Il
est des saisons, des moments de l’année qui sonnent et résonnent différemment
chez les êtres sans que l’un ou l’autre n’ait tort ou raison, simplement c’est
ainsi, on aime ou pas la fin de l’année et ses fêtes imposées. Question de
mental aussi, de moral aussi, sans doute, question aussi de phase de la vie, d’être
entouré ou non, d’être parmi les enfants ou non, le poids de l’environnement,
du regard des autres et de son propre regard sur le monde. Il est toujours
difficile et improbable de vouloir discuter de cela, chacun ne voit qu’en son
âme et conscience, avec, il faut le dire un certain égoïsme. Ces fêtes de fin d’année,
tout comme les anniversaires sont des bougies dont les flammes vacillent en
tentant de faire briller de présence des jours creux et vides. Un conte de Noël
pour un décompte sans fin ou presque… encore combien d’hiver, encore combien de
jours, encore combien de soirs, de nuits de vides et de creux, de pleins et de
trop-pleins ? L’avantage et peut-être l’inconvénient est de ne jamais
savoir, le temps file et glisse tant que l’on possède des doigts pour qu’y
glisse le sable. La Lune ce soir se pare de brume, elle est berceau, quasi
horizontale pour peut-être verser une larme sur ces vagues d’argent. Le vent le
sait, lui, il souffle froid et vif cueillant dans ces traits de lumières l’éclat
d’une lame aiguisée qui s’en vient trancher les rêves en ramenant à une triste
réalité. Celle d’une plage vide, celle d’un froid glacial, celle d’un jour sans
fin qui se perd dans la nuit.
Les
pas se sont arrêtés ici, sans savoir pourquoi ni comment, pourtant, il n’y a
pas de malice, il n’y a que rendez-vous déguisés en hasard, il n’y a qu’un
refuge et ce refuge est océan. Au séant du monde, loin du monde, loin de la
foule, le regard perdu dans un horizon qui s’embrume, l’homme est venu sans
savoir où il va. Point de feu de camp, de guitare, juste le rythme des vagues,
juste le froid du vent, juste la lame d’argent venue trancher les rêves, ici
sur la grève, il n’y a plus rien. Les pensées s’échappent, elles cognent les
neurones, elles frappent et empêchent de trouver la paix. Le sable est humide,
un oiseau se perd dans l’obscurité et le bruit des hommes s’estompent dans les
trompettes d’écumes sans savoir qu’elles s’y noient, sans savoir que des fêtes
ce ne sont que des visions très personnelles d’un moment, sans comprendre
peut-être que les ans qui filent, qu’ils se comptent ou non, ne seront jamais
que des pages d’un grand calendrier et jamais tout à fait l’âge du capitaine ni
la longueur de son bateau ou le poids de son fardeau. Les fardeaux ne se pèsent
pas, ils portent les oripeaux des mues successives que la chenille traverse
sans parfois ne jamais devenir papillon. Il n’y a pas plus de raison d’être
triste que d’en être heureux, c’est ainsi que s’avance la vie dans les vies des
hommes, tout comme la vague s’en vient puis repart, lui, ce soir est venu se
noyer dans ses rêves sans savoir s’il repart…