Mode vrai


Septembre, c’est l’heure où la côte se vide, malgré les ardeurs de l’astre solaire, lézardeurs en partance laisse place pas toujours nette à d’autres errances.

Septembre, c’est l’heure des vendanges, ces grains de soleil gorgés de plaisirs qui ne demandent qu’à exploser pour enfin libérer leurs jus, futurs nectars.

Septembre, c’est l’heure où bruissent les colliers, où frémit l’écolier, où tant de monde reprend le collier.

Septembre, c’est l’heure où la prose sort de sa pause, l’heure où l’inspire part en expire, l’heure des mots qui glissent et s’alignent, surfeurs d’encre sur un vague papier.

Septembre, c’est l’heure où je me lève, tout en gardant mes rêves, de beau, de bon et de bien, parce qu’il est venu ce temps, celui des errances, celui des partances, celui des aux-revoir qui ne demande qu’à revoir ces instants de plaisir, ces moments de vérités.

Il est encore août, mais août est sans doutes, un mois sans doute parmi mes douze préférés, d’ailleurs, pourrait-on imaginer une année sans août ? Ni même février quand bien même ce dernier en soit le plus court ? chaque mois à sa place, chaque mois sonne de son propre timbre, chaque moi apporte son lot de joies, de bonheurs, de rires et de chants, même les plus gris, le gris n’étant jamais que du noir et du blanc, comme quoi, un peu de blanc finit bien par noyer le noir, un petit blanc bien frais contre les heures sombres, de quoi rire et laisser les pensées partir en goguette vers les guinguettes de nos grands-parents. Un temps d’avant les modérations, d’avant les hautes études qui décidèrent que le vin n’était plus un aliment, n’en déplaise à Pasteur, un temps qui fit faner les guinguettes, avant de les fermer, ou pire, de les transformer en restaurants de luxe où pour venir prendre du bon temps il convient auparavant de se déguiser en pingouin, tenue de soirée exigée en journée, veuillez passer derrière le paravent.

De toutes les maladies que le siècle dernier ait guéri, il y eut préférence pour le populaire. Non pas que je considère le populaire comme une maladie, non, bien au contraire, sans quoi je ne serais plus de ce monde, mais peut-être s’agit-il d’un dommage collatéral ? Toujours est-il que le populaire d’hier n’est plus aujourd’hui, qu’il s’agisse des guinguettes tout comme des quartiers populaires situés au cœur de nos grandes villes, bien plus utiles rasés, nettoyés et reconstruit de neuf, réhabilitation par le standing et le tout neuf. Exit de nos villes le populaire, quartiers, mode de vies, habitat, bals et même les vacances d’hier, joyeux équipées de tentes et de caravanes laissent place à des appartements avec vue sur la mer, campings transformés en villages de mobil homes et autres chalets, l’heure est au confort, pire, à rendre indispensable le confort au point de ne plus pouvoir supporter la moindre panne d’électricité ou d’eau.

A trop modeler le contenant, on en déformerait le contenu, si nous n’y prenions garde, car le con tenu dans ses démarches et approches mercantiles reste tout de même nous, non ? Alors, le con tenant le con tenu, ça reste une histoire de cons, avouez que c’est quand même con de laisser derrière soi tout ce qui fit les joies simples des instants d’hier. Une vie déshabillée du paraitre par trop mis à la mode de nos jours, laisse place à l’être et donc aux êtres d’être, tout simplement. L’essence de la vie, c’est la partie la plus pure, le cœur du cœur, la substantique moelle, celle sans qui nous ne serions pas nous même, celle à laquelle nous devrions consacrer bien plus de notre vie, bien plus d’attentions, voire toute notre attention. Alors, place au vrai, au pur, au non guindé, profitons des plaisirs simples de nos vies, soyons-nous. Toujours.

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