Un dimanche en décembre,
un ciel bleu pur dès le réveil, l’herbe est toute blanche, le froid encore
piquant et tout cela laisse augurer d’une belle journée. Quelques menus
travaux, de nettoyage surtout, ce diable de plâtre réduit en poussière se
faufile partout, l’aspirateur est un allié redoutable mais il faut lui aussi le
nettoyer de fond en comble, c’est-à-dire le démonter puis jouer du compresseur
et de la soufflette en plein air pour en chasser le maximum de particules. A ce
petit jeu-là, j’ai toujours de la chance et les vents me sont toujours
favorables : me voici crépi de blanc, je n’ai plus qu’à me souffler moi
aussi…. Souffler n’est pas jouer, certes, mais la patience est un grand art, le
bricolage son éveil et entrainement. Maintenant que tout est propre ou presque,
un petit tour dans le jardin, pour voir les arbres se déguiser en épouvantail
nu, pour se régaler des toiles d’araignées couvertes de toutes petites perles
de rosée, c’est aussi cela, le plaisir de l’éveil.
Les dimanches matins ont
la couleur des jours sans heures, ils se distillent et se savourent à la petite
cuillère d’un petit déjeuner qui prend son temps, de ces regards sur ces choses
si familières qu’on ne les voit plus le reste du temps, puis le déjeuner qui,
même constitué des restes de la veille, trouve sa place et la lenteur gustative
qu’il y sied. Le café pris, le soleil frappe aux carreaux comme pour inviter à
la balade, il est vrai que ce ciel bleu incite à fuir les intérieurs et leurs
travaux. Soit, partons en balade, et puis profitons-en pour aller dégourdir les
fines de roues de la 2cv, cela fait un moment qu’elle dort au chaud dans le
garage. Prenons l’appareil photo, on ne sait jamais, puis en route ! Quelques
toussotements, un peu de fumée bleutée et voilà le moteur qui ronronne sur son
rythme à deux cylindres. L’air est vif malgré le soleil, ajustons-lui son
cache-nez que d’autres appellent un cache calandre, et hop ! En route !
Partons à l’aventure, sans
carte, sans but précis, prenons ces petites routes et roulons sereinement sans
gêner personne ni être ralenti, c’est l’avantage de notre petit pays, il y a
mille et un villages qui méritent le détour, une architecture, une église, une
halle, un plan de cité, un vieux château, de belles fermes et surtout, un
paysage vallonné dont l’avantage suprême est d’offrir une vue sur la chaine des
Pyrénées toute blanchie des premières neiges. Le plus grand et le plus puissant
des appareils photos ne suffirait pas pour rivaliser avec le regard toujours
ébahi par tant de trésors disséminés dans nos campagnes. Les villages se suivent, les noms éveillent
les souvenirs et toujours l’envie de la visite. Quelques promeneurs emmitouflés
se retourne sur le bruit si caractéristiques de la 2cv, voiture emblématique de
toutes les générations, on nous salue, on nous sourit, on lève le pouce,
surement façon « I Like » facebookienne, c’est autant de plaisir reçu que ce partage
de plaisirs. Les panneaux indicateurs annoncent des noms de villages,
provoquent des choix d’itinéraires, puis soudain, un nom : « Monblanc »
un éclair, un sourire, une envie : aller garer sa voiture au Monblanc….
Clic-clac, c’est dans la boite, on rentre, itinéraire non plus en prés verts
mais le long des bois rouillés d’automne, retour à la maison, la 2cv dans son
garage, un peu de bois dans la cheminée et le temps de se verser un thé vert
odorant de ses épices orientales, me voici à mettre par écrit ces plaisirs
simples d’une belle journée d’un dimanche de décembre.
Voilà, juste un sourire,
ou plutôt, un bouquet de sourire, une façon simple d’appréhender la vie, de
profiter du temps et des choses, de la vie et de ses proses, d’une vieille auto
dont le charme réside dans son absolu simplicité, cette simplicité qui en
disparaissant ôte tout le charme des choses mais aussi des êtres… Restons
simples, restons vrais, toujours…
1 commentaire:
De la simplicité, de la complicité et de l'authenticité à souhait ! Une inconditionnelle des voyages à Monblanc comme au Mont Blanc !
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