Retour aux sources

Retour aux sources, sans jeu de mots, ou plutôt avec, mais bon, ceux qui me connaissent, connaissent mes jongles de mots et de sons, d’homophones en phonétique, de homonymes en homophones tout est synonyme de bonne humeur et la prose sert avant tout à régaler l’auteur même si la hauteur des mots n’est pas celle attendue. Retour aux sources donc, au propre comme au figuré, pas de Manon là-dessous, juste le plaisir de rejoindre mes passions jamais enfouies, le plaisir des plaisirs que la randonnée apporte et m’apporte. Week-end de formation, recyclage en montagne pour encadrer les randonnées, mais au-delà de la fonction première, c’est surtout des connaissances enseignées, le plaisir de se retrouver entre encadrant le temps d’un week-end, de pouvoir parler, échanger, discuter, rire et plaisanter, partager et se retrouver alors que toute l’année nous passons notre temps à galoper, à se croiser dans le bus le matin et le soir, parfois le temps du repas de midi puisque chacun est pris par ses activités et la gestion de son groupe. Bonne humeur avant tout, avec, comme le rappelait notre formateur, un groupe qui bosse sérieusement sans se prendre au sérieux. Chahuteurs mais studieux, nous sommes ainsi.

Retour aux sources donc, celles qui coulent joyeuses et chantantes dans les prairies ou l’herbe reverdit après le long hivernage brûlant sous les couches de neiges, ces mêmes sources présentes sur les terrains et non sur les cartes sensées et être nos références, et toujours ces pièges cachées, une ruine sur la carte et disparue sur le terrain, un relief du terrain omis par le cartographe, voilà comment s’endurcit le randonneur. C’est en déjouant les pièges et en restant humble qu’on s’endurcit et qu’on progresse. Comme en toute chose, l’échec facilite la progression. Cette année, ce fut aussi une mise au point intensive pour démystifier l’usage du GPS, cet outil aux indications d’une précision quasi chirurgicale mais qui vous amène toujours à des dizaines de mètres de l’objectif fixé. Constat, révélation, compensation naturelle et nécessaire. A trop se reposer sur la technique, on en oubli les fondamentaux, on place trop dans l’affichage numérique une précision que les satellites ne nous donnent pas, on ne tient pas compte du temps de calcul et de mesures nécessaires, on n’accorde plus le droit à l’erreur et à l’imprécision. Quelle que soit la machine, le seul cerveau est celui de l’utilisateur. Exercices pratiques, de jours comme de nuit, et là, c’est spectacle grandiose de marcher en suivant le rayon de la lampe frontale, de rechercher des balises qu’un groupe de farceur a planqué parfois à plus de 4 mètres de haut, d’apprendre ce qu’est l’esprit d’équipe, la discussion, l’abnégation, la remise en question de soi, car, pour arriver au but, il faut mettre tous les talents en actions, atteindre la symbiose et l’unanimité dans les décisions, pas question d’agir en guerrier chacun de son côté, toujours garder en tête ce côté solidaire qui doit animer chacun d’entre nous.

Retour aux sources, quand les paysages on retrouve les vestiges des vies passées, dans les murs à peine effondrés, dans les terrasses encore en bon état, dans ces couches de civilisation qui ont su façonner le paysage, tracer le chemin, nettoyer le terrain, habiller les soulanes des ces murets de pierre retenant la terre, construisant les orris servant à stocker les denrées, véritable entrepôts, parfois fruitière pour qu’y naissent fromages et autres produits laitiers, labeurs non quantifiés en unité de trente cinq heures, marches quotidienne entre maison et estives, surveillance des troupeaux permanente dans un temps où l’ours, le vrai, existait et était tenu ainsi à distance. Le vrai ? Ben, oui, le vrai, le pyrénéen, celui qui ne parlait pas aux brebis en slovène et devant leur incompréhension les griffes mortellement d’un coup de patte. Il est plus facile de parler le même langage, et de connaitre son terroir. L’ours, le vrai, ne demanda jamais son chemin aux brebis, par contre, il se demande se qu’il faisait de l’autre côté de l’océan, du temps des « orsalhers », ces émigrants des vallées ariégeoises partis chercher l’Amérique en Amérique, un ourson dressé en guise de compagnon et de gagne pain. Ceci est une autre histoire, mais ceci est l’histoire, celle d’un pays, celle de ces paysages que nous foulons au travers de notre calendrier, celle des lieux chargés d’histoire, pas toujours de cruauté, celle qui fait que nous sommes aujourd’hui ce que nous sommes, celle qui façonne le cœur et l’esprit des hommes.

