Il le faut....

II faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
II faut tourner la page
Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
II faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
II faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
II faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
II faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire


Voilà. Simple, efficace, le troubadour Claude Nougaro, l'enfant du pays, le maitre de la Garonne, avec magnificence a écris ces vers qui résonnent encore dans ma tête et donne la voie.

Hommage à vous, Mr NOUGARO, poète d'occitanie, troubadour toulousain, vos vers sont immortels et guide la lumière aux accents roccailleux de notre cher parlé.


Histoire du jour

Un petit retour dans l’histoire…. Il y a déjà fort longtemps, un habile inventeur mit au point ce qui fut la première caisse enregistreuse. Véritable bijou de technologie aux rouages horlogers si précis et si pratiques que bientôt de par le bouche à oreille les commerçants s’équipèrent tour à tour, au point qu’il fut créé une petite entreprise prospère génératrice d’emploi. Quelques jeunes de la région s’en vinrent assembler, décorer, régler et tester ces merveilleuses machines, puis les livraient et les installaient chez chacun des commerçants, heureux bénéficiaires de tant d’ingéniosité, devenant rapidement accros au tintement du tiroir caisse qui retentissaient à chaque opération. Les générations des hommes ont oublié les noms de tout ce petit monde, à l’exception de deux orfèvres en tiroir-caisse, au point qu’on les prenne parfois pour des saints hommes, j’ai nommé Valentin et Elmer.

Valentin, était un véritable maitre dans l’art de régler la pression du marteau sur la clochette et d’en accorder le bruit au volume de la caisse de résonnance pour en faire un bruit puissant, doux et non agressif. Il se fête encore de nos jours, le 14 février, et un joyeux défilé de bellâtre et de bellâtresses se doivent de faire résonner le plus possible la clochette dans des commerces désignés comme parfumerie, bijouteries ou encore fleuristes pour en rappeler le souvenir….

Elmer lui aussi fut régleur de clochette, certes moins connu, sa fête s’est mu au fil des ans, les hommes ayant des oreilles dures et un voix rocailleuse qui d’année en année ont transformé le nom, la fête d’Elmer étant devenue la fête des mères… Même cortège de males de tout âges en quête de résonnement de clochettes….

Voilà, un sourire dans une journée commerciale, dont le meilleur sera pour minuit, le bouquet final qui fera qu’enfin pour un an ou presque on oubliera de nous bassiner de la Saint Valentin. Matraquage publicitaire poussé à la déraison, a-t-on vraiment besoin d’une date au calendrier pour se rappeler qu’on aime ? Doit-on vraiment manger au restau pour un prix sortant de l’ordinaire pour se rappeler qu’on a le droit de sortir lorsqu’on est en couple ? Bas les masques de l’hypocrisie et du paraitre, nul n’est besoin de s’aligner sur les couples voisins pour sortir en conjoint et s’offrir aux regards des autres un bonheur qui devrait être de chaque instant. Encore une mode à la sauce commerciale, encore et encore un repère artificiel pour des sentiments qui ne devraient être que naturel. Encore un ras le bol de notre époque consommatrice d’événements, a croire que l’on se cherche dans nos vies, que l’on a besoin d’un chef d’orchestre publicitaire pour savoir ou jouer sa note. On vit, on respire tous les jours. Nos cœurs battent régulièrement, pourquoi faudrait-il une date pour d’un seul coup réaliser qu’il est vrai qu’ils battent pour quelqu’un ? Soyons vrais, n’attendons pas un anniversaire, une date, une mode pour nous exprimer, de toute façon, si cela vous coûte, c’est tout simplement que vous n’êtes pas dans le sentiment. Ce n’est pas la valeur du cadeau qui fait le cadeau, mais le fait de l’offrir, alors offrez-vous, chaque jour, chaque instant, chaque moment deviendra un moment unique, il n’est pas besoin d’un quelconque synchronisme pour éveiller les sentiments, ou alors, c’est qu’il est trop tard. Encore une conséquence de nos éducations occidentales, qui a trop maitriser les sentiments ont conduit à ne plus les exprimer que lorsqu’on ouvre la porte, lorsqu’on vous dit « allez-y, vous pouvez le faire », la spontanéité y a perdu et nous avec.

