Avancer

Avancer, continuer, ne plus se retourner, oublier, digérer, les coups bas comme les joies, ne pas chercher à comprendre ce qui n’est plus la vie, sa propre vie, le temps est venu de penser à soi de vivre pour soi, personne d’autre ne peut le faire, personne d’autre ne doit le faire, nos propres commandes sont entre nos mains, il nous faut être notre propre metteur en scène, notre propre metteur en lumière. Il y a eu des bons moments ? Et bien ? Oui, heureusement, mais les bons moments comme les mauvais sont derrières, ils s’enfoncent dans le magma des neurones, ils se nomment souvenirs, ils se nomment plaisirs d’hier, mais ils ne sont pas dans la case « plaisirs actuels » ni dans celles « plaisirs à venir ». Laissons-les reposer en paix, paix à leur âme, la vie reprend ses droits, les mémoires s’effacent, celles de tous nos gadgets électroniques plus facilement que celles de nos cellules grises, mais encore faut-il lancer l’action, demander la suppression de ces rappels au passé potentiel. Les cadres numériques, les écrans de nos chers PC passent eux aussi au grand nettoyage. Exit les belles photos d’hier, place au vide, les jolis paysages restent là, immuables, ayant vécus tant et tant de secrets, porteur de tant d’espoir et de réconfort que plus rien d’autre ne s’y accroche que d’être nos lieux, nos coins, nos endroits.

Opération nettoyage et toilettage, la maison y passe, elle aussi, les couleurs changes, des cadres partent, d’autres arrivent, moins nombreux, différents, on se croirait en plein remaniement ministériel ou bien encore, dans les réorganisations acabrandantesques de nos chères entreprises. L’heure est au renouveau, celui qui consiste à apporter non pas à apporter la lumière sur les zones d’ombre, car, à quoi bon ? L’ombre est nécessaire, la lumière aussi, pourquoi vouloir tuer l’une ou l’autre, pourquoi ne pas vouloir composer avec la diversité des choses ? Le renouveau, passe par l’aménagement des lieux dans un mode confort, celui-là même qui donne envie et plaisir d’être chez soi, bien chez soi, heureux et détendu, apaisé par les tons, les objets, par le dépouillement aussi des pièces autrefois trop oppressantes de par la multitude des accumulations pas toujours très heureuse, comme dans une boulimie de conquête de l’espace, mais au final, très loin de la griffe du propriétaire des lieux. Le renouveau se poursuivra par les travaux plus conséquents, avec là aussi, création de nouveaux espaces, envie de briser l’étouffement, un peu comme la larve qui réalise qu’elle est trop à l’étroit dans la chrysalide, l’appel du large est présent, s’intensifie, il le faut et il est temps d’exploser, de se réaliser, de se centrer sur soi, sur sa vie, d’oublier le rôle au final ingrat d’ange gardien protecteur, toujours prêt à rendre service, toujours là à vivre pour les autres, en oubliant l’essentiel, c'est-à-dire soi.

Soi et soie. Le vers à soie étouffe dans le cocon, le papillon va sortir aux beaux jours, mais, les beaux jours ne sont-ils pas ceux ou la lumière brille plus fort, simplement parce qu’il y a un nouveau regard posé sur soi, une attirance nouvelle et bien plus forte que des épisodes de périodes révolues. Alors, le vers à soie devient soi, papillon anodin aux regards du commun des mortels, mais le plus beaux qu’il soit dans le regard de l’autre. Chaque chose en son temps, rien ne sert de brûler les étapes, seules les graisses brûlent, là aussi, le cocon doit être devenu trop étroit et le seul moyen de se débarrasser de la carapace une bonne fois pour toute et de s’affiner pour s’en extraire. Là aussi les changements opèrent, dans toute la magie d’un renouveau programmé en cette fin de cycle 9, cette année de tension et de crises, ce 2009, porteur en 2008 de tant d’espoir, qui les apporte au final, mais dans la partie sombre de l’espoir, celle du nettoyage, du déblaiement, afin que puisse y pénétrer les feux d’artifice de 2010. Notre nature d’humain pressé ne sait désormais voir que résultat établit sans supporter l’attente, sans avoir la patience de la préparation. Tout comme avant de peindre un mur, il convient de le préparer, de le lisser, d’en réparer les irrégularités, d’en ôter les imperfections, d’en effacer les anciennes cicatrices de son passé, sous peine de les voir déformer et gâcher la peinture neuve, le travail de l’âme, des neurones, de l’être requièrent les même attentions. Nettoyer, effacer, oublier, vider et lisser, décharger les haines comme les amours non assouvis, se rendre prêt, libre dans sa tête, ses pensées, offrir le meilleur de soi, pour conquérir le meilleur des autres. Si dans la nature des aimants, les contraires s’attirent, dans celles des hommes, c’est appel à l’identique. Ne pas être bien sert d’appât aux gens en mal être, comme si partager des souffrances pouvaient faire jaillir des fontaines de bonheurs et d’amour. Bien au contraire, ce sont des tourbillons destructeurs qui attirent et nous font disparaitre dans des abimes sans fin, avec comme seul effet, la noyade assurée. Il convient d’être bien, et même , plus que bien, pour au final n’attirer que nos semblables en ces points, des gens biens, tout comme les amis, ceux qui tout au long de l’histoire des histoires savent avoir la porte et l’oreille ouverte, sans que le temps qui passe sans se voir ne puisse être supérieur dans l’esprit à une seconde tant les discussions sont franches, sincères et toujours constructives D’ailleurs, ce sont aussi les seules critiques que l’on accepte car dénuées de dévalorisations….