Retour aux sources, ces joyeux filets d’eau qui irradient les paysages de zébrures blanches et apportent la vie dans ces océans de quiétudes. Les odeurs des mousses gorgées d’eau, les parfums de la végétation, les traces humaines qui disparaissent peu à peu sous la verdoyante pression de dame nature, tout est leçon de chose, enseignement de notre petitesse face aux éléments, face à la terre, tout cela nous ramène à notre humilité. Retour aux sources, celles de la vie, celles de notre vie. Les gouttes d’eau symbolisent la vie, pas les larmes. Il n’est de vie que dans le bonheur de mesurer combien la vie est belle dans chacun de ses instants, pas dans les pleurs qui laissent une trop grande amertume à l’âme. Soyons heureux de choisir d’être heureux. Soyons vivant de choisir la vie. Soyons nous et choisissons d’être nous.





Qu'est ce qui cloche à Pâques?

Mais qu’est ce qui cloche à Pâques ? Question de saison me direz-vous, c’est vrai, mais à vrai dire, tout cloche un peu de nos jour, à croire qu’il faille considérer les situations se déroulant bien comme exceptionnelles ! Peu importe, il est du bonheur à vivre dans chaque instant, si ce n’est dans l’instant cela sera pour plus tard, lorsque on aura su prendre acte et acceptance de l’événement pour en tirer les enseignements qui feront de nos lendemains des lendemains gagnant. Accepter, voilà l’un des secrets de nos vies. Accepter n’est pas tolérer. Accepter c’est prendre l’événement comme un événement passé sur le quel on ne peut plus agir, une chose qu’il ne sert à rien de vouloir démonter, analyser, comprendre pourquoi elle est arrivée, comment elle est parvenue jusqu’à nous, nos vies, nos proches. Accepter, c’est prendre ce nouveau point comme point de départ, pour en tracer la trajectoire qui nous conduira vers notre futur, redresser la courbe, prendre un nouveau départ, toujours en allant de l’avant. Accepter ce qui est, sans s’appesantir sur ce qui était. L’imparfait porte bien son non, c’est hier qu’il est. Notre futur sera meilleur si nous construisons notre présent sur des bases établies, acceptées, en ayant la tête libre pour calculer notre jour, sans neurones perdus à ruminer un passé éteint. La deuxième clé de nos vies, c’est le lâcher prise. Cesser de croire que pour exister il faut avoir. Il faut être pour avoir et non avoir pour être. Rien ne s’achète, que du vulnérable, du matériel. A quoi servent les richesses matérielles ? A attirer que des fausses relations ? Elles brillent comme miroir aux alouettes et n’attirent que des alouettes. Lâcher prise sur le matériel soit, mais aussi et surtout sur tout ce dont on ne maitrise pas le cours, la trajectoire, le parcours, sur ces événements qui auraient dû arriver et ne sont pas venus, sur ces sentiments qu’on croit nous être adressées mais qui ne sont pas ou qui ne sont plus. Accepter et lâcher prise. Comme une montgolfière qui se libère de ses amarres et détache un à un ses sacs de lest, se sentant d’un seul coup s’alléger et prendre les airs, telles sont nos vies dès lors qu’on accepte de faire cela.

