Biographie latine

Bon, assez parlé de moi, on va finir par croire que je bénéficie de favoritisme de la part de l’auteur, voire même, que je le soudoie pour être systématiquement ou presque le personnage principal de ses textes… Remarquez, c’est un bon début pour écrire ma biographie, enfin, si tant est qu’elle intéresse quelqu’un. Ça doit tout de même être intéressant de lire sa propre biographie, quelque chose de spécial même, lire sa vie comme si on lisait celle d’un tiers. Un tiers de sa vie ? Faut-il encore connaître la longueur totale, avoir déroulé l’intégralité du ruban pour, à la lecture du mot fin, mesurer la longueur exacte et la ramener donc au tiers, afin de lire de façon détachée cette biographie. De façon détachée, certes, puisque nous avons atteint le bout du rouleau, déroulé l’intégralité du ruban, et donc, somme toute, nous voilà détaché de ce monde. Ah oui, mais si nous ne sommes plus du monde des vivants, comment lire sa biographie et pourquoi n’en lire qu’un tiers ? Autant patienter pour lire l’intégralité, à condition de pouvoir lire…

Ok, j’ai compris ! Je vais l’écrire moi-même, par contre, vous comprendrez aisément que je ne peux pas en dévoiler la fin ici, surtout que je ne l’ai pas encore écrite, et que je ne la connais pas encore… d’ailleurs, cela risque fortement, du moins je l’espère, de devoir attendre un peu…beaucoup (là aussi j’espère ! Du moins, à condition d’être en parfaite condition jusqu’au terme final!) Ne soyez pas trop pressés, et puis, vous savez, il risque d’y avoir quelques longueurs, et peut-être même, et même sûrement, peu d’intérêt pour vous… Dès lors, ma biographie rejoindra le purgatoire des livres ennuyeux, qui sont tout de même légion, il faut bien le dire, dès lors, à quoi bon en rajouter ? Mais voilà que je me relis et que je lis que je trouvais qu’on avait assez parlé de moi ! Remarquez, je ne parle pas de moi, mais de ma biographie, voilà bien qui change tout, non ? De toute façon, après étude de marché, comme il sied désormais d’exercer avant de ce lancer dans l’exercice, ma biographie n’intéresse personne, j’en abandonne donc l’idée…

Quelques écrits existent déjà, qui racontent les premiers épisodes de ma vie, puis quelques étapes qui ont ponctué mon parcours jusque là. C’est presque du complet si on omet de relater deux ou trois genoux écorchés, un 22 sur 20 (dont je suis très fier) en version latine (et oui !) Rassurez-vous, si j’ai gardé en mémoire la note, j’ai depuis perdu mon latin… Mais bon, la vie réserve parfois des surprises, et qui sait si un jour je ne me remettrais pas à revisiter mes déclinaisons, rendant visite au maître Dominus, à Rosa la rose et autre « Verba volent, scripta manent »… Voilà bien un sujet à approfondir, le latin !

Discipline littéraire par exemple, associant les lettres à la rigueur mathématiques des déclinaisons, laissant tout de même la liberté de construire sa phrase comme bon nous semble, puisque de toute façon, chaque mot porte en son sein, son rôle dans le phrase, qui est le sujet, qui est le complément, et bien sûr, qui est le verbe… Décodage simple une fois qu’on maîtrise les déclinaisons, sorte de rébus ou de rubbiks cube ou il suffit de remettre de l’ordre pour comprendre… Langue des scientifiques et des ecclésiastiques durant de nombreuses années, voire même de nombreux siècles, elle doit cet usage à cette simplicité de construction et cette mécanique fluide et diablement efficace. Facile à apprendre, à écrire puisque disposant d’un alphabet simplifié d’ou sont dérivés bons nombres de nos alphabets occidentaux, c’était surtout à l’époque le lien international, la clé de codage entre les différents dialectes de la planète. Bon nombre de langues sont dérivées du latin, possède des racines communes avec lui et donc, les passerelles linguistiques existent, permettant de traduire les messages universels de la médecine ou de la religion. Conséquence aussi de l’hégémonie de l’empire romain, colonisant l’Europe, imposant leur culture, leur langue, véritable rouleau compresseur écrasant et détruisant les précédentes cultures et traditions… Tiens, le fonctionnement de L’Europe semble se calquer sur ce modèle là, renversant nos us et coutumes, les remplaçant par ce que la bienveillante Europe veut pour nous… Adieu nos fromages au lait cru, nos décisions régionales, nos modes agricoles, vive les saveurs insipides, les décisions bruxelloises, la standardisation à outrance… Mais je m’égare ! Vous voyez, je me suis perdu dans mon latin… Vade retro…

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