comme un temoignage

Comme un témoignage tout droit venu d’ailleurs, le soleil irradie nos journées d’automne faisant douter du calendrier ou sinon de nos souvenirs de cette période en d’autres années, même en piochant dans les plus heureuses…. Que voulez-vous, le soleil se déplace, à défaut d’être dans le cœur, il est dehors, et puis, c’est super cool pour les panneaux solaires qui font de leur mieux dans leur première saison. Preuve supplémentaire que qu’elles que soient les pensées, le ciel est toujours bleu. Bon, ok, là, l’absence de nuage permet de mieux le visualiser, mais il en est de même tout le temps. A chaque jour suffit sa peine dit-on, les questions foisonnent, les réponses un peu moins, mais au fond, sont-ce les bonnes questions et en attend t’on vraiment les réponses ? Les moments de doutes, les moments de réflexions peuplent nos existences et encore plus dans ces phases de repli sur soi, de retour en quelque sorte aux sources de soi, mais ce ne doit pas être la seule lumière à apporter sur sa vie sous peine de flétrir dangereusement et de finir par disparaître sans avoir trouver les réponses à des questions non posées. Tout comme les plantes, nous avons besoin de lumière pour développer notre énergie, mais bien plus encore, nous avons besoin de cette lumière intérieure qui brûle en nous, toujours, même si parfois c’est à un régime trop ralenti. Eveillons cette flamme, faisons là grandir, nourrissons-la aux rayons de soleil, à la douceur des choses, aux beautés les plus pures de notre monde, l’énergie est partout disponible, c’est à nous de nous alimenter à toutes ces sources. Les mains tendues ne suffisent pas, il faut la volonté de grandir, celle d’aller au-delà (à ne pas confondre avec aller dans l’au-delà, funeste idée s’il en soit) de se dépasser, de ne pas s’appesantir sur ce qui n’est plus, d’ailleurs, pourquoi ? Qu’est ce que cela changera ? Rien. Ce qui est, est, c’est là la seule logique qu’il soit, on ne change rien à l’existant, on vit et on compose avec. La seule influence que l’on peut donner est sur la trajectoire future, pas celle passée. Le temps avance, il ne recule pas, notre avenir est devant, pas derrière nous, on ne peut être autrement qu’humain, volontaire avec l’envie forte d’avancer, pas celle d’attendre et d’espérer, il faut être moteur et savoir provoquer les choses, l’envie seule permet d’aller au-delà.

Combien de dépassement de soi, combien d’actions, combien de constructions, combien de records ont été faits simplement parce qu’il était de bon aloi de dire que cela était impossible ? Les limites sont faites pour être vaincues. De tout temps l’homme a voulu voir ce qu’il y avait au-delà. Au-delà des montagnes, au-delà des rivières, au-delà des frontières, au-delà des océans, au-delà de notre planète….. Voir plus loin que la limite fixée, toujours, se fixer cela comme objectif, oublier les premiers pas pour ne voir que la ligne d’arrivée, se battre pour transformer l’essai, positiver la victoire sur soi, oublier les défaites d’hier que rien ne sert de ressasser. La vie est un long ruban, mais ce ruban là ne fait pas de pli, il ne passe pas deux fois au même endroit, on ne revit pas deux fois les mêmes histoires, on ne reprend pas le chemin là où on l’a arrêté. Bien sûr, toute règle à ses exceptions, mais à part quelques erreurs, quelques remises en question, la vie déroule en marche avant. Le passé se meurt, le passé est mort, paix à son âme. Période délicate, souffrance plus ou moins profonde, travail de deuil à faire, mais surtout, plus que tout, réconciliation avec soi, être bien en soi pour être bien avec les autres, avoir la tête vide pour mieux la remplir, et surtout, pour la remplir entièrement de nouvelles choses sans que celles-ci soient polluées par des éléments du passé, comme lorsqu’on change l’eau d’un aquarium, on le vide, on le rince, on le remplit entièrement avec une autre eau, sans pollution ancienne gardée, et là, même si on y réinstalle les mêmes poissons, la vie s’épanouit et reprend vite ses droits. Faire le vide, nettoyer, s’aérer, pour un jour être prêt à remplir à nouveau, bien que si l’idée de répétition soit dans ses mots, le travail est nécessaire pour qu’elle ne soit pas dans les maux. Cette phase essentielle est aussi porteuse de doute, de mise en doute de soi, de regrets, tous ces leurres dont la seule fonction est de tourner le regard vers hier, au lieu de le tourner vers l’intérieur, de ficher un grand coup de balai avant de changer le décor. Nouveau look, nouveau regard, nouvelle perception, apprendre à réapprendre, oublier les faux pas, cesser de calculer ce qui a pu dévier hier, aujourd’hui est là, demain encore à écrire.

