Renaître

Bon, et bien voilà, moi qui m’extasiais devant l’arrivée (enfin !) De notre bel été, je déchante désormais devant ce ciel gris, humide et triste. Comme fait exprès ! Maintenant que j’ai goûté aux joies du roller, enchaînant les sorties jusqu’à trois par semaine, me voilà non pas stoppé (je suis têtu, c’est vrai !) Mais perturbé par ce temps menaçant quand ce n’est pas carrément la pluie comme lundi qui nous arrose gentiment. Humeur maussade donc, car cet après-midi le ciel s’assombrit encore, et, bien sur, sortie roller sur le bord du canal…

Lieu magique de notre ville ou plutôt de notre région, combien de toulousains, combien de personnes de la région en connaissent l’histoire ?
Un projet pharaonique, parfois nommé « canal des deux mers » ce qui est faux, car le canal du midi, ne relie que Toulouse à Sète, ou plutôt à l’étang de Thau. C’est son complémentaire, le canal latéral à la Garonne qui poursuit le chemin de Toulouse à Bordeaux.
En quittant Toulouse direction la mer, c’est une piste cyclable doublée d’un chemin de halage qui nous conduit jusqu’à Port Lauragais. Parfaitement goudronnée, aux racines des platanes près, voilà le lieu privilégié pour les promenades en vélo, roller, trottinette, poussette, ou tout simplement à pied ! Bien sûr la partie la plus proche de la ville est aussi la plus fréquentée et des endroits comme Port Sud à Ramonville sont des dépaysements dans cette zone urbaine. Par contre, l’accès routier n’en est pas très bien indiqué. Pour ma part, je préfère les secteurs plus tranquilles de Montgiscard, d’Ayguevives, voir même Villefranche de Lauragais… Quitte à prendre la voiture pour aller rouler ou pédaler, autant fuir la foule…

Donc, ce soir, roller au bord du canal, dans sa partie très fréquentée puisque nous partirons du CNES. Voilà bien le charme de Toulouse. Des poumons où respirer tout le tour : canal du Midi, forêt de Bouconne, forêt de Buzet, bords de Garonne, zone de loisirs de la ramée, … tout un tas d’endroits pour marcher, courir, faire du sport, respirer tout simplement. Le temps est ce qu’il est et puis, d’un côté à l’autre de la ville, les influences étant différentes, le temps peut être radicalement différent, donc, nous verrons bien !
Roller toujours et encore. J’apprécie un peu plus à chaque sortie cette activité. Certes, je n‘ai pas la prétention d’en être un expert, mais je commence à me débrouiller et à apprécier d’évoluer ainsi sur de petites randonnées. La convivialité de chaque sortie, même si elle est éphémère, apporte un plus et permet au moins le temps d’une balade d’évoluer en toute quiétude. Pas de frime, pas de supériorité, les plus forts expliquent et conseillent les moins bons, en toute connivence. J’y retrouve un peu l’esprit de nos randonnées pédestres ce qui fait du bien. Des traces d’humanité, tout simplement. Bien sur quelques regards en disent long, des solitudes évoluant dans une même activité, cela aide à nouer le contact. Mais ce soir, par contre, petit groupe : nous nous retrouvons à 5 hommes… Enfin, l’essentiel étant de participer et pour moi le moyen agréable de faire un peu d’exercice physique et du vidage de neurones…

Pas d’appréhension donc, recommencerais-je à goûter à la joie des activités de groupe ? Allez savoir ! C’est comme ça, la vie est ainsi faite, de hauts et de bas, de périodes solitaires, en couple, en couple mais solitaire, solitaire mais en couple, en groupe… Je reste persuadé que l’Homme n’est pas fait pour vivre seul, même si parfois il nous semble qu’il vaut mieux être seul. Paradoxe de nos vies, les couples rêvent de célibat et les célibataires de vie en couple, enfin, pas tous ! Donc me voici errant de sortie roller ne sortie roller, apprenant à m’approcher de cette vie de groupe que j’ai toujours esquivé sauf bien sur, en petit comité ou en bande organisée. Animal solitaire à l’écart de la meute, j’y retourne… Enfin, j’essaie. Animal blessé, en phase reconstruction, il est parfois bon d’être noyé dans la masse. Et puis, c’est tellement mieux de rouler dehors plutôt que de rester enfermé à gamberger. Voir du monde à s’en abrutir ? Pas vraiment. Non, plutôt réapprendre à discuter, à communiquer, à redevenir soi, simplement. Tout simplement. Sans arrière-pensées. Renaître.

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