L'absente

Drôle d’impression ce dimanche après-midi aux accents estivaux. Soleil, chaleur, du monde dans le camping, du monde qui prend le chemin du retour, ferme le mobilhome et me salue, moi qui reste là, vacancier hors du temps. Ambiance grillades et planchas, ambiance solaire, musique en terrasse, cartes postales et boissons fraîches, c’est si bon cet été tardif, comme si nous avions convenu, lui et moi, de ce rendez-vous automnal. Bon, oui, c’est vrai, j’avoue avoir des manques, ou plutôt, un manque… Quand je vois ce temps-là, ce soleil, cette douce chaleur, ces routes désertes, je regrette l’absence de l’absente. Un grand vide dans cet été, elle me manque beaucoup. Tant de choses partagées, tant de choses vécues, encore plus cette année, et puis voilà, congés décalés, je me retrouve seul, tout seul ici, triste, bien triste, bien vide sans elle…

Que de choses aurions-nous faites tous les deux, faisant corps pour de belles balades, de nouvelles aventures, découvrir ce si beau pays jusqu’au bout de ses chemins les plus secrets, remontant la côte à cette heure déserte, pour le plaisir d’aller parcourir notre frontière terrestre au plus près de ses limites océaniques. A quoi bon ressasser tout cela ? A quoi bon s’appesantir dans cette tristesse ? A quoi bon regretter cette solitude pas si anodine que cela ? Elle me manque, c’est clair, mais au fond, est-ce que je lui manque ? Peut-être en a-t-elle assez de moi, de tout ce que nous avons vécu, de ce qu’elle a subi en cette année 2008. De tous ces kilomètres accumulés, avoir été aux petits soins pour elle, pour rien… Difficile séparation, que je ne réalise surtout qu’aujourd’hui en étant ici, sur ces terres de sable qu’elle affectionne, je le sais, par ce super soleil qu’elle affectionne également… Non, cette année, pas de vacances océaniques, pas de ces belles balades sur le front de mer, à humer l’iode, à s’ébahir des flots d’écumes surlignant ces jolies vagues vertes, pas de virée sur Hossegor, à longer ces grosses demeures fermées jusqu’à l’été prochain, donnant tout à fait l’image d’un pays hors saison.

2008, dans la magie de ce chiffre qui soit disant désigne le bonheur et la prospérité, je suis seul ici, sans elle. Seul sans toi, et ton absence me pèse. Alors, je tourne, je marche, je pédale, je randonne, je lis, j’écris, mais aux hasards de mes routes, de mes pérégrinations, des silhouettes aperçues, des intonations entendues me troublent et me font tressaillir, car, dans ces silhouettes, dans ces intonations, c’est toi que je vois, toi que j’entends, et je pense amèrement à toi…

Pourquoi tout cela ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi ce choix ? Les circonstances sont parfois dures, imposant des choix, de tristes choix, qu’on regrette plus tard, ce plus tard qui est là, trop tôt arrivé dans cette phase de récupération dénommée congés…
Alors je pense à toi, mais cela ne change pas la situation.
Alors je pense à toi, mais cela ne change pas la séparation.
Alors je pense à toi, mais toi, tu t’en fous de moi.

Trop tard pour cette année, c’est ainsi, sorte d’année de transition. Promis, nous ferons mieux l’an prochain, et puis, sans attendre 2009, nous nous retrouverons bientôt, dès mon retour, et je suis sûr qu’il y aura encore tout plein de beaux jours pour profiter d’escapade tous les deux de belles promenades, de joyeux instants à partager ensemble, à nouveau réunis. Il ne peut en être autrement, c’est si bon d’être ensemble, tandem joyeux, limite bruyant, à l’écart des autres, à notre propre rythme, et tant pis pour les jaloux et les envieux, je ne partage pas, je n’échange pas. Tu me manques trop aujourd’hui, c’est clair. Bon, ok, je ne t’ai pas toujours été fidèle, et j’ai pris du bon temps avec ta cousine, disons, quelques fois… Faiblesse incontrôlable, d’ailleurs j’avoue rêver aussi d’escapade avec elle. Point de jalousie à avoir, je t’assure, tout ceci reste en famille et vu d’ici, vous me manquez autant l’une que l’autre, surtout que contrairement à toi, ta cousine n’est jamais venue ici. Cela se fera bien naturellement, pas de panique, aujourd’hui est aujourd’hui, tout comme demain sera demain. Tu me manques, elle me manque, vous me manquez. Premier été sans toi depuis que nous nous connaissons, c’est assez dur à vivre. C’est ainsi, tu restes dans mon cœur, dans mes pensées ma belle Méhari… A bientôt pour de belles aventures…

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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