Mon dernier texte !

Nous y voilà donc au terme de cette année 2007, enfin presque, encore quelques heures, quelques minutes pour clore définitivement cette année de sept, cette année ponctuant encore ma vie d'épisodes éprouvant, de douleurs certaines et réelles, comme toutes ses soeurs de sept... Et puis, dans ces petits malheurs, il y a toujours des phases de reconstruction, des nouvelles naissances, des nouveaux départs... Quoiqu'il en soit, 2007 se termine, place à 2008...

Quelques heures encore avant de compter les minutes puis les secondes... soirée festive pour beaucoup, la fête à outrance même pour certains, genre de fête paienne et rituelle celebrant le changement d'année... soirée anonyme et anodine pour d'autres dans leurs vies esseulées, leurs déserts affectifs ou social... soirée ou j'aimerai m'éclipser de quelques temps tant cette période m'ennuie dans son infini fausse sincérité, sa litanie de voeux dits et non pensés, ces mots si lourds de sens et si vides de sentiments réels...

Qu'à cela ne tienne, passez de bonnes fêtes et sachez usez des plaisirs sans en abuser ni s'en être abusé, il y aura encore trop de pleurs dès l'aube de 2008 des suites de ces terribles excès alcoolisés et preneur de vie... La vie est un bien précieux avec lequel on ne joue pas, ni la sienne et surtout pas celle des autres. Restons prudents et sachons apprécier le temps à vivre et à partager, c'est là l'essentiel, non?

Disons que c'est là mon dernier texte sur le blog... Enfin, pour cette année moribonde, j'aime trop l'écriture pour laisser ma plume au passage de l'année... Ecrire encore et encore, raconter, se souvenir, exprimer... je connais trop les bienfaits apportés par ce délicat exercice pour y laisser des plumes, fussent-elles électroniques !

Bonne fête aux Sylvestres !

Joyeuses fêtes

Et oui, déjà le 24 décembre, ce jour tant attendu par des milliers d’enfants petits et grands, de 7 à 77 ans selon la formule, mais cela démarre plus tôt et s’achève plus tard !
Nuit magique en vue, nuit magique qui hélas ne doit pas nous faire oublier que tout le monde ne souhaitera pas Noël de la même façon, que la magie a ses limites et laisse encore trop de monde dans la douleur, le chagrin, l’abandon en cette nuit-là, comme en toute autre nuit d’ailleurs. Je profite de ces lignes pour adresser une pensée à ceux-là, aux abandonnés de la vie, aux pensionnaires des maisons de retraites, des hôpitaux, comme à leurs anges gardiens, infirmières ou soignantes, aux accidentés de la vie, aux proches des victimes, tous ces gens pour qui Noël n’a pas la même saveur que pour l’enfant dont le sommeil sera difficile à trouver ce soir et dont les rêves seront peuplés de belles images dorées.

Que l’on fête ou non Noël, selon ses convictions, selon ses croyances, selon ses ressentis, n’enlève rien à la magie de la date, ni aux étoiles qui brilleront demain matin dans bien des yeux. D’autres yeux auront pour étoiles des larmes de tristesse… ainsi va la vie, ainsi sommes-nous portés, quelle que soit la période, nos émotions nous guident, nous chavirent, nous vieillissent à jamais. Eternels enfants nous restons, nos souvenirs des Noëls de notre enfance ou plus proches sont là, bien réels toujours plus enjolivés par ce merveilleux tri sélectif que la mémoire sait opéré. Des images blanches et froides de neiges épuratrice des paysages, selon nos latitudes bien sûr, mais des images de sucre et de gaîté toujours ou presque.

Enfants nous sommes, enfants nous restons et nous resterons. Nous avons beau tracé l’arbre de notre famille, nous sommes toujours la partie basse, celle qui est la descendance, l’enfant de quelqu’un. Quand nous offrons nos cadeaux, c’est d’abord leurs sourires que nous nous offrons. Plaisirs de ces instants, plaisirs de ces joies, de cette communion calendaire qui chaque année nous réunis le temps d’un repas, le temps d’un cadeau. Dommage qu’entre ces repères réguliers il y ait la vie et ses chamboulements… Dommage de devoir attendre Noël pour avoir ces pensées-là.

A vous tous j’adresse mes meilleurs vœux pour un Noël joyeux. Que cette année s’achève en douceur, et que le réconfort de vos proches vous accompagne. 2007 se termine, bientôt nous ferons place à 2008, non, je sais, ce n’est pas un scoop ! Ce n’est que la vérité ! Gardez la pêche et le sourire, gardez le moral et les envies, de voir, de partager et d’échanger, amis ou famille, gardez le contact sans attendre un autre repère calendaire, sans attendre aussi, hélas, ceux que la vie peut dresser en travers de vos routes.

JOYEUSES FETES !

La vie, ça n'a pas de prix !

Voyez un peu comme le temps est capricieux, nous approchons de l’hiver et les températures radoucissent ! Bon, d’accord, je ne vais pas m’en plaindre, j’ai l’impression en vieillissant de devenir lézard et de continuer de chercher ma place au soleil… Enfin, du moins pour la chaleur de cet astre, car le soleil du cœur, je l’ai ! Nous y voilà donc à ces vacances promises depuis trop longtemps, enfin, presque… Repos un peu, vie à deux beaucoup, mais jamais trop ! Comme c’est doux et agréable d’aller ainsi à deux sur les chemins de la vie. Rien de prévu, vivre l’aventure, aller à l’aventure, vivre et profiter !

D’ailleurs, mieux vaut profiter de al vie tant que nous sommes vivants, non ? Car n’oublions jamais que la vie est une maladie mortelle qui s’attrape à la naissance… On en connaît le début, rarement la fin, alors, sachons vivre ! Trop d’exemples autour de nous, nous apprenne combien cet état n’est que temporaire, que trop de choses nous mènent de vie à trépas. A quoi bon se prendre la tête ? Relativisons un peu, sachons reconnaître les bons côtés de la vie, sans abus car dans l’abus il n’y a que faiblesse, sachons vivre en étant vivant et en ayant du savoir vivre. Tout un programme me direz-vous ? Peut-être, mais on a rien sans rien.

Doit-on toujours passer son temps à courir derrière des objectifs, à se battre pour être le meilleur si c’est pour se battre seul, pour être seul, pour réaliser le jour ou la retraite sonne, ou pire, le jour du licenciement économique ou autre, que sa vie est derrière soi, que les forces sont restées au combat, ce combat perdu faute de combattant, cette trouée effectuée dans le désert amical et affectif ? La vie c’est surtout et d’abord d’être vivant, humain, en paix avec soi-même. La vie c’est de savoir écouter tout autant que parler, savoir être écouté tout autant qu’admirer, savoir aimer tout autant que d’être aimé. La vie est une balance à deux plateaux. Certains sont près à balancer n’importe quoi et n’importe qui dans l’autre plateau pour se retrouver projeter en hauteur, croyant que la vie est dans l’atteinte de sommet. Et non ! La balance doit être équilibrée. Le bien comme le mal, être soi et avec les autres, équilibrer sa vie entre travail et famille, activités et loisirs, savoir compenser, savoir dire stop de temps en temps.

Facile à dire, moins facile à faire… Question de volonté peut-être ? Ou question d’être marqué par des exemples proches aussi. Pourquoi attendre d’être touché pour redresser la barre ? Nous attendons toujours l’exemple pour prendre le contre exemple. Allons-nous longtemps à perdre notre temps et passer à côté de la vie ? Allons, en avant, voici venu le temps des bonnes résolutions au seuil de l’année nouvelle. 2008 sera une année de bonheur et de bien-être ou ne sera pas. C’est dès maintenant qu’il nous faut prendre le virage et le bon. Apprenons à nous recentrer sur notre vie, notre couple, nos amis. Sachons prendre les bonnes décisions, rompre les liens trop distendus, tourner ces pages difficiles à écrire, pour se lancer enfin dans la vie, la vraie vie, sa vie. Les premiers pas seront durs, mais après le sentier deviendra bien meilleur au point de ne plus regretter d’avoir fait cette randonnée là, d’avoir pris ce chemin-ci.

Allez, je vous laisse à votre méditation. Il vous reste encore onze jours pour réfléchir à votre vie en 2008… Songez également que tous n’y arriveront pas, et essayez de faire le bon choix. Dire oui à celui ou celle qui attend ce oui-là. Tourne le dos à votre vie de souffrances, d’errances, de combat permanent dans cette conjugaison-là de la vie conjugale… N’oubliez jamais que vous n’avez qu’une vie. Et si vous la trouvez trop moche, allez faire un tour dans les hôpitaux par exemple. Et, si vous êtes sur mym, allez lire un peu les messages de Virginie… Quelle leçon d’énergie, de positivisme, quelle leçon sur la vie…

A toutes et tous, je vous souhaite sincèrement de très belles fêtes de fin d’année. Profitez-en bien, toujours sans abus, et sans prendre de risques inutiles. Ni pour vous, ni pour ceux qui vous confient leurs vies, car la vie, ça n’a pas de prix !

A l'ouest de l'océan

Dans mes souvenirs d’enfance, l’Amérique était une terre de rêve, un eldorado peuplé de cow-boys et d’indiens. Il faut dire qu’en ce temps-là, le téléviseur noir et blanc familial nous diffusaient un vaste choix de programmes répartis sur les trois chaînes nationales, une en VHF, deux en UHF… Au programme donc, nos émissions cultes : au théâtre ce soir, la piste aux étoiles, les dossiers de l’écran, les numéros un des Carpentier… et les westerns ! Combien en ai-je vu ? Je ne saurais dire mais ils ont bercé mon enfance, guidé mes jeux et mes cadeaux reçus… Ah ce joli coffret réparti sur trois étages, comportant la diligence, les chevaux, les Indiens, les cow-boys, et même les cactus. Personnages figés dans leur plastique rigide et fortement coloré, d’un temps ou les playmobils n’étaient pas encore nés, ils en ont fait des guerres, des attaques de diligences, des trêves, des paix, des heures de jeux solitaires ou partagés, des rêves de cet Amérique lointaine, des envies de cet ailleurs au goût magique et sucré de soda et autres chewing-gums.

