La
douzième partie de l’année est ouverte, place à elle. Bien sûr, pour beaucoup
elle annonce réjouissances et fêtes, période en quelque sorte de décompression,
et bien sûr, comme toute chose, rien n’est jamais partagé en totalité. En fait,
le plus difficile à vivre, ce n’est pas tant cette période d’opulence et de
démesure, non, c’est plutôt ce manque de discernement et de compréhension qui
permettrait pourtant aux humains de mesurer combien, non seulement nous sommes
tous différents mais plus encore, combien nous avons tous des vécus différents.
L’ivresse du festif sans doute, l’ivresse en hiver, la soupape qui s’ouvre, la
fin de l’année et l’écriture au propre de son bilan, un trop plein qui se vide,
on festoie, on rit, on danse, on oublie pour oublier, on mange, on se gave, on
gâte, on prend plaisir à faire plaisir, c’est si bon et si naturel. Pourquoi ne
pas comprendre que si ferait plaisir c’est justement de bien vouloir ne pas
forcer les autres à suivre la cadence de la décadence, bien vouloir comprendre
que les dates n’ont pas la même brillance selon le plan duquel on les voit
approcher ?
Comprendre
l’autre, c’est aussi vouloir écouter son histoire, respecter ses choix. Il y a
tant et tant de naufragés de nos vies démentielles, des laissés pour compte,
des esseulés, tout seul sur le quai de la gare où les TGV de la surconsommation
ne s’arrêtent même plus, comment voulez-vous qu’ils puissent monter à
bord ? Bien sûr, il y a les « restos du cœur », leurs pléiades
d’artistes et leurs beaux spectacles bien rodés, le disque ou le DVD qu’on
achète pour bonne conscience, mais le plus juste est dans les paroles de la
chanson fétiche : « Autrefois on gardait toujours une place à table.
Une soupe, une chaise, un coin sans l'étable. Aujourd'hui nos paupières et nos
portes sont closes. Les autres sont toujours, toujours en overdose »
Egoïsme ? Peur de l’autre ? Nos portes se sont fermées, nos mains
restent bien fermées et serrées dans nos poches, le monde crève en silence,
mieux vaut se gaver et jeter sa pitance, mieux vaut refuser d’entendre le
« non » de ceux qui ne souhaitent pas être de la fête que de se
risquer à entendre le « oui » de ceux qui aimeraient bien mais ne
peuvent pas… Est-ce là être humain ?
Il
y a dans toute chose du bon et du moins bon, et pire, ce qui est bon pour les
uns peut se révéler être moins bon pour un autre et vice-versa, c’est vers ça
qu’on tend, ce de cela que nait l’incompréhension, mais pourquoi donc refuser
de voir et d’entendre ces simples messages ? Tous les hommes naissent
libres et égaux, faut-il donc le rappeler ? « Égaux » ne veut
pas dire « devant être égal en toute chose
à son semblable » nous ne sommes pas des robots, ni des machines à
reproduire les faits et gestes des voisins. Qu’un individu décore sa maison de
guirlandes clignotantes et voilà tout le quartier qui clignote, dans une espèce
de concours de « c’est plus joli chez moi « du coup, ça en
devient triste et con, non pas qu’un seul doit le faire, mais que l’être humain
,doté de raison, de sens et parfois de bon sens se doit de privilégier sa
créativité plutôt que son mimétisme, le tout bien sûr, sans oublier de mettre
de bons filtres antiparasites sur leurs guirlandes de m…………….. Ben oui quoi ! Rien ne sert de parasiter
les ondes nombreuses, les lumières éclatantes suffisent, sans oublier les
mélodies de Noël jouées sur trois notes et qui finissent par vous détraquer le
neurone…. Un peu de bon sens, de vrai, de naturel, livrer un peu de soi, c’est
mieux, non ? C’est s’offrir soi et non l’image de son voisin, c’est
exister par soi et par soi-même, c’est être et non suivre. Vous suivez ?
Chaque
individu porte en lui les traces de son histoire. Chacun évolue selon son
calendrier, mais plus encore, selon sa tribu, sa famille. On ne vit peut-être
pas tous en osmose mais on vit en fonction des siens, qu’on le veuille ou non.
Posez-vous donc la question de ce que serait votre vie sans telle ou telle
descendance ou ascendance, sans telle fratrie, sans telle ou telle relation,
allez-y, posez-vous vraiment la question….. Alors ? C’est si facile de
vouloir que les autres soient à son image, si facile de croire que l’harmonie
ne s’exerce que sur une même note, c’est si difficile de sortir du sillon, si
difficile de voir les autres suivre une autre route. Ne forçons pas les autres
à vivre les mêmes choses, écoutons avec le cœur, apprécions nos bonheurs, ils
coulent tellement vite parfois…. Vraiment… Aimez, mais aimez vraiment, vivez,
mais vivez vraiment…
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