Il fut un temps où les Noël étaient blanc, drôle d’idée
quand même, ce n’est pas parce que nous fêtons Noël en hiver qu’il faut qu’il
en soit glacial et couvert de neige, non ? C’est aussi pour cela que nos
amis pâtissiers ce sont mis à pâtisser ce dont nous aurions pu pâtir à ne plus
avoir froid pour ces fêtes-là, la célèbre bûche. La fameuse bûche ? Là, je
ne m’aventurerai pas, car comme on dit, tous les goûts sont dans la nature, et
je ne possède pas tous les goûts, d’ailleurs, à vrai dire, rien ne remplacera
jamais la nature et le naturel.
La bûche donc. A choisir, je la préfère de bois, de
chêne même, à l’écorce encore présente, sculptée à souhait, aux plis bien
serrés afin que les flammes dansent élégamment tout autour, se jouant des creux
et des bosses, réchauffant le bois, en exhumant les éthers qui viennent exciter
le feu et réchauffer tout le monde. Elle crépite, brille, éclaire de lumières
sans cesse changeantes, elle vit et apporte cette vie au foyer. Joli double
sens que celui de foyer, bien sûr. Mais voilà, l’hiver étant à se rejouer la
partition du printemps en automne, nous voilà contraints dans nos maisons trop
isolées à ne point rôtir la bûche et afin de ne point trop nous attrister de
vouloir la dévorer. Bûche pâtissière ou bûche glacée, voilà une question de
saison, et peut-être que par trop d’année de saturante bûche pâtissière ma préférence
est toute faite pour ces fêtes à la bûche glacée, sous réserve, et oui, quand
même, on ne se refait pas, sous réserve disais-je qu’elle soit de bon goût ou
plutôt à mon goût !
Le chocolat coule trop en abondance durant les jours
autours pour ne pas en faire le parfum premier. La chimie aromatique n’étant
pas toujours au point sur certains parfums exotiques, là aussi, je préfère
éviter. Les fraises ne me plaisent qu’aux naturels de leurs fraicheurs en
fruits, aussi je les fuis en confitures, bonbons et autres douceurs glacées. Le
cassis ne me réjouit plus depuis un sirop de l’enfance trop pris pour combattre
je ne sais quels maux, donc de cassis, point ici. J’aurais bien aimé parfum
haricots verts ou bien girolles mais non, les créateurs ne sont pas aussi
créatifs, c’est donc pour mes tifs. Grand-Marnier, praliné, noisettes, …hum
voilà qui attire les papilles, mais oublions marrons et autres châtaignes, menthe
ou abricot, bref, restons classique et continuons de lire la carte des desserts
de façon assidue. Mais où vont-ils chercher tout cela ? Certes, si Noël
est ciel bleu et douceur des températures, la mangue, la noix de coco, les
fruits de la passion sont des parfums de moins en moins exotiques et semblant
si naturels à la lecture de leurs associations… Difficile de faire un choix, je
vois d’ici la tronche du nain qui n’attend que mon bon vouloir pour venir se
planter dans ma future bûche, entre le champignon de meringue et le sapin de
plastique, sans oublier les traditionnelles haches et scies en plastiques, si,
si….. Même la mousse verte sur les vieux troncs de bois à laisser la place aux
mousses de fruits, légères et parfumées. Bon, j’ai beau lire, j’ai beau voir,
toujours point de choix, décidément, je regrette ma bûche de chêne au foyer
flambant neuf.
Trêve de choix, point de choix, la bûche cette année
sera tarte aux pommes, ou mieux, de ces délicieuses croustades aux pommes si
rurales et si fondantes qu’on trouve encore dans ces petits villages du Couserans.
Voilà oui qui ravit mes papilles et fera du dessert un plat de choix, un
dessert appréciable sans aromes artificiels, un peu de pâte, des pommes, du
sucres et quelques gouttes de ce précieux breuvage digne de nos plus grands
mousquetaires, j’ai nommé l’armagnac. Quelques gouttes, oui, mais de vraies
gouttes tout de même, l’aromathérapie reste une médecine très naturelle et
tellement douce au palais…
1 commentaire:
Oh ma buche qui crepite dans le feu..certainement plus jolie que la buche patissiere avec pleins de creme .affaire de gout et couleurs .mais restons simple
Cath
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