Image bâtie sur ces lendemains de guerre, ou le brave soldat américain nous libéra du joug oppresseur et sanguinaire, image entretenue par la télévision naissante, à coup de westerns, à coup de fusée Apollo, à coup de premier pas sur la lune… Pays ou tout est possible, pas encore, des chercheurs d’ors, des tontons revenant d’Amérique, les poches cousues d’or… Tradition entretenue car de toute la région, ils partirent nombreux faire fortune en Amérique. Ceux qui sont revenus, forcement les plus riches, ont su bâtir des maisons tape-à-l’œil, publicité imposante pour la dorée Amérique… Et puis il y a eu, le rock, les musiques, les artistes, porte-drapeau de la nation ou tout réussi… Et puis, des voitures immenses aux chromes superposés, au moteur glouton, mais ce n’était pas non plus la voiture de tout le monde. Quelques-uns de nos constructeurs automobiles ont su en jouer, user de la copie ou du moins de l’inspiration. Il suffit de regarder dans la gamme Simca ou Facel des ces années-là. L’image de liberté, la naissance des phénomènes hippies, ont rapidement envahi notre vieux continent. Epoques de couleurs, âge d’or social, tout semblait possible, tout cela nous faisait rêver…

Et puis, j’ai grandi, oh ! Pas tant que cela, juste assez pour s’approcher de l’âge adulte, du moins, si je l’atteins un jour ! Le temps a passé sur nos sociétés en même temps qu’il glissait sur moi… Les crises pétrolières, l’explosion des moyens de communication, notre évolution aussi, ont modifié la tendre image que j’avais de la lointaine Amérique. Certaines séries aussi ont galvaudé l’image d’Épinal. Exit le cow-boy solitaire sur son cheval, le voilà roulant en Mercedes, gérant ses puits de pétrole du haut d’un gratte-ciel. Quel univers impitoyable… Puis les sirènes siliconés ont fait rougir nos écrans, galopant dans les vagues aux cotés de males bodybuildés sur des plages de rêves. Les corps se dénudèrent à l’écran tandis que dans le même temps, la prude Amérique découvrait le harcèlement et la psychose du harcèlement. Chaque famille a son avocat, prêt à prendre fait et causes pour sa tribu et gagner le procès… Pas question pour un homme de prendre un ascenseur avec une femme à bord, plus d’entretiens avec un personnel féminin dans un bureau fermé. Divergence entre réalité et fiction télévisuelle? La même prude Amérique, génitrice et éditrice des plus grands magazines déshabillés...

Et puis la toute puissante Amérique a commencé à dévorer le monde, écraser les autres, décider du bien et du mal sur cette terre et même dans les étoiles. Bien sûr, nous leurs devons des techniques bien utiles et bien utilisées, comme le www, l’Internet, comme le GPS… Mais savez-vous que le GPS est avant tout un outil militaire ? Savez-vous qu’à la moindre alerte, les infos sont codifiées et que votre GPS nous situera à des kilomètres de là où vous êtes réellement ? Savez-vous que certains moyens de communications utilisant Internet, passent de votre interlocuteur par les départements de surveillance des Etats-Unis avant d’arriver chez vous ? Espionnage, dites-vous ? Là, ça devient moins marrant que James Bond, non ?

Et puis un jour l’Amérique se réveilla blessée en son propre sein, elle qui toujours a su faire la guerre loin de chez elle : destruction chez les autres, réserves et fabrications d’armes chez elle… Les tours sont tombées, frappant là l’opinion publique et mondiale. Pour la première fois la population pris la mesure de la morts d’innocents, des dégâts subis chez soi… Phase reconstruction, et phase reconquête, à la conquête du monde, aidée en cela par un dieu dollar, par une puissance commerciale rarement égalée, par un patriotisme exacerbé. Avez-vous remarquer combien de drapeau vous pouvez voir devant les pavillons américains, comparé au nombre de drapeau planté devant nos maison ? Sommes-nous donc si peu fier d’être français ? Avons-nous honte de nos couleurs ? Avons-nous peur de passer pour des nationalistes ?


Aujourd’hui, l’Amérique ne m’attire plus, du moins, dans sa partie états-unienne, société trop rigide et trop surdimensionné pour le pauvre pyrénéen que je suis. La brique de lait fait quatre litres, la nourriture nourrie surtout les poubelles, les limites sont sans cesses surveillées et gare si vous les dépassez. Rouler aux states nécessite une licence, votre permis n’est pas valable. A votre arrivée, la moindre rature sur l’imprimé à remplir dès l’aéroport vous classe dans la catégorie terroriste potentiel. A côté de cela, la vie n’y est pas très chère, certains paysages sont superbes… Mais bon, que voulez-vous, je ne me sens pas à l’aise dans ce modèle de vie. A chacun son trip, bien sûr. Ce que j’écris, colle à ma personnalité, mon ressenti, aux expériences vécues et racontées par des personnes dignes de foi, aux formations reçues, aux renseignements pris. Ensuite, comme dans la vie, chacun se forge son avis et sa vie… Libre à vous…

Demeures familiales

La maison, le foyer, le lieu de vie par excellence. Comme j’aime le charme suranné des vieilles demeures de famille, ce mélange subtil d’odeurs divers et variées, cette atmosphère bien établie, cette impression de calme, de sérénité, cette impression d’en avoir vu et d’être prêt en en voir d’autre. La pierre de l’escalier s’est usée sous les pas, les mêmes pas lourds pendant des années, posés au même endroit, usure lente du temps, usure d’usage… La rampe aussi est lustrée par les mains qui tour à tour s’agrippent et glissent dessus. Le temps n’a plus d’emprise sur la bâtisse qui a abrité des générations d’occupants, parfois et même surtout en même temps, vous savez, de ce temps-là ou on avait le temps, ou on avait de la famille, de l’esprit de famille, à défaut d’argent…

Les vieux gardaient les jeunes ou bien l’inverse ou bien même, les deux en même temps… Tradition orale, transmission du savoir des hommes, des savoirs de la maison, recettes, histoires familiales, l’arbre généalogique était autour de la table et dans les discussions des veillées le soir au coin du feu en hiver, ou sur le petit banc, devant la porte les soirées d’été.

J’ai connu des maisons comme cela, une surtout, qui restera gravée dans mon cœur. Maison de famille constituée de maisons mitoyennes réunies en une seule pour loger la tribu. Maison commerciale aussi, boucherie familiale et villageoise, maison anonymement rangée le long de la grande rue. Maison qui a vécu et aujourd’hui semble somnoler, maison qui ne demande qu’à être réveillée autour de son foyer, dans ses pièces de vies, dans ses pièces de nuit. Maison labyrinthe au premier abord, des marches pour rattraper les différents niveaux, des escaliers pour accéder à l’étage, à des pièces encore et encore… Maison de village aussi, avec les avantages et les inconvénients que cela peut comporter, surtout en nos temps d’indiscipline automobiliste, point de vue sur la rue et les villageois, visites fréquentes au café voisin.

Cette maison là, je l’ai connu, dans sa seconde vie. La boucherie transformée en garage, repos bien mérité après des années de métiers, sans relève assurée, sans repreneurs réellement motivés. Passage difficile d’une vie artisane ou l’on voit fermer le commerce de ses parents et le sien… Cette maison, je l’ai découverte en même temps qu’un pays, une région, que je connaissais simplement par sa traversée autoroutière. Cette région, ce pays, je l’ai de suite aimée, et j’en parle toujours comme si j’en étais issu. A défaut d’y être né, j’en suis adopté. Village blotti le long de l’ancienne nationale, coupé des collines par le long serpent autoroutier, village aux teintes usées et monochrome comme le sont les villages de labeur.

Dès la porte passée, la maison vous saute à la gorge, joliment décorée, des pièces hautes, des coins, des endroits ou se poser, pour lire, écouter la musique, parler, se réchauffer devant la cheminée. Là était la place des grands-parents. Oh, pas d’image d’Épinal, point de grand-père fumant la pipe sous une belle bacchante, point de grand-mère tricotant des chaussettes de laines, le chat alanguis sur ses genoux. Non, c’étaient des grands-parents encore un peu vert, toujours solides et dynamiques, sachant accepter et accueillir comme il se doit. Vous savez, ces familles dont a toujours l’impression de les avoir connus depuis toujours.

La grand-mère tricotait, certes, mais cuisinait surtout, et surtout, faisait des affaires et des kilomètres ! Débrouillardise née, sachant âprement négocier, elle avait ses propres réseaux de négoce et savait manier le téléphone comme l’utilitaire… Cordon bleu foncé, elle a régalé des régiments de papilles avec des recettes, des astuces enfermées à jamais dans sa tête… Elle est trop tôt disparue, et je ne l’ai connue que trop peu.

Le grand-père ne fumait pas la pipe, non, pas plus qu’il n’arborait les bacchantes… Il avait rangé le fusil et ne parcourait plus qu’à pied les garrigues odorantes pour cueillir en leur sein, l’asperge gourmande, le thym odorant, ou le simple plaisir de la marche… Ah, quel beau pays ! Géographe local, il m’apprit les toponymes évocateurs que l’IGN refuse d’ajouter à ses cartes, et qui font que vous pouvez toujours demander votre chemin dans le pays… Cette montagne, ces garrigues, ces odeurs de sauvagine… Bouliste assermenté, non pas de ces boulistes aux pieds serrés et aux boules légères, non je parle là de vrais joueurs de boules, il allait régulièrement taquiner le but dans les villes voisines… Ancien boucher, maîtrisant les pâtés, glacé et autres boudins blanc fort succulents, il défend avec conviction son pays. Grâce à lui, j’ai appris beaucoup et j’ai surtout appris à aimer, à découvrir ces terres arides. Des histoires de chasses, des premiers lièvres en perdrix, tout est passé par ma mémoire, attachant une vigne, un rocher à un exploit ainsi daté…

Aujourd’hui, les liens sont modifiés mais toujours tressés. La porte est toujours ouverte, et j’aime toujours ce pays et ces gens. Une famille serrée autour de la demeure familiale, chargée de souvenirs de petits et de grands… Aujourd’hui, je sais bien des choses grâce à eux, aujourd’hui je pense, comme souvent d’ailleurs à ces morceaux de mon cœur éparpillés par là-bas… Mes visites ne sont plus fréquentes, ma vie n’est plus rythmée des travaux du temps, vendanges, cueillette des olives, entretien des oliviers, ramassages d’asperges sauvages… Mais tout cela est bien ancré à ma mémoire et à mon cœur. Mes pensées voyagent plus que moi, mes pieds imaginent la terre rouge du sentier nouvellement creusé qui mène au sommet… Je sais que j’y retournerai, aller marcher, revoir la silhouette de la maison familière, croiser peut-être des visages familiers…


Souvenirs de lieux et de maisons, émotions de voir encore des demeures familiales dans une époque ou, par le jeu des mobilités, les familles se dispersent, s’éclatent, les biens se vendent faute aussi de moyens et d’entente pour subvenir à leur entretien… Emotions d’autant plus perceptibles quand de notre côté nous n’avons pas cette chance d’être ancrés sur un lieu, un repère familial, cette maison ou résonnent les rires et les pleurs des générations.

