Laisser le temps au temps


Une affiche pour un réveillon à treize euros par adulte, dix euros par enfant, je rêve ? Peut-être bien qu’à travers les bouchons du matin le cerveau somnole, mais justement, le passage au ralenti laisse le temps de lire et de relire, et oui, c’est bien cela qui est écrit. Fichtre, les prix sont sacrement revus à la baisse, un effet de la crise, enfin ? Mais que lis-je ? Réveillon le sept décembre ??? C’est quoi le gag ? Une peur de la fin du monde ? Un moyen de se faire du fric en se positionnant en dehors des clous ? Il est vrai qu’hier la télé nous montrait les images des baigneurs de noël sur la cote d’azur, tous fier de prendre leur fameux bain de noël un….deux décembre.

 Mais où allons-nous ?

Je tiens déjà à présenter mes excuses à ceux qui n’ont pas reçu leurs cadeaux, à ma décharge, je ne savais pas que la date en avait été avancée ; J’avais bien appris que notre très saint père, Benoit seizième du nom, dans ses études théologiques vient récemment d’annoncer une petite erreur de calendrier au niveau de l’année de naissance de Jésus, mais je ne savais pas que les mois et les jours en étaient aussi des victimes collatérales. Alors, oui, ça se tient, on se baigne pour noël le deux, on réveillonne le sept, les semaines ne font plus que cinq jours, mais comment voulez-vous surveiller si la fin du monde aura bien lieu le vingt et un décembre ? D’ailleurs, ce fameux vingt et un décembre, c’est quoi au juste ? Les anciens y célébraient le solstice d’hiver, la fin d’un cycle où la nuit domine le jour, le début d’un nouveau cycle qui verre croitre les jours de jour en jour. Plus tard, la dominante religion dans son besoin de gommer toutes ces païennes célébrations, y positionna la naissance du christ, et noël naquit un vingt cinq décembre… Comme quoi, au final, tout ne repose que sur des purs choix de l’homme. Soit il observe la nature et s’en va marquer les solstices et les équinoxes à grand coup de saisons, soit il adapte à sa pure volonté les dates et les jours, le temps qu’il croit ainsi maitriser. Les mayas ont prédit la fin du monde le vingt et un ? Ou peut-être la fin d’un cycle, comme en chaque vingt et un décembre ? Ou peut-être n’avait-il plus de place pour écrire la suite du calendrier, ou bien encore, avaient-ils réalisé un calendrier perpétuel qu’il leur suffisait de décaler à l’infini, comme certains algorithmes savent le faire, mais cela ne fut pas compris.

Qu’importe le temps, les dates, les jours, les années, il reste incompressible et la façon dont les hommes le gèrent reste incompréhensible, alors, réveillon, nouvel an, chandeleur ou bien noël, à chacun son rythme, à chacun ses choix et ses célébrations. La nature est à jour, toujours, si ce n’est pas les températures ou le climat, c’est au moins par la durée de ses jours, et cela suffit à reconnaitre le moment de notre cycle et ce que nous voulons y faire. On ne peut empêcher les velléités mercantiles, le besoin de prédominance qui pousse à vouloir être le premier, on peut juste refuser de rentrer dans la danse, vivre hors de ce temps prédéfini pour mieux vivre notre temps défini. 

En quelque sorte, laisser le temps au temps….

1 commentaire:

Mo.F a dit…

il était temps de nous prévenir...merci DJ!