !

A trop s’égarer, on perd vite le fil et, au train ou vont les choses, la vie ne tenant qu’à un fil, on se retrouve complètement détaché de tout…. Mais bon, de fil en aiguille, on raccroche les wagons, non ? Bref, on s’égare en gare, gare à la chute, et sur le fil, on se retrouve… Revenons à nos moutons… Des moutons dans un train ? Des wagons de moutons ? Montons-nous dans le wagon ? Ah ! Oui ! Un train de moutons, qui s’en vont se faire plumer, drôle d’expression pour perdre la laine, des moutons donc à perdre haleine, ou alène ? Oui ! Car alène est une aiguille non ? Et l’aiguille est là pour le fil, non ? Chat alors ! Euh, chas alors ! De la laine au fil, il n’y a qu’un pas, enfin non, pas si simple, car c’est tout un métier de filer la laine, même si le rouet est enroué, à coup de fuseau, le fil défile, s’enroule, se trouve embobiner, prêt à l’usage, tricotage, maillage, à finir sur le métier, triturer, nouer, tisser, ébouriffé aussi, emmêlé et démêlé, hirsute, le poil écervelé qui nous fait un pull telle une toison de mouton… Tiens, justement, nos moutons dans le wagon, revenons-y. Si nous les comptons, les moutons, pas les wagons, nous allons nous endormir, non ? Pff ! Quel métier de compter les moutons tout de même ! Voilà bien une histoire à dormir debout ! Comptons donc les wagons ! Oui, mais, combien de moutons par wagon ? Et puis, va falloir faire des multiplications… Multiplier des wagons par des moutons donnent du volume au sujet, permettrait d’évaluer la laine à filer, et d’ailleurs, il faudra bien compter avant que le train ne file…

Hum, j’ai l’impression de perdre le fil… Normal, la laine reste fragile, et rompt sous la tension. A trop tirer sur la corde, on finit par n’avoir qu’un bout entre les mains. Est-ce le bon bout ? A défaut de bout, c’est un début ! Quel est le début de la corde ? Comment savoir ? Surtout si d’une corde à deux bouts, on fait une corde à plusieurs bouts ? Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines… tiens, nos peines aussi on des bouts ? Remarquez, elles ont bien un début ! Donc, si je suis bien, et, je dois avouer que je suis quelqu’un de bien, en rompant la corde, on multiplie les bouts et donc les peines ? Doit-on rester debout ? Au bout du compte, cela commence à faire beaucoup ! Rendez-vous compte, de fil en aiguille, nous voilà bien en peine, au sujet des moutons ! Cela nous éloigne tout de même du quai, gare au piège de ne voir là qu’une histoire de peines, sans quoi, peine perdue, nous ne retrouverions pas nos moutons… A part, si nos moutons sont bien gardés ! Et là, je dois reconnaître que nous les avons un peu oubliés dans les wagons en gare de je ne sais ou… Rappel à l’ordre ou mise en garde ? Le train risque de partir sans que nous n’y prenions garde et voilà nos moutons envolés puisque non gardés… Volent moutons, nous voilà bien en peine pour les attraper et les attacher d’ailleurs, si je ne m’abuse, la corde est rompue, les bouts trop courts pour en faire un lasso et tenter d’attraper ces brebis égarées… A trop tenter, on se lasse, même au lasso, et tandis que les uns se prélassent, les autres se lassent du lasso et laissent voler les moutons, laissant là place nette, loin des sornettes de notre monde lascif. Ça devient lassant !

Que dire d’autres ? Laissons-là les moutons, gardons-nous bien de les garder dans les wagons oubliés en gare, et dès lors, à quoi sert de raccrocher les wagons ? Restons en retrait en attendant la retraite, ne perdons pas le fil qui nous retient à la vie, sourions car nous sommes en vie. Pensée émue pour quelques âmes envolées dernièrement, parfois nos fils ne sont pas assez long, assez forts, pour retenir ici ce qui s’envolent déjà…

Qu’à cela ne tienne, nouons et renouons, tressons sans fin les liens de la vie, de l’amitié, de l’amour, et si les liens rompent, si des bouts de vies, des bouts de nous, filent et se défilent, nouons encore et encore, nouons plus fort, pour aller plus haut, plus solide que jamais.

Plus de 5000 lectures, c’est bien trop pour mes modestes écrits, ces bouts de moi, ces textes sans prétention… Et si j’en restais là ?