C’est à l’heure où le feu descend sur terre, où la
canicule s’en vient troubler le rythme des jours et des nuits qu’on se souvient
des bonnes règles de nos anciens, ceux qui savaient vivre sans climatisation,
juste dans leur temps et leur époque, dans le respect du climat, frimas ou
canicules. Aérer lorsqu’il fait encore frais, fermer les volets, se reposer à l’ombre,
réduire ses activités, boire de l’eau, que de bases saines, si simples qu’elles
tombent dans l’oubli jusqu’à ce que nos automatismes gouffres de carbone soient
défaillant pour fonctionner dans du hors norme qui n’est hors norme que par le
désir de technocrates.
Il est pourtant des lieux magiques, rafraichissants, l’ombre
des pins sous le vent jouant à travers leurs aiguilles, la proximité d’une
cascade, d’un lac, d’un cours d’eau ou bien de l’océan, il suffit de prendre le
temps d’y aller cueillir la fraicheur, d’y aller respirer ces ondes de vies, et
pour ceux qui ne peuvent y accéder, ces
belles images, une bassine d’eau pour les pieds, un brumisateur, un linge
humide et l’ombre bienfaisante même si à terme le feu brûle jusqu’au plus
profond des pièces. La nature est reine et décide, de l’eau comme du feu, de l’air
comme de la terre, les quatre éléments sont indissociables. Demain, lorsque la
pluie viendra quelques jours durant, combien se souviendront qu’aujourd’hui le
feu brûle ? D’ailleurs, qui se souvient des hectares dévastés par les
flammes ? Qui se souvient des mains
apportant la chaleur qui détruit et assomme le mal lorsqu’il fait bon retrouver
l’aisance et la mobilité de son corps ? Etrange communion entre la nature
et ces mains qui soulagent, ce sont les mêmes énergies qui les parcourent, ce
sont les mêmes sources oubliées de notre régénérescence. Qui sommes-nous donc
pour avoir le luxe d’oublier d’où l’on vient ?
Rien n’est jamais anodin, ni l’ombre, ni l’air frais,
ni le feu qui soulage, qui réchauffe, qui dore la peau, ni le manque, ni l’excès,
tout est fait pour mesurer combien nous sommes fragiles, combien nous devons
rester humble devant le monde, devant la nature ; combien nous devons être
attentif, apprendre à lire dans les plis du rocher l’histoire de la terre,
comprendre pourquoi cet arbre jonche désormais la pelouse de feuille,
comprendre que rouler dans une boite fermée comme on roulerait à bord de son
frigidaire, si cela rafraichit le voyage, cela ne doit pas pour autant faire
perdre de vue le voyage. Mais au fond, c’est quoi un voyage ? Aller d’un
point A vers un point B ? Atteindre un point B au plus vite ? Quitter
rapidement ce fameux point A ? S’offrir de voir, d’apprendre, de découvrir
tout ce qui sépare A de B, de mesurer ces changements de paysages, de caractéristiques
liées aux habitats, aux végétaux, aux vallonnements, c’est une façon de
communier avec notre terre, de voir que rien n’est jamais identique, c’est
vivre son voyage au plus près de son évolution. D’ailleurs, qu’importe le but,
qu’importe le voyage, qu’il soit à pied, à cheval ou ne voiture, qu’il soit en
rollers, en quad ou bien à vélo, s’ouvrir aux paysages autour, c’est s’enrichir
de mille et une images, des milliers de graines qui germeront dans l’esprit et
feront naitre d’autres voyages et d’autres envies de voyages. Allez, il est
temps de poser le papier et le crayon et de poursuivre l’ombre douce et fraiche
du sentier sablonneux.
Tenez-vous à l’ombre et ouvrez l’œil…..
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