De sable et de nature, de soleil et de vent, de ciel
bleu et d’eau bonne pour la baignade, que pourrait-on demander, rêver de mieux
en cette époque de l’année ? Oh on pourrait aussi rêver d’escapade
là-haut, tout en haut des montagnes, voir les marmottes plonger dans leur
trous, s’en aller toucher une neige qui se croit éternelle, gravir encore plus
haut pour toucher les sommets du pieds et voir combien le ciel est bleu. Ou
bien tout simplement ne rien faire, plus exactement faire ce que le reste de
l’année nous ne pouvons pas faire, sortir ce transat pour le repeindre, ou bien
jeter la couverture à terre et se mettre à bouquiner au ras de l’herbe à
l’ombre fraiche des noisetiers… C’est bon les vacances, être en vacance, se
mettre aux abonnés absents, n’exister que pour soi, pour ses proches aussi mais
dans ce subtil équilibre qui veut que soudain on pense à soi. Faire tout ce
dont on n’a pas le temps le reste de l’année, ou bien ne rien faire, juste
parce qu’on l’a décidé. Lire, écrire, peindre, rêvasser, dormir, siester,
visiter, bricoler, ranger, voir ses amis, voir si on n’a pas le temps de mieux
s’organiser le reste du temps….
L’odeur du sable, l’odeur de l’iode, la chaleur du
soleil sur la peau. L’odeur des prairies, l’odeur des rochers, la chaleur d’un
corps qui se gonfle d’effort et gravit les marches, celle du soleil qui cuit la
peau moins distante. L’odeur de l’oubli, l’odeur des vacances, celles du pain
qui croustille, les éclats de rires, les éclats de beau, les éclats de bon, les
joies profondes, les pauses hors du temps. Que serions-nous sans ces
instants ? Que ce rappelle-t-on de nos dernières vacances ? Les
odeurs, les décors sont loin et pourtant. C’est cela la vie, des moments
fugaces, intenses, des moments plaisirs et un cerveau qui est dressé pour
partir au combat, ranger dans une case ces instants de bons et affronter la vie
comme une lutte, à la vie, à la mort. L’être humain aime bien les défis. Il se
fixe des résolutions au gré du calendrier. Résolutions du nouvel an,
résolutions de vacances, résolutions de rentrée, résolution et révolution, un
tout complet sur soi-même pour reprendre ses travers et ses habitudes, ses us
et ses coutumes. « Dois-je ranger ma pelle et mon seau ? Vais-je lire
un livre de plus que l’an passé ? Cette année, c’est décidé, ça serait
poisson à tous les repas, enfin, peut-être pas au petit déjeuner. »
Et voilà le rythme des semaines qui démarrent le
samedi, celui des bouchons, ceux des routes, ceux des péages avant ceux du rosé
bien frais à consommer avec modération bien sûr. A trop faire la course, on en
oublie que comme le disait Enzo Ferrari, pour être premier, il faut
premièrement arriver, en d’autre termes, pour profiter du résultat, des congés,
des vacances, il faut s’assurer de bien y arriver, de bien s’y poser. Il y a
tant de piège, les routes, les amis de passage, la famille, les fausses routes,
les faux amis, les fausses familles. L’endroit, le faux endroit ? Il n’y a
pas de faux endroit, il n’y a pas de mauvais endroit, juste d’y être au mauvais
moment, sans percevoir le comment du pourquoi, sans y être vraiment. Oui, on
peut donner et donner énormément, simplement, il faut aussi penser à recharger,
à se donner du temps à soi, et quoi de mieux que cette période de vacances pour
s’accorder une pause sans contrainte, pour souffler, pour s’ouvrir à autre
chose que les choses établies, instaurées, subies ? Encore quelques heures, l’herbe est si
agréable, encore quelques instants, je n’avais pas vu qu’il y avait autant de
papillons, et puis, les oiseaux s’approchent, les chats jouent à la bagarre,
comment pourrait-on déserter ces spectacles de vie, comment pourrait-on refuser
de s’abreuver de vies à la vie ? Pourtant, toutes ces scènes-ci sont
maintes et maintes fois jouées et rejouées, chaque jour, plusieurs fois par
jour, mais nous ne les voyons pas, parce que nous n’avons pas le temps de les
voir, parce que nous ne prenons pas le temps de les voir. Constat.
Et si le temps devenait un allié, et si dans nos vie,
nous prenions une pause, quelques minutes, quelques heures, un jour, plusieurs
jours dans la semaine, seul, à plusieurs, juste s’asseoir et regarder la vie,
juste s’asseoir et écouter le monde, juste s’asseoir et voir tout ce
monde ? C’est là la plus grande des méditations, celle qui se fait les yeux
grand ouvert, les oreilles grande ouvertes, le cœur ouvert, grand ouvert, prêt
à s’irriguer du sang de la vie. Et si l’été, mode vacance, permettait juste
d’essayer ?
1 commentaire:
Il fût un temps ou je ne racontais même plus ce que je faisais de mon temps puisqu'à chaque fois que j'expliquais que j'avais passer une journée à lire, à rêvasser sous mon olivier ou à observer voleter tout ce qui passait sous mes yeux, la réaction était immédiate et la même à chaque fois : "T'as rien fais donc? T'as du t'ennuyer ma pauvre!"
Et non, je ne m'ennuyais pas. Et oui, je préfèrais (et de loin) la compagnie de mes livres au vide de certains. Et oui, savoir aimer la vie pour ce qu'elle, ne veut pas dire être simplet.
Il ne faut pas s'étonner si, aujourd'hui, je m'éloigne encore plus des tourbillons humains pour le calme, l'amour et les leçons de vie que nous enseigne dame Nature.
Natacha
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