Monde agonisant ou réalisant ses erreurs

Six années déjà que ces images déchirantes, vues et revues en boucle, ont hanté ma mémoire. Six années à ne toujours pas comprendre la lâcheté des hommes au nom d’un dieu, au non d’une religion, au nom d’un idéal qui ne peut être que tragique. Images reçues bouleversantes, images percutantes, troublantes, visions apocalyptiques d’un combat déloyal, d’un massacre gratuit de vies innocentes. C’était le 11 septembre. Dix jours après, ma ville était secouée dans une violence soudaine, une explosion terrible, AZF mourrait. La tête encore pleine d’images, de sons, d’horreurs, les premières pensées qui nous vinrent furent celles d’attentats. Où ? Contre qui ? Cette folie ne cessera-t-elle jamais ? Des cicatrices profondes dans ma ville, dans nos vies, des proches blessés, des dégâts matériels, des vies brisés, des nuits agitées, oui, c’est cela AZF. Catastrophe industrielle, il subsistera toujours un doute eu regard des événements antérieurs.

Terre policée, violence gratuite, hommes fous, serviles, fanatismes dangereux quel que soit l’idéologie ou l’idéal soit disant défendu, la terre a du souci à se faire concernant son évolution, à moins que ce ne soit là les prémices d’une fin de cycle, peut-être la fin de notre espèce même… L’homme, le plus dangereux des animaux, le seul capable de mettre à mal son écosystème et ses semblables. Attentats sanglants et sanguinaires, destruction de la vie sous quelles formes que ce soit.

La nature en premier : Forêts arrachées, irrigations démentielles, non prise en compte du climat et des zones géographiques pour les choix de culture, on consomme, on détruit en toute impunité, pillant la planète, usant et abusant de ressources qui ne sont pas inépuisables… Progrès techniques ? C’est sûr. Autrefois nous ne disposions pas de pompes puissantes, pas de rampes d’irrigation gigantesques, donc ne pillions pas cette ressource et nous tenions compte de notre région, de notre climat pour cultiver telle ou telle plante. Nous n’avions pas toujours l’eau courante à la maison, et nous partions nettoyer les petits ruisseaux, entretenir les cours d’eaux, nettoyer les puits pour disposer d’une eau fraîche et limpide à portée de seaux ou autres brocs. Notre habitat était modeste car il fallait trouver les matériaux pour le construire mais aussi le moyen de le chauffer. D’ailleurs, son orientation par rapport à notre astre solaire était étudié, de même que la taille et la position de ses ouvertures. Plus d’énergie solaire donc, plus de réflexion, d’intégration dans le paysage, et surtout, beaucoup moins d’impact sur la planète. Aujourd’hui, nous construisons des cathédrales de verre, architecturalement belle, terriblement coûteuse à chauffer l’hiver et à rafraîchir l’été… Ou est le progrès ? Dans le montant de la facture énergétique associée et dans les dégâts causés à la terre ? Très certainement ! Vivons-nous mieux dans nos vies égoïstes et dans 200m², les enfants à la crèche, les parents en maison de retraite ? Autrefois, la maison était l’âme de la famille. On y comptait parfois quatre générations vivant dans le même espace, les anciens s’occupant des jeunes et les jeunes s’occupant des anciens. Les revenus étaient peut-être moindres mais ils n’étaient pas dilapidés dans de coûteuses crèches ou maison de retraite. Les traditions orales, les transmissions familiales demeuraient. Autres temps, autres mœurs dit-on. Bien sûr tout n’était pas idyllique, mais tout n’était pas non plus horrible. Quand on voit les sourires d’hier et nos visages fermés d’aujourd’hui, nous pouvant aussi mesurer ce progrès.

La vie aussi : Tout au long de l’histoire, l’homme a su montrer sa violence et sa haine envers ses semblables. Tout a été bon comme prétexte pour se déchaîner sur ses semblables ; Ethnies, races, religions, cultures, pensées autant de raison pour rabrouer, violenter, massacrer d’autres hommes, femmes ou enfants. L’Histoire saigne encore de ces massacres. Saint Barthélemy ou holocauste, massacre des innocents ou massacres ethniques, exil ou déportation, guerres saintes ou conquérantes, inquisition ou attentats, sans cesse des épisodes horribles, quelles que soient les armes ou les époques… Aujourd’hui encore, la violence irradie nos vies. Violences verbales ou physiques dans certains quartiers, voire hélas même dans les stades. Pour une couleur de maillot différente, on crie, on hurle, on injurie sans tenir compte que dans le public se trouvent aussi pas mal de jeunes ou de très jeunes. Pourquoi oublier que pour faire un match, il faut deux équipes ? Pourquoi conspuer l’adversaire et déifier les siens ? Des voitures brûlent, mais pour quelle raison ? Sans cesse une agressivité, un enfermement dans un comportement destructeur. On casse les vitrines, les abris bus, on agresse, on régresse.

Combien de temps tiendra l’espèce humaine ?
Combien de temps avant de réagir enfin positivement ?

Bien sûr tout n’est pas noir ou plutôt rouge sang. Bien sûr il y a des cités coquettes, fleuries, des quartiers ou l’on vit paisible, des gens respectueux de leur environnement, des gens tolérants et humains. Humain. Paradoxe suprême, l’humain doit apprendre à redevenir humain et l’humain doit apprendre à redevenir terrien. Savoir que nous ne sommes que de passage sur cette terre, que nos enfants devront y vivre, y grandir et s’y humaniser encore plus que nous. L’espèce humaine est au tournant de sa vie. Savoir s’adapter, évoluer, vivre en harmonie dans son monde, avec ses semblables, là est son devenir. Ecoutons un peu l’air du temps, sachons grandir en harmonie avec la Terre. Cessons de vouloir une herbe verte et tendre en des endroits surchauffés, cessons de vouloir cultiver des oranges prés des glaces du pôle, apprenons à planter les espèces de notre contrée. Limitons nos besoins de chauffage, de climatisation par des matériaux et des plans de maison adaptés, limitons nos déplacements motorisés au strict nécessaire, redécouvrons un peu le plaisir de faire du sport, de marcher, de pédaler, de respirer.

Apprenons à fermer nos portes, nos fenêtres, nos lumières, nos robinets, apprenons à ouvrir nos cœurs, nos yeux, nos envies de savoir de connaissances, apprenons tout simplement à redevenir un hôte respectueux de cette planète. Sachons respecter les idées, les visions des autres, soyons tolérants et compréhensif pour être mieux compris. Le bonheur, la passion, le plaisir naît de l’échange, des échanges. Construisons-nous dans cette mixité, dans nos différences.
Humain.
Soyons humain.
Essayons du moins !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

à la fois triste et réaliste quelle triste réalité