Et un de plus !

Et bien voilà, c’est officiel, à compter de ce jour, un de plus au compteur. 42. Que le temps passe vite ! 42 ans accomplis, je rentre donc dans ma 43e année. Je ne me soucis guère du temps compté à intervalle régulier, et, si je n’avais pas de papiers d’identité, si je n’étais pas enregistré dans diverses plateformes informatiques, j’aurais du mal à dire à combien j’en suis. C’est ainsi. De mes souvenirs, d’enfance ou très récents, je sais surtout qu’il est plus handicapant de naître près de Noël que sur d’autres mois de l’année… Combien d’anniversaires groupés, de cadeaux cumulés en un seul, pas forcement double, bon, ne vous y trompez pas, cela ne remplace pas… Surtout dans les années d’enfance ou il est dur et difficile de faire la part des choses. Par contre, j’adore ma date et mon signe de naissance. Faut dire aussi que j’y suis habitué !

Statut ? Célibataire, mais bon, en cours de changement, voire même plus car beaucoup d’affinité…En fait, je me considère comme marié, et avec la plus belle des mariées dont on puisse rêver...

Résumé des épisodes précédents.
Naissance dans la plus belle ville du monde, Toulouse, enfance quoi de plus normale, études dans la bonne moyenne avec un choix de parcours plus ou moins sinueux, entrée dans la vie active sans passer par la case militaire, directement dans la plus grosse boite de la région, ou, tout comme dans mon enfance, je peux jouer aux avions.

Rapide parcours qui me prit tout de même vingt deux ans. Durant ces années, surtout dans les dernières, quelques histoires, belles bien sûr, pas très longues, sorte de préliminaire à des histoires plus belles et plus longues qui ont mis du temps à venir. Des histoires, des prénoms, des parfums, des beaux souvenirs, d’autres moins beaux, des regrets… Mais bon, c’est ainsi que se forge ce que nous appelons l’expérience, non ?

Des périodes diverses de la vie. Une enfance disons classique dans une famille tout ce qui a de plus ordinaire. Ecole, catéchisme, enfant de chœur pour la période mystique… Longtemps (et même encore) fasciné par l’histoire de la chrétienté à tel point que je redoutais l’âge fatidique des trente-trois ans…

Des copains, des copines… Des copains trop tôt disparus, la mort fauche aussi dans les jeunes. Premières émotions de voir s’envoler les amis proches. D’autres copains, toujours là. Des relations qui s’écartèlent, prises entres les fers de nos vies, mais des retrouvailles à chaque fois comme si nous nous étions quittés la veille. Des amitiés, viriles et bon enfant. Des discussions franches et vraies, parfois plus légères, plus gamines.

Des copines… Comme ce mot est galvaudé. Voilà qui trouble toujours et qui trouve toujours le sens qui ne faut pas. Les copains partagent le pain, les copines partagent la pine… Simpliste et facile, dégradeur et dégradant. Et après on dit qu’il est difficile d’avoir des relations amicales entres hommes et femmes. Et bien ça existe, croyez-moi. Mon meilleur copain est une fille, même si la vie et les conjoints nous ont quelques peu éloignés. J’ai de très bons rapports amicaux, cessez de sourire, avec des filles, sans aucune équivoque, sans aucune envie de troubler ces amitiés là par des coucheries bassement sexuelles, synonymes de non-lendemain. On peut avoir des relations garçon - fille sur d’autre plan que le plan horizontal, comme on peut avoir des relations frère – sœur sur d’autres plans que les plans incestueux. Le jour ou la société aura compris cela, nous aurons fait un grand pas en avant. Cessons de coller une étiquette sur chacun, de raisonner en groupant tout le monde dans la même catégorie. Je sais que certains peuvent être des sexes sur pattes, mais ce n’est pas une raison pour me placer dans la même catégorie. J’ai eu des copines en toute amitié. J’ai eu des petites copines en toute intimité.

Des petites copines… Beaucoup ? Un certain nombre. Ni collectionneur, ni, malheureusement, l’homme d’une seule femme dans ma vie. Une seule à la fois, bien sûr. Quand, j’aime, j’aime tout entier, je me livre tel que je suis et à chaque fois, chaque rupture laisse une cicatrice toujours dure à refermer. Des prénoms envolés, volontairement ou involontairement, et puis, à quoi bon ? Inventaire à la Prévert ? Pour qui ? Pour quoi ? Des histoires, courtes, moins courtes, belles, constructrices, des ruptures pas toujours faciles, pour des raisons pas toujours simples, des étapes qui forgent la vie et le caractère. Au fil des histoires, le temps qui passe et moi avec… Comme tous, bien sûr, avec le regret de traverser les anniversaires en étant toujours dans cette instabilité maritale, en voyant les copains et copines autour, en couple, avec des enfants… Des caps auxquels on attache de l’importance, vingt, vingt-cinq, trente, quarante.…

Des convalescences. Phases pas toujours faciles ou les choses se mettent en place peu à peu. Digestion indigeste d’une fin même si on a fait le choix. Retrouver ses marques, gérer sa vie et sa solitude. Liens virtuels, dont certains sont devenus bien réels. Des personnes présentes pour parler, bouger, à pied, en roller, des retours progressifs à la vie. Et puis progressivement, les choses se mettent en place, les vies se séparent, les liens évoluent, la vie reprend son cours ou presque. Des soirées à se connecter sur la toile du Net, à discuter, échanger, tisser des liens. Certains s’estompent, disparaissent, d’autres se créent, se renforcent. Une force, une envie, une nouvelle vie dans la quarantaine… C’est drôle, d’habitude, on met en quarantaine pour isoler les individus. Là, la quarantaine serait plutôt rugissante, la vie commence à quarante ans ? Mais bien sûr ! Allez, vous n’allez pas me chipoter deux ans, non ?

Voilà, rapide tour sur une vie. Une vie simple, une simple vie. Comme tous j’ai rêvé de dons fantastiques, de vie magique, d’une vie ou tout me sourit… Rien de cela. Certes, je n’ai pas à me plaindre et je ne me plains pas, ma vie est ainsi, ce sont les échecs qui forgent l’expérience. Ce que je retiendrais ? Et bien, que tout cela est passé vite, trop vite peut-être, quelques regrets de n’avoir pas su négocier certains virages, développer d’autres chemins, mais je suis là et j’en suis là, c’est ainsi. La vie est un long ruban dont on ne connaît qu’une des extrémités. Je ne connais pas la longueur du ruban qu’il me reste, mais j’aspire à vivre, c’est sûr. Je sais aussi que je ne suis pas seul sur cette route, mes amis sont là, et c’est là l’essentiel du bonheur.

Blog (encore !)

Boite à
Lettre
Ouverte en
Grand

Anniversaire

Anniversaire, comptage annuel
Notification précise et ponctuelle
Non, vous ne le faites pas !
Il n’est pas possible que ?
Vraiment ? Je ne le crois pas !
Et qu’est ce que cela vous fait?
Ravi de voir sur vous les ans glisser
Soupirant à les voir me creuser
Anniversaires, chaque année
Il m’est dur de vous voir arriver
Raviver des souvenirs passés

Et des blessures saigner

Blog

Le blog est là et bien là, les textes s’y entassent, les uns après les autres, souvenirs, pensées, égarement, essais, poèmes ou acrostiches, ils s’empilent. Objet de thérapie en son début, objet de plaisir aujourd’hui car j’y ai trouvé le plaisir d’écrire. Ecrire, encore et encore, tous ces écrits sans cris, ces textes posés, garés, triés, voilà bien le blog constitués jour après jour. Bien sûr, il y a des périodes d’accalmie ou le compteur reste bloqué, ou les textes ne se mettent plus, périodes de vacances, de repos, périodes de silence textuel. Bien sûr, il y a l’errance vagabonde, les jours ou le cahier vient prendre le relais de ces textes wordiens. Bien sûr, il y a tous ces jours ou on a mieux à faire qu’à rester devant son écran. Outil de solitude, lien ouvert sur le monde, vaste et anonyme, lien sans lien vers des ailleurs, d’autres gens qui peuvent se connecter, lire et apprécier. En bien ou en mal, cela m’est égal. Quelques-uns laissent un commentaire, trace le plus souvent anonyme d’un passage sur le blog. Beaucoup ne laissent rien, anonyme anonymat. D’autres encore, majorité grandissant sans cesse, n’ont pas la clé, pas le sésame pour entrer et lire. D’autre n’en éprouvent pas l’intérêt. Un blog, c’est avant tout un site personnel dont peu dispose du code pour entrer.

Ce blog là, je ne l’ai pas ouvert pour devenir célèbre, pour être lu par des milliers de gens, ce blog là, c’est moi, c’est un blog sans prétention, des textes sans prétention. Des écrits de ma vie, des écrits de mes humeurs, des curieuses folies… Ce blog a démarré sur une histoire qui se finissait sans le savoir, sans le vouloir vraiment. En fait, ce n’était pas une fin, mais une transformation, une histoire d’amour qui s’efface, laissant la place à une belle histoire d’amitié, de respect et de complicité. J’ai perdu un amour, j’ai gagné une sœur. Transition exceptionnelle, palier difficile à franchir, mais j’espère qu’il durera aussi longtemps que nous.

Des textes aussi sur la découverte des profondeurs, au cœur d’Internet et de ses sites magiques et mythiques, au cœur de ma propre personne… Des textes introspectifs, des textes ou je me livre un peu, des textes ouverts à lire sur le blog ou sur mym. Des textes qui m’ont permis de connaître et d’échanger, de discuter, d’apprendre aussi, sur moi et mes peurs. Des textes enfin qui ont bâti des liens avec de belles inconnues, anonymes, jusqu’au jour ou enfin, les yeux s’ouvrent, le soleil revient. Des textes qui ont pris de la couleur, toute la palette de l’arc-en-ciel pour répondre, pour s’envoler toujours plus haut.

Histoire du blog, histoire de mon blog. Depuis juin, que le temps à passer. Certains textes sont plus vieux, car l’idée du blog est venue avec l’idée de rassembler ces textes écrits et publiés sur mym, l’idée de stocker ces bouts de moi, ces bouts de ma vie. Aujourd’hui, il vit, comme je vis. Aujourd’hui, j’écris, parfois des bluettes, parfois des colères, parfois des errements entre spleen et sourire, entre pleurs et rires. Les émotions sont là, quelle qu’elles soient, et ça, c’est moi. Des fois au repos, des fois plusieurs textes d’un coup. Pas de course, pas d’objectif, simple plaisir d’écrire. Histoire de mes vies.


