A nos flammes

Dimanche en pluie, dimanche en repli. Un soleil qui pleure, un ciel qui s’aigrit et vide son trop plein de larmes sur cette journée déjà sans charme. Solitude du dimanche, arrêt sur image, opération ménage, retour à la maison, préparation à vivre en intérieur. Déjà le jardin semble se mettre en boule, même les herbes dites mauvaises, ralentissent leur envahissement. Les couleurs deviennent ternes, sans joies, comme pour mieux préparer l’explosion de teintes automnales. La pluie est froide et drue, assez pour ne pas tenter l’affrontement, et puis, il y a tant et tant à faire dedans. Retrouver ses marques, rentrer les ficus de leurs vacances ensoleillées, les nuits sont désormais bien longues et bien fraîches. Opération cafard ? Non, pas du tout, simple changement d’épisode, la vie est belle, la vie sera toujours belle, et c’est à nous et à nous seul de la mener, d’en faire la plus belle des vies, d’en faire notre vie.

Cessons de croire à une main céleste qui nous guide et nous fait avancer, telle une marionnette tenue par ses fils. Nous ne sommes pas de bois, nous sommes des animaux intelligents ou supposés tel, possédant un cœur, une âme, des envies et surtout des émotions. Sachons nous en servir, sachons d’abord nous connaître pour ensuite mieux aller vers l’autre, c’est cela la communication. A celui ou celle qui croit que communiquer c’est savoir ne pas être timide, c’est savoir aller vers l’autre et discuter, il se trompe. Dialoguer, discuter, c’est être deux, tour à tour émetteur et récepteur, ne pas parler pour parler, ça trop de monde sait hélas le faire, mais bel et bien, savoir écouter, ne pas juger, ne pas partir avec des a priori, écouter avec son cœur, être actif dans la discussion, ne pas chercher, ne pas calculer ce que l’on va dire le coup d’après. La discussion n’est pas un combat ou une partie d’échec. On ne calcule pas le tour suivant. Simplement être soi, cesser de se réfugier dans des rôles, derrières des fausses identités, s’inventer des vies, des épisodes qui seront de toute façon démasqués lorsque la relation s’installera et alors là, cruelle désillusion et perte d’une confiance qui jamais ne reviendra entière.

Trop de gens ici ou là, forum, chat, réunions, soirées, s’inventent des vies, des personnages, des envies, des fonctionnements. A quoi bon ? Si vraiment ce sont ces vies là qui vous attirent, foncez, prenez-les, vivez-les plutôt que de les raconter ! Il y a trop de choses non vécues qui finissent par peser un jour, l’accomplissement de soi commence par là, et c’est aussi ainsi qu’on établit la confiance en soi, qu’on allume une flamme à l’intérieur de soi, une lumière de plus en plus puissante qui captera alors bien des personnes autour. Autant de choses qui paraissent simples à écrire et à dire, autant de choses pas si dures à mettre en place, pas si complexes à faire et qui donneraient à l’humanité sa réelle humanité, qui aideraient à mieux vivre, à mieux exprimer, à mieux vivre sans ses désirs refoulés. Peut-être qu’un jour on enseignera cela dès le plus jeune âge, peut-être qu’un jour, on allumera la flamme dès la plus tendre enfance. Aujourd’hui, l’expérience de la vie, de plusieurs vies parfois, parfois quelques guides, spirituels ou autres, formateurs, quelques lectures, souvent des échecs, font réaliser cela. Tard, mais jamais trop tard, croyez-moi. Car il n’est jamais trop tard de vivre en paix avec soi-même, de regagner l’estime de soi, de sentir cette énergie douce et brûlante en nous, cette force de vivre et d’aller vers les autres, de grandir dans l’autre et avec l’autre, de profiter enfin pleinement de cette vie présente.

Alors, si vous rallumez cette flamme en vous, si vous sentez cette douce chaleur, cette envie de vie, de partage, de communion à vivre et à communiquer, alors ce jour là, aucune pluie, aucunes grisaille, aucune barrière, aucune distance ne pourront vous arrêter, et la vie, votre vie sera réellement bien vécu. Bonne flamme à tous, c’est dimanche et je vis.

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