Allez, un petit tour sur le net à la rencontre de Saint Valentin pour ne pas mourir idiot et aller jusqu’au bout du sujet. J’apprends donc qu’à l’origine il s’agissait d’une fête pour les célibataires, sorte de cache-cache où les damoiseaux devaient partir à la recherche de damoiselles, créant par là-même des rencontres et des unions, relançant aussi la fertilité…. Une sorte de mythique rencontre sans l’aide du virtuel ? Voilà des traditions qu’il serait bon de remettre au goût du jour ! Sourire de plus dans cette actualité grise et ces temps pluvieux, histoire des temps plus vieux, histoire de notre humanité…

Bonne fête à vous, il parait aussi que c’est la fête de l’amitié, tout comme celle des amoureux !

Amour et haine

Amour et haine, sentiments opposés mais pourtant sentiments frères, car l’un et l’autre sont un lien serré entres deux êtres, entre deux mondes. On ne remplace pas l’amour par la haine, cette ancre qui rattache à l’être maudit, bloquant toute fuite vers soi, toute progression, empêche le détachement et l’abandon, l’oubli et l’effacement, et par là-même, la reconstruction.

Je conçois que l’amour soit un lien, dont le but est d’unir, de resserrer et de rapprocher le destin de deux êtres, cela ne veut pas dire qu’il empêche la progression, bien au contraire, combien de grandes et belles choses sont faites par amour ? L’amour, c’est ce lien qui guide la fragile tige le long du tuteur pour qu’elle progresse vers la lumière, s’abreuve de photons et émettent les plus beaux des bourgeons, les plus belles des feuilles, transforme une modeste pousse en la plus belle des plantes. La frêle tige, c’est l’union de deux être, le tuteur c’est la foi en demain et la foi en l’amour, les petits liens ce sont toutes ces démonstrations d’amour qui viennent jour après jour, sans que nécessairement les jours en soient successifs, rapprocher l’union qui sans cela restera toujours fragile de la foi nécessaire à l’épanouissement. Il n’y a pas de modèles, il n’y a pas de règles pour poser ces liens, ni de méthodes, ni de taille à respecter, juste ouvrir son cœur, poser son esprit sur l’envie d’être et l’envie de tout mettre en œuvre pour que progresse l’union. Chaque petit geste, chaque petit mot, chaque offrande est un cadeau qui fait chavirer le cœur et humidifie les yeux, donne ce petit coup d’adrénaline qui donne l’énergie et le courage même dans les jours les plus gris. Un message, une carte, un dessin, une fleur, un sourire, un compliment qui n’en est pas un puisque ce n’est qu’évidence portée par l’amour sur le devant d’une scène trop étriquée. Ce n’est pas la valeur des cadeaux qu’on offre qui déterminent la valeur du cadeau pour celui qui le reçoit. L’amour ne s’achète pas, pas plus que l’amitié, sa sœur presque jumelle tant les sentiments sont proches. Donner et recevoir, pas si simple mais à apprendre pour ne pas gouter aux passés simples, ces fruits amers poussés le long des tiges près des quelles on est simplement passé. Soyez vous-mêmes, et laisser vous porter par les sentiments, sans ne rien calculer, sans réfléchir aux préceptes imbéciles que l’éducation et nos cultures occidentales nous inculquent depuis les plus tendres contes et histoires.

A quoi sert l’a haine sinon à haïr ? A se raccrocher à l’arbre des souvenirs, à revivre son passé, à le vouloir changer au lieu de l’enterrer pour mieux vivre son présent et construire son avenir. Haïr, c’est aimer à l’envers, c’est surtout, oublier de s’aimer, car la moindre des choses, c’est de s’occuper de soi, de se donner du temps et donc, de cesser d’en perdre en combats inutiles, celui de la haine amoureuse en reste le pire. Oui on peut haïr un régime, une dictature, des atrocités, mais c’est pour mieux aimer le monde, l’aider à grandir, corriger ces travers du passé, donner son énergie à avancer. Haïr un ex personnage de sa vie, c’est lui donner de l’importance qu’il ne mérite pas d’avoir dans la vie présente, c’est oublier qu’on marche le regard au loin pour guider sa route, qu’à tourner trop fréquemment la tête, on finira par se prendre le mur. C’est la même chose pour la perte d’un être cher. Une ancienne vie, ou une vie qui n’est plus, ce sont autant de fantômes qui hantent de trop l’esprit pour que celui-ci voyage vers ses horizons nouveaux. Il y a à chaque fois un travail de deuil, un temps nécessaire à l’oubli, au classement des choses, à l’enfouissement, un trou à creuser pour enterrer les souvenirs et une terre à niveler pour y semer les plus belles fleurs d’espérance sans que les ombres du passé ne viennent en troubler la croissance. Nous ne sommes pas des robots, chacun d’entre nous est unique, il croit et il croit, il grandit et il a ses croyances, il commet ses erreurs, il progresse surtout et malgré tout à sa propre vitesse. Il faut du temps au temps, et comme le temps reste précieux, ne le gaspillons pas en d’inutiles combats, fermons bien vite le coffre aux souvenirs, quittons le grenier et allons profiter bien vite du temps radieux qu’il fait dehors….

