Voici que le calendrier perd ses dernières feuilles,
l’automne sonne son glas, l’hiver viendra en rescousse au crépuscule du
solstice, ou…ne viendra pas ? Il est vrai que je n’ai pas encore reçu mon
calendrier maya, pourtant, celui des postes trône déjà fièrement au mur, voilà
qui quand même est troublant : « comment cette entreprise si réputée
pourrait oser vendre un calendrier pour un an qui ne serait
pas ? » De même que toutes nos
administrations n’ont cessé de nous envoyer les échéanciers pour les impôts,
les taxes et autres factures… Non, non, ce n’est donc pas possible que tout
s’arrête là, demain !
Bon, ok, au cas où…. Je voulais quand même vous remercier
pour ces belles pages de vies écrites et lues ici, pour ces quelques
commentaires, bon, là, vous ne vous êtes pas trop foulés, mais bon, cela dit,
moi non plus, je ne me suis pas trop foulé, c’était avec plaisir, pour le
plaisir et par jeu, jamais une corvée, et si certaines années la récolte fut
plus maigre c’est ainsi dans nos courses aux temps et aux idées, autant les
idées viennent parfois toutes seules, autant parfois les idées prennent la
poudre d’escampette. Merci donc.
Que dire d’autre ? Quoi ? Bugarach ? Ah oui,
la montagne magique… Savez-vous que la magie n’existe pas ? Il y a
toujours un truc, et là, il est assez balaise : Petite leçon d’histoire
puis de géographie…
L’histoire : Imaginez un peu ces pauvres mayas, ne
possédant plus de place pour graver sur la pierre plus de cinq mille années à
venir, terminent la page par des points de suspension après le vingt et un
décembre deux mille douze. Une chose entrainant l’autre, vous savez ce que
c’est, les voilà partis à d’autres occupations, comme la récolte du cacao ou
bien la torréfaction du café, ou bien encore les plantations de stévia, peut-être
même la fermentation du maïs, en tout cas, le travail administratif a pris du
retard, aucune urgence, ils avaient pris plus de cinq mille ans d’avance. A
force de se disperser dans trop d’activités, les voilà disparu. Là-dessus,
l’usure du temps a, on ne sait trop pourquoi, gommé ses fameux points de
suspension, et puis, le temps a passé, tranquille. De temps en temps, un
individu s’en est venu sur le chemin de ces lointains mayas, ramassant un bout
de pierre, dégageant un temple, cherchant une trace de civilisation et soudain,
exhumant des bureaux pourtant fermés à triple tour de l’administration le
fameux projet de calendrier éternel. Du travail de recherche, de lecture, de
déchiffrage rendu compliqué parce que Champollion était parti en vacances en
Egypte, et boum badaboum toc toc, quoi ??? Le calendrier s’arrête au
vendredi 21 décembre 2012 après la classe, c'est-à-dire 17H32, heure locale.
Mais quoi ? Que va-t-on devenir ? Bon, à cela, quelques
précisions : le 21 décembre 2012 à 17H32, cela se traduit par le 22
décembre 00H32, méridien de Bugarach. Donc, ne vous réjouissez pas trop vite,
si à la naissance du 22 vous êtes toujours vivants. Pas de raison d’avoir peur,
vous voyez, comme dans un tour de prestidigitation, vous avez focalisé sur la
main droite tenant cette fatidique date pour en oublier que la main gauche
masquait les points de suspensions d’un travail inachevé. Ça, c’est pour
l’histoire.
La géographie maintenant. Bugarach. Et oui, cette montagne
est magique ! Elle est le point culminant des corbières et à ce titre,
elle offre un panorama sur les reliefs alentours lorsque les nuages ne s’y
prennent pas les pieds et y restent accrochés, de là à la considérer comme
magnétique ou magique, il suffit de voir partout ailleurs ou un sommet dépasse
d’une tête ou deux le reste des reliefs, le phénomène est identique. Le signal
d’Alaric par exemple ou bien encore le Pic de Nore pour ne parler que des plus
connus de mon carnet de randonnées. D’ailleurs, vivement qu’on puisse retourner
randonner en ces lieux, enfin débarrasser de ces mouvances ésotériques.
Bon, ce n’est pas le tout, il faut que je file acheter du
gros sel et des bougies pour purifier le tout, sans oublier des gousses d’ail
au cas où une flopée de vampires s’en viennent boire un coup chez moi, oubliez
les crucifix, les mayas n’en avaient pas… ça me fait penser qu’il me faut
acheter un calendrier sans oublier itou et puis quelques feuilles de papier
pour écrire, et surtout, ne jamais perdre le sourire… Tiens, j’ai failli
oublier, j’avais aussi des choses en cours, j’y cours !
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