Ambition ? Soi, être soi. Vouloir le bonheur, le voir bien en face, ne pas le quitter des yeux, c’est se laisser aspirer à la trajectoire montante qui mène vers lui. Vous n’y croyez pas ? Qu’est ce que cela vous coute d’essayer ? A quoi sert de s’aigrir ? Quand on me fait de la peine, dois-je m’aigrir ? ou bien, dois-je maigrir ? Humour, oui, c’est clair, le même qui m’a sauvé hier au cours d’une folie traversée, le même qui trouve la raison d’être dans les heures les plus spleen du périple d’une vie. On ne peut rire de tout, certes, mais on ne peut pas pleurer de tout non plus, si ce n’est de pleurer de rire ! Alors soyons fous, soyons libres, soyons amoureux de la plus belle maitresse que nous n’ayons jamais rencontré, la vie, oui, aimons la vie. Aimer la vie est la plus belle des raisons de vivre, aimer sa vie la plus belle des raisons d’être heureux, et, en attendant de partager cette joie de vivre, vivons-là à fond déjà. Joie de vivre ? J’oie déjà les rabat-joies déclamer l’impossibilité de la chose…. A ceux-là je dirais simplement deux choses : en premier la phrase de Mark Twain « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait », ensuite, qu’il ne sert à rien de contraindre les fous, ce serait pure folie, d’ailleurs entre nous, qui est plus fou que l’autre ? Celui qui sourit à la vie ou celui qui ne croit en rien ? douce folie que tout ça et je me fous bien des moqueurs ou autres empêcheurs de progression, la vie est belle, elle donne des leçons, à nous de prendre, de retenir ou de fuir. Aujourd’hui il fait grand bleu dans ma tête, je pars vite en profiter.

Tout au bout de la nuit

Tout au bout de la nuit, l’aurore luit, la lumière grandit, irradie le ciel sombre pour donner l’allant au jour naissant. Tout au bout de la nuit, l’espoir d’un nouveau jour se concrétise, et le jour luit enfin, de tous ses rayons. Angoisse de nos anciens, la nuit a toujours été vaincue par le jour. Ré chez les Egyptiens déjà combattait chaque nuit pour faire réapparaitre le soleil au terme du combat. Ainsi, depuis la nuit des temps, les jours succèdent aux nuits à l’issu d’un âpre combat. Je vous entends : « Bon, ok, rien de très original dans tout cela, mais qu’est ce qu’il va bien nous raconter encore ? » Et bien rien de plus…. Mais non, je plaisante ! Simplement que je songeais à cela en observant les phases que parfois traversent nos vies, ces périodes de nuit où l’on aimerait bien tomber dans un coma profond en attendant que le jour se lève enfin et se mette à éclairer nos vies….. Nous subissons ces périodes, ces revers de fortune, au lendemain de combat et de défaite, car il y a toujours un vainqueur et un vaincu, et que même dans ces combats-là, une victoire devient aussi éprouvante qu’une défaite, une issue reste tout de même un échec, dont on tire des leçons certes, mais qui reste synonyme de perte, pas forcement négatif en tout, suivez mon regard, si ce n’est dans l’humain cela reste dans le temps. Fin du jour, qu’elle qu’en était sa lumière, voici venu le temps de se coucher pour mieux appréhender la nuit et récupérer des forces, se reconstruire pour mieux attaquer le jour nouveau. Certes, la nuit est porteuse d’étoiles, ces jolis joyaux qui illuminent l’obscurité, attirent le regard et guide le navigateur solitaire vers l’amer sans aucune amertume, l’amer peut-être un clocher d’église, un moulin à vent, un phare au puissant faisceau.

Le clocher d’église. Appel du mystique, recherche des forces manquantes dans une foi plus ou moins codifiée, dans des paroles que l’on prendrait presque pour de l’amour si le fiel des hommes ne savait pas si bien les détourner. Il en reste le côté rassurant, le rappel des enseignements de notre enfance, que nous soyons issus d’une morale judéo-chrétienne ou bien encore, attirés par les néo-spiritualités, les appels à vivre le présent en brulant le passé et ignorant l’avenir, le message le plus important réside dans le temps pris pour aider l’autre, la main tendue et l’oreille offerte, ces petits gestes de rien qui sans en avoir l’air, vide le fardeau trop pesant de la mémoire, aide à formuler sa pensée, à se structurer soi-même l’esprit pour avancer, comme par enchantement, car l’esprit est ainsi fait, une idée formulée et dite s’envole de sa cellule grise, libère la place à d’autres idées.

Le moulin à vent. Appel au monde, à sortir, à voir, à écouter, suivant l’état, à participer. Se changer les idées par le nombre, partir dans un tourbillon d’activité, s’occuper l’esprit par d’autres choses, plus ou moins futiles, l’essentiel n’est pas dans l’activité elle-même mais plutôt dans la fréquentation, ivresse de gens et d’autres plaisirs, découverte d’un monde stupéfiant, on y cherche l’inhibition des sens, l’abandon, la perte de toute résistance. Il est si doux de ne rien faire d’autre que de se laisser entrainer, telles les ailes du moulin au gré du vent. Au delà de ce qui pourrait paraître comme passivité, c’est l’appel à la vie, dans le tourbillons de ses pales images parfois, la fuite dans le vent que j’y vois.

Le phare et son puissant faisceau. Oh ! Ce n’est pas au départ de l’étape qu’on le voit, l’œil est trop enivré d’obscurité pour chercher le faible point lumineux qui soudain l’attirera et le prendra dans son filet. Une lueur parmi les étoiles, un point qui grandit lentement sans qu’on y fasse vraiment attention, jusqu’à ce qu’enfin le calme des flots revenus, les embruns cessant de venir inonder les paupières, on ne remarque plus que cette lumière-là. Une à une les étoiles plissent et disparaissent, la lune elle-même pâlit devant tant de puissance, s’efface et assombrit le ciel pour que le seul intérêt qui s’offre au regard perdu, soit cet œil brillant et perçant, le seul qu’on soutienne et qu’on prend plaisir à soutenir, celui vers lequel on se dirige pour enfin terminer le voyage, ranger la nuit aux rayons des rêves et autres cauchemars, vivre le rêve de ce qui sera alors, le moment présent.

Il y a encore du chemin à parcourir, des flots à naviguer, la nuit est encore longue et les étoiles luisent. Je sais qu’au-delà des ténèbres existe un phare, un seul. Je sais que bientôt je l’apercevrai. Ni vents contraires, ni mer démontée, rien ne pourra empêcher la lumière de percer. Le cap alors bien fixé, les voiles pleines et le cœur plus léger, les nœuds qui séparent seront peu à peu dénoués. Chaque chose en son temps, chaque étape à franchir prend sa place, son temps et aide à reconstituer le puzzle aux éléments brisés. La nuit est encore longue, mais elle a commencé. Doublement. Navigation en solitaire tel Ré sur le fleuve souterrain, ce qui guide la vie, c’est l’appel de lumière, c’est la connaissance de ces aubes naissantes, cet aurore qui pousse sur le crépuscule d’une vie. Point de courage en cela, mais de la patience, des rencontres, des regards, des étoiles sur la toile, des coups de cœur comme des électrochocs venant tester la solidité du matériel comme de l’humain. Il y a aussi des bulles associées à la tendre lueur des flammes, il y a aussi le réconfort d’une bonne flambée ; Il y a tout cela et bien d’autres choses, tout cela par-dessus tout ce qui a précédé, le jour succède à la nuit, mais la nuit a succédé au jour…. Eternel combat, il est des fois ou l’on rêverait d’une autre éternité, celle des sens, des bons sens et c’est tout….

silence

Quelle douce folie que ces jours-ci ! Novembre étale ses plus chaudes journées, l’automne s’étire sans se résigner à perdre ses feuilles, les pressions attisent les dépressions, et, comme si la fin de l’année se faisait pressante, les histoires tirent à leur fin, se résignent à quitter les neurones, enfin, du moins essaient, l’année 2009 se révèlent au final avoir été une année de transition. Il est encore tôt mais paix à 2009, place à 2010 avec de grands espoirs, mais au fond, peut-on vivre sans placer de grand espoir dans l’avenir ? Soyons réaliste, que pouvons face à toutes ces adversités ? Se battre ou se résigner telle est l’alternative. On se bat pour des causes, on se bat pour atteindre le succès, pour le bonheur mais là, mieux vaut être à deux à se battre, sous peine de ne vivre que d’illusions et de désillusions…. L’histoire reste la même, pour vivre une relation il faut certes parler, communiquer mais surtout communiquer vrai et avoir l’envie commune d’aller dans la même direction. « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, mais regarder ensemble dans la même direction » disait Antoine de Saint Exupery. Au-delà des mots, combien de maux sont bien liés à cette douce utopie qui consiste à admirer l’autre plutôt qu’à réellement envisager un avenir commun ? Apparence. Société de paraître, égoïsme primaire, plaire, mercantilisme des relations, mais où sont donc passées les valeurs de nos anciens ? Je t’aime et je te quitte, tu me manques mais je n’ai plus envie de te voir, je suis bien avec toi mais je t’agresse, les choses ne s’expriment-elles plus que par leur contraire ? Le temps passe et laisse lui aussi des traces, le compteur-temps évolue, les vies s’étirent et parfois, tout comme des élastiques aux tensions subies trop répétitives, la vie casse ou se casse. A quoi bon pleurer après alors qu’il eut suffit d’émotions exprimées avant, de discussion, de mise au rancard de nos fausses pudeurs ? A cacher ses émotions aux seuls êtres dignes de les partager, c’est un rempart que l’on bâtit entre nous, une perte de temps future lorsqu’il s’agira de le démolir, à condition toutefois qu’il ne soit pas trop tard…. Dans nos sociétés stressées le temps n’est plus un allié, vouloir attendre c’est perdre son temps. La mode est au speed-dating, on se plait on se parle vite fait, on se tait et l’autre n’est plus. La mode n’est plus au respect des silences. Pourtant, le silence reste une communication forte, un appel, une façon de montrer l’attention comme le mépris. Le silence est donc une arme à double sens, et, comme bien des mots, le silence mérite que l’on s’y attarde et qu’on en discute. Si l’on ne peut briser le silence, c’est qu’il est bien tard, la relation endormie peut-être même dans un coma profond et irréversible. Il en est qui s’en accommode, s’en vont discuter ailleurs, cherche leur voie loin de ce cocon sans voix, écoute les belles paroles des chacals aboyant gaiement sous la lune bleutée de leurs pales écrans de virtualité. Ne nous trompons pas, la virtualité ne se limite pas à l’écran, elle envahit aussi ce qu’autrefois nous nommions réel. Les beaux parleurs des deux sexes se rencontrent, se montre éloquents, séduisent et distillent patiemment leur poison de miel, enserrent leurs proies dans des promesses éternelles sans en se souvenir du sens de ce mot. Tu me plais, je te plais, viens et construisons notre monde d’avenir. J’ai envie de toi, j’ai besoin de toi, je ne veux que toi……..et quelques autres mais ce n’est rien, juste qu’il faut entretenir le sérail, se préparer toujours des portes de sortie au cas où l’humeur soit maussade à bord du vaisseau nouvellement pris. Qu’on vive ensemble ou non, il y a toujours ce jeu de séduction qui doit être en permanence activé, comme les tamagoshi d’il n’ y a pas si longtemps, afin de renvoyer l’image mais surtout les paroles du joli miroir de la sorcière dans blanche neige : « tu es la plus belle et beaucoup te désires »…… Miroir aux alouettes, cette vie de paraître étouffe la vie vraie. Plaire n’est pas l’erreur, c’est vouloir plaire au plus grand nombre qui est le piège savamment entretenu par les gérants des nombreux sites, vitrines électroniques de photos sensuelles reflétant le côté attirant et attirée de la proie comme de l’appât.

Spleen ? Sans doute, il n’est jamais aisé de clore sa vie, même par choix fait cela reste une fin, un échec, un non-aboutissement, une déception, un demi-tour en pleine autoroute. Revoir le passé d’un coup surgir dans le présent secoue également. Voilà, la pulpe est décollée, phase mélange, digestion, repos avant de repartir gaiement sur les voies du destin. Il est normal parfois que les émotions submergent, cela est même salutaire. Le spleen n’est pas la dépression, l’existence des deux phases n’est pas de la bipolarité, simplement de l’humanité. Les cachets aident à dormir, pas à se réveiller, encore moins à se révéler. Bien sûr, ce n’est pas la phase la meilleur à vivre, mais en l’espérant dernière, on va lui laisser le temps de vivre là son dernier automne. J’ai commis l’erreur de vouloir partir au-delà d’une histoire pourtant aboutie, j’ai compris l’erreur de croire en un conte de fée, douces folies, au point d’installer le coucou dans le nid trop vite, j’ai découvert l’erreur de ne pas bâtir une vie commune sur les mêmes fondations, le sable d’un côté contre la pierre de l’autre, les fissures ne pouvaient que détruire cela…. Repos, table rase des passés, pause, repli stratégique dans l’humble logis, bail en cours et bye à d’autres, mieux vaut bailler en solitaire que vivre certains hier, le chemin ne se fait toujours qu’en regardant bien droit devant.

Et, en dédicace je dirai ce que j’ai souvent écrit : la meilleure des colles ne peut transformer un vase brisé en vase neuf. Attention toute fois, celui qui porte les blessures les plus profondes n’est pas toujours celui que l’on croit. Soyons honnête ! Toujours et en tout, cela coûte peut-être au début, mais cela paye toujours tôt ou tard. La vérité n’est pas dans le mensonge, celui qu’on se raconte à soi tout comme celui qu’on raconte aux autres…. Pour vivre heureux, il faut vivre en paix d’abord avec soi…. A méditer….

Entrain en train

En ces temps de crise ou de lendemain de crise, paraît-il, il convient de plus en plus de réussir à raccrocher les wagons sous peine de perdre le train des affaires courantes. Cela dit, si les affaires courent, il va falloir prendre de la vitesse pour les suivre et les rattraper, non ? Dès lors, la question se pose : au cœur de la morosité ambiante, sommes-nous en train de perdre notre entrain ou sommes-nous en train de sombrer dans un train-train quotidien qui nous mène en gare de nulle part ? La pression s’intensifie, les sociétés payent aujourd’hui l’embauche d’hier des dirigeants tout frais sortis de leurs grandes écoles plutôt que d’avoir eu la patience de former et d’accompagner des personnels issus de l’entreprise, ceux-là même qui connaissent et la maison, et les produits, ceux-là même qui savent prendre les décisions avec le bon sens pratique plutôt que la règle du carré de l’hypoténuse appliquée aux sinusoïdales courbes des performances intrinsèques sur des marchés flottants plutôt que réellement porteurs. Car voilà bien la grande mutation de nos entreprises : exit la promotion interne, bonjour l’embauche de jeunes cadres dynamiques aux impressionnants CV bardés de diplômes, issus de ces écoles aux noms magiques qui ignorent tout du monde réel, celui du travail, celui de la production, celui de la réalité et….du réalisme. Mais entre temps, nos sociétés familiales, patronales, sont devenues nationales puis privées, leurs valeurs se sont transformées en bouts de papier appelé actions, dont la seule action est de rendre fou des spécimens étranges baptisés spéculateurs, qui ne regardent plus que les chiffres volatiles de ces bouts de papiers volubiles, qu’ils achètent, vendent, échangent, oubliant ce qui se cachent derrière tout cela, le l’entreprise comme le matériel, les machines comme les hommes. Hier encore, on achetait une société comme un enfant aux lendemains des fêtes convertissant ses étrennes accumulées dans le jouet tant désiré, on salivait, on désirait avant d’acheter. La passion menait les débats et même les ébats, tant les relations avec l’objet de convoitise étaient quasi amoureuses. Aujourd’hui, la valeur marchande a pris le pas sur les vraies valeurs, l’objet acheté n’est pas un achat passion, je dirai même qu’il s’agit d’un achat dédain. Ainsi donc gouvernées, nos nobles entreprises sont ballotées sur les flots boursiers, le fidèle équipage se met à ramer fort dans un premier temps, faisant le gros dos aux tempêtes, croyant aux discours nouveaux des néo-capitaines, mais bien vite les voiles se déchirent, les mats se brisent et les fiers matelots se retrouvent à l’eau. Dans ces situations-là, il y a ceux qui savent nager, il y a ceux qui coulent car la force de survivre en ces mers déchainées ont abandonné leur âme. Constat amer, mais triste réalité. Remplaçons la noyade par la pendaison et vous aurez la réalité du terrain (avec humour noir, j’aurais pu dire du plafond).

Tout se perd de nos jours, les valeurs comme les idées et d’ailleurs même en ce texte ! Nous partîmes en train et nous voilà à l’eau ! Je connais un endroit ou les trains semblent voler sur l’eau, une ile, enfin, une presqu’ile, mais la bande de terre qui relie cette terre au continent est si fine qu’il est bon d’y rêver d’être sur l’ile déserte, de sentir le vent souffler dans les cimes des pins, d’y respirer ce mélange acre et puissant des senteurs de lamer, des étangs et de la flore méditerranéenne. Voilà bien une idée de randonnée, certes pas forcement sportive, mais au moins dépaysante, un grand bol d’oxygène, un rare endroit ou mener deux plaisirs, les trains et la randonnée. J’en connais certains qui aiment ces choses-là et les vivre en même temps procurent des plaisirs doublés. L’eau, l’air, le soleil, la terre. Rencontre des quatre éléments, et même bien plus car là-bas, on parle des vents et non du vent, on est au milieu des eaux et non de l’eau, les terres y sont multiples et multiplement colorées, le soleil si puissant qu’il semble être plusieurs lui aussi. Au moment où l’entreprise tousse, au moment où le moral coule, l’appel du large est fort, l’envie d’y aller marcher grand, et, bien plus que marcher, respirer, s’y détendre, prendre de ces belles bouffées de rigolades dont les amis, les vrais, les seuls savent si bien en détenir les subtils accents. Alors, appel du large ou appel du pied ? Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, je sais que là-bas, ce ne sera point l’ivresse des sommets, mais les sommets des uns ne sont jamais les sommets des autres et vice-versa, alors, profitons de la vie qui coule en nos veines, rameutons le monde, ce joyeux groupe qui ne désire que se détendre et goûter aux plaisirs gratuits de nos si belles escapades. Hier en club, parfois seul, ou en bande, le plaisir de la balade réside dans les ballades que savent si bien chanter les acteurs découverts à chaque occasion. La faune et la flore en un concert hautement accordé savent mêler les accents et les reflets, harmonie naturelle qu’aucun savant compositeur n’a su égaler, dans aucun art qu’il soit majeur ou mineur. Savoir écouter, savoir regarder, savoir se détendre en profitant de la magie de dame nature, c’est simple, beau, et terriblement efficace……

Un autre concept de loisirs, une envie de partage, une idée à mettre en pratique, alors, osons et avançons ! La vie doit prendre de temps en temps les chemins buissonniers pour y trouver la force et l’envie de se réaliser. Si d’aventure cela vous tente, vous savez où me trouver…. N’hésitez plus, bougez !

Au bord de l'eau...

Une pause loin de la ville et de ses remous, une pause en des lieux régénérant, à respirer les embruns, à se retrouver, mon océan et moi, mon océan émoi, face à face, chacun dans nos tourments, l’un beaucoup plus démonté que l’autre, avec une force, une violence dans chacun de ses gestes, avec des déferlantes d’écumes qui viennent briser les lames les plus profondes, qui viennent purifier l’âme venant y puiser le réconfort, dans toute la démesure de ce rapport de forces déséquilibré. Face aux rouleaux compressant de l’océan, l’homme n’est plus que vulgaire grain de sable tout comme nous ne sommes au final que grain de poussière dans l’univers. Cela aide à relativiser les choses, à ordonner et donner le sens qui manque parfois à nos vies. Assis sur le sable humide des derniers jours de révoltes océanes, les yeux se perdent et errent au gré des rouleaux, spectacle sans cesse renouvelé, aux couleurs changeantes, où le vert profond blêmit d’écume avant de s’anéantir sur le sable orangé que je reconnaitrai parmi des milliers. Le temps s’arrête et s’écoule dans le même temps, paradoxe intemporel, on ne peut que subir le temps, même si on s’en accommode, nous n’avons jamais de prise sur lui. Tout passe, tout s’efface, seul le temps grave nos visages de ses profonds sillons bien maladroits pour compter nos âges contrairement aux cernes des arbres. La vie pèse de tout son poids sur nos existences, les bonheurs d’hier sont restés à la page d’hier, les bonheurs de demain sont encore en chemin, la page d’aujourd’hui est une page grise comme ce ciel bas se gonflant de reliefs aux dégradés de gris, grisant décor pour égayer les jours gris du présent car ce ciel là, associé à ces vagues-là, et ce sable inimitable se met à résonner d’allégresse et distribue sa force aux âmes en peines….. Spleen ? Non, juste que le crépuscule d’une histoire, la réalisation aussi que tout défile tout le temps, que chacune des pages d’hier est désormais bien tournée, tout cela met du vague à l’âme, et même du vague à larmes pourrais-je dire mais ces vagues de l’âme ne sont que bien pales face aux vraies vagues qui ont toujours su bercé ma vie. Une page se tourne, mais ce n’est pas la dernière, juste qu’il y a toujours de la nostalgie à se remémorer les beaux écrits qui ne sont pas si vieux.

Je ne suis pas tout à fait seul sur cette plage, de grands garçons sont venus jouer aux châteaux de sable, avec des moyens a faire pâlir d’envie les enfants les mieux outillés : de gros camions démesurés, des grosses pelleteuses, et voilà les jeux d’hiver de la côte océane : Récupérer le sable où l’océan et ses courants le dépose pour le ramener là où il fut prélever quelques mois plus tôt. Etrange sablier qui mesure les saisons : aux beaux jours l’océan arrache le sable sur les plages du front de mer, hors saison l’homme retourne le sablier, rapporte les grains volés sur les plages les plus huppées de la côte. Spectacle désolant de l’homme contre la nature, de ces engins insolites sur mes terres désertes et désertées. Opposition des genres, force motrice des flots contre force motrice des chevaux vapeurs, je souris de voir cet étonnant parallèle, hier encore les enfants et leurs seaux de plastique, aujourd’hui les adultes et leur engins d’acier. Je souris et je respire cette vie, cette force, profonde, je renais aux flots grondeurs, je mesure avec envie combien cet océan ami m’avait manqué, combien il a grossi ces derniers jours, je ne l’avais jamais vu aussi haut, aussi puissant, aussi impressionnant. Nous ne sommes que des enfants, des graines de vies dispersées sur le globe, des graines d’envies errant sur les terres de nos parcours improbables, à la recherche de notre lumière, cette douce flamme amie qui vient sautiller en notre âme, réchauffer nos cœurs et nos corps, activer par la même la notre et faire ainsi grandir le feu qui brule en nous.