Joli discours me direz-vous. C’est vrai, j’aurais dit la même chose hier, ou avant-hier, ces jours qui aujourd’hui représentent la nuit de ma vie. Il faut parfois du temps pour comprendre, pour réaliser, mais j’avoue humblement qu’une fois l’éveil, le réveil dirais-je, effectué, la vie est tout autre, le cœur plus léger, les idées plus claires et le regard plus porté vers l’horizon. Hier était nuit et aujourd’hui est lumière. Non pas une lumière aveuglante, non, juste une lumière douce, chaleureuse, réconfortante, comme une belle flambée, un feu de joie qui réchauffe le corps et l’esprit, qui met en lumière tant de choses qui paraissaient autrefois impossibles. Une naissance, plus qu’une renaissance. Un départ, nouveau départ dans la vie. Entouré d’amis, c’est clair, de vrais amis, de vraies relations tout autour, les fausses relations disparaissent comme fétu de paille brulé par les flammes puissantes d’un incendie qui ravage les broussailles d’une vie pour que naissent sur les cendres les plus belles des récoltes. Le ressenti est tellement fort, tellement bon que je souhaite à tout un chacun de vivre cela, c’est un bonheur sans nom, une faim de vie et d’envies, un soif de vivre qui écrase dans la poussière le plus grand des spleens qu’il puisse être donné de traverser. Détaché des choses et des événements, non pas au sens négatif du terme, je ne me fous pas des choses, j’en suis libéré, ma conscience est plus grande, ma concentration plus forte, j’agis et j’avance sans calcul. On ne rejoue pas sons passé, d’ailleurs, le mien vient de brûler. Au propre comme au figuré. Exit les lourdeurs d’hier, bonjour les allégements du décor, du paysage, la liberté d’évoluer, au propre comme au figuré. Mesurer et comprendre ce qui étaient les freins jusqu’à hier, ces freins qui ont entravé la marche, qui ont perturbé les évolutions. Il y a tant de choses, des coups reçus et portés, sans intention de donner la mort comme dit la justice mais qui au final ont rendu agonisante une vie. Les remarques qui se sont révélées plus désobligeantes que peut-être voulues, les pressions exercées par le milieu scolaire, le milieu éducatif, le milieu familial. La sainte croyance qui veut que l’élève doit dépasser le maitre, ce principe qui pousse à bout pour atteindre les sommets, atteindre la perfection. La perfection, cette maladie insidieuse qui dévore des vies, les étouffe par manque d’air à force de chercher le dépassement de soi. A trop vouloir se dépasser, on s’oublie en chemin et c’est là la grande erreur, l’erreur grave. Le seul but à avoir dans notre vie, c’est être soi. Pas plus que soi, pas moins que soi. A combattre la perfection, on finit par se retrouver au vingtième sous-sol, se retrouver plus bas que terre, se dévaloriser, s’aigrir de ne pouvoir évoluer dans des domaines pour lesquels on ne se sent pas à la hauteur. Piège infernal qui se referme sur soi, proie d’hyènes féroces déguisées en biches, qui viennent vous sourire pour mieux vous mordre, pantin désarticulé dont vous ne tirez pas les ficelles mais dont vous les laissez les commandes à tant de manipulateurs. Au feu tout cela. En dépit des leçons reçues, subies, vécues, appelez-les comme vous voudrez, il faut un éveil pour les intégrer.

C’est chose faite et j’en suis le premier à m’en féliciter. Mes liens se détachent, mon esprit s’élève et je vis enfin, avec la faim de vivre que doit connaitre le papillon sortant de sa chrysalide, avec l’envie de déployer mes ailes, opération en cours, pour voler vers d’autres cieux. Bien sur, ces changements sont diversement ressentis. Il y a les vrais, les proches, ceux qui sont ravis de vous voir évoluer, ceux qui vous attendaient pour voler de concert avec vous, sans vous le dire vraiment, ou parfois, en vous le disant dans des discours que vous ne pouviez pas entendre. Il y a ceux qui vous aimaient dans votre infériorité, qui dès lors ne se retrouvent plus dans cette nouvelle vie, se sentent perdus, écrasés. Il y a là, deux choix, évoluer ou disparaitre, telle est le principe de l’évolution tel que la définit Buffon. Evoluer, est un cadeau précieux. Disparaitre, est un choix de facilité, un retour aux fleuves des virtualités, une quête vers d’autres êtres en perditions, dans un puits sans fond peuplé de pseudos à la dérive. Evoluer ou disparaitre. Vivre ou mourir. Etre ou paraitre. J’ai choisi…..