Encore quelques heures, encore quelques hivers avant l’ivresse,
le changement pile à l’heure, douze coup flétrissent 2012, tandis qu’ils
sonnent 2013. Pour ce passage tant espéré puisqu’il est ô combien célébré
malgré qu’il ne soit inopiné, chacun aura à cœur de se mettre sur son 31. Se
mettre sur son trente et un qui plus est un trente et un, voilà qui est facile,
mais nous, gens du trente et un qui sommes sur notre trente et un toute l’année,
comment faire ? Sortons du placard nos habits les plus usés, les plus
avachis, les plus portés, ceux-là même que tout l’année on aime à porter,
pourquoi diable en cette fin d’année devrions-nous les mettre au clou ? C’est
un peu comme le jour d’un mariage où l’on va oublier la fidèle monture qui nous
sert chaque autre jour de notre vie pour se parer d’un carrosse pour mieux
parader…. Foutaise et paraitre, l’habit ne fait pas le moine, sinon, à nous
voir tous défiler guindés dans des costumes de jour de l’an nous en serions
tous étriqués, trop maquillés, repeints de neufs et adeptes du culte du
paraitre en oubliant d’être. Non, nous, peuple du trente et un, serons à l’aise
dans nos chaussures, puisque fidèles compagnes de chacun de nos jours, elles
qui savent si bien épouser en juste noces les durillons et les cors, les
oignons et autres orteils mal fichus, et bien sûr, nous porterons cette tenue
de scène qui nous va si bien qu’elle que soit la scène, scène de ménage ou bien
simple scène d’adieu, adieu à l’an qui part sans se retourner, sans revenir, un
départ en quelque sorte, définitif.
Les plus beaux bijoux seront de sortie, que les
cambrioleurs le sachent, inutile de chercher fortune ce soir-là, les coffres
sont ouverts, les comptes à découverts, le monde dehors autant partir fêter
cela du côté de la santé. Après tout, devant la déchéance perlières des huitres
de table, il est de bon ton de venir s’asseoir doté de ses colliers déjà
perlés. Buvons, oublions dans la fête l’an qui fuit, l’an qui va, l’an qui s’en
va, et célébrons dignement l’an qui vient. Bien entendu, il est trop tôt pour
se la souhaiter bonne, de même qu’il est trop tard, aussi je vous pardonne de
ces coups partis trop tôt, ces éjaculations précoces de bonne année se révèlent
être tardives et surdimensionnées pour 2012 qui nous quitte en moins de quarante-huit
heures chrono, la redoute est battue… Puissiez-vous passer de bonnes fêtes, une
belle fin d’année et nous verrons en temps utile de se souhaiter les vœux de
bon aloi. Il est encore temps de cirer les chaussures oubliées au pied du
sapin, d’ailleurs le voilà qui se dégarnit, je parle bien entendu du conifère,
encore quelques jours et il partira reboiser les déchetteries de nos quartiers.
2013 s’annonce un bon cru, même les rois mages seront à
l’heure et l’épiphanie regagnera enfin son six janvier qu’elle n’eut jamais dû
quitter sans les couperets des trop nombreuses fêtes et jours fériés de nos
calendriers républicains. Comment ? Le gâteau ou la galette ? Chaque
chose en son temps… Puissent les plaisirs de fin d’année ne rester que des
plaisirs et vous conduire à bon port sur les rivages de 2013, et, dans le cas
où vous seriez superstitieux et suspectant le 13 de vous porter mauvaise
chance, sachez que les chiffres s’additionnent et vous donneront une année 6 en
lieu et place d’un 2013 sonnant mal à vos oreilles ; Prenez garde aux douze
coups de minuit car il change votre vie. J’ai par mégarde et déconcentration
oublier de le faire les années précédentes, je me suis retrouvé aussi con à
minuit une qu’à minuit moins une. Je vais tâcher de m’améliorer lors de ce
passage, mais, avec une seule tentative par an, il est difficile de s’entrainer
dans de bonnes conditions…
Par ce sourire de fin d’année, je vous souhaite le
meilleur du meilleur pour la clore, et le plaisir du plaisir de vous retrouver
en une autre année…. Belles fêtes !
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