Pause. Je regarde les flots, je me laisse porter par eux, je ne recherche point de phare, j’essaie pour l’heure d’oublier les phares du passé, même si certains ont laissé de très belles et très puissantes amitiés, l’avenir est ailleurs, devant, loin ou non, la distance n’est rien, ce qui compte c’est la vitesse à laquelle on avance. Chacun son rythme, chacun ses envies, chacun sa vie, chacun ses choix.

Tout cela nous est propre, personne, qui que ce soit, ne peut se permettre de les juger, juste de les comprendre ou non, juste de pouvoir ou non être là, de savoir écouter, partager si ce n’est les choses du moins les idées qui les provoquent, de vouloir ou non les partager…. Il n’est pas toujours simple d’être humain, encore moins d’être ami. Dans nos sociétés modernes où le temps ne semble n’être qu’un lièvre qu’on ne rattrape jamais, se rappeler combien l’amitié est un joyau parait peut-être dérisoire, mais cela se cueille à chaque excès de nos vies, les très bons comme les plus creux. On ne peut être et avoir été, aujourd’hui, on parait plus qu’on est….. Il est si facile de croire et de faire croire, plus dur d’assumer et d’assurer ce qu’on est sensé assumer. Soyons nous, tout simplement, le reste, vous verrez, ne sera que chose facile dès lors qu’on cesse d’essayer d’en mesurer et le contour et le contenu. Soyons naturel plutôt que calculateur, il y a suffisamment de manipulateur et d’usurpateur…..

Pause, mais pas eject. La touche Play est pour bientôt….

Marche avant toute

Il est bien connu qu’à l’automne les feuilles tombent…. Exit donc la feuille, nouvelle vie, nouveau départ, nouveaux projets, voici venu le temps des rires et des champs, c’est de nouveau le printemps enfin, plutôt l’automne mais, les sanglots longs des violons n’ont pas voix au chapitre…. Nouvelle étape dans la vie, nouvelle vie, qu’importent les qualificatifs et les adjectifs, et même, les adjectifs qualificatifs, retour au bercail avec des projets plein la tête, avec une nouvelle conclusion logique à une histoire qui a su évoluer vers autre chose, une autre relation, un autre type de relation. Dans le même temps, des personnages ô combien important de ma vie, passée et présente, se sont manifestés, volontairement ou involontairement, donnant de nouveaux contours à l’histoire, celle composée de tant de méandres et de vies croisées…. J’ai connu quelques étapes, quelques vies dans ma vie, de jolies tranches de souvenirs, agréables ou moins agréables, selon les périodes, comme tout une chacun peut connaître ou non, mais le non devient élément défavorable tant cela aide à se comprendre et se situer dans le costume de sa propre vie.

Après quelques péripéties urbaines, quelques idylles naissantes, fragiles, vivant à peine le temps d’un baiser, d’un été, de ces jeux tendres et cruels où le cœur se poli contre la rugosité des déceptions, le temps fut venu d’aller prendre l’air dans les verts alpages, et oui, même dans les Pyrénées on est tenu au diktat alpin, on parle d’alpages, on fait du ski alpin, bref, voici venu le temps de la randonnée au sein d’un joyeux club doté de drôles de spécimens ainsi que de spécimens drôles d’ailleurs, mais aussi, de charmants sourires, dont un, qui sut accrocher le regard fermé et ténébreux qui depuis ma nuit des temps me sert à contempler tout ce que vie m’offre à la vue. Il n’y a pas qu’au volant que la vue c’est la vie ! quelques échanges plus tard, nous voilà conquis, vivant une idylle de neuf années, traversant bien des épisodes, forgeant le caractère et surtout, usant d’un amour entier pour le sculpter en amitié forte, et même plus dirais-je, en un lien fort et fraternel sans qu’aucun doute ne puisse en altérer la puissance ni la beauté d’avoir réussi l’alchimie rare transformant l’amour en amitié plutôt qu’en haine. Les vies se sont séparées, sans regret, nous avons été au bout de notre amour, j’ai connu d’autres épisodes tandis que ma petite sœur traversait à pas légers sa vie seule.

S’en est suivi une période de doute, car toute rupture même consentie reste un échec. Des errements allant même jusqu’au presque bout de la vie, des décisions horribles au vu d’aujourd’hui, une renaissance, des discussions sur la toile, d’abord très amicales puisque la distance était importante et la belle dame engagée, et de fil en aiguille dit-on, du temps on devait écrire les lettres sur soie au point de croix, une très forte attirance qui plus est hautement bijective s’est construit, confirmée dès la première rencontre dans ce qu’on appelle la vraie vie ou encore le réel lorsqu’on existe en mode virtuel, et tout un tas de très beaux épisodes, des temps forts, des révélations, tant de moments qui ont bâti l’existence, peuplé la prose d’ici, avant de fondre comme de la neige offerte au soleil du Sahara. Dur mais efficace pour se poser les questions, renaitre au travers de la même vie, sentir les travers de la vie aussi pour en éviter les pièges et les folies pas toujours douces. Quelques moments de calme, de réflexion, un attrait accru pour les sciences humaines, la psychologie, de nouveaux épisodes, aériens, à distances, allégeant la vie, de nouvelles folies, bigre, ce monde est fou !