Je sais que certains jours, les compteurs s’affolent, que certains soirs, les visiteurs sont là. Merci. Et ne m’en voulez pas de raconter ma vie dans toutes ses longueurs, ses largeurs et ses humeurs. C’est ainsi que j’écrit, un peu avec les doigts sur le clavier, beaucoup avec le cœur.

Blog

Blog, vous avez dit blog ?
L’ai-je bien entendu ?
Oui ? C’est bien cela !

Garage à texte dites-vous ?

Martien

Martien un jour, sur la terre
Atterrit seul, un soir sans lune
Raison inconnue, ainsi il erre
Terre à visiter, rencontre d’une
Il tombe en amour, peuchère !
Envie de lendemain sous la lune

Ne pas repartir, nouvelle ère

Mémo martien

Qui sommes-nous vraiment ? A t’on jamais la réponse à cette question ? Quelles que soient nos origines, terrestres, maritimes, extra terrestres, nous sommes là présents, humanoïdes peuplant la terre, pas encore complètement lobotomisés, bien que le dieu télévision matraque à grand coup de soupes opéra, bien que la publicité nous conditionne et nous impose nos choix qui sont avant tout ceux du marché économique.

Nous sommes là et las, déroulant nos vies sur cette terre, planète hospitalière le temps d’une vie, voyageurs intemporel à la recherche de temps, de plus en plus solitaire et égoïste dans nos démarches, mais cherchant, pour mieux se fondre dans le modèle social, à vivre en couple, le temps d’une mission, le temps de vivre, ce que chacun définit.

Autrefois, nos prédécesseurs ici bas, vivaient leur mission jusqu’au bout de leur vie, jusqu’au bout de leurs vies, choisissant compagne de route pour une vie entière, sans envie de modifier le parcours en cours de route. Sauf exception, car, c’est bien connu, il y a exception.

De nos jours, ou plutôt de ceux qu’on nous accorde, nous choisissons compagne à des fins plus courts termes, privilégiant d’autres critères que nos anciens, bien sûr, moins intelligent que nous. Et puis, nous évoluons, nous. Et puis nous changeons, nous. Nous changeons de vies, de lieux, de compagnes. Parfois, nous sommes changés. Aussi. Sauf exception, car, c’est bien connu, il y a exception.

Pour satisfaire cette mode de changement, le conseil des dieux électroniques, a mis en place le net, histoire de diversifier l’offre, créant la demande… Et nous voilà, à consulter les cartes sur écran, et nous voilà à traquer le déclic, le truc qui nous fera vibrer, qui nous donnera envie de changer, ou… de se retrouver en binôme, car, il est devenu difficile de vivre en solitaire dans nos vies actuelles. J’ai ouï dire que certains tricheurs y chercheraient compagne sans être désengagés… Serait-ce la vérité ?

En toute égalité, nos compagnes aussi ont accès aux fichiers, et comme nous, choisissent sur catalogue, le compagnon du terme choisi… Il paraît même, que certaines, choisissent à court terme, voire même très court terme. Il en est même qui s’affichent en location…

Etonnant ? Certes, cela faisaient quelques temps déjà que je ne m’étais pas posé sur cette planète. L’air y semble bien lourd désormais, limite respirable, les modes de vies et d’envies ont bien changé depuis mes dernières missions. Les populations ne semblent pourtant pas plus heureuses, toujours en train de galoper derrière la dernière technologie, l’écran le plus plat, la lessive qui lave plus blanc, le ventre le plus plat, la maison la plus belle, la voiture la plus chère… Course au tape-à-l’œil, objectif principal de vies déjà assez désorganisées, ce tumulte incessant ne cesse d’empirer dans tous les étages des populations…

Afin de mieux galoper, ils ont même créé des parcs plus ou moins grands ou stocker les plus ou moins grands le temps de poursuivre le galop incessant. Ils semblent même les y oublier. Tout cela est bien structuré : Ils appellent cela des crèches pour leurs plus jeunes, puis des maternelles, puis des écoles, puis des collèges, puis des lycées, puis des universités, puis ils se séparent pour aller dans diverses autres structures ou ils exercent des tâches, plus ou moins planifiées, plus ou moins dures, parfois ils ne font rien. Et puis, à partir d’un certain usage, ils n’y vont plus, restent un peu plus chez eux ou voyagent, jusqu’à être usés. Et là, de nouvelles structures apparaissent pour les stocker. Ils appellent cela maison de retraite puis cimetière. Je ne sais pas ce qu’ils font des corps, denrées pourtant faibles dans notre galaxie. Je ne suis pas encore arriver à percer ce mystère. Impossible d’avoir accès à leur stockage, malgré mes tentatives…

Bon, j’y retourne, je ne manquerais pas de vous transmettre un prochain rapport de ma mission ici. Par contre, si je pouvais rentrer sur notre bonne planète, histoire de me recaler un peu les gyroscopes, je commence à avoir le tournis de ce qu’est devenue notre terre d’expérience… En plus, j’ai vraiment l’impression qu’ils me prennent pour un fou… Je vous assure, leurs chemises aux longues manches attachées dans le dos ne sont ni élégantes, ni aisées à porter. Par contre, leurs hôtels sont confortables et agréablement peuplés. Je discutai encore ce matin avec Jules César et Napoléon. Des gens charmants quoiqu’un peu à côté de leurs pompes…


S’il vous plait, venez me chercher, ils n’arrêtent pas de me trouer la carapace à coup d’aiguille, je vais finir par avoir des courts-circuits… Bon, ok, promis, je ne toucherais plus aux soucoupes !

Compte à rebours...

Gla-gla ! L’hiver n’est pas encore là que déjà les températures sont parties en vacances… Moins six, moins sept, les matinées se suivent, le froid sec s’installe, bien que nous ayons eu des épisodes de brouillards plutôt épais ces derniers jours… Enfin, c’est presque de saison, même si la douceur de l’an dernier est encore dans nos têtes, et puis nous y voilà donc à cette dernière semaine… Courage, fuyons ! Enfin, pas encore. Crise à tous les étages, grande braderie sur la morosité, deux pour le prix d’une… Même le temps se met au gris ! Cette année sans réelles saisons marquées, cette année pas banale qui pourtant se déroule dans une banalité affligeante, cette année s’achève ou presque… Quelques caps importants à franchir encore, le cap des ans, le cap de Noël, le cap du trente et un… Que de choses en si peu de temps, que de secousses encore à vivre, subir ou fêter au gré des humeurs, sans qu’il soit question d’envie…

Le cap des ans. Il revient chaque année à la même date. Certains fêtent les changements de dizaine, il est vrai que nous aimons bien fêter les comptes ronds… J’y ai toujours échappé, négligence, la faute à pas de chance, jamais de mon plein gré. C’est ainsi, et c’est fait. Aujourd’hui, je m’en fous royalement, oserais-je dire, sans aucune coloration politique, récente ou non. Les regrets sont derrières, même si non digérés…

La Noël. Fête joyeuse et attendue dans l’insouciance de l’enfance, fête émue lorsque de jeunes enfants viennent peupler le foyer, fête lugubre en dehors de cela. Cette année, première année à se retrouver en famille sans mon neveu… Dur et difficile pour les grands-parents, même si c’est la loi des séparations, difficile pour moi aussi, bien sûr, car la joie de Noël est avant tout de partager cela avec toi mon complice adoré… Avant même la date fatidique, le cœur n’est d’ores et déjà pas à la fête…

Le trente et un. Bof. Depuis l’année deux mille et ses explosions de prix et de feux d’artifices, je suis définitivement écoeuré de toute cette débauche étalée pour fêter un passage vers l’an nouveau ou, au final, nous nous retrouvons aussi con à minuit une qu’à minuit moins une. Combien de fric brûlé pour célébrer l’événement ! Combien de récession l’année durant pour tout lâcher dans ces derniers instants ! Des amis qu’on ne voit que ce jour là, des coups de fils, sms, reçus uniquement ce soir là. Combien de manque affectif, relationnels l’année durant… Triste balance je conçois. Est-on obligé d’attendre le trente et un décembre pour passer un bon moment avec des amis ?

Encore et encore, des repères à dates fixes, des impositions commerciales ou d’un seul coup les prix explosent car on sait que les gens sont conditionnés pour fêter l’événement sous peine de passer pour un nul… Regardons les publicités au fil du calendrier… Noël, nouvel an, saint Valentin, Pâques, même Pentecôte ou on essaie de vendre du veau ! Quelques-unes de ces pseudos célébrations semblent s’essouffler. La greffe d’Halloween se désagrège d’année en année, ce qui, de mon propre avis, personnel, très personnel, n’est que bonne chose…

Ben voilà, désolé, c’est l’époque… L’époque des soi-disant festivités, l’époque du froid qui gèle peut-être les ardeurs (je n’ai pas dit les hardeurs !), l’époque de cette fin d’année qui s’essouffle et nous essouffle aussi ainsi. Courage, l’année qui vient est riche de bonne chose, et devrait être, porteuse d’espérance, de joies et de bonheurs. Que chacun fête cela à sa guise, selon ses convenances, ses plaisirs, son bon vouloir. Que chacun s’y retrouve, et que nous retrouvions, nous, notre propre personnalité, apprenant ainsi à fonctionner selon nos propres pensées et non par imposition de pensée à des fins commerciales… Ce qui fait notre richesse, c’est notre diversité, pas notre uniformité. Cultivons-là sans excès, bien sûr, car comme chacun sait, les excès sont soit répréhensibles soit engendrent des états nauséeux… Lendemains de fêtes ?


Bonne fêtes à tous, et, à chacun son rythme et ses envies !

Administress...

Dernières longueurs avant les fêtes… Dernière semaine avant la clôture de l’année laborieuse, derniers moments en 2007, année riche en rebondissement et événements divers et variés. L’heure des bilans ? Oui et non, les bilans se font régulièrement, pas à des dates précises ou simplement parce qu’on arrive à une échéance. Impressions relatives fluctuantes suivant les humeurs et le temps, suivant les humeurs du temps… Prêt à partir souffler un peu, loin de la machine et du mal rongeant toutes les couches de notre société : l’administration. Je ne parle pas là de celle, nationale, présente, indispensable mais de celle qui chaque jour s’insinue un peu pus dans les mécanismes et les rouages de notre vie professionnelle comme quotidienne. Quoi que vous fassiez désormais, pas un endroit ou il ne vous faut passer par une plateforme téléphonique expatriée, rentabilisée à coup de surtaxes d’appel en 08, pas un service en accès direct. Partout des cerbères, humain ou numériques, réels ou télématiques sont là pour filtrer, disséquer et réorienter votre appel.