La chasse aux fantômes n’est pas la course à la vie, libérons nos esprits pour que nos cœurs et nos corps s’allègent et retrouver cette légèreté que l’enfance nous renvoie comme un regret du passé, cette période de vie ou nos cœurs purs n’étaient pas encore encrassés par toutes les vicissitudes ne nos apprentissages aux amours de nos vies. Rien n’est jamais simple et pour paraphraser Louis Aragon et la mise en musique de Georges Brassens, « rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force, ni sa faiblesse, ni son cœur, et quand il croit ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix, et quand il croit serrer son bonheur il le broie, sa vie est un étrange et douloureux divorce, Il n'y a pas d'amour heureux » Je dirais même, il n’y a que des amours à vivre, à construire et à entretenir pour construire son bonheur, et être heureux sans désamour. Ce n’est pas l’amour qui doit être heureux, mais les protagonistes et cela est un travail à temps plein qui nécessite d’être libérés et détachés du passé. Il faut du temps, et comme disait Georges Brassens encore : « le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con » mais cela n’empêche pas d’avoir envie d’avancer, ni d’avancer…. Il me fallait bien un sourire pour terminer, et vous souhaiter bien sûr, la plus belle des journées, celle qui ouvre la longue balade de la vie, votre vie… Allégez-vous, le chemin est long et doit se faire sans souffrance pour en profiter pleinement.

Comme beaucoup

Comme beaucoup j’ai longtemps couru après des chimères, ces filles belles mais légères qui s’envolent dès votre approche.

Comme beaucoup j’ai rêvé d’utopies, de ces mondes qui ne sont qu’irréels, de ces vies qui ne sont que trop dorées.

Comme beaucoup, je me suis ramassé, plus d’une fois, avec des bleus, ceux à l’âme faisant plus de mal que ceux aux corps, preuve de notre irréalisme parfois.

Comme beaucoup, j’ai soigné mes plaies par des mauvais emplâtres, des mauvaises médecines, mes mauvais alcools.

Comme beaucoup, à un moment trop usé, fatigué et las d’être las et d’en être là, j’ai choisi d’écrire le mot fin sur un semblant de vie.

Comme beaucoup, ce non choix fut un non choix, le choix du non est devenu un choix, non ? Erreur non funeste puisque là. Comprenne qui pourra.

Comme beaucoup, j’ai su m’entourer, de monde et de beaux mondes, j’ai plongé mes lèvres dans ces coupes de virtualité, j’ai plongé non pas à mon corps défendant dans des missions inutiles.

Comme beaucoup, j’ai cru soigner le mal par le bien, et en mauvais médecin j’ai soigné le mal par le mal, à dose homéopathique, qui sans creuser le trou d’une quelconque sécu, on creuser mon propre trou, abime profonde ou plonge l’existence.

Comme beaucoup, en se vouant à de mauvais seins j’ai perdu le sens de ma vie, j’ai chercher la lumière jusqu’aux saints des saints, j’ai oublié de vivre sain.

Comme beaucoup, j’ai connu la brulure des larmes sèches, celles qui incendient vos yeux devenus trop secs d’avoir usé leur quota de drame.

Comme beaucoup, parce que je ne suis pas le seul, parce que nous ne sommes pas si différent, parce que si la vie sourit à un instant on oublie trop souvent qu’hier on a pleuré.

Comme beaucoup, parce que je ne suis pas le seul à avoir eu plus envie de vivre que de rester sur une mauvaise fin, j’ai humé l’air nouveau, j’ai senti le feu de l’oxygène dans mes poumons desséchés.