La maladie d’un ami proche est venue secouer le cocotier de la vie, focalisant le regard sur ce monde blanc et clinique, sur cette triste réalité qui d’un coup nous montre que la vie, c’est un truc imbécile qui peut vous claquer d’entre les doigts et s’en aller voler loin de vos inertes. Derrière ces douleurs, j’y ai vu la patience, j’y ai vu les patients, j’y ai vu la souffrance, l’impuissance, les peurs, les larmes sèchent, le sourire toujours accroché aux visages du personnel soignant, et même, l’abnégation d’un frère luttant contre un mal invisible rendant le combat difficile mais bien réel…

Au cœur d’une nuit un message échappé d’une connexion voisine, quelques mots répondus, appelant d’autres mots, une rencontre pour libérer les mots de l’oral plutôt que ceux de l’écrit, des peurs, des doutes, un cinéma, un verre après, une nuit à parler en toute connivence, un baiser timide échangé sur le pas d’une porte, début d’une histoire…. Belle histoire, vie commune et familiale, loisirs nouveaux, apprentissage de la petite enfance à la sorite du boulot, joies profondes et rafraichissantes, marche arrière sur le cours de la vie, je revis….. Le yin et le yang c’est ainsi que nous furent, semblables et opposés, mais hautement complémentaires. Pourtant, à trop s’opposer, à ne pas vouloir tout deux se livrer dans le nous créé, voici le mot fin qui s’inscrit pour la dernière fois. Les adresses se séparent, les vies un peu moins, les liens tissés prendront d’autres reflets….. Ainsi vogue la vie !

Dans le même temps, j’apprends que ma petite soeur quitte la maison. C’est l’image que j’ai. La fratrie ne se détruit pas, mais le temps à partager est à partager. Pincement au cœur, c’est vrai, mais surtout, tous mes vœux de bonheur dans cette nouvelle vie, sache petite sœur, oublier les années d’avant, sache te concentrer sur ce nouveau tome. Sois heureuse, tu le mérite hautement. Hasard des lieux, hasard du temps, rencontre incongrue, sous une croix verte, une vitrine au coin d’une rue, image présente d’un passé révolu.

Voilà, en trois temps, trois mouvements, trois pages se tournent, se referment dans un sentiment commun et le même souhait à chacune de réussir vos vies nouvelles. Place désormais à ma vie, les fantômes du passé se sont ainsi envolés, les retours impossibles, les errements disparus. Retour en mon domaine, travaux en tête mais aussi en action, clap de fin triplé, je souffle et dispose du temps qui est le mien, j’ordonne et classe mes mémoires, la très forte impression d’avancer à grand pas vers non pas l’inconnu, mais plutôt l’inconnue….

De tout cela, je mesure, que pour être aujourd’hui qui je suis, je porte avec moi mes valises, celles qui contiennent mes lieux préférés, mes loisirs, mes passions, mes amis, mes amies, ma famille, tous ces sourires qui savent illuminer mes jours gris comme mes jours bleus, toutes ces choses qu’on a tort de laisser à la consigne lorsqu’on démarre une histoire nouvelle, car sans ces bouts de soi, comment être soi ? On ne quitte pas sa vie pour entrer dans celle de l’autre, la fusion n’est pas la fission. On ne change pas non plus les autres, on change soi. Choisir l’autre, c’est un choix véritable, non pas un choix dans l’espoir que les choses évolueront comme on le souhaite. Il y a de la rigueur dans ce choix-là. L’exigence première, c’est d’être exigeant, et en premier, avec soi. C’est en murissant qu’on comprend que l’être est plus fort que le paraître, qu’être soi et aimé pour cela est bien plus fort que d’être aimé pour ce qu’on n’est pas. L’amour est réciproque, sans cela, il est mort. On ne peut vivre sans amour, sans actes d’amour, psychiques comme physiques, l’entente doit être complète sous peine de nourrir en son sein un cruel échec.

Comment savoir si on est prêt ? Bonne question. Le temps marche en avançant, ce n’est pas vers le passé qu’est la réponse, sous peine de se marcher dessus plutôt que d’avancer du même pas. Une fois le mot fin écrit, il est bien trop indélébile pour s’effacer facilement, et, dès lors, il ruine la reconstruction d’un amour, tout au plus, et ce n’est pas pour autant facile, il peut bâtir une belle amitié hautement complice. Comment savoir ? Il suffit peut-être d’essayer, d’ouvrir son coeur et ses antennes, de cueillir le doux signal qui peut émaner à chaque instant de nos vies. Pour cela, il faut avoir pris le temps de digérer, de se retrouver et de s’aimer, car on n’est jamais prêt à aimer quelqu’un que si déjà on s’aime soi….

Méditation.

Souriez, la vie est belle et le soleil radieux !

Novembre

Noël en approche, attendu, extase !

Octobre n'est plus, doit-on dire hélas?

Voici que novembre prend sa place

Et avec lui, les éléments déments

Même les rouges feuilles en tombent

Balayant l'automne coloré et charmant

Repli de la nature sous le froid perçant

Et nos corps près du feu se réchauffant