Dure loi que les lois dites économiques, rentabilité à outrance qui déplace des services à l’autre bout du monde, dans des pays dits émergeants, pour traiter un sujet entre deux personnes distantes de quelques centaines de mètres parfois. J’avais, comme beaucoup, appris, par erreur sûrement, que le plus court chemin entre deux points était la ligne droite, et bien, nous voilà à devoir réviser cette notion là. Que d’énergie nécessaire, que de temps usé et passé à obtenir le moindre rendez-vous, la moindre intervention. Réussir à se dépatouiller d’un sujet, relève désormais du parcours du combattant, voire du routard si je compte les kilomètres parcourus par les informations, sans compter le budget grevé sur notre porte-monnaie déjà soumis à fort aplatissement. Tout va bien !

Nous passons de plus en plus de temps à savoir comment résoudre un problème du quotidien sur le moindre sujet, à comprendre ou du moins, essayer de comprendre ou et par qui sont gérés ceci ou cela, désormais, il nous faut retenir les numéros de téléphone en 08, expliquer à chaque fois le pourquoi du comment de la chose, qui fait que nous sommes en ligne sur ces lignes à haut débit monétaires… Heureux temps du temps jadis, ou les postes géraient les télécommunications, ou le percepteur était local et maître des impôts en tout genre… Notre société est devenue société d’experts en tout genre voire en rien… Même constant dans nos entreprises : Hier un même service gérait plusieurs sujets, connaissait les rôles de chacun et de chaque chose ; Aujourd’hui, c’est affaire d’expert, ignorant la chapelle voisine. D’ailleurs, un nouveau jeu s’est installé : c’est le dernier qui parle qui a raison même s’il n’est pas l’expert du sujet, pire surtout si ce n’est pas l’expert ! Nous attendons tellement l’information que nous ne vérifions plus de qui la donne, et comme en même temps nous formons nos experts à bien parler, ils s’en donnent à cœur joie de communiquer, oubliant par là même, qu’ils sortent de leurs sujets et parlent pour parler ou plutôt, parlent pour s’écouter…

Rajoutons à ceci des horaires incompatibles entre administrateurs et administrés, vous comprendrez aisément les soucis, conflits, exacerbations que tout cela entraînent. Il vaut mieux être libre de son temps en journée pour arriver à faire toutes ses démarches, arriver à démêler la pelote de laine de l’administration réelle et pseudo réelle, puisque de plus en plus nos entreprises hier efficaces, prennent pour modèle l’exemple étatique…


Je rêve donc de simplification, d’horaires adaptés aux fonctionnements de la société, de banques, de mairies, de trésors publics, de sécurités sociales, mutuelles, et autres services dit de service, ouverts en nocturne, nous laissant travailler plus pour gagner, peut-être plus… Travailler plus aussi dans ces administrations, c’est aussi créer des emplois, absorber du chômage, remettre ne route la machine grippée… Un vœu ou une nécessité ? On peut aussi envisager l’inverse : demander aux hôpitaux et services d’urgence de fermer à seize heures quarante-cinq, de prier leur aimable clientèle de revenir dès le lendemain huit heures trente par exemple… Ce qui est vrai pour une partie de l’état, ne l’est pas pour l’autre…Adaptation nécessaire à nos modes actuels, nos distances quotidiennes et nos temps de parcours, du moins, je pense. La société, notre société se meut encore trop lentement pour ne pas être en retard dans son développement. Cela ralenti son dynamisme et génère chaque jour un peu plus sont lot de mécontents… Gardons le sourire, voilà les vacances pour essayer de résoudre les petits soucis, du moins, dans les entreprises encore ouvertes…

Les amours...

C’est quoi l’amour ? C’est quoi cette explosion de sensations grouillantes, vibrant aux fonds de nos tuyauteries les plus profondes ? Qu’est-ce qui donne à la fois force, sourire, motivation, envie d’avancer de nouveau à deux sur les voies tortueuses et sinueuses de la vie ? Alchimie bizarre et inexpliquée, imprévisible même, en terme de naissance comme en terme d’intensité, ces symptômes ont des évolutions différentes suivants les sujets. Essayons de voir les différents cas, du moins les plus courants :

L’explosion soudaine, autrement appelée le coup de foudre. Rapide, bref et intense. Quoi qu’on en pense, n’est généralement pas suivi de grands effets, si ce n’est une grosse brûlure d’ou on ressort sonné. Dans quelques cas, semble devenir chronique ou évoluer dans les formes ci-après décrites.

L’effet de surprise. On se rencontre ou on se connaît déjà. Peu à peu une relation dite amicale s’installe et puis, surprise, un beau jour, qui d’ailleurs peut être une belle nuit, ou une belle après-midi, voire même une belle matinée, cette relation par je ne sais quelle magie, évolue en amour. Troublant, limite dérangeant même, le temps de comprendre ce qu’il se passe, ce qui arrive. L’évolution lente peut soit se stabiliser, soit s’empirer, soit se dégrader et disparaître comme elle est venue, laissant sa place à la relation première, l’amitié. Dans certains autres cas, la régression laisse un phénomène d’allergie au point de devoir isoler les sujets en présence. D’ailleurs, c’est ce qu’ils font.

La rencontre. Provoquée, attendue, cherchée, combler la solitude est une quête hélas bien présente. Que le sujet soit d’ailleurs célibataire ou non… Enfin, prenons le cas du célibataire : lassé de sa solitude, il multiplie les chances de rencontres. Autrefois, tournée des bals, discothèques, et autres fêtes locales et patronales, avant-hier services téléphoniques ou minitel, parfois même émissions télévisées, aujourd’hui, c’est Internet à fond, sites en tout genre, mythique ou moins, le but étant de chercher l’âme sœur pour tromper sa solitude. Finalement, le modèle non célibataire rentre dans cette catégorie aussi… Le virtuel devient alors théâtre de toutes les parades amoureuses, nouvelles vies, nouveaux atouts, tout ce qu’il convient pour éblouir la belle, qui d’ailleurs, exerce parfois le même art ce qui peut conduire à des situations cocasses dès lors que la séduction établie, le passage en réel devient désiré…

Une fois ces stades d’incubations passés, la maladie, car cela en est une, (ne dit-on pas, maladie d’amour ?) Evolue selon des rythmes et des voies différentes. Soit il y a régression, voire même extinction totale, soit il y a stabilisation de l’état, soit il y a progression. La progression comme la régression, peuvent être fulgurante ou très lente avec tout un panel de rythme entre ces deux limites extrêmes que la médecine à l’heure actuelle ne sait expliquer. Pour compliquer le tout, les évolutions peuvent être de sens différents, voire opposés, de rythmes différents voir opposables, pour les deux sujets, car, je n’avais pas précisé, dans tous les cas, au moins deux sujets sont en cause… Si un seul sujet vit cela, alors, laissez tomber, il n’y a pas d’issue à par l’aigrissement et l’amaigrissement…


A titre personnel, j’ai eu la chance (en est-ce vraiment une ?) de vivre :

-Le coup de foudre. Je trouve l’expression bien choisie car c’est vraiment l’impression que cela laisse : prendre un éclair sur la tête, voir trente-six étoiles, et se retrouver bien brûlé les jours suivants… J’ai connu

- Les périodes rencontre – amitié – amour – amitié et ça c’est assez beau, même s’il y a une phase difficile à vivre (devinez un peu laquelle !)

- L’effet de surprise… l’évolution de dialogues amicaux en envie forte de se retrouver, virtuellement, puis réellement, la découverte des sentiments réellement ressentis, partagés, la naissance d’un amour partagé, l’explosion des sentiments, toujours plus fort, toujours plus hauts, toujours davantage partagés, ça c’est trop bon !


En conclusion, je dirais juste avoir voulu par-là même, non pas faire la thèse, l’antithèse, la synthèse des hypothèses mais bel et bien un texte sans prétention sur l’amour, sous diverses formes, de par ma pauvre expérience, sans aucune envie de croire, ni de faire croire que j’avais là la science infuse… Tout ce que je sais, c’est que j’ai aimé, j’aime et j’aimerai. Tout ce que je sais c’est que ce je vis est super ultra merveilleux et que je souhaite à toutes et à tous de vivre cela…

Pensées raquetteuses

Belle journée d’hiver comme je les aime. Une bonne gelée blanche dès le matin, un ciel bleu et limpide qui prend le relais pour la journée. Un temps agréable, frais et ensoleillé, une luminosité belle pour profiter au maximum de ces paysages d’hiver. De bonne augure pour le week-end, enfin, j’espère ! Ce week-end, démarrage de la saison hivernale, première sortie raquettes ! Yes ! La neige est là, enfin, suffisamment pour aller tester les raquettes et les mollets, l’envie aussi… Retour à ces belles randonnées dans les pentes enneigées, retour à ce petit groupe ou, finalement, nous nous connaissons presque tous ce qui est garant de la bonne humeur ! Bien sûr, le contenu des sacs sera là aussi pour aider à la convivialité. Nos guides habituels aussi seront là, enfin presque, le principal, victime d’une branche traite au bord du canal lors d’une sortie cycliste n’a pas eut son feu vert médical pour cette première… Partie remise et surtout, bon rétablissement à toi.

Et puis, il y a les victimes du travail du week-end, de nuit, qui ne pourront se joindre hélas à nous. Là aussi, j’espère bien que ce n’est que partie remise car, notre petite communauté à besoin de tous ces membres sans exceptions. Nous fonctionnons par tous, intégrant les nouveaux arrivants, partageant gaîté et bonne humeur, profitant de cette journée de plein air pour vider les neurones et partager l’essentiel : la convivialité. Reviens vite, tu sais que ta complice va se sentir bien seule pour marcher et discuter… En attendant, comme d’habitude, je gère. Entre guides et association, entre rappel à l’ordre des publications et mise à jour des sites Internet, je joue en soliste ma partition (d’ailleurs, est-ce bien la mienne ?) M’arrangeant pour que tout se coordonne bien, que nous puissions être assez nombreux pour déclencher la sortie et partir dans de nouvelles aventures montagnardes et surtout, humaines.