Comme beaucoup, enfin, je suis ici, et je me souviens des marches du grand escalier de ma vie, oh ! Non pas de toutes, mais des quelques paliers, des sourires que j’ai croisé, des sourires que je ne croiserait plus si ce n’est dans mes rêves étranges et rassurant parce que je sais qu’à travers eux je les vis, et ces marches, et ces sourires, et ces paliers m’ont amené ici et ici je suis.

Comme beaucoup, je vis avec mes croyances en demain, avec mes espérances, avec des étapes à franchir, des problèmes à résoudre, des devinettes et du temps à donner au temps.

Comme beaucoup, la gomme a œuvré, le stylo a dansé sur le papier incrédule qui pullule au gré des mots sans avoir besoin de maux pour écrire.

Comme beaucoup….. Oui, comme beaucoup ! Je le sais, et je sais au travers des destins croisés, des discussions vraies échangées combien les choses sont partagées, sont vécues et ressenties sur des modes parfois si différents.

Comme beaucoup…

On peut être grave et devenir léger. On peut croire et devenir incrédule. On peut être et ne plus être du tout, c’est bien là la magie de nos vies. Peu m’importe ce que la discussion m’offre, sujet d’actualité, prévision météorologique ou résultats sportifs, ce n’est pas cela qui me fera prendre un parapluie ou acheter le dernier maillot à la mode, par contre, le simple fait de se poser, de parler, d’écouter, d’entendre, de bien vouloir comprendre, de partager cela faisant un repas, un verre ou une tasse, telle est la richesse que la vie m’offre vraiment. J’adore !

Actualités

L’actualité est secouée depuis quelques temps par des tremblements issus de nations réalisant ô combien elles sont gouvernées et étouffées par des régimes despotiques. Doit-on y voir là les conséquences premières de l’accès à l’information par les voies rapides d’internet ? L’ignorance n’est plus de mise de nos jours, même si parfois dans nos nations soit disant civilisées, trop d’informations tue l’information. Le déséquilibre de notre monde, du aux écarts de revenus entre pays, je parle là des revenus de la population et non de certains despotes, gouvernants ou autres hommes d’affaires, ce ne sont pas eux qui se battraient pour changer les choses, non, mais ce sont bel et bien les hommes et les femmes de la rues qui font vibrer l’onde et se révoltent contre le tyran, contre l’écrasement, parce que pas les moyens de survivre quand d’autres s’en viennent se dorer la pilule dans votre pays, ou bien encore que d’autres étalent leurs richesses plus ou moins bien acquises, ces révoltes là me font penser à la révolte d’un peuple réclamant du pain pour manger il y a un peu plus de 200 ans…. Petit à petit, le continent africain se secoue et sort d’une torpeur que seuls nos yeux d’occidentaux aveugles ont bien voulu y attribuer. Pays après pays, le temps de la révolte est venu, dans des proportions différentes, dans des événements différents, mais l’essentiel est là, le peuple manifeste et se manifeste, les gouvernements chancellent quand ils ne tombent pas ou ne s’enfuient pas, mais pour autant, doit-on croire aux lendemains ? Qui sera aux commandes demain ? Vera-t-on comme il y a quelques années, en 1979, la chute du Shah d’Iran, (le seul chat qui n’est pas retombé sur ses pattes…) a vu le pouvoir donné aux intégristes. Que sera l’image de ces nations demain ? Quels seront les bienfaits pour les populations ? L’avenir écrira l’Histoire, et je comprends pourquoi les gouvernements occidentaux se font plutôt discrets dans leurs propos, les peurs de revoir des images tragiques de tours éventrées, de métro explosés ou d’autres bains de sang gratuit incitent à une forme de prudence. La carte du monde géopolitique change, il est trop tôt pour dire si c’est en bien ou en mal, je la souhaite et l’espère en bien pour les hommes et les femmes de ces pays, pour un équilibre aussi de notre monde, pour des valeurs et des commerces plus équitables entre populations d’une même planète.

Prise de conscience, ouverture des yeux, révolte, tel est le cheminement de tout être, utile et nécessaire à son épanouissement, aide à sa croissance, on ne devient soi que lorsqu’on on a acquis sa capacité à prendre conscience des situations, à se révolter, sans y voir une forme agressive, mais la révolte est la première base de la discussion, à s’exprimer et à s’affirmer. Qui que nous soyons, quoi que nous vivions, rien n’est jamais figé dans le marbre, relations de couple, relations de travails, quotidiens, familles, amis, rien n’est indiscutable, ni indéfectible. Ouvrons nos yeux, discutons et ne laissons pas le temps aux relations de devenir invivables, au contraire, rendons les vivables en les instruisant par la richesse de la communication, terrassons le dragon silencieux et persifleur qui ne voit que sont but égoïste, annihilateur et destructeur, libérons-nous d’un joug devenu trop pesant et profitons de notre vie, de notre état d’être vivant. Je sais que rien n’est facile, ni la décision à prendre, ni la prise de parole, ni d’oublier la terreur subie ou vécue, mais chacun d’entre nous se doit de respecter la première personne qu’il convient de respecter : soi-même. Aimes-toi et on t’aimera, telle est la vérité, la seule. Il faut trouver la force d’agir, parfois, c’est l’instinct de survie qui donne l’impulsion, parfois, réduit à bout de force, on s’étiole et on meurt quand cela n’est pas sous les coups et la violence d’un conjoint, d’une famille. Là aussi, malheureusement, l’actualité ne cesse de nous donner des exemples.

Que faire ? Savoir qui on est, s’entourer d’amis, je parle-là de vrais amis, de ceux qui sont aussi des coup de mous, de coup de bourre, des coup d’amour, pas de ces pseudos liens et ces pseudos liés sur des pages de tous ces écrans miroir aux alouettes. Savoir avancer, tourner les pages et brûler les livres des passés, regarder devant plutôt que chercher lumière ou aigrissement dans les actes et les acteurs de son passé. On n’avance pas en se réjouissant de l’arrêt ou de la stagnation de l’autre, de la même façon qu’on ne mesure pas son bonheur au bonheur de l’autre, complexe de supériorité, besoin de se référer, compétition imbécile puisqu’il n’y a pas de course et que les acteurs ne sont plus sur la même piste. Montesquieu a écrit : « Si on ne voulait qu'être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont ». Voilà bien le précepte qui empêche le monde d’avancer. Vouloir être plus que l’autre, vouloir mieux que l’autre, vouloir dépasser l’autre…. Quelle imbécilité ! encore une fois, soyons-nous même, soyons heureux de ce que la vie nous apporte et ne prenons comme référence que notre propre vie pas celle des autres, pas celle de l’autre dont le chemin est devenu différent du notre. Si les chemins ont divergés hier, c’est qu’il y a eut une raison, le regard d’aujourd’hui ne peut voir le monde d’hier qu’au travers des prismes déformant du temps écoulé et des expériences acquises. On ne rejoue jamais son passé, on vit son présent, on construit des lendemains. Ce qui ressemble à l'amour est toujours de l'amour disait Tristan Bernard, le chemin devient alors tortueux, aimer un amour mort, c’est s’offrir de renoncer à un autre…. Un choix à méditer….

Un peu de lumière

Soleil, astre de lumière nécessaire à notre bien être, notre mieux être, qu’il est bon de profiter de ces jours qui commencent à rallonger fortement sous cette lumière éclatante. De quoi reprendre des couleurs, sans jeu de mots, ou si peu, je ne pourrais me renier cela dit, de quoi reprendre aussi goût à la vie, la vraie, que ce soit au travers des activités saisonnières et extérieures, ou bien encore de ballade à la découverte des charmes de mère nature, si changeant, si apaisant, si troublant de richesse et de simplicité dans les moindres instants du long défilé du temps. Travaux de tailles, gestion de l’espace, nouvelle organisation du terrain, c’est l’ébauche et la première couche, la première touche de ces tableaux qui au fil des saisons grandira, s’épaissira, prendra des contrastes et des tonalités différentes, dessinera demain ce que l’esprit d’hier ne serait voir. Telle est la vie, réelle. Un pause du virtuel, ou plutôt, la fin, la mort du virtuel, car en même temps le ménage opère, les liens authentiquement faux se détruisent, l’espace s’agrandit et se vide pour mieux s’ouvrir au monde, au vrai, aux dialogues, aux partages, le temps d’un verre, d’un café, d’un bowling, d’un restaurant, d’un cinéma, d’une sortie à pied, en vélo, en roller ou en auto, et même plus si affinités. Tel est le monde, mon monde désormais, ras le bol des poke et de piques, des proses qui s’opposent, je préfère la joute des mots dans le plus bel écrin qu’il soit : le réel. Ecrin plutôt qu’écran, la richesse nait de la diversité, de l’échange et du partage, le monde se nourrit de pause et la vie s’accélère au rythme des pauses. Il n’y a rien à attendre mais tout à vivre, et ça fait du bien. On grandit et on apprend à tout âge, à condition de le vouloir, bien sûr, et ce sont les expériences de la vie qui forge notre métal avant de forger le mental.

Confucius disait « l’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru ». Phrase à sens multiples, comme souvent. Pour moi, c’est l’expérience acquise qui permet de comprendre ses errements du passé, d’y trouver un sens et d’en faire une force, mais qui ne suffit pas à avancer, chaque pas, chaque jour nécessite d’y trouver sa lumière, d’y réfléchir, mais surtout d’être. L’essentiel est devant, l’essentiel est l’inconnu, le plus beau des jours n’est pas éléments du passé mais jour à venir. Le commendatore Enzo Ferrari répondait toujours à la sempiternelle question des journalistes automobiles du monde entier « Quelle est votre œuvre préférée ? » pour connaitre lequel des bolides qui nourrissent les fantasmes des tifosi depuis que le cheval se cabre, par la plus belle des réponses : « la prochaine ». Visionnaire, esthète, loin de la machine à copier les formes et les techniques, il se projetait toujours vers demain, vers la nouvelle reine du bitume, celle dont le cavalino rampante et la fameuse grille du levier de vitesse seront les seuls liens au passé. Preuve supplémentaires, la maison Ferrari ne possède pas de musée, par contre, elle sut aider quelques passionnés de la marque à faire vivre le fabuleux héritage rosso corso. Ainsi le mas du Clos en France a pu recevoir plans ou même carrelage spécifiquement siglé, de quoi enrichir la passion.

Passion, voilà le moteur de la vie. Peut-on vivre sans passion ? Peut-on aimer sans passion ? Bien sûr il y a des vies où la raison prend le pas sur la passion, bien sur il y a des raisons qui sont nées de passion, mais au départ, il y eut passion, et même, dès l’enfance, une passion nourrit la richesse et l’enrichissement. Un enfant qui se prend de passion pour un sujet, quel qu’il soit, comme par exemple les dinosaures, ou même le foot (cessez de grincer des dents, ça devient tendance), fera des progrès bien au-delà des espérances, si on lui donne les moyens de chercher, de lire, de construire sa passion, au travers de documentaires, de jeux, de magazines, de collection, il y puisera la force et trouvera l’envie d’effectuer un travail qui serait insipide sans cela. Bien sur, au bout de cela, il n’y aura qu’un paléontologue ou qu’un footballeur célèbre sur des millions d’enfants, mais la connaissance acquise des méthodes de travail, la recherche de moyens pour atteindre son but, auront forgé le futur adulte et l’auront instruit bien plus encore que le sujet premier. La passion est source de richesse, et je ne parle pas des reventes des collections de voitures miniatures passionnément accumulées pour se référer au passé récent d’une certaine prose.

Réalité, expérience, passion, quelques unes des graines reçues qui germèrent et donnèrent un sens et une direction à la vie. Je pourrai en ajouter d’autres, et l’image d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier, le but n’est pas de la décrire plus belle que sa précédente, mais plutôt de s’y sentir bien, mieux, apaisé. Apaisement, oui, tel est le mot qui sied le plus, une sorte de pause, une vraie place, la mienne aujourd’hui. Demain sera un autre jour, tout comme hier est mort. Respiration, relaxation, bienfait aussi de gouter aux joies d’être en paix, et bienfait encore plus grand de partager cela. Cela ne veut pas dire sans combats à mener, sans colères ou sans sentiments, bons ou mauvais, cela veut juste dire combien je comprends le chemin parcouru, combien je goute aux plaisirs simples de la vie. Toute émotion perçue est source de bienfait, le rire comme la larme, tout est explosion et richesse, à quoi sert de rester impassible sinon à s’enfermer dans une armure qui deviendra linceul ?

