Parce qu’il est difficile d’apprendre
à se connaitre, parce que guider les pensées nécessitent des tuteurs, les
religions sont nées, d’abord personnelles, les premiers hommes ont cru en leurs
chances, les personnifiant en dieux, ont fui les malchances, les édictant en
superstitions, et ceci subit la même évolution que l’homme, se structurant
parce que la population croit et, si la population croit autant qu’elle croit
en même temps, autour d’un même schéma directeur. De là sont nés les codes, ces
recueils de traditions orales, ces mises en écritures de pratiques, de
croyances, avec comme dans tout travail d’écriture digne de ce nom, un tri des
idées, une mise en forme et une codification de tout cela. Bientôt, la
multitude des dieux des hommes affectés à chaque tâche, chaque étape, chaque
moment de la vie rendit compliqué les retranscriptions dans ces temps de copies
et de recopies. L’usage du dieu unique s’imposa et hélas, avec lui sa représentation
terrestre comme guide spirituel, guide des peuples, grand chef suprême. De ce
tournant, le code divin devint code structurant pour la vie sous la coupe du
pouvoir humain, puisqu’il avait aussi pouvoir de décision, de sélection des
écritures, de censure. Déjà.
Sans remonter aux égyptiens
et en restant plus proche de nous, de notre ère chrétienne, quelles sont les
origines du catholicisme ? Trois personnages majeurs, encore qu’un ait
commencé dès son jeune âge dans son rôle, j’ai nommé le père, le fils et le
saint-esprit. Ainsi soit-il. Pourtant, le fils, ne pouvait être chrétien
puisque la religion chrétienne est apparue après sa mort et après diffusion de
la bonne parole, puis, dès sa montée en puissance, après codification et
éradication de divers témoignages pour n’en garder que quatre. Un schisme de la
religion juive est ainsi né, un voile sur des vérités, des témoignages oubliés,
et des écrits qui refont surface au vingtième siècle, écrits rapprochés des
fameux témoignages perdus, quand bien même la datation s’en avère difficile.
Alors, que croire ? Serait-ce là les brouillons préparatoires au Dan Vinci
Code ? Serait-ce là des manuscrits oubliés dans les archives d’une très
grande bibliothèque ? L’histoire est pleine de ces mystères, leurs
révélations, leurs traductions, leurs mises au goût du jour demeurent
délicates.
Le personnage principal
reste un hébreu, nommé seigneur dans la bible lorsque Philippe dans ses écrits
le nommerait enseigneur, terme plus propice à d’autres théories historiques qui
en ferait un être cultivé et instruit selon les principes esséniens, formé aux
soins comme à d’autres disciplines, instructeur et donc…enseigneur. Ce
personnage-là de qui Philippe dit « L’enseigneur n’aurait pas dit mon père
qui est dans les cieux s’il n’avait pas été engendré d’un autre paternité que
celle qui lui vient de son père de la terre. Rendons à Joseph ce qui est à
Joseph…. Plus tard, il écrit « ils étaient trois qui marchaient toujours
avec l’enseigneur, Marie, sa mère, la sœur de sa Mère et Myriam de Magdala qui
est connue comme sa compagne car Myriam est pour lui une sœur, une mère et une
épouse » Ainsi les douze apôtres n’étaient pas douze mais partie d’un
groupe de disciples, hommes et femmes, suivant l’enseigneur dans son parcours,
bénéficiant de son enseignement, et se formant ainsi à une future aptitude à
enseigner à leur tour ce que nous aimons appeler la bonne parole…. Ainsi Myriam
de Magdala est devenue Marie Madeleine dans notre chrétienté, tout en omettant
d’étendre le nombre des disciples au-delà des douze apôtres, tout en omettant
de citer plus de quatre témoignages. La volonté des pouvoirs politiques des
époques qui ont suivies ont permis ces escamotages, de même que la déification
de l’homme afin de concentrer les fois en un même point, l’entité dieu étant
bien trop abstraite pour le commun des mortels.
Chacun est libre de croire
ou non, qu’il s’agisse d’omettre de passer sous une échelle ou bien de croire
en la vie éternelle, d’ailleurs qui pourrait témoigner de l’éternité de la vie
ou bien de la non éternité de la vie ? Comme toute question, il faudrait
se mettre d’accord sur le contexte et resituer les choses dans un cadre commun,
et là, les divergences d’opinions seront multiples, selon les éducations, selon
les religions, selon les philosophies. Où se situe la vie ? Dans quel
corps ? Bigre, quelle question ! Le corps physique est-il le seul
corps ou bien est-il un moyen de transport ? Loin des clichés de sciences
fictions où des lézards ou bien des robots viennent prendre le costume d’un
corps humain pour mieux nous duper, on peut imaginer qu’il est un corps,
composé de chair, d’os et de sang, un corps physique, qui sert d’habit et de
véhicule à un corps plus spirituel, une âme, appelez-le comme vous voudrez, le
vocabulaire est parfois un bocal qui enferme la pensée et bloque l’idée. Un
corps dans un corps, et par-dessus ces deux corps, un corps énergétique qui s’alimente
des ondes, lumières, chaleurs, rayonnement, que cela viennent de la terre ou du
cosmos, de la mère ou bien du père. Le père qui est au cieux…. La mère qui est
la matière, notre terre d’où nous puisons énergies et nourritures. Si je
développe, entre le père et la mère se situe nous, le fils, dans ses trois
corps, énergétique, physique et spirituel. Qu’est donc la vie ? La vie
terrestre démarre à la naissance, lors que la prise de notre corps physique,
jusqu’à son abandon, que l’on nomme la mort. Pourtant, le corps spirituel vit
et vivra, traversant d’autres étapes, retournant en d’autres habits de chairs
et de sang tant qu’il n’aura pas accompli son parcours. Dans l’arbre de vie, la
sève poursuit son évolution des racines vers les feuilles, de la terre vers le
ciel, l’Homme se situant au milieu du tronc. Qu’importe les autres séjours sous
d’autres habits, ils seront sous l’écorce, dans le tronc toujours, on ne
retourne pas aux racines, on se doit de progresser et d’accomplir sa
transformation, tout comme la chenille doit devenir papillon. Et lorsque le
parcours est achevé, lorsque que toutes les cases sont pleines et les travaux
accomplis, c’est vers les branches puis les feuilles que le parcours s’en va,
plus besoin de véhicule terrestre, plus besoin de corps physique. Le père, le
fils, la mère, l’esprit. L’esprit est un guide, qui ne peut nous guider que si
nous avons bien les pieds sur terre, que si nous habitons bien notre corps, si nous
ouvrons notre foi en nous-mêmes, c’est-à-dire, si nous nous accordons la
confiance. Avoir confiance en soi, c’est s’autoriser à grandir, c’est s’offrir
le plus beau des cadeaux qu’il soit.
Au-delà de tout cela, nos
religions sont basées sur ces principes simples et naturels, même si parfois
elles omettent le rôle de la mère, selon de vieux principes patriarcaux. A
chacun de faire son propre choix, de trouver son propre vocabulaire qui lui
permette de focaliser sa pensée, sans oublier que le personnage principal reste
le fils, c’est-à-dire nous. Chacun est libre de penser, d’avoir ou non besoin d’un
dieu ou de plusieurs, de prendre un modèle ou non, mais surtout, ne vous
oubliez pas, soyez et soyez vous, toujours.
Sans oublier aussi qu’on avance,
un pas après l’autre…