L'union fait la force

Dure semaine qui se termine en ce vendredi, triste anniversaire d’une douloureuse explosion, d’une blessure à ma ville, à notre région. Des victimes, des blessures graves ou moins graves, visibles ou moins visibles. Dans toutes les catastrophes, les victimes sont dénombrées, comptage des décès et des blessés, mais la gravité d’une blessure n’est pas évaluée de même que les blessures de l’âme, les chocs ressenties, les dégâts non physiques… Pourtant, même s’il n’y a pas de blessures physiques, les coups au moral, les atteintes psychiques sont parfois bien plus difficiles et plus longues à soigner. D’ailleurs, comme personne ne les voit, personne ne s’en soucie.

Monde moderne ne sachant plus regarder que la partie visible de l’iceberg, monde pressé qui s’en va au plus court, au plus rapide, monde égoïste ne voulant plus donner de son temps précieux pour panser des blessures qui demandent des soins pourtant simples. Donner du temps, savoir écouter, se mettre à portée de l’autre, comprendre en faisant abstraction de son propre vécu, écouter sans juger, apprécier l’autre, dialoguer…Voilà pourtant une trousse de secours bien simple pour qui veut bien en user. Nos formations modernes sont là pour nous apprendre à communiquer, à savoir écouter, être en écoute active, pour désormais apprécier le ressenti des situations, brefs, à former nos dirigeants de demain en leur inculquant des principes d’humanité. Est-il encore temps ? Je l’espère fortement, et surtout, j’espère que ces formations là, que ces principes là, descendent au pus tôt dans les programmes scolaires, plutôt que dans les formations professionnelles de dirigeant de plus de quarante ans. Que de temps perdu ! Que de mauvaises postures prises ! Que de blessures faites ! Est-il vraiment plus facile d’être blessant que réconfortant ? Pourquoi développer cet instinct de supériorité et toujours chercher à écraser l’autre ? Quand comprendra-t-on que ce qui fait la force, c’est l’union ? Quand saura-t-on que des mêmes principes s’appliquent au travail mais aussi dans la famille, dans son couple ou avec ses amis ? Quand réalisera-t-on que les blessures morales se font aussi dans nos cercles privilégiés ?

Pourtant, pour avoir vécu ces formations, je vous affirme qu’il n’y a rien de compliquer. Il suffit de savoir écouter son cœur, de ne pas vouloir marquer notre sensibilité, sixième sens de notre personne, il suffit de vouloir comprendre l’autre, aimer l’autre, sortir de cette enveloppe charnelle trop étroite et dialoguer, non pour passer le temps, non pour passer le pin ou le sel à table, non, dialoguer, discuter de choses personnelles ou non, de soi, de l’autre, savoir écouter, réfléchir et comprendre, oser dire. Qui a donc mis cette chape de plomb sur nos vies ? Pourquoi rester dans ces modèles étouffant et regretter le jour ou il est trop tard pour corriger, pour comprendre ? Etrange animal que l’homme. Doué d’une intelligence dont il n’a pas le mode d’emploi, dont il a perdu le mode d’emploi. L’intelligence, ce n’est pas résoudre les problèmes compliqués, c’est aussi et surtout de savoir vivre, de savoir aimer, de savoir se situer dans ce monde peuplé de semblable, dans cette vie qui n’est pas une guerre, mais qui est que ce que nous en faisons.

Essayons au moins d’écouter, de deviner les peurs de l’autres, ces troubles, ces soucis, de savoir interpréter un changement d’attitudes, une brusque râlerie cache parfois tout simplement un mal être, un appel au secours, une main tendue. A ne pas vouloir comprendre, à ne pas savoir tendre la main, on risque de perdre peut-être à jamais, un ami, un frère, un mari, un collègue. Mais, plus important que la perte de l’autre, c’est soi-même qu’on appauvrit. Savoir écouter, savoir aider, savoir comprendre, c’est aussi se comprendre, s’écouter, gagner sa propre confiance, récupérer une énergie forte qui nous fait avancer. L’union fait la force. Encore faut-il avoir envie de s’unir.

Aucun commentaire: