Les amitiés sont des ballons auxquels on s’attache pour
ne pas les perdre, sans se poser vraiment les bonnes questions. L’oiseau dans
sa cage est-il heureux, Est-il plus heureux que l’oiseau libre de voler dans le
ciel ? Les liens les plus solides sont-ils les plus forts ? Qu’est-ce
qu’un lien ? On peut s’attacher à un ballon de baudruche pour ne pas le
perdre, mais cela ne sert à rien si le lien n’est pas attaché à l’autre bout,
au final, on est attaché au lien, c’est tout. Est-ce cela l’important ? L’essentiel ?
Avoir un fil à la patte, pour dire d’être attaché, d’avoir un lien, mais si le
lien ne repose sur rien, quel en est le sens ? On parait attaché…. Un ami invisible…..
Mais la vie est dans l’être, pas dans le paraitre. Mais
la richesse d’une vie ne se mesure pas aux nombres de fils attachés à sa main,
non, la richesse, ce sont les échanges, les moments partagés, le vécu et non le
simulé, ces pages de vies qu’on s’accorde, qu’on provoque, qu’on écrit à quatre
mains. Un carnet d’adresse ne remplacera jamais la chaleur d’une discussion, l’éclairage
bienveillant et puissant sur les ombres d’une vie. Des mots qui s’envolent sur
les ailes des oiseaux de notre moderne communication ne remplaceront jamais la
chaleur de bras qui accueillent, la lumière d’un sourire reçut en plein visage.
Les amitiés sont des choses fragiles qui nécessitent quelques entretiens et
beaucoup de cœur pour vivre et pleinement s’épanouir, sans cela, elles s’envolent
vers d’autres cieux. Les amours ont ceci de particuliers qu’ils sont des
amitiés particulières, et si la bague au doigt vient remplacer la ficelle
unissant au ballon de baudruche, elle n’en est pas plus solide, ni plus vraie
si le lien est rompu par manque de soins.
Dans un monde qui se cherche, l’être humain cherche
avant de se chercher, il se perd avant de se trouver, il aime s’entourer de
beaucoup de liens, mais ces liens deviennent une pelote déroulée que le chat du
destin aura fait circuler de pièce en pièce, de vie en vie, de rôle en rôle, de
survie en survie. C’est farceur et facétieux un chat, il arriver sans qu’on l’entende,
il vient vous caresser, vous arrache une caresse puis s’enfuit vers sa tranquillité.
Il est maitre de sa vie, il décide, et s’il déroule notre pelote, c’est
peut-être bien pour qu’on en mesure la longueur et l’inutilité. Peut-être
aussi, parce que si un lien fut construit à un moment donné de notre vie, c’était
parce qu’il correspondait au moment, au vécu, à notre palier de vie, un message
à transmettre, une réponse à recevoir. Peut-être bien aussi, parce que la vie
est comme un grand escalier dont nous devons quitter une marche pour en gravir
une autre. Comme dans une marche, une randonnée, on part tous ensemble, bien
groupé, puis le groupe s’étiole, chacun avance à son propre rythme, parfois
seul, parfois à plusieurs, d’autres groupes se forment, s’encouragent, se
soutiennent pour que tout le monde arrive au but. Son but.
Bien sûr, on peut regarder en arrière, voir d’où l’on
est parti, mesurer le chemin, et à cette occasion se souvenir des personnes
autour, des étapes, des liens d’hier, mais si ces liens ne sont plus, peut-être
était-ce qu’ils n’avaient plus lieu d’exister, peut-être que les sentiers ont
eu des ramifications, peut-être bien ou peut-être pas. Peut-être que tout simplement
on a fragilisé le lien, peut-être qu’on l’a rompu, par action, par omission,
par inaction, par désir, par plaisir, par manque de vigilance, de soins, d’envies…
C’est compliqué la vie, tellement compliquée qu’il en faut plusieurs pour s’accomplir,
se trouver et être. Peut-être bien aussi que c’est nous qui nous la
compliquons, ou bien qui nous la compliquons bien plus qu’elle n’est compliquée…
allez savoir !
Quelques soient vos liens, votre escalier, votre
marche, votre randonnée, soyez, marchez à votre rythme, votre pas, toujours un
pas après l’autre, il ne sert à rien de vouloir brûler les étapes. Soyez fier
de vos liens morts, parce qu’ils vous ont fait avancer. Soyez heureux des liens
passés parce qu’ils vous ont apportés, soyez conscients que beaucoup de
réponses n’ont pas encore trouvées leurs questions, mais c’est juste parce qu’il
vous reste du chemin à faire, et vous connaitrez la joie lorsque la question
vous parviendra d’en trouver la réponse et le sens de la réponse. Le chemin s’écrit
en avançant, les grandes lignes en sont tracées sur une échelle de temps fort
différente de la nôtre, quelques repères viennent toujours jalonner votre route
pour s’assurer que le cap est bien maintenu. Ce qu’on ne connait pas encore ne
doit pas faire peur mais faire avancer, être n’est pas avoir, ni paraitre. Le
chemin est toujours plus long à son départ qu’en son terme, pourtant c’est en
le faisant qu’on apprend, qu’on partage, qu’on découvre et qu’on avance.
Marchez !
1 commentaire:
139il vaut mieux avoir peu d 'amis mais des vraies avec qui on partage ses peines et ses joies . avoir des amis qui ne te jugent pas et qui respectent . la façon d’être et de faire.
cath
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