L’hiver dernier nous ayant privé de neige, je compte bien rattraper le retard, peut-être même aller aussi me dégourdir les planches dans nos belles stations pyrénéennes. La pêche est là, la santé revient bien, le moral au top… Hum, que c’est bon ! Seul regret, ne pas pouvoir partager cela encore avec la raison de tout cela… Bientôt, très bientôt, promis ! J’ai trop envie de partager tout cela avec toi, la montagne en hiver en raquettes, la montagne au printemps, en été, en automne à pied, quelquefois en vélo… La montagne et la région à découvrir, à visiter, à partager. Des efforts modérés, parfois un peu plus que modérés, des fous rires parfois, bon, parfois assez souvent ! Rien de tel que nos bols d’air régulier pour ouvrir la soupape et changer l’air de la machine. Repos des neurones, éliminations des toxines, chargement des endomorphines, il n’y a pas meilleure cure. D’ailleurs, je me demande pourquoi ce n’est pas encore rembourser par la sécurité sociale ?

Il est vrai que de temps à autres, quelques sportifs en quêtes d’exploits viennent se joindre à nos virées. Rapidement démasqués, ils ont peu de chance de survie parmi nous. Adhérer ou filer, là est la sortie. Et si certains se laissent volontiers convertir, à commencer par nos guides, quelques grincheux ont déserté, ce qui n’est pas pour déplaire aux restants, car, je ne sais si vous avez déjà testé, mais les raquettes, c’est bel et bien une activité physique. Il n’y a jamais de temps mort. Que nous montions ou descendons, il y a toujours exercice physique, jamais de glisse reposante, toujours marcher avec ces poids aux pieds, obligeant à marcher jambes écartées, à soigner sa foulée, pour progresser dans cet univers aux paysages sublimes. Inutile donc de vous dire, que des personnes trop sportives, donnant un rythme trop rapide au groupe finissent par user les dernières volontés et par la même, à s’ennuyer. Bref, entre trop rapides et trop lents, nous avons, par sélection naturelle, écrémé et c’est donc dès samedi la crème des crèmes qui va se retrouver.


Sourires ! Je plaisante, enfin, si peu... Amis sportifs, vous êtes les bienvenus ! Moins sportifs, aussi ! D’ailleurs, la montagne, c’est aussi le partage et l’échange, la convivialité avant tout. Vivement samedi, d’en parler, j’en ai des fourmis dans les pieds…

Voyage immobile

Les trains arrivent toujours à l’heure, c’est bien connu. Encore, faut-il qu’ils ne partent à l’heure, voire même, dans notre contexte plutôt perturbé, qu’ils partent tout court. Grève à répétition, système de réservation pas vraiment convivial entraînant parfois la réservation simultanée du fait d’une mauvaise ergonomie, gare pas toujours bien prévue pour l’accueil de ses passagers, quand ce n’est pas un simple quai qui attend les voyageurs et par-là même, les trains. L’avantage, c’est que c’est seulement quand vous y êtes confrontés que vous savez si votre train à du retard ou est tout simplement annulé. Certes, il arrive toujours à une gare et est rarement dérouté… Reste à savoir, si ça sera la bonne gare, à la bonne heure… Bien sûr, le mystère demeure de savoir si les trains s’arrêtent dans les gares ou si on a placé une gare à l’arrêt des trains. Atmosphère bien étrange que celle des gares. Même si j’aime les trains, surtout dans leurs versions miniatures, je n’aime pas vraiment traîner dans les gares. Je préfère de loin l’ambiance des aéroports, certes plus clinique, peut-être plus évasives ? Bien sur, il y a aussi les versions grandes villes ou se croisent l’air et le fer, l’aérien et le ferroviaire, empilage de voies, ferrées ou aériennes, croisées de destins, passages éphémères d’une voie sur l’autre, poursuite du voyage, lien entre deux mondes, course poursuite d’un moyen vers l’autre, d’une ambiance vers l’autre.

J’aime regarder passer les gens, ces âmes en déroutes, ces amants des routes, en quête de transports, comme tout amant, bien entendu… S’asseoir et regarder sans voir, voir sans regarder, s ‘asseoir et écrire. Ambiance partagée, voyage immobile aux couleurs de valises, aux rythmes des départs et arrivées. Annonce anonyme résonnant dans les grands bâtiments, profiter de ce temps gagné sur le temps. Mouvement des grands oiseaux blancs sur la piste, décollage, atterrissage, poussée des réacteurs. Freinage strident des machines entrant en gare, départ haletant et désormais régulier des modernes locomotives. Ambiance confinée et propre, limite aseptisée d’un côté contre courants d’air, traces diverses et grasses, fourmillement plus anarchique de l’autre. La vie sous plusieurs formes. La vie, ou plutôt les vies. Melting pot de voyageurs de tout âge, de toutes catégories, des parcours différents, des buts différents, des attentes différentes… Attente du train ou de l’avion, attente du voyage, attentes… Des vies à attendre, résumé de nos vies, de nos parcours, résumés de nos envies ?


Dans chaque ambiance, nous retrouvons des micros sociétés, représentation quasi parfaite de notre société. A chaque fois le même jeu : identifier les caractères types, deviner ou s’imaginer la vie, le rôle de chacun dans cette gare ou aérogare. Et puis, de là, laisser voguer son imagination, imaginer que tout cela peut être et ne pas être, imaginer tout autre chose et son contraire, imaginer aussi, qu’au bout de ce couloir, au bout de cet escalier, il y a non pas les inconnus, mais un visage connu. Gare ou aérogare, invitation au voyage, invitation aux retrouvailles. Retrouver la magie ou plus rien autour ne compte, être seul au monde, êtres seuls au monde.

Bulletin

Fin du premier trimestre ponctué par l’arrivée du bulletin scolaire. Bulletin magique puisque les notes et moyennes ne correspondent pas à celles énoncées depuis la rentrée. Encore un bug du système informatique du collège ? Bizarre, surtout que le bug semble œuvrer toujours dans le même sens : les moyennes sont plus faibles que celles entrevues par les notes annoncées tout au long des mois passés. Enfin, le voilà donc ce bulletin bien pâle par rapport aux résultats attendus, aux « tout va bien » entendus ça et là. Je passe sur les appréciations fort peu appréciables… Là aussi, bien plus que l’appréciation, je qui me gêne le plus, c’est de devoir attendre le résultat du trimestre pour apprendre ce qui ne va pas. Comment corriger la trajectoire si on attend d’être dans le mur pour dire qu’on va dans le mur ? Ou sont passées nos punitions d’antan ? Plus de lignes, de devoir à recopier, plus d’heures de colle… Ou va le système éducatif ? Simple contrôleur d’états de fait ? Simple rapporteur d’événements passés ? Les élèves sont de plus en plus tôt livrés à eux mêmes par un système en surrégime, en sursaturation, par une démobilisation d’enseignants préférant focaliser sur le déroulement de leur programme plutôt que sur l’adhésion de tous les élèves de leurs classes aux dits programmes.

En attendant, les résultats sont là. Sentiment de trahison reçu en pleine figure. Constat clair et amer renvoyé en pleine figure. Tout reprendre à zéro, recommencer les heures de révisions, les heures de soutien scolaire à motiver, à expliquer, à faire admettre toutes ces choses sensées être revues cette année de redoublement. Peur d’échec et de ses conséquences, peur du lendemain, dans notre société peu encline à revoir ses méthodes et ses concepts de formation. Bien sûr, en n’étant pas parent, je pourrais opter pour me cantonner à mon rôle de tonton gateux ou gâteau suivant les périodes, mais je suis trop touché et trop investi pour assurer à mon neveu une bonne entrée dans la vie. Impossible pour moi de me dédire, d’accepter ces chiffres et ces textes sur ce bulletin sans réagir et sans intervenir. La claque est reçue, la confiance ébranlée, retour aux soirées scolaires, aux exercices patiemment décortiqués. Combien de temps, laissera t’on encore en place un système scolaire qui ne scolarise rien ? Egalité des chances ? Comment fait, comment fera l’élève quasi livré à lui-même ? Pourquoi l’éducation dite nationale ne s’occupe-t-elle pas d’aider les enfants en difficulté à rejoindre le niveau de leur camarade ? Pourquoi laisser se dégrader les résultats, l’attitude alors qu’il est plus facile de rectifier le tir dès le début de sa déviance de trajectoire ?


Les parents doivent-ils remplacer les professeurs ? Est-on en train de rétablir des précepteurs comme au bon vieux temps ou les riches faisaient des études et les pauvres faisaient des pauvres ? Lutte de classe autrefois, lutte en classe aujourd’hui. L’enseignement est mal, de ce mal qui le ronge au gré des réformes, de ses luttes intestines au gré des élections. Ont-ils oublié leur devoir premier, leur mission essentielle ? Laxisme de la laïcité, fonctionnariat trop poussé et dans le mauvais sens, l’école publique est désormais faite pour ceux qui peuvent accéder aux savoirs, aux méthodes de travail, en dehors de ses murs. Différence entre privé et public ? Certainement. Des classes moins volumineuses, des suivis continus, des relations présentes et établies entre famille et école, des responsabilisations des enfants au lieu de simples garderies ou l’on passe en boucle le programme défini en des sphères ministérielles. Liberté, égalité, fraternité proclame notre république. Il serait bon de se rappeler cela et se pencher sérieusement sur le sens réel de ces mots là. L’exemple doit venir de la république et non du privé. Egalité de chance quel que soit le revenu. En ces temps monétaires, cela semble de plus en plus disparaître. Que deviendrons nos enfants si nous ne pouvons leur assurer les bases essentielles à leur avenir ?

Noël

Nous y voilà donc à cette période tant attendue par les enfants, un peu moins par les parents, beaucoup moins par d’autres… Noël et sa magie, Noël et ses mystères, Noël et ses traditions… Est-ce l’âge ou l’évolution qui fait que nous ne voyons plus les choses avec le même œil ? Est-ce pour cela que nous troquons l’impatience pour de l'exaspération ? Période démente de démence acheteuse, affolement général et des consommateurs et des prix, il n’y a pas que les guirlandes qui clignotent : les comptes aussi virent au cramoisi… Sommes-nous plus heureux de cette débauche de cadeaux, décorations, nourritures, de cette inflation de valeurs du moindre jouet ? Est-ce la nostalgie de notre enfance ? Non, je ne crois pas. Je revois encore il y a peu, mon neveu plus occupé à jouer avec la boite en carton plutôt qu’avec le jouet offert… Et nous courrons de magasin en magasin, de bouchons en bouchons, à la recherche du trésor tant convoité, aidé par les images patiemment découpées et collées sur la fameuse lettre au père Noël… Petit papa Noël Forgeard, rendez-nous nos milliards… Mais non, je m’égare… Enfin… Pas tant que cela…

La course à la décoration, aussi, les éclairages extérieurs, l’habillage électrique du jardin et de la maison, chaque année un peu plus, chaque année encore plus… Un geste pour la planète… Là aussi tout est affaire de goût. Il y a des décorations belles, limites amusantes, et d’autres très… comment dire, surchargées ? Survoltées ? La sécurité est-elle toujours bien assurée ? Toujours est-il que nos nuits de décembre brillent de plus en plus, chacun voulant faire mieux que son voisin, à coup de lampes, guirlandes, étoiles clignotantes, bientôt les avions confondront les lotissements avec les pistes de l’aéroport ! Sans compter que cela risque d’aveugler les rennes du père Noël, ce qui serait tout de même un comble.