Rêve mortel

Rêve, défilé mystérieux, histoire surréaliste racontée aux travers d’images stockées par les secondes qui ont défilées dans cette vie hétéroclite. Non, je ne raconterai pas mes rêves, ni même mes cauchemars, ils appartiennent à la conscience de mon inconscient, messages subliminaux venant parfois redresser un parcours, ils sont moi et je suis en eux. Un peut-être, vécu deux deux fois, deux nuits de suite, comme s’il était important que le message soit transmis, un rêve de mort, ma mort. Rien de triste, plutôt joyeux même et même beaucoup, car ce fut le retour vers la vie qui fut cauchemar et douloureux. Je mourus donc, en pleine nuit, dans mon lit, et selon la belle expression de Monsieur Georges Brassens dans « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète », mon âme et mon corps ne se trouvant plus d’accord que sur un point : la rupture, mon âme quitta son enveloppe terrestre et vola au dessus de mon corps. Mon âme. Plutôt mon corps dématérialisé, ayant les mêmes contours, le même aspect que le corps physique, mais sans les propriétés gravitationnelles qui nous retiennent cloués au sol ou au lit. Je flottais donc dans la chambre, au dessus du lit, de ce corps inerte et froid, j’étais détendu, léger, bien, ni chaud, ni froid, que des sensations agréables et, tel un oiseau quittant le nid, je testais mon vol nouveau en parcourant les 3 dimensions de la pièce, puis, comme mû par une attraction irrésistible, je partis à travers murs visiter la maison, puis rassurer sur le vol et le pouvoir de l’antimatière je traversais le toit pour parcourir le ciel bleu nuit aux étoiles pimpantes. Un tour du quartier et une soudaine aspiration me voilà dans un espace de clarté, sorte de brume matinale sur une nature verdoyante et paisible jusqu’au moment ou les nuages s’estompent pour découvrir une immensité, comme une prairie comportant quelques bosquets, de petites haies, des images chères à mes souvenirs d’enfance, envahie rapidement par une foule non étouffante mais aux sourires bienveillant, venue là pour m’accueillir, que des visages radieux, des voix douces, rassurantes, et même familières. Il y avait là ma famille, les vivants comme les disparus, tous ces gens proches qui parfois habitent loin, je les voyais tous et tous avaient un mot, une expression, des sourires ensoleillés pour moi. Il y avait des amis, des personnes chères à mon cœur, vivantes et disparues, toutes réunies, une sorte de fête, de retrouvailles, comme on aime à croiser ces gens de nos cercles respectifs lors des joyeux événements de nos vies de vivant. Oui, c’était une fête, celle de ma mort. Oh, je sais qu’il en est qui en serez bien aise dans la réalité, mais là était pour moi le premier message : la mort n’est pas une fin, une chose triste, la mort, c’est une séparation de corps, le corps physique du corps spirituel. J’allais et venais parmi ces gens, que des gentillesses, que du bonheur, un temps suspendu et des envies réciproque de vivre et d’échanger. Il n’y avait pas de tristesse, j’ai revu mes grand parents maternels, partis trop tôt, mais partons-nous trop tard seulement une fois ? J’ai connu mes grands parents paternels occupés à discuter avec mon père, faisant connaissance avec cette descendance qu’ils n’ont pas connu, j’ai vu mes vivants, et tout ce petit monde n’exprimait que joie et bonheur. Soudain, le ciel, car il y avait un ciel, soudain donc le ciel s’est assombri, il y eu une secousse et tous me regardèrent toujours bienveillant, souriant, mais une force invisible m’aspirait et m’entrainait brutalement vers mon lit. La plus grande douleur ne fut pas la chute, mais bel et bien le retour à la vie. Comme une angoisse, comme un grand regret d’avoir quitter cette zone de bien être dans lequel j’errais, je me suis assis dans mon lit en poussant un cri. Réveil.

Au-delà de cette angoisse, le bien-être est venu depuis, et ce rêve fut répété exactement pareil la nuit suivante, bien-être car un grand apaisement est venu de cette vision positive de la mort, ce sentiment rassurant, ces joies vécues, ces zones d’ombres éclairées d’une belle lumière à jamais gravée au fond de mon esprit. Les rêves sont-ils là pour nous donner des clés, des avancées, des pistes ? Je ne sais pas dire, mais nous avons cette chance de pouvoir rêver et de parfois retenir nos rêves….