Le père Noël, parlons-en ! Tant qu’on y croit, il nous apporte tout ce qu’on demande… Par contre, dès qu’on y croit plus ! Que voulez-vous, c’est susceptible ces gens là ! En tout cas, une nuit, fériée certes, à bosser, mais le reste de l’année à glander… Avouer qu’il y a pire tout de même, non ? Je me souviens des mes joies d’enfant, à préparer le soir avant de me coucher, une poignée de foin pour l’âne du Père Noël (et oui ! chez nous, c’était un âne mieux habitué à nos contrées !) Je posais une tasse de lait chaud pour le père Noël car il faisait froid encore en ce temps-là… Le matin, j’étais content devant la tasse vidée, le foin remplacé par des chocolats et bien sûr par les cadeaux au pied du sapin. Bien sûr, nos jouets n’étaient pas électroniques, et même, que très rarement électriques, les mécanismes à ressort motorisaient nos voitures et nos grues, les petits soldats étaient bien figés dans leur matière plastique, mais nous jouions à plusieurs, non, pas en réseau, en direct, en vrai, dans la cours comme sur le parquet de la chambre… Lorsque nous écoutions un disque, c’était sur l’électrophone familial, nous ne parlions pas encore en acronyme et le mp3 n’existaient bien évidemment pas.

Nostalgie ? Peut-être, même si j’envie parfois les enfants d’aujourd’hui. La démocratisation des jouets et l’avènements de nouveaux matériaux leur autorise aujourd’hui des jouets qui nous ont fait saliver en notre temps. Que n’ai-je rêver devant ces voitures à pédales, ces tracteurs, ces kartings, tous ces bolides à pédale avec lesquels j’imaginais de folles courses derrière les chats de la maison… Les jeux d’éveils sont devenus plus électroniques, plus piègeux que nos questions-réponses au circuit électriques connu par cœur et que nos cherchions plutôt que de chercher les réponses aux quelques questions…


Heureux enfants d’aujourd’hui, comme nous étions d’heureux enfants hier. Noël, Noël, toujours ta magie qui illumine nos vies, nous ramène à notre enfance, nous apporte ce brin de nostalgie aux odeurs de sapin et de chocolat. Que nous aimions, ou que nous détestions cette période, elle est là. Belle et colorée, riche en traditions locales et régionales, remplie de souvenirs et d’attendrissement. Rare période de l’année ou l’on aime à chérir les siens, elle arrive, attendue ou redoutée, elle s’esquive dans les papiers déchirés et les crises de foie. Crise de foi ? Hum, certes, voilà tout de même un rappel religieux mais la religion de Noël a bien changé, elle devient plus monétaire et plus culinaire. Autres temps, autres mœurs.

Tiens, tant que nous sommes dans la modernisation de la chose, plutôt que de chercher à tout pris le cadeau à faire et qui, bien que sensé faire plaisir, n’est pas toujours chaleureusement accueilli, ne pourrait-on pas décider que chacun ce jour-là s’offre lui même son propre cadeau, choisi en toute connaissance de l’objet et de sa valeur, il sera alors bien perçu et bien accueilli…

Une idée à creuser sans doute… Bon, je file, j’ai des achats de Noël à faire…

Ah, j’oubliais ! Joyeux Noël à vous tous, même si c’est encore un peu tôt, et n’oubliez pas vos proches pas si proche de vous en ces moments là comme dans le reste de l’année…

Combat

Et nous voilà partie dans les rythmes de folie les plus complets. Non pas de ces rythmes endiablés et soutenus, non, plutôt le résultat d’un affolement général devant le calendrier et les congés futurs… Pression maximale, soucis en tout genre à leurs combles, de quoi ne pas voir passer les journées, de quoi aussi regretter de passer les soirées seul… Heureusement qu’encore MSN est là pour nous offrir ses services, car si comme aux temps de nos aïeux, il fallait faire par lettres interposées, je ne sais pas comment vivrais-je cela…

Monde moderne aux moyens de communication bien implantés et bien déployés, nous naviguons en permanence dans cet environnement Internet là. Bien utile quand nous sommes loin, bien futile quand nous sommes proches car c’est là notre paradoxe, il est tellement plus facile de se connecter sur son pc plutôt que d’aller affronter les réalités bien réelles de notre monde, que nous communiquons ainsi au détriment de vrais échanges et d’échanges vrais. Parfois nos échanges ne sont qu’échanges de message vide, simple porteur de contenu humoristique. C’est là notre époque ! Ecrire pour donner un sourire plutôt que des nouvelles, un message, faux d’ailleurs la plupart du temps, plutôt qu’une info personnelle. Nous ne prenons plus des nouvelles, nous échangeons des choses anodines, impersonnelles… La prochaine étape sera t’elle de laisser directement nos machines discuter entres-elles ?

Bien sûr, on ne peut oublier le rôle d’Internet dans de belles rencontres, de beaux échanges, de merveilleux moments virtuels et par-dessus tout la plus belle des transformations dans la vie bien réelle. Bien sûr qu’il existe des sites en tout genre, que sur ces sites en tout genre existent des gens en tout genre, qu’il est toujours plus facile d’être malhonnête qu’honnête, dans sa description, dans ses attentes vraies, mais, après tout, la vie réelle offre-t-elle aussi de pareils pièges. La méfiance est toujours de rigueur, quel que soit l’endroit, virtuel ou réel, quel qu’en soit le but, l’envie, savoir est toujours difficile. Commencer par se découvrir, faire connaissance, s’apprivoiser l’un l’autre en quelque sorte, avancer pas à pas, l’un vers l’autre, se faire une opinion sans faire de jugement, essayer de comprendre, de se comprendre, ne pas jouer un rôle autre que le sien, ne pas laisser jouer les joueurs en leur donnant de l’importance qu’ils ne méritent pas.

Une photo peut-être belle, mais est-ce bien la photo de la personne ? Un âge, oui, mais est-ce le bon ? Une ville certes ! Mais est-ce la bonne ? Une description flatteuse mais était-elle juste ? Jouer un rôle c’est s’exposé à un brutal démasquage. Assumez sa vie et ses choix, c’est trouver la bonne personne plutôt que d’être déçu mille fois. Il y a assez de monde sur Internet pour que chacun trouve ce qu’il y cherche, fusse une chose peu banale. Bien sûr, il y a des gêneurs, des jaloux, des lourds, des collants, des pénibles et même des qui ont tout ça à la fois. C’est ainsi et c’est le net ! Mais, il y en a pour tous les goûts, amitié, amour, relations…


Je lis parfois ici ou là, que le net n’est qu’une vitrine d’escroquerie, un miroir aux alouettes pour cœurs solitaires… Bien sûr, encore une fois, comme dans la population, nous sommes en présence d’un échantillon que nous pouvons qualifier de représentatif. Mais il y a aussi de bien belles personnes, et on peut vous affirmer qu’il est tout à fait possible d’y rencontrer l’élue de son cœur.
Alors, net ou pas net, virtuel ou réel, même combat, non ?

Ma vie avec toi

Ma vie n'a pas de saveur sans le sel que tu y apportes
Ma vie n'a pas de couleurs sans ton doux arc en ciel
Ma vie n'a pas de parfums sans celui de tes baisers
Ma vie n'a pas de coeur sans ton amour
Ma vie est sans amour sans ton amour

Mon coeur est serré lorsque tu t'éloignes
Mon coeur est vide si tu le désertes

Mon coeur est gonflé lorsque tu es là
Mon coeur est peuplé de ta vie

Mon corps frissonne de tes baisers

Mon corps frissonne de tes caresses
Mon corps résonne de tes doux mots

Mes yeux pleurent avec toi de joie
Mes yeux pleurent encore parfois

Pas de moi sans toi

Je t'aime !

Stress

Voilà le mois de décembre et l’affolement général commence. Les objectifs prévus en janvier dernier auront du mal à être tenus. Certes il est presque trop tard pour redresser la barre et de là découle l’affolement de tous. Pourquoi, imposons-nous à nos enfants de faire leurs devoirs en avance, que l’avance gagne l’avance, et pourquoi faisons-nous le contraire ? Nous attendons toujours le dernier moment pour nous mettre en route. Certains préceptes ne s’appliquent donc pas à soi même ? Serions-nous plus exigent avec nos enfants qu’avec nous-mêmes ? De nombreux maux de nos entreprises viennent de là. Savoir anticiper, c’est bien, mais savoir travailler dès l’affectation des tâches et non la veille de rendre le devoir améliorerait la performance sans rajouter du stress sur les équipes. Nos entreprises ronronnent dans un mode administratif, rajoutant sans cesses des procédures dites qualités, optant pour des modes de juste à temps qui, certes, évitent des gestions de stocks coûteux en temps et finances, mais qui exercent surtout une fonction régulatrice lorsque les approvisionnement défaillent ou lorsque la machine déraille. Pourrait-on imaginer d’acheter deux cent cinquante grammes de farines, quatre œufs, deux cent grammes de sucre simplement pour répondre aux besoins d’une recette ? Si nous n’avions pas nos fonds de paquets de farine, de sucre dans nos placards, comment ferions-nous des goûters improvisés, des plats de dernières minutes ? En galopant chez le commerçant du coin ? En rajoutant des frais de carburant à l’achat de deux cent grammes de farine supplémentaires ?

La gestion de nos denrées est similaire à celle de nos entreprises, même si ce n’est pas la même cuisine. Attendons-nous le dernier moment pour préparer un repas de famille ? Non, bien sûr, nous cherchons à donner le meilleur de nous-mêmes dans l’élaboration, la préparation, la réalisation du menu. L’avance gagne l’avance et nous aimons dans ces moments là que tout soit prêt avant l’arrivée des convives. Alors pourquoi faire différent dans nos activités ? Une des raisons principales de stress au boulot en découle. Travailler dans l’urgence nuit au rendement, à la qualité du travail et stresse inutilement le salarié. Bien sûr, il est des cas ou l’urgence, la succession d’événements, font que les choses ne peuvent pas être autrement, mais regardons autour de nous, dans nos métiers, nos activités, combien de choses peuvent être planifiées et effectuées dès leur planification ?

Des méthodes simples, des raisonnements de bon sens, du bon sens tout simplement, nous aideraient à retrouver de la sérénité, du confort dans nos activités et en acquérir pleinement la maîtrise. Vision utopiste ? Je ne pense pas et je n’espère pas. Sinon, apprenons à nos enfants l’urgence, le stress d’attendre toujours la dernière heure pour faire le devoir attendu. Ils seront ainsi prêts pour leur entrée dans le monde actif. Enfin, si les maladies liées au stress ne les emportent avant. Le travail c’est la santé disait-on avant… Avant ? Avant le stress, avant nos méthodes du dernier moment, nos courses au juste à temps… Détail amusant : aucun dialecte ancien ne comprend de mot équivalent au mot « stress ». Un autre point qui m’avait amusé lors d’un trekking en Crête. Certes, nous n’étions pas sur la côte à touristes aux hôtels bien alignés le long de l’autoroute, mais plutôt dans le sud-ouest de l’île, région plus agricole et bien plus pauvre, traversant des villages accessibles uniquement à pied ou en bateau, confronté aux populations locales toujours souriantes et accueillantes. Là, pas de stress, pas de courses contre la montre, pas de galopades effrénées, la quiétude, le calme, le travail des champs se fait quand il se fait, les après-midi se passent à l’ombre devant un verre d’ouzo ou autre alcool à tourner inlassablement leur chapelet aux billes de bois, de verres ou de pierres, sans réfléchir. Sortes de boules anti-stress de leurs propres traditions, voilà pour moi ce qui est la source de leur longévité. Au lieu de chercher les raisons de leur longue santé et longue vie uniquement dans leurs assiettes, regardons aussi leur mode de vie, sans stress. Mais ça, nous sommes trop stressés pour nous y intéresser…

Goguette

Week-end repos ou presque. Pas trop d’envie, et même, pas du tout. Repos, un peu. Quelques courses à faire, dans les enseignes sportives à la recherche du CD de cartographie nécessaire à l’élaboration d’une future randonnée. Du monde sans plus, des rayons fournis sauf en ce qui me concerne… Pas grave, je passe commande et nous verrons cela plus tard. Après-midi pluvieuse, courses diverses en tout sens, et le soir, récupération de la Méhari et préparation pour partir le lendemain à une bourse d’échanges de 2cv et dérivés en terre gersoise. Vérification de base, chargement, voilà, tout est prêt pour le dimanche. C’est décidé, j’irais donc avec mémé et Choupette restera au chaud.

Dimanche matin, brouillard. Bon. Tout est prêt, en route ! Enfin, presque… Mémé fait grève… Une demi-heure de perdue à vider la batterie dans le démarreur sans provoquer le vombrissement caractéristique du bicylindre tiré de son sommeil par une matinée humide… Bon, que faire ? Et bien, ça sera donc Choupette qui sera tiré du sommeil. Allons voir cela, des fois que les dieux de la mécanique aient décidé tout autre chose. Et bien non, Choupette tousse et vombrit dès le premier tour de clé, toute heureuse d’aller rouler. Nous voilà donc parti en goguette direction ce beau pays qu’est le Gers, souvent comparé à la Toscane. Paysage ouvert et vallonné, collines ondoyantes, douceur de vivre, tout est quiétude en ces terres. Je retrouve avec bonheurs ces petites routes autrefois parcourues. Les villages aimés serrés autour de leur halle, ces endroits départ de randonnée ou de sortie en VTT, là un lavoir, un pré, destination de dimanche pique-nique et partie de pêche lorsque j’étais enfant. Que la 2cv sied bien à parcourir ces routes inégales, à remonter ainsi les chemins de la mémoire et de l’enfance et comme elle colle bien à ses paysages campagnards. Enfin, nous y voilà. Déjà quelques-unes de ses sœurs l’attendent. Coup d’œil sur ces belles voitures, passage à la bourse, vaste chasse au trésor des pauvres amateurs que nous sommes. Quelques instants à circuler ainsi entre 2cv, Dyane, Ami 6, Ami 8… Tiens, une Méhari ! Une rare 4x4 à vendre en plus. Si mémé avait bien voulu, elle aurait dignement représenté les siennes. Enfin, choupette est là et attire quelques badauds, même un acheteur potentiel, mais non, Choupette n’est pas à vendre…


Voilà le moment, vous savez bien, ce terrible moment ou plus rien en ce passe, ou on ne sait plus ce qui va arriver et ce qui va se passer. Mouvements de voitures sur le parking ou j’étais coincé. J’en profite et je sors, je vais aller me dégourdir les roues, direction la ville voisine ou j’irai saluer mes amis gersois. Compagnons d’études puis compagnons de fête saint-sylvestrienne en ces terres accueillantes, berceau de nombreux canards ayant succombé à nos faims d’agapes, les hasards et la vitesse de nos vies nous ont éloignés si ce n’est quelques mails échangeurs de fichiers comiques… Retrouvailles comme si nous nous étions quitté la veille. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est bien là les relations amicales, non ? Résumé des épisodes ratés de nos vies respectives (et non résumé des épisodes de nos vies ratées !), Discussion, échange, affections, me voilà invité à passer à table… Après-midi tranquille et fluide comme il sied bien entre amis, plaisirs et joies de ces instants là. Et puis le retour dans la nuit, retour à la maison, fin de week-end…

Tiens, mémé a fini sa grève ! Trop tard !

Metropolitain

Vendredi après midi sur Toulouse. Une fois de plus, je loue ce métro qui a, durant son accouchement particulièrement difficile, déchiré et balafré ma ville, mais dont je suis à chaque fois admiratif devant l’efficacité, la propreté et le calme qui y règne. Même les rames les plus anciennes sont toujours propres et ne portent pas les traces de leur décennie d’existence. Qu’il est agréable de poser sa voiture, rejoindre la gare terminus, gravir ce manège lent pour s’installer dans le métro vide. Devant. Toujours devant, dès que je le peux, car j’aime à observer ces paysages souterrains, parfois aériens, travaux des hommes, génie de l’humain, sources d’efficacité dans nos transports collectifs. J’adore voir ce serpent vitré plonger dans les entrailles de notre ville, ressortir comme pour respirer avant de repartir dans son antre souterrain. Les premiers hectomètres glissent sous des quartiers dits sensibles. Sans heurt, nous roulons, nous nous arrêtons dans ces gares aux noms de cités connues pour de tristes actualités. La course se poursuit, ponctuée par les gares, voilà à présent que nous plongeons un peu plus profond pour traverser sous le lit du fleuve nourricier. Nous y voilà donc en ville, la ville, le centre ville. Toujours la même quiétude, la même zen attitude. Pas de courses, pas de galops, chacun vaque de son pas à ses destinations. La ville est belle sous ce temps printanier. Presque vingt degrés dans cette belle après-midi.

Je rejoins mon but de visite, mon dealer de train dans la petite boutique blottie au cœur de ce vieux magasin. Paroles amicales, œil aux aguets des dernières nouveautés, des derniers approvisionnements. Plaisir de retrouver les joies d’enfant devant ces cavernes aux trésors que représentaient alors ces boutiques de jouets. Tout fait envie, tout est envie. Complicité aussi entre les grands enfants, le marchand et le client. Rare, sublime et important. Retour de matériel, achat de wagons, encore une fois affronter le dragon tapi derrière sa caisse, échapper aux flammes, guetter l’amorce d’un sourire qui ne vient pas, que d’ailleurs nous n’avons jamais connu… Retour sur les boulevards. L’air tiède et sucré envahit le corps. De belles passantes courent sur les trottoirs. Course plus ou moins élégante de belles élégantes, défilé de mode improvisé… Plaisirs d’aller ainsi, au gré de mes pas, sans chronomètre dans la tête, sans avoir ce diable d’emploi du temps minuté, ultra minuté, archi minuté. Quelques pas ici et là, sur la place. J’aime ma ville. Je n’avais pas emporté avec moi mon cahier et mon crayon, sinon j’aurais bien usé d’un coin de table en terrasse, à regarder passer le temps et les gens, à noircir mes pages au gré de mes humeurs.

Retour dans le métro, toujours autant de plaisir à voyager ainsi, croiser ces gens, tous ces destins étrangers, durant quelques instants, quelques gares, voisins de banquettes, de voitures, de rames, de gares, passagers égarés dans des gares cigares ou glissent des rames sans crier gare, voix synthétiques annonçant le prochain arrêt, la prochaine station, énoncé d’annonces similaires et sibyllines, géographie souterraine, image du monde d’en haut. Je regarde défilé le long tunnel de béton lisse éclairé de ses pales néons. Percement édifiant dans les entrailles de ma ville, propreté quasi clinique dans ces viscères communicants, lien horizontal entre lieux verticaux, géométrie en trois dimensions reliant la terre et le ciel, l’interne et l’externe, le sous-sol et le sol. Les couleurs chatoyantes des nouvelles rames renvoient leurs tonus aux passagers apaisés par la rapidité de la machine. D’ailleurs, on oublie tout à fait que nous entre les fils du grand ordinateur. Les semi-conducteurs ont remplacé les conducteurs. La machine commande la machine, ascenseur horizontal et souterrain, ce métro, vraiment, nous fait du bien. Ma ville et son centre deviennent plus accessible. Les quartiers aussi entre eux sont réellement reliés. Traverser l’agglomération devient un jeu d’enfant. En toute quiétude, muni du sésame ouvreur de portillon, nous voilà transporté à l’autre bout en quelques instants.

D’ailleurs, me voilà arrivé, gare terminus et aérienne, escalator extérieur sous tunnel vitré pour regagner le plancher des vaches. Oubliées les vaches, leurs anciens champs sont goudronnés et les voitures les ont remplacées. Vous ai-je dit qu’autrefois, ici, mes grands-parents habitaient et faisaient leur jardin ? Non ? ça sera pour une autre histoire alors… Au fait, ou suis-je garé ? Ah oui, la voilà ! Tout gonflé de cette zenitude, j’affronte les bouchons dans mon costume d’automobiliste stressé… Que voulez-vous, le métro n’a pas voulu poursuivre jusque à chez moi ! Hélas ! Mais au fait, pourquoi pas ? Un geste